Dans ce genre de situation surtout, ne pas paniquer, surtout, ne pas pa-ni-quer , c'est très important, c'est vraiment pri-mor-dial. Il faut avant tout garder son calme et ne pas céder à la panique, regarder les autres comme d'habitude, comme si de rien n'était, naturellement sans risqué de dévoiler le moindre malaise, avoir l'air assurée ou complètement banal, voire se faire discrète, mais pas trop non plus pour ne pas attirer l'attention sur un comportement qui ne serait pas normal selon sa personnalité et son attitude d'origine. C'était assez compliqué, hautement angoissant et très embarrassant. Nova se triturait les méninges alors que les plats apparaissaient devant son nez sans qu'elle n'y prête réellement d'attention ; pourtant elle avait atrocement faim mais son estomac était noué. Des cuisses de poulets, des choux de Bruxelles, du roast-beef, des frites et des saucisses, du gratin, du pain bien moelleux, de la terrine et du jus de citrouille ; même les odeurs alléchantes de toutes ces merveilles culinaires ne sortaient pas Nova de sa torpeur.

Les conversations faisaient bon train dans la Grande Salle, tous les élèves attablés mangeaient joyeusement et se racontaient leurs matinées ou des anecdotes à propos de leurs vie à Poudlard, des cours, de la magie, des joueurs de Quidditch et des festins somptueux de l'école. Des rires, des éclats de voix, des verres qui tintent et des couverts qui clinquent, toute une cacophonie harmonieuse typique des fameux repas de la célèbre école et puis, le merveilleux plafond ensorcelé emblématique, grandiose et lumineux reflétant le ciel à l’extérieur mais sans la douce fraîcheur du mois d'octobre. Une ambiance que la jeune Poufsouffle appréciait tout particulièrement, comme ses camarades d'ailleurs ; une allégresse régnait lors de ces moments de partage et de détente délicieuse. Pourtant, dans sa petite tête de jeune sorcière fraîchement rentrée en deuxième année, rien de tout cela ne portait d'écho, il n'y avait que cette angoisse et ses multiples parades psychologiques pour tenter de la réprimer, de la faire s'envoler comme un vieux souvenir que l'on laisse aller au vent... loin... très loin... D'ordinaire on avait plus ou moins besoin de calme pour réfléchir, mais elle avait passé toute la soirée d'hier et tout le matin de cette journée, silencieuse, à tourner et retourner ses pensées, entrechoquer ses neurones et secouer sa mémoire, mais rien à faire, impossible de remettre la main dessus.

Si seulement elle avait donné plus d'attention à ce qu'elle faisait sur le moment, cela ne serait jamais arrivé. C'est vrai, on passe le temps à effectuer des gestes et faire moultes actions que nous faisons machinalement sans vraiment en être conscient, sans porter d'importance au moment présent. Comme Nova le regrettait à cet instant... Elle se jurait que dorénavant elle mettrait le plus grand intérêt dans tout ce qu'elle entreprendrait, du geste le plus simple et banal comme de poser son verre sur la table après avoir bu, comme de lancer un sortilège durant son entraînement ou comme de passer un moment en bonne compagnie dans la salle commune ou le parc. Elle qui était pourtant si contemplative, cela ne lui garantissait pas d'être maître de tous ses actes malheureusement, même du quotidien. La preuve, qu'en avait-elle fait ? D'accord elle était parfois lunaire et tête en l'air, voire complètement rêveuse, mais perdre cette lettre était sans conteste l'étourderie de trop. Une erreur qu'elle ne pouvait se pardonner et qui rendait hautement paranoïaque. Quelqu'un avait trouvé sa lettre et l'avait en sa possession actuellement mais qui ? Et pourquoi ne pas demander aux autres à qui elle pouvait bien appartenir ? Après tout, Nova l'avait égaré dans la Salle Commune de Poufsouffle et son écriture fine et courbe donnait déjà l'indice que c'était une fille qui l'avait écrite. Oh bien sûr, pour soulagement, elle savait qu'elle n'avait pas signé la lettre, non, elle ne signait jamais ces lettres là. En effet, elles n'avaient pas pour but d'être envoyées ou lus par qui que cela soit, c'était des exutoires, des lignes jetées au fil de ses émotions et de ses pensées ; une pensine sur parchemin, un journal intime sous forme de feuilles libres qu'elle cachait ensuite discrètement dans sa valise puis sous son lit.

Ce soir là cependant, alors qu'elle rédigeait une énième lettre personnelle sur une petite table de la Salle Commune, auprès du doux âtre rougeoyant, feintant de finir ses devoirs, plusieurs élèves étaient agités et ne semblaient pas vouloir monter aux dortoirs ; au risque de se faire remarquer et aussi car le bruit l'empêchait de s'apaiser afin de se livrer pleinement, elle décidait d'écourter son petit récit et de glisser hâtivement le parchemin secret dans un de ses livres de cours. Elle se levait calmement en s'étirant, prenait ses affaires sous le bras et lançait un << bonne nuit tout l'monde à demain >> avant de partir se coucher ; sans oublié de cacher méticuleusement la matérialisation lyrique de ses états d'âmes. Au pied du lit, elle rangeait ses affaires, avec ses manuels de cours et en regardant rapidement autour d'elle, elle ouvrit son livre " Vie et habitat des animaux fantastiques, de Norbert Dragonneau " pour y récupérer sa fameuse lettre. Rien. Aucune lettre pliée à l’intérieur ou coincée entre les pages. Elle feuilletait encore minutieusement puis frénétiquement le bouquin mais toujours aucune trace du bout de parchemin intime. Nova sentait son cœur s'emballer et ses mains commençaient à trembloter. Elle chuchotait en vociférant entre ses dents << Qu'est ce que c'est ce délire... >> et des << Mais c'est pas croyable enfin... >> l'air de plus en plus effaré - plutôt effrayé- par la recherche sans résultat de sa lettre secrète. Elle redescendait en courant les marches du dortoir quatre à quatre en sautant les deux dernières marches et revenait sur ses pas en scrutant le sol et retournait jusqu'au bureau où quelques minutes plus tôt, elle avait tant versé d'encre sur son parchemin disparu. Elle regardait, stressée, les visages de chacun de ses camarades mais rien de plus ; aucun d'eux ne semblait avoir mis la main sur une telle lettre et aucun d'eux ne lui aurait prit sans se manifester pour la rendre. C'était insensé. Ce bout de papier n'avait pas pu se volatiliser, quand bien même Poudlard est une école de magie, ce n'était tout bonnement pas possible, quelqu'un l'avait ramassé c'était certain. Dans le doute, Nova se rapprochait des poubelles pour vérifier qu'il n'y avait ni boule de parchemin, ni trace de sa lettre, mais rien de probant là aussi. Les Elfes de maisons ne passaient que la nuit, elle avait le temps de fouiller un peu plus en profondeur mais il y avait bien trop de monde. Elle faisait le choix douloureux de laisser tomber ses recherches et d'aller véritablement se coucher sans pour autant fermer l’œil. Quelqu'un avait obligatoirement mit la main sur sa lettre. Le lendemain matin, les poubelles étaient vides et elle sauta son petit déjeuné pour continuer la recherche en retournant toutes ses affaires et en explorant les quatre coins du fief de Poufsouffle.

Alors que les plats du repas se vidaient peu à peu, Nova, assise à côté de ses camarades ne parvenait pas à se sortir cette histoire de la tête. Oh certains avaient bien remarqué qu'elle ne touchait à rien et pour ne pas attirer plus l'attention elle avait simulé un sourire et s'était lancé, à moitié à contre cœur, dans la dégustation d'un morceau de roast-beef. Quelqu'un avait sa lettre et elle ne savait pas qui cela pouvait bien être, mais cette personne ignorait bien elle aussi qui en était l'auteure ; à moins qu'elle n'est vu Nova en train de l'écrire et la faire tomber de son livre en montant au dortoir...
Les doutes et l'angoisse reprenaient et serraient un peu plus fort son estomac qu'elle se forçait à remplir ; elle observait légèrement ses camarades... Qui ? Qui avait bien pu mettre la main dessus ?

Ce parchemin qui faisait tant défaut à la jeune poufsouffle, tu l'avais trouvé le soir même en remontant dans les dortoirs. Il était dans les escaliers, juste posé là, à la surface de la pierre froide comme ci de rien n'était. Tu n'avais même pas pris la peine de le lire, te contentant de le ramasser et de le glisser entre tes livres pour ne pas le perdre. Il était tard et tout le monde était déjà couché quand montas à ton tour.

À peine eus-tu le temps de le glisser entre tes bouquins que tu vis Nova descendre l'escalier menant au dortoir d'un pas rapide. Tu la regardas, intrigué et sans dire un mot, tu te plaquas contre le mur pour la laisser passer. Elle avait l'air véritablement pressée, mais comme elle n'avait rien dit, tu te dis que ce n'étais sans doute rien d'autre qu'un besoin pressent de faire, tu ne savais quoi.

Ce soir-là, tu regagnas ta chambre et tu posas tes livres sur la commode qui t'étais destinée, là, au milieu de toutes tes autres affaires scolaires et du panier d'Aizon qui visiblement, avait encore disparu ce soir-là ! Le petit fripon !

Tu soupiras faiblement, puis, sans attendre plus longtemps, tu te glissas mollement dans tes couvertures, t'endormant presque aussitôt.

Le lendemain, c'était une journée plutôt chargée et tu ne perdis pas vraiment de temps le matin. Tu glissas l'ensemble de tes livres dans ton sac et tu pris la peine de te coiffer avec soin, réalisant une tresse couronne avec l'aide d'un sortilège que l'une des filles t'avait enseigné. Vraiment pratique d'ailleurs ce sortilège ! Beaucoup plus que la plupart qui étaient enseignés en cours de sortilège. Tu fis la grimace à cette pensée et tu quittas la pièce sans réfléchir, direction petit déjeuner bien méritée. Tu avais les crocs.

Le repas de midi arriva bien vite et dans l'après-midi, il y avait des cours plus ou moins passionnant… Histoire de la magie notamment. Tu fis une nouvelle fois la grimace en pensant au devoir que tu avais fini la veille justement. Tu avais eu beaucoup de difficulté sur ce dernier et la note que tu obtiendrais ne serait pas forcément très bonne mais bon… Qu'à cela ne tienne. Tu soupiras et bien vite, tu gagnas la salle de classe avec le reste des élèves de ta maison.

Le cours allait pouvoir débuter. Ennuyeux et … À dormir debout.

Tu feuilletais les pages de ton bouquin pour essayer de t'occuper l'esprit, mais c'était vraiment une peine perdue. Soudain, tu tombas sur une feuille de papier plié en deux. Alors, ça te revint en mémoire. Tu l'avais trouvé la veille, mais avec la fatigue et l'envie d'aller retrouver Morphée, tu n'avais même pas pris la peine de regarder de quoi il s'agissait. Ton regard se redressa pour observer le professeur d'histoire de la magie. Puis, comme ce dernier ne semblait pas te remarquer, tu ouvris la feuille de papier pour découvrir qu'elle était couverte d'écriture.

Une écriture propre et soignée aux formes légèrement arrondie. Une écriture féminine à n'en pas douté. Tu continuas d'observer cette dernière avant de finalement, poser tes yeux sur la première ligne et de commencer à lire.

À n'en pas douter, cela était beaucoup plus intéressant que le cours en question, mais aussi beaucoup plus gênant. Ton teint prit vite une couleur rougeâtre et tu cachas précipitamment la lettre que tu avais entre les mains dans ton manuel de métamorphose lorsqu'Herminie te donna un petit coup de coude pour te signifier que le prof venait de remarquer que tu n'étais pas du tout attentive.

L'heure de cours ? Et bien, tu l'as fini à la porte renvoyé. Une déception et un soulagement à la fois. Tu n'aimais pas particulièrement ce cours, mais tu n'aimais pas non plus te faire mal voir par les professeurs. Cela faisait désordre dans ton dossier pour l'école que tu envisageais de faire après ta scolarité.


Cependant, tu avais désormais tous le loisir possible pour pouvoir parcourir la lettre comme il se devait et la lire et la relire sans que personne ne te vois rougir à la vue des mots que tu parcourais :

"Oh lalala !"

Les mains en coupole autour des joues, tu parcourais une nouvelle fois les lignes, attablées à la table de Poufsouffle en attendant que les autres arrives pour le déjeuner. Tu t'empressas de cacher la lettre, visiblement mal à l'aise que l'on te découvre avec, lorsqu'ils arrivèrent enfin.

Tu soupiras et toi aussi, tu ne mangeas pas beaucoup ce soir-là, bien trop obsédée par le contenu de la lettre que tu avais trouvé, par son destinataire, par la personne qui était évoquée dedans, mais également par la mystérieuse auteure de cette dernière.

Tu te demandais bien de qui il s'agissait et surtout… a quel garçon elle faisait référence dans cette dernière. Il fallait absolument que tu trouves un subterfuge pour savoir de qui il s'agissait, mais surtout, il fallait que tu fasses en sorte de lui rendre sa lettre le plus discrètement possible. Il restait à voir comment tu allais t'y prendre. Peux être essayé d'observer les écritures de tes autres camarades de classe ? Ou peut être encore d'essayer de voir si certaines filles étaient intéressées par un garçon dans le château ? Ce n'était vraiment pas facile tout ça et au final, tu quittas la table l'estomac aussi vide qu'a ton arrivée.

Le repas lui était resté sur l'estomac. Décidément, une Poufsouffle qui souffre d'avoir mangé et qui plus est, si peu, quelle aberration ! Nova se rattraperait et plutôt deux fois qu'une, oh oui, elle se l'était promis, elle ferait honneur à ses couleurs. Durant tout le repas, elle avait essayé de discerner un quelconque comportement révélateur, un regard appuyé ou des bribes de conversations à ce sujet. Personne ne semblait là regarder bizarrement, mais les tables étaient longues peut être que la personne ayant la lettre en était à l'autre bout ou alors n'était pas encore, voire pas du tout, descendu manger finalement.

En attendant, saisie de nausées, elle ne préférait pas s'attarder de trop, ni à table, ni en salle commune. Il fallait qu'elle trouve le moyen de savoir qui avait sa lettre sans éveiller les soupçons des autres ; pourvu que cette personne soit bien attentionnée mais en sachant que c'était forcement un camarade de la maison qui l'avait récupéré, cela ne pouvait pas être quelqu'un de vil ou de sournois. Elle espionnerait, scruterait les attitudes et capterait le moindre indice pour là retrouver.
Mais il fallait peut être aussi qu'elle relativise, ce n'était qu'une lettre après tout, pas de quoi tomber dans une spirale paranoïaque...


En effet, bien que ce n'était rien de grave en soi, son contenu était pour le moins... embarrassant.

Toi, comment exprimer avec des mots ce que je ressens quand je suis avec toi. Je n'ai pas encore 12 ans mais je sais que je suis de plus en plus une grande personne réfléchie et que je peux être en amour avoir des sentiments envers un être spécial. Mais je ne sais pas du tout, dans ma tête tout est de travers et dans mon cœur, ben dans mon cœur, pas grand chose à dire en fait. Maman me disait souvent que lorsqu'on tombait amoureux on le sentait, dans notre cœur et on savait sans savoir ; c'est compliqué ces choses de grandes personnes. J'ai trop de cours en tête en plus et de devoirs à rendre !
En plus mes parents pour l'instant ne font que se faire la tête, tout change entre eux, ils n'ont même plus le temps pour nous. C'est triste... alors je ne sais pas si c'est un bon exemple mais je sais qu'avant ils étaient toujours en train de rire et de se regarder avec tendresse. C'est ce que je vis avec toi, du moins j'en ai l'impression, en tout cas en amitié c'est sûr mais pour l'autre truc, je veux dire, les sentiments plus fort, je ne sais pas. J'ai toujours hâte de te voir et dans la journée parfois des pensées viennent s’emmêler à cause de toi. Puis il y a l'autre toi, ce toi qui m'a toujours accompagné, ce toi que j'ai toujours admiré, regardé de mes petits yeux puis te rêvais les yeux grands ouverts. Oui je t'admire et je pense souvent à toi. Toi tu es si loin de moi finalement, dans l'esprit, dans la tête, dans la réalité. T'es tu un jour demandé si je t'étais destiné ? Tu pourrais attendre que je grandisse ou au moins que je sois en quatrième année. C'est vrai que je suis minusjeune et je n'ai pas envie d'embrasser ou bien si, mais c'est tout de même un peu dégoûtant quand on y pense. Il faudrait que je demande à ma sœur, pas la folle, l'autre, elle serait me dire et ne dirait rien à maman, enfin je crois. Toi de toute façon tu n'as d'yeux que pour l'autre. Ou alors je me trompe ? Ou tu te rendras compte plus tard de ton amour pour moi. Cela aussi je pense que ce n'est qu'un rêves que je fais nuit et jour, une idée folle à laquelle je m'accroche. Que de bêtises je dis là, je dois penser à mon avancement en tant qu'élève, à mes études à Poudlard mais c'est vrai que plus je passe du temps à rire et partager et me confier, plus je sens une attache.
Toi et toi, je ne sais pas ce que l'avenir voit pour moi mais j'ai le cœur déchiré, enfin, pas déchiré mais un peu brisé ou juste perdu. Toi tu es là et toi tu n'es pas là, mais tu es là quand même, c'est difficile car je ne veux ni me séparer de toi, ni de toi, une amitié si forte et si vrai ne doit pas se perdre. C'est pour cela que je ne dirais jamais rien et que je ne montrerais jamais rien, cela sera mon secret, avec tous les autres que j'ai gardé jusqu'à présent ! On est comme ça nous, parfois on le montre comme S, moi je ne pourrais jamais, jamais de la vie, c'est trop risqué et ce n'est pas le moment de toute façon. Puis ce n'est pas être digne Elioté ! Bon je ne vais pas m'attarder plus car j'ai mes devoirs à faire.
Cela m'a fait du bien d'écrire comme d'habitude, je me sens mieux maintenant, merci parchemin, merci plume et encre, à bientôt.
Moi.

Heureusement, Nova ne signait jamais ce genre d'écrits et elle ne dévoilait jamais son identité de quelque manière que ce soit, à part peut être quelques indices qui pourraient emmener à penser que c'est une fille, autre que l'aspect très féminin de ses lignes, et même un indice qui pourrait, avec un peu de recherche, faire penser à elle en particulier. Cela dit, la lettre pouvait être à n'importe qui et très bien écrite par un garçon un peu sentimental...

La nuit fût tourmentée et le lendemain, au petit déjeuner dans la Grande Salle, la jeune Poufsouffle cherchait encore d'un regard affolé le détenteur ou la détentrice de sa lettre. Nova mangeait timidement son porridge. De bon matin, elle était déjà sur l'enquête, prête à bondir. À sa gauche des filles de cinquièmes années chuchotaient et ricanaient ; elle se demandait si ce n'était pas au sujet de sa lettre et Nova rougie soudainement rien qu'à cette idée. Ses amis là regardaient encore étrangement mais elle se reprit vite et engloutie rapidement une bonne cuillerée en regardant son bol avec le plus grand intérêt, pour ne pas avoir à parler devant les regards interrogateurs. Le petit déjeuner risquait d'être long car elle avait confirmé à son amie qu'elles s'attendraient pour allé réviser ensemble à la bibliothèque et son amie ne faisait que se resservir jusqu'à exploser. Un tas d'angoisses soulevaient le cœur de la jeune fille, mais le monde ne semblait pas se préoccuper de cela, surtout avec le petit déjeuner royal servi chaque matin dans cette salle somptueuse ; qu'une seule idée en tête se régaler et se remplir la pense avant le repas de midi.

Quelques jours étaient passés depuis la découverte de cette fameuse lettre et la mystérieuse jeune fille à l'origine de ses mots t'était belle et bien inconnue.

Tu avais pris soin de cacher la missive dans ton propre journal intime, qui lui-même se trouvait sous clé, précieusement rangé dans ta commode au milieu de tes vêtements et autres.

Pourtant, chaque jour, tu ne pouvais t'empêcher de chercher. Plus le temps avançait, plus tu cherchais. Tu trouverais certainement un moyen de savoir à qui appartenait ce morceau de papier pourtant si précieux. D'ailleurs, tu faisais en sorte d'examiner jour après jour les écritures de tes camarades dans l'espoir de trouver une similitude qui te permettrait d'identifier la provenance de ta mystérieuse lettre. Tout cela commençait à sérieusement te tracasser, mais aussi à perturber tes études et ce n'était pas forcément une bonne chose.

Perdu dans tes pensées, tu avais complètement bâclé ton devoir de botanique qui t'étais revenu avec ta plus mauvaise note depuis le début de ta scolarité.

Furieuse contre toi-même, mais aussi contre cette mystérieuse missive, tu t'en voulais de t'être laissé perturbé de la sorte par un vulgaire morceau de papier qui, non seulement ne te concernait pas, mais en plus de tout ça … Qui n'avait rien à faire dans tes affaires.

Le repas avait été bref, et tu étais véritablement en colère contre toi-même. Le cours de botanique et cette foutue note, ça t'avait fais alors. Alors, le soir, tu avais pris une décision…

Sans vraiment attendre, tu te précipitas dans les dortoirs et ouvris rageusement le tiroir contenant ton journal intime dont tu dégageas la précieuse missive.

Insensible aux regards curieux des filles qui te regardaient, tu attrapas cette dernière et sans prendre la peine de te dissimuler, tu te dirigeas vers la salle de bain ou tu ouvris l'une des cabines de toilettes. Alors … Ta main resta en suspend au-dessus de la cuvette, incapable de lâcher la lettre, tu restas là, sans bouger … Sans oser la lâcher non plus jusqu'à ce que tu entendes un bruit derrière toi.

Se souvenir, voilà ce qui préoccupait Nova alors qu'elle quittait la table et la Grande Salle en direction de la bibliothèque. Toute la journée, les cours étaient passés au ralenti et le temps lui parut interminable. Son amie lui jetait des regards interrogateurs alors qu'elle faisaient leurs devoirs dans le silence implacable de la bibliothèque. Nova essayait de se remémorer ce qu'elle avait écrit dans sa lettre, au mot près, elle cherchait ce qui aurait bien pu la mettre réellement dans l'embarras ; à défaut de retrouver son parchemin, elle se demandait si vraiment son contenu était si gênant.

Oui elle se révélait un peu, du moins, c'était plus un jais pour mettre ses idées au clair plutôt qu'un réel aveu. Elle y parlait en autre des sentiments qu'elle éprouvait ou qu'elle pensait éprouver pour son ami de toujours qu'elle connaissait depuis des années maintenant. Elle disait rêver de son amour mais concrètement, elle ne rêvait pas de lui, pour elle il était son ami mais deviendrai plus tard son amour de façon très naturelle. C'était une évidence pour elle, elle savait ressentir pour lui les sentiments très fort qui lient deux êtres, mais jamais, au grand jamais, elle ne s'était imaginée vraiment elle lui, elle le savait c'est tout et elle rêvait juste du jour où lui aussi s'en rendrait compte. Elle rêvait plus d'amour que de cette personne en elle même, il était son ami, son confident, son frère et penser qu'ils pouvaient ne serait-ce que s'embrasser lui paraissait complètement contre nature ; c'était paradoxal finalement, mais c'était les grands battements de cœur d'une petite fille de douze ans. Chafri était une sorte d'idéalisation, quelque chose d'inavouable mais surtout d'irréel, les pensées romantiques d'une gamine.

Puis toute cette rêverie était mélangée à une histoire récente mais plus concrète. Celle d'une amitié aussi mais nouvelle, très forte mais très jeune. Elle ne se posait pas vraiment de questions jusqu'à l'échange de toutes ces lettres avec lui durant l'été. Kevin prenait une place très importante dans son cœur et dans son esprit sans que la jeune fille n'y pense réellement, elle n'avait nullement besoin de rêver car pour l'instant elle était plus proche de lui que de n'importe qu'elle autre personne.
C'était une étrange sensation, elle se retrouvait à aimer différemment deux personnes totalement différentes et à les aimer sans comprendre ce que ce mot pouvait vraiment signifier. Elle devait penser à ses études, à son avancement et présentement à ses devoirs !

Le moment du repas était arrivé, elle avait pour habitude de manger avec Kevin mais depuis une semaine, sans qu'elle ne s'en rende compte, elle ne le croisait plus trop ; la perte de sa lettre lui envahissait tellement la vie qu'elle ne faisait que airer dans le château sans prendre d'attention au reste autour. Au fond, elle préférait l'éviter sans se le dire, de façon inconsciente, elle avait honte.
Nova ne mangea rien, ou du moins pas grand chose. Elle voyait Kevin descendre avec ses amis Poufsouffle et elle baissa légèrement la tête pour se faire toute petite. Tant qu'elle ne savait pas où et qui était en possession de ses secrets, elle ne serait pas tranquille et serait toujours mal à l'aise. Cependant, cela ne pouvait durer, il lui manquait beaucoup et à chaque fois qu'ils se croisaient, Nova prétextait avoir des révisions à faire ou d'avoir promis telle ou telle chose à telle amie. C'était pesant.

Le soir même en salle commune, elle ne s'attarda pas. Elle monta directement au dortoir sans passer par la case sofa. Allongée sur son lit, perdue dans ses pensées, il était déjà trop tôt pour fermer l’œil et elle était trop pensive de toute façon. Soudain, une agitation certaine anima le dortoir des filles, l'une d'elles semblait remuer brusquement ses affaires et ses pas précipités attirèrent l'attention des autres filles dans la pièce. Nova tira son rideau et s'adressa à ses camarades :

<< Un problème les filles ?
- Non non juste Cassandre qui paraît assez énervée on dirait...
- Ah oui d'accord... >>.

Cassandre cependant avait disparu.
Nova se leva quelques minutes après et se dirigeait vers la salle de bain car elle voulait se coiffer avant de définitivement se coucher ; elle avait pour habitude de faire une tresse pour maintenir ses longs cheveux durant la nuit, c'était plus facile pour le coiffage le matin.

<< Attends Nova c'est pas le mo... >>

Mais trop prise dans ses pensées au sujet de sa fichu lettre, la jeune fille n'eut pas le temps d'entendre le reste de la phrase de sa camarade qu'elle avait déjà pénétré dans la salle d'eau. Elle ne vit pas Cassandre au dessus de la cuvette le bras tendu et la main serrée sur un morceau de papier. Elle se dirigeait directement sans faire un bruit vers le miroir et commençait à brosser son épaisse chevelure toujours pensive. Tout à coup en levant un peu le regard, elle aperçue le reflet de Cassandre de dos et sursauta. Nova failli laissé tomber sa brosse qu'elle rattrapa in extremis comme dans un numéro de jonglage comique. Elle se retourna alors face à elle la brosse toujours à la main en expirant un rire soulagé.

<< Woua Cassandre je ne t'avais pas vu j'ai eu peur ahah... Tu vas bien ça va ? >>

Elle ne voyait pas vraiment ce que Cassandre faisait exactement avec la perspective mais, sa position figée au dessus des toilettes l'intriguait. La jeune fille haussa les sourcils devant cette scène incongrue. Qu'est ce qu'elle pouvait bien regarder de si intéressant dans la cuvette ; Cassandre pour sûr n'était pas en grande forme...

La voix qui te parvint te fit sursauter et tu lâchas inexorablement la fameuse lettre qui s'écrasa comme une fleur dans la cuvette des toilettes. Ton visage prit alors une teinte rouge alors que tu te retournais vers ta camarade à moitié :

"Oh …"

Tu regardas alors la cuvette et surtout, la lettre qui prônait à présent au milieu, à moitié noyé dans l'eau propre des toilettes. Alors, tu murmuras :

"Oui … Ça va mieux … Je crois !"

Tu fis un pas en avant, puis, tu actionnas la chasse. L'eau couvrit la lettre et puis, inévitablement, cette dernière disparut dans la canalisation. Sans doute, allait-elle se désagréger au passage et disparaître en emportant avec elle son mystère. Tu soupiras puis finalement, tu te retournas et marchas d'un pas décidé jusqu'aux lavabos où tu attrapas ta brosse à dents et commenças à te laver les dents. C'était banal comme geste, mais c'était surtout, normal. Le signe que tu reprenais une vie normale. Tu soupiras tout en crachant une épaisse mousse blanche et en regardant du coin de l'œil Nova. Elle avait de si beaux cheveux… Tu te rinças les dents avant de lui dire :

"Je t'envie toi et tes cheveux magnifiques ! C'est tellement beaux les cheveux roux !"

Tu l'enviais vraiment et pour faire bonne figure, tu te saisis toi aussi d'une brosse à cheveux pour commencer à brosser ta propre chevelure.

"J'aimerais bien apprendre à faire de nouvelles coiffures de temps en temps ! Tu penses que la prof de sortilège nous apprendra ça un jour ? Ça serait tellement pratique !"

Jamais Nova n'avait vraiment discuté avec Cassandre et jamais elle n'aurait pensé que leur premier échange se ferait ici. C'était typiquement féminin finalement. Les deux jeunes filles avaient quelques fois conversé brièvement au détour de la salle commune mais sans plus. Nova était assez admirative de Cassandre, c'était une jolie fille et elle portait sur elle un certain charisme qui lui seyait bien. Elle paraissait également étonnée de voir Nova dans la salle de bain, visiblement elle ne l'avait pas entendu rentrer. Elle répondit que tout allait bien cependant et ne s'étala pas sur les raisons de sa présence au dessus des toilettes. La jeune rouquine n'insista pas, si Cassandre ne voulait pas en parler cela était son droit puis c'était compréhensible, après tout, elles ne se connaissait pas assez pour se faire des confidences. Quand la jolie brune tira la chasse, Nova aurait juré voir quelque chose s'échapper de sa main, elle n'avait pas concrètement vu Cassandre jeter malencontreusement sa lettre mais, avait seulement aperçu un mouvement furtif.
Rien qui ne puisse réveiller ses soupçons.

Cassandre s'approcha alors du miroir et entreprit de se brosser les dents. Nova terminait sa longue tresse et regardait le reflet de son aînée. Elle rougit légèrement lorsque cette dernière lui fit un compliment sur sa chevelure <<Je t'envie toi et tes cheveux magnifiques ! C'est tellement beaux les cheveux roux !>>. Nova se contenta de sourire, elle ne savait pas si il fallait dire merci ou bien la complimenter à son tour. Bien sûr cela aurait été sincère, la petite rousse trouvait les cheveux de Cassandre splendides et son attention lui faisait vraiment plaisir. La brune enchaîna cependant avant que Nova ne se décide à répondre quelque chose <<J'aimerais bien apprendre à faire de nouvelles coiffures de temps en temps ! Tu penses que la prof de sortilège nous apprendra ça un jour ? Ça serait tellement pratique ! >>. Cassandre était une "vrai" fille et la conversation prenait une tournure dont Nova n'avait pas habitude. Cela dit, elle ne pensait plus alors à sa lettre perdue. Elle s'était tant évertuée à chercher, enquêter, se triturer le cerveau pour remettre la main dessus, qu'elle s'était isolée depuis ces derniers jours et cela avait eu le don d'accentuer sa névrose et sa paranoïa. En quelque sorte, ce petit échange cassait la spirale dans laquelle Nova s'était plongée depuis peu. Elle appréciait bien ce moment, pour une fois elle avait une conversation normale avec une fille, une aparthé girly. Nova posa la brosse et se tourna vers Cassandre :

<< - Merci pour ce compliment sur mes cheveux, les tiens sont tout aussi magnifiques. Des fois tu sais j'en ai marre d'avoir cette couleur, j'aimerai bien moi aussi que la Prof nous apprenne à changer et aussi comme tu dis à faire différentes coiffures ! >>

Elle réfléchie quelques peu. Durant les vacances d'été, Nova avait rendu visite à sa tante Iseïlda, c'était une femme coquette, toujours bien apprêtée mais au combien bordélique. Elle avait un tas de choses chez elle et une tonne de potions de beautés, de livres et d'instruments tous plus bizarre les uns que les autres. Ce jour là, Nova avait mis la main sur un bouquin pour sorcière " Plus de pointe fourchues sous vos chapeaux pointus " de Sandy Belletête. Sa tante lui avait prêté mais de retour à la maison, ses parents ne voulurent pas que Nova l'emporte à Poudlard ou s’amuse à essayer ces différents sortilèges et ses potions de beautés ; c'était des sorts bien trop compliqués pour une jeune fille de son âge. Mais, Nova n'avait pas dit son dernier mot, elle avait recopié certaines formules sur un parchemin et quelques potions qui lui paraissaient utiles. Elle n'avait aucune idée de la bonne façon de faire et comment exécuter correctement ces sortilèges et ces potions. Le hasard faisait que Cassandre était en ce moment même en train de lui parler de cela et qu'elle était extrêmement douée en sortilège et en technique magique. La jeune rousse n'aurait jamais demandé d'elle même, craignant d'être dénoncée et que ses parents l'apprennent. Mais l'opportunité venait de se présenter.

<< - En fait si tu veux j'ai quelque chose pour toi. Je ne peux pas utiliser ces sorts car je suis trop jeune pour le faire et pas assez expérimentée... Je me disais que j'aurai l'occasion un jour de demander à quelqu'un de m'aider à m'en servir, à deux et avec tes super notes on pourrait y arriver. C'est plusieurs formules et potions sur comment changer de couleur de cheveux, comment les raccourcir, les faire pousser, les boucler, les différentes coiffures que je trouvais jolies... En fait j'ai recopié quelques formules d'un livre que ma tante m'a donné mais je n'avais pas le droit de l'apporter ici, selon mes parents je ferais des catastrophes tant que je ne sais pas bien me servir de ma baguette et que je n'ai pas pratiqué un peu plus la magie. Si tu veux, je peux te prêter mes notes et peut être que tu trouveras ton bonheur et aussi... Tu pourrais m'aider à éclaircir mes cheveux ? Je ne sais pas où je l'ai mis exactement il faut que je fouilles mais je t'apportes ça demain au déjeuné, tu verras et tu me diras si tu es d'accord pour essayer >>.

Nova lui lâcha un grand sourire, voyant en Cassandre le moyen de se servir enfin de ces formules.
Elle lui glissa brièvement un bisou sur la joue et laissa Cassandre terminer sa coiffe. Elle quitta la salle d'eau toute excitée << Merci c'était sympa. Bonne nuit Cassandre à demain ! >>.

Le lendemain, Nova avait trouvé ses parchemins aux formules volées du livre de sa tante. Elle ne pensait plus à la lettre perdue qui l'avait tant mise à mal ; plus les jours passaient, plus le temps s'écoulait et moins cela ne trouvait d'importance dans son esprit. Finalement c'est comme tout, les choses finissent toujours par passer. Le stress est toujours prenant au début puis quand l'eau coule sous le pont, il devient de moins en moins présent et termine sa course loin, loin très loin et s'efface.
Nova arriva à la Grande Salle déterminée à mettre son plan au point avec Cassandre. La brune n'avait pas eut le temps de dire quoi que ce soit, Nova était si contente la veille qu'elle s'était précipitée vers ses affaires pour rechercher ce bout de papier sans savoir si elle serait d'accord. Peu importe, elle tentait sa chance, le tout c'était que Cassandre ne devait en parler à personne même si elle refusait.
Elle était la, la jolie brune, assise devant un plat de toast et de marmelade. Nova se réjouit à sa vue et se dirigea en petits pas pressés vers elle. Elle se pointa debout de l'autre côté de la grande table devant elle, un grand sourire sur le visage.

<< Tiens regardes c'est ça dont je te parlais hier soir ! >>

Elle lui tendit un parchemin plié en deux griffoné d'encre.

<< Euh... je m’assoies juste cinq minutes et je te laisse tranquille. Tu peux me le rendre plus tard tu sais >>.

Elle s'installe en face de Cassandre. Il est tôt il n'y avait pas grand monde dans la Grande Salle. Joyeusement Nova se sert un bol de lait chaud et commence à étaler un peu de confiture sur du pain grillé ; elle attend avec impatience l'avis de Cassandre au sujet des formules. Pourrait-elle les exécuter ? En aurait-elle envie ?

Je pense juste qu'il y a une petite erreur dans ton rp car même si j'ai un an de plus que toi (Cassandre est de la fin de l'année) nous sommes en même année RP.

A la remarque de la jeune fille concernant l'apprentissage d'un potentiel sortilège permettant de colorer les cheveux, tu ne pus t'empêcher de rire en déclarant :

"Effectivement ! Ça serait plutôt drôle, mais ça m'étonnerait vraiment que ça soit au programme !"

On pouvait toujours rêver, mais tu savais très bien qu'avant d'apprendre des choses aussi futiles qu'une façon plus efficace de se coiffer ou encore, de changer la couleur de ses cheveux, il y avait plein de chose beaucoup plus importante ! En ce milieu d'année, le professeur Perkins venait justement d'aborder les sortilèges en lien avec les humeurs que l'on pouvait ressentir. Le sortilège d'Allégresse était au programme et tu avais déjà commencé a étudié la partie théorique de ce dernier pour prendre un peu d'avance, car tu savais que ça serait assez difficile.

Cependant, la proposition de Nova te surprit et alors que tu finissais de te brosser les dents, tu l'observas avec curiosité avant de cracher dans le lavabo et de te frotter la bouche avec une serviette :

"Bah … Tu sais, je ne suis pas plus douée que toi ! Je travaille juste beaucoup donc je ne pense pas vraiment que j'arriverai à faire ces sortilèges si toi tu n'y arrives pas …"

Oui, enfin, cela valait quand même la peine de jeter un coup d'œil, juste pour pouvoir se renseigner :

"Je veux bien regarder par contre ! Pour voir le niveau de complexité ! Mais je t'avoue que je ne m'y risquerais pas, sauf peu être avec l'aide d'un personnage d'une année supérieure…"

Disons au moins un sixième année !

Oui, enfin, Nova ne sembla pas vraiment attendre cette réponse, car voilà que déjà elle se sauvait pour rejoindre le dortoir, non sans t'avoir flanqué un bisou sur la joue. Bisou qui te fit singulièrement rougir. Tu n'avais pas l'habitude que l'on te donne des "bisous". Ça, c'était plutôt ton rôle.

Toujours, étant que le lendemain matin, alors que tu avais la bouche plein de bacon croustillant et que le plat de Toasts à la Marmelade posait juste devant toi te faisait de l'œil, Nova t'arrivas dessus, assez excitée.

Elle tenait entre les mains un parchemin qu'elle te remit et que tu ouvris après avoir avalé ta bouchée :

"Je regarde attends !"

Snif, ton bacon allait refroidir, tu en piquas un morceau avec les doigts avant de le plonger dans ta bouchée, puis, tu ouvris le parchemin pour examiner les formules magiques ou recettes qui s'y trouvaient.

Plus ta lecture avançait plus tu te sentais nauséeuse. Finalement, tu levas la tête par-dessus le morceau de papier avant de déclarer d'une voix morne :

"C'est … Super compliqué…"

Bien plus encore ! C'est qu'il y avait du travail pour parvenir, ne serait-ce qu'à réaliser la potion pour changer de couleur de cheveux. Tu pris une inspiration pour annoncer :

"Les formules magiques, c'est bien au-delà de notre niveau. La potion ça peut passer, mais … y a des ingrédients compliqués à se procurer ou encore à préparer… Ça sera pas facile vraiment !"

Pardon j'avais encore zappé j'ai encore modifié une phrase en rapport avec l'âge

La mine réjouit qu’affichait Nova s'effaça comme on efface un dessin à la craie sur une ardoise.
Elle avala ce qu'elle avait dans la bouche avec une certaine amertume et reposa sa tartine à moitié croquée à côté de son bol encore fumant. Elle avait toujours l'appétit mais là de suite elle avait la gorge serrée.

Ces mots prononcés par la brune "je ne m'y risquerais pas", ces mots là étaient les seuls qui avaient pénétré la boîte fermée qu'était son petit crâne de fillette téméraire et têtue. Elle s'était imaginée que sa camarade serait emballée par le challenge, elle pensait que le défis, l'aventure d'expérimenter de nouvelles techniques aurait excité Cassandre. C'est vrai, la brune était bonne élève et très investie dans ses résultats scolaires, pour elle, la réussite n'était pas un compromis c'était une obligation et puis, elle avait ce truc là très féminin de vouloir toujours soigner son esthétique, du moins c'est ce que Nova avait retenu de sa camarade. D'ailleurs elle aimait beaucoup cet état d'esprit, celui de toujours donner le meilleur de sois même, se dépasser pour réussir, balayer l'échec et avoir toujours envie d'apprendre et de se perfectionner. C'est pour cela que Cassandre selon elle, aurait bien été susceptible d’accepter de l'aider, surtout qu'elle lui avait soulevé la veille avoir envie d'apprendre de nouveaux sorts pour "modifier" son apparence. Seulement, au vu de l'expression qui se lisait sur son visage et le ton de sa réponse, Nova comprit qu'elle ne serait pas partante pour le faire. La petite rousse était déçue mais, elle fit tout son possible pour ne pas le montrer, bien qu'elle était assez expressive comme fille et que lire dans ses yeux était aussi facile que de lire dans un livre ouvert ; c'était quelque chose qu'elle devait travailler, oui elle aimait bien le théâtre mais dans la vrai vie elle n'arrivait pas à jouer un rôle... elle incarnait déjà son propre rôle et c'était bien assez difficile pour elle, être Nova n'était pas de tout repos, mais enfin elle ne pouvait faire de concessions avec sa personnalité et son caractère, juste des efforts pour s'améliorer.

Alors que Cassandre lui expliquait que tout cela serait bien trop compliqué à exécuter, Nova l'a regardait tenir la feuille griffonnée entre ses doigts et repensa furtivement à son autre parchemin, celui dont la perte lui avait causé tant de tracas. Pourtant elle croyait enfin être passé au dessus de cette histoire stressante et n'en n'avoir plus rien à faire. Mais dans un flash furtif, elle revoyait tout à coup les mots qu'elle avait écrit, elle ressentait la honte qu'elle avait éprouvée en sachant que quelqu'un était tombé dessus.


Heureusement, elle réprouva le malaise qui revenait pour la torturer et l'écarta encore de ses pensées. C'était plus facile maintenant de le chasser de sa tête, elle s'était faite une raison, c'était tant pis ; personne ne pourrait savoir qu'elle en était l'auteure de toute façon elle en était persuadée à présent, car dans le cas inverse elle serait déjà au courant, les rumeurs allaient vite à Poudlard. De toute façon elle s'était décidée à supprimer tous les autres qu'elle gardait précieusement dans sa valise, juste ou cas où elle préférait se débarrasser de ça et s'était même juré d'arrêter d'étaler ses émotions sur du papier. Trop compromettant.

Bien qu'elle ne l'avait pas lâché du regard, son attention profonde se reporta alors sur Cassandre qui relisait certains passages toujours avec très peu -trop peu- d'entrain. Nova analysa la situation : elle était face à un refus elle en était sûre, elle ne pourrait pas la convaincre et elle ne voulait pas car trop fière pour insister pour que quelqu'un l'aide, surtout pour expérimenter de la magie de façade. Si sa camarade ne voulait pas c'était que cela ne devait pas se faire avec elle. Bien qu'elle soit gênée de lui avoir confié ce petit secret sans avoir d’approbation derrière ou sans partager la joie qu'elle éprouvait à l'idée d'essayer, elle se résigna à accepter cet apparent refus ; après tout c'était Nova qui s'était faite ses plans sur la comète, Cassandre avait juste montré de l'intérêt et la rousse s'était carrément emballée. De plus niveau gêne elle avait eu sa dose avec cette histoire de lettre évanouit dans la nature, elle était rodée, elle pouvait passer au dessus de ça. Alors que ses neurones avaient terminé d'enregistrer les données, la jeune Stronger eue un déclic ou plutôt une réaction instinctive. Elle sourit comme à son habitude, un sourire large qui s'étalait sur son visage jusqu'à le fendre en deux. Son regard aussi avait changé, elle avait retrouvé sa détermination, toute sa consistance, sa volonté de fer. Nova tendit la main vers Cassandre pour qu'elle lui redonne son parchemin et déclara calmement avec la voix un brin enjouée :

-"Bah oui tu as raison c'est assez risqué de s'essayer à des techniques aussi délicates mais moi j'ai tout de même envie d'le faire. Je comprends après que tu ne sois pas partante Cassandre mais j'aurais au moins essayé d'avoir quelqu'un d'assez doué pour le faire."