C'est sous les applaudissements, que Élénore s’avança vers la table des Poufsouffle.
Elle pris place sur le banc le plus proche de l'allée centrale avec un sourire serein, en saluant les quelques camarades qui lui souhaitaient la bienvenue dans sa nouvelle maison.
Pour la première fois depuis l'annonce de la répartition, son appréhension commençait à décroître, et c'est avec un plaisir, dénué de stress cette fois ci, qu'elle regarda les derniers élèves de première année, être répartis à leurs tours dans leurs maisons respectives.
Lorsque le dernier élève, (un garçon envoyé chez Gryffondor), retira le choixpeau de sa tête avec un sourire timide, l'estrade fut débarrassée, et la directrice de l'école, se leva pour leur souhaiter un bon appétit. Tout à coup, les plats, jusqu'à présent vides, se remplirent d'une multitude de mets, tous l'air plus alléchants les uns que les autres. Élénore, affamée, se servit une bonne part de ragoût et commença à vider son assiette. Maintenant que toute appréhension lié à un test quelconque devant des centaines d'inconnus l'avait quitté, elle commença à analyser la salle dans laquelle le banquet se déroulait. La pièce, tout en longueur, accueillait quatre immenses tables où des centaines d'élèves, arborant les couleurs de leurs maisons respectives, mangeaient et discutaient, dans un brouhaha chaleureux. Au bout de la pièce, une table, posée à la perpendiculaire des quatre grandes, accueillait les professeurs de l'école. Eux aussi mangeaient en discutant paisiblement, tout en gardant un œil sur leurs élèves. Élénore leva les yeux et son cœur fit un bond dans sa poitrine...le plafond de la Grande Salle reflétait à la perfection le ciel étoilé qu'elle avait vu le soir même en arrivant sur le lac. Comment avait elle pu ne pas le remarquer en entrant?

Après avoir passé une bonne dizaine de minutes à explorer visuellement ce nouvel environnement, Élénore commença à s’intéresser aux discussions qui l'entouraient. Ses camarades se racontaient leurs histoires, et commençaient à sympathiser.

*Il serait temps que tu arrête de faire ta sauvage et que tu te fasse de nouveaux amis* se morigéna t-elle.

Elle se retourna alors vers la droite, et avec son plus beau sourire, se présenta à ses nouveaux camarades:

Ce n’était plus du brouhaha, c’était un véritable vacarme qui retentissait dans la grande salle. Ellanaelle ne savait plus où donner de la tête. Elle avait rejoint les amis de sa grande sœur, à la table des Poufsouffle. Elle en connaissait un, qu’elle se souvenait avoir vu un été à la maison, et qu’elle soupçonnait être un des nombreux prétendants de Harper… Ils étaient tous très sympathiques, mais beaucoup plus âgés, et même s’ils voulaient la faire sentir à son aise, ils ne faisaient que se raconter leurs vacances. Ce n’était pas un sujet bien intéressant pour la petite, qui ne connaissait aucun des noms cités et qui n’avait pas besoin d’être mise au courant des potins de la rentrée. Son esprit se mit alors à divaguer et son regard errait dans la salle.

Les plats venaient à peine d’apparaître sur les tables, mais la plupart des élèves avaient déjà la bouche pleine et les assiettes débordaient. Ella n’était pas l’exception. Elle avait plus de gourmandises que de plats salés et cela lui convenait à merveille. Ici, personne ne lui dirait ce qu’elle devait manger, qu’elle devait finir son assiette ou qu’elle devait… Non, elle allait enfin pouvoir faire selon ses envies. Elle attrapa un cupcake et mordit dedans, se délectant de sentir le glaçage fondre lentement sur sa langue… Se faisant, elle jeta un œil au plafond et la vue du ciel étoilé si parfaitement reconstitué la porta au comble de l’émerveillement.

Une fois le cupcake fini, elle embraya sur une part de carrotcake au glaçage fort alléchant, lui aussi…

« Salut ! Moi c’est Éléonore ! »

La petite sursauta : elle crut pendant une fraction de seconde qu’on l’appelait. Élénore, pas Ellanaelle. Le début du prénom était tellement similaire que, par réflexe, elle s’était tournée vers la voix. Ses yeux, dissimulés derrière une fine paire de lunettes aux verres ronds, tombèrent sur une chevelure rousse éclatante presque en face d’elle. C’était trop tard, elle était sûrement repérée, il fallait qu’elle réagisse, qu’elle fasse quelque chose, vite… Elle sourit et se dépêcha d’avaler le morceau de gâteau qu’elle venait de croquer.

« Je m’appelle Ellanaelle. Toi aussi tu es en première année ? »

La fillette s'empressa d'enfourner une autre portion de nourriture pour s'empêcher de parler plus. Elle aurait préféré poser une question un peu plus intéressante, surtout qu'elle connaissait déjà la réponse à celle-là : elle avait aperçu l'élève rousse dans le groupe des nouveaux, juste avant qu'on les fasse entrer dans la Grande salle.

Luce venait d’être repartie, sa future maison pour les sept années à venir allait être Poufsouffle, et elle en était ravie. Le stress diminuant, elle partit s’assoir à sa table aux couleurs jaune : de grands sourires l'accueillir, les autres nouveaux Poufsouffle et elle.

Un regard vers les autres tables et elle pût se rendre compte que les autres aussi étaient tout aussi bien accueillis. Les tables resplendissantes, et les banderoles aux différentes couleurs donnaient à cette endroit un air très chaleureux.

Elle pût ainsi mieux observer les emblèmes des maisons qui était représentés en grand. Luce eu un sourire encore plus grand quand elle vit le blaireau de sa maison, "il est trooop mignooon" pensa-elle.
Elle aurait tant voulu que son père puisse voir la beauté de cet endroit ! Mais elle devrait se contenter de le décrire par lettre.

La jeune fille se rendit compte qu’elle ne s’était toujours pas assise, à force d’observer cette endroit, et elle prit alors maladroitement et rapidement place sur le banc, son ventre lâchant un léger grognement de faim, faim qu’elle comblerait très très prochainement au vu des délicieux mets posés devant elle.

En attendant de pouvoir manger, et trop gênée pour pouvoir regarder les élèves autour d’elle, elle continua son observation de la salle, et laissa son regard se perdre sur le plafond inexistant. Impressionnée, elle commença à s’imaginer tout ce qu’elle apprendrait maintenant dans cette nouvelle école. La magie est fantastique ! pensa-t-elle.

Luce se servie alors enfin à manger et c’est avec grande faim qu’elle mangea en écoutant les autres discuter.
Quand une jeune fille se présenta, "Élénore O’Brian" si elle avait bien entendue et qu'une certaine "Ellanaelle Gordon" lui répondit, elle profita de cette occasion pour s'intégrer à son tour.
En fixant les jeunes demoiselles, les joues toutes rougie par l’appréhension de son intégration, elle se présenta donc à son tour :

-Coucou, moi c’est Luce Polaris, je viens d’arriver, dit-elle comme pour se justifier d’avoir pris la parole.

La jeune fille à qui elle venait de s’adresser, une jolie brunette avec des lunettes rondes, se retourna, l'air étonnée, et après une légère hésitation, avala rapidement le gros morceau de carrotcake qu'elle venait de porter à ses lèvres, lui sourit et se présenta.

" Je m’appelle Ellanaelle. Toi aussi tu es en première année ? "

*Quel joli prénom!* pensa immédiatement Élénore. Cependant, Ellanaelle, semblait un peu gênée, peut être était elle timide ? Voulant la mettre à l'aise, sans la brusquer, elle lui offrit son plus beau sourire et hocha la tête avec enthousiasme pour répondre à sa question.
Avalant une nouvelle bouchée de ragoût,* en pensant que ce carrotcake avait l'air particulièrement appétissant*, elle ouvrit la bouche pour répondre, mais la jeune fille d'en face, restée silencieuse jusqu'alors, intervint avec un sourire d'excuse:

"Coucou, moi c’est Luce Polaris, je viens d’arriver"

Élénore, heureuse de faire de nouvelles connaissances, lui adressa un sourire et lui répondit:

"Salut Luce, moi c'est Élénore, et voici Ellanaelle."

L'excitation de cette première soirée, le brouhaha ambiant et le sourire avenant des deux jeunes filles lui fit oublié toute timidité et elle continua sur sa lancée.

"D'où vous venez? moi je viens d'Irlande! Ça fait un bout de chemin pour venir ici, mais je suis super contente d'être arrivée! Je sens que ça va être génial !"

*Calme toi un peu, se dit elle enfournant un morceau de viande pour arrêter de parler, tu vas finir par les faire fuir!*

Replongée dans son assiette de sucreries et du carrotcake plein la bouche, Ellanaelle écouta une autre élève se présenter :

« Coucou, moi c’est Luce Polaris, je viens d’arriver. »

Elénore se présenta à nouveau et rappela le prénom d’Ella, des fois que Luce ne l’ait pas entendu.

« D’où venez-vous ? Moi je viens d’Irlande ! Ça fait un bout de chemin pour venir ici, mais je suis super contente d’être arrivée ! Je sens que ça va être génial ! »

Ella faisait la timide : elle continuait de manger, se persuadant qu’elle n’aurait pas besoin de prendre la parole, puisque Luce allait sûrement… Non. Pas de réaction directe de la part de Luce. Il allait falloir qu’elle parle alors. Qu’elle socialise. Qu’elle se fasse des amis… Son frère lui avait dit : « Ne t’inquiète pas, quand tu y seras, tu verras que ce n’est pas si difficile ! » Et Harper avait vivement hoché la tête. Facile à dire pour eux ! Ils étaient du genre populaire, que tout le monde aime et avec qui on a envie d’être ami… Elle, elle était plutôt du type à fourrer le nez dans ses livres et à ne plus en sortir, se liant d’amitié avec les personnages en mangeant des bonbons… Et puis elle en avait des amis ! Quoi ? Maddie et Jack, parce qu'ils étaient moldus, comptaient pour du beurre peut-être ? Non, ils étaient meilleurs amis et ça, c’est pour la vie… Ou du moins, c’était ce qu’elle voulait croire. C’était ce qu’elle voulait. Ne pas pouvoir leur dire, à propos de sa rentrée, de son école, ne pas pouvoir leur raconter la répartition, son admission à Poufsouffle, ne pas pouvoir leur parler de cette première soirée… Tout cela l’exaspérait au plus haut point et lui donnait tout sauf l’envie de rencontrer de nouvelles personnes. Elle aurait l’impression de les trahir...

« D’Irlande ? Oh dis dons, tu as dû en faire du chemin, pour venir jusqu’ici, c’est vrai ! J’habite pas très loin de Londres, dans la campagne, dans le sud de l’Angleterre. C’est près d’un tout petit village… Ma maison me manque déjà, et mon chien surtout, mais ma sœur m’a dit qu’il y avait un parc super grand et un lac et tout ! J’ai hâte d’aller me promener là-bas ! »

Au final, elle devait avouer être un peu intriguée par les deux filles qui venaient de se présenter. Et puis elle brûlait d’envie d’en dire plus sur sa vie et d’en apprendre plus sur la leur. Elle était curieuse, c’était comme ça. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait remplacer Maddie, ou Jack ! Ses deux camarades semblaient assez sympathiques au premier abord, surtout la jeune fille rousse qui débordait d’énergie. Son sourire était particulièrement chaleureux et Ella se sentit soudain un peu plus à l’aise. Elle reprit une petite bouchée de gâteau, avala une gorgée d’eau et continua :

« Vous avez des frères et sœurs vous ? J’ai un grand frère et une grande sœur : elle s’appelle Harper et elle est chez Gryffondor, mais dans une année supérieure. »

Luce continua de manger en écoutent les jeunes filles. Elles avaient l’air gentilles, ça serait top que ce soient ses premières amies ! Surtout qu’étant dans la même maison et la même année, elles allaient sûrement pas mal se côtoyer. En plus de ça, les deux jeunes filles étaient jolies et avaient l’air plutôt discrète, enfin, ça n’avait pas l’air d’être le genre de personnes à faire tout pour se faire remarquer, et ça c’était un bon point!

Quand elle entendit qu'Élénore était elle aussi d’Irlande, elle se sentit rassurée : elle avait peur de se sentir seule venant de ce magnifique pays, et elle répondit alors à son tour :

- Oh je viens moi aussi d’Irlande ! Il y a eu beaucoup de route jusqu’ici, et Ellanaelle ma maison aussi me manque mais on va vite s’y faire à cette grande école ! Et puis on les revoit bientôt !

Avec cette dernière phrase, Luce tenta autant de rassurer sa nouvelle amie qu’elle-même. Son père lui manquait déjà terriblement, mais l’avantage c’est qu’ici, elle n’était pas sous la surveillance de sa mère.

Luce ce concentra de nouveau sur la conversation, et répondit à la question de la jeune fille avec un peu de tristesse :

- Je n’ai malheureusement ni frère ni sœur, mais ça doit être super d’avoir une grande sœur à Poudlard ! Au moins tu n’es pas toute seule, et en plus vu que vous êtes de deux maisons différentes ça fait pleins d’anecdotes différentes !

Luce rêvait secrètement d’être dans ce cas de figure mais qui sait, peut être se trouvera-t-elle une sœur de cœur dans cette immense château.

- Et toi Elénore, tu as des frères et sœurs ? Lui demanda-t-elle en se tournant vers elle.

Avalant avec régal sa dernière bouchée de ragoût, Élénore posa ses couvert et répondit à luce en se servant une part de carrotcake avant qu'Ellanaelle ne le finisse.

"J'ai deux petits frères, Liam et Sean. Liam devrait faire sa première rentrée à Poudlard l'année prochaine si tout se passe bien, et Sean n'a que 4 ans et nous ne savons pas encore s'il à des pouvoirs magiques...j’espère que oui, je ne voudrais pas qu'il se sente différent, mais nous verrons bien..."

En se servant un gobelet de jus de citrouille, elle sourit à Ellanaelle.

"Tu as très bon gout, ce carrotcake est un délice hummm!
Moi aussi je suis contente qu'il y ai un grand parc, parce qu'après une semaines à Londres avec ma mère, la nature commence sérieusement à me manquer..."

Puis se tournant à nouveau vers Luce, elle ajouta:

"Tu viens d'ou exactement? Moi je suis de Glendalough, dans la campagne au sud de Dublin, aux pieds des montagnes de Wicklow. "

Trouver une amie Irlandaise, pour elle qui aimait tant son pays, était une chose qui lui faisait particulièrement plaisir en ce premier soir loin des siens.
Elle était heureuse de voir que la conversation était plutôt facile. Les deux jeunes filles étaient très amicales, et s'était la première fois qu'elle avait l'occasion de parler avec de jeunes sorcières, comme elle...Même si elle était très proche d'Erin, sa meilleure amie moldue, pouvoir parler librement était une chose nouvelle qu'elle appréciait vraiment.

"Vous aviez des amis sorciers chez vous? Chez moi ma mère, mon frère et moi étions les seuls à des kilomètres à la ronde. Mon père est un moldu, mais il à toujours su que ma mère avait des pouvoirs, et était très content lorsque j'ai reçu ma lettre d'admission!"

Ena réajustait sa cape de sorcière - elle rougissait d'embarras et de fierté en voyant du coin de l’œil briller le nouvel insigne si voyant sur sa robe - en observant avec attention les différents visages de la salle. Les professeurs, notamment, avaient comme chaque année changés pour plusieurs postes. Une asiatique blonde, une femme à l'air digne, blonde elle aussi, un professeur à l'air usé... Certains visages ne changeaient pas, rassurants. Miss Holloway. Monsieur Briggs. Miss Bowers était toujours présente, tout comme Miss Loewy. La sous-directrice manquait à l'appel, mais peut-être Ena ne l'avait pas vue avant qu'elle ne quitte la Grande Salle pour le Hall d'entrée ? 

Et bien non, Miss Almeida était visiblement remplacée par un homme cette année. Ena se promit de résoudre ce mystère plus tard. La foule de jeunes gens qui le suivaient lui semblait d'année en année de plus en plus petits, de plus en plus jeunes. Elle espéra qu'aucun drame ne viendrait ôter ces étoiles dans leurs yeux qu'ils levaient vers le plafond étoilé. 

Ena suivait la règle tacite des Poufsouffle, inculquée par les plus âgées aux plus jeunes d'année en année : *Nous applaudissons tous les élèves de Poudlard quand ils sont répartis. Ils sont tous nos camarades.* Les applaudissements étaient simplement plus nourris et enthousiastes quand un jeune blaireau s'approchait de leur propre table. 

Justement, des jeunes premières années venaient de s'asseoir auprès d'Ena, qui se faisant discrète, mais montraient sans le moindre mot la bonne façon d'agir à chaque répartition, applaudissant avec volonté. Plus loin encore, Miles était en train de discuter - harceler - quelqu'un, mais ses grandes mains battaient avec vigueur. 

La répartition terminée, ils attaquèrent le repas avec appétit : l'été leur auraient presque fait oublier les délices des elfes ! Ena mangeait, et écoutait les jeunes filles qui faisaient connaissance à côté d'elle. La petite aux cheveux noirs dit avoir de la famille déjà à Poudlard. Ena la dévisagea discrètement, tentant de retrouver sur son visage des traits connus. Peut-être Rejane connaissait-elle cette Harper...

La nouvelle Préfète ne trouva pas d’occasion particulière pour intervenir, et retourna à sa contemplation de ses camarades. Il lui fallait déceler dès le départ ceux qui avaient des difficultés. 

Pendant que Luce et Éléonore se présentaient un peu plus amplement, le regard scrutateur d’Ellanaelle se déroulait avec sérieux sur les plats à sa portée. Du cheese-cake ? Un morceau de brownie ? Son ventre était plein à craquer, pourtant la gourmandise criait plus fort et remportait le combat haut la main.

« Tu as très bon goût, ce carrotcake est un délice ! »

Ella hocha vivement la tête tout en récupérant le reste de glaçage dans son assiette, à l’aide de son doigt… Puis continua son exam scrupuleux du banquet. Profitant de la discussion à laquelle elle n’avait pour le moment pas besoin de prendre part, elle souleva, curieuse, une cloche en métal. Dessous se cachait une bulle encore intacte de gelée ! Voilà comment concilier son amour de la nourriture et le bien-être de son estomac. Ou du moins c’était ce qu’elle pensait et heureusement, aucun adulte n’était présent pour lui dire le contraire. Elle s’amusa un peu avec le blob gélatineux d’un rose pétillant en le faisant osciller de la cuiller avant de se décider à en prendre un morceau. Pendant qu’elle se découpait habilement une part – en s’assurant de récupérer le plus grand nombre de framboises au passage – elle écoutait d’une oreille distraite ses nouvelles amies. Elles s’étaient déjà trouvé un point commun : elles étaient toutes les deux Irlandaises. Apparemment elles venaient toutes les trois de la campagne, ce qui rassurait un peu la fillette, sans qu’elle sache trop pourquoi. Et dire que dans la Grande salle, au moment où elle parlait (enfin mangeait), il y avait deux, voire trois fois plus de personnes que dans son hameau natal… Quelle coïncidence, d’ailleurs, que les deux autres poufsouffle viennent de petits villages ! Est-ce que c’était une habitude de sorcier ? Pour s’éloigner de la pollution des grandes villes, créée par les moldus, peut-être. Ses parents, à elle, avaient toujours voulu vivre à la campagne. Son père venait de Manchester et sa mère de la banlieue de Londres. Pourtant, une fois diplômés, ils s’étaient tout de suite mis à chercher une propriété à louer loin de tout. Son père, pour mener ses recherches dans le calme, et sa mère pour pouvoir faire tout le bruit qu’elle voulait sans risquer de déranger qui que ce soit… Et surtout pour avoir de l’espace. Avec la création des spectacles de marionnettes et de théâtre d’objet, elle avait besoin de place pour construire, animer, ensorceler, répéter…

« Vous aviez des amis sorciers chez vous ? Chez moi ma mère, mon frère et moi étions les seuls à des kilomètres à la ronde. Mon père est un moldu, mais il a toujours su que ma mère avait des pouvoirs et était très content lorsque j’ai reçu ma lettre d’admission ! »

Ella aspira un bout de gelée et croqua la framboise qu’il contenait avec délice avant de répondre.

« Mes meilleurs amis sont moldus, mais ils ne savent pas que nous sommes des sorciers. Mes parents ne veulent pas trop… Enfin bon, sinon oui, il y a d’autres sorciers qui vivent dans les environs, sauf que ce sont des amis de mes parents et ils n’ont pas tous des enfants, ou alors ils sont plus vieux que moi… »

Nostalgique, elle goba un autre morceau de gelée, sans fruits celui-là.

« Oh et, Luce, ne t'inquiète pas, je te raconterai tout ce que j'arrive à savoir des petites histoires des Gryffondor ! »

Un sourire vint étirer ses lèvres. Lui revinrent en tête quelques ragots plutôt assez amusants que sa sœur lui avait rapportés les années précédentes... Mais très vite elle redevint sérieuse et prit un air de confidence.

« C’est vrai que c’est rassurant que ma sœur soit là. Ma famille me manque, mais au moins je sais que je peux compter sur elle… Enfin… C’est beaucoup dire, parce qu’elle n’arrête pas de faire des bêtises… Ici je ne sais pas encore si elle est sage ou non, mais à la maison c’est une vraie furie et puis j’ai déjà vu papa lui rédiger des beuglantes à la maison, donc j’imagine qu’elle doit avoir quelques ennuis à l’école quand même… »

Elle tourna la tête avec la peur soudaine que le petit groupe d’amis de sa sœur l’ait entendue. C’était bête après tout : elle n’avait rien dit de mal… Et son regard tomba sur l’insigne de préfète d’une fille à la peau mate et à la chevelure magnifiquement soyeuse, un peu trop proche d’elle. Ella se ratatina discrètement, espérant que la fille ne l’avait pas vue ou écoutée, inquiète. Un élève avec un grade de préfet devait bien connaître les autres étudiants de l’école… Et encore plus les fauteurs de trouble… Elle espérait simplement que sa sœur n’avait pas fait de si grosses bêtises et que ceux qui connaissaient les enfants Gordon l’associeraient plus rapidement avec Edgar qu’avec Harper… Mais c’était sans doute trop demander.

Luce observa les élèves autour d’elle : mis à part les deux jeunes filles avec qui elle commençait à faire connaissance, il y avait une autre demoiselle plus âgée qu’elles. Une jeune fille aux cheveux bruns ondulés qui lui allaient très bien. Mais se faisant discrète, elle détourna son regard après lui avoir souri timidement, et se concentra à nouveau sur la conversation.

Les jeunes filles faisant connaissance, Luce n’était pas sûre de parvenir à retenir toutes les informations, mais une chose était sûre, c’est qu’elle n’oublierait pas qu’Ellanaelle lui proposait de raconter les ragots de la maison de sa grande sœur, si elle parvenait à en avoir.

Luce n’était pas tant une commère que ça, seulement, elle était curieuse, et elle avait vite compris qu’il valait mieux posséder le savoir en cas de faiblesse, car il était toujours pratique d’avoir des informations à retourner contre les fauteurs de troubles.

Sur ces pensées, elle continua de se régaler avec les mets délicieux qui lui étaient proposés. Si la cantine était tout les jours aussi bonne, elle n’allait pas avoir de mal à s’y habituer !

Les filles avaient dérivé sur les sorciers autour de leurs maisons, et Luce prit la parole à son tour :

- Malheureusement, personne à ma connaissance, enfin, il y en a sûrement mais je n’ai su que tardivement que j’étais une sorcière, mon père est moldu mais sait pour les pouvoirs de ma mère. Donc je ne sais pas s’il y a des sorciers près de chez moi ! C’est la première fois, si on enlève les courses de rentrée, que je vois autant de sorcier d’un coup ! De jeunes sorciers ! Au fait, comment se sont passées vos courses de rentrée ? Vous étiez déjà allés là-bas ?!

Luce était avide de connaissances, que ce soit utile ou non, et elle avait hâte de savoir si les demoiselles avaient été aussi impressionnées qu’elle durant leur passage au chemin de traverse. Luce en tout cas, n’était pas prête d’oublier le choix de sa première baguette !