Contempler. Idolâtrer. Comprendre. Pourquoi cette fille me fait cet effet-là ? Ou plutôt ce regard. Je ne sais plus ce qui m’attire tellement je le suis. Est-ce que cette fille est si jolie que ça pour que je l’admire autant ? Oui, elle l’est mais quelque chose en moi se dit que ce n’est pas la question ? Ce n’est pas physique. Cette connexion est trop bizarre. Trop inhabituelle. Pour que je puisses la décrire.
Je ne penses que je ne pourrais jamais comprendre ce qu’il se passe vraiment, ce soir mais je me plaît à le faire. J’aime penser à ce qui se passe. Et en même temps cela me fait peur. Je ne veux pas que ça disparaisse. Peut-être connaissait cette fille dans une autre vie ? Peut-être que l’énergie de mon âme côtoyait la sienne autrefois ? Elles étaient peut-être très amies et le souvenir de cette relation ne rend pas mon âme indifférente. Elles étaient peut-être sœurs. Peut-être étaient elles mères et filles.
Waah. Il faut que je me calmes. Je ne connais même pas cette fille. Ou peut-être que si. Finalement, comprendre pourquoi cela arrive m’a encore plus inquiéter que de ne pas savoir mais au moins pendant que je réfléchissais, ces étranges sensations se sont envolées. Même si mes yeux sont toujours fixées sur cet attirant regard.
Avoir perdu cette sensation me fait trop de mal, je ne veux plus penser, je veux juste regarder ce regard. Peut-importe d’où il il vient, peut importe l’effet qu’il me fait. L’important est juste d’avoir cet effet. Cet effet.

J'ai froid, mais j'ai chaud. Je fatigue, mais je vis. Ce regard m'attire tant, il me donne envie de rester fixée dessus jusqu'à la fin. Et pourtant je ne le peux. La nuit tombe, et me faire prendre à une heure si tardive serait désastreux. Mais ça en vaut la peine. Griffons et Serpents sont ennemis, mais nos regards ne le sont pas. J'arrive à la comprendre. Sans même les connaitre, je ressens sa tristesse, sa joie ou sa haine. Ce regard me manipule, et j'étouffe. C'est si beau, un regard. Je ne peux me résoudre à les lâcher. Mais ce combat, aussi fort douloureux dans ma tête qu'il soit, ce combat est magnifique. J'ai l'impression de revivre. Querelles familiale, désordre amicale, vide sentimental. Je ne côtoie plus que ce regard. Si vide, et pourtant si bavard. Si j le pouvait, si j'avais la force de me lever, j'irais la rejoindre. Ou peut-être que non. Je n'ai pas envie de parler. Ni entendre. Le silence me suffit. 

Pour la première fois je me sens vidée. Je veux du calme, et je veux ce regard. Mais d'ici, tout ça me paraît impossible. Alors je rêve. Je rêve de rester indéfiniment là, contemplent les étoiles, glissées dans ce regard. Dans ce poison, ce si beau mirage. 

Mais non. Je préfère ne pas bouger. J'attendrais. Et quand je serais seule, peut-être accepterais-je de m'en aller. Laissant cette soirée derrière moi. Et ce regard. 

Passage en point de vue personnel 

Inconsciente. Attachée. Enivrée. Mon corps tout entier palpite devant ce regard. Je ne suis plus. Rien. Je ne sais plus comment je m’appelle. Je ne me souviens plus de mes problèmes. Des gens que j’aime. De mes raisons de vivre. Il est devenu ma seule raison vivre. Il est devenu la seule chose que j’aime. Il a effacé tout mes problèmes. Il m’a volé mon nom. Il m’a volé. Moi. Je lui appartient maintenant.
Va t’en. Me siffles une voix intérieure. Ma conscience, sûrement. C’est vrai qu’il est tard, le couvre-feu doit avoir étais dépassé maintenant. A vrai dire je n’ai plus la notion du temps. Ça aussi, il me l’a volé. Va t’en. Ma conscience pense que ce regard me fait du mal, me rends folle. C’est faux, il ne m’apportes que du bien. Rien ne m’a jamais apporté tant de bien.
Un combat s’impose entre mon cœur et mon esprit. Ce premier veut rester pour regarder ce regard aussi longtemps que possible et ce deuxième veut se lever, pour l’oublier pour me protéger. Moi, je veux rester. Moi, je veux le contempler.
Et pourtant je me lève. Mais je ne le veux pas. Et pourtant je mets ma chaise sous ma table. Tout en continuant à regarder ce regard. Et j’avance dans la Grande Salle. Mais je ne le veux pas. Et mon cœur bat pour se battre contre mes actions qu’il n’accepte pas.
Alors, je l’écoute. Trouve la première chaise. Et me rassoit. Il a gagné. Mes yeux reviennent à ce regard, et mon corps entier se remet à palpiter devant lui.

Soudain elle se lève. Elle va partir, c'est évident. Nous sommes là, assises, yeux dans les yeux, depuis trop longtemps. Elle fatigue, et moi aussi. J'ai l'impression qu'une partie de mon âme part. Et pourtant, je respire à nouveau. C'est si étrange. Je n'avais jamais ressentie ça. 
Puis elle se rassoit. Ce regard me regarde aussi. C'est troublant. Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais rien. Je ne vois que lui. Ce regard. Ce regard hypnotique, dangereux, vital. Voilà. Je ne suis rien sans lui. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi ce regard ? Ça me fais si mal. Est-ce que je pleure ? Ou ai-je l'impression de pleurer ? Sommes-nous vraiment seules ? Y'a t-il d'autre personnes ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que si sont regard ce sépare à nouveau du mien, j'en mourrait. Métaphoriquement, littéralement, je ne sais pas. Mais j'en mourrais. Mais d'un autre côté, je ne veux pas partir. Et je ne veux pas qu'elle parte. Je suis perdue. Que faire ? Sérieusement. Je dois partir. Je dois aller dormir, mais je ne le veux pas. On dit que c'est le pire dilemme. Qui dois-je écouter ? Mon cœur me dit de rester, de rester là pour la vie, mais ma tête me dit de partir et d'oublier cette soirée. En suis-je capable ? 

Regard. Connexion. Dilemme. Est-ce que ce superbe regard m'en veut de mon départ précipité ? La Serpentard me fixe toujours. Ses yeux n'ont pas changés, ils sont toujours aussi. Enivrants. Je n'aurais pas dû partir, je m'en veut tellement. D'avoir perdu cette connexion pendant un court instant. Le perdre m'aurait détruite. Je ne partirais plus. Jamais. Même si le monde touchait à sa fin. Je ne partirais pas.
Ma raison veut toujours partir. Mais mon attirance pour ce regard la combat. Alors je ne l'écoutes pas et je retournes à ma contemplation. Je me rappelles qu'au début je me demandais si elle ressentait la même chose que moi. Maintenant, j'en suis sûre. Sinon la connexion ne serait pas si puissante. Sinon elle ne serait déjà plus là. Peut-être qu'elle aussi veut partir ? Je préfèrerais qu'elle le fasse, sinon je m'en voudrais toujours.
A cette pensée, mon cœur se sert. Martèle ma poitrine. Il a peur qu'elle parte. Il veut rester là. Pour toujours. J'ai peur moi aussi, petit cœur. Si elle s'en va, ma souffrance sera trop forte. Plus forte que n'importe qu'elle souffrance jamais ressentie. Si elle s'en va, est-ce que je survivrais ? Et si c'est le cas, comment pourrais-je encore sourire ? Ou même être heureuse. S'il n'est pas là.
Peut-être devrais aller la voir. Il faudra bien que je la fasses, si je décides de partir. Je le ferais. Mais pas maintenant. Pour l'instant, j'ai trop peur qu'elle ne soit qu'une illusion. J'irais la voir. Avant de partir. Mais pas maintenant. Pas maintenant.

Finalement je ferme les yeux. Je me concentre. Pourquoi ? Que se passe-t-il ? J'en devient dépendante, et ça me fait peur. J'ai peur de le perdre. J'ai peur qu'il s'éteigne. Si peur. Je sens les larmes entre mes yeux et mes paupières. L'eau salée me pique. Alors j'ouvre les yeux. Et cette fois, c'est mon cœur qui pique. Je dois m'en aller. À mon tour je me lève. Je suis triste. Désolée. Je ne sais pas si elle le voit. Si son regard le voix. Je ferme à nouveau les yeux. Les larmes coulent. Et je pars. Je veux qu'elle me rattrape. Que son regard me le demande. Me le supplie. J'en ai besoin. Encore plus besoin que l'air. Mais je ne peux me résigner à me rassoir. Je n'y arrive pas. Mes jambes marchent toutes seules. Je n'arrive pas à les contrôler. C'est si dur. Souffrance ce fait bien vite. Ai-je envie de partir ? Pourquoi je marche si lentement ? Je veux vraiment qu'elle me rattrape ? 
D'un coup, ouvre les yeux. Face à la grande porte. Et je m'arrête. Oui, je veux qu'elle me rattrape. Je me tourne vers eux. Elle. Et son regard. Je souris. Set je sens mes larmes aux coins de ma bouche. "Viens. Je t'en prie", j'arrive à murmurer. Elle ne m'entend pas. Je ne m'entend pas non plus. 
Par Merlin, pourquoi moi ? 

Épuisée. Abattue. Enivrée. Elle se lève. Non, t’en va pas. S’il-te-plaît. Mes yeux restent bloquée sur ce regard qui n’en est désormais plus un. Ce regard qui est maintenant un dos. Tourné vers moi. J’ai trop mal pour me relever. Et la rattraper. S’il-te-plaît, t’en va pas.
Est-ce qu’elle ne voulait plus me voir ? Pourquoi m’enivrer puis s’en aller ? Est-ce que je l’ai vraiment mériter ? Je veux aller la voir. Avant qu’elle parte. Mais si elle est partie pour ne plus me voir, je m’en voudrais. Si je ne le fais pas, je m’en voudrais. Je suis perdue. J’ai peur. Beau regard, guide moi, je t’en pris.
Mes yeux ne la quitte pas. Elle continue à marcher jusqu’à la porte qui donne au reste du château. Si elle l’ouvre, mon cœur se brisera. Je ne veux pas qu’elle parte.
Machinalement, je me lève de la chaise. Mon cœur bat au rythme de mes pas. Bam. Est-ce que je dois aller la voir ? Bam. Est-ce que je dois la laisser partir ? Bam. Mes yeux ne la quittent pas. Bam.
Elle s’arrête. Mon cœur aussi. Elle se tourne. Elle sourit et pleures en même temps. Pleure pas, regard. J’ai envie de m’approcher d’elle pour sécher ses larmes mais ça me ferrait encore plus mal. Il ne faut pas.
Je la regarde encore un instant. Pour ne pas l’oublier. Mais je peux toujours. Aller la voir. Mais je ne dois pas. Seulement six pas nous séparent. Six pas.
J’avance. Doucement. Je ne devrais pas. Mais tant pis. Mon regard fixant toujours le sien. J’avance. Vers elle. Ne m’en veut pas de venir, regard. C’est égoïste. Elle est partir pour ne plus me voir. Je ne devrais pas y aller. Peu importe.
J’ai franchis les six pas qui nous séparaient. Maintenant elle est là. Juste devant moi. Mon regard n’a jamais étais aussi près du sien. Je me tais. Un mot gâcherait tout. Ma respiration et mon cœur se font rapide. Mais ce regard les apaisent.

Face à face. Regard contre regard. Je veux rester. Je le veux tellement. Mais je dois y aller. Je ne le veux pas, au contraire. Je veux rester, mais j'ai besoin de fuir. Je suis dépendante à ce regard. Je ne peux vivre sans. Et pourtant, je dois passer le reste de ma vie sans. "Désolée". Suis-je désolée ? Je veux vivre sans. Sans avoir à m'excuser. Mais avec Regard, qui m'a aidée à oublier mes problèmes, je me sens si bien. Si libre. Drogue. 
Je dois partir. Et sans attendre. Un regard. Un dernier regard vers ce regard.

- Désolée..

Ma voie est détruite. Brisée. Elle souffre. Comme mon âme. Comme si je m'étais détachée d'elle pendant ces quelques minutes. Comme si la fille et moi n'avions fait qu'une. Une et unique âme. Âme en peine. En peine d'abandonner l'autre. Non, c'est moi qui l'ai abandonnée. J'ai si honte. 
Le contact se romp. Notre lien est fini. Plus rien. Alors je cours. Je m'enfuie, j'échappe à cette mort que je ressens. J'y échappe vraiment ? Je n'ai pas l'impression. Je m'arrête. Où suis-je ? Quelle heure est-il ? Je suis toujours au même étage. Près d'un escalier qui descends. Je ne peux plus bouger. Alors je me laisse tomber contre un mur. Et je pleure. 

- Lexa, qu'as tu fais ? 

Merci beaucoup pour ce magnifique RP  

Déchirement. Dévastation. Manque. Ce regard. Dans le mien. Une partie de moi regrette d’être venue la voir mais une autre ne veux que la contempler. Restez-là. Elle commence à parler, j’ai peur. J’aimerais ne pas attendre ce qu’elle va dire.
Désolée. Elle est désolée. Elle va s’en aller. T’en va pas. Je veux lui crier de rester mais je ne peux pas. Pas une deuxième fois. Pourquoi tu t’en vas ? Est-ce que tu sais à quel point je suis morte rien qu’en entendant ce mot ? Mais je comprends. Je ne peux pas rester non plus. Ce regard est plus sage que moi. Je ne lui en veux pas.
Et elle s’en va. Regard, ne t’échappes pas. S’il-te-plaît. Impuissante, je la regarde partir. Je me détruis peu à peu. Souffrante, je reste là Je ne peux plus bouger. Et maintenant c’est encore pire qu’avant. Mes problèmes revienne puisque ce regard n’est plus là pour les empêcher de le faire. Et maintenant, elle n’est plus là non plus.
Une partie de mon âme s’échappe. Celle qui me retenait à elle. Il n’y a plus que la trace de ce regard. Il n’y a plus son effet. Le lien est brisé. Je ne me souviens même plus à quoi le regard ressemble.
Petit à petit, je remarche vers les Dortoirs des Gryffondors. Il est tard. Peu importe. Tout ce qui me préoccupe c’est ce regard. Le reverrais-je un jour ? Vivrais encore sans lui ? Est-ce que demain je l’aurais oublié ?

- Sois un mirage, Regard. Sois irréel, je t’en prie.

Si il a vraiment existé, ma peine ne sera que plus grande. Ça m’tuerait d’avoir perdu une source de bonheur aussi intense. Mais peut-être que s’il existe vraiment. Peut-être que je pourrais le revoir. Un sourire naît sur mon visage à cette pensée. Te reverrais-je, beau Regard, te reverrais-je ?



Merci à toi, ce fut un réel plaisir, pour moi comme pour Welmina.