L'été s'éloignait, mais la chaleur elle, n'avait pas compris le principe.
Et avec les conneries des moldus (aussi appelées "réchauffement climatique"), il fait chaud ... En Écosse !
En Écosse !
Le pays où il ne pleut que quand il n'y a pas de brouillard !

Cela faisait 5 jours de grand et beau soleil !

La température avait dépassé les 30 degrés ! Pour des britaniques, ce n'était pas viable.

Pour Obero, non plus.

Il fallait trouver une solution, c'était une question de vie ou de mort ! Le problème étant que la dernière tentative en date de sortilège "jet d'eau" s'était soldé par un Obero tout en sueur et courbaturé.
Quand on a des préfets sadiques, et qu'on se fait attraper à déclencher une inondation dans une des salles d'études du château ... On se retrouve à devoir vider la salle, avec un seau d'eau.
(Le sortilège de Disparition devrait vraiment être au programme dès le début de la première année)

Il voulait être rafraîchi, à la place il était en sueur ... Génial ...

Il fallait donc trouver autre chose.

Le lac ? Cela impliquait de sortir du château, et de faire plusieurs centaines de mètres, à pieds, sous le cagnard ... Hors de question.

S'enfoncer dans les profondeurs obscures, moites, mais fraiches de Poudlard ? Il n'était le premier à en avoir eu l'idée : et qu'est-ce qu'il se passe quand on entasse une dizaine de personnes dans un endroit frais ? Et bien on a toujours la dizaine de personne, mais plus l'endroit frais ...

Mais une idée vint au jeune serpentard, quand il vît la Dame Grise.
Ne parlait-on pas du froid de la Mort ?

Le fantôme flottait dans les couloirs, hagarde ...

Obero essaya ... Il attendit qu'elle passât devant lui et il bondit à travers elle.

C'était comme traverser un courant d'air glacé, mais en mieux.
Une fois passé de l'autre coté, son corps était hérissé de tous ses poils, parcouru par un frisson glacé qui persistait !

Bon, la Dame Grise râlait et pestait contre lui, comme quoi il ne regardait pas où il allait, et que quand on est polis on s'excuse, et que ses serdaigles à elle font quand même bien plus attention, et bla et bla ...

Obero quant à lui, souriait de toutes ses dents : il avait froid.

La Dame Grise s'éloignait. Obero grelottait.

Mais au bout de quelques minutes, la sensation de froid commença à le quitter, et le jeune homme se mit à nouveau en quête d'un fantôme.

Après quelques recherches, il repéra le Moine Gras ... Super, il serait sûr de passer intégralement à travers !
Obero s'élança donc, traversa le fantôme, mais pas le mur juste derrière.

PAF !

A demi sonné, tremblant de froid, il chût sur le sol ....

Ce n’était pas la première fois qu’Aliénor errait dans le château tel une âme déchue, destinée à rester sur terre sans rien aucun but. Mais cette fois-ci ce n’était pas pour la beauté du château qu’elle arpentait les couloirs et autres recoins de la bâtisse. C’était bel et bien à cause de cette chaleur insoutenable qui laissait perdurer l’été avec un peu trop d’enthousiasme pour la jeune Poufsouffle.

L’été, c’est pourtant une belle saison, apprécié par la jeune fille. Le soleil toujours présent laissant la possibilité de sortir prendre l’air, de rêvasser au soleil ou à l’ombre légère d’un arbre. Mais aujourd’hui, il était inenvisageable pour Aliénor de sortir. Il faisait beaucoup trop chaud et l’air était très lourd. Il manquait d’air et c’était justement à la recherche d’air qu’était partie la jeune fille. Elle cherchait un courant d’air si possible frais ou elle pourrait se reposer quelques minutes.

Sa main frôlait les pierres d’habitude si froides des murs. Mais aujourd’hui, même la fraicheur de la pierre avait disparu. Elles étaient tièdes et aucune bride d’air ne passait sous les doigts fins d’Aliénor. Les secondes lui paraissaient des heures, il lui semblait avoir fait une dizaine de fois le tour du château en vint.

Continuant à marcher, Aliénor poussa un long soupir. Comment pouvait-il régner une atmosphère si lourde ici ?

Au détour d’un couloir, Aliénor entendit des pas, elle tourna la tête en direction de la source de bruit et aperçu un garçon, son âge environ. Il semblait guetter quelque chose. Aliénor s’avança et découvrit le fantôme de sa maison, le Moine Gras. Pourquoi ce jeune garçon pouvait-il fixer ce pauvre fantôme ? D’ailleurs le fantôme n’avait pas l’air de souffrir de cette chaleur. En même temps il est déjà mort, quel malheur ce serait de ressentir du mal être alors qu’on est déjà mort.

Soudain, le garçon s’avança d’un pas décidé vers le fantôme. Mais que pouvait-il bien lui vouloir, surtout que notre cher fantôme se dirigeait vers une autre salle s’apprêtant à traverser le mur en face de lui. Mais le jeune homme ne s’arrêta pas devant le fantôme comme Aliénor s’y attendait. Il passa à travers et de surcroît se prit le mur en pleine figure.

Aliénor resta choquée quelques instants puis couru vers son camarade qui gisait sur le sol. Mais quel imbécile pensa Aliénor, quelle idée de foncer dans un mur et dans un fantôme !

Aliénor arriva à sa hauteur, s’accroupit et posa sa main sur l’épaule de celui-ci. Elle la retira immédiatement car se contact n’était pas normal. Le corps de son camarade était très froid.

-Tout va bien ? Pourquoi as-tu fait ça ? Tu es froid, tu es malade ?

Aliénor débitait toutes ses questions rapidement inquiète de l’état de santé du jeune garçon.

Sonné d'avoir vu le mur d'aussi près, Obero n'était pas encore en état de se lever.

Heureusement, en cas de choc, pour prévenir la formation d'hématomes il est conseillé d'appliquer du froid ...
Et c'était tout à fait ce qu'il avait fait.
Et même de façon préventive.

Le moine gras était un bon choix : du givre commençait même à se former sur les cheveux multicolores du serpentard.

La localisation en revanche, moins.

C'est pas grave, on va améliorer le système pour la prochaine fois !

En attendant il y avait une poufsoufle (encore ? Il avait l'impression que depuis le début de l'année, à chaque fois qu'il faisait une expérience, il tombait sur des élèves de poufsoufle dans les secondes consécutives ...)
Bref, une poufsoufle, qui lui avait posé une question.
Il y avait l'intonation, mais Obero avait été trop sonné pour comprendre ce qu'elle disait.

C'est donc en claquant des dents qu'il demanda :

- Quoi ?

Un nuage s'échappa de sa bouche à sa question. De ceux qui se forment quand on souffle son haleine en plein hiver ...

L'aura de froid qui l'entourait était presque trop intense pour être agréable.
Quelle en était la cause ? Était-ce spécifique au Moine Gras ?
Si c'était le cas, qu'est-ce qui causait la variation de refroidissement causé par les fantômes ?
Ou bien était-ce simplement qu'avec un volume plus important, il avait un pouvoir refroidissant plus intense ?
Ou bien était-ce dû au choc sur le mur ? Peut-être que le fait de subir une lésion pendant qu'on était dans un fantôme avait un effet particulier ?

Pendant qu'il était plongé dans ses conjectures, il n'avait rien suivi de ce qu'il s'était passé autour de lui ... La poufsoufle lui avait-elle parlé à nouveau ?

Il fit un effort pour faire le point avec ses yeux sur elle, et demanda à nouveau :

- Quoi ?

Aliénor se remémorait encore la chute du jeune garçon sur le sol. Il était tombé raide, comme raide mort en fait. Il n’était pas mort pensa soudainement la jeune fille. Après tout, il était annormalement froid, il venait de subir un choc plutôt violent et puis il ne répondait pas, son corps était innerte sur le sol.

Aliénor commença à penser au fait de traverser les fantômes, peut-être que cela nous fait passer dans leur monde et que… Non Aliénor voyons, personne n’est mort, tout va bien !

Elle secoua la tête et se reconcentra sur la personne à ses pieds et soudain, une vue d’ensemble intriga la Poufsouffle, en plus de ne pas bouger, il avait des cheveux multicolores en train de litéralement geler. C’était pire que ce qu’elle pensait, comment tout cela peut-il se produire ? Alors qu’elle s’interrogeait sur la capilarité pour le moins exceptionelle du jeune homme, celui-ci décrocha enfin un mot.

-Quoi ?

Aliénor soufla un grand coup. Quel soulagement, il n’était pas mort ! Aliénor se laissa tomber en arrière et s’assit en tailleur à hauteur de la tête de l’inconnu.

Une légère fumée s’évapora presque instantanément dans l’air. Le pauvre est gelé ! Elle n’avait malheureusement rien pour couvrir le garçon et, par habitude elle regarda autour d’elle afin de trouver quelque chose pour le couvir. Mais elle ne risquait pas de trouver grand-chose dans un couloir, personne n’allait laisser comme par magie une veste ou même une couverture.

-Tu peux te lever ? Ca va ? Il faut qu’on trouve quelque chose pour te réchauffer tu gèle.

Et ce n’était même pas un peu exagéré, il était réellement en train de geler sur place comme si était sous la neige, sauf qu’il fait plus de 25°C ici ! Cependant il dégageait un froid qui faisait du bien à Aliénor, elle venait de trouver un moyen de se rafraichir. Aliénor se renfrogna de penser comme ça ! On ne doit pas profiter de la détresse des gens se dit-elle à elle-même.

-Quoi ?

Aliénor sortit rapidement de ses pensées, cette parole semblait plus vivante que la dernière. Elle posa de nouveau les yeux sur le garçon.

-Tu vas mourir ?

En voilà une question pas très intelligente mais bon, c’est les mots qui sont sortis de la bouche d’Aliénor à se moment-là et puis s’il se moquait d’elle c’est qu’il allait bien.

Bonne question ....

Vu qu'avec le fantôme des Serdaigles, l'effet de froid avait duré entre 5 et 10 bonnes minutes, l'effet de celui des Poufsoufles étant au moins deux fois plus puissant, il devrait commencer à s'estomper dans une quinzaine de minutes. Vingt s'il avait de la chance.

- Dans une quinzaine de minutes, le froid surnaturel du fantôme sera estompé, et je devrai recommencer à mourir de chaud, comme tout le monde ...

Tiens, il avait parlé sans claquer des dents. Signe soit que l'effet s'estompait déjà, soit que son corps s'était habitué au froid intense.
Obero espérait la seconde solution.
Il tenta de se relever en expliquant sa démarche. Après tout, même si c'est une poufsoufle, l'aide d'une assistante (voire une partenaire dans le crime) pourrait toujours être utile !

- J'ai donc environ vingt minutes pour retrouver un fantôme si je ne veux pas ...

Mais il s'interrompît quand le monde commença à tanguer. Par réflexe, il s'appuya sur l'épaule de la damoiselle de sa main gelée, pour éviter de choir à nouveau à terre.

- OoooOOooh ... Le sol bouge ... Je crois que le mur s'est jeté sur moi un peu violemment ... Dis, tu veux bien m'aider le temps que je reprenne mon équilibre ?
Il faut qu'on repère d'autres fantômes et qu'on trouve un moyen de les traverser avant que l'effet de leur froid magique ne disparaisse ...

Il semblait déjà reprendre des couleurs humaines, voilà qui rassurait la Poufsouffle. Tout va bien alors. Il expliqua à Aliénor la raison de son accident. Passer à travers des fantômes pour se rafraîchir, en voilà une idée ! Jamais elle n’y aurait pensé, et même si ça aurait été le cas, elle n’aurait pas osé… Qui aurait pu prévoir ce qu’il se passerait ? Mais visiblement, ça fonctionnait, même très bien, au lieu de suffoquer comme tout le monde, il profitait d’un moment au frais, même au froid avant de revenir à la normale.

Ingénieux, tordu mais ingénieux.

Cela durait une vingtaine e minutes, plutôt tentant comme remède à cette chaleur étouffante. Vingt minutes de répit, Aliénor en rêvait car elle, elle était de nouveau en manque d’air. L’aura froide du jeune garçon avait permis à Aliénor de profiter du froid des fantômes, mais maintenant que ça se dissipait, elle était de nouveau morte de chaud.

Il se redressa rapidement et visiblement un peu trop rapidement, il tanga violement et se stabilisa en s’appuyant sur l’épaule d’Aliénor. Même si l’air autour de lui était redevenu chaud, son corps lui restait gelé. Aliénor sursauta à se contact et un petit cri s’extirpa de ses lèvres.

- OoooOOooh ... Le sol bouge ... Je crois que le mur s'est jeté sur moi un peu violemment ... Dis, tu veux bien m'aider le temps que je reprenne mon équilibre ?

Elle ne souhaitait pas que le jeune garçon tombe une nouvelle fois, à force elle devrait l’emmener à l’infirmerie et si elle pouvait s’en passer ça l’arrangerait. Elle prit donc sur elle pour supporter se contact glacé qui peu à peu anesthésia sa peau. Elle sentait de moins en moins son épaule.

Les paroles de son camarade firent rire la jeune fille. Soit il était déjà comme ça auparavant, soit le choc l’a rendu légèrement fou. Elle regarda un instant le mur où c’était produit l’impact.

-Le pauvre, il n’y est pour rien…

En tout cas, cette méthode peu orthodoxe était efficace, et la curiosité d’Aliénor la poussait à vouloir expérimenter se froid extrême et la sensation de traverser un fantôme.

-Il faut qu'on repère d'autres fantômes et qu'on trouve un moyen de les traverser avant que l'effet de leur froid magique ne disparaisse ...

Enfin un peu de chaleur ne ferait pas de mal au corps de ce pauvre garçon, toujours aussi froid. Mais son entrain motiva Aliénor. Elle commença à regarder autour d’elle. Les fantômes peuvent être partout…

-Tu sais où en trouver d’autres ?

Puis, remarquant que la main de son camarade s’appuyait toujours sur son épaule, elle regarda celui-ci dans les yeux.

-Je ne suis pas un porte-personne, alors si tu le veux bien, retire cette main de mon épaule.

En plus que le contact n’était pas très agréable dû à sa température, Aliénor n’était pas très tactile et se contact était légèrement trop long pour elle. Elle saisit donc le poignet de Mr je gèle ce que je touche et délicatement le retira de son épaule.

-Merci. Maintenant allons à la chasse aux fantômes.


Elle se leva déterminée et tendit la main à son camarade pour l’aider, elle avait hâte de connaitre cette nouvelle sensation.

Un peu déçu, Obero retira sa main de l'épaule de la jeune Poufsouffle. Le monde continuait un peu à tanguer, et il n'avait pas encore les idées très claires.

- Euuuh

Alors que sa langue cherchait quoi dire, son cerveau, lui réfléchissait à toute vitesse pour trouver.
Fantômes
Où ?

Il y avait une vingtaine de fantômes à Poudlard... Mais Obero avait du mal à organiser ses pensées ... Mais il ne voulait pas avoir à nouveau chaud ...
Alors il renonça à y mettre de l'ordre.

En fait, ça ressemblait à peu près à ça :



Et c'est de façon aussi fouillis et incompréhensible qu'il babilla un topos complètement décousu et prononcé tellement vite qu'un mot sur deux n'était pratiquement pas articulé, relatant son flot de pensées à la jeune Poufsouffle qui devait se demander sur quoi elle était tombée.

- ... sinon on peut essayer avec un hippocampe. Mais je crois que Mimie Geignarde aura tendance à esquiver par ce qu'elle est habituée aux élèves, enfin je sais pas, mais vous devez sans doute bien l'embêter. Mais avec un peu de chance les fours des cuisines ne seront pas allumés. Binns n'a pas changé ses habitudes depuis plus d'une décennie donc il devrait toujours être ...

Et Obero gambergeait ... Encore et encore ... Et il se réchauffait ...

Aliénor regardait le garçon qui semblait ne pas encore être tout à fait stable. Elle laissa sa tête tomber sur le côté en le regardant, il avait l’air dans un autre monde après la question de la Poufsouffle. C’est juste pour chercher des fantômes, mais il avait les yeux dans le vide on aurait dit qu’il cherchait une réponse à l’univers.

Il avait vraiment l’air pas net Aliénor se demanda alors s’il n’était pas totalement fou. Après le choc avec le mur était assez violent, peut-être qu’il s’est vraiment fait mal ? Oh non, la jeune fille ne voulait pas se retrouver avec un blessé sur les bras, en plus c’est elle qui devrait dire à l’infirmière le pourquoi du comment. Mais il se remit à s’exprimer.

Ce discours ne rassura pas beaucoup la fillette sur l’état de santé mental de son camarade. Il parlait vite, c’était décousu, Aliénor ne comprenait pas la moitié de ce qu’il voulait dire.

Il réfléchissait vraiment trop. Aliénor est plutôt du genre à agir et là, voir ce pauvre garçon de torturer les méninges pour trouver un fantôme… Enfin bref.

Elle prit son camarade par les épaules pour qu’il focus un peu et qu’il se calme. Elle planta son regard dans le sien avant de prendre la parole.

-Arrête de te tuer les neurones ok, déjà que c'est pas la joie... Un fantôme ça ne doit pas être le truc le plus complexe à trouver. En plus à force de réfléchir comme ça tu vas avoir encore plus chaud.

Elle prit une pause, oui il fait chaud…. Elle s’éventa machinalement avec sa main en se faisant craquer la nuque. Mauvais réflexe d’après sa mère mais bon. Elle détourna le regard et là, miracle ! Un fantôme, il y avait un fantôme à l’autre bout du couloir. Même pas besoin de les chercher ils viennent tous seuls. Elle n'avait pas reconnu le fantôme mais tant pis, de toute façon elle n'en connaissait que quelques uns.

Elle le pointa du doigt pour indiquer au Serpentard sa présence.

-Tu vois ! Pas besoin de réfléchir 400 ans !

Elle se dirigea alors vers le fantôme, puis avant de continuer, elle se retourna avec un air interrogatif sur le visage.

-En fait, c’est quoi ton nom ?

Effectivement, un fantôme d'une grande femme coiffée d'une perruque et vêtue comme dans les années 70. Mélange détonant.
Sans doute un fantôme qui a essayé de se mettre à la page. Mais une fois. il y a près d'un demi-siècle. Et qui n'a plus ré-essayé depuis.

Obero ne l'avait pas remarqué avant que la Poufsouffle ne la lui indique. Comme c'est toujours utile d'avoir une Poufsouffle sous la main. D'ailleurs cette dernière, sans l'attendre, se dirigeait vers la fantôme. Il fallait la suivre, d'autant plus qu'elle lui avait posé une question ...

Il se rendit donc, d'un pas incertain, à la suite de la Jaune, en direction de l'apparition. Il en profita pour se présenter :

- Moi c'est Obero.

Une fois arrivés à quelques mètres du spectre, un vieux relent de bonne éducation refit surface. Il s'arrêta, fit une courbette mal assurée, et d'un geste indiqua la hippie transparente.
Il prit alors une une voix à mi-chemin entre le formalise pompeux, et l'insolence du gamin qui se moque complètement de l'étiquette :

- Après vous, mademoiselle ... ?

Il l'invitait à traverser en première. Après tout, l'un des points fondamentaux de la démarche expérimentale était de partager ses découvertes avec les autres pour qu'elle puisse être reproduite, non ?

La réponse du jeune homme ne se fit pas attendre, il se présenta : Obero. Ca va c’est simple à retenir. Il y a tellement de gens avec des prénoms étranges ici qu’un peu de simplicité ne fait pas de mal. Même si ce prénom n’était pas pour autant commun. Aliénor, oui, c’est bien une fille qui s’appelle Aliénor qui dit ça.

- Aliénor.

Elle était bien trop concentrée à sa tâche pour argumenter plus sur ces origines et sa présentation. Après tout, s’il voulait en savoir plus il avait qu’à demander. Mais là de suite, maintenant, il n’y avait que la découverte de cette sensation de froid en passant à travers un fantôme qui occupait l’esprit de la jeune fille.

Ils arrivèrent rapidement au niveau du fantôme qu’elle ne connaissait pas du tout. Après tout il y a des tas de fantômes dans l’école et elle n’allait pas s’amuser à tous les connaitre.

Elle regarda son camarade qui lui indiquât la prochaine victime de ce passage en son sein.

- Après vous, mademoiselle ... ?

Aliénor émit un léger rire devant l’air faussement pompeux du Serpentard. Elle lui fit un petit salut, comme pour le remercier en bonne et due forme. Puis un sourire aux lèvres, la jeune fille se tourna vers le fantôme, prépara ces appuis comme avant une course et s’élança en trottinant vers le fantôme. Elle passa au travers en lâchant un petit « désolée » au passage. Elle se décala sur le côté pour constater les effets. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale hérissant les poils de ces bras. Sa peau c’était instantanément refroidie comme si une grosse bourrasque d’air d’hiver venait de passer dans le couloir. Aliénor secoua sa tête ce qui fit se balader ces cheveux sur son dos l’effleurant. Ces cheveux étaient incroyablement froids, ce qui lui fit le plus grand bien. Enfin un peu de répit ! Elle était revigorée, ce froid l’avait sorti de cet état enssuqué qu’on peut voir chez les jeunes avec la chaleur.

Elle reporta son attention sur Mr multicolore et attendait de voir dans quel état il serait après ce bond dans le fantôme déjà légèrement irrité par Aliénor.

-C’est dingue comme sensation !

Il était peut-être fou, mais cette nouvelle expérience était tout bonnement une franche réussite ! Il y a peu entre folie et génie.