Fatiguée. Affamée. Nerveuse. Il est tard lorsque je rentre dans la Grande Salle pour prendre mon dîner, j’ai faim. J’ai du mal à me souvenir comment j’ai pu écouler ces dernières heures aussi rapidement tout en m’ennuyant cordialement. Je ne vois pas très bien la vue de la Grande Salle à cause du mauvais éclairage. Ou plutôt de mes yeux brouillés par la fatigue ? Mon ventre gronde et me force à m’asseoir à la première place que je trouves à la table des Gryffondors.
En commençant à manger, je me rends compte que mon corps a des envies contradictoires. J’ai visiblement besoin de manger mais je n’en ai pas envie, malgré tout les succulents plats de Poudlard. La fatigue, sans doute. J’ai l’impression que plus rien ne marches comme il faut en moi, depuis que Maman m’a mentit à propos de ce qui se passait vraiment entre Papa et elle ou plutôt de ce qui ne se passait plus. Je boit mon jus de citrouille d’un trait pour chasser la boule dans ma gorge qui commençait à s’installer.
Puis baisse les yeux sur ma part de poulet beaucoup trop difficile à avaler, ce soir. Mais j’ai faim alors je me fais la promesse de rester ici jusqu’à ce que mon assiette soit entièrement terminée, ou que les portes de la Grande Salle, en fonction de ce qui se passera en premier.
Commençant à observer la salle, je remarques qu’il reste moins d’une dizaine de personne dans cette salle pourtant si pleine d’habitude. Ne pouvant avaler une bouchée, je décides de trouver une autre occupation. Observer les gens. Beaucoup mangent, logique. Certains personnes parlent, en chuchotant pour la plupart. L’effet de la soirée.
Soudain mon regard se pose quelque part, bercé de fatigue, je ne peux plus le contrôler. Lorsque je reprends mes esprits, j’observe la direction dans laquelle mes yeux s’étaient arrêtés. Sur la table de Serpentard. Sur une fille à la table de Serpentard. Trop loin pour mes yeux pour voir si elle me regarde. Je souris, même si je ne sais pas vraiment si elle le voir, pour une raison qui m’est inconnue. Peut-être parce que c’est juste super agréable d’offrir un sourire à une inconnue.

Encore une journée de cours... Lexa n'en pouvait plus. Les vacances s'étaient terminées il y a déjà quelques semaines de cela, et elle voulait déjà rentrer chez elle. La raison ? Une chut considérable de ces notes, des envies de voir sa famille, de sentir le parfum de sa mère, qu'elle aimait tant emprunter, de temps en temps, entendre ces parents ce disputer pour un oui ou un nom à tout bout de champs... elle voulait être chez elle, peu-importe les problèmes qu'elle y avait. Elle le désirait si fort que ça lui faisait mal. Mais elle n'avait jamais été aussi loin de chez elle. Jamais elle n'avait vécue plus d'une semaine sans un membre de sa famille..? Même un jour. Quand ces parents étaient en déplacement pour leurs travail, elle restait toujours chez ses grands-parents, oncles, tantes, ou même chez sa marraine, mais elle était toujours avec son petit frère. Son rayon de soleil, ce qui lui permettait de tenir encore quand elle est à Londres. Sans lui, Lexa n'est rien, et sans elle, il n'est rien. Ils sont, ensemble, un seul être, doté de deux coeurs, battant à l'unisson, et deux tête, pensant chacune à l'autre. Sans lui, Lexa n'a en ce moment plus d'intérêts, à part bien sûr ces amis, ici, à Poudlard. Mais elle avait besoin d'un sourire, un mot, même une image. Elle voulait voir en quelqu'un se qu'elle voyait en son frère. Le même sourire. La même joie. Elle l'imaginait, face à elle. Ce sourire. Elle le voyait très clairement. Mais pas sûr Louis, sur une Gryffondor. 

@Welmina MacMaulan

Sérénité. Fatigue. Calme. Mes yeux voient mieux et restent bloqués sur la fille, qui me regardes désormais aussi. Mon sourire est toujours là, comme s’il avait remplacé mon expression naturelle. Je ne vois pas très bien l’expression de la Serpentard mais au moins elle n’a pas l’air offensé ou embêtée par mon regard. Je ne cherche à gêner personne, je sais même pas pourquoi je souris encore.
La jeune fille est blonde et des yeux gris bleutés. Elle a l’air un peu triste et peut-être aussi fatiguée. Ou c’est peut-être mon imagination qui me joue encore des tours et ce n’est pas du tout l’expression de la Serpentard.
Mon ventre gronde, me rappelant que j’étais dans la Grande Salle pour prendre mon dîner. Ce soir, mes organes ont besoin de manger mais mon cerveau refuse de le faire. Mes yeux se posent sur mon assiette, mes doigts prennent ma fourchette, prenne un morceau de nourriture, l’amène jusqu’à ma bouche et finalement la repose. Mon cerveau a gagné.
Et finalement, ils se reposent sur la fille. J’aimerais bien allait la voir pour avoir un peu de compagnie ce soir mais je ne veux pas l’importuner. Et puis, je ne sais pas si j’ai vraiment envie de discuter ce soir. Mais j’ai pas vraiment envie de discuter du tout en ce moment. D’ailleurs, si je suis restée à Poudlard c’était pour ne pas discuter avec mes parents. Ça aurait était trop douloureux. Je ne veux plus y penser.
Encore une fois mes yeux trouvent ceux de la jolie inconnue blonde aux yeux bleus de Serpentard. Cette fois-ci, je lui envoie un signe de tête en guise de bonjour, ne voulant pas me déplacer mais voulant tout de même communiquer, toutefois si elle le veut aussi.

Toujours ce sourire et ce regard. Était-ce une illusion ? Ou bien peut-être un rêve... peut-être que cette Gryffondor était la réincarnation de sa soeur ? Elle n'en savait rien. Mais en revanche, elle savait qu'elle connaissait cette personne. 
De l'animosité et de la haine aurait du être le principal durant ce contact. Mais non. Bien au contraire, même. Elle semblait vouloir parler avec elle. Et avec personne d'autre, pas même les quelques Gryffons présents à sa table. C'était étrange comme un simple regard, deux yeux, pouvait être important. Qui était cette fille ? 
Le contacte fut rompu quand elle regarda son assiette. Lexa se rappela alors qu'elle devait manger. Manger... Était-ce réellement utile ? Ou bien était-ce simplement pour faire comme tout le monde ? Au fond, elle n'avait pas faim, et chaque plats, tous aussi incroyable les uns que les autres ne lui donnait aucunement envie. 
Elle reporta son regard sur cette fille. Une personne dont elle ne connaissait rien. Absolument rien. Mais pourtant, elle avait l'impression de la connaitre. Elles n'étaient pas parentes, elle s'en doutait. Quand elle avait découvert qu'elle avait une autre cousine, ces parents lui avaient promit que personne d'autre n'avait été oublié par le reste de leur famille. 
Elle se demanda alors si ce n'était pas un mirage de sa soeur. Une soeur qu'elle n'avait pourtant jamais connue.  

Captivant. Profond. Mystérieux. Ce regard. Si attirant que je ne peux m’en détacher. Qui est-il ? Qui est la fille qui se cache derrière lui ? Qui est-elle vraiment ? Non, pas quel est son nom. Non, pas quel est l’avis que les gens ont sur elle. Non, pas la personne qu’elle montre qu’elle est. Mais qui elle est vraiment. Quelles sont ces peines ? Quelle est son histoire ? Quels sont ces rêves les plus secrets ? Je veux savoir qui elle est vraiment, mais ce n’est pas de la curiosité, c’est un sentiment que je ne peux pas expliquer mais que je ressent.
Pendant une seconde, je me demandes si elle me regardes parce que je la regardes ou parce qu’elle comprends ce à quoi je penses et qu’elle penses la même chose. Non, bien sûr. Si ça se trouve elle pense que mon propre regard est une provocation. Mais ce n’est pas ce que je ressent, cette fille, ce regard, ne sont pas juste une inconnue et deux yeux. C’est comme un signe du Destin.
Pendant quelques secondes, j’oublie toutes le disputes de mes parents, les mensonges de Maman et ma famille qui se détruit petit à petit. J’avais tellement besoin de parler et en regardant ce regard, c’est un peu comme si je le faisais. Comme si je me libérais de toutes mes mauvaises pensées.
Ce dont je suis sûre c’est que cette inconnue n’en est pas une ou plutôt qu’elle n’est pas n’importe qui. Peut-être que tout le monde pense pareil que moi en la voyant. Ou est-ce juste l’influence de la nuit qui me fait un peu délirer. Mais peut-être pas.

Un aimant ? Voilà ce que ce regard était. Lexa ne pouvait s'en détacher, pourtant elle essayait. Une force l'en empêchait. Pourquoi ? Personne ne le sait. Même pas elle. Elle se posait trop de questions, mais elle avait l'impression de les connaitre déjà. Encore une fois, pourquoi ? Elle ne le savait toujours pas. Ce n'était tout de même pas compliqué. Ce n'était qu'une question. Pourquoi ? Pourquoi cette fille, pourtant inconnue, l'intriguait tant ? Pourquoi la regardait-elle ? Ce rendait-elle compte qu'elle la fixait ? Qui est-elle ? Tout cela ce mélangeait dans sa tête, et Lexa ne pouvait pas le supporter. Elle avait envie d'aller lui demander tout ça, de lui parler, de savoir qui elle était... 
Pendant un temps, rien que ça ne l'intéressait. Tout ces problèmes, toutes les choses bien qui pouvait lui arriver en ce moment, elle n'y pensait pas. Et ça lui faisait du bien. Mais à la place, c'était cette fille qui l'a hantait. Elle se posait des questions utiles, d'autre inutile. En quoi était faite sa baguette, par exemple, lu avait-elle des frères et soeurs ? Où vivait-elle, quelle âge avait-elle, où avait-elle grandit... 
C'était un véritable tourbillon. À un tel point qu'elle aurait du en avoir mal. Mais rien. Elle ne pensait pas à cette douleur, pas aux mots qu'elle avait entendue dans la journée. Rien. Juste ce regard. 

Perdue. Attirée. Anxieuse. Chaque seconde qui passes rends cette fille encore plus... importante. Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens. C’est une inconnue comme toutes les autres personnes présentes dans cette salle mais c’est beaucoup plus que ça. Eux, sont des inconnues. Elle, n’en est pas une. Et pourtant je ne lui ai jamais parlé. Je n’arrives pas à savoir si j’ai envie de le faire ou non. Peut-être que tout vient de son regard et non pas d’elle. Peut-être que tout vient de ce que veulent dire ses yeux. Et non pas de ce qu’elle dirait. Je ne veux pas tout briser.
De toute façon, mes jambes m’interdisent d’y aller, elles veulent rester ici, sur cette chaise pour contempler ce regard. Comme chaque particule de mon corps veut le faire. Je resterais ici toute la nuit si elle le fait. Je resterais toute la vie si ce regard si hypnotisant veut que je le fasses. Mais sans lui parler.
Une goutte d’eau naît de mon œil gauche puis roule sur ma joue. Glisse sur mon menton. Et tombe sur mon pull. Une larme. Non pas de tristesse. Non pas de joie. D’émotion. Seulement d’émotion. De folie, peut-être. Peut-être que ce regard me rends folle. Peut-être est-ce la raison pour laquelle mon corps tremble un peu. J’ai chaud et froid en même temps. Mon cœur bat trop fort. Mon corps réagit bizarrement mais étrangement toutes ces émotions et les actions de mon corps sont positives. Je me sens bien.
Ce regard m’attire à chaque instant un peu plus. Est-ce lui qui me rends folle ? Est-il toxique ? Même si je me sens bien, est-il mauvais pour moi ? De toute mes forces j’essaie de contrôler mon corps pour baisser les yeux. Cette fille sort de mon champs de vision. Mais les émotions et les sensations que j’avais en regardant ce regard sont toujours là. Sauf que cette fois-ci, elles me persécutent. Et elles sont mauvaises.
Alors mes yeux se relèvent. Recroisent le regard de la fille. Et les émotions changent pour redevenir positives.

Un mot, un simple son briserait tout entre elles. Ce coté mystérieux était la clé, l'essence même de leur relation, si réelle relation il y avait. Elle ne savait pas comment décrire ce que cette Gryffondor était pour elle. Intérieurement, elle le savait. Elle était tout. Elle était aussi importante que son frère, sans même lui avoir parlée, elle le savait. C'était enivrant. Elle était épuisée et pourtant ce regard lui redonnait l'énergie dont elle avait besoin. 
Pourtant elle ne connaissait même pas son nom. C'était sensé être important, dans une rencontre. Pourtant, dans ce cas-là, ça ne valait rien. Après tout, ça n'avait aucune utilité. Ce n'était qu'un mot. Pourtant les mots sont si important. Les premiers babillages d'un bébé jusqu'à ces dernières paroles, chaque choses dites est importante. Des fois des regard provoque la même chose. 
Puis le contacte visuel se coupa. Cela fit le même effet d'un coup de poing dans le ventre. Elle se sentait tomber. Ce regard était devenu vital. Sa respiration était saccagée, et son cerveau aussi. Elle ne pouvait vivre sans ce regard. Sans ce qu'il lui procurait. C'était son oxygène, sa raison d'être. C'était tout. Et c'était des yeux. Et pourtant Lexa les voyaient comme des humains a part entière. 
Quand elle recroisa les yeux de la Gryffondor, l'énergie, le mentale et la force revinrent. Elle ne pouvait s'en passer. 

Enivrement. Émerveillement. Envoûtement. Le temps s’est comme arrêté. Combien de personne reste il dans la Grande Salle maintenant ? Peu importe, je ne veux pas tourner la tête pour le voir. Je ne veux plus détourner le regard de ses yeux. De ce regard.
Que se passera il quand l’une de nous devra partir ? Quand le couvre-feu nous empêchera de rester là ? Si je pars me coucher, je ne pourrais m’endormir sans savoir que ce regard est loin de moi et pourtant si proche, et que je ne peux le contempler. Peut-être que je ne reverrais jamais ces yeux. Et si je ne les reconnaissais pas demain en la croisant dans un couloir ? Je ne veux pas que cette fille devienne aussi banale que toutes les autres personnes de ce château. Je ne veux pas qu’elle soit une inconnue.
Ce regard me procure trop de bonheur pour que je le perdes. Le perdre serait un terrible déchirement. Peut-être que je l’aurais oublié, demain. Peut-être que cette fille n’est qu’un mirage. Un simple rêve. Elle semble à moitié si vivante et si irréelle. Elle ne peut pas être une simple imagination de ma conscience.
Réfléchir me fait mal. Pourquoi penser à ce qui se passera demain alors que ce regard est là devant moi, bien vivant ? Et tant qu’il ne bouge pas, tout va bien. Tout va bien plus que bien.

C'était époustouflant. Rien n'avait jamais eu autant d'impact sur Lexa. Il était tard, le salle était presque vide. Le coure-feu approchait, et ses yeux commençait à tomber. Mais elle ne voulait pas partir. Si elle le pouvait, elle arrêterait le temps, et restera là, face à cette fille. Face à ce regard, encore plus puissant que... que quoi ? Rien ne lui venait en tête. Ces yeux, gris, marrons, verts, ou encore bleus, peut-être, ils avait sur Lexa un don. Un don qui l'empêchait de bouger, obnubilée par la beauté de ces yeux.
Pourquoi ? Pourquoi... pourquoi ces yeux, cette personne, ce jour, même ce repas ? Pourquoi pas demain ? Ou n'importe quel autre jour, où elle était reposée, en forme ? Pourquoi ce n'était pas quelqu'un qu'elle connaissait ? Pourquoi ces yeux étaient-ils comme ça ? Pourquoi étaient-ils si envoutant ? Pourquoi ce n'était pas à midi ? Ou ce matin ? Elle était tellement perdue, qu'elle ne discernait même pas à quel points ces questions étaient sans réponses imaginable.
Ce regard était toxique. Nocif. Elle ne pouvait le quitter sans en souffrir. Quelle effet... Elle en souffrait. Son crâne frappait fort, ses doigts perdaient toutes sensations. Elle ne sentait pas les couverts qu'elle tenait encore, sans les avoir utilisés. Elle ne sentait plus rien de nul part. Sauf ce regard.