Jusqu'à ce jour, je définissais le courage comme une marche droite et décidée. Une marche rapide qui ralentit sous aucun prétexte. Une marche sans détours, sans pause qui ne recule jamais. Une marche triomphante enjambant les risques. Une marche qui obscurcit les froussards avec son ombre. Je voulais avoir cette cadence, ce rythme, marcher toujours sans s'arrêter sans se défiler. Je voulais dépasser mes peurs et ne plus être faible. Gryffondor met en avant le courage et je marchais pour ça.

Mais en ce moment, j'ai peur. Pourtant, je marche tête levée, le courage à la main. Et, comme mes camarades, je lève ma baguette en l'air, prononçant machinalement les sorts de protections . Mon cœur s'agite, bat tel un tambour annonçant mon trépas. Le visage livide, je fixe sans cligner des yeux, le mal qui arrive à notre porte. Rigide sur mes deux pieds, je fais en sorte de ne pas flancher, de ne pas fuir. A ma droite, je sens sa présence. Et comme une enfant, n'arrivant pas à trouver son souffle, je me cale au sien. Je ne lui tiens pas la main. Je ne le regarde pas. Rien que sa compagnie suffit pour supporter cette attente.

Finalement le courage n'est pas solitaire. Et cette peur ne me fait pas reculer. Je n'ai pas à fermer les yeux pour foncer tête baissée. Je les ouvre pour l’accueillir comme elle se doit. Cette peur est là pour alerter. Elle te fait signe du danger. Et accepter cette peur, sans se défiler, prêt à en découdre représente en somme au courage auquel j'aspire tant.