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01 juil. 2019, 21:49
 Chenille 02   Solo  Un mot pour te dire...  RPG++ 


Quelques jours après l'envoi,


Chaque matin tu t'es rendue dans ce même lieu. Ce lieu qui t'avait tant impressionnée. Ce lieu grandiose, infini : la Grande salle. Ce lieu qui, au premier regard, t'avait fait peur. Peur, car il était empli de monde, de foule. Et tu n'aimais pas les foules. Mais sur ce lieu, tu avais posé tes deux perles bleues et grises. Ton regard en avait scruté les moindres détails et, au fur et à mesure qu'il voyageait entre élèves ciel, il s'était perdu. Oui, tes yeux s'étaient perdus dans l'immensité de ce lieu, dans la majesté de cette salle. Dans le ciel. Le ciel, ton ami, veillait sur toi même lorsque tu te trouvais à l'intérieur. D'ordinaire, tu ne pouvais le voir lorsque tu te retrouvais coincée entre quatre murs. Mais ici tout était différent. Le monde et ses principes étaient changés. C'est peut-être ce qui te fit voir le monde magique comme "différent", "merveilleux" et peut-être même - bien que jamais tu ne l'eusses avoué - "fait pour toi".
Ainsi, chaque matin, tu entrais dans cette salle. Chaque matin un sourire se dessinait sur tes lèvres en y entrant et, chaque matin, tu levais la tête vers le ciel. Peut-être autant dans le but d'admirer le ciel que dans celui de voir une créature ailée voler vers toi. Mais peu importait puisque, chaque matin, tu semblais heureuse.

L'écho de tes pas se perdait dans le bruit ambiant et finalement, la foule que tu avais haï au premier abord se révélait être la meilleure cachette. Personne ne faisait la différence entre toi et la multitude d'autres. Tu glissais parmi les corps et te fondais dans la masse à merveille, tout en profitant distraitement de la vue du ciel qui s'offrait à toi. Si, par malheur, tu percutais un des ces autres autour de toi, tu n'avais qu'à t'excuser rapidement et t'engouffrer dans la foule qui te masquait aux yeux de tous. Oui, cette salle te plaisait.

Et ce matin, comme chaque matin, tu serpentas parmi les autres élèves pour te glisser jusqu'à une place libre à la table de ta maison. Cela devait à présent faire deux jours que ton hibou était parti. Deux jours... Était-ce un temps raisonnable ? Était-ce long ? Ou peut-être trop court pour espérer une réponse ? l'ignorance dont tu faisais preuve n'engendrait pourtant aucune peur en toi. Tu savais qu'ils répondraient et que ce n'était qu'une question de temps.

Parfois ton peur se serrait à l'idée de la réponse qu'ils allaient te faire. Non, qu'il allait te faire. Tu n'avais pas su trouver les mots. Tu ne savais pas quoi lui dire. Ils t'avaient défendu de lui en parler. Tes parents avaient interdit qu'Amel n'aie le moindre écho de l'école où tu te trouvais. Mais, les jours passaient et une pensée s'insinuait en toi. L'école... La magie... Ce Monde... C'était toi. Oui, tu faisais partie de ce Monde. Tu étais ce monde et tu vivais dans ce monde autant que ce monde vivait en toi et... Tu réprimais vivement ces pensées.
Tu n'avais jamais menti. Tu n'avais jamais désobéi. Tu voulais le bien. Mais où ? Où était-il à présent ? Qu'est-ce qui était "bien" ? Quel principe devais tu bafouer ?
Ce jour là, le jour où tu avais envoyé la lettre, tu avais choisi de ne pas désobéir. Tu avais menti. Ces mots te brûlaient la gorge, nouaient ton estomac. Tu enfouissais ses pensées loin de ton cerveau et regardais le ciel à nouveau, cherchant son calme et son apaisement.

Alors que tes pupilles scrutaient cette immensité infinie, elles décelèrent soudain un oiseau qui semblait venir dans ta direction. Ton coeur battit la chamade dans ta poitrine. Le hibou se posa effectivement à tes côtés et, fébrile, tu décrochas la lettre qui se trouvait attachée à sa patte.
Le petit morceau de papier entre tes doigts, tu le fixas longuement, sans mot dire. Ce fut le hibou qui te sortit de ta transe pour demander avidement une récompense. Tu lui donnas une friandise que tu gardais sur toi en prévision de ce jour, et l'animal s'en alla. Ta main, presque tremblante, décacheta l'enveloppe dont il sortit une myriade d'effluves. Tu fermas les yeux un instant, emportée au delà du monde visible. Transportée par le parfum de ta mère et de ta maison qui se dégageait de cette simple enveloppe, tu revis le lieu de ton enfance dans ses moindres détails, tu sentis l'étreinte chaleureuse des bras de ta mère autour de ton corps frêle et tu frissonnas de plaisir.
Tu ne profitas pas de cet instant plus longtemps, craignant la nostalgie et avide de parcourir les lignes tracées par ta famille. Tes yeux bleus et gris coururent alors sur les mots :
Cyanna,

Ne t'en fais pas, les hiboux sont des animaux très intelligents. Celui que tu as envoyé a bien compris ta demande et a attendu la nuit avant de déposer les lettres que tu lui avais confiées.

Je suis sûre que tu te feras très vite aux couloirs de ce château et que tu apprendras vite à t'y repérer. Fais tout de même attention à ne pas atterrir dans certains coins... De ce dont je me souviens, certaines pièces sont moins accueillantes.
Surtout ne t'avises pas de critiquer le style vestimentaire des sorciers ! Ils le prendraient plutôt mal.
Bien sûr que cela n'a rien a voir avec le monde que tu as connu jusqu'alors. Mais tu verras qu'au final, les choses ne sont pas aussi différentes que l'on pourrait le croire. Je suis persuadée que tu es faite pour vivre parmi les sorciers et que tu y trouveras bien vite ta place.
Pour les cours, ne t'en fais pas si tu sembles en retard, il y a, avec toi, de nombreux élèves nés moldus. Les professeurs sont très tolérants et les différences ne se feront bientôt plus sentir, crois moi.

Bien sûr que ce n'est pas grave. Toutes les maisons sont bien et, rappelles toi, il faut de tout pour faire un monde ma chérie. Ce n'est pas quelque chose dont tu dois te soucier.

Tes sorts seront bien mieux dans quelques semaines, persévère, nous croyons en toi.

A très vite,
Ta Maman.
À cela, une courte lettre de son père était jointe :
Ma chérie,

Je suis heureux que tu te plaises dans ta nouvelle école. Bien que ce monde ne soit pas le mien je suis sûr qu'il est fait pour toi et que tu t'y épanouiras bien plus que dans le mien.
Je ne sais quoi te dire sur cette école fabuleuse que je ne connais pas. J'attends des récits de ta part pour éclairer ton père ignorant.

En tout cas, j'ai confiance en toi et je te souhaite une bonne année,
A bientôt,
Ton Papa
Cora avait elle aussi pris le temps de te rédiger quelques lignes, ce qui te fis sourire :
Salut,

J'espère que le collège c'est pas trop dur. Tu me diras ça quand tu viendras à la maison. Et si t'as des contrôles essayes de les garder... Des fois que j'aie les mêmes profs et qu'ils changent pas leur contrôles...
D'ailleurs tu reviens quand ? Robin et Julie comprennent pas pourquoi t'es plus là. Et non, je les embête pas...
J'espère que t'auras des amis et que tu te plais dans ton école.
Moi ça va. Je suis avec Stéphanie dans ma classe, ma maîtresse a l'air gentille.

À plus !
Cora.
Cyanna sourit encore plus à ces mots et elle frissonna en prenant la lettre qu'elle pensait-être celle d'Amel.
Salut !

Moi devais bien, je suis dans la classe d'un ou deux amis. La maîtresse a l'air gentille mais c'est bizarre de plus te voir à l'école. Mais l'année prochaine je te rejoindrai au collège !
Tu reviens quand ?

À bientôt,
Amel.
Cyanna posa les lettres sur ses genoux et regarda le ciel, perdue dans ses pensées.

Être ou ne paraître.
Gérante du Club de poésie avec Harriet Greenwood - 6ème session en cours !

22 janv. 2020, 20:00
 Chenille 02   Solo  Un mot pour te dire...  RPG++ 
Quelques temps après le second envoi,


La Petite était torturée par ces étranges idées qui tournaient de plus en plus souvent dans sa tête. Les pensées revenaient toujours, encore et encore. Au départ ce n'étaient que quelques pics. Puis tu s'étais surprise à avoir des "absences" en cours, plongée dans ses pensées. Les mêmes mots tournaient en boucle dans ton esprit. Ils se répétaient à l'infini. L'enfant entendait en boucle son frère rire et la haïr. Tu te souvenais de chaque trait de son visage souriant puis le voyait te tourner le dos et partir loin de toi, te rejetant. Et rien ne te terrifiait plus. Tu ne supportais pas cette image de ton frère t'abandonnant. Tu ne supportais pas cette idée de solitude, d'abandon. Souvent, Petite, tu devais retenir les larmes qui te montaient aux yeux. Tu revenais alors brutalement à l'instant présent et te rendait compte que tu avaits rêvé une partie du cours.
Parfois même, tu te mettais à trembloter sur ta chaise ou dans ton lit, perdue dans un autre monde. Tu avait si peur. Une peur qui te rongeait les tripes à longueur de journée. Tu appréhendais autant la réponse apportée par le volatile que le devenir de ta relation avec ton frère. Quand ton frère apprendrait où tu te trouvait réellement, pourrait-il te pardonner ton mensonge ? Comment réagirait-il ? Te haïrait-il à jamais ?
Tu ne te voyais pas vivre sans le soutien de celui qui comptait le plus pour toi. Pas Amel. On pouvait tout te retirer mais pas ton frère. *Tout sauf ça !* te hurlait ton petit coeur fragile. Parfois, tu te surprenais à murmurer son nom au milieu de la nuit, les yeux et les joues ruisselants de larmes.

Tes pensées tournaient si vite dans ton esprit... Une tempête rageuse les animait. Toi, toute petite, tu regardais spectatrice, emportée par tous ces vents violents et courants de pensées, ces bourrasques qui ravageaient celui restait de sensé chez toi, cette peut et cette douleur qui te rendaient, pendant de bref instant, totalement folle. Folle de peur, de chagrin et d'amour. Et pourtant, cet amour restait bloqué sur tes lèvres, il n'arrivait ni à les franchir pour rouler sur ta langue et ton palais afin d'atteindre le coeur de ton frère, ni à surgir de te Plume pour parvenir jusqu'aux yeux de ce dernier. Ton amour pourtant puissant et sincère était bloqué au fond de ta gorge et la nouait, t'empêchant de prononcer le moindre mot. Devant les feuilles, dans la salle commun des Poufsouffle, ta main était restée suspendue en l'air de longues minutes au-dessus du parchemin, sans que tu parviennes à tracer le moindre mot. Et pourtant... Tu le voulais tellement. Tout en toi hurlait à l'agonie, tu voulais tracer ces mots, mais rien à faire.

Comme tous les matins depuis maintenant plusieurs semaines, tu marchai dans la salle commune. L'écho de tes pas et le bruit de ton coeur battant la chamade se perdait dans les rires et les paroles des autres enfants. Tes doux yeux bleus se levaient alors avec inquiétude vers le ciel, à la quête d'un oiseau à ton attention. Tu avançais, sans véritablement savoir où t'arrêter, sans savoir où tu allais, sans regarder tes pieds qui parfois s'enchevêtraient dans les dalles froides du sol. Tout te semblait distant, les rires des autres lointains, les odeurs de nourriture n'aiguisaient plus ton appétit, par moments même, ta vue se troublait. Tu avais si peur. Ta petite main tremblait et tiraillait un pan de ta robe de sorcière.
Sans y réfléchir, tu finis par t'asseoir on ne sais où. Tu commençais à manger sans appétit, distraitement quand soudain elle arriva vers toi. Elle s'approchait de plus en plus vite. Tu la voyais foncer droit sur toi, tu entendais à présent les battements de ses ailes. D'un coup tu ne vis plus qu'elle et les secondes qu'elle mit à arriver jusqu'à toi te semblèrent éternelles. Enfin, elle se posa près te toi et tu détachas le courrier de sa patte sans un regard pour le magnifique oiseau. Fébrile, tes mains tremblantes saisirent le courrier avec empressement et tu parcourus les lettres des yeux avec appréhension.
Cyanna,
Je ne connaîtrais probablement jamais ce monderais je suis heureux que tu en aies la chance. Profite en bien.
Attention ! Ne deviens pas un rat de bibliothèque ! Je rigole mais profite du vrai monde pour apprendre plutôt que livres. Ils ne contiennent qu'une partie de la vérité.
Ne te décourages pas, tu vas te faire des amis. Tu ne peux pas en avoir dès le premier jour. Et puis il vaut mieux être seul que mal accompagné.
Je ne connais pas Poufsouffle mais je suis sûr que tu y as ta place.
Pour ce qui est de ton frère, surtout ne lui dis rien. Continues à garder le secret. C'est très important.Tout sera bientôt fini ne t'en fais pas.

A Bientôt,
Ton Papa
Ma chérie,
Je suis si heureuse que tu sois parmi les sorciers. Mais ne crains rien pour ton père, le monde moldu a aussi beaucoup de belles choses.
En tout cas, je suis sûre que tu t'y plairas et, ne t'en fais pas, tu vas vite te faire des amis.
Pour ce qui est de tomaison le choix peau ne se trompe JAMAIS. Alors n'aie crainte. Je sais que cela peut paraître étrange mais tu n'as pas à aller dans la même maison que moi, tu es toi. Tu es unique et tu n'as pas besoin de me ressembler. Poufsouffle est une très bonne maison. Chaque maison a des qualités et des défauts. Tu es douce et gentille, tu fais attention aux autres, c'est sûrement cela quia'y a amené. Ne t'en fais pas.
Surtout redis RIEN à ton frère. Je t'en défends ! Il n'a manifesté aucun signe de magie. Si il ne reçois pas sa lettre pourPoudlard, il ne connaîtra jamais le monde magique. C'est la règle. Tu n'as pas le choix. Je sais que c'est dur mais tu dois absolument respecter les règles du monde magique. C'est ainsi. Alors ne dis rien. Je te fais confiance. Ce sera bientôt fini. Quelle que soit l'issue de la situation.

Travaille bien,
Ta Maman
Hello Sis' !
Comment ça va ?
Moi ça va ! Et non je fais pas bêtises... j'ai plus peut de Maman le dragon que de la maîtresses... Bon j'espère que t'auras vite des amis sinon ça doit être chi long et ennuyant.

A plus !
Cora

PS : T'as le bonjour des deux petits morveux
Salut,

J'ai des amis dans ma classe. Et toi ?

A la prochaine
Amel
Tes yeux se remplirent de larmes, tu quittas précipitamment la salle, laissant tes tartines à la chouette aux grandes ailes.

Être ou ne paraître.
Gérante du Club de poésie avec Harriet Greenwood - 6ème session en cours !