Depuis que ses parents se sont fait oubliettés, Wilson avait changé la destination de livraison de son abonnement à la Gazette du Sorcier pour en récupérer les droits. Autrefois, sa mère souhaitait prendre connaissance de ce qu’il y avait dans son monde, mais désormais, lui laisser ce journal est trop dangereux. De toute façon, elle ne peut pas en vouloir à Wilson, elle ne sait plus qu’il est un sorcier. Ce jour-là, Wilson était donc à la table des Serpentard et comme tous les matins, il déjeunait en recevant et lisant la Gazette du Sorcier. Même s’il avait appris à ne pas trop se fier à ce que dis le journal dans le fond et dans les pensées, il le lisait toujours dans l’espoir de ne pas apprendre de mauvaises nouvelles. Un peu comme celle qu’il allait découvrir ce matin là.

La une du journal indiquait que l’arme secrète des Moldus avait été capturé par le conseil. L’arme secrète ? Wilson ne comprenait pas tous. Il prit un morceau de bacon dans son assiette à moitié énervé et lut l’article en question. Apparemment, d’après ce qu’en compris Wilson, en vengeance de la mort de Bathilda Menford, le conseil aurait capturé Melvyn Galant. Wilson ne connaît ni l’un ni l’autre et se demande ce que cela veut dire, mais il en déduit une chose : Même si les moldus n’ont pas eut raison de torturer cette Bathilda Menford, le Conseil ne vaut pas mieux que les moldus. Et faire l’éloge de ces héros… ces gens qui ont attrapé Galant. Par contre, un nom interpella Wilson… Nicholas Sparks. Il en avait entendu parlé cette année… c’est le père d’Hannah. Celui-là même qui ne voulait pas qu’elle fasse de Quidditch parce que trop dangereux. Wilson jeta un œil à sa camarade de Quidditch, compatissant. Ce n’est pas sa faute si elle est née dans la mauvaise famille. Enfin, ce Jacob Cooper, qui est décédé pour avoir attaqué les Moldus… Wilson ne put se retenir d’afficher un sourire de satisfaction.

Une fois la lecture terminé, Wilson reposa le journal sur la table d’un geste assez nerveux, et exprima ses réactions à la fille qui se trouvait en face de lui, à savoir Lexa Queen. Il la connaissait peut, en dehors des entraînements de Quidditch, mais même si cela avait été quelqu’un qui ne connaissait pas, il l’aurait fait. Il avait besoin de s’exprimer.

« Cette fois le conseil dépasse vraiment les bornes. Maintenant ils attaquent le gouvernement moldu et veulent utiliser du véritaserum sur eux… la prochaine étape c’est quoi ? Des camps d’extermination ? Comme cet allemand là, j'sais plus son nom, au le siècle dernier ? »

Il n’avait pas tout retenu des cours moldus que sa mère avait forcé de lui faire apprendre. Mais l’histoire d’Hilter et des camps de concentration et d’extermination étaient resté en mémoire, car avec ce qu’il se passe en ce moment, il avait peur que les moldus deviennent les juifs d’aujourd’hui. Wilson était énervé et en même temps, il se sentait impuissant. De la Grande Salle de Poudlard, il ne pouvait pas faire grand-chose pour changer le monde.

Sombre. Quelques petites tâches de couleurs. Ça représente bien les derniers mois. J'ouvre les yeux. Ici, le chaos. Un vacarme incessant. Les couleurs me font mal aux yeux. Les odeurs me font, elles, mal au nez. Tout me blesse, ici. Pourquoi prendre ce malin plaisir à vouloir me blesser ?

Je regarde autour de moi. Je ne reconnais personne, à ma table. Des camarades de dortoirs, des membres de l'équipe, ou encore quelques élèves de ma classe, mais je ne les connais pas. Pas comme je le connaissais Lui. Mais le connaissais-je vraiment ? Surement pas.

Du coin de l'oeil, je vois un Serpentard poser quelque chose sur la table. Je crois que c'est la Gazette. Il commence à parler. Je n'écoute pas vraiment, en fait. Jusqu'à ce que le mot "Moldu" sorte. Rapidement je tourne la tête vers lui. Je ne comprends pas ce qu'il dit. Il se plaint de la capture des Moldus ? Utiliser du Veritaserum sur eux, c'est une bonne idée ! Et les camps d'extermination aussi. Peut-être qu'on pourra les visiter ? Voir des Moldus aussi mal en point ne me dérangera pas. Et je suis sure que Mère et ses parents prendront un malin plaisir à saler leur blessures.

- Qu'est ce qu'il se passe ? Y'a des camps d'extermination de Moldus ? On peut y aller ? C'est où ? Je peux lire ? demandais-je d'une traite.

Des questions stupides. Ça m'intéresse quand même. Comme ce projet dont m'avait parlé Antonn. Comment avait-il présenté ça, déjà ? La Ligue Anti Méchants ? Anti Moldus ? Pour un Monde Meilleur, ça sera utile. Et puis surtout, vu comme il est tout pourri en ce moment. La gamine que je suis espèrerais bien voir tout ces Moldus ficher le camp rapidement.

Se sentant impuissant face à ce qu’il se passait dans le monde magique, Wilson eut un soudain coup de mou après avoir exprimé ces craintes à la jeune élève de sa maison qui n’avait pourtant rien demandé. Mais ce n’était rien comparé à ce qu’il l’attendait. En effet, la jeune Lexa Queen en demanda plus, affirmant l’envie d’aller voir ces camps imaginaires dont parle Wilson. Le garçon ne comprenait pas trop si elle était enchanté ou effrayé à cette idée, mais en tout cas, son intéressement était surprenant. Wilson lui tendit le numéro de la gazette et lui dit :

« Ya pas de camps. J’faisais allusion à la Seconde Guerre Mondiale, chez les Moldus, où le chef des allemand avait décidé de tuer une partie des citoyens européens simplement parce qu’ils étaient juifs. Ça avait commencé par des restrictions de libertés comme ceux des nés-moldus sur les lieux sorciers… puis ça s’est terminés par des rafles et des meurtres. »

Wilson s’arrêta un moment. Il frissonna à l’idée que peut-être, cela pourrait arriver ici, en ce temps là. Les sorciers n’ont pas connu la Seconde Guerre Mondiale de la même façon. C’était une guerre différente pour eux. Mais l’idée qu’une situation similaire pourrait arriver, ici, en l’an 2045, mille ans après, lui faisait peur ; surtout que Wilson faisait partie de la population cible.

« J’ai un peu peur du Conseil des Sorciers, et c’était une façon de l’exprimer c’est tout. »

Wilson haussa les épaules et se servit un verre d’eau à la table des Serpentard. Boire pour se calmer, c’est pas l’idée du siècle mais c’est tout ce qu’il a, à sa portée. Il avait une journée de cours à supporter aujourd’hui, et tout le monde sait que c’est toujours plus agréable dans la bonne humeur.

Un oeil sur le journal, une oreille à l'écouter. C'était un problème chez les Moldus, si j'avais compris. Ça ne m'intéressais pas ce genre de choses, pourtant, j'étais sure et certaine que Grand-Mère m'avait racontée quelque chose comme ça. Il comparait cette guerre, il y a des années, au conflit qui frappe l'Angleterre, en ce moment. Je n'osais pas me dire que c'était la même histoire qui se répétait. J'avais peur d'y penser. Parce que ça en revenait à dire que j'étais du coté des Moldus, comme j'aurais été du coté des juifs, à cette époque. Mais, j'étais pas comme ça.

Il se tut. Il avait peur, il le disait. Peur du Conseil. Et puis il me parlait à moi, la gamine de 11 ans qui suivait ces parents dans leurs convictions Antis-Moldus. Savait-il ce que je pensais, moi ? La réponse était négative, je m'en doutais. Je ne le criais pas sur tout les toits non plus, même si j'assumais. J'avais peur, moi aussi. Peur de lui répondre. Peur de lui dire que ce dont il avait peur, j'avais été entrainée dedans depuis toute petite. Avant même que le Conseil n'existe. Avant même qu'on ne connaisse Parkinson.

Mais j'avais compris qu'ici, donner son avis sur ça, c'était mal. Parce qu'il y avait ces petits groupes d'amis, ce genre de personnes qui te regardaient mal dès que tu donnais ton avis. J'avais jamais connue de gens comme ça - et heureusement - mais c'était inimaginable, à quel point un regard pouvait être puissant.

- T'as peur du... du Conseil ?

J'avais hésité à poser ma question. j'avais l'impression d'être une pauvre idiote, bavarde et curieuse. Ce que je n'étais pas.

Ici, dire le mot "Conseil" représentais un "Voldemort" au temps de mes grands-parents. C'était ça, pour eux ? Le Conseil était un renouvellement de Voldemort ? Celui-là, je l'avais jamais aimée. Même si je pensais comme lui, il me faisait peur, et j'étais bien heureuse de savoir qu'il n'existait plus.

*Je n’aurais pas du dire ça, je n’aurais pas dire ça…* se dit Wilson après coup, mais bien sur il était déjà trop tard. Pourquoi avait-il avoué qu’il avait peur du Conseil ? Maintenant il allait devoir faire preuve de ruse pour tenter de faire croire à Lexa que ce qu’il a dit à ce sujet n’est pas vrai. Encore une fois, Wilson avait le don de ce mettre dans de mauvaises posture inutilement.

Nous étions vendredi, et Wilson avait une journée de cours devant lui, il fallait qu’il déjeune et se prépare pour son cours et curieusement, il avait hâte que ce soit l’heure de partir de la Grande Salle pour avoir la bonne excuse pour ne pas répondre à la question que Lexa venait de poser. Malheureusement, il n’avait pas encore terminé son petit déjeuné et il n’était pas encore l’heure de partir à son cours de Sortilèges. Il allait devoir lui répondre, et retarder sa réponse en mangeant comme il le faisait actuellement n’allait pas non plus l’aider à échapper au moment où il devra parler.

« Peur du conseil ? Mais nan, c’est une façon de s’exprimer… En fait, je suis juste inquiet des décisions futures du Conseil… »

Ou comment s’enfoncer encore plus dans des excuses, s’en voulant d’avoir exprimé haut et fort ce qu’il pensait alors qu’il ne l’aurait pas du. Wilson s’enfonça encore un peu plus en disant être inquiet des décisions que pourrait prendre le Conseil des Sorciers, imaginant des restrictions encore plus drastique pour les nés-moldus. Si on compare avec les juifs de la Seconde Guerre Mondiale, on peut s’attendre à ce que Wilson soit renvoyé de Poudlard, obligé de vivre avec les moldus, sans baguette… ce n’est pas pour rien que son épouvantard était autrefois Miss Loewy déchirant son dossier scolaire devant lui, et qu’aujourd’hui, c’est une représentation d’un sorcier brandissant un numéro de la gazette du sorcier avec pour une que les nés-moldus sont chassés du monde magique, contraint de rendre leur baguette et contraint de se faire une place dans le monde moldu. Il a tout simplement peur que ça arrive pour de vrai.

Pour oublier ce passage difficile et éviter d’encouragement Lexa à continuer sur cette voie la conversation, Wilson lui demande :

« Et toi, t’en penses-toi de cet article ? »

Quoi ? Peut-être était-ce à cause de mon manque d'appétit ces derniers mois, mais j'avais du comprendre l'inverse de ce que Wilson disait. À nouveau, je relisais la Une. Peut-être était-je trop jeune pour comprendre ? Pourtant, je ne voyais que les passages où l'on mentionnait la barbarie des Moldus, et les noms de ceux appelés "héros des temps modernes". Je resta un moment coincée sur le Cooper. Depuis le début de l'année, j'en avais rencontrée deux.

- J'sais pas. Ils ont bien fait de l'attraper j'penses.

Je relevais la tête vers Wilson. Et voilà que je recommençais. Me torturer en me demandant incessamment si ce que j'avais dis était correct, si je n'allais pas déclencher une énième guerre. Comme si celles actuelles étaient pas suffisantes. Pourtant il fallait bien avouer que j'étais partisane de l'une d'elle. Mais la seconde, et ce, même si j'étais sure de mon camp et de mes opinions, commençait à me détruire, moi, ma famille, et mes proches. C'est pour ça que Père est parti, j'en suis sure. Comme si il avait besoin d'une raison valable pour abandonner ses enfants et sa femme enceinte.

- Et toi ? T'en penses quoi ? je demande, incertaine.

Et si il pensait pas comme moi ? Et si lui, il était du coté des Moldus ? Impossible. Quelle personne sensé serait du coté de ces espèces humaines étranges appelées Moldus ? Personne.

Si Wilson avait une baguette magique de bonne fée, il ferait ce qu’il faut pour que cette conversation n’ait jamais existé. Qu’il ne se soit rien passé, qu’il soit toujours en train de manger tranquillement sans évoquer les actualités matinales. Malheureusement, il ne pouvait rien faire de tel avec sa baguette magique de sorcier. A présent il fallait assumer ses propos.

Il entendit la fille dire qu’elle ne savait pas quoi en penser, et qu’ils ont bien fait de l’attraper. Mais Wilson ne s’énerva pas. Elle était peut-être trop jeune pour comprendre les subtilité de l’article ou les enjeux politiques qu’il y a derrière. D’ailleurs, peut-être même que c’était Wilson qui faisait fausse route en jugeant trop vite les choses sans que cela soit réellement ça. Le garçon se perdit dans ses pensées, ne sachant plus vraiment s’il avait raison de voir le mal là où peut-être il n’y en avait pas.

Quand il entendit la question de Lexa, il fut légèrement perturbé. Que va-t-il lui répondre ? Il avait déjà donné son avis, et un peu trop même, et voilà qu’elle insistait. Bon au moins, ça prouve qu’elle n’a rien compris, Wilson se sentit un peu rassuré mais pas vraiment quand même. Bref, cette situation était gênante et Wilson ne rêvait que de finir son petit déjeuner pour avoir l’excuse de partir et aller en cours, quitte à y aller en avance, pour ne pas poursuivre cette conversation.

« Attaquer comme ça le gouvernement moldu n’est pas la solution. On va nous prendre pour des gens affreux qui ne pensent qu’à nous et à la guerre. »

Ce qui est déjà le cas pour une certaine catégorie de population sorcière, mais Wilson ne pouvait pas exprimer cette fin de phrase à voix haute dans une école. En tout cas, ce qui est sur, c’est que le chemin de la paix entre le camp moldu et le camp sorcier était loin. Très loin.

Il n'a pas complètement tort. Pourtant, il se trompe. C'est bien eux qui ont commencés à nous attaquer, n'est-ce pas ? C'est en tout cas ce que Mère m'avait raconté. Qu'avait-elle dit, déjà ? Ah oui, que les Moldus me tueraient comme ils avaient tué tous nos semblables sans raisons. Je ne savais pas vraiment si je devais la croire. Mère avait toujours été contre les Moldus et Nés-Moldus, mais de là à me mentir, j'en doutais. Et puis, peu importe qui avait commencé cette stupide gué-guerre, les Moldus ne s'étaient pas arrêtés, ils avaient même continué en s'amusant à nous envoyer de plus en plus de leurs progénitures Moldingues dans l'enceinte de Poudlard.

Je comprends bien que nos avis divergent fortement, ainsi je préfère ne pas prendre la parole. Ou ne pas dire que les Moldus et leurs enfants me dégoutent au plus haut point. après tout, j'ai bien trop peur de me faire entendre, et même si mon avis sur la question est certain, je sais que certain pensent les mauvaises choses à tort et à travers, et je ne souhaite pas finir avec le blason de Gryffondor sur la joue en guise d'avertissement.

- Et eux, ils nous attaquent bien, pourtant. J'ai entendu dire qu'ils tuaient plein de sorciers depuis le début de l'année... Ça te fais pas peur ça ? En plus, y'a les vacances bientôt... et certains vont rentrer chez eux... t'imagine si des élèves de Poudlard meurent à cause des Moldus ?

Pendant que je parlais, je m'étais imaginée ce que serait Poudlard suite à ça. Des élèves de Poudlard morts, alors que les plus âgés ont 17 ans. Horrible, non ? Parce que dire que les sorciers s'en prennent aux Moldus, c'est bien, mais il ne faut pas non plus laisser passer tous les meurtres de Moldus contre les sorciers.

Cette conversation ne plaisait pas à Wilson et cela prenait une tournure qui ne lui plaisait pas. Heureusement pour lui, son petit déjeuner se terminait bientôt et il allait pouvoir partir. Un peu tendue, il mordilla un morceau de pain dans l’espoir de se calmer en écoutant la réponse de Lexa. D’après c’était donc la faute des moldus, ah ces méchants moldus. Il est vrai que certains sont des cas spéciaux, mais forte heureusement, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier. Wilson hocha les épaules pour répondre et après avoir avaler son morceau de pain, il dit :

« Ouais, si tu le dis... »

Il avait bien compris que ce n’était pas la peine d’insister, que la fille resterait borné sur sa décision et lui aussi, alors vaut mieux terminer une discussion comme ça plutôt que ça parte dans tous les sens. Le cinquième année termina son petit déjeuner et se leva.

« Bon moi j’y vais, salut ! »

L’adolescent ne perdit pas un instant et prit ses affaires, il ne fallait pas être en retard pour son premier cours de la journée. Il se dirigea vers la sortie avec l’infime conviction que ce conflit entre sorciers et moldus n’étaient pas prêt de se terminer. Avec des élèves (et sûrement des adultes aussi) comme Lexa, le monde n’était pas prêt de tourner rond.

Désolé, je l’ai abrégé parce qu’il commençait à trainer en longueur, je préfère ça qu’un RP interminable. Je te remercie tout de même d’avoir partagé ce moment avec moi