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28 mai 2019, 20:05
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
Début février 2044
@Adaline Macbeth



T'as pas cours durant les premières heures de la matinée. T'aimes bien quand ça fait ça, tu peux te lever un peu plus tard. Oh, tu es quand même dans les premiers levés du dortoir, mais ça te laisse un peu plus de sommeil qu'habituellement. Tu commences toujours ta journée par un tour au lac. Tu y vas avec des restes des repas de la veille, pour les lancer au Calmar Géant. Il commence à avoir l'habitude que tu le nourrisses, il se montre à chaque fois maintenant. Bon, t'as pas encore établi de vrai contact, alors t'es loin de réussir ton super projet de dressage de Calamar pour attaquer ton frère, mais c'est en bonne voie. Dès qu'il fera un peu moins froid, tu pourras te baigner dans le lac pour t'approcher de ton nouvel ami. Le seul que tu aies dans cette école en fait. D'un autre côté, il est bien plus intéressant que tous les enfants de ton âge.

Ce matin n'a pas dérogé à la règle, et t'as même passé un peu plus de temps dehors qu'habituellement, histoire de te faire réveiller par l'air frais matinal et le vent d'hiver. Une fois de retour au château, tu es retourné chez les Serdaigle pour prendre ta douche, en vérifiant bien auparavant que ton gel douche ne sent pas l'urine et que ta serviette de bain n'est pas blindée de crottes de nez. Avec Blaze, tu te méfies, tu deviens même limite parano. Tu caches ta brosse à dents et la moitié de tes affaires, juste pour être sûr qu'il ne puisse pas y toucher et faire ses trucs de crasseux. Et s'il le fait quand même... Gare à lui.

Avec tout ça, t'arrives super tard pour le petit déjeuner. Mais ce n'est pas grave, au contraire, tu préfères amplement comme ça. Au moins, la majorité des élèves est déjà partie en cours, et les quelques uns qui restent encore ont bientôt terminé. T'es plus tranquille, il y a moins de bruit, bref, tout bénef pour toi. Tu t'assois à une extrémité de la table de ta maison tout en attrapant toute la nourriture que tu peux atteindre sans te lever. Avec ça, tu te retrouves avec un petit déjeuner des plus dépareillés, mais vraiment délicieux. Dans ton assiette, des tartines de confiture côtoient des tranches de bacon et des oeufs tandis que tu te sers une grande tasse de chocolat chaud avec un verre de jus de citrouille.

Il y a plein de gens qui n'aiment pas tout mélanger, toi, tu t'en fiches. C'est toujours aussi bon, mangé séparément ou ensemble, alors pas besoin de faire la fine bouche. Tu attaques ton petit déjeuner avec grand appétit, prenant tout de même le temps de bien mâcher ta nourriture, comme tes parents te l'ont appris. Il paraît que c'est important pour le corps, et que ça évite de laisser penser aux autres qu'on a pas d'argent pour se payer à manger et qu'on meurt de faim. Toi, tu t'en fiches un peu, tu le sais que ta famille a de l'argent, alors ce que pensent les autres, ça te passe au-dessus. Mais l'image est importante pour tes parents, alors tu obéis.

31 mai 2019, 12:43
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
Image

Matin. C'était un énième matin. Dans le même lit. Son lit qu'elle veillait d'ailleurs à garder propre, sur lequel elle seule s'asseyait. Elle veillait à garder son espace. Elle considérait que partager un lieu de vie aussi important que le dortoir avec des filles qu'elle... autant le dire, n'appréciait pas, était déjà suffisamment pesant. Sans parler de la salle de bain.

C'est d'ailleurs là qu'elle se trouvait, après une rafraîchissante douche. Elle était plantée, seule, devant un miroir. Elle avait veillé à se lever après les autres, presque toutes les autres, pour se donner du temps seule dans le dortoir. En général, il y avait quelques filles qui restaient, elles n'aimaient pas laisser leurs affaires sans surveillance, alors que quelqu'un rodait.

Mais Adaline ne rodait pas. Jamais.

Alors à chaque fois qu'elle n'était pas laissée seule malgré ses stratagèmes, elle fronçait les sourcils et se dépêchait de se vêtir pour sortir.

Mais, ce matin de février là, elle avait réussi à être toute seule. Ravie, elle avait prit une douche plus longue que de coutume et avait fait l'effort de se vêtir à la perfection. Elle arborait les vêtements qu'elle préférait mettre. Ils étaient noirs, et nuancés de rouge. C'était exactement comme ça qu'elle se sentait. Noire, mais nuancée. Elle avait donc enfilé des chaussettes hautes noires, mais brodées d'une bande rouge ornée du blason de Gryffondor. Puis sa jupe, une jupe qu'elle avait en plusieurs exemplaires, noire et brodée de la même bande rouge. Mais pas du même blason. Par contre, le pull qu'elle avait enfilé ensuite portait le blason de sa maison. Et il laissait apparaître une chemise blanche, très blanche, dont les boutons étaient tous, sans exception boutonnés. Pour finir, elle avait enfilé une paire de chaussures et était descendue, sans oublier d'emporter un livre.

Descendue jusqu'au petit déjeuner. Il était assez tard, pour un petit déjeuner. Tout le monde, les autres élèves, s'employaient à se lever tôt et à déjeuner aussi tôt. Mais Adaline n'aimait pas trop ça. Effectivement, elle aimait bien traîner. Elle ne saurait d'ailleurs pas décrire son naturel autrement que lent. Son esprit pouvait se montrer vif, mais tout le reste ? Très peu.

Elle avala, après s'être assise à une table partiellement vide, en voie d'être déserte, quelques morceaux de brioches sur lesquels étaient posés quelques œufs. Elle but un verre de jus de raisin, la couleur seule du jus de citrouille suffisait à la dégoûter de ce breuvage, avant de se concentrer et s'abandonner au livre qu'elle avait emmené, et négligemment posé sur ses genoux, sous la table.

La couleur des sentiments. C'était un livre difficile. Un livre que la grand-mère d'Adaline avait donné à cette dernière. C'était un, d'après ses dires, très vieux livre moldu. Elle le lui avait donné pour sa couverture colorée, et surtout pour le message qu'il véhiculait. Cependant, il n'était sûrement pas très accessible à Adaline. C'est pourquoi mamie Cassiopée avait donné cet ouvrage en mentionnant le caractère difficile des émotions, du langage et du monde auquel il appartenait, et dans lequel il faisait sens.

Elle lut les trois premières pages. Elle était absorbée par les lignes noires sur le papier blanc, vieilli. Adaline comprenait, lisait. Mais elle ne saisissait pas tout. Pas le contexte, pas les sentiments traduits. Alors qu'elle se torturait, hésitait à abandonner, s'employait à réfléchir... Elle leva les yeux et se rendit compte qu'elle était... seule.

Adaline, dont les cheveux, coupés au carré en septembre 2043, repoussaient et touchaient presque ses épaules et dont la frange n'était plus qu'une mèche un peu courte, qu'elle glissait derrière son oreille droite, se retourna. Une fois retournée, elle put se rendre compte. Se rendre compte qu'elle n'était pas seule. Elle eut un long soupir. Mais ne parvint pas à défaire son regard du dos du garçon assis à la table derrière sa propre table, à quelques mètres seulement. Elle pensa, si il se retournait, il serait face à elle. Elle fronça les sourcils.

Puis... L'image de la solitude. William. Elle inspira et...

« Salut, dit-elle alors qu'elle venait de faire passer ses deux jambes de l'autre côté, pour s'asseoir en face du dos du garçon qu'elle tentait d'interpeller. Tu... » commença-t-elle, avant de fermer la bouche.

Comprendre.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:33, modifié 5 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

04 juin 2019, 12:31
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
Qu'est ce que ça fait du bien de manger ! Tu te sens vachement mieux en engloutissant ce petit déjeuner des plus hétéroclites. C'est que, t'avais vachement faim, même si tu ne t'en rendais pas forcément compte. Enfin si, tu t'en rendais compte, mais tu ne pensais pas que c'était à ce point-là. Parce que tu te retrouves à te resservir en oeufs brouillés, pour ajouter quelques pommes de terre avec et saucer le tout avec un bon pain aux graines. A te voir dévorer ton repas ainsi, on pourrait presque te confondre avec un Poufsouffle. Heureusement qu'il n'y a plus personne dans la Grande Salle, tu n'aimerais pas être pris pour un blaireau. Les aigles, c'est quand même vachement plus classe.

Tandis que tu enfournes une énième tartine de confiture de fraises dans ta bouche pour la mâcher avec application, une voix se fait entendre derrière toi. Tu croyais vraiment qu'il ne restait plus que toi ici, la surprise te fait sursauter légèrement tandis que tu te tournes vers ladite voix. Sauf que le sursaut t'a fait avaler de travers, et tu te retrouves à tousser super fort en te tapant le torse, comme si ça pouvait aider à dégager les miettes restées coincées au mauvais endroit. Mais voilà, tu n'as pas franchement eu le temps de finir ta bouchée. Et tout ça finit simplement en grand instant postillonnage tandis que tu essaies de ne pas recracher l'entièreté de ce que tu as dans la bouche. Quelques miettes imbibées de salive ont sûrement atteint celle qui t'a dérangée, et tu finis par te retourner à nouveau pour lui tourner le dos.

Tu en profites alors pour tousser encore plus fort, t'en faisant mal à l'abdomen, et pour recracher ta bouchée dans une serviette, et tant pis pour le fait que ce soit dégoûtant de faire ça. T'as pas envie de mourir à cause d'une tartine à la confiture. T'es sensé devenir un héros qui sauve l'humanité et mourir couvert de gloire, pas en étant tout collant et avec de la confiture autour de la bouche. Enfin remis de tes émotions, tu tapes une dernière fois sur ton torse avant d'avaler d'une traite le reste de ton jus de citrouille, puis de t'essuyer la bouche. Encore tout rouge de t'être étouffé, tu te tournes à nouveau vers la fille qui t'a interpellé. Tu la dévisages un instant, des pieds à la tête et de la tête au pied. Tu ne la connais pas du tout. En plus, t'as pas super envie d'être gentil alors qu'elle vient de manquer de te faire mourir.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Déjà, elle a commencé une phrase qu'elle a pas fini tout à l'heure, et t'aimes pas ça. Les gens qui ne savent pas parler, t'as envie de les secouer pour que les phrases sortent plus vite, et que tu sois vite tranquille. Là, si tu dois attendre une demi heure après chaque mot, tu vas vite devenir très désagréable. Déjà que tu l'es au naturel...

11 juin 2019, 22:07
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
Le garçon qu'Adaline venait d'alpaguer s'était retourné. A ce moment là, Adaline eut le temps de se faire une idée de son visage. Elle avait capturé ses traits doux, ses cheveux en bataille et ses yeux verts. Le regard de ce dernier l'a d'abord transpercée, de toute sa largeur. Il provoqua un frisson à Adaline, avant de se détacher de cette dernière. Lorsqu'il se retourna, Adaline en profita pour souffler. Boulversée. Elle n'avait pas, et depuis longtemps, vu ce regard. Un regard froid. Un regard vide. Le visage de l'ennui. *William.* Adaline eut les secondes nécessaires, alors que le garçon toussait en arrière-plan, pour remettre ses idées en place. Effectivement, un coup de vent et tout ce à quoi elle avait pensé avant d'aborder la Solitude s'était envolé.

Seulement, lorsque le garçon s'est retourné de nouveau, *pour me dévisager*, pensa-t-elle, Les idées qu'elle venait tout juste de rassembler s'échappèrent de son esprit. Comme un souvenir pouvait s'échapper jusque dans une pensive. Elle secoua la tête. Il fallait qu'elle enchaîne vite. Elle sentait qu'elle devait enchaîner vite, le ton qu'il employait ne la poussait pas à la lenteur des instants de silence.

« Pourquoi t'es... tout seul ? »

Seul. Tout seul. La voix descendante d'Adaline, et son élocution plus lente que prévue, accentuèrent ce dernier mot. Seul. La solitude était quelque chose qu'Adaline vivait. Qu'Adaline aimait au fond d'elle-même et qu'elle intériorisait. Mais elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas à quoi c'était du. Certaines fois, la solitude était due au besoin de rester seul avec soi-même. D'autres fois, la solitude était due à une haine avérée et profonde des autres. C'était cette deuxième idée de la solitude qu'elle ne comprenait pas. Comment est-ce qu'on peut détester les autres ? Adaline ne connaît pas les Autres. Adaline ne sait pas exactement. Lorsqu'elle voyait William, elle avait l'habitude de détester les Autres. Mais quelques jours après ses rencontres avec le garçon, seulement, suffisaient à lui faire oublier cette Conviction qui n'était pas la sienne.. Peut-être que le naturel revient toujours au galop. Est-ce qu'Adaline pouvait devenir quelqu'un d'autre ? Est-ce que le naturel est vraiment Naturel ?

« C'est parce que tu détestes les autres ? »

Cette fois, ce fut rapide. Elle débita ses mots avec une vitesse certaine. Elle tentait clairement de faire oublier cette phrase. Pourtant, cette phrase la démangeait. Aussi, elle voulait s'en débarrasser. C'est ce qu'elle fit, vulgairement, négligemment.

Ses deux yeux sombres, encadrés d'un visage rond lui même encadré de cheveux noirs et relativement courts, fixaient maintenant le garçon. Le garçon dont elle ne connaissait pas le nom. Les doigts de sa main qui tenait son ouvrage - La couleur des sentiments - se serrèrent sur ce dernier.
Mains moites.
Joues empourprées.
Haine.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 24 juin 2019, 16:19, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

16 juin 2019, 18:50
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
T'as vraiment du mal à comprendre les gens. Pourquoi elle t'a appelé pour te demander pourquoi t'es tout seul ? A quoi ça rime ? Tu lui en poses, toi, des questions ? Tu la fixes quelques secondes en silence, toujours avec ton air méfiant, un peu sauvage. T'as jamais confiance en les autres. Tu pars toujours du principe que tu ne les aimes pas, ça évite les déceptions. Et comme ça, quand ils ne t'aiment pas en retour, ça te permet de ne pas t'en préoccuper. Tu ne sais même pas quoi lui répondre. T'es tout seul parce que t'as envie. Et aussi parce que tu n'as pas trop le choix. Un mélange des deux. Une fuite des autres, un besoin de solitude, et un constat : t'es toujours tout seul. C'est le meilleur moyen pour toi d'éviter de déclencher une bagarre.

Tu hausses les épaules d'un air peu avenant comme seule et unique réponse, déjà prêt à te retourner pour finir tranquillement ton petit déjeuner. Peut-être que si tu ne lui décroches pas un mot elle comprendra que, si t'es tout seul, c'est qu'il y a une raison. Et qu'il ne faut pas te parler, parce que ça finit toujours mal. Mais elle pose une autre question. Et cette fois-ci, tu te sens tout bizarre. Comme si elle voyait en toi, alors même que vous ne vous connaissez pas. Tu fronces les sourcils en plantant ton regard émeraude dans le sien. Un regard toujours aussi froid, distant, blasé. Mais un regard où l'indifférence fait place à la surprise.

- J'aime pas les gens. Et ils m'aiment pas non plus. J'ai moins de problèmes tout seul, et j'ai besoin de personne. Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Décidément, être agréable ne fait visiblement pas partie des options gardées à ta naissance. Mais il faut dire que c'est le matin, que t'as pas fini ton petit déjeuner, et que l'autre te pose des questions que tu ne t'es toi-même jamais réellement posées. Franchement, il y a de meilleurs moments à choisir pour demander ce genre de choses. D'ailleurs, le mieux est de ne pas les demander. Et puis, de quoi elle se mêle, d'abord ? En une demi-seconde à peine après lui avoir répondu, tu sens la colère qui monte en toi. Une colère entièrement dirigée vers celle qui a eu le toupet de te déranger. Tu le sens dans tes tripes, comme un grondement sourd, un ronronnement qui se met en marche. La bête se réveille, sans que tu ne puisses rien n'y faire.

- Et puis d'abord, t'es toute seule aussi.

La phrase est lâchée sur un ton des plus véhément. T'as l'impression qu'elle te demande de te justifier, alors que c'est juste un choix de ta part. T'en as marre d'être toujours dans les mauvaises situations. T'en as marre de donner des excuses aux autres pour te trouver méchant. T'en as marre que ton comportement violent remonte sans cesse à tes parents alors même que tout ce que tu veux, c'est qu'ils soient enfin fiers de toi. Alors pourquoi elle vient t'embêter avec tout ça en plein matin quand t'es tranquille, hein ? A croire que ça la tuerait de juste te foutre la paix. A croire que le monde arrêterait de tourner si tout le monde te foutait la paix. C'est forcé, sinon personne ne viendrait te parler, jamais. Et tout se passerait beaucoup mieux.

26 oct. 2019, 19:16
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
J'ai parlé et maintenant je me sens bizarre. Mon regard est distrait, je le sais. Mais il est planté sur le garçon et je ne peux m'empêcher de penser que j'ai l'air bête. Pourtant, de longs instants de silence s'écoulent et me glacent le sang. Je n'ai même pas la force de bouger, si bien que même les doigts que j'avais serré sur le livre se desserrent et le laisse tomber. Il s'écrase au sol et je fronce les sourcils. L'envie de le ramasser me prend, mais je ne sais pas comment faire pour ôter mon regard du visage froid du garçon. Et puis, ses yeux émeraudes se plongent dans les miens.
« J'aime pas les gens. Et ils m'aiment pas non plus. J'ai moins de problèmes tout seul, et j'ai besoin de personne. Qu'est-ce que ça peut te faire ? »
Je ne sais pas ce que ça peut me faire, *bordel* pensé-je alors. Pourtant, en entendant ces mots, je me sens incroyablement vexée. Je m'étonne que cela me touche, mais au final; c'est probablement très peu étonnant. Beaucoup des mots des membres de ma famille, de ma mère, de mon père, de Jane me vexent. Mais j'essaie encore de me convaincre de ma bonne foi. Je ne suis pas sûre que je puisse encore me cacher derrière des histoires que je me suis inventée. Mais bizarrement, cette seule pensée suffit pour que mes membres se détendent. C'est le moment que je choisi pour me pencher, j'attrape le livre qui est tombé à mes pieds. Ma robe de sorcier tombe jusque sur mes chaussures, mais je distingue tout de même le bout de mes chaussures. Ce sont des bottines, j'en porte en hiver, Cassiopée me le conseille. Je grimace devant leur couleur boue mais hausse les épaules. Je préférerais ne pas porter de chaussures.

« Et puis d'abord, t'es toute seule aussi. » Me dit-il alors que je lève seulement la tête. Je pose le livre sur mes genoux, et maintenant, sous le courroux de son accusation, je n'ose plus lever les yeux sur lui. Pourquoi est-ce que ce garçon a besoin d'utiliser un ton si dur ? Si glaçant et tranchant ? Sa seule intonation suffit à me braquer. Maintenant, je me demande pourquoi est-ce qu'il se rend aussi méchant, désagréable. Je serre les dents mais je ne réalise pas encore que j'ai passé toutes mes vacances avec la mâchoire serrée. A lancer de cinglantes répliques et à ignorer gracieusement Jane, maman et papa. Je crois que j'ai été aussi froide que l'est ce garçon. *M'en fou* pensé-je en tentant de me recentrer sur la situation. Sur la colère qu'il m'adresse, même si l'amertume de ces mots ne m'est pas vraiment dirigée. Enfin, si, c'est comme si il me montrait les crocs. Mais je ne suis pas sûre que je sois la cause de ses tourments. Par merlin, merci.

Maintenant qu'il a craché son venin, je crois qu'il ne reprendra pas la parole. J'ai appris, en vivant ce genre de situation avec des membres de ma famille, que c'était à moi de dire quelque chose. Mais je déteste cette situation à chaque fois. Et puis, ma gorge est si sèche que je ne suis pas sûre de pouvoir dire quoi que ce soit. Et cette chose mystérieuse - mon orgueil - m'empêche de parler. *Qu'est-ce que je dirais, d'toute façon ?* en secouant la tête, j'abandonne la pathétique position dans laquelle je suis depuis que j'ai osé ramasser mon livre. Je me tourne, je fais passer mes jambes - en soulevant ma robe de sorcier, dévoilant le collant noir et épais sous le tissu noir et rouge - de l'autre côté du banc. Cette fois, je souffle. Je pose le livre que j'ai ramassé, ainsi que mes deux coudes, sur la table. Mais la sensation de me dérober de cette conversation que j'ai provoqué prend subitement le dessus sur l'orgueil qui vit au fond de moi. Et ça m'énerve. Je grogne, et j'espère qu'il ne l'entend pas. Mes poings se serrent comme l'a fait ma mâchoire, maudite soit-elle. Mes dents me font mal, et ça me force à détendre ma bouche. Ça aussi, ça m'énerve.
*Et puis merde !* s'emporte un moi intérieur. Je ne sais pas encore ce que je vais lui dire quand je me tourne à nouveau. Cette fois, je me contente de me tordre, je ne passe pas mes jambes pour lui faire face. J'hésite à poser mon regard sur lui. Je me demande si il se sera déjà retourné. Je crois que mon hésitation a été de courte durée. Il est sur le point de se retourner et ses yeux ne m'accusent pas. Ça me rassure. C'est probablement pour ça que... « Me parle pas comme ça ! Si c'est c'que tu veux, je te fous la paix ! »

Magic Always Has a Price
6ème année

04 nov. 2019, 19:54
Douce antipathie  PV Adaline Macbeth 
Elle est nulle, cette fille. Elle sait même pas tenir un livre dans ses mains, faut qu'elle le fasse tomber par terre. C'est quoi son problème ? Elle n'a pourtant pas de moufles. Faut dire que ça aurait été bizarre à l'intérieur pour lire un bouquin d'avoir des moufles. Mais d'un autre côté, le château est plein de gens bizarres, alors tu n'y prêtes plus vraiment attention. De toute façon, elle a la bonne idée de mettre fin à la conversation d'elle-même en se tournant à nouveau vers sa table. Comme quoi, il y a peut être encore quelque chose à en tirer. Tu t'apprêtes à faire de même, histoire de terminer enfin ton petit déjeuner qui commence à vraiment trop traîner en longueur à tes yeux, surtout que ta tranquillité a été toute perturbée par cette fille agaçante.

Mais voilà, ça aurait été trop simple que tout en reste là apparemment. Parce qu'elle se tourne de nouveau vers toi, venant sans doute de remarquer que t'avais pas envie de lui parler. Tu la toises un instant en levant les yeux au ciel, méprisant au possible, et visiblement réellement peu enclin à faire le moindre effort après les quelques mots échangés.

- C'est toi qui est venue me parler, j't'ai rien demandé, alors j'te parle comme je veux.

Non mais c'est vrai à la fin, comment peut-elle se permettre de te donner des ordres sur ta façon de lui répondre alors même que tu es venu ici si tard justement pour ne pas avoir à croiser quiconque ? C'est le matin, t'as envie d'être tranquille, pas d'avoir une discussion sur la solitude qui te suit depuis ton enfance. C'est pas comme si le petit déjeuner était le bon moment pour une séance de psychanalyse non plus, c'est juste le bon moment pour être au calme, le temps que le corps et l'esprit s'éveillent tranquillement. Mais c'est visiblement une notion qui dépasse totalement cette fille intrusive.

- Donc oui, fous-moi la paix.

Et voilà, tu te retournes à nouveau vers ton assiette, te resservant au passage une part d'omelette et de bacon grillé, parce que tu adores ça. Et tu reprends ton repas, en essayant d'oublier cette fille derrière toi.