Ce matin, tu es un peu plus fatiguée que d'habitude, on sent que le trimestre touche peu à peu à sa fin et tu donnes tout pour fournir du travail de qualité à tes professeurs, afin de prendre de l'avance sur les apprentissages requis pour les examens de fin d'année. Cela t'évitera de passer trop de temps sur les notions apprises jusqu'à maintenant, afin de te pencher un peu plus sur les nouvelles notions que tu apprendras après les vacances de Pâques. Heureusement, tes divers loisirs te permettent de ne pas te noyer dans tes cours, tu sais que c'est important de ne pas faire que ça. Seulement, aujourd'hui, on sent bien qu'on est vendredi, soit le dernier jour de cours de la semaine.

Tu te rassures en te disant que tu n'as cours que le matin et que tu pourras te reposer un peu cet après-midi, hors de question de dormir en cours d'histoire de la magie. Tu te prépares un bon petit-déjeuner, à commencer par un verre de jus d'orange, tu le troques avec un peu de déception contre ton habituel chocolat chaud, en espérant que ce verre t'apportera l'énergie nécessaire pour affronter cette journée.

Tu allais en boire une gorgée, lorsqu'un hibou s'approche de toi : Ce n'est pas Cosco, le hibou de la famille, tu en conclus donc que c'est un hibou de la Gazette du sorcier. Celui-ci a sur lui un parchemin, qui doit être la une du jour, et une bourse attachée autour de lui. Tu y mets un gallion et tu prends le fameux parchemin, un peu de lecture te réveillera à coup sûr. Le hibou s'envole aussitôt.

Tout en commençant à lire, tu te dis que cela fait un moment que des nouvelles assez importantes n'ont pas été rapportées par la Gazette. Enfin, important pour toi ne signifie pas forcément important pour les autres, c'est vrai. La raison principale pour laquelle tu t'es abonnée à la Gazette est pour avoir des informations sur le monde extérieur à Poudlard, afin d'avoir un tableau plus ou moins complet, en plus des nombreuses lettres que tu peux recevoir de tes parents. Savoir plus ou moins ce qui se passe là dehors te rassure puisque tu ne vis pas isolée du reste de la Grande-Bretagne, c'est de cette manière que tu le perçois. Cela peut paraitre ridicule pour certains mais il faut dire que ce gouvernement t'inquiète énormément, surtout que chaque membre de ta famille est potentiellement en danger.

Tu commences par lire le gros titre et celui-ci ne te rassure pas : qu'est-ce que cela pouvait bien dire ? Quelle est donc cette arme secrète ? Il faut dire que les journalistes savent comment te donner envie de continuer à lire. Tu dois avouer que cette guerre entre sorciers ne te plait pas, mais voir qu'il y en a également une entre les sorciers et les moldus non plus, puisque tu as grandi dans les deux mondes. Tu as l'impression d'être forcée de faire un choix entre les deux mais tu ne le fais pas, n'ayant pas envie de croire que tu trahis un des deux mondes. C'est également pour cette raison que vous avez dû déménager dans le manoir de tes grands-parents maternels, afin de t'éloigner de ton quartier moldu. Ce déménagement a été fait il y a un mois déjà et tu as hâte de voir ta nouvelle demeure, bien que tu la connaisses déjà. Il faudra cependant attendre l'été puisqu'il a été convenu avec tes parents que vous resteriez à Poudlard, pour votre propre protection. C'est difficile mais tu sais que c'est la meilleure chose à faire.

Tu bois une nouvelle gorgée et tu continues à lire. Mauvaise idée, tu as failli recracher tout le jus que tu allais avaler. Pour commencer, cet arme est en réalité.. Un moldu ? Le conseil des sorciers a donc capturé un moldu ? Cela te fait peur, tu ne sais absolument pas ce qu'ils ont prévu pour lui. Sais-tu même si tu as réellement envie de le savoir ? Non, sûrement pas à ton âge. La suite de l'article implicite plus ou moins mais tu n'as pour autant pas envie d'imaginer ce que cela sous-entend.

Tu finis de lire l'article de la manière la plus posée, bien que tu ne saches pas réellement quoi en penser. Lors de ta première lecture, un des noms de ces "héros" ne t'a pas échappé puisque celui-ci avait le même que toi : Cooper. Tu réfléchis un instant, voir si tu connais un certain Jacob dans ton entourage et c'est l'âge qui te permet de t'en souvenir : sans aucun doute, un grand-père. Tu te souviens de la fête de famille organisée chez les grands-parents d'Orphéa, chez Rachel et Jacob Cooper. Celui-ci serait donc.. Mort ? Belle façon de l'annoncer en tout cas, tu n'aurais pas aimé apprendre une nouvelle de ce genre grâce à un journal. tu cherches ta cousine du regard mais tu ne la vois pas, peut-être est-elle déjà au courant.


Savoir que tu es plus ou moins concernée par cette phrase t'attriste, ce n'est pas évident de perdre un proche mais tu peux te consoler en te disant que tu le connaissais à peine, contrairement à ta cousine. Tu te promets d'aller la voir dans la journée, tu ne veux pas la laisser seule face à cette triste nouvelle.

Bizarrement, en relisant, tu te rends compte que tu reconnais les trois noms des sorciers qui ont mené à bien cette opération. Sans trop réfléchir, tu cherches une autre tête parmi les Serpents : Hannah. Sparks, c'est un nom que tu as très souvent entendu lors des matches de Quidditch où Serpentard jouait. Tu en es certaine.

Ce parchemin t'a bien réveillée mais tu n'avais pas remarqué qu'Hannah était, en fait, pas si loin de toi. Voyant qu'il y avait une place de libre à côté d'elle, tu vides rapidement ton verre et tu t'approches d'elle, en souriant légèrement, comme tu en as l'habitude.

- Salut Hannah, tu vas bien ?

Tu t'assieds à côté d'elle, le journal tenu fermement dans tes mains.

- Ça va te sembler bizarre mais, c'est bien ton nom, là, non ? Tiens, tu peux lire si tu veux, dis-tu en lui tendant la une du jour.

C’était le dernier jour de la semaine. Comme tous les matins, Hannah avait eu du mal à s’extirper de la douce alcôve de sa couette. Bien que situés dans des cachots humides, sous le lac noir, les dortoirs de Serpentard n’en étaient pas moins chaleureux et confortables. La première année y avait pris ses habitudes, et elle était généralement la dernière de sa chambre à se lever, après maints bâillements et soupirs de fatigue. Ce vendredi n’avait pas fait exception à la règle et à force de traînasser, elle se retrouvait à se préparer en quatrième vitesse. Malgré tout, il était hors de question de manquer le petit-déjeuner dans la Grande Salle. C’était l’un de ses moments préférés de la journée.

La blondinette avait rapidement enfilé les premiers vêtements qui lui étaient tombés sous la main, et notamment son pull vert et argent des Crochets d’Argent. Il serait toujours temps de se changer pour mettre sa robe de travail avant son cours de la matinée, puisque sa salle commune était sur le chemin du cachot qui servait de salle de Potions. Elle en profiterait également pour récupérer son sac et ses affaires au passage. Si étrenner son chaudron en étain tout neuf l’avait enchanté en début d’année, la jeune Sparks avait depuis déchanté. Elle s’était désormais rendue compte de la difficulté de la matière : toutes les étapes devaient être réalisées avec minutie et précision, que ce soit pour la préparation des ingrédients, comme pour leur dosage ou le respect des temps préconisés. Si bien que les cours de Potions n’étaient pas franchement son fort et ses mixtures ne convenaient que rarement aux attentes du professeur Xarinez.

Son Attrapeur-Hebdo enroulé dans sa main, la jeune Serpentard trouva rapidement une place à la longue table de sa maison, un peu à l’écart. Elle n’était pas une grande bavarde, du moins pas avant d’avoir avalé son petit-déjeuner. Elle ouvrit son magazine de Quidditch sur un article qui montrait les dernières nouveautés en termes de balais de course, et le posa devant elle, avant de s’intéresser aux mets disposés sur la table.

Cherri-Owls... Pancakes... J’ai tellement faim que je pourrais manger un hippogriffe... Porridge... Œuf au plat... Bacon...

Il y avait l’embarras du choix. Hannah commença par se servir un grand verre de jus de citrouille, avant de finalement se décider pour quelques toasts grillés, qu’elle accompagnerait de beurre et de confiture à la mélasse. La fillette était en train de préparer ses tartines lorsqu’une élève de deuxième année s’installa à côté d’elle. La blondinette lui sourit en reconnaissant sa camarade.

« Oh, salut Lili ! Bof, j’ai Potions dans une demi-heure, donc... ça pourrait aller mieux, quoi... »

Se rappelant que la brune voulait devenir potionniste, la jeune Sparks esquissa une petite moue désolée et d’empressa de nuancer ses propos.

« Enfin, ça pourrait être pire, hein... Genre, Histoire de la Magie... Et sinon toi, ça va ? »

Lili semblait être venue pour une raison précise et la première année haussa les sourcils en regardant le journal qu’elle lui tendait.

Pourquoi mon nom serait dans la Gazette du Sorcier ?

Hannah ne s’intéressait pas à la politique, et en-dehors de informations spécifiques au Quidditch, elle ne lisait que très rarement les journaux. Pourtant, son parrain avait mis un terme à sa carrière professionnelle chez les Tornades de Tutshill et il n’y avait donc plus aucune raison que son nom apparaisse dans le quotidien. Intriguée, elle jeta un coup d’œil au large bandeau de titre.

L’arme secrète des Moldus capturée...

Sa curiosité attisée, la première année se saisit de l’exemplaire que lui tendait Lili, et le posa sur son magazine de Quidditch, après avoir poussé son assiette sur le côté. Accoudée à la table, son visage entre ses poings fermés, elle attaqua la lecture. Ses sourcils se froncèrent à plusieurs reprises, notamment lorsque certains noms la faisaient tiquer.

Kyrill Sifferlen, trente-cinq ans, informateur... Attends, Sifferlen comme ?

La Serpentard ne connaissait qu’un seul dénommé Sifferlen à Poudlard, le capitaine de l’équipe de Hel’s. Elle interrompit sa lecture et leva la tête pour se tourner vers la table voisine, cherchant du regard la chevelure rousse du poursuiveur de Poufsouffle. Elle le repéra rapidement, mais n’arrivait pas à distinguer s’il était également en train de lire la Gazette du Sorcier. Après quelques instants à la fixer, elle se replongea dans l’article, les sourcils froncés. @Rey Sifferlen

Nicholas Sparks, quarante ans, leader du clan des Ombres... C’est quoi ça, le clan des Ombres ?

La fillette déglutit. Il n’y avait que peu de place pour le doute, l’article semblait bien parler de son paternel. Pourtant, elle n’avait aucune idée de ce que pouvait bien être le "clan des Ombres", dont son père était soi-disant à la tête ; lui, le spécialiste en importation de bois exotiques. Elle resta silencieuse, jusqu’au moment de lire le nom du troisième héros des temps modernes.

Jacob Cooper, soixante-quinze ans, Manteau noir...

« Cooper ? C’est ton grand-père, ce Jacob ? »

La première année avait levé ses grands yeux verts, incrédule, vers Lili. S’étant arrêtée pour questionner sa camarade, Hannah n’avait pas lu la deuxième colonne de l’article et ne s’était pas encore rendu compte que le dénommé Cooper avait trouvé la mort lors de cette opération.

« Ça veut dire quoi, tout ça ? »

Tu souris légèrement en entendant les paroles de la première année : on ne peut pas tous aimer les mêmes choses et tu le sais bien, ce serait ridicule de lui en vouloir pour ça, tu n'as même pas réellement tiqué. Elle s'est rappelée de ce dont vous avez pu parler, notamment le domaine dans lequel tu souhaiterais te diriger. Pour ce qui est de l'histoire de la magie, tu dois avouer que tu avais également du mal en première année, selon les cours, mais cette année, tu as bien moins de mal à suivre les cours donnés par Miss Montmort.

Pour le moment, elle n'a pas l'air de saisir que tu n'es pas là pour une simple conversation polie mais pour bien plus. En même temps, il faut dire qu'il est plutôt rare de se diriger vers quelqu'un pour une question de ce genre mais tu l'as prévenue : Ça semble bizarre, comme question.

- Ça.. va, dis-tu, plus perdue qu'autre chose. Enfin, ça allait, jusqu'à ce que je lise ça.

La blonde prend le journal que tu lui tends, bien qu'elle ne semble réaliser que ta question est on ne peut plus sérieuse, elle doit sûrement se demander ce que ferait son nom dans la une du jour. Tu te le demandes aussi, en réalité, mais tu te demandes aussi si elle était au courant de tout ça, ce que tu en doutes. Tu doutes aussi que ta cousine soit au courant.

Tu la vois lire l'article puis lever la tête vers la table des Poufsouffle. Elle doit chercher l'élève du nom de Sifferlen, le capitaine de l'équipe des Hel's. Son nom t'a également sauté aux yeux mais tu ne le connais pas autant que la première année, c'est pour cela que tu t'étais dirigée vers elle. Plus elle continue sa lecture, plus elle fronce les sourcils, ce qui prouve qu'elle n'en était pas au courant, pas du tout, en tout cas.

Elle lève de nouveau la tête vers toi et te demande si Jacob est de ta famille. Tout comme toi, elle n'a pas raté le nom de Cooper mais elle ne sait peut-être pas que tu n'es pas la seule qui porte ce nom ici.

- Non, ce n'est pas mon grand-père, mais celui d'une autre élève : Orphéa Cooper, une élève de deuxième année à Serpentard. Elle est ma cousine éloignée donc, en quelque sorte, je suis de sa famille mais pas proche. Ce qui n'empêche pas que ce soit.. Enfin.. Triste, quoi..

Tu ne sais pas si elle a terminé ou non mais tu n'arriverais pas à exprimer à haute voix ce qui lui est arrivé. Cet article a le don de mêler plusieurs sentiments en toi, à commencer par la tristesse et l'incompréhension : tu ne sais même pas si tes parents auraient une explication à te fournir pour t'éclairer.

Tu aimerais être la personne qui explique à Hannah ce que veut dire cet article mais, en soi, tu n'en sais rien non plus. Tu en sais sûrement autant qu'elle, pas plus. Tu la regardes, cherchant tes mots, mais rien ne vient.

- Je.. Je ne sais pas.

Tu essaies de rassembler tout ce que l'écrit a pu t'apprendre : clairement, le Conseil des sorciers veut rendre justice et le faire à la mode oeil pour oeil et dent pour dent. Rien qu'y penser te terrifie, tu ne peux pas te dire que cela est la réalité. Pire encore, le Conseil y a réfléchi, ce qui veut dire qu'ils étaient d'accord d'ôter la vie de plusieurs moldus. Tu sais bien que certains actes des moldus ont été horribles mais tu aurais aimé, et espéré, que les sorciers n'agiraient pas de la même manière. Ainsi, le monde entier s'embarque dans une spirale sans fin. Vivre avec des moldus n'a jamais été un problème pour toi, tu as donc du mal à te dire que les deux côtés se font la guerre. Comme si se faire la guerre entre sorciers n'était pas suffisant..

- Ils veulent rendre justice aux sorciers morts et torturés par les Moldus.. Je crois. Mais je ne sais pas pourquoi ils cherchaient ce moldu-là en particulier, ils ne disent pas ce qu'il a bien pu faire. Ils ont organisé sa capture...

La première année avait pour l’instant sciemment omis de confirmer que l’article parlait bien de son père, préférant reporter l’attention sur le dénommé Jacob Cooper.

« Oh... »

Il y a trop de Cooper à Serpentard... Je me demande s’il y en a autant dans les autres maisons...

La blondinette hocha la tête. Elle connaissait Orphéa, qui avait récemment rejoint l’équipe de Serpentard, suite aux départs d’anciens joueurs. Elle ne savait cependant pas si la dernière recrue des Crochets d’Argent continuerait le Quidditch, après le match face à Gryffondor où le cognard ne l’avait pas épargnée. Malgré son nom de famille, la première année n’avait jamais le rapprochement avec Lili ou Yesenia.

Triste ?

La jeune Sparks fronça les sourcils et reprit rapidement sa lecture, pour aller au bout de l’article cette fois-ci. Le grand-père d’Orphéa était mort, ou du moins porté disparu, pendant cette opération de capture. La première année leva les yeux du journal et balaya du regard la table de Serpentard, mais sa coéquipière ne semblait pas être présente dans la Grande Salle. Etait-elle déjà au courant, ou l’avait-elle appris comme tout le monde via la Gazette ? Le cœur d’Hannah se serra un bref instant, en réalisant que son père aurait pu être à la place de Jacob Cooper. La fillette avait perdu son grand-père maternel il y a quelques années, celui qui lui avait offert son premier balai-jouet et qui lui avait appris à voler dans leur grand jardin de Newquay. Son Grandpa Adam lui manquait terriblement, plus particulièrement lorsque toute la fratrie venait passer l’été dans les Cornouailles. Il lui avait d’ailleurs légué son Comète, qu’elle avait jusque-là laissé dans la remise à balais de la demeure familiale, son père refusant qu’elle l’emmène à Poudlard.

Mon père, ce héros...

Malgré leurs désaccords, principalement liés au Quidditch, la jeune Sparks aimait son paternel plus que tout. Elle se replongea dans l’article pour le relire une seconde fois. Le terme "héros des temps modernes" la fit sourire. Hannah n’était pas très au point sur la politique actuelle, ne s’y intéressant pas spécialement. Tout juste avait-elle conscience que sorciers et moldus se livraient une guerre, en dehors des murs du château, depuis que sa famille avait pris quelques précautions supplémentaires à King’s Cross, lors des vacances de Noël.

« Ils ont l’air de dire que c’était le chef des services de renseignements moldus... Et qu’il était responsable de la mort d’une dizaine de sorciers... Tu sais qui c’était, cette Bathilda Menford, toi ? »

La blondinette leva les yeux vers sa camarade, se demandant si elle avait lu les éditions de la Gazette, qui relataient les événements du 10 janvier. La première année lâcha un soupir inaudible. Depuis leur retour à Poudlard, les élèves avaient un nouveau cours, commun à toutes les années, sur la protection du secret magique.* En l’absence de devoirs et de notes, la jeune Serpentard n’avait pas été particulièrement attentive. Elle avait toujours grandi parmi les sorciers et n’avait que très peu de contacts, pour ne pas aucun, avec le monde moldu, même si la ville de Galway était partagée entre les deux communautés.

« Ils en ont peut-être parlé à l’une des conférences* de janvier ? Je m’en souviens plus trop, à vrai dire... »

Pour cette autre nouveauté de l’année 2045 non plus, la jeune Sparks ne s’était pas sentie très concernée. Il y avait déjà les cours d’Histoire de la Magie, qui n’étaient clairement pas sa matière favorite, et il fallait maintenant suivre des exposés bimensuels sur le contexte politique actuel, pendant le week-end. Très peu pour Hannah ! Cependant, elle en venait presque à regretter son manque d’écoute, se rendant compte que certaines informations lui auraient été utiles pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cet article de la Gazette du Sorcier. La fillette fronça les sourcils, en essayant de se remémorer les sujets abordés lors de ces conférences, mais tout ce dont elle se souvenait distinctement, c’était d’avoir lu son Attrapeur-Hebdo.

« Quant au clan des Ombres... Je ne sais pas du tout ce que ça peut être... »

La première année adressa une petite moue d’incompréhension à Lili. Elle-même n’avait aucune idée de ce pouvait bien être une "ombre", même si son père semblait en être le chef. Elle ne manquerait bien évidemment pas de lui demander directement par hibou, profitant de son après-midi libre. Pour elle, il n’était qu’un brillant importateur de bois exotiques, à l’affaire prospère et à la réputation solide, puisqu’il fournissait les plus grands noms de fabricants de baguettes magiques, comme de balais de course. Mais s’il participait en plus à la défense du monde sorcier, Hannah n’en était que plus fière encore.

* Je fais référence aux infos RP relatives au château depuis le 2 janvier!

Malgré le fait que tu puisses avoir facilement des informations sur des évènements publics qui ont lieu là, dehors, tu dois avouer que tu ne comprends pas tout. Tu n'es encore qu'une enfant qui idéalise les choses et qui a du mal à encaisser toutes les horreurs qui peuvent arriver, que ce soit depuis le 2 mai 2044 ou depuis que les Moldus savent que vous existez. Toutefois, tu n'es pas naïve, tu te doutes bien que le Conseil des Sorciers ne dévoile pas tout à la Gazette, ce qui laisse les choses encore plus floues pour toi et pour d'autres. Tes parents y comprendront peut-être quelque chose mais tu n'oses pas leur envoyer un hibou à ce sujet, de peur qu'il soit intercepté.

Tu te demandes ce que pense Hannah de cet article, surtout si elle n'en était pas au courant. Après tout, tu ne sais pas non plus ce que font tes parents, si ? Tu persistes à te dire que tu n'as pas besoin de le savoir puisque tu es sûre qu'ils font de leur mieux pour faire tomber le conseil et pour que chaque sorcier puisse vivre sans peur.

Tu as un peu oublié le début de l'article, tu comprends mieux les choses lorsqu'Hannah te rappelle ce que ce Moldu a fait. Avec ce que tu sais, tu ne peux t'empêcher de te demander si le Conseil a pour but de le tuer à son tour. Sûrement, dire le contraire serait faire un rêve éveillé. Tu te dis que ce ne serait pas la chose à faire, même si cette envie de vengeance sur les Moldus doit être partagée par beaucoup de sorciers. Tu repenses à Thomas, ton meilleur ami cracmol qui vit encore dans une ville principalement habitée par les Moldus alors que ses parents sont sorciers. Ils font bien attention mais il t'arrive de t'inquiéter très fortement, par moments. Si les sorciers se mettent également à tuer des Moldus, c'est une spirale sans fin qui vous attend.

- Il aurait donc eu des informations sur les sorciers, pour pouvoir en trouver certains ? Pour Bathilda Menford, oui, elle a également fait la une de la Gazette en novembre et en janvier. Elle a d'abord été faite prisonnière puis retrouvée morte. C'était la première sorcière à avoir été capturée, si je m'en souviens bien.

Malgré l'utilité de ces conférences, tu ne peux t'empêcher d'avoir un haut le coeur. Voir des professeurs en parler donne une toute autre dimension à ce qui se passe dehors, rendant le tout bien plus vrai. Etant à Poudlard, il est compliqué pour toi de te dire que d'autres sont en danger, même si tu as peur pour eux.


- Non, il me semble qu'ils évitaient son nom, c'était presque comme s'il ne fallait pas le prononcer. Peut-être car les professeurs souhaitent nous protéger ?

Le clan des ombres... Tu ne sais pas non plus de quoi il s'agit, sûrement une invention apportée par le Conseil. Quoi qu'il en soit, tu te demandes même si tu as envie d'en savoir plus sur ce fameux clan. Et puis, s'il y a un clan des Ombres, peut-être n'est-ce pas le seul clan qui existe, désormais ?


Tu as la fâcheuse habitude de te questionner sans cesse, en particulier lorsque tu n'as pas tous les éléments pour comprendre quelque chose. Heureusement que tu ne les poses pas à haute voix ou on te traiterait de Miss Curieuse.

- Je ne sais pas du tout non plus.. Sûrement lié au Conseil, non ?

Cela voudrait dire que des membres de la famille d'Hannah sont liés au Conseil mais tu ne blâmes pas la première année pour ça. Elle n'y est pour rien et elle n'a pas l'air de comprendre tout ce qui se passe, ce serait un peu fort de la mettre dans le même panier. Après tout, ton grand-père aurait pu être membre du Conseil également et tu n'aurais pas aimé savoir que des élèves te pensent du côté du Conseil, uniquement à cause de ça.

Au fur et à mesure de sa discussion avec Lili, la jeune Sparks prenait peu à peu conscience de la violence du monde extérieur, en dehors des murs de Poudlard ou du manoir familial sur les côtes irlandaises. Oui, les sorciers et les moldus se livraient une guerre, mais du haut de ses tout juste douze ans, ce mot n’avait que peu de sens aux yeux de la fillette. Cela ne la touchait pas elle, Hannah, cette guerre ; elle pouvait toujours voler dans le grand jardin de sa grand-mère dans les Cornouailles, faire ses courses de rentrée au Chemin de Traverse ou encore prendre le Poudlard Express... Tout au plus y avait-il quelques Manteaux Noirs présents pour leur sécurité à tous.

Les Manteaux Noirs, c’est un peu comme des Aurors en fait... Pourquoi c’est pas eux qui sont allés intervenir chez les moldus ?

Distraitement, la première année se replongea dans le court article en une de la Gazette, son regard s’arrêtant sur certains mots, qui trouvaient une toute nouvelle résonnance dans son esprit, maintenant que le nom de son père y était impliqué : ennemi, torturaient, tuaient, mutilés, traquer... La réflexion de sa camarade la sortit de sa torpeur.

« Comment ils peuvent nous trouver ? Nous, on a bien Hominum Revelio ou Repello Moldum... mais eux, comment ils font ? Ils ont même pas de baguette ! Et franchement, je pense pas qu’ils savent ce que c’est, la Magie... »

Y a qu’à voir les yeux ébahis des nés-moldus quand ils débarquent à Poudlard...

« Nous protéger ? Oui, sûrement... »

Tout comme nos parents, j’imagine... Sinon, on en saurait plus que ça...

Hannah acquiesça de la tête, partagée entre l’envie d’en savoir plus et l’inquiétude vis-à-vis des agissements moldus. Elle fronça les sourcils. Si la deuxième année ne pouvait pas lui en apprendre plus sur les Ombres, vers qui pouvait-elle bien se tourner ? Elle ne se voyait pas questionner l’un de ses professeurs, et potentiellement admettre qu’elle n’avait pas franchement suivi les différentes conférences, qui étaient obligatoires depuis le début de l’année. La prochaine avait lieu ce week-end et pour la première fois, la blondinette ne s’y rendrait pas par contrainte. Peut-être même y prendrait-elle quelques notes ?

Et Sifferlen ?

Son regard se posa sur la tignasse rousse qui lui tournait toujours le dos, à la table voisine. Fils d’informateur, le troisième année de Poufsouffle en savait peut-être plus qu’elle sur le fameux clan, dont son père était le leader. A en croire l’article, leurs deux paternels se connaissait sûrement ; peut-être même étaient-ils collègues. Pour autant, la fillette n’irait pas questionner le capitaine des Hel’s. A cause de cette brute de Delphillia, les deux équipes ne s’étaient pas quittés en très bons termes, à la fin de leur rencontre de Quidditch.

« Dis, je peux le garder aujourd’hui, ton journal ? »

Je voudrais faire quelques recherches et écrire un hibou à mon père cet après-midi, après les cours...

« Je te le rends ce soir sans faute ! »

Mentalement, la jeune Sparks se fit une petite liste de sujets sur lesquels elle porterait ses recherches ; et ça n’avait rien à voir avec les origines des sortilèges Lumos et Nox, ou encore les propriétés de certains ingrédients de potions que ne manquerait pas de leur demander Miss Xarinez dans le devoir qu’elle leur donnerait plus tard dans la matinée.

Melvyn Galant... Bathilda Menford... Et surtout, le clan des Ombres...

Elle attrapa une plume dans son sac à dos, tira son magazine de Quidditch sous l’exemplaire de la Gazette du Sorcier et y griffonna quelques mots dans un coin – novembre/janvier, au-dessus du numéro de page. Ce n’était d’ailleurs pas dans ses habitudes, puisqu’elle prenait toujours grand soin de chaque numéro d’Attrapeur-Hebdo.

La tâche s’annonçait ardue. Même si elle n’était pas très au point sur la politique actuelle, Hannah se doutait tout de même que le Conseil des Sorciers récemment mis en place ne fonctionnait pas forcément comme ce que l’on pouvait lire dans les manuels d’Histoire de la Magie. Elle cherchait plutôt des informations d’actualités et espérait pouvoir trouver des exemplaires récents de la Gazette à la bibliothèque. Sa meilleure chance d’en apprendre plus restait sans doute, son père lui-même. La première année fit la moue en jetant un rapide coup d’œil à l’horloge ; elle n’avait plus le temps de passer à la Volière avant son cours de Potions.

Toutes mes excuses pour cet affreux retard...

La question d'Hannah tombe sous le sens mais, là encore, tu n'as pas de réponses concrètes à lui fournir : même en ayant vécu dans les deux mondes, tu ne vois pas comment les Moldus auraient pu trouver un moyen pour vous distinguer et tu vois encore moins en quoi il pourrait consister. Cependant, les chercheurs ont dû mettre les bouchées doubles lorsqu'ils ont appris votre existence et la peur a dû les aider à tout faire pour trouver un moyen fiable pour vous différencier. Ça doit les rassurer mais pas toi, en particulier lorsque tu vois dans quel but ils utilisent cette trouvaille.

- Ça ne doit pas être magique mais peut-être qu'ils ont trouvé un sorcier et... ont essayé de voir ce qui les différenciaient de nous ? Ou alors c'est grâce à notre baguette, peut-être. En tout cas, je pense qu'ils ont fait des recherches très poussées pour se rassurer, ils n'ont pas dû s'arrêter jusqu'à avoir le bon moyen pour nous détecter...

Pour le coup, ce monde que tu connais te déçoit : tu peux comprendre la peur des Moldus puisque vous avez des pouvoirs qu'ils n'ont pas mais il te semble que vous n'avez pas cherché à les persécuter, contrairement à certains d'entre eux actuellement. Ils cherchent sûrement à éviter le pire mais il faut dire qu'ils ont également fait en sorte qu'il arrive, comme ça a été le cas avec cette mission.

Tu vois que la première année se pose encore beaucoup de questions et c'est normal. Tu ne vas pas mentir, c'est ton cas aussi, pour ne pas changer tes habitudes. Tu aimerais pouvoir comprendre mais ce journal ne suffira pas à combler tes lacunes. Tu ne sais pas si tes parents pourraient t'aider ou non à en savoir plus mais tu ne vas pas tenter de leur envoyer un hibou, tu n'as pas envie de les mettre en danger. Comment en savoir plus alors, dans ce cas ?

- Oui bien sûr ! Tu vas essayer de comprendre un peu mieux ce qu'il s'est passé ?

Puisque son père était dans le coup, Hannah est sûrement la mieux placée de vous deux pour obtenir des réponses. Tu la vois noter certains mots mais tu ne distingues pas avec exactitude ce qu'elle écrit. Si elle le souhaite, tu pourrais même l'aider mais tu n'as pas envie de t'imposer, surtout que ses questions sont sûrement axées sur son père et sur ce qui est dit à son sujet dans le journal.

- J'ai gardé certains exemplaires de la Gazette dans mon dortoir, notamment ceux au sujet de Bathilda Menford. Je pourrai te les prêter aussi, si tu veux.

Présentement, le temps vous manque puisque les cours ne vont pas tarder à commencer mais tu pourrais très bien les lui donner à la pause de midi, ils seront bien plus utiles dans ses mains que dans ton armoire. Tu as décidé de les garder pour pouvoir les relire au cas où de nouvelles agressions du genre ne recommencent mais, à vrai dire, tu n'as jamais vraiment osé le faire, tellement tu trouves cela cruel. Plus tu y penses, plus tu vois les horreurs dans ta tête, ce qui ne t'aide pas à en faire abstraction.

De ton côté, tu te demandes surtout comment Orphéa se sent. Tu espères la croiser lors de votre premier cours mais tu te doutes qu'elle pourrait ne pas avoir la tête à ça aujourd'hui, surtout si elle a lu l'article ou que la direction l'a informée de cet évènement tragique. Lorsque cela touche des proches, la réalité semble plus compliquée à idéaliser, même pour toi. Les questions sont plus concrètes, tout comme la peur de perdre ses proches ou encore celle de ne pas être suffisamment en sécurité. A Poudlard, cette dernière peur est peut-être moins présente que tout le reste, mais cela n'empêche pas d'y penser, en particulier avec les conférences données par les professeurs.

Tu regardes autour de toi, te demandant si d'autres n'auraient pas reçu la Une, tout comme toi. Tu vois que de nombreuses conversations ont lieu dans la grande salle mais tu es un peu trop à l'écart pour t'assurer qu'il s'agisse de ce thème-là qui est abordé.

Lorsqu’elle eut noté tout ce qui lui passait par la tête à cet instant, Hannah posa sa plume et releva la tête vers sa camarade. La surprise avait laissé place à la confusion dans son esprit, mais son cerveau était en pleine ébullition. Pourtant, aucune explication plausible ne répondait à ses interrogations.

Lili acceptait de lui prêter son journal. Si la première année se débrouillait bien, elle pourrait relire la une pendant le cours, bien dissimulée derrière son livre de Potions. Pas certain que la relire une cinquantaine de fois dans la matinée ne l’aide à y voir plus clair pour autant. La seule chose qui était sûre, c’était que la jeune Sparks n’apprendrait sans doute pas grand-chose sur les différents types d’ingrédients ce matin.

« Merci. Oui, je... j’ai besoin de savoir. Tu crois que mon père est en danger ? »

La blondinette déglutit en repensant au sort du grand-père d’Orphéa. Elle réalisa d’elle-même la naïveté de sa propre question. Si les sorciers et les moldus étaient en guerre, alors bien sûr que son père était en danger, comme sa mère, son frère et comme toute la communauté magique. L’article parlait de lui-même et sans doute qu’à l’heure actuelle, par les temps qui couraient, ils étaient bien plus en sécurité ici à Poudlard que n’importe où ailleurs au Royaume-Uni. C’était sûrement bien mieux ainsi ; après tout, cette guerre, c’était une histoire d’adultes. Mais si cela devait toucher sa famille, cela changeait tout.

Quand la deuxième année proposa de lui prêter d’autres éditions de la Gazette, Hannah accepta d’un hochement de tête, un léger sourire aux lèvres. Peut-être pourrait-elle y apprendre quoi que ce soit sur les Ombres ou un quelconque clan...

« Oh... Oui, je veux bien ! Je passerai ce soir après les cours, si ça te va ? »

Avec toutes ces discussions, l’irlandaise n’avait encore rien avalé et elle ne se voyait pas filer en cours de Potions le ventre vide. Elle saisit son grand verre de jus de citrouille et le vida d’une seule traite. Puis, elle attrapa l’une de ses tartines et la grignota, tout en balayant la Grande Salle du regard, s’arrêtant de temps en temps pour fixer les élèves qui regardaient dans sa direction. Visiblement, il y avait bien plus de monde qui lisait le journal que ce qu’elle ne pensait.

Tu veux ma carte chocogrenouille ou quoi ?

Heureusement, l’heure tournait et les tables se vidaient peu à peu. Les deux Serpentard feraient d’ailleurs mieux de se dépêcher, si elles ne voulaient pas arriver en retard à leurs cours respectifs. La jeune Sparks enroula soigneusement l’exemplaire de la Gazette du Sorcier, avant de le glisser dans son sac.

« Qu’est-ce qu’ils vont lui faire, tu crois, au moldu ? »

Pensive, la première année reporta son attention sur son Attrapeur-Hebdo, toujours ouvert sur une double-page qui présentait de nombreuses innovations sur les balais de course. Pour la première fois, elle réalisait qu’il y avait peut-être des choses plus importantes que le Quidditch. La blondinette remballa son magazine ; elle le lirait quand elle aurait l’esprit plus clair, peut-être ce week-end si elle recevait une réponse de ses parents à son hibou d’ici là.

« On devrait pas trop tarder, si on veut pas être en retard en cours ! Je te tiendrais au courant, si j’apprends quelque chose de neuf ! »

Après un dernier coup d’œil sur la table, pour vérifier qu’elle n’y oubliait aucune affaire, Hannah se leva et mit son sac sur son dos.

« Au fait, merci Lili. »

Sans sa camarade, la jeune Sparks n’aurait sans doute pas lu l’article et surtout, elle n’aurait pas compris les regards parfois insistants des élèves. Une petite moue sur le visage, se demandant si Miss Xarinez avait-elle aussi lu la Gazette du Sorcier, elle attrapa la dernière tartine dans son assiette, qu’elle mangerait en chemin. Après un dernier sourire à l’attention de la deuxième année, elle tourna les talons et se dirigea vers les cachots pour son cours de Potions de la matinée.

« A plus tard ! »

Fin du RP pour moi.
Merci encore pour ce RP qui était très important pour Hannah. Je suis vraiment désolée de l'avoir fait traîner en longueur.

Tu comprends l'envie d'Hannah, ce n'est pas toujours simple de voir que vos parents se sont engagés dans des missions dont vous n'avez même pas la connaissance, d'autant plus lorsque l'article parle d'un décès. De ce que tu comprends du comportement de la première année, elle aimerait faire des recherches pour avoir des informations en main mais tu ne sais pas si elle souhaitera, par la suite, confronter son père en lui envoyant une lettre, par exemple. Tu te demandes ce que tu ferais à sa place car demander des explications à ses parents signifie accepter d'entendre une réalité qui ne sera pas forcément agréable et tu ne sais pas si tu en serais capable, même si tu tiens énormément à tes parents.

- C'est normal. Je ne sais pas, mais il sait sûrement dans quoi il s'est engagé, je suppose.

Tu n'as pas envie de faire de spéculations, Hannah n'a pas besoin de s'imaginer encore des choses les plus horribles que les autres. Ce n'est pas simple d'être loin de ses parents et son inquiétude n'a pas besoin de grandir inutilement. Cependant, il est vrai que, vu ce qui est arrivé au grand-père de ta cousine et en gardant en tête que le gouvernement actuel ne convient pas à tout le monde, ce n'est clairement pas le monde des bisounours qui doit attendre son père, comme pour le tien.

- Oui, parfait ! Tu pourras venir dans mon dortoir et choisir les unes qui pourraient t'être utile.

Tu fais de ton mieux pour te rappeler des titres que tu as pu voir sur ces unes pour commencer à faire une pré-sélection pour Hannah : certains évènements sont sûrement en lien avec celui-ci, même si tu n'as pas fait, sur le coup, le lien avec le conseil. Les enlèvements, par exemple, ont dû accentuer cette envie de trouver le cerveau moldu. Peut-être que vous pourrez en savoir plus à son sujet dans d'anciens journaux ? Tu doutes que vous puissiez avoir des informations à la bibliothèque, bien que ça aurait pu vous faciliter la tâche.

Tu vois Hannah se dépêcher d'avaler un petit-déjeuner convenable et, d'un coup, tu t'en veux de lui en avoir parlé directement : certes, c'était peut-être mieux qu'elle le sache avant qu'elle ne l'entende dans les couloirs mais tu sens que, par ta faute, la première année sera dans la lune aujourd'hui et c'est bien normal. Vous n'avez aucune idée de ce que peut bien signifier cette histoire de clan ni ce que cette capture présage pour l'avenir. Pour Hannah, ça pourrait même mettre sa famille en danger, selon ce qui se passera par la suite. Tu la regardes, la mine penaude. Tu aimerais faire quelque chose d'un peu plus conséquent pour elle, comme la rassurer, mais tu ne peux pas, tu en sais autant qu'elle - c'est à dire presque rien, et tu n'as pas envie de lui faire de fausses joies. Sa question ne t'aide pas à rester optimiste ou, du moins, à ne rien dire de négatif.

- Selon l'article, il va être entendu puis jugé. Je suppose qu'ils vont lui poser des questions sur ce qu'il sait sur nous. Pour la suite.. Je pense qu'on le saura grâce à la gazette, ajoutes-tu en faisant une grimace.

Tu n'as pas envie de dire ce à quoi tu penses à haute voix, ce serait un peu trop morbide et tu espères, naïvement, que tu as tout faux et que cette idée ne te vient qu'à cause de ce qui est dit dans l'article. Seul l'avenir vous le dira.

- Tu as raison ! Je veux bien, merci.

Pour le coup, tu n'as pas trop envie d'aller en cours, et il faut dire que cette pensée ne te traverse pas souvent l'esprit. Seulement, tu sens que tu seras dans la lune pendant le cours de Miss Montmort, en train de songer à ce que pourrait bien apprendre Hannah mais aussi à tes parents : sont-ils en danger ? Prennent-ils des risques ? Tu espères croiser Dylan dans la journée pour en parler avec lui, il sait s'y prendre lorsque tu as besoin d'être rassurée.

- C'est rien, ne me remercie pas !


Tu mets ton sac sur une épaule et tu salues la Serpentard, avant de rejoindre le couloir du premier étage. Tu arrives avec un peu d'avance et tu es seule, ce qui ne t'aide pas, puisque tu rumines toutes les questions qu'a pu te poser Hannah, ainsi que celles qui te sont venues et que tu n'as pas posées, simplement parce que tu savais pertinemment que la première année n'avait pas de réponses à te fournir. Tu espères de tout coeur que le cours de votre professeure d'histoire de la magie sera prenant ou tes pensées ne vont pas cesser de se bousculer pendant les prochaines heures.

Fin du RP, merci à toi !