Hélène était arrivée depuis pas mal de jours déjà mais dans la Grande Salle, elle ne se repérait jamais entre les tables des différentes maisons . D'ordinaire, elle suivait ses amies de sa maison pour trouver sa table mais ce jour là, elle sortait de l'infirmerie et ses amies n'avaient pas encore fini le cour .

Elle s'approcha d'une table au hasard et regarda les gens qui y étaient assis . Une jeune fille élancée et blonde et une fille brune aux yeux verts discutaient ensemble . Hélène s'approcha d'une fille plutôt grande aux cheveux auburns.

"Salut ! Je suis plutôt étourdie et j'ai oublier quelle est la table des Poufsouffles, mes amies ne sont pas là pour m'aider à la retrouver, est- ce que tu pourrais m'aider ?" demanda t elle en rougissant .

Elle se rendit compte après avoir prononcer ces mots à quel point elle avait du paraitre idiote . Oublier sa table à la Grande Salle ! En fait, Hélène souffrait de petits trous de mémoire depuis qua sa mère était partie en France en oubliant son père.

Depuis ce jour là, elle oubliait des petits détails pas très importants mais qui l'embêtait un peu, dans la vie de tous les jours. Elle espérait que la jeune femme serait compréhensive et ne se moquerait pas ...

Ysalyne mâchonnait sans grande conviction son toast couvert d'une épaisse couche de beurre de cacahuète, comme s'il n'avait pourtant aucune saveur. A vrai dire, pratiquement tout, depuis la rentrée, lui paraissait morne et sans intérêt. Et tout ça par leur faute !

Comment pouvaient-ils lui faire ça à elle ? A leur propre fille ? Oui, elle ressassait les même complaintes depuis qu'elle savait, mais elle n'en revenait toujours pas. Elle se sentait trahie, mise de côté, remplacée. Elle se sentait comme un prototype mal programmé. Et ce n'était pas juste.

« Salut ! »

Plongée dans ses pensées plaintives, la jeune Serpentard sursauta presque lorsqu'une voix fluette l'interpella et se tourna vers une petite fille blonde qui portait les couleurs de Poufsouffle sur sa cravate et les liserais de son uniforme. Lorsque leur regard se croisèrent, la petite, très certainement une première année, se mit à rougir violemment et débita aussitôt ce qu'elle était venue dire.

« Je suis plutôt étourdie et j'ai oublié quelle est la table des Poufsouffle, mes amies ne sont pas là pour m'aider à la retrouver, est-ce que tu pourrais m'aider ? »

La toute nouvelle troisième année la regarda avec le plus grand étonnement du monde. Etait-elle en train de lui faire une blague ? Etait-ce un gage ? Il y avait bien plusieurs jours de cela que la rentrée avait eu lieu, et le Poufsouffle voulait vraiment lui faire croire qu'elle n'arrivait pas à retrouver une table où elle avait dû, depuis, s'asseoir tous les matins, tous les midis et tous les soirs ?

« Sérieusement ? » fut absolument tout ce qu'Ysalyne fut capable de lui répondre, sur un ton malheureusement quelque peu sec, persuadée d'être la cible d'une plaisanterie qui ne lui plairait sûrement pas.


Code couleur : #808000

" Sérieusement ?" répondit la jeune femme qui portait les couleurs de Serpentard.

"Je ... je sais que ça a l'air d'une blague mais je te jure que c'est vrai ! " Hélène ne savait pas comment faire pour qu'on la croit, elle savait sa situation ridicule et elle éclata en larmes .

La Serpentard qui mangeait un toast au beurre de cacahuètes avait vraiment eu l'air interloqué lorsque la première année lui avait poser sa question et la Poufsouffle se disait qu'elle aurait mieux fait d'attendre ses amis plutôt que de passer pour une ididote aux yeux de beaucoup de Serpentards .

"Je ... ce n'est pas une blague" articula Hélène entre deux sanglots. "Je ... suis désolée ... de t'avoir embêtée pendant ton repas "

Elle tourna le dos à la table occupée par les élèves aux couleurs verts et argent et alla s'asseoir sur les marches à l'entrée de la salle . Elle ne reconnaissait pas les gens assis autour des tables et ne distinguait pas les couleurs des cravates .

Elle se résigna à attendre la fin du cour de DFCM pour que ses amies la guide . Elle n'avait même pas de livre ni rien . Elle était donc assise toute seule sur des marches au lieu de manger comme elle en avait le projet.

La petite Poufsouffle se mit aussitôt à bafouiller devant son regard et son ton qui ne laissait place à au doute : il était hors de question qu'on prenne Ysalyne Benett pour une idiote.

« Je ... je sais que ça a l'air d'une blague mais je te jure que c'est vrai ! »

La troisième année se retint de hausser les sourcils. Cette histoire lui paraissait beaucoup trop abracadabrantesque pour être vraie. Et quand bien même, la petite fille n'avait qu'à s'approcher un peu pour observer les différentes couleurs présentes sur les uniformes des élèves. En quoi avait-elle besoin d'elle ?

Soudain pourtant, le mur froid d'Ysalyne se brisa lorsque la fillette éclata en sanglots devant ses yeux. La Serpentard se sentit aussitôt mal à l'aise, tant en sentant les quelques regards qui commencèrent à se tourner vers elles que parce qu'elle commençait à considérer le fait que la petite Poufsouffle ne lui ai pas menti une seule seconde.

« Je ... ce n'est pas une blague. Je ... suis désolée ... de t'avoir embêtée pendant ton repas. » bafouilla la blondinette en larmes.

Interloquée et sans qu'elle n'ai le temps de faire ou de dire quoi que ce soit, Ysalyne regarda la première année faire volte face et se diriger vers la porte de la Grande Salle pour s'asseoir à même le sol, la tête basse. La jeune Benett senti la culpabilité la rattraper au galop et c'est en soupirant qu'elle s'empara d'un morceau de pain et d'une pomme avant de se lever à son tour de sa table.

Puis, une fois arrivée près de la petite, elle hésita une fraction de seconde avant de s'assoir par terre à ses côté, le dos appuyé contre le mur.

« Pardon, je ne voulais pas te faire pleurer. »

Gênée, Ysalyne se mordit la lèvre inférieure, l'un de ses nombreux tics.

« Tu hm... » Que dire ? Sans qu'elle ne puisse l'avouer, elle trouvait la situation de la petite Poufsouffle bien étrange et n'arrivait pas très bien à comprendre. Elle décida donc de partir sur des bases sûres. « Comment tu t'appelles ? »

Et ce faisant, elle lui tendit la pomme en lui adressant un sourire qu'elle voulait bienveillant.

« Pardon, je ne voulais pas te faire pleurer. »
Dit la Serpentard en lui tendant une pomme .
« Tu ... Comment tu t'appelles ? »

Hélène saisit la pomme en faisant un petit sourire timide . Je ... Merci
. Hélène ... Stevan . Mes amies ne sont pas avec moi et j'ai des trous de mémoire ... Du coup je suis perdue, je ne trouve pas ma table, j'ai l'air ridicule . Je ne vois pas les couleurs des cravates de si loin ... " déclara Hélène tout en s'essuyant les yeux à l'aide de sa manche.

*Peut-être que je vais pouvoir commencer à manger avant qu'elles arrivent, elle a plutôt l'air gentille cette Serpentard finalement* se dit Hélène avant de croquer dans la pomme .

La Serpentard avait l'air plutôt grande troisième ou quatrième année se disait Hélène . Elle est gentille de m'avoir apporter cette pomme, tous les élèves ne feraient pas ça . pensait Hélène.

La gigantesque horloge de la Grande Salle indiquait 11h37, les cours des Poufsouffles de première année finissaient dans 23 minutes . Tous les élèves de la salle mangeaient tranquillement et il n'y avait qu'elle et la Serpentard debout .

Tu t'appelle comment ? Si ce n'est pas déplacé ! Se rattrapa Hélène . Quelle idée de parler à une «grande» comme ça !

Quelle est ta couleure dans le tableau ? C'est compliqué d'écrire à chaque fois ...

« Ysalyne. » répondit distraitement la troisième année lorsque la petite lui demanda son prénom.

Que venait de lui dire... Hélène, c'était ça ? Qu'elle avait des troubles de la mémoire ? La Serpentard n'en était pas certaine. La petite Poufsouffle était-elle simplement une grande tête en l'air ou avait-elle de réels problèmes de santés ?

En voyant la petite Poufsouffle, là, toute seule, Ysalyne ne pouvait s'empêcher de penser à ce que ses parents lui avaient annoncé cet été, le jour où elle était rentrée chez elle après une année entière à Poudlard. Ferait-elle une bonne grande sœur ? Elle ne pouvait s'empêcher de se poser la question et sans qu'elle ne puisse le contrôler, elle se sentait déjà de la jalousie pour ce gamin ou cette gamine qui allait débarquer dans sa vie un an à peine après ses retrouvailles avec ses parents.

Avaient-ils décidés d'avoir un autre enfant parce qu'ils se rendaient compte, après douze ans sans avoir jamais vécu auprès de leur fille unique, qu'elle ne leur convenait pas ? Elle admettait ne pas réussir à s'adapter à la vie à Londres, à la ville, à la vie avec eux loin de sa grand-mère. Mais la remplaçaient-ils vraiment ?

La Serpentard ferma les yeux quelques secondes et reprit ses esprits et se concentra de nouveau sur Hélène.

Intriguée et son instinct maternelle surdéveloppé reprenant le dessus, Ysalyne ne pu s'empêcher de se demander si elle se devait de lui poser des questions pour en savoir plus. Elle ne voulait cependant pas brusquer la petite, qui avait l'air assez sensible, le prouvait sa crise de larmes on ne peut plus récente.

La troisième année préféra donc enchaîner sur quelque chose de moins risqué et de voir si la petite répondait facilement à d'autres questions peut-être moins personnelles.

« Comment ça se fait que tu es toute seule comme ça ? »

«Yysalyne ... Comment ça se fait que tu es toute seule comme ça ? » dit la jeune Serpentard avec un air songeur .

"J'étais à l'infirmerie tout à l'heure, je suis sortie avant que les cours des premières années de Poufsouffle aient finis et les personnes que je connais ne sont pas là ... Du coup, je me suis dit que j'allais pas lesde attendre, j'avais trop faim, je ne suis pas remontée en salle commune et je suis descendue ici, je ne voyais aucun visage de connu, je me suis dirigée vers une table au hasard et comme tu était toute seule, c'est à toi que je me suis adressée . Ça ne t'a pas ennuyer ? répondit la petite Poufsouffle .

Elle se rendit compte que la dernière phrase qu'elle avait dit n'était pas compréhensible . " Enfin ... je voulais dire que j'espère que je ne t'embête pas ." Corrigea Hélène .

Elle avait moins peur de la Serpentard, Ysalyne . Quand elle croisait des élèves au dessus de la deuxième année dans les couloirs, ils l'avaient toujours intimidée, elle était petite pour son âge alors la plupart la dépassait d'une ou deux tête . Maintenant qu'elle avait parler à une troisième année, ça ira mieux se disait-elle .

Et dire que je serais peut-être comme ça dans deux ans, en train d'aider une première année à trouver sa table ... Moi au moins je la croirait !

Désolée, j'ai pris du temps .

Ysalyne observa de nouveau cette petite fille, ne pouvant s'empêcher de penser à son futur frère ou à sa future sœur. Lui aussi, serait-il complètement perdu dans ce grand château ? Aurait-il des amis sur qui il pourrait compter, des amis qui ne le laisserait pas tomber et avec qui il ne se comporterait pas comme un idiot ? Serait-il doué en cours ? Quelle serait sa matière préférée ? Dans quelle maison serait-il envoyé ?

« Ca ne t'a pas ennuyé ? »

La troisième année revint sur terre en clignant des yeux. Mince elle n'avait rien écouté du tout de ce que Hélène venait de lui raconter. Comment rattraper ce moment d'inattention sans passer pour une malpolie finie ? Heureusement pour elle, c'est la Poufsouffle elle-même qui la tira de ce mauvais pas en reformulant sa question sans qu'elle n'est besoin de le lui demander.

« Enfin... je voulais dire que j'espère que je ne t'embête pas. »

Oh, c'était donc ça. Ysalyne se sentit attendrie. Elle n'avait pas été très correcte avec Hélène, c'était vrai. Elle n'était pas de bonne humeur, avait la tête ailleurs. A vrai dire, sa vie lui semblait prendre des tournants qu'elle ne maîtrisait ni ne souhaitait et cela l'effrayait un peu.

« Si tu m'embêtais, je ne serais pas restée avec toi. » essaya de la rassurer Ysalyne. « Et je suis désolée pour tout à l'heure, j'ai été très sèche. Mais j'ai quelques... disons que j'ai quelques problèmes et que ça me prend un peu la tête. Tiens ! » Ysalyne, en plus de la pomme de tout à l'heure, lui tendit le morceau de pain qu'elle avait aussi apporté avec elle. « Je serais prête à parier que tu n'as pas mangé. »

Ysalyne jeta un coup d'oeil à la montre qu'elle portait au poignet, à côté de sa fine gourmette en argent. Et sa grand-mère, qui lui manquait affreusement... Elle avait tant hâte d'être à Noël pour pouvoir enfin la revoir et la serrer dans ses bras. Dire qu'elle n'avait pas pu la voir de tout l'été...

« A quelle heure se terminait ton cours ? »

Traduction : Quand vont arriver tes amis ? Ysalyne n'était fondamentalement pas méchante, mais elle n'avait pas vraiment terminé de manger et avait un cours de potions juste après la pause du midi. Autrement dit, elle ne pourrait pas se permettre de rester avec Hélène éternellement.

« Si tu m'embêtais, je ne serais pas restée avec toi. Et je suis désolée pour tout à l'heure, j'ai été très sèche. Mais j'ai quelques... disons que j'ai quelques problèmes et que ça me prend un peu la tête. Tiens ! » Je serais prête à parier que tu n'as pas mangé. » Répondit la troisième année en tendant un morceau de pain .

« A quelle heure se terminait ton cours ? » Finit Ysalyne.
Hélène comprenait la troisième année, si un CM1 venait et l'empêchait de manger pour un problème ridicule, elle ne serait sûrement même pas aussi gentille !

Midi, mais Miss Holoway a souvent du retard, ils sortiront sûrement de cours vers midi dix ... Ne t'inquiète pas ! Je ne t'embêterais pas plus lomgtemps . Mais j'aimerais bien pouvoir commencer à manger avant qu'elles arrivent . » Répondit Hélène .

Elle espérait que la Serpentard comprendrait l'insinuation de sa dernière phrase, qu'elle aimerait retrouver sa table . Ysalyne était gentille, mais la situation qui s'éternisait devenait gênante pour les deux jeunes filles .

Elle grignota distraitement le bout de pain que la grande lui avait apporter . Elle s'imaginait, en primaire, son père avait décidé de la placer en école moldue jusqu'à ses onze ans, dans la même situation qu'Ysalyne . Elle n'aurait pas eu la même patience !

« Midi, mais Miss Holloway à souvent du retard, ils sortiront sûrement de cours vers midi dix... » lui répondit la petite Poufsouffle.

Ysalyne n'avait pas le souvenir que miss Holloway soit particulièrement souvent en retard, ou du moins pas plus que les autres professeurs qui les gardaient de temps en temps quelques minutes après l'heure de fin certes, mais elle n'avait jamais eu l'impression qu'ils exagéraient. Peut-être n'était-elle pas très objective, après tout, Hélène n'était pas la première qu'elle entendait en faire mention.

La première année dû sûrement mal interpréter son silence car elle s'empressa de continuer à parler :

« Ne t'inquiète pas ! Je ne t'embêterai pas plus longtemps. »

La Serpentard aurait beaucoup aimé lui dire qu'elle ne l'embêtait pas, comme elle l'avait fait quelque minutes plus tôt, mais ça aurait été trop mentir. Evidemment, être tirée de son repas par une gamine hypersensible qui avait fondu en larme au premier mot qu'elle lui avait adressé n'avait pas empli Ysalyne d'un enthousiasme débordant. Elle aurait mille fois préféré terminé son déjeuner dans le calme, en ressassant ses problèmes, en marmonnant contre sa famille, pour ensuite retourner en cours en traînant des pieds pour bien signifier à son monde qu'elle en avait marre.

Mais bon, elle aurait aussi pu ne pas aller rejoindre la Poufsouffle, ne pas lui amener à manger, ne pas l'aider plus que ça. Et elle l'avait fait. Parce que sa vraie nature l'avait une fois de plus rattrapée et trahie.

« Mais j'aimerais bien pouvoir commencer à manger avant qu'elles arrivent. »

« Oh, oui, bien sûr ! » s'exclama Ysalyne en se souvenant pourquoi cette petite Hélène était venue l'interpeller en premier lieu. « Viens, je vais te montrer où est ta table. »

Elle se leva et entraîna Hélène face aux tables, comme si elles venaient d'entrer dans la salle.

« Bon, tu vois, celle où tu es venue me parler, celle tout à gauche, c'est Serpentard. Ensuite, un peu plus à droite, c'est Serdaigle. Tu vois leur cravates bleues d'ici ? » Elle fit une petite pause. Il faudrait qu'elle trouve un petit mnémotechnique à la Poufsouffle pour qu'elle se rappelle où se trouvait sa table, si elle souffrait vraiment de trouble de la mémoire. Un mnémotechnique qu'elle n'oublierait pas... Mais rien ne lui venait. « Et la troisième table en partant de la gauche, c'est la tienne. Entre Serdaigle et Gryffondor. Tu te souviens maintenant ? »