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04 janv. 2020, 13:51
 Privé A.S  Tu me l'avais bien dit
Des nausées, comme à chaque fois que l’envie lui prenait de manger pour ne serait-ce que pour continuer à se mouvoir. Pour quoi, le mystère restait entier. Alice n’avait pas envie de se déplacer, pas envie de parler, pas envie de travailler. Elle voulait seulement demeurer dans sa chambre, et qu’on lui fiche la paix. Étendue sur son lit, le regard rivé sur le plafond de pierre, elle aurait alors tout le loisir de se remémorer les cruels événements passés.

Du bout des doigts, Alice repoussa l’assiette de brouillade qu’elle s’était servi dans une folie qui échappait à sa conscience. Elle n’avait pas faim, finalement. Ou alors si mais l’envie s’en était allé. Quoi de plus normal : chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, Alice sentait la chaire de sa joue lacérée s’enflammer. Peut-être allait-elle mourir de faim, à force de douleur. Ce serait tout de même une chose bien idiote, compte tenu des dernières blessures d’Alice. Un poignet cassé par la poigne d’un Manteau Noir, une joue scarifiée par une anti Nés-Moldu, cela promettait une mort sur le front, non pas une fin apathique, son corps cisaillé par la faim.

A ses côtés, on s’asseyait. Alice reconnu sans peine son meilleur ami. Elle le salua d’un bref «  bonjour Brett » puis récupéra sa coupe de jus de citrouille qu’elle avait délaissé au profit de sa fourchette. Au moins parvenait-elle à boire sans ressentir la douleur.
Comment elle allait ? Ses lèvres trempées dans son verre, Alice lui jetait un regard en coin. Voilà une question qui ne nécessitait aucune réponse de sa part tant elle était évidente. C’était seulement une banalité, une politesse que devait lui servir son meilleur ami. L’amoureux de celle qui l’avait défigurée.
Elle reposa sa coupe avec autant de douceur qu’Alice pouvait à cet instant. Son buste se tourna vers Brett pour lui faire face. Sa blessure masquée par cet immonde et immense compresse, Alice espérait que Brett ne la regarderait pas. Avec ses cheveux, elle essayait tant bien que mal de la protéger du regard des autres mais la blessure était imposante, et à moins de se couvrir de mèches blanches, c’était chose vaine.

«  Non » répondit Alice aux questionnement de Brett. «  La médicomagie, ça ne fonctionne pas sur moi. Sinon, je n’aurais pas porté une attelle handicapante pendant des mois, et je n’aurais pas ce pansement sur le visage. »

Elle n’était pas parvenu à garder prisonnier le feu de sa rage. C’était tranchant, désagréable à ses oreilles. Alice ne voulait pas être ainsi avec Brett mais ... il était difficile d’être différente. La douleur et la honte la rendaient virulente.

«  Je suis désolée » souffla t-elle en se replaçant correctement sur le banc, son buste revenant à sa place initiale. « C’est encore trop... récent. »

Alice n’arrivait toujours pas a nommé ce qui lui était arrivé. Ce serait donner de la contenance à quelque chose qu’elle préférerait oublier à tout jamais. Chose impossible. C’était une fatalité qu’il lui fallait affronter.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

20 janv. 2020, 11:50
 Privé A.S  Tu me l'avais bien dit
Les doigts d’Alice étaient crispés, serrés entre eux. A chaque mot que prononçait Brett, à chaque fois qu’il évoquait ce qui s’était passé, ils se contractaient un peu plus. Ce n’était pas de sa faute à lui, tout cela. Cette cicatrice qui barrait son visage, et qui le ferait toute sa vie, ce n’était pas de son fait.
Ou peut-être que si, finalement. Peut-être que si Brett n’avait pas été avec Carry, il aurait été avec elle, et l’aurait protégé de la rage de Carry, comme elle l’avait fait de nombreuses fois pour lui. Alice se sentie alors abandonnée malgré les mots sincères de Brett. Il n’avait pas été là, avait été avec Carry... avec celle qui avait brisé sa vie.

Alice ne disait mot, hochait la tête tout au plus. Elle accueillait difficilement, douloureusement, les promesses de rachat de son meilleur ami. Et lorsqu’il l’a mentionna, elle, Alice sentit son sang bouillonner dans ses veines. Les doigts de Brett tapotant les siens, une irrésistible envie de lui envoyer au visage la prenait alors.

«  Je t’avais prévenu » cracha Alice sans jeter le moindre regard à Brett. «  Je t’avais prévenu que Carry était méchante. Elle l’a été avec toi. Elle t’a humiliée devant tout Poudlard. Et toi, toi... »

Sa mâchoire serrée, Alice ne parvenait plus à parler. Tout lui revenait en mémoire, absolument toute la colère qu’elle éprouvait pour Carry. De la colère ? Oh non, c’était plus puissant que cela. C’était de la haine. De la haine, et de la peur, car sa pire ennemie avait montré un terrible visage. Celui de la cruauté.

«  Tu ne comprends donc pas ? » Alice se tourna sur son séant pour planter ses yeux dans ceux de Brett. Ses petites mains tremblantes vinrent se saisir de son visage avec désespoir. Il devait comprendre. Il devait comprendre tout ce que Alice avait essayé de lui dire sans que jamais il ne l’écoute. «  Elle t’utilise pour m’atteindre ! Elle ne t’aime pas ! Personne ne peut passer de la haine à l’amour comme elle l’a fait l’an passé. Tu le sais, toi aussi. Tu n’es pas l’idiot qu’elle voit en toi. »

Ses yeux se chargeaient de nouvelles larmes. Elle était déçue, en colère, apeurée. Dans les yeux émeraude de Brett, elle y lisait tout ce qu’elle n’avait pas fait pour se mettre en sécurité.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

22 janv. 2020, 00:02
 Privé A.S  Tu me l'avais bien dit
Alice allait s’effondrer, ce n’était plus qu’une question de temps. Parler ainsi, face à son meilleur ami qui souffrait lui aussi des manigances de Carry, c’était trop pour la petite fille. Elle les avait brisé, l’un par ses mensonges, l’autre par sa cruauté. A elle seule, Carry leur avait fait un mal qui ne sera peut-être jamais surpassé. Alice l’espérait de tout coeur. Elle ne voulait plus souffrir comme elle avait souffert, cette année. On lui avait arraché son père, et à présent, on l’a mutilait à vif. A douze ans, Alice avait connu plus d’événements tragique que des adultes avec le quadruple de son âge, elle en avait conscience. Son père lui même n’avait certainement jamais connu tout cela.

Entendre Brett s’excuser, se justifier, c’était pire que tout.Il réalisait enfin ce que son “amoureuse” avait fait de lui, il voyait enfin les ficelles qui l’avaient agité ces derniers mois. C’était terrible de le voir ouvrir les yeux sur la trahison de celle qu’il aimait peut-être, plus terrible encore de constater que c’est dans le sang qu’il a prit conscience du vrai visage de Carry.

Sans prévenir, Brett attira Alice à lui pour la prendre dans ses bras. Cette étreinte si soudaine, la fillette se sentait démunie. Elle resta un moment sans faire le moindre geste, sans prononcer le moindre mot, accueillant seulement la tendresse et la culpabilité de Brett.
« Pardonne moi » implorait-il. La bouche d’Alice se tordait en une grimace alors que ses mains glissaient dans le dos de Brett. Elle le serrait, tout contre elle, cachant son visage dans le cou de son meilleur ami. Elle avait besoin de le sentir là, dans ses bras, avec elle. Il avait été absent lorsqu’elle avait eu besoin de lui, mais ce n’était pas de sa faute. Il avait été manipulé, volontairement éloigné d’elle au moment fatidique. Si il avait été là, il aurait empêché Carry de la blesser. Alice le savait… Alice l’espérait.

« Ne t’excuse pas s’il te plait » glapit-elle, sa voix chargée de sanglot sur le point d’apparaître. « Ce n’est pas toi… ce n’est pas de ta faute … Nous allons l’écarter de toi… elle ne nous fera plus jamais de mal… »

Plus jamais, jamais, jamais. Il leur faudrait être fort, désormais. Mais comment, comment y parvenir ? Tout était bien plus fort qu’eux. Les méchants étaient nombreux, partout. Ils utilisaient les traits du commun pour se fondre tout autour d’eux. Comment desceller les bons des mauvais ? C’était impossible. Être fort, cela ne voulait plus rien dire. C’était la prudence qui était nécessaire, à présent. La prudence, seulement la prudence.

Et la priorité, à présent, c’était d’écarter Carry de leur vie à tous. Écarter Carry et tous ses semblables.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

29 janv. 2020, 13:23
 Privé A.S  Tu me l'avais bien dit
Son visage enfoui dans le cou de Brett, Alice s’imprégnait de lui comme si on pouvait lui retirer à chaque instant. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le garder aussi près d’elle, comme si ils ne faisaient qu’un. Ça aurait toujours dû être ainsi, mais quelque chose s’était brisé en eux et les avait séparé. Et Carry en avait profité pour refermer ses serres autour de Brett. Alice avait laissé faire cela, elle aurait dû se battre pour son meilleur ami, éloigner Carry de lui avant que Brett ne succombe à son poison qu’elle appelait amour. Elle ne ressentait rien pour lui. Carry ne sait rien de l’amour qui peut lier deux âmes. Même l’amitié. Elle avait été élevée dans la haine, forgée par le mépris. Carry n’avait pas une once de belle chose en elle. Tout n’était que flammes et cendres.

Brett parlait de force, de celle d’Alice, face à tout ce qui arrivait. Elle n’était pas forte. Elle était apeurée, désespérée, en colère et meurtrie. Si elle ne sombrait pas, c’était par fierté, c’était évident. Rien d’autre n’aurait pu la faire quitter son lit, ces derniers jours. Pas même Irisia.
Leurs deux corps se détachèrent. Brett séchait ses larmes, Alice les siennes contre son épaule. Les deux enfants étaient en miettes, mais au moins ils étaient ensemble désormais. Les horreurs de Carry les avaient finalement rapprochés. C’était un lourd prix à payé, cependant.

Brett parlerait à Carry, il l’avait dit. La parole, c’était l’arme la plus efficace de Harrison. Elle parvenait à en user pour forcer les autres à se plier à sa volonté. C’était ainsi qu’elle était parvenue à se lier d’amitié avec Lili, sa camarade de classe et de chambre. Leur amitié n’avait rien de naturel, Alice le savait. Tout comme le pseudo amour qu’il y avait entre Brett et elle. Des mensonges, rien que des mensonges.
Les mains de Brett s’étaient enroulées autour des siennes pour les serrer, forçant alors Alice à quitter ses songes torturés pour revenir à la réalité. Une promesse de vengeance ? La fillette affichait une moue déconcertée, ses yeux brillants de larmes s’arrondissant.

«  Non, Brett » dit-elle de sa voix déformée par le combat de ses émotions. «  Pas de vengeance. C’est Carry qui se venge, pas nous... tu fais partie de ce que j’ai de plus cher au monde, je ne veux pas que ce qui s’est passé change le garçon avec qui j’ai ri pour la première fois dans la bibliothèque... celui avec qui j’ai partagé des patacitrouilles. »

Ses doigts caressaient les siens avec désespoir. Elle ne voulait pas le voir devenir un vengeur. Brett était un garçon doux et gentil, cela ne devait jamais changer.

«  Tu es mon meilleur ami, et je t’aime quoi qu’il se soit passé.... tu n’as pas à ressentir de la honte, ou... ou quoi que ce soit ! Je ne veux plus qu’il nous arrive quoi que ce soit, je veux seulement que tout redevienne comme avant ... quand on était heureux, tous les quatre... »

Alice porta les mains de Brett à ses lèvres pour y déposer un baiser long et lourd de sens. Elle déposa sa joue sur eux, fermant les yeux à leur contact. Plus jamais on ne lui arracherait Brett.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

01 févr. 2020, 14:32
 Privé A.S  Tu me l'avais bien dit
Je t’aime Alice, voilà des mots qui firent fleurir un sourire sur le visage amer de la fillette. Brett était vraiment le meilleur des amis, lui seul aurait pu lui donner un peu de baume au cœur en ces temps terribles. Alice aimait l’avoir rien que pour elle, aujourd’hui, et à jamais maintenant que Carry était hors d’état de leur nuire. Avec Aliosus et Irisia, ils redeviendront inséparables, qu’importe les horreurs qui s’abattraient sur eux. Et il y en avait eu des horreurs depuis qu’ils s’étaient rencontré. Cela ne les avait jamais séparés, ce ne serait pas le cas non plus après le bal. Ils avaient été là pour la sauver lorsque Carry avait voulu en finir avec Alice, et Brett avait décidé de couper les ponts avec son « amoureuse » pour sa meilleure amie. Alice, elle, ne leur avait jamais rien offert. Elle leur mentait quotidiennement au sujet du Merlin, elle n’avait rien dit concernant l’enfermement de son père, ni au sujet de l’agression du manteau noir. Si, Aliosus, lui, savait tout excepté au sujet du Merlin. Il était son cousin, son sang et sa fierté, jamais elle ne pourrait le laisser de côté. A présent que Brett était de retour dans ses bras, il faudrait être sincère avec lui à chaque instant. Avec Irisia, également. Elle, savait d’autres choses que les garçons ignoraient certainement la concernant.

A la proposition de Brett, Alice sourit encore un peu, un sourire figé cependant. Prendre l’air ... cela faisait deux jours qu’elle n’avait pas quitté le château. Sa honteuse marque sur la joue, Alice évitait tant bien que mal de la cacher, et dans les couloirs c’était plus facile, elle pouvait se cacher derrière un pan de mur en attendant que les élèves passent. Dehors, ce serait différent.
Ce serait peut-être mieux.
Et le sourire de Brett était une invitation qu’Alice ne pouvait décliner. Ses mains vibrent se saisir du bras que lui proposait le garçon, fébrilement peut-être.

«  D’accord, allons dehors » répondit-elle doucement. «  Nous pourrions aller ... au bord du lac ? Peut-être que nous pourrons voir le calamar géant. J’aime bien le voir paresser au milieu du lac. »

Surtout, Alice voulait passer un moment doux, calme et réconfortant avec Brett. L’endroit importait peu au final, tant qu’ils étaient ensemble, bras dessus bras dessous. Comme avant Carry Harrison.

C’est au lac qu’ils se rendirent, pour s’installer à même le sol, leur cape pour protéger leur séant de la terre dure et fraîche de l’hiver. Sa tête contre l’épaule de Brett, Alice observait les eaux calmes du lac, son reflet parfois troublé par quelques bulles dont la provenance appartenait certainement au calamar géant. Il n’y avait pas un son pour troubler leur sérénité, seulement le chant du vent dans les branches nues des arbres autour d’eux. Ses doigts enroulés autour de ceux de Brett, Alice se sentait en sécurité, pour la première fois depuis cette terrible nuit qui lui avait arraché sa beauté enfantine. Avec Brett à ses côtés, Alice se sentait un peu revivre. Au moins ne perdrait-elle plus pied.

• FIN DU RP •


Merci pour ce joli moment Brett ❤️

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