Pourtant, deux jours plus tôt, tout s'était déroulée un peu comme dans un rêve pour toi. Il y avait eu le bal, puis cette balade au clair de lune près de la tour d'Astronomie, loin de tous les tumultes de la salle de bal ou l'ambiance battait apparemment son plein.

Il y avait eu ses lèvres contre les tiennes, puis aussi, sa main dans la tienne. Tous ses souvenirs te revenaient sans arrêt en mémoire et se faisait sourire bêtement dans ton lit.

Plongée dans la pénombre du dortoir des filles, tu te retournas dans ton lit et Aizon vint se pelotonner sous ton menton, alors que tu fermais une nouvelle fois les yeux te rappelant alors l'horreur qui avait suivi tout cela.

Les cris et les pleurs quand vous aviez regagné la salle de bal. Le trou béant dans le sol, les blessés partout. Tu n'avais pas compris la situation, mais rapidement, tu avais été mise au fait de ce qui s'était produit… En partie du moins.
T'endormir avait été au final assez compliqué, car tu étais troublée par toute cette multitude d'événements. Le passage du bonheur à la peur, du plaisir à l'angoisse… Tout cela n'était pas une chose aisée. Lorsqu'enfin arriva sept heures du matin, tu décidas qu'il ne servait plus à rien de rester ici à te tourmenter d'avantage, tu sortis de ton lit et tu glissas tes pieds dans tes chaussons avant de prendre délicatement Aizon dans tes mains et le déposer dans sa petite cabane suspendue pour qu'il finisse lui aussi sa nuit.

Tu le regardas un moment en pensant qu'il avait beaucoup de chance de ne pas avoir conscience de ce qui s'était passé cette nuit.

Ton estomac gargouilla et cela te fit rapidement revenir à la réalité. Si vite d'ailleurs que tu te glissas rapidement dans une tenue de jours avant de quitter le plus discrètement possible le dortoir pour éviter de troubler le sommeil des filles qui pouvaient encore dormir.

La veille, vous étiez tous resté cloitré dans la salle commune, mais aujourd'hui, les choses devaient normalement reprendre leurs cours.

Alors que tu descendais les couloirs avec une certaine lenteur, la réflexion te poussa à penser à tous ses petits moments qui sont sans aucun doutes banals, mais qui permettaient d'oublier un peu les horreurs qui pouvaient se dérouler autour de toi.

Tu regardais à droite et à gauche en descendant l'escalier qui te menait tout droit vers la grande salle. Tu étais un peu inquiète, mais s'était normal. Il n'y avait pas vraiment d'activité et pourtant, lorsque tu arrives dans la salle à manger de Poudlard, tu fus surprise de trouver "autant" de monde déjà debout.
La plupart des élèves avaient les yeux encore bouffis du manque de sommeil. D'autres portaient des bandages. Les mines étaient moroses et un climat de suspicion semblait régner ici.

Tu repéras un groupe de camarade à la table de poufsouffle et tu t'installas à cette dernière en les saluant doucement. Tu saisis alors un petit toast et tu commenças à le beurrer.

Le petit-déjeuner dura une éternité car c'était l'occasion de discuter des événements de la veille à tête reposée, même si ces derniers étaient encore tout récents dans les esprits. Chaque fois qu'un nouvel élève arrivé, c'était l'occasion de poursuivre cet interminable débat qui cherchait à établir les causes de cet accident. À en comprendre les tenants et les aboutissants ! À en déterminer les conséquences.
Bientôt, une grande partie de la grande salle fut pleine de monde. Presque autant qu'à l'heure du souper. Il y avait des absent bien entendu, mais presque tout le monde était présent et remplie de curiosité, mais également d'appréhension sur les événements de la veille.

Tu avais mangé en petite quantité, tel un moineau picorant des miettes. Le petit-déjeuner s'était au final éternisé plus que de raison et tu continuais à discuter avec tes camarades lorsqu'enfin, le ciel fut percé par des centaines de chouettes et de hiboux firent irruption dans la pièce pour se prêter à leur ballet aérien quotidien.

Comme chaque jour, une chouette déposa la gazette du sorcier devant tes yeux. Tu l'observas sans vraiment la voir tout en continuant à discuter avec une camarade lorsque l'attitude de plusieurs élèves attira ton attention. Des mines déconfites et des murmures affolés alors qu'ils regardaient le journal. Tu attrapas finalement la brochure pour la parcourir à ton tour et ton sang se figea en l'espace d'une seconde.

Le titre de la gazette et la photo en première page était on ne peut plus clair. On y voyait l'hôpital Sainte Mangouste, cet endroit que tu connaissais si bien pour y avoir passé des heures avec tes parents… complètement détruit.

La teinte de ton visage vira du rosée habituel à une couleur beaucoup plus pâle alors que tu sentais l'angoisse et la terreur t'envahir. Tes mains tremblaient à présent et tout tournait autour de toi. Il y avait des dizaines de blessés, de disparus et de morts. La photo de l'hôpital trônait encore dans ta tête et tu ne pouvais faire qu'un seul lien avec tout cela … Tes parents … Ils étaient morts … S'était pratiquement sûr.

Ton esprit divaguait, ta tête te tournait et tu enjambas le banc pour te redresser en titubant alors que les larmes commençaient à brouiller ta vision.
Tu pleurais sans même t'en rendre compte. Tu n'étais pas sûre de pouvoir atteindre le hall d'entrée avant de t'effondrer. La nausée te prenait elle aussi, s'ajoutant à tout ce flot d'émotions et de réactions que ton corps était en train de dégager.

Tu marchas jusqu'à la porte de la grande salle et tu t'adossas quelques secondes au manteau de cette dernière. De tes yeux, s'écoulaient un flot continue de larmes et tu regardas le sol sans parvenir à le distinguer. Tu n'avais même pas la force de t'essuyer les yeux. Tu passas la porte et alors qu'enfin, tu étais cachée à la vue de l'ensemble de la grande salle, juste derrière le mur de cette dernière, tu te laissas choir à même le sol. Tu étais perdue et tu n'arrivais plus à bouger. Ton corps te faisait mal. Oui, tu avais mal partout. Tu pleurais à n'en pas discontinuer, incapable de parler ou de ne produire d'autres sont que des sanglots. Tu t'en foutais que la plupart des élèves qui descendaient encore prendre leur repas te vois, non … Tu n'avais plus conscience de rien à part peut-être du fait … Que tu étais probablement seule au monde à présent.

                    C'était un matin un peu particulier, Mike venait tout juste de fêter ses 14 ans. Il s'était tout d'abord rendu au bal, désireux de se faire pardonner ses comportements passés. Le début de soirée avait été agréable, sa cavalière lui avait poliment tenu compagnie. Lorsque celle ci était allée rejoindre son cercle d'amis, Mike en avait profité pour s'éclipser. La fête était agréable mais trop de choses bourdonnaient dans sous sa boite crânienne. Il avait alors aperçue sa sœur et son groupe d'amis. Ils l'avaient alors entraîné jusqu'à la salle commune de Gryffondor qui avait été déserté pour l'occasion. Amy avait alors sortit des bouteilles de bières au beurre. Elle l'avait chaperonné toute la soirée mais ça n'avait pas empêché Mike de ne boire plus que de raison pour sa première fois. La petite fête illégale avait alors était vite fini pour lui.

                     Il s'était réveillé dans ses draps, son cerveau tapait contre la paroi de son crâne comme si une troupeau entier de centaure lui était passé dessus. Sur la table de chevet Mike trouva un petit mot manuscrit de sa sœur accompagné d'un paquet de biscuits. 

"Manges ça petit frère, t'as encore de l'entrainement avant de devenir un homme!"

Mike sourit et dévora ce qui s'avéra être son meilleur cadeau d'anniversaire. Un peu moins brassé mais toujours migraineux il préféra tirer sa couette jusqu'au dessus de sa tête puis il roupilla toute la journée.

Le Gryffondor sortit de ses draps seulement le lendemain au matin et descendit les escaliers du dortoir. Le salon était s'en dessus dessous. Peut être les centaures étaient ils bien passé par là finalement, pensa Mike. Les élèves présents avaient la mine décomposé de ceux qui n'ont pas assez dormi. Avaient ils remit ça hier? Dans ce cas pourquoi étaient ils si dépités? Mike ne s'attarda pas dessus. Ses jambes étaient engourdie et la trentaine d'heures qu'il avait passé au lit rendait cette soudaine verticalisation éprouvante pour son estomac.Craignant de dégobillé les quelques gâteaux de la veille, il accéléra le pas en direction de la Grande Salle. 

             Mike resta figé, il s'était arrêté devant ce qu'il restait de la salle de Bal. Le plafond s'était effondrait en partie, pas seulement le plafond, dans le sol il y avait également un trou impressionnant, un toboggan passait à travers. Le Gryffondor ne su pas s'il était en complète hallucination ou même s'il s'était bien réveillé. Qu'avait il pu rater pendant son sommeil. 
Bien décidé à en apprendre plus il repris sa route à grands pas, peut être ne serait ce pas l'ultime surprise du trajet, pensa t'il. Bien heureusement le reste du château semblait tenir debout. Alors qu'il s'apprêtait à franchir les portes de la grande salle, Un visage connu lui apparu.
"-Hey Cassandre, qu'est ce qu'il s'est passé hier?" L'interpella Mike.
Mais la jeune fille lui passa devant sans même lui répondre, son visage était masqué par le rideau de ses cheveux, il la regarda passer. Cette journée était décidément bizarre. Lorsque la Poufsouffle se laissa glisser au sol le long du mur et que Mike aperçu enfin le flot de larmes qui lui dévalait les joues il se précipita à son chevet, il se plaça face à elle et la saisi par les épaules, la redressant bien face à lui.
"-Qu'est ce qu'il s'est passé tu es blessée?" Demanda le garçon affolé.

Assise sur le sol glacial du hall d'entrée, tu ne parvenais pas à retrouver un semblant de calme. Tes mains tremblaient, de même que tout ton corps. Affalée contre le mur, tu n'avais presque aucune conscience de ce qui se passait autour de toi. C'est comme si tu étais paralysé. Oui, paralysé sans avoir la moindre possibilité, de réagir à ton environnement.

Pourtant, tu sentis bien que quelqu'un appuyait sur tes épaules et te décollais du mur. Tu sentis ta tête, lourde bougé légèrement sous l'effet du mouvement pour finalement que ton regard vide fasse face à Mike Conwell. Tu n'eus aucune réaction et pourtant sa question vrilla tes tympans et se répercuta en écho dans ton esprit. Tu avais entendu les mots, mais tu ne les avais pas saisis. Tu restais immobile et impassible malgré que les larmes continuent à ruisseler sur ton visage.

Combien de temps cela dura, impossible de le savoir, mais Mike dû te secouer à plusieurs reprises avant que finalement, tu lui répondes… Enfin, ce n'est pas à sa question que tu répondis… Ta voix n'était qu'un tressautement… Un murmure

"Mes … Mes … Mes parents…"

Prononcés ses mots fut terriblement difficile pour toi et tu posas une main sur l'avant-bras de Mike comme pour chercher un appui, un pied-à-terre.
Ta tête tomba en avant en se posa sur la poitrine du jeune homme alors que tu tremblais de plus en plus. Tu fermas les yeux. Tu n'arrêtais pas de répéter inlassablement les mêmes mots dès l'instant ou ta tête toucha sa poitrine, imprimant un mouvement de balancier à chaque fois que tu les prononçais comme pour faire pénétrer l'information dans ta tête :

"Ils sont morts … Ils sont morts … Ils sont morts …"