O.C R.W O.C R.W O.C

Orphéa repris doucement conscience quand le garçon la releva et la secoua gentiment. Elle commence à pleurer, et il décida de lui donner un mouchoir dans lequel elle se moucha bruyamment. Quand il lui demanda si elle allait bien, ses larmes se mirent à couler de plus belle. Non ça n’allait pas. Elle ne savait pas ce qu’allait entrainer la chute du gouvernement, mais elle savait que cela allait mal se passer. Et si le Conseil de Sorcier qui était désormais au pouvoir s’en prenait aux moldus ? Pénélope et David étaient censés se marier cet été ! Et son oncle Basil ! Et comment réagiraient ses grands-parents ? Est-ce qu’ils supporteraient ce nouveau gouvernement au risque de faire voler en éclats les fragiles relations qu’ils entretenaient avec leurs enfants ? Les questions se bousculaient dans sa tête. Ses jambes tremblaient. Et elle avait toujours le ventre qui criait famine.

« Ça va, se contenta d’elle de répondre. J’ai juste faim »

Le garçon lui proposa alors de s’appuyer sur son épaule, ce qu’elle fit en continuant de pleurer. Elle n’écoutait plus ce que disaient les adultes. Tout ce qu’elle saisissait c’était des mots par-ci, par-là, mais sorties du contexte ils n’avaient aucun sens aux yeux de la jeune fille.
Elle continua à penser à sa famille. Si ce qu’elle soupçonnait était exact, est-ce que ses cousines étaient en danger ? Avec un père moldu elles seraient peut-être victimes de discrimination... voire pire. Puis elle pensa à Ethan. Lui aussi avait une mère moldu. Elle voulut le regarder pour voir comment il réagissait à tout ça, mais elle était incapable de bouger. L’épaule du Serpentard sur lequel elle s’appuyait était bien trop confortable et réconfortante. Pour l’instant ce qui comptait c’était que le Poufsouffle soit en sécurité dans la grande salle.

Alice écoutait chaque mot prononcé, en quête d'une information qui lui en dirait plus l'état dans lequel pourrait se trouver son père. Il n'avait certainement rien, mais elle voulait en être certaine.
Les minutes s'écoulaient, longues comme un jour sans fin. A chaque parole, Alice craignait l'annonce d'une nouvelle catastrophe. A chaque arrivant, la fillette priait silencieusement que ça ne soit pas une méchante personne. L'idée que quelqu'un pouvait arriver de n'importe où, n'importe quand, inquiétait Alice. Elle ne se sentait plus en sécurité au sein de Poudlard, tout le monde semblait pouvoir apparaître. Les directeurs, le ministre Bulgare et ses acolytes, l'elfe de maison et la blonde... Sans parler de la vouivre noire et sa multitude de sorciers. Il s'agissait bien sûr d'allié... ou peut-être pas, finalement. Rien ne lui prouvait que chacun était sincère.

Lorsqu'un élève s'extirpa des bancs pour rejoindre les directeurs et directrices, puis une autre, Alice ne s'en préoccupa pas outre mesure. Ils ne lui apprendraient rien sur son père. Rien.
Meven, lui, semblait fort intéressé par ce qui se passait. Surtout, il semblait intéressé par la Gryffondor qui parlait avec la directrice. Ce qu'elle disait devait être très pertinent, sinon rien n'expliquerait le regard que lui jetais Meven
Mais Alice s'en fichait de leur arbre. Alice se moquait de ces histoires. Alice voulait du concret, elle voulait des réponses concernant ce qui se passait maintenant ! La colère la gagnait petit à petit. Pourquoi perdaient-ils du temps à parler ? Il fallait faire quelque chose ! Eux, tous, ils étaient censé être fort ! Ils devaient les aider !

Alice fut arrachée à ses pensées par la voix de la directrice, qu'elle devinait dirigée vers eux. La femme s'adressait bel et bien aux élèves.
Elle leur demandait de protéger leur école. Soudain, Alice se sentait d'une inutilité déconcertante : elle ne connaissait aucun sort de protection.
C'est Meven qui releva la fillette, trop perturbée par cette avalanche d'information. La foule d'élève se mettait à marcher.

« - Où allons nous ? demanda Alice en observant la salle qui se vidait.
- Nous allons protéger notre école.
- Je ne connais pas de sortilège de protection...
- Alors quoi ? Tu veux retourner en salle commune ?
- Non.

Alice ne serait pas de ceux qui se cachent lorsque tout s’effondre... Il fallait être fort. Digne. Il fallait être comme son père.
Les deux Serpentard marchaient d'un même pas au milieu des autres élèves, décidés à faire leur possible pour participer à l'effort de guerre. Meven serait bien plus utile qu'Alice, c'était certain... et cette réalité ne plaisait pas à la fillette. Elle aussi voulait se battre. Elle aussi voulait être utile.
Le soleil de la matinée aveugla bien vite Alice. Elle l'avait oublié, comme si elle avait été plongée dans les ténèbres des jours durant. Où allaient-ils ? Dans le parc, c'était certain. Ce serait donc là que tout allait se passer. Les années supérieures allaient jeter des sorts et Alice allait regarder sans pouvoir rien faire. C'était injuste, elle aussi voulait aider.
Meven extirpa sa baguette de sa poche et la leva aux ciels, imitant alors d'autres élèves. Alice, sa propre baguette en main, ne savait que faire. Et puis, la voix d'un vieillard s'éleva non loin d'elle.

- C'est le directeur de Jadugara, dit Meven en direction de la voix. Il rassemble les plus jeunes. Vas y. Vas aider.

En temps normal, Alice aurait certainement rétorqué à Meven qu'il n'était pas en mesure de lui donner des ordres. Et pourtant, Alice obéit. En effet, c'était bien le vieil homme, entouré d'autres élèves que la fillette reconnaissait. Tous des première, deuxième, troisième année.
Alice écouta soigneusement les mots de l'homme, ses grands yeux braqués sur son bâton de sorcier. Il fallait jeter un sort dessus. Il fallait tous qu'ils le fassent pour faire pousser les deux graines précédemment plantées. Alice n'hésita pas un seul instant, et jeta un Lashlabask sur le bâton. Elle n'étaient pas la seule, bien sûr, le bâton encaissait une multitude de sort venu de chaque baguette. Et il résistait.

Tout autour d'Alice, les sorciers faisaient leur possible pour protéger Poudlard. La jeune sorcière ressentait tant de magie qu'elle semblait pouvoir l'attraper à pleine main.
Soudain, les graines plantées par le directeur de Jadugara jaillirent du sol sous la forme de deux arbres entrelacés. Alice dû se tordre le cou pour suivre leur chemin vers le ciel. C'était une belle magie, belle et imposante. Le souffle d'Alice était coupée.

Une main vint se poser sur l'épaule de la fillette, celle de Meven. Lui aussi observait l'arbre, sa baguette toujours à la main.

- Nous sommes en sécurité, annonça le garçon. Personne ne pourra nous attaquer tant que nous serons ici. J'en suis certain. »

L'assurance du garçon était réelle, et Alice y croyait. Si seulement son père avait pu bénéficier d'une telle protection, jamais Alice ne se serait inquiétée pour lui. Jamais.

Jeffrey se perdait quelque peu dans ces histoires d'adultes même si le nom de Stoyanov parlait bien au jeune Poufsouffle. Il était étonné de voir la directrice de Poudlard agir comme elle le faisait, ne la trouvant pas spécialement rassurante, sans trop savoir dire pourquoi. Outre cela Jeffrey fut surtout choqué d'apprendre l'existence d'une Académie des Arts Obscurs. Se pouvait il que des enfants aussi jeunes que lui versent déjà dans la magie noire ? Étaient ils enrôlés de force ou bien les parents faisaient ils ce choix volontairement pour leurs enfants ? Le jeune anglais était perturbé par cette nouvelle prenant conscience, au fur et à mesure de la discussion entre les directeurs d'écoles de magie, du fait que les forces du Mal n'étaient pas que de l'histoire ancienne ou une vague menace qui ne concernait que les grands sorciers de ce monde. Non, cette menace semblait frapper aux portes mêmes de Poudlard, ce qui inquiétait le sorcier de douze ans.

Après tout que pouvait il bien faire face à ça ? Quand il entendit Elina parler de sa captivité à l'Académie des Arts Obscurs Jeffrey sentit un frisson le parcourir à nouveau. Si Elina, gagnante du Tournoi des Trois Sorciers et désormais professeur, un des modèles à suivre pour Jeffrey, avait été capturée nul n'était vraiment à l'abris. Le jeune Poufsouffle chercha Esmée du regard, les deux enfants ayant débattu de son cas quelques semaines auparavant, mais il ne la trouva pas dans la foule d'élèves. Il continua de suivre la discussion, la trouvant à la fois captivante et toujours plus inquiétante. L'arrivée de Pez fut bien plus rassurante que celle préalable de Stanislav Stoyanov. Au moins S^te Mangouste résistait. Alors que la conversation se poursuivait, Jeffrey se sentait toujours aussi inutile, insignifiant. Que pouvait il bien faire pour aider ? Rien du tout semblait-il, à moins que...

Miss Loewy finit par s'adresser à l'ensemble de ses élèves, offrant l'opportunité inespérée d'agir. Comment ? Il ne le savait pas encore mais il ne resterait pas sans rien faire, quand bien même son aide serait une goutte dans un océan de magie. Il n'était pas aventureux comme un Gryffondor, n'était même pas sûr d'avoir du courage mais il était un Poufsouffle. Il était loyal envers cette école, qui constituait plus que jamais son foyer depuis son éloignement avec son père, mais aussi envers ses amis, sa petite amie. Jeffrey ne voulait laisser tomber personne, hors de question de rentrer dans la Salle Commune comme si rien ne s'était passé, comme si tout ça ne comptait pas.

Hésitant, le jeune anglais emboîta le pas du cortège et se dirigea dans le parc, dont l'air frais réveillait les sens du garçon. Alors que les défenses s'organisent Jeffrey suivit les plus jeunes élèves et se rassembla avec eux autour du vieil homme au turban, écoutant ses explications sur son bâton. Un temps circonspect le jeune Poufsouffle observa quelques camarades agir en premier et fut rassuré de voir que le bâton encaissait sans problème chaque sortilège qui le frappait. Le Poufsouffle réfléchit au meilleur sort à utiliser : Lashlabask, Locomotor Mortis, Incendio ? Finalement le garçon s'approcha et prononça « Immobulus ! » avant de rentrer dans le rang.

Jeffrey regarda ensuite les différents dispositifs défensifs se mettre en place, impressionné par un tel déploiement de magie. A présent Poudlard était une île, protégée d'un dôme magique. Mais ce qui impressionna le plus le jeune anglais fut les deux gigantesques arbres entrelacés qui poussèrent à une vitesse folle pour ne former qu'un et au sommet duquel une étrange créature se nicha. Jeffrey se tourna vers ses camarades en quête de têtes connues, notamment Maddie. Il voulait se persuader que tout irait mieux maintenant.

— RÉSOLUTION IV à FIN
TRANSITION

La Grande Salle, bondée, n'avait jamais été plus effrayante. Alors qu'elle ne représentait pas grand chose pour Adaline, jusque là, elle prenait des allures sordides. Et le ventre d'Adaline était comme essoré, passé dans une machine à laver moldue, tordu, meurtri. Elle avait mal, vraiment mal. C'était l'angoisse. Et ça la prenait, comme ça ne l'avait jamais prise.

Et bientôt, alors qu'elle jetait encore des coups d’œils plus ou moins inquiets dans la foule d'élèves, elle ne fixait plus que les adultes. Beaucoup, presque tous, lui était inconnus. Et ça l'inquiétait. Est-ce que les autres élèves les connaissaient ? Était-elle la seule à se sentir complètement larguée. Énervée. Elle ne comprenait pas, et elle n'avait pas envie d'être la seule à ne pas comprendre. Et, comme elle le faisait souvent, elle coupa tout contact. Elle décida, pour elle, qu'il était mieux de ne rien savoir de ce que savait les autres. Ainsi, elle ne pourrait se sentir énervée. Mais elle l'était, vraiment.

Alors qu'elle fixait, sans presque jamais ciller, seulement les adultes, elle saisit des morceaux de conversation. Des choses, des choses à propos de l'école. Elle écouta, et saisit ce qu'elle put. Arseni. L'attaque de Beauxbâtons. 2039. Stanislas Stoyanov. Noirfangueurs. Elle ne bougea plus d'un pouce. Elle ne secoua pas la tête, comme elle le faisait souvent, presque excessivement, d'habitude. Elle n'ouvrit pas la bouche.

Ensuite, ce fut flou. Les yeux d'Adaline se voilèrent. De l'eau envahit leur orbite et cette même eau coulait bientôt sur ses joues. Alors que son ventre se desserrait, ses yeux se vidaient de l'eau salée qui les brûlaient. L'Académie des Arts Obscurs. Elle écouta, en silence, comme les autres, sans bouger, comme les autres.

Puis... Sans qu'Adaline ne comprenne pourquoi ou comment, une fumée noire se diffusa autour des professeurs, et des autres adultes, professeurs d'autres écoles. Un homme. Stanilas Stoyanov. Même si elle ne saisissait pas bien les nuances et les complexités qui entouraient cet homme, son aura la percuta. Il percuta probablement toute âme qui vive à des kilomètres. Et le cœur d'Adaline se serra, alors que ses yeux redevenaient tout juste secs. Elle n'eut même pas le temps de se sentir honteuse pour ça, d'ailleurs, elle ne jeta plus un seul coup d’œil autour d'elle.

Le Ministère a été renversé. Ce retint l'attention d'Adaline. Le chaos. C'est ce que cela lui évoquât, immédiatement. Elle avait déjà lu des livres dans lesquels les héros étaient en situation de crise, dans lesquels ils expérimentaient le chaos. Est-ce que c'était ça, le chaos ? Elle ferma les yeux, un instant, les deux pointes de ses deux pieds sur le sol et ses fesses au plus loin du banc qu'il était possible de s'asseoir.

Adaline et son esprit omettaient beaucoup de détails. Elle prenait c'est qu'elle entendait et ce qu'elle comprenait.

Et elle avait bien compris, que le Ministère avait été renversé. Même si elle n'était pas sûre de ce que ça pouvait entraîner. Qui comprenait vraiment comment tout ça fonctionnait ?

Lorsque des élèves se levèrent et évoquèrent un arbre, c'est à ce moment là et seulement là, qu'elle leva les yeux vers ses camarades. Elle regardait les élèves de son école s'avancer. Elle les écoutait, aussi. Une immense salle avec un arbre. Est-ce que ça existait ? Adaline, si son cœur et son estomac n'avaient pas été si serrés, aurait probablement été en rage : ces élèves avaient découvert un arbre, un vrai arbre, qui poussait sous l'école. Enfin, il devait déjà avoir fini de pousser. Quelles aventures ils avaient du vivre.

Et puis, finalement, elle se perdit en pensées. Avant de se perdre dans l'immensité d'un rien. Elle ne pensait plus, et ses yeux divaguaient, et son esprit était ailleurs.

Jusqu'à ce que tous les élèves, tous les professeurs et autres adultes, se lèvent et se dirigent dehors. Elle, comme les autres, sortit et elle se fondit dans la masse bientôt difforme d'élèves prêt à défendre leur école. Adaline était.... elle ne le savait pas.

Adaline n'était pas capable.

Ainsi, bouche-bée, elle regarda la magie opérer, et les changements se faire. Et bientôt, alors qu'un dôme, issu de filets doré sortit des baguettes des professeurs, invisible se plantait sur l'école, et que Naata Robinson, directrice d'une certaine école, Australie, déchaînait les eaux, Poudlard était une île. Adaline, plantée là, derrière les élèves plus grands et au milieu d'une foule de, probablement, première années, expérimentait des soulèvements. Son cœur se soulevait sous le coup de nombreuses émotions, sentiments, ressentiments.

Colère. Tristesse. Changement. Admiration. Honte. Frustration.

La suite des discussions qui se déroulent dans la grande salle te laisse dans un état presque léthargique. Tu écoutes d'une oreille qui se veut attentive, mais ton esprit est obnubilé par tout autre chose. Tes parents sont à Sainte Mangouste … en première ligne au vu de leurs postes. Tu ne peux t'empêcher de trembler, tes bras se resserrant machinalement autour de ton buste pour essayer de te réconforter alors qu'un sanglot et des larmes presque imperceptibles s'échappent de tes yeux.

Heureusement, le retour de l'elfe est d'un réconfort inattendu. Tout va bien, tout est sous contrôle … Tu baisses la tête et tu observes tes genoux tout en te murmurant :

"Tout va bien ! Ça va aller !"

Une façon pour toi de te donner du courage. Oui, du courage, car c'est bien ce qu'il te faudrait pour parvenir au bout de cette journée et à tout le monde, de cette période.

Etre rassuré sur l'état de tes parents, eut au moins le loisir de te permettre d'écouter avec beaucoup plus d'attention la discussion qui se déroulait à présent dans la grande salle. D'y être attentive, mais pas forcément de tout comprendre. C'était complexe, mais la situation semblait grave. Suffisamment grave, pour que la directrice paraisse inquiète. Tu te demandais si tu étais vraiment en sécurité, à Poudlard à présent ?

Quelque chose te fit douter légèrement, mais pas suffisamment longtemps, ce qui te permis de reprendre le dessus. La discussion avançait dans un silence lourd et pesant. La grande salle était immense et pleine d'élèves, de professeurs et d'étranger et pourtant elle n'avait jamais été silencieuse qu'à présent. Le moment semblait grave.

Finalement, la directrice vous proposa de participer aux défenses de l'école. Sur le moment, cela te sembla ridicule. Toi ? En deuxième année, avec ton niveau, participer aux défenses de l'école ? Cela semblait une vaste blague et pourtant … L'un des directeurs d'école vous proposa de participer avec votre niveau grâce à son étrange bâton magique.

Serrée contre tes camarades, tu n'oses pas vraiment réagir au début, puis finalement, en voyant que d'autres, beaucoup plus téméraire que toi, se lancent, tu fais de même. Tu pointes ta baguette magique vers le vieux sorcier et plus précisément, vers son bâton magique :

"Incendio !"

C'est le premier sort qui t'es revenu à l'esprit. Le sort que tu maîtrises le mieux également donc celui que tu réalisais le plus facilement possible.

C'est suite à cela que la magie se produit vraiment et tu observes, presque émerveillée tout ce qui se passe autour de toi. Et finalement … C'est fini … La vie reprend son cour, mais dans un climat tout à fait différent …

Lucy se demande ce qu'elle fiche là. C'est une annonce solennelle qui va être faite, pour avoir réuni tous les élèves de Poudlard… Et qui sont toutes ces personnes qui accompagnent les professeurs de Poudlard ? Elle reconnaît bien les Chinois qui sont venus l'an dernier, mais personne d'autre.

Puis, Kristen Loewy prononce ces mots : "Poudlard a été attaqué." Immédiatement, Lucy sent un frisson qui parcourt son échine. Poudlard. Le lieu le plus sûr du monde à ses yeux. Si Poudlard est attaqué, et qu'elle s'en sort vivante - ce qui n'est déjà pas sûr - elle devra retourner dans le monde des Moldus. Et retrouver Joy. La Poufsouffle a encore plus peur qu'auparavant.

*C'est un cauchemar* Les horreurs s'enchaînent, les unes après les autres. Le Chemin de Traverse. Le Ministère de la Magie… Sainte-Mangouste... Lucy essaye de se pincer. Elle doit absolument se réveiller. Poudlard a été attaqué, l'année dernière, certes, mais ce n'était pas aussi critique. Tout le monde de la magie est en danger. Et pour avoir beaucoup lu, la rouquine sait très bien que, quand le monde de la magie est en danger, ce sont toujours les Nés-Moldus qui morflent en premier. Des larmes commencent à couler le long de ses joues. Elle doit se réveiller.

Elle veut parler à sa voisine, mais elle n'y arrive pas. Les interventions s'enchaînent, le cœur de la Poufsouffle bat tellement fort qu'elle est incapable de compter les battements. Pour se calmer, elle commence à se balancer discrètement, et cherche quelque chose à tripoter, mais elle n'a rien d'autre dans sa poche que sa baguette. Alors, elle continue à se balancer.

Des gens apparaissent, le nombre de personnes dans cette salle grandit exponentiellement. Elle ne comprend plus grand chose à ce qui se dit. Son cœur bat toujours aussi vite. Lucy est terrorisée. Il y a un chapeau qui parle, des humains qui parlent de dresser des barrières autour de Poudlard, et puis Miss Montmort qui parle d'une académie qui forme à la magie interdite, la magie noire. Et puis… Le cerveau de la rouquine implose : trop d'informations en même temps. Elle a besoin de crier, de hurler, de courir, mais elle est bloquée dans cette salle. Elle serre la main sur sa baguette, elle sent sa magie couler dans ses veines. Mais ce n'est pas le moment pour l'utiliser. Elle ne doit pas déconcentrer les sorciers adultes qui essayent de protéger son école.

Puis, la directrice demande aux élèves de protéger leur école, et immédiatement, les Chinois se lancent vers l'extérieur. Tous les suivent. Les mouvements de Lucy sont mécaniques. Elle a du mal à marcher correctement, et elle a l'impression que son cerveau s'est éteint.
Elle suit les personnes qu'elle connaît, de près ou de loin, voit les élèves des années supérieures lancer des sorts qui forment un dôme doré au dessus du château, et elle se demande ce qu'elle pourra bien faire. La rouquine écoute Jeffrey lancer son sortilège, suivi par Cassandre, et une autre fille de Poufsouffle dont elle ne connait pas le nom.

Lucy imite. Elle s'approche du bâton de magie, prend sa baguette, et visualise le premier sort qui lui passe par la tête. Elle rassemble tout ce qui lui reste d'énergie pour lancer le plus énergiquement la formule

- Diffindo !

La Poufsouffle a juste le temps de voir partir son sortilège, puis elle se retourne et cherche ses amis dans la foule. Comme un message dans une bouteille à la mer, elle chuchote, sans destinataire particulier :

- Est-ce que ça ira mieux après ça ?

Comme tous les autres Christopher se rendait dans la Grande Salle. Deux mois étaient passés depuis l'arrivée Dai Hong Dao et le flou régnait sur ses activités à Poudlard. Les élèves avaient repris le rythme normal de leur scolarité sans s'en soucier. Le blond comme tous ses camarades aiglons était même dans l'euphorie du match de la veille, sur une nuage dont il ne semblait ne plus pouvoir descendre. Mais dans les couloirs, sur le chemin de la grande salle, le nom de Dai Hong Dao résonnait à nouveau et le Quidditch paraissait bien loin. En entrant dans la salle Christopher constata sa configuration particulière, il observe l'assemblée de sorciers présents, que de visages qu'il avait aperçûs sur ses cartes de chocogrenouilles. Des directeurs et directrices d'écoles étrangères. *Qu'est-ce qu'ils font ici?*. Il vit aussi les deux personnes ligotées, ce n'était pas pour nous annoncer un grand tournoi international que les élèves étaient réunis. C'était beaucoup plus sombre...

"- Poudlard a été attaquée."

Les mots de Miss Loewy firent trembler l'ensemble des élèves, ce n'était pas une première mais cela faisait toujours son effet. Cette fois l'auteur de l'attaque a été rapidement appréhendé, c'était un soulagement. Mais la présence de toute cette assemblée signifiait que le pire n'était pas encore arrivé. La suite de ces propos le confirma, les protections étaient apparemment détruites et des personnes s'étaient enfuis... Christopher écoutait attentivement, il ne tremblait pas comme beaucoup d'autres, il était surpris mais n'avait pas peur, tous ces sorciers réunis avaient pour effet de le rassurer.

Mais quand Scorpius prit la parole tout changea. Poudlard n'était pas le seul lieu attaqué... *Le Ministère?* Christopher chercha Alice dans la foule d'élèves. Il imaginait très bien l'effet de ces mots pour la jeune fille. Son père y travaillait, il était plus que capable de se défendre, il voulait la trouver pour la rassurer. Mais Scorpius continuait, *Les boutiques? Le Chemin de Traverse aussi?* Le blond prit conscience de l'ampleur de tout ça, une attaque du monde sorcier britannique dans son ensemble... Mais qui pouvait mettre ça en place? C'est alors que celui qui était identifié comme Scorpius Malefoy changea d’apparence, ce n'était pas du polynectar, c'était une métamorphose, un métamorphomage! C'était la première fois que l'aiglon en voyait un, il comprenait le danger que ces sorciers au don si impressionnant pouvaient représenter.

Les chuchotements s’amplifiaient dans les rangs des élèves tous étaient sous le choc. Attentif Christopher écoutait les échanges, L'Académie des Arts Obscurs... Un nom qui n’annonçait rien de bon. *Une école de magie noire?* La magie noire était étudiée dans certains établissements mais aucuns n'y étaient dédiés spécifiquement. *Est-ce que ce nom voulait bien dire ça?* Visiblement les élèves n'étaient pas les seuls à ignorer l'existence d'un tel lieu. *Miss Montmort a été captive là-bas?! C'était ça son absence?*

Soudain un nuage noir se créa à partir d'un médaillon d'où sortit plusieurs sorciers, Christopher comprit que celui qui venait de prendre la parole devait être Stanislav Stoyanov. L'atmosphère déjà particulière se tendit encore plus, mais l'échange qui suivit fût intérrompu par des nouvelles du Minisère puis de Ste Mangouste. Si pour le dernier lieu ça avait l'air d'aller, l'inquiétude s'éleva suite à la dépêche reçue en provenance du Ministère. Il était tombé, le Grand-Bretagne quittait la confédération internationale. Ca annonçait des heures sombres... D'autant que Miss Loewy annonçait une possible nouvelle attaque à venir sur Poudlard. Par instinct Christopher avait mis main sur sa baguette. Devrait-il se battre? Ce n'était pas juste de Poudlard dont il était question, c'était bien plus important.

Alors que les raisons de l'attaque semblaient trouver leur sources, l'assemblée de sorciers échangeaient sur les protections à mettre en place, magie blanche mêlée à la magie noire. *Vraiment la magie noire pour protéger Poudlard?* Mais à l'appel de sa directrice Christopher comme tous les autres élèves ne réfléchit à rien d'autre qu'à œuvrer pour protéger l'école. Il suivit le cortège jusque dans le parc. Cette coalition de sorciers avait l'effet de lui donner confiance. Si ils échouaient tous autant qu'ils étaient, difficile de croire que d'autres pouvaient y arriver.

Comme tous les plus jeunes sorciers le blond suivit Gajandra Ekachakra qui expliqua alors ce qu'il attendait d'eux. Lancer des sorts sur son bâton, il voulait accumuler les pouvoirs de tous pour être plus fort. Quand un premier élève osa le faire, les autres suivirent et une multitude de sorts venant de partout prirent pour cible le bâton. Christopher se joint aux autres, "Lashlabask!". Il observa impressionné ce qui se passait tout autour, un dôme, les eaux qui entouraient le château. Poudlard s'isolait, les deux arbres accueillaient une sombre créature. Le château était protégé. *Et maintenant? Il faut que je contacte mes parents, j’espère que tout va bien pour eux.*

    Elle était assise parmi tant d’autres dans la Grande Salle, sur des bancs de bois, à attendre des explications sur ce qui se passait. Eileen, comme tant de ses camarades, se demandait ce qu’elle faisait là, pourquoi tous les élèves de Poudlard s’était fait réunir dans la Grande Salle. Bien sûr, elle se doutait que ça avait un rapport avec les évènements qui s’étaient produit récemment ; en commençant par, il y a environ deux mois ici même, l’arrivée de Dai Hong Dao, puis les rumeurs qui se faufilaient dans tous les recoins du château et qui étaient parvenues à ses oreilles.

    Puis le silence complet, toutes les têtes de l’assemblée d’élèves ainsi que celles des professeurs et des directeurs et directrices des autres magiques se tournèrent vers Miss Loewy. Eileen était jusque-là restée silencieuse, inquiète de ce que leur directrice allait leur annoncer car elle se doutait que ce rassemblement n’avait pas été créé pour répandre des bonnes nouvelles. Et même si elle se doutait de mauvaise nouvelle, les mots de Miss Loewy vinrent sceller l’inquiétude qui régnait en elle. Poudlard avait donc été attaqué, mais par qui et pourquoi ? Elle eut rapidement la réponse à l’une de ses questions. L’homme responsable lâcha d’ailleurs un sinistre rire qui glaça le sang de la jeune fille. Le... ministère de la Magie était tombé ? Mais comment était-ce possible ? Eileen remercia elle ne savait qui un instant d’être Irlandaise, de savoir que pour l’instant le ministère de la Magie Irlandaise où travaillait Tommy n’avait apparemment pas été touché. Mais elle compatissait avec tous ceux autour d’elle qui avait des proches qui travaillait dans les lieux qui avait été visés.

    Comment... Sainte Mangouste aussi ? Et le chemin de traverse ? Mais que se passait-il ? C’était qui les Ramdani ? Trop de questions s’enchaînaient dans son cerveau et trop de paroles fusaient des bouches des directeurs et directrices, mais Eileen tenta tant bien que mal de suivre tout ce qu’il se passait, tentant de comprendre du mieux qu’elle le pouvait ce qui se déroulaient et ce que cela voulait dire pour elle, sa famille et ses camarades et amis.

    Plusieurs informations résonnèrent plus longtemps dans son esprit que d’autre : le nom d’Arseni Stoyanov qui lui disait quelque chose. Ah oui, le Ministre qui avait perdu la vie dans un attentat au Ministère, elle se rappelait que son grand frère lui en avait parlé ; l’Académie des Arts Obscurs. Des arts obscurs... La magie noire ? Eileen fronça les sourcils, perturbée par cette annonce, comment pourrait-il se défendre si les élèves de cette école venaient à les attaquer ?

    Tout d’un coup, une fumée noire se répondit dans la salle, l’Irlandaise se recroquevilla quelque peu sur elle-même, ne sachant pas ce qui allait sortir de cette fumée. Elle fut surprise lorsqu’elle aperçut trois hommes, dont l'un était Stanislav Stoyanov, le demi-frère du défunt ancien ministre, et deux femmes, dont l’une d’elle portait un chapeau très étrange et que l’on pouvait reconnaître seulement à sa voix féminine qu’elle était une femme. Puis encore des paroles qu’Eileen avait du mal à suivre. Heureusement, l’arrivée de Pez, un elfe de maison qui avait été envoyé à Sainte Mangouste par Miss Loewy la rassura quelque peu ; Sainte Mangouste n’était pas tombée, tant mieux.

    Eileen suivit avec attention la discussion que la directrice avait avec deux élèves en année supérieure à la sienne ; un Poufsouffle qu’elle avait du peut-être croiser quelques fois dans la salle commune et leur préfète-en-chef, Nora Starks à propos d’un arbre qui serait caché sous Poudlard et qui était doté de grands pouvoirs à ce qu’elle avait compris.

    Miss Loewy se tourna quelques instants après vers l’assemblée d’élèves dont elle faisait partie, et elle fut grandement surprise lorsqu’elle leur demanda leur aide à protéger Poudlard. Sa surprise se transforma rapidement en questionnement, elle n’était qu’en deuxième année et même si ces camarades plus âgés allaient sûrement être capables d’aider les adultes, comment allait-elle pouvoir aider à défendre l’endroit qu’elle considérait comme sa deuxième maison, l’endroit où elle avait formé tant de souvenir et fait tant de rencontre. En parlant de rencontre, elle regarda discrètement autour d’elle, parmi les élèves, voir si elle n’apercevait pas Erwan. Elle ressentait le besoin d’être près de lui à ce moment-là, pour se rassurer, se donner du courage en ces temps difficile. 

    Suivant le cortège dehors, elle resta avec les autres élèves de son âge qui suivaient le directeur de l’école indienne de magie qui leur raconta l’histoire de deux arbres, puis il sortit deux graines qu’il enfonça dans le sol du parc avant de ne leur demander de lancer un sort sur son bâton. Quel sort allait-elle choisir ? Elle resta immobile le temps d’un instant, se remémorant tous les sortilèges qu’elle avait étudié, puis, une fois décidée, elle leva sa baguette vers le bâton : "Orchideus".
 
    Puis le directeur planta son bâton dans la terre, au niveau des graines et Eileen observa avec émerveillement, mais toujours de l’inquiétude et de la peur en se rappelant pourquoi cela avait été nécessaire de faire ce qu’elle venait de faire, les deux arbres poussés majestueusement et au sommet duquel vint se percher une créature étrange, et Poudlard se transformer en île.

    Et maintenant, quoi ?

L'ensemble des élèves observait un silence quasi religieux, sans doute à cause de la quantité d'informations qui s'accumulait dans leurs oreilles. Ennis en avait du mal à faire le tri et saisir toute l'importance de chacune d'entre elles. Elle réussit néanmoins à relier ce que disait le professeur Montmort avec son absence du mois de novembre, mais sans comprendre cette histoire de lignée. Y-avait-il un rapport avec les Sang-Pur ou non, cela restait très flou. Et puis cette école que les directeurs semblaient craindre. Un peu plus et l'irlandaise aurait trouvé ça insensé tant ça lui semblait énorme.

Et puis était arrivé le Ministre de la Magie de Bulgarie qui s'intéresse à l'homme ligoté. Le métamorphomage qui n'en est pas vraiment un apparemment. Et la dimension politique se complexifie. Ennis fronce les sourcils. Plus ça vient, plus les tenants et les aboutissants lui paraissent flous. Il s'agit de chose dont elle a été tenue éloignée. Et les paroles prononcées par Dai Hong Dao lorsqu'elle l'a rencontrée avec Irene prennent tout leur sens. Elle a été protégée par les adultes. Pas comme les chinois qui ont pourtant son âge et montré une puissance et une maîtrise magique qu'elle ne sait même pas si elle pourra les égaler un jour. Son poing se serre et une larme unique de rage coule sur sa joue. Les adultes les prennaient-ils juste pour des gamins incapables?

La deuxième année s'efforce de suivre la discussion quand l'elfe revient de Sainte Mangouste qui résiste. La dernière de la fratrie O'Belt ne peut s'empêcher de se retourner vivement vers Domhall. Mais est-ce que Diarmuid y était? Était-il, là-bas, en sécurité? Ou encore chez lui? Ses questions silencieuse fuyaient par toutes ses pores et elle voyait dans les yeux de son frère qu'il n'avait pas les réponses. Un hibou s'imposerait. Plus tard. Là, la discussion s'orientait vers un arbre et la sécurité de leur école. Tout le buste d'Ennis se dirigea vers la table des professeurs alors que deux élèves plus âgés intervenaient. Un arbre serait là, sous leur pieds, prêt à défendre l'école pour peu qu'on le lui demande. Et c'est ce que ces deux élèves, et deux autres avaient fait lors de sa première rentrée. Elle n'avait pas vraiment compris ce qui s'était passé à l'époque, ni l'importance de ce que ça relevait. Là aussi ils avaient juste été gardé à l'abri sans recevoir plus d'informations. Mais là, enfin, elle en avait. Yggdrasil, elle connaissait, elle en avait parlé avec son père qui l'initiait aux runes. Forcément, si cet arbre en était une pousse il était puissant.

Et voilà qu'on leur proposait d'intervenir pour protéger l'école. Pour Ennis la question ne se posait même pas et elle ne saurait comment remercier ce sorcier indien de l'avoir évoqué. Elle était si focalisé sur cette idée que le reste de sa phrase ne la choqua même pas. Elle la repoussa dans un coin de sa tête, cela ressurgirait plus tard. En attendant, elle suit plutôt le mouvement qui se dirige vers l'extérieur tout en répondant au signe qui invite les plus jeune à suivre le directeur de l'école indienne alors que son frère lui, imite les professeurs après le signal de Miss Loewy. Sans plus réfléchir, elle s'exécute. Et, puisque n'importe quel sortilège semblera faire l'affaire, elle lance sans vraiment réfléchir un Laslabask tout en dirigeant toutes ses pensées vers ces arbres à faire pousser.

Ennis peut alors observer toutes les modifications engendrée, faisant de l'école une île avec ces deux grands arbres dans le parc et ce dôme qui vient de se former, lumineux avant de disparaître. Et puis cet... oiseau? créé par les bulgares...

- "Impressionant" lâche Ennis sans savoir si ses voisins de tout à l'heure son les mêmes qu'en cet instant.

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