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24 avr. 2018, 15:27
Orgueil et Préjugés  PV Noor 
Novembre 2042.

Depuis son arrivée à Poudlard, Solal s'était fait une réputation de bon élève. Le mois de décembre approchait à grand pas et il arborait toujours fièrement sa moyenne : un bel Optimal. Digne du cliché du Serdaigle bon à l'école, le garçon avait attiré quelques foudres mais n'avait pas pris en compte les quelques remarques. Il savait que c'était faux. Il était en réalité bien loin du cliché de l'élève qui passe tout le cours les yeux rivés sur un parchemin, à noter chaque mot qui sortait des lèvres du professeur. Au fond de la classe, la joue écrasée contre la paume de la main, il se contentait d'écouter d'une oreille distraite alors qu'il griffonnait sur un vieux parchemin des dessins maladroits. Il n'était pas non plus de ceux qui posaient des questions à tout va et qui passaient leur temps le nez dans les manuels. Solal avait simplement des facilités à comprendre et à assimiler les informations du cours et il finissait avec de bonnes notes sans même essayer. Dans un sens, il comprenait que certains pouvaient être frustrés de devoir passer du temps à travailler pour ne finir qu'avec un E.

En cette soirée du 28 novembre, il réalisait à quel point la déception de n'avoir qu'un E pouvait être puissante. Solal avait eu la chance, jusque là, de réussir ce qu'il entreprenait avec facilité. Il s'était habitué à cette réussite et lorsque son E en cours de potions était tombé, il avait cru rêver. Il relisait la note encore et encore, alors que ses voisins prenaient un malin plaisir à lui rappeler qu'il n'avait pas réussi à atteindre le O si familier. Il avait fait bonne figure, souriait et prétendait se moquer de ce qu'il trouvait être un échec mais l'image du E ne voulait plus quitter ses pensées.
Après avoir quitté la salle de cours, il avait profité de la fin de la journée pour traîner les pieds dans le château, errant comme une âme en peine. Ce jusqu'à ce qu'il tombe sur deux de ses camarades Serdaigle qui avaient réussi à lui redonner le sourire et la mauvaise note était tombée dans les tréfonds de l'oubli.

Le meilleur moment de la journée, aux yeux de Solal, c'était l'heure de manger. Il aimait la grandeur de la Grande Salle, les dizaines d'élèves attablés à chacune des massives tables. La meilleure partie de ce moment était d'entrer dans la salle ; ses sens se faisaient envahir, la bonne odeur des plats encore chauds lui chatouillaient les narines et rappelaient à son estomac le vide qui le composait. Accompagné de ses camarades Aiglons, le garçon s'installa à table. Comme toujours, la place était assez hasardeuse, chacun s'asseyait là où il y avait de la place —le gourmands s'asseyaient devant le plat qui leur donnaient le plus envie. Solal s'installa devant un plat d'escalopes accompagnées d'une sauce à la crème et de champignons. Un grand sourire sur ses lèvres alors qu'il discutait avec ses camarades, l'Aiglon se servit une bonne portion, accompagna la viande de pommes de terre et se mit à manger.


« Si j'te l'dis ! J'les ai vu se faire un bisou dans le parc tout à l'heure. T'imagines ? Un bisou, erk, grimaça-t-il tout en plantant sa fourchette dans une pomme de terre avant de secouer sa fourchette en direction de son interlocuteur, Colin, un Serdaigle de première année, c'est marrant quand même, lui il pense à rien à part le pitre, et elle elle a l'nez dans les bouquins toute la journée. Drôle de couple ! » Face à cette remarque, Colin laissa échapper un rire avant de prendre une gorgée dans son verre et de plisser les yeux vers Solal.
« Eh, en parlant de personnes intelligentes, tu t'es remis de ton E en potions ? » La bombe était lancée, Solal se renfrogna un instant et resta silencieux le temps qu'il avale son bout de pomme de terre. Il plissa le nez un moment, puis releva les yeux vers Colin.
« M'en parle pas ! Ça va faire moche sur mon bulletin. La prof' m'a enlevé des points pour rien, en plus elle m'a reproché de ne pas dire des trucs qui étaient tout à fait évident. Elle est prof, je vois pas en quoi elle a besoin que j'écrive que le chaudron est chaud, y a pas besoin d'être Jimmy Neutron pour savoir ça ! » il n'avait jamais compris qui était Jimmy Neutron mais ses voisins moldus, qui avaient à peu près son âge, avaient déjà utilisé l'expression. Solal bougonnait, les sourcils froncés. Il balançait nerveusement ses jambes sous la table avant de soupirer en relevant les yeux au ciel.
« Un E, quoi... Quel naze je fais ! » Il ne savait plus s'il devait être en colère contre lui-même ou contre la professeure et attrapa rageusement un bout de pain pour le mâcher machinalement, les yeux rivés sur un portrait accroché sur le mur en face de lui.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

07 mai 2018, 13:40
Orgueil et Préjugés  PV Noor 
Solal Rosenberg avait une très bonne ouïe. Des mots prononcés par une voix féminine vinrent lui mordiller les oreilles. Il sentit une chaleur étrange lui envahir le haut du corps, quelque chose qui fit remonter presque imperceptiblement ses épaules. Il avait été piqué à vif, et ses yeux corbeaux se posèrent automatiquement sur la provenance de la voix, d'un geste presque animal tant il avait été instinctif. Le noir de ses yeux resta posé sur la jeune fille devant lui pendant un moment sans que le garçon ne sache quoi faire. Et comme si ça n'avait pas suffit, la Serdaigle renchérit, toujours à la surprise de Solal dont l'expression permettait à ses interlocuteurs de lire en lui un peu trop facilement.
Il avait déjà vu la jeune fille en salle de classe mais il n'y avait jamais tellement fait attention, il ne savait même pas son nom de famille. Aussi, il ne comprenait pas ce qu'elle cherchait, pourquoi elle venait l'embêter de la sorte ? Quel intérêt ? —savait-il que les gens n'avaient pas besoin de raison pour être désagréable ?

« Tu t'es trompée de table. Les lourds, c'est là-bas. » Il déclara en montrant une table au hasard, loin de celle des Serdaigle. Ses sourcils venaient de se froncer, comme s'il lui avait fallu quelques secondes pour comprendre que la fille devant lui était bien en train de l'agresser sans qu'ils n'aient jamais parlés. Plus le mot "intello" résonnait dans sa tête et plus les flammes de la colère lui attaquaient l'intérieur. Il tentait de se calmer en mordant l'intérieur de sa joue, on lui avait appris qu'un garçon ne devait pas s'énerver contre une fille, bien qu'il ne comprenait pas pourquoi il était plus acceptable de le faire devant un autre garçon.
« J'ai fait un pari avec quelqu'un, c'est tout. J'ai perdu des mornilles, c'est tout. » Il insista sur les "c'est tout", comme s'il espérait que ça suffirait à dissiper les doutes de son interlocutrice ; il n'était pas un intello et ne le serait jamais. Solal voulait être de ces garçons qu'on admirait dans les films, intelligents mais loin des petits chouchous des professeurs. L'insulte était plus blessante que n'importe quelle autre et malgré ses tentatives de se contrôler, il ne put pas rester à ne rien faire. Feignant la nonchalance, il planta sa fourchette dans un morceau de viande avant de le mettre en bouche et de pointer la fourchette vers l'intruse.
« N'empêche que tu dois avoir des notes vraiment nazes, pour réagir comme ça alors qu'on s'connait pas. Ça doit être triste d'être aussi naze que ça. » Le coq était de sorti, il savait bien trop qu'il allait trop loin, il se détesta de piquer la jeune fille devant lui sur quelque chose comme la réussite scolaire. Mais elle l'avait cherché et sous la table son genoux tressaillait nerveusement dans un va et vient vertical alors que l'impulsivité lui criait de renchérir, de frapper fort avec des mots qui font mal.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

23 mai 2018, 17:55
Orgueil et Préjugés  PV Noor 
Quel dommage, la jeune fille était si jolie et pourtant. C'était comme dans les quelques films qu'il avait vu ; les beautés glaciales qui n'avaient de respect pour rien, si ce n'est elle-même. C'était la première fois qu'il trouvait quelqu'un de si joli. Elle avait de beaux cheveux d'un noir d'ébène comme il les aimait. Des yeux océan qui lui donnaient quelque chose de mystérieux. Mais ses mots étaient moches, moches comme ceux de Solal. Le combat de joute était officiellement lancé, mais au lieu d'un chevalier caché derrière leur armure de fer, la princesse d'un royaume sombre lui faisait face. Il pinça ses lèvres nerveusement, il savait que les mœurs disaient que les garçons devaient être particulièrement conciliants avec les filles mais il n'avait cure de ce sexisme. Fille ou garçon, il n'allait pas se laisser faire. 
Il lui était difficile de comprendre ce que la Serdaigle devant lui pensait. Elle ria, comme un de ces personnages diaboliques. Est-ce qu'elle se moquait ? Ou bien ne savait-elle pas quoi répondre ? Les doigts du garçon s'ouvraient et se refermaient nerveusement sur ses couverts, que voulait-elle, à la fin ? Si elle voulait un punching-ball, il n'en était pas un. Elle pouvait demander à un élève doué en métamorphose de lui confectionner quelque chose, après tout.

Il était davantage agacé de voir qu'elle hochait la tête après avoir rit, elle ne le prenait absolument pas au sérieux et c'était quelque chose dont il n'avait pas l'habitude chez ses camarades. Depuis septembre, il avait su se faire une place de choix au sein des autres élèves, il était quelqu'un de respecté et personne ne lui avait cherché des noises, pas une seule fois. Jusqu'à ce jour. Il fronçait les sourcils alors que ses yeux sombres suivirent le verre dans lequel elle s'abreuvait. Par automatisme, il attrapa son verre pour en boire une gorgée à son tour mais ses yeux ne la quittaient pas. Il l'observait s'étouffer et pendant quelques instants où la colère et l'incompréhension lui brouillèrent l'esprit, il espéra qu'elle en tombe dans les pommes et qu'il soit tranquille.

Mais l'instant ne vint pas et il reprit ses esprits, arrêta de souhaiter du malheur à quelqu'un —c'était mauvais, ses parents lui avaient toujours appris à ne pas faire ça. Ils lui avaient aussi dit, surtout sa mère, de ne jamais être méchant. Pourtant, il sentit une fierté accablante lui réchauffer le haut du corps. La Serdaigle devant lui était visiblement bien agacée par ses propos et c'était là une bonne chose. Elle l'avait bien cherché, après tout. Comme pour devenir plus effrayante, elle se leva et plaqua ses mains sur la table, attirant ainsi quelques regards. Solal leva les yeux au ciel dans une tentative de paraître fortement désabusé. C'était inutile de se donner ainsi en spectacle, à cause d'elle tout le monde les regarderait et le garçon aux cheveux corbeau détestait se montrer de mauvaise humeur. C'était néanmoins chose faite grâce à la jeune fille, bravo à elle. Elle planta un clou dans sa fierté en l'insultant de fayot, quelques rires vinrent enfoncer le clou un peu plus et les traits de Solal se tendirent un peu plus. Il se leva à son tour et la pointa du doigt, fort contrarié.

« C'est n'importe quoi, si tu me connaissais tu savais que j'ai rien d'un fayot ! J'aime même pas les adultes, ils sont nazes et tu vas sûrement devenir aussi naze et lourds qu'eux, vu comment t'es ! Toujours à parler comme s'ils connaissent tout sur tout, et comme s'ils connaissent tout de toi. Comme toi, tu vois ? » Si ce n'était pas le cas pour tout le monde, aux yeux de Solal, être un "adulte" c'était la pire insulte qui soit. Contrairement à certains de ses camarades qui voulaient vite être adulte pour être indépendants, lui, refusait d'en être un —ils étaient tous pareils, ils cherchaient tous la même chose ; la réussite, les faux-semblants. Solal ne voulait pas être comme ça.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

07 juin 2018, 12:04
Orgueil et Préjugés  PV Noor 
Solal avait eu peur, bien qu'il avait tenté de le cacher : il était tombé sur une adversaire de taille, qui n'avait pas peur d'attirer l'attention sur elle et il avait presque eu envie de fuir le combat, s'il n'était pas aussi fier. C'était quelque chose de se battre avec ses poings, mais bien autre chose d'utiliser des mots, d'autant plus qu'il était parfaitement conscient de les utiliser à mauvais escient. Il essayait de se rassurer en ouvrant et refermant ses doigts sur le pan de sa robe de sorcier, sous la table : ce n'était pas de sa faute, il n'avait fait que de se défendre, elle l'avait bien cherché. Le manque de réponse de la jeune fille acheva sa détermination à être méchant et il sentit ses épaules redescendre et son cœur se serrer. Il n'était pas fier de lui.

Il se rassit à son tour, imitant la jeune fille. Il n'avait plus de raison de faire le coq, maintenant qu'elle paraissait s'être calmée. Comme pour se donner l'air un peu plus nonchalant, il attrapa une nouvelle pomme de terre qu'il mâcha d'un air totalement détendu, comme s'il ne venait juste pas de hausser le ton sur la Serdaigle. Mais sa mâchoire s'immobilisa en plein mouvement, la fille face à lui venait de dire qu'il était comme les adultes. S'il acceptait qu'on lui dise qu'il était loin d'être parfait, il refusait qu'on prétende qu'il était comme les adultes : il ne l'était pas. Tout d'abord parce qu'il n'imposait à personne une façon de vivre ou de penser, ce que les adultes aimaient faire par dessus tout. Ils voulaient forger les enfants de leurs mains, tout en oubliant que les enfants n'étaient pas eux et avaient des pensées et une volonté bien propre à eux. 
Un silence passa après la remarque de la Serdaigle, alors que le garçon semblait réfléchir, les sourcils froncés, les doigts refermés sur sa fourchette et le regard fixé sur la dite fourchette.

« J'sais pas si t'es bête ou si t'en fais exprès, il souffla comme pour faire ressortir la colère qui montait à nouveau en lui, j'suis bien obligé de faire semblant que je m'en fiche puisque sinon il y a des gens comme toi qui vont dire que j'suis un intello. J'suis pas un intello, un fayot, ou le chouchou des prof'. J'm'en fous de leur faire plaisir à eux, j'm'en fous qu'ils me trouvent bon élève ou pas, j'veux me faire plaisir à moi, c'est mal ? Y en a qui s'en fichent d'avoir un E, d'autres qui en sont pas contents, tout comme il y en a qui s'en fichent d'avoir un P et d'autres qui en sont pas contents. Pourquoi est-ce qu'on doit toujours faire comme tout le monde veut, pourquoi est-ce que tout le monde à toujours un truc à redire sur ce qu'on fait et ce qu'on dit, tu peux m'le dire, toi ? » Il en avait oublié de reprendre sa respiration et il attrapa son verre de jus de citrouille pour le boire cul sec, avant de le reposer et de regarder la jeune fille droit dans les yeux.
« Et toi t'es comme eux, à dire que c'est pas bien de mentir mais à te moquer des gens qui sont honnêtes. Voilà. » La discussion avait clairement dérapé ; s'ils partaient sur une conversation centrée sur les notes, c'était maintenant à qui était le plus adulte.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

26 juin 2018, 21:30
Orgueil et Préjugés  PV Noor 
En entendant la réponse de la jeune fille, Solal sentit ses épaules retomber et ses sourcils se défroncer : il était fautif. Il n'était pas coupable du mal qu'on l'accusait, mais il était fautif d'une autre erreur. Ses propos avaient été mal pris et, en y repensant, il comprenait que la Serdaigle ait mal interprété ce qu'il avait dit. Il se sentit désolé et coupable d'avoir donné lieu à un malentendu. Il encaissa les dernières phrases de la jeune fille, hochant la tête pour confirmer ses propos. Bien sûr qu'il s'en fichait ; il n'avait jamais voulu dénigrer la Serdaigle pour ses mauvaises notes. Il posa sa fourchette sur le bois de la table et posa ses mains sur ses propres cuisses, comme pour se donner un air solennel. 

« Ecoute, je crois que c'est un gros malentendu et que t'as mal compris ce que j'ai dit. Je voulais pas dire que t'étais naze parce que t'avais de sales notes, mais nazes d'être désagréable parce que quelqu'un en a de meilleures. C'est pas moi qui mets tes notes, ou qui choisit qu'on en ai ? Si c'était moi qui décidais on en aurait pas et on apprendrait pour le plaisir, pas pour faire des concours ! » Il avait baissé le ton mais restait ferme dans ses propos, comme pour montrer qu'il n'essayait pas de se rattraper maladroitement, qu'il ne mentait pas. Intérieurement, il avouait avoir démarré cette conversation de la pire façon qu'il soit mais se rassurait en se rappelant que la Serdaigle avait cherché et qu'il n'avait fait que se défendre, piqué au vif. Il passa une main dans ses cheveux nerveusement en plissant le nez, réfléchissant à une façon d'enterrer la hache de guerre. Aussi, il tendit sa main vers la brune pour qu'elle la lui serre.

« Déjà, pardon d'avoir été difficile à comprendre. On fait la paix ? C'est naze de se disputer alors qu'on est de la même maison. J'te trouve pas naze si t'as des mauvaises notes, vraiment. J'étais pas content pour mon E parce que j'aime bien réussir mes devoirs, pas pour faire plaisir aux autres mais pour moi, tu vois, hein ? C'est pas pour les profs que je le fais. » Il planta son regard dans le sien, parce qu'on lui avait dit que c'était la chose à faire pour avoir l'air sincère —ce qu'il était. S'il n'avait pas du tout aimé la façon dont la brune l'avait abordé, il avait pourtant apprécié son côté tête brûlée, le fait qu'elle ne se démonte pas et qu'elle ne semble avoir peur de rien. Elle avait un certain charme un peu brute qui lui donnait envie d'être ami avec elle : il était certain qu'ils s'entendraient bien, s'ils laissaient cette histoire de note de côté et qu'elle arrêtait de croire qu'il était le cliché du fayot. De sa main libre, il attrapa une grappe de raisin pour la poser devant la Serdaigle, en guise d'offrande de la paix. Il espérait que ça suffirait à la calmer et lui, s'il avait été à sa place, n'aurait jamais refusé de la nourriture.

Tapis en Chef, 2ème année RP.