En lien avec Un saignement Interminable et Retenue et amitié

Kirsty c'était pris une heure de colle. Dès qu'elle était sortie de l'infirmerie, on lui avait dit qu'il fallait qu'elle trie des livres a la bibliothèque. Super. C'était ce soir, et Kirsty n'avait pas hâtes.
Ce matin, la jeune Gryffondor se leva d'un pas trainant. Elle se dirigea vers la Grande Salle seule et déprimée. Quand elle passa les portes, elle se dirigea vers la table rouge et or, et de loin la plus bruyante. Elle se souvenait, quand elle était nouvelle, au début de l'année. Quand elle était timide, réservée, et insouciante. Mais, maintenant, qu'était-elle devenue ? Une fille insolente et pénible, qui faisait des bêtises sous prétexte d'être courageuse. Son comportement la dégoûtait, mais en même temps, c'était a musant, et une simple retenue n'allait pas la découragée. Mais que dirait sa mère ? Sa famille? Et surtout, que dirait l'ancienne Kirsty ? Elle se dirait que ce n'était pas la vraie Kirsty.
La blondinette s'assit au bout de la table, a l'opposé de ses amies. Elle ne voulait pas parler. Elle voulait être seule. Des fois, la solitude lui faisait du bien. Seule pour un instant, sans personne pour la réprimandée. Pour l'encouragée. Pour la félicitée. Ni famille. Ni amie. Ni profs. Seule.
Kirsty se servit un œuf brouillé baveux, du bacon, du thé et des toasts. Comme d'habitude. Manger lui fit du bien et lui rendit le sourire. Soudain, une nuée de hiboux arriva. Des grands-ducs, des petits-ducs, des chouettes effraies, des chouettes noires, blanches, ambrées...
Kirsty vit Sorry, le harfang des neiges de la famille Panglewood. Il tenait entre ses serres une enveloppe rouge vif. Le sang de Kirsty se glaça. Cela ne présageait rien de bon, une Beuglante.
Sorry atterrit avec légèreté dans l'assiette de Kirsty. Celle-ci se dit que son lard restant était fichu. Mais ses pensées furent détournées par la Beuglante qui s'enflammait dans son assiette.
- Ouvre-là vite !cria son voisin, sas doute un cinquième année.
La blondinette attrapa l'enveloppe du bout des doigts et l'ouvrit. Alors, la lettre forma une bouche, qui cria avec énergie :
- Kirsty ! Hier, j'ai reçu une lettre de ton prof qui me disait que tu avais une heure de retenue. Comment tu te l'es pris ? En faisant, une bêtise, comme ton père !
C'était la voix de sa mère, amplifiée par la colère de la beuglante. Toute la salle c'était tue. Seule la voix de sa mère hurlait :
- Tu t'es conduite comme une idiote ! Tu as volée au-dessus de la forêt alors que l'on te l'avait interdit ! La forêt Interdite n'a pas ce nom pour faire jolie, elle est interdite ! Tu comprends ça ? Interdite !J'étais furieuse ! Ton père m'a avoué que c'était lui qui t'avais poussé a le faire ! Mais cela ne pardonne pas ton comportement irresponsable ! Tu aurais put refusé ! Quand tu rentreras de Poudlard, tu ne pourras pas avoir de balais, comme tu ne sais pas t'en servir correctement !
La voix se tut enfin. Tous les regards étaient tournés vers Kirsty qui aurait voulut disparaitre sous terre. La lettre se réduisit en cendre dans l'assiette.
- Mon lard est vraiment fichu, cette fois-ci, fit-elle a l'adresse de son voisin.

Thalia entra dans la grande salle et s'assit à la table des Poufsouffles. Elle mangeait tranquillement quand elle sursauta, en même temps que tous les autres élèves présents dans la pièce d'ailleurs. Une voix déformée par la Magie retentissait. La jeune Poufsouffle ne comprit d'abord pas, mais en voyant les autres ricaner et pointer quelqu'un à la Table de Gryffondor du doigt, elle se souvint. Elle avait entendu parler des Beuglantes : des lettres envoyées par des sorciers aux autres sorciers pour les disputer. En l'occurence, comme c'était souvent le cas à Poudlard, une mère en colère engueulait sa fille, qui, d'après ce que Thalia avait compris, avait volé un balai, et s'en était servi pour aller au dessus de la Forêt Interdite, où elle s'était fait mal. Cela fit rire la jeune fille, même si elle savait que ce ne devait pas être drôle pour l'enfant concernée. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher : la voix de cette femme si furieuse était hilarante. Enfin, elle regarda dans la direction que les autres élèves montraient en rigolant également. Mais eux, ils se moquaient de l'intéressée, qui était une jeune fille de première année surement, à Gryffondor. Selon sa mère, elle se nommait Kirsty. Thalia nota son prénom dans un coin de sa tête. Et elle vit que la jeune Gryffone avait l'air gênée. Elle fut triste pour elle, et se dirigea donc vers l'autre.
Elle prit la parole :



Elle s'arrêta puis reprit :

Kirsty était honteuse et en colère contre sa mère. Une fille de Poufsouffle s'approcha d'elle et lui demanda :
- Tes parents sont sorciers, mais tu n'as pas encore de balai, c'est ça ? Tu voulais voler avec, alors tu en as pris un, et maintenant, ta mère te dit que tu n'en auras pas... Tu n'as pas de chance. Je peux faire quelque chose pour toi ?"
- Oui, mes parents sont des sorciers, non, je n'ai pas volé de balais, et oui, tu peux faire quelque chose pour moi: me laisser tranquille.
La fille la regarda d'un air outré. Bon, Kirsty n'était pas très sympas, mais la fille n'était pas obligée de l'aborder comme ça ! Kirsty tenta de se calmée et de paraître polie, car on voisin écoutait attentivement la discussion.
- Je n'ai pas volé de balais. J'étais en cours de Vol, sur un balais, et pour épatées mes copines, j'ai volé au-dessus de la forêt, alors que c'était interdit. Un prof a envoyé une lettre a ma mère, et elle m'a envoyée une Beuglante. Je suis en retenue ce soir. fit Kirsty d'une traite, espérant que parler vite abrégerait ses souffrances et que la fille lui ficherait la paix une bonne fois pour toute. Mais la Poufsouffle semblait décidée a rester.
Kirsty se leva. La fille la regardait étrangement. Kirsty décida de faire la même chose : fixer la fille jusqu'a e qu'elle parte. Elle était brune, avec des reflets presque bleus et des yeux verts perçants. Elle était assez jolie, le visage piqueté de tâches de rousseur.
- Bon... soupira Kirsty, je m'appelle Kirsty et toi ?

Thalia écouta la Gryffondor lui expliquer ce qui s'était passé. Elle avait volé au dessus de la Forêt Interdite ? Mais à quoi ça servait... Mais ce que la première année retint surtout, c'était que la rouge et or avait écopé d'une retenue... Vu son air exaspéré, ça l'énervait, mais elle n'avait pas l'air de regretter plus que ça. Ce que la Poufsouffle n'aimait pas du tout. Elle n'aimait pas les gens qui faisait des bêtises, du moins en général. Après tout, cette fille n'avait fait que voler dans un endroit interdit... ce n'était même pas dangereux, à ce que la jeune fille savait.

Et surtout, la fillette n'aimait pas la façon dont la Gryffondor lui avait répondu au début. Elle s'était reprise après, mais Thalia se retint de justesse de lui dire : très bien, j'te laisse tranquille alors, j'm'en fous de ton histoire, à plus j'te dérange pas plus longtemps. Mais elle ne le dit pas, et se força à afficher un joli sourire pour répondre :



Puis, car elle avait vraiment envie de le demander, elle continua :

Kirsty vit qu'elle avait été vraiment maladroite, et méchante. La Pouffsoufle ne semblait pas apprécier ça du tout... la blondinette grimaça. Mais en même temps, ce n'était pas sa faute si la fille était allée la voir et lui poser des questions sur sa vie ! Peut être aussi que la Pouffsoufle n'aimait pas ceux qui faisaient des bêtises... la jeune Panglewood trouvait ça débile. Quoi de plus marrant que de se jeter dans une avanture, sans avoir rien préparer, sans plan ? Après tout, peut être que la Pouffsoufle était très organisée et détestait l'aventure ? Kirsty haussa les épaules, et, pendant qu'elle écoutait la présentation de "Thalia Gil'Sayan", se rapprocha de la table des Gryffondors, et attrapa un toast a la marmelade.
Kirsty, après une minute d'hésitation, murmura, la bouche pleine de pain de confiture :
- Tu sais, je ne suis pas dans la tête des profs, et puis... j'ai quand même désobéi. Je pense que c'est ça qu'il punit, le prof.
Elle poussa un soupir d'ennuis, avant d'avaler le toast, et d'entendre Thalia continuer sa tirade. La blondinette n'était pas très fière de se qu'elle avait fait, et en plus, la Pouffsoufle en rajoutait des tonnes. C'était très énervant, et Kirsty perdait très vite son calme. Pour se contenir, elle mangea un second toast, avant de se rassoir car son dos l'élança douloureusement. Elle répondit presque calmement a Thalia :
- Ouais, première retenue... c'est la joie, hein? - fit-elle d'une voix faussement gaie - Et toi, t'en a déjà eu une ?
Mais avant que Thalia ait put répondre, quelqu'un l'appela et la Pouffsoufle quitta la Gryffone. Cette dernière soupira et se retourna vers son assiette.

 Le petit déjeuner est, et restera à jamais, le moment de la journée que je préfère. Entre observer la gueule enfarinée de mes camarades et la nourriture salée et sucrée qui se mélange dans mon assiette... c’est un régal ! Autant pour les yeux que l’estomac. 
 Comme tous les matins je ne fais pas attention où je m’assois. A nouveau voisin nouvelle histoire. Le seul que je guette dans cet océan de visage aux noms inconnus c’est celui d’un garçon de mon âge aux yeux vairons. En général on déjeune ensemble, mais aujourd’hui il a du se lever plus tôt. Ou pas, peut-être qu’il dort encore et qu’il sera en retard... Un sourire se dessine sur mon visage en l’imaginant, courant dans les couloirs avec les yeux grands ouverts, le visage trahissant son angoisse, sa robe de sorcier à demi fermée sur sa chemise et son pantalon... 
J’ai envie de me presser juste pour voir cette scène.

 Un mouvement juste à ma droite me fait me reculer sur le banc. Une chouette venait de se poser dans l'assiette de ma voisine. Même à Poudlard, ce n'est pas quelque chose que l'on voit souvent. Mâchonnant doucement mon morceau de pain tartiné de miel, j'observais le mouvement autour de la table qu'avait provoquée la venue de l'oiseau, ou plutôt ce qu'il apportait. Je ne comprends pas l'engouement autour de cette lettre, ni pourquoi tout le monde (ou une bonne partie du moins) avait l'air terrifié en la voyant. Certains murmurèrent un mot qui ressemblait à "Beuglante". Un garçon plus âgé poussa même la blonde à ouvrir sa maudite lettre (il devait y avoir un truc dans le genre à mon avis). Ma voisine s'exécuta et aussitôt la lettre prit vie.
 Elle s'éleva dans les airs et commença à crier. Mon ouïe se ferma aussitôt, une habitude que j'avais prise avant le départ de ma mère. Il parait que ça énerve encore plus les adultes qu'on les ignore, j'aime bien ça leur fait les pieds. Du coup ils s'énervent encore plus et au final ils me fichent la paix. Du moins en général.
 Mais la blonde elle, elle n'avait pas l'air de pouvoir échapper à sa lettre. Cette dernière s'auto-détruisit, un peu comme dans les films d'espions que mes frères aiment tant. Ses cendres vinrent recouvrir la tranche de lard de la blonde à côté de moi. Elle ouvrit d'ailleurs la bouche pour me dire que sa tranche était fichue.

 J'allais lui répondre (gentiment promis) quand une fille sortie de nulle part vint lui parler. Ce n'est pas que couper une conversation me dérangeait non, après tout je m'en moque de les déranger. Mais coupez deux filles dans une conversation et votre vie devient un enfer. C'est un mec qui a pas moins de quatre sœurs qui vous le dit, faites-lui confiance.
C'est pourquoi j'ai fermé mon clapet, attendant patiemment qu'elles finissent tout en regardant l'assiette de ma voisine. Le plus vieux de mes frères l'aurait mordue de la voir gâcher de la nourriture, avant de lui piquer son assiette et de gober ce qu'il y avait dedans. Je la prendrais bien sa tranche moi, mais il parait que les gens d'ici prônent la politesse, aussi j'attends de pouvoir lui demander. Mais leur conversation inintéressante continue et ne semble pas avoir de fin. Voilà que ça parle de retenue maintenant...

« Si tu pleurniches pour une retenue t'as pas fini. Rappel-toi qu't'as sept ans à tirer ici, si tu crois que ce sera la dernière... » Bah voilà, j'ai pas réussi à me taire apparemment. Vu que je suis tourné vers ma voisine, j'ajoute avec mon éternel sourire : « Sinon ta tranche là t'en veux pas? J'te la prends moi. » On va pas tergiverser pendant des heures non?

Le garçon a côté de Kirsty, la blondinette l'avais déjà remarquer toute à l'heure. Et l'avait vu qu'il écoutait la conversation qu'elle avait entretenue avec Thalia. Elle grimaça, elle détestait les fouineurs. Même si elle en était une, en quelque sorte. Il y avait bien une chose que la fillette détestait : c'était qu'on se moque d'une quelconque façon d'elle, et le garçon semblait le faire. Ce qui ne fut pas bon pour le moral de la blondinette, qui était déjà assez bas, a cause de sa retenue, et de la Beuglante qu'elle venait de recevoir, que tout le monde avait entendue.
Et le garçon dit quelque chose sur les retenues, du genre qu'elle pleurnichait. Kirsty releva la tête, et lança ses cheveux par dessus son épaule. Elle répliqua sèchement :
- Je ne pleurniches pas ! Je viens de recevoir une Beuglante où ma mère me gronde et tout le monde l'entend ! - en entendant que le garçon voulait sa tranche de bacon fichue, la blondinette s'énerva encore plus : - tu peux me foutre la paix cinq minutes, s'il te plais ?!
Kirsty savait qu'elle passerait pour une mégère, mais elle s'en fichait un peu : maintenant que toute l'école savait qu'elle avait une retenue, elle n'était plus à ça près. C'était son fort caractère et son insolence qui la poussait a dire des choses désagréables, mais le garçon n'avait pas a s'en mêler ! En plus, ce n'était pas le meilleur jour de sa vie. Elle en avait déjà marre de sa journée et ne rêvait que d'une seule chose : aller se recoucher et ne plus se lever de la semaine. Malheureusement, elle avait encore une longue journée qui l'attendait, pleine de cours ennuyant et... une retenue ! A la bibliothèque, qui plus est. Mais ce qui était bien, dans son emplois du temps, c'était qu'elle avait une heure de Défense Contre les Forces du Mal, sa matière préférée, et de loin.
La blondinette, qui c'était calmée un peu, dit en regardant de ses yeux bleus ciel le garçon :
- Je suis désolée de m'être énervée, tout à l'heure... mais tu m'as un peu énervée !
Elle poussa son assiette vers le Gryffondor :
- Bon, et tiens, je n'en veux plus... manger du bacon avec les cendres de la lettre qui m'a mis la honte devant toute l'école, ce n'est pas mon plat préféré...
Kirsty eut un sourire amer.

Kirsty haussa les sourcils. Elle faillit rétorquer au garçon (encore inconnu) qu'on ne pouvait vivre en se moquant du regard des autres, mais se ravisa. Ca faisait trop intello, cette phrase, et la blondinette ne voulait pas que l'on pense ça d'elle, ce serait la fin du monde. Et la pire insulte. Elle réfléchit a quoi répondre, mais le Gryffondor enchaina sur deux autres phrases, et la jeune Panglewood grogna. C'était surement ça, il lui disait la vérité. Elle eut un sourire triste puis marmonna :
- La vérité de quoi ? Que j'aurais d'autres retenues ? Je sais bien ! Mais c'est la première...
Et la jeune fille compléta la phrase dans sa tête : "Avec mon caractère et le don que j'ai pour m'attirer les ennuis, ça oui, j'en aurais, des retenues..." C'était totalement vrai, les ennuis la suivaient partout, et chaque fois qu'elle entreprenait quelque chose, même quelque chose de bien, tout allait de travers, et c'était sur qu'elle allait ou sur faire gronder, ou se faire ridiculiser. En bref, c'était un véritable aimant à ennui, punition et autres choses peu agréables.
Kirsty, qui avait encore le temps avant le début des cours, attrapa une cruche de jus de citrouille et s'en servit un verre, puis mit une tranche de bacon (pas aux cendres, cette fois-ci !) dans son assiette, accompagné d'une tranche de pain. Avec tout ça, elle n'avait pas put avaler un morceau, et avait faim. Il fallait qu'elle mange, avec la journée qui s'annonçait, pleine de cours, de devoirs et... une retenue ! La blondinette regarda le garçon qui était a côté d'elle, et lui dit :
- T'en as déjà eu une, de retenue ? Je parie que non. Tu verras quand t'en aura une, tu feras pas la même tête d'imbécile.
Kirsty n'avait pas put se retenir d'ajouter ce dernier mot, c'était venu tout seul.

 Toutes mes excuses pour le retard. 

  Elle est marrante cette fille... Un moment elle s’apitoie sur son sort, et la seconde d'après elle vous crache dessus en défendant sa cause et en essayant de vous faire passer pour un imbécile. Manque de pot pour elle, moi je n'en suis pas un. Alors qu'elle s'épanche un peu plus sur sa punition, se lamentant de sa toute première retenue, je vide mon verre de jus de citrouille sans la lâcher du regard. Je me souviens parfaitement de ma première retenue, c'était dans mon école moldue en Amérique. Je me souviens aussi du regard plein de fierté que m'avaient lancés mes frères lorsque j'avais annoncé à table le soir mes déboires de la journée. Mon père s'était un peu fâché bien sûr, pendant que la femme qui me servait de mère nous ignorait superbement.  
 Je haussais les épaules, pensant que la blonde en face de moi en faisait des tonnes pour pas grand chose. Mais après tout nous n'avions pas la même famille, et peut-être que ses parents étaient plus strictes que mon père. Lui s'était laissé débordé par ses trois fils, et après l'arrivée de mes sœurs il avait carrément laissé tomber. Mes frères avaient plus d'autorité sur moi que lui, le pauvre. Mais ça je ne leur avouerai jamais.
  
 Alors que je reposais mon verre, Beuglante (son nouveau nom lui allait bien je trouve) reprit son petit air supérieur en avançant que je n'avait certainement jamais eu de retenue. J'esquissais un sourire, me retenant difficilement de ne pas lui pouffer au nez et recracher ma boisson. Je ne me formalisais pas pour l'insulte qu'elle m'avait lancée, c'était plutôt gentillet. Personnellement je le prenais plutôt comme un surnom amical.
 
 « Tu ne devrais pas parier comme ça tu sais. J'ai un ami qui, comme toi, perds tout le temps et à force il s'embarque dans des trucs pas possibles. » Je lui tapotais doucement l'épaule, sans cesser de sourire avant de reprendre : « J'ai eu ma première retenue bien avant toi, et j'en suis loin de la dernière. Faut pas croire, c'est plutôt marrant en fait. Si les retenues t'effraient, tu devrait écouter attentivement ce que baragouine le concierge à propos des punitions de son temps. Tu verras qu'après, nettoyer sans magie ou faire tout ce que les profs te demandent c'est plutôt marrant! »
 
 Poussant un plat au hasard devant elle j'ajoutais même : « Tiens manges, tu vas en avoir besoin. Tu sais déjà ce qu'il t'attends? » Niveau originalité les adultes d'ici n'étaient pas très innovants, mais j'avais bon espoir un jour de tomber sur un professeur un peu farfelu qui rendrait les retenues encore plus marrantes. Sans en avoir conscience bien sûr.
 Je me tâtais à proposer à Beuglante de l'accompagner ce soir à sa retenue. J'avais l'impression d'avoir en face de moi l'une de mes petites sœurs, et c'est plutôt avec fierté que je l'aurais soutenue dans cette "épreuve".