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21 sept. 2018, 01:17
Les 4 Chemins  Solo 
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Demain, demain marquait le départ du chemin vers ce nouveau monde. Loin de tout ce que j'ai connue, je laisserais mes pensées vagabonde. Je posais mes yeux sur ces nouvelles affaires fraichement achetées. Parfois neuves et étincelantes comme la part d'étoile enfermée dans cette boite, tantôt abîmée. Mes parents n'avaient jamais roulé sur l'or, nous n'étions pas pauvres, mais il pouvait arriver, quand la vie s'acharnait, d'éprouver certaines difficultés. Je refaisais l'inventaire de ces affaires. La malle géante qui serait impossible pour moi de soulever. Je regardais mon billet en repensant à cet homme. Ce message, pourquoi moi ? Pourquoi pas Charlie ? Je me perdais dans ces questions, laissant une humeur cafardeuse. Je me surprenais même à essuyer quelques larmes. Demain je serais seule.

Je levais le voile sur mon ciel. Ces étoiles collées au plafond, brillaient d'une certaine façon, superficielle. J'enfilais une robe, confortable et à la fois distinguée. Le trajet devait prendre une journée, seulement assez pour s'ennuyer, heureusement qu'il y avait mon ciel. Couvert de gris, ce n'était pas un problème, j'étais son amie. Tout le monde détestait ce ciel pourtant lui aussi avait une histoire à raconter. Blême, je le regardais pleurer. J'essaierais de comprendre son histoire au travers de ce voyage. J'empoignais cette malle, elle était trop lourde, pas de roulette, est-ce que nous faisions une bourde ? Je ne voulais pas l'abîmer. Je descendais les marches de cet escalier, puis, je me mis à signer. •Bonjour maman• Tu as passé une bonne nuit ? •Oui• je continuais •Je n'arrive pas à porter ma valise• la surprise bienveillante de ma mère, c'est comme ça que je l'appelais, ce moment où, son visage n'arrivait pas à choisir entre de l'amusement et l'étonnement. Je te la prendrais, viens manger chérie •Merci, je t'aime• son sourire sincère brisait sa lumière et ses ténèbres. Moi aussi Elle fit une pause avant de se lever pour déposer un baiser sur mon front Fort Je montais sur la chaise et commença à déguster les préparations de ma mère sous son regard bienveillant.

La route jusqu'à la gare fut terriblement courte, je redoutais le moment où j'arriverais à la gare. Le ticket marquait une voie inconnue, impossible de la trouver. La vue d'une personne traversant un mur me figea. Le regard de ma mère se posa alors sur moi. Je ne peux pas passer, toi oui Je n'osais pas répondre, la seule chose qui me vint à l'esprit fut de serrer celle-ci contre moi. L'échange dura le temps qu'il fallait, mon cœur devait être apaisé. Derrière ce mur mon voyage débuterait. Je n'avais aucunement hâte mais l'heure se rapprochait. Je relâchais l'étreinte, le visage crispé de douleur. Avancer se révélait impossible. Ma mère me prit une main et déposa l'autre sur le chariot transportant cette malle trop lourde. Elle s'élança à mes côtés. Nous étions deux, planète et lune dans une course, une révolution autour d'un soleil de pierre. Happée par la gravité de cet astre je fermais les yeux. Noir. L'odeur de la locomotive rouge sanglante tachée de noir. Je trouvais un garçon de quais pour m'aider avec ma valise. Il m'installa dans le wagon correspondant à mon bon. Mon compartiment n'était pas vide, je saluais à peine les autres voyageurs par politesse avant de me caler contre la fenêtre. Ces démons que constituais les autres, affolait ma respiration. Je perdais mon regard au travers du sable transformé.

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La locomotive vibrait, tandis que j'observais toujours ce ciel gris. Une envie crispa ma main. Je devais me retenir. Je n'avais pas encore adressée une seule fois un regard à ceux qui devait me regarder d'un air blafard. C'était horrible, l'eau ruisselante sur ce sable lent de ses mouvements, perçait ma capacité à regarder le ciel. Le spectacle était resplendissant, mais je priais pour une entracte. Je posais alors le regard sur la montre à gousset de mon père. C'était insoutenable, je me levais et fonçais vers la pièce qui m'appelait depuis maintenant plusieurs heures. Sans adresser un regard à ceux que je considérais comme des montres. On m'avait pris ma place. Il me serait impossible de regarder le ciel sans croiser leur regard lourd de sens. Mon cœur s'accélérait. Je me recroquevillais dans un coin de la banquette, je fermais les yeux préférant combattre le noir que leurs regards.

Le trajet était long, isolée dans les abysses, je citais les étoiles et les nuages pour passer le temps. Le temps était toujours très long dans les mauvais moments. Si rapide dans les bons. Est-ce qu'on pouvait voler grâce à la magie ? Pouvait-on se rapprocher du ciel ? Mes souvenirs étaient frais, je revoyais encore les courbes de ces balais dans les vitrines de ce chemin mystérieux. Servait il à voler ? Bien trop élégant et distingués pour balayer. Les riches eux pouvaient en avoir l'utilité ? J'espérais au plus profond de moi, j'espérais qu'ils servaient à voler. L'espoir était si grand que je sentais mon sang. Il bouillonnait en moi. Je le sentais ce volcan, son éruption pourrait cacher le ciel. Il devait se calmer, ses cendres devaient rester en lui. Un à-coup. Les vibrations s'étaient arrêtées. Le nouveau monde se présentait devant mes yeux ? Mes yeux s'ouvraient lentement.

Le ciel était si noir. Pourtant, bien plus d'étoiles étaient visibles. Loin de cette pollution des lumières je découvrais encore des points mystérieux. Sublime. La cime des arbres était si haute. Tout cela ne faisait partie que de mon monde et pourtant c'était déjà d'une splendeur incontestée. Je me contentais de suivre le groupe. Balançant mon regard de gauche à droite, je découvrais des éléments. Le voyage fut court trop court. J'étais déjà dans ce château fait de pierre, qui m'accueillerait dans son antre. Le plafond était si haut ! Les voûtes si belles. Le groupe pénétrait dans une salle énorme. Quatre longues tables trônaient fièrement. Les couleurs vertes, rouges, jaunes et bleus les accompagnant. Des bougies flottaient ! Ébahi ! Surprise ! Aucun mot devant cette frise emplie de magie.

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Une dame se tenait avec un parchemin, j'étais trop loin pour lire ses lèvres, trop loin pour capter l'essence. Les élèves avançaient les uns après les autres pour ce faire poser sur la tête un chapeau qui semblait gigoter. Je regardais celui-ci, mais je ne comprenais pas le but. Je regardais autour de moi. J'essayais de comprendre, cela me faisait paniquer. Les autres semblaient s'asseoir sur ce tabouret puis une fois que cette relique arrêtait de bouger, ils rejoignaient une des quatre longues et interminable tables. Comment savoir ?! Comment savoir où aller après. Mes yeux ne savaient plus où regarder, mes mains commençaient à trembler et des gouttes à perler sur mes joues. Je les séchais.

Il ne restait plus que moi. Tous les regards étaient orientés dans ma direction. Est-ce la sensation des étoiles lorsque je tentais de m'en approcher ? étaient elle, mal à l'aise devant autant de regard ? Elle s'avança vers moi, je n'arrivais pas lire. Pourquoi je ne pouvais pas lire ? Le calme, je devais me calmer. Tout était si confus. Tremblotante je sortais mon carnet ainsi qu'un simple crayon. Je griffonnais alors
Verity Abberline
Elle plongea son regard dans son long parchemin. Puis d'un geste m'invita à m'asseoir. Je regardais mes pieds, je ne pouvais relever la tête, je ne pouvais affronter cette pression de regard qui m'assassinait comme si j'étais une abrutie. Ce monde était impitoyable. Je préférais le noir, sanglotante je sentais la relique s'agiter. Puis plus rien. Je tournais mon regard vers elle. Son doigt pointait une table. Elle était fièrement surplombée par la couleur verte. Un serpent à l'intérieur. Je posais mon corps sur le banc.

Je tournais alors mon regard vers une femme. Derrière un pupitre celle-ci faisait une sorte de discours. Impossible de la lire. Elle était bien trop loin. Elle avait un carré noir, son visage ne semblait pas sympathique. Elle me faisait peur, elle semblait puissante, bien trop puissante. Son allure transpirait la recherche de cette dite puissance. Je le ressentais comme ça, mais cela devait être la gardienne des lieux. Obnubilée, je n'osais pas détourner le regard au risque de me faire foudroyer. Pouvait-elle nous foudroyer ? Un frisson parcourra mon corps. Les autres semblaient trouver tout cela tellement normal. Pourquoi ? Elle s'assit et ils commencèrent à déguster cet incroyable banquet qui venait d'apparaitre. J'avais empruntée le chemin du serpent. Impossible de savoir où celui-ci mènerait. Impossible de savoir. Les quatre chemins répartissaient les sorciers. Le mien serait vert, celui de l'espoir.

CR Always <3