Ce matin là, le réveil avait été un peu compliqué pour George. Suite aux évènements de la veille dans la Grande Salle, il avait été assez compliqué de ramener l'ensemble des Gryffondor en Salle Commune, puis d'y avoir un calme relatif. En rentrant de sa ronde, ses collègues préfets lui avaient appris qu'ils avaient dû en envoyer plusieurs dans leurs dortoirs pour pouvoir gérer les plus émotifs. Après un point tous ensemble qui leur prit plusieurs minutes précieuses sur leurs temps de sommeil, tous avaient pu rejoindre leurs lits.

Une soirée comme il préférait en revivre le moins possible. Mais dix minutes avant le rendez-vous qu'il avait fixé avec la première année - Hestia Andrew - il l'attendait non loin du portrait de la Grosse Dame pour aller - comme promis - voir le professeur Briggs. Et il espérait grandement qu'elle ne ferait pas l'affront d'être en retard - c'est-à-dire au plus tard à neuf heures bien précises - parce qu'il n'avait pas que ça à faire de sa journée. Ne serait-ce que de rediscuter dans une heure, avec ceux qui le voudrait, de l'entrée fracassante de la sorcière asiatique, Dai Hong Dao. La seule bonne nouvelle est qu'il était probable que d'ici là il ait des informations de la part des Préfets en Chef. Et puis il voulait aussi aller voir son ami à l'infirmerie, sans compter ces devoirs qu'il ne parvenait pas à faire. Déjà qu'il peinait à obtenir des notes correctes, il fallait en plus qu'il sèche sur les questions...

Les yeux d'Hestia s'ouvrirent péniblement.. A huit heures. Elle n'avait pas eu le courage de se tenir éveillée une seconde de plus la veille : la tête de chaque Gryffondor l'insupportait, chaque Gryffondor qui avait laissé l'injustice se dérouler sans broncher.. Sans parler du fait qu'elle n'avait pas eu le droit de répliquer. "Une dictature, quoi". Exactement ! Soit les élèves étaient trop terrifiés pour répliquer, soit ils faisaient partie du complot.. Dans les deux cas, c'était une parfaite dictature ! C'était d'ailleurs pour ça qu'Hestia s'était mise en tête de ne pas aller à cette retenue dont le rendez-vous était à neuf heures devant la salle commune.. Mais, forcément, en se couchant tôt, elle s'était exposée au risque de se lever tôt et, donc, de ne pas avoir d'excuse pour être en retard.. "C'est vraiment trop injuste !".

Après s'être tournée et retournée dans l'espoir que le sommeil revienne, la fillette jeta un second coup d’œil à son réveil : cinq minutes seulement étaient passées ! Elle se leva finalement à contrecœur, en prenant soin de prendre la mine la plus renfrognée possible.. Même si ses camarades dormaient à poing fermé. Les traits de son visage se détendirent, trouvant cela ridicule de se donner un air alors que personne n'y faisait attention.

Un petit détour dans la salle de bain.. L'heure ne semblait pas se décider à passer vite : huit heures quinze. La première année poussa un long soupir avant que ses yeux ne s'égarent sur son roman.. Parfait ! Elle empoigna le livre, s'installa confortablement sur son lit.. Et se surprit à plisser les yeux à plusieurs reprises pour déchiffrer les lettres.

Lorsqu'elle jeta un troisième coup d’œil à sa montre, par contre, elle se redressa immédiatement : neuf heures pile ! Pourquoi était-ce quand elle était intéressée par la chose qu'elle faisait qu'elle était obligée de se presser ?! Elle se rua vers les escaliers de son dortoir, à travers sa salle commune.. Avant de ralentir la démarche. Pourquoi est-ce qu'elle se pressait ?! Elle devait exprimer son mécontentement, son renfrognement..

C'est pourquoi elle arriva avec, à peine, deux minutes de retard et une moue contrariée.. Sans rien dire, cependant. La fillette se contenta de regarder droit devant elle en croisant les bras et serrant les poings dans l'espoir de se donner un air. Retenue, peut-être. Mais avec dignité !

La gamine - car oui, pour George, la brune n'était qu'une gamine qui avait eu une réaction des plus enfantines - arriva finalement à peu de chose près à neuf heures. Le cinquième année retint un soupir en la voyant arriver avec la mine déconfite. Mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même. Et puis, dans l'histoire c'était lui qui se retrouvait le plus piégé non? Parfois, il détestait vraiment son post de préfet.

- "Bonjour, je te suis." Il fit un mouvement de bras pour l'inciter à sortir par a portrait de la Grosse Dame et ajouta: "Direction la Tour d'Astronomie, le Professeur Briggs nous y attend." Il s'en était assuré en allant lui parler brièvement la veille. Ils y furent en très peu de temps du fait de la proximité - porte à porte - entre les deux lieux. La plus jeune avait marché sans trop broncher mais on voyait nettement à son visage et son attitude qu'elle était contrariée. Et pas qu'un peu. Mais il n'aurait plus manquer qu'elle traîne des pieds... George ne put s'empêcher de lui faire une légère remarque de sa voix nonchalante avant de frapper le bois de la porte.

- "Fallait réfléchir avant..." Trois coups et quelques secondes plus tard, une invitation à entrer fut donner par l'homme blond et le préfet laissait une fois de plus la première année passer devant lui.



Même s'il l'avait prévenu le vendredi soir du pourquoi il viendrait accompagné d'une jeune première année dans son bureau ce samedi, le professeur demanda quelques explications. Un coup d’œil à la plus jeune qui restait murée dans ses protestations silencieuses mais nettement visibles apprit au châtain que c'était lui qui pourrait au mieux narrer l'épisode de la veille au soir.

Alors il expliqua pourquoi, sans réelle raison visible de l'extérieur, la fameuse Hestia avait fait en sorte que son assiette de gratin finisse bien étalé sur sa voisine. Remarquant la scène, il avait donc donner une retenue à la petite brune. Les faits s'étant passés dans la Grande Salle et après les tensions des évènements, il avait besoin d'un avis extérieur pour donner la sanction adéquate.

Oui, cette histoire lui avait brouillé les idées et il espérait que leur professeur se montrerait juste sans le décrédibiliser.

Les deux Gryffondor commencèrent finalement le trajet vers le bureau de leur directeur de maison sans que les traits de la fillette ne s'adoucisse pour autant. Quoique.. Un coup d’œil vers le préfet : il ne la regardait pas. Elle se permit alors de se tortiller le visage en de diverses grimaces afin d'étirer un peu ses traits crispés. Cela faisait du bien, en fin de compte !

Mais lorsqu'ils atteignirent la fameuse porte du bureau, la brunette reprit immédiatement sa moue boudeuse. L'adolescent ne l'avait pas remarqué ! Enfin, elle espérait..

- Il fallait réfléchir avant...

"Gngn, il fallait réfléchir avant !". Elle allait établir la vraie vérité au directeur et il allait être un peu plus juste que cet idiot de préfet ! .. Sauf si le préfet avait été nommé parce qu'il était aussi incapable que Mr Briggs. Ils entrèrent finalement dans le bureau tandis qu'Hestia continuait ses spéculations intérieures.

Elle n'aurait qu'à le dire à un autre directeur de maison ? Quelqu'un de digne de l'écouter ? Miss Loloway ! La directrice de Serdaigle s'était toujours montrée amusante et proche de ses élèves pendant les cours ! Peut-être qu'elle l'écouterait, elle ?

La première année releva immédiatement le nez en entendant la description de la scène de la façon du préfet. Comment osait-il ?!

- Hé, déjà, il m'avait même pas laissé parler hier ! Et en plus, y'avait toute la table qui était contre moi, c'est pas juste ! La.. Violette, là, elle m'avait donné un coup de pied qui m'a fait hyper mal et je me suis juste vengée.. Puis, après, en plus, je voulais reprendre un repas normal en voulant boire, y'a.. Le bègue, là, qui a débarqué, il a pris mon verre des mains, comme ça et il l'a bu ! Ça se fait pas, ça !

"T'as bégayé, non ?". Peut-être. Peut-être aurait-elle dû prévoir et répéter un discours au lieu d'improviser comme ça.. Maintenant qu'elle y repensait, elle aurait largement pu accuser le Domino en disant qu'il l'avait repoussé violemment ! "T'es stupide".

A peine eut-il terminé son explication que la jeune Hestia relevait immédiatement la tête. George sut à la seconde où il vit son visage qu'elle allait protester et donner sa version. Ce qui était peut être pour le mieux. Et puis, elle n'avait pas tord, il avait coupé court à toute explication la veille. Il n'aurait de toute façon pas eu le courage de démêler l'objectif du subjectif, surtout après les évènements qui avaient clairement perturbé le repas de la dizaine d'élèves qui se trouvaient non loin de lui. Ses épaules s'affaissèrent un peu plus. Il ne l'avait pas bien joué sur le coup. Mais comme il s'en remettait au professeur Briggs, autant continuer sur cette voie. Sauf qu'au moment où il allait faire une sorte de Mea Culpa, leur directeur de maison fit comprendre que ce n'était pas à lui de parler. Le préfet se tut, écoutant plutôt ce que leur professeur disait en regardant la première année:

- "Vous nettoierez la table des Gryffondor après le dîner de ce soir. Veillez à bien regarder en-dessous des bancs. Vous pouvez disposer." La sanction comme l'injonction à partir du bureau était claire alors le blond ne tarda pas. Il remercia le professeur de son arbitrage, le salua et prit la direction de la sortie. Une fois que les deux élèves furent sortis, le garçon se tourna vers la gamine et lui dit:

- "Il a été plutôt clément. Donc ce soir, après le dîner, je veillerai à ce que tu fasses ce qu'il a dit. Et... Et ça sera bon."

Son discours fini, la fillette porta son regard sur le préfet.. Qui s'apprêtait à répliquer ! Heureusement, Mr Briggs le coupa pour.. Lui donner sa punition ?! "C'est une blague, j'espère..". Même pas de débat, même pas de possibilité de se défendre.. Pire dictature que celle du préfet, finalement ! Elle se contenta de tenir une mine surprise en laissant passer un :

- Quoi ?

Mais une telle injustice ne se faisait pas ! Personne n'avait le droit de faire ça ! Elle laissa la haine transformer son expression.. Pas de la haine simulée, cette fois, mais de la véritable colère, celle qu'elle avait laissé dominé lors de sa rencontre avec Braise, celle qui donnait envie de tout briser.

Une fois sortis du bureau oppressant, l'adolescent se décida finalement à prendre la parole :

- Il a été plutôt clément...

"Clément".. "Clément" ! Ça, c'était censé être de la clémence ?! Hestia se fit un plaisir de bousculer le préfet imposant de sa petite carrure, même s'il bougea à peine, puis répondit à son Clément du ton le plus venimeux qu'elle puisse prendre :

- ÇA, c'était clément ?! C'était surtout le truc le plus injuste qui soit ! J'ai même pas eu le droit à la parole, il a sorti "Gngngn, lave-moi les tables", comme ça ! C'est pas juste !

Oh non.. Voilà que les larmes de rage se ramenaient. Certes, la petite Gryffondor avait souvent assimilé ces larmes à la rage mais il n'empêchait pas que ces perles d'eau étaient tout d'abord liées à la tristesse ! A cette.. Faiblesse. Hors de question de pleurer après pareil injustice ! Elle recroisa les bras en reprenant son air grognon, tête baissée, et espéra que ces maudites larmes cessent vite.

George retint un sourire à la réaction de la gamine. Oui, leur professeur avait été sympa sur ce coup. Il aurait pu être bien plus sévère et retord. Fallait pas croire, les professeurs, même affiliés à une maison, savaient se montrer très roublard dans les différentes retenues.

- "Oui, il a été sympa. Mais il me semble qu'il a évoqué les tables mais aussi sous les bancs..." Comment ça il enfonçait le couteau dans la plaie? Pas vraiment. Disons que comme il serait chargé de surveiller la jeune fille, c'était là un bon moyen de passer une sorte de frustration. Elle n'y pouvait rien, quelque part, s'il avait laissé coulé, il n'aurait pas eu besoin d'être ce soir-là dans la Grande Salle après le repas. Mais ce n'était pas le genre du blond.

- "Il aurait pu retirer des points ou te demander d'aller faire des excuses aux elfes aussi. Après ce que tu as fait à leur préparation... Ce n'est pas parce qu'il nous font à manger et qu'on ne les voit pas qu'on ne leur doit pas un minimum." Il ne savait pas si la gamine était d'origine sorcière ou moldue. Ou les deux comme lui. Mais souvent, beaucoup oubliaient - quelque soit l'origine - que même si les elfes étaient à leur service, on n'était plus dans les années quatre-vingt où on les traitait comme des moins que rien. Il prit alors le temps de l'observer un peu plus et ajouta:

- "Mais ne te met pas dans un état pareil. Ce soir tu en auras fini avec tout ça." Tus avait déjà été puni un jour. Et elle était loin d'avoir écopé de la pire qui soit. Il jeta un regard à sa montre avant d'ajouter:

- "Je dois te laisser. A moins que tu ne veuilles toit aussi discuter de l'arrivée impromptue d'hier soir avec les autres. Le rendez-vous est à dix heures en salle commune." Il la regarda un instant pour voir si elle avait l'intention de le suivre puis, n'y lisant pas de réponse, il reprit le chemin de la salle commune où l'attendait ses collègues pour finir d'organiser cette fameuse réunion.



Pour le repas, le préfet avait prit la décision de s'asseoir à l'extrémité de la Table de Gryffondor, près de la grande porte. Il était ainsi certains de voir passer la petite brune qui viendrait manger. Histoire de s'assurer qu'elle venait bien. Mais aussi de la retenir si jamais elle comptait s'éclipser avant la fin du repas. Il pourrait ainsi soit la faire chercher, soit l'intercepter pour qu'elle mène à bien sa retenue. Il mangeait donc avec ses deux amis John - sorti de l'infirmerie - et Andrew - qui désertait la Table de Poufsouffle pour ce soir puisque George était bien obligé de se trouver à sa Table à cause de son insigne de préfet. Mais de temps en temps, son regard se perdait sur la porte d'entrée mais aussi sur tous les vas et vient de la salle pour repérer la petite Hestia.

"... Mais aussi sous les bancs...".. "MAIS AUSSI SOUS LES BANCS" ! Ce préfet se moquait vraiment d'elle ! Hestia essuya ses larmes d'un revers de manche, les poings plus serrés que jamais. Elle luttait intérieurement pour ne pas agresser l'adolescent.. Mais comment se retenir à cette.. Cette.. Chose ? Ce n'était pas un être humain pour se moquer ainsi de ses benjamins et appliquer sans broncher les ordres abominables du directeur de maison ! Braise avait osé, lui.. Il avait lutté contre la dictature des préfets.. "Mais il fait quarante-douze têtes de plus que toi, tu pourras pas l'atteindre". Pas faux. Elle n'avait plus qu'à subir en attendant d'avoir un livre pour mitrailler ce préfet.

- Il aurait pu retirer des points...

- Bah il aurait mieux fait de retirer des points ! Il n'y a que des imbéciles à Gryffondor, de toutes façons !

"Et Lynn.. ? Tu vas la laisser comme ça ?". Adaline. La jeune Andrew ne pouvait se permettre de mettre son amie dans le même bateau que les milliards d'imbéciles qu'avait accueillis Gryffondor.. Pourtant, elle était très minoritaire.. Trop minoritaire. Était-elle d'ailleurs fière d'être à Gryffondor ? Bonne question.. "Dans la vie, y'a toujours des exceptions". Oui. Elle se rabattrait sur cette idée pour pouvoir faire un cas général sans dévaloriser Lynn ! Elle n'aurait qu'à mettre la Macbeth dans le cas des Exceptions de Gryffondor et elle pourrait haïr les Lions autant qu'elle le voudrait ! Hors de question de s'y rajouter : Hestia n'était plus une Gryffondor, à partir de maintenant. Qu'importe ce que les autres pensaient ou voyaient, elle ne faisait plus partie de la maison rouge. Elle empruntait seulement leur salle commune et leurs dortoirs provisoirement..




Après avoir ouvert sa Beuglante bien au froid, dans la volière, Hestia entra dans la Grande Salle en pestant toujours contre son réveil trop matinal : se lever à huit heures un samedi était juste un exploit surhumain ! La fillette avait entrepris de manger plutôt tôt et de s'asseoir près de la porte de la Grande Salle afin de fuir plus rapidement.. Mais elle s'interrompit en reconnaissant la tignasse blonde de son préfet, déjà installé à la place qu'elle convoitait. Zut. Elle n'avait aucune idée de s'il l'avait vu entrer mais dévia tout de même sa trajectoire, par simple prudence.. Pour s'installer loin, très loin de préférence, de la Table de Gryffondor.. Sur la Table de Serpentard, tiens ! Elle était à l'autre extrémité de la Grande Salle : c'était la table la plus éloignée des Gryffondor nauséeux.

Même s'il discutait avec entrain avec les camarades autour de lui et qu'il profitait de ce moment de détente qu'était le repas, George avait vu arriver la jeune Hestia. Il faut dire qu'il surveillait tellement son arrivée qu'il n'avait pas pu la louper, ni manquer son intention de l'éviter au maximum. Au point d'aller manger à la Table des Serpentard, la plus éloignée de la leur. Heureusement qu'il n'existait plus autant de tensions entre les maisons qu'il y a 40 ans... La pauvre aurait passé un repas des plus compliqué. Aujourd'hui tout était apaisé et au pire, les autres l'auraient ignorée. Mais ce n'était pas son problème et alors que le repas se terminait, il s'était levé, indiquant à ses amis qu'il les rejoindrait plus tard. La Grande Salle se vidait de l'ensemble de ses occupants - un bon trois quart des élèves, toutes maison confondues, étaient déjà retournés dans les salles communes et plusieurs professeurs dans leurs bureaux - et il voulait en finir au plus vite. Il espérait que la jeune fille serait coopérative et efficace. Histoire que tous les deux vaquent ensuite à ses occupations plus sympathiques. Alors il se posta au grandes portes, du côté de la Table de Serpentard et attendit qu'elle arrive jusqu'à lui. Il ne pourrait pas la manquer là non plus. Au plus grand désespoir de la première année, il pouvait le parier.

Quand elle fut à ses côté et la salle à manger vide de tout autre humains plusieurs minutes plus tard, il l'invita poliment à la suivre - pas la peine de rendre la tâche plus désagréable encore et une fois à l'extrémité de la Table il s'adressa à elle:

- "Je sais que tu es loin d'être ravie, et crois-moi, je préférerais profiter moi aussi de ma soirée. Alors je te propose que tu fasses ça vite et bien. Les tables, les bancs, en dessous. Tu vérifies partout." A peine sa phrase terminée qu'un elfe apparu avec un récipient d'eau chaude et un torchon. Il était passé prévenir en cuisine dans l'après-midi. Les elfes avaient acquiescer mais il était certain qu'ils avaient envoyé l'un d'entre eux demander confirmation au professeur Briggs. C'était ce qu'ils faisaient tout le temps.

- "Merci," lui dit George. "Ne t'en fais pas pour l'eau et le chiffon, un elfe viendra te donner autre chose si besoin." De toute façon, ils n'étaient pas loin puisqu'ils s'occupaient des autres tables. Il se tourna à nouveau vers la brune:

- "Je sais que la tâche n'est pas agréable, mais plus vite et mieux tu le fais, plus vite tu es débarrassée." Et avec un père tenancier d'une brasserie.

Hestia, après avoir adressé un dernier salut à Lexie et achevé son précieux moelleux au chocolat, se dirigea vers la sortie de la Grande Salle.. Et la bonne humeur qu'elle avait accumulée lors de ce repas s'évapora aussitôt : son préfet l'attendait. Il était décidément toujours là pour gâcher l'ambiance ! Sa mine se renfrogna immédiatement tandis que le blondinet l'emmenait vers la Table de Gryffondor.. Beurk ! Cette couleur la répugnait au plus au point, à présent ! Elle soupira longuement lorsqu'il recommença ses sermons interminables :

- Je sais que tu es loin d'être...

"Oh, tiens ! Ça donnerait quoi avec une voix de mémé ?". La jeune Gryffondor déchue leva lentement les yeux vers le visage de son préfet en l'imaginant avec une voix éraillée.. Ce qui fut plus qu'amusant dans un corps si jeune ! Elle ne prêtait plus attention aux paroles de celui-ci, trop occupée à essayer de ne pas exploser de rire.. Lorsqu'un elfe apparut avec un seau et un torchon. "Il sort d'où, lui ?!".

Après avoir remercié l'elfe, l'adolescent se relança dans un discours interminable.. La jeune fille se contenta d'un "Ouais" pas très convaincant avant de poser lourdement le seau sur le banc et de se saisir du chiffon.. Et de se demander comment faisait Maman. Quand elle y repensait, Maman agitait sa baguette et c'était fini ! Elle ne connaissait simplement pas la formule afin de laver une table aussi imposante.. Et n'en avait pas la probablement la puissance. "Bah fais comme les moldus et arrête de râler !". Mais comme les moldus, ce serait affreusement long !

- Je connais pas le sort adéquat..

Peut-être arriverait-elle à esquiver ainsi de longs jours de récurage ? Et y gagnerait un sort pratique !