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01 oct. 2020, 21:53
Illustrations  Solo 
Le mois d'octobre commençais tout juste, et un an auparavant, Aliosus avait décidé de se remettre au dessin en croquant, de ci de là, des scènes, des objets, des situations, une par jour environ. Il avait été plutôt content du résultat, en reparcourant son carnet de croquis il sourit à certains dessins, mais au fur et à mesure, le mois était passé, la volonté s'était affaiblie et il avait de moins en moins pris le temps de coucher son environnement sur papier.

En cette année 2045, pourquoi ne pas s'y remettre ? Après tout, il avait déjà plein d'idée de dessin grâce à sa lecture du moment, un roman d'aventure de Johann Johnougue qu'il avait à peine entamé et qui déjà enflammait son esprit d'images tantôt picaresque, tantôt épiques. En plus, la fréquentation de la jeune Yesenia lui avait redonné envie de s'y mettre. Il pouvait se lancer le défi d'illustrer l'histoire jour après jour en fonction de son avancée. Oui, plus il y pensait, plus l'idée lui plaisait. Il commença le soir même, et repris l'habitude de dessiner sur les temps de pauses de la journée, dans la Grande Salle, avant ou après les repas, afin de ne pas empiéter sur ses temps de révisions ou de devoir.

L'histoire commençait avec les héros réunit dans une taverne, là, entre le bruit des chants des marins, des choppes qui s'entrechoquent et des exclamations à l'adresse des serveuses aux lourds plateaux chargés de pintes et pintades, se jouait une partie de dés. La description des dés intrigua Aliosus, car ils étaient non pas cubiques comme il en avait l'habitude, mais de forme allongée, comme des cylindres à six côtés. Sortant son crayon, il entreprit de les représenter, sur la table en bois, au milieu des chopes.

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6ème année

02 oct. 2020, 21:07
Illustrations  Solo 
Ça faisait du bien de reprendre le crayon, de voir naître à nouveau sous sa main, apparaître des brides de l'univers qu'il s'imaginait jour après jour, ça le rendait un peu tangible, palpable. L'auteur était malin et jouait avec les codes bien connu des sorciers, ainsi les aventuriers, au sortir de la taverne de la veille, écoutaient les divagations d'un vieillard parlant d'une île où se trouvait une communauté d'elfes, indépendante, férocement indépendante même.

L'expression avait laissé le garçon songeur. A quoi pouvait ressembler un peuple d'elfes libre qui aurait évolué de manière autonome ? Comment se faisait-il, malgré leurs pouvoirs, leur magie sans baguette, qu'ils aient finis sous le joug des sorciers ? Le programme de l'Histoire de la Magie n'était pas encore arrivé jusque là, mais Aliosus était d'avance passionné par le sujet. Il nota dans un coin de son esprit d'aller à la bibliothèque afin de creuser la chose.

En attendant, son crayon tournait dans sa main jusqu'à ce qu'une étincelle d'idée enflamme le papier. Des elfes libres, cela voulait-il dire qu'ils sont tous égaux, ou bien auraient ils eux-même reproduit une société de castes ? Plus il se posait des questions, plus il noircissait la feuille de croquis et d'idées. Ce qui naquit et qu'il trouvât le plus intéressant à représenter, fut une sorte de prêtre antique elfe. Qui pouvait savoir à quoi ressemblerait une religion créée par ces êtres ? Au fur et a mesure du dessin il pesta contre cette anatomie étrange, et pensa qu'il devrait prendre un peu de temps à observer les quelques elfes du château qu'il pouvait apercevoir afin de les croquer sur le vif.


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6ème année

03 oct. 2020, 22:30
Illustrations  Solo 
La journée avait été maussade. Les cours avaient été longs, les escaliers capricieux, les première année pleurnichards - Par Merlin étaient ils comme ça, lui, Irisia, Alice, en première année ? Le niveau se dégradait-il si vite ? - le temps était humide, et évidemment la perspective d'un tournoi à mort contre des élèves venus d'on ne savait quelle école de magie noire n'aidait pas à garder une vision positive de l'avenir.

Cette année allait être une épreuve, comme la précédente, comme celle d'avant encore. Quand les choses finiraient-elles par se stabiliser ? Quand bien même ce tournoi finissait bien, il restait les moldus, qui étaient un problème à ses yeux, et le gouvernement de la Citadelle, qui était un problème aux yeux de sa cousine, Alice et de sa petite amie, Irisia.

Il continuait à rougir au fait de formuler les choses ainsi dans son esprit. Ça paraissait à la fois la chose la plus extraordinaire et la plus normale et naturelle du monde. Alice, elle, semblait ailleurs, c'était courant depuis la prise de pouvoir de Parkinson, mais ces derniers temps c'était vraiment flagrant. Alice et Irisia étaient ses deux rocs, ici à Poudlard. Il ferai tout pour elles, pour les garder saines et sauves, et cette fois il y parviendrait.

Ils avaient eu du chou à dîner, point final d'une journée qui ne méritait pas spécialement qu'on se souvienne d'elle. Il ne toucha presque pas à son assiette, préférant prendre son carnet à dessin avant de se préparer à sa ronde de nuit.

"Melfrod regardait avec de grands yeux rond la main de l'étranger s'ouvrir. Dans sa paume, une pièce antique gravée d'un dragon stylisé."

Un bon passage du chapitre quatre à illustrer pensa-t-il. Il lui fallut observer attentivement sa propre main pour arriver à un résultat correct et cela faillit le mettre en retard, mais il pu rejoindre son poste, guider deux premières années probablement nés moldus à retrouver leur chemin, et être prêt pour surveiller le couvre-feu. Dans sa poche, son carnet avec son croquis du jour.

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6ème année

04 oct. 2020, 22:37
Illustrations  Solo 
Ce qui était arrivé à Léo Ginger deux semaines auparavant avait profondément choqué l'école. Là, au milieu de la Grande Salle, alors que tous étaient autant captivés qu'angoissés aux révélations de "La Boite", la violence qu'elle avait subie, si visible, si perceptible et pourtant si atrocement muette, avait glacé d'effroi les élèves. Il y avait eu quelques secondes, bien trop longues, avant qu'Aliosus ne tourne la tête pour s'inquiéter d'Alice, choquée, livide et d'Irisia et ne sorte sa baguette dans un geste futile de protection.

Depuis il ruminait en repensant à sa conversation avec le professeur Montmort, sur comment agir, que faire, comment puiser dans ses ressources. Il était particulièrement attentif en cours, surtout ceux impliquant de la magie avec baguette, les plus nécessaires en cas de catastrophes selon lui, et il profitait parfois de ses rondes pour faire réviser la gestuelle de certains sorts complexes afin d'en garantir la fluidité lorsqu'il en aurait besoin.

Ces rondes étaient une occasion inespérée pour lui de découvrir le château sous un nouvel angle : vide. Il n'était pas rare qu'il découvre, de ci de là, un renfoncement, un placard, une alcôve à laquelle il n'avait jamais prêté attention lorsque les couloirs débordaient de troupeaux de ses congénères, bruyant, maladroits et mal élevés. C'était l'occasion de partir en reconnaissance, comme le personnage de l'éclaireur de son roman. Un homme habitué à être seul, parcourant à l'avance les lieux que ses compagnons devraient traverser pour en reconnaître les dangers et également les points de replis éventuels. Lui aussi avait commencé à prendre des notes, si jamais Poudlard était attaqué.
Couloir gauche après escaliers quatrième étage. Quinze mètre, placard discret à droite de la colonne.


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6ème année

05 oct. 2020, 23:15
Illustrations  Solo 
Aliosus n'avait pas vu mourir la sorcière étrangère à la fin de l'année dernière. Il était trop éloigné, la foule était trop dense, et il s'était surtout préoccupé que tout se passe bien pour ses camarades autour de lui. Il n'était ni suffisamment dextre pour aider monsieur Mason, ni particulièrement doué dans des sorts qui auraient pu s'avérer utiles. Du reste, il devait bien se l'avouer, la sorcière, tout comme la magie noire qui l'avait frappé et qui avait surpassé les efforts de l'infirmier de l'école, lui faisait peur. Qui aurait pu assurer que l'approcher était sans danger ?

De fait, cette année, beaucoup de ses camarades auraient pu distinguer les nobles et terrifiants Sombrals qui les auraient transportés en calèche jusqu'au château, encore qu'Aliosus suspectait certains de vouloir faire croire qu'ils pouvaient les voir, alors qu'il se rappelait distinctivement qu'ils n'étaient pas en position de voir les derniers instants de qui que ce soit... Toujours était-il qu'au grand déplaisir d'Aliosus, l'accès à l'école s'était faite par le lac, une nouvelle fois, puisqu'il entourait tout. Il aurait donné cher pour le confort, la sécurité et la chaleur des calèches pourtant. S'il s'était peu à peu habitué à vivre sous le Lac, à l'abri derrière la magie des murs, le traverser en étant aussi vulnérable lui avait fait remonter d'anciennes angoisses qui avaient mis quelques jours à se dissiper.

C'est en repensant à ces fameuses calèches qu'il illustra la partie de son roman où un mystérieux noble arrive un soir d'hiver dans un relais, à bord d'un véhicule marqué de son blason, des braseros fumants au dessus du toit, et mené par un cheval sombre.


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6ème année

06 oct. 2020, 23:30
Illustrations  Solo 
"La créature simiesque grogna en faisant apparaître ses crocs menaçant et jeta sa carcasse lourdement protégée en agitant son impressionnant hachoir. Heldan du bondir sur le côté pour éviter une mort certaine." Le roman avançait et les premières rencontres fâcheuses arrivaient aux héros, parmi lesquelles une créature qu'Aliosus ne connaissait pas jusqu'à présent. Un orque. La description était brève mais évocatrice. L'imagination du garçon en construisit une image massive, une sorte de gorille au cuir épais, bardé de fer, armure primitive mais efficace, qui manierait des outils brutaux et grossiers.

Est ce que l'auteur avait voulu faire un parallèle avec le monde réel ? Est ce que les héros du romans représentaient les sorciers et leurs adversaires, animaux vicieux et à peine civilisés, les moldus ? Il fit attention dans les pages suivantes à garder cette hypothèse en tête car elle lui semblait intéressante. Après tout, une espèce proche sur le plan physique, agressive envers les sorciers, usant de technologies arriérées, ça correspondait plutôt bien. Probable que l'auteur soit bien né et non pas un vulgaire sang-mêlé, ou pire.

Il s'en voulu un peu de penser ça, après tout, Élicia aussi était sang-mêlé, Pour autant, est-ce qu'il la voyait comme méprisable ? Humm, elle non, mais la plupart...

Difficile d'avoir treize ans et d'être pétri de contradictions. Il avait tracé des lignes arbitrairement : lui et les autres, les siens et les autres, les sorciers et les autres. Trois cercles concentriques. Il marchait par exclusion, c'était le plus efficace.

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6ème année

07 oct. 2020, 21:57
Illustrations  Solo 
"Dans le clair obscur funeste de la pleine lune, chaque ombre devenait une menace, chaque lueur devenait inquiétante, chaque bruit était une alerte, et chaque arbre, un monstre."

La description éloquente de la scène de la traversée de la forêt par les héros avait beaucoup plu au jeune lecteur avide et à l'imagination fertile qu'était Aliosus Nerrah. Il se représentait d'autant mieux les choses depuis qu'il avait passé quelques jours dans le domaine familial de Lübeck, au nord de l'Allemagne natale de son père. A Tipp, où il avait passé les premières onze années de sa vie, les arbres se faisaient rares, c'était un décors de plaines, de falaises, de plages froides et blanches, de rochers découpés et noirs, de landes rases et de collines basses. On pouvait, si l'on se rendait par temps clair, ce qui était, il fallait bien le dire, une exception à la règle du climat de ce petit bout de terre déchiquetée sur lequel se trouvait le manoir familial de sa mère, et si l'on grimpait sur la colline du vieux tertre de grès au nord ouest et que l'on se tournait vers le sud, on pouvait, donc, voir distinctement à des lieux à la ronde sans que le regard ne soit arrêté ni par des bâtiments, et c'était heureux, par Merlin ce qu'il pouvait répugner à la ville, ni par, et c'était cette fois un manque, une quelconque forêt ou même une dense haie.

Pourtant les récits fantastiques dont il était friands regorgeaient de forêts toutes plus mystérieuses, inquiétantes, enchantées ou hantées les unes que les autres. Mais à Noël dernier, il avait enfin compris ce que c'était d'être dans une forêt, une vraie forêt. Il y faisait sombre, et ce malgré le dépenaillage des branches de leurs feuilles par la période hivernale, on s'y sentait couvert, presque enfermé pour un peu qu'il n'y ait pas une belle ligne indiquant le chemin à suivre. La progression était difficile, les ronces traîtresses et meurtrières, les racines malicieuses vous faisait trébucher, les fossés anciens se dévoilaient lorsque l'on tombait dedans, et surtout, il y avait cette sensation d'être épié.

Pourtant, ce fut pour le garçon un moment magique, où il avait ressenti quelque chose de très fort, un sentiment d'être à sa place, marchant sous les mêmes branches tordues et croisant les mêmes troncs boursouflés que ses ancêtres avant lui.

La forêt lui manquait.

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6ème année

09 oct. 2020, 00:11
Illustrations  Solo 
"Le repaire de la bête était une ancienne tour des royaumes anciens, un édifice massif érigé à une époque lointaine dont les derniers parchemins qui en contaient l'histoire avaient été transformés en palimpsestes des siècles plus tôt. Elle avait traversé les âges en démontrant le génie architectural de ses bâtisseurs, même si le temps avait creusé dans ses entrailles, elle restait fière sur son promontoire. Un mal bestial avait remplacé la garnison de soldats, la végétation gagnait du terrain peu à peu, mais ce n'était que des épisodes dans sa longue histoire."

Au fur et a mesure que les jours passaient, Aliosus s’apercevait que son plan comportait une faille. Ses pauses repas n'étaient que rarement tranquille, il était régulièrement assailli de questions, de remarque, untel voulait faire remonter son mécontentement, une autre rapportait les méfaits, réels ou non, d'une camarade, tous attendaient de lui qu'il se charge de leurs soucis ou qu'il transmettent leurs requêtes.

Aujourd'hui, pour éviter d'être sollicité pendant qu'il dessinait, il avait choisi un coin tranquille dans un couloir. Il ne pouvait de toute façon pas se permettre de disparaître pendant des heures, aussi s'était-il accordé une vingtaine de minutes, le dos contre les pierres, puisant un peu d'inspiration dans les tableaux autour de lui. Il y avait quelque chose de rassurant à dessiner un édifice. L'autorisation des lignes droites, des règles claires de perspectives. Il aimait les choses simples, sans artifices, qui duraient. C'était là tout l'héritage du caractère Nerrah.

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6ème année

09 oct. 2020, 22:12
Illustrations  Solo 
"Le masque de Teclohashan pulsait d'une lueur sombre et malsaine. Ses orbites creuses semblaientdes abîmes. Le mettre signifiait perdre l'usage de ses yeux au profit de l'unique globe qui s'agitait au centre des hautes excroissances frontales de l'objet. C'était un artefact ancien, du temps des premiers hommes, lorsqu'à peine sortis de leur condition de singes ils avaient commencé à vénérer des idoles monstrueuses. Des cultes sanglants, qui ne perduraient aujourd'hui que dans les confins les plus isolés du monde, dans des tribus dégénérées restées aux stades primitifs."

Les masques étaient monnaie courante à Poudlard. Certains se voyaient mieux que d'autres. Ceux des pseudos mangemorts de l'année dernière par exemple. Ceux là étaient revêtus pour le symbole de peur qu'ils représentaient. Mais au quotidien Aliosus croisait beaucoup d'autres masques. Celui bravache et rigolard qui servait à protéger ceux qui le portaient de la morosité ambiante, mettant une distance entre eux, la guerre et son aréopage de désastres. Celui de la froideur, souvent utilisé par peur de se livrer aux autres. Lui même portait celui de l'autorité, caché derrière son badge, il n'en était pas moins un enfant de treize ans qui se posait beaucoup de questions.

Heureusement, grâce à Irisia et grâce à Alice, il avait encore des moments où les apparences ne comptaient plus. Seul l'éclat de leurs yeux importaient lorsqu'ils étaient seuls.

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6ème année

11 oct. 2020, 00:03
Illustrations  Solo 
"Mal Incarné, voilà contre quoi la troupe comprenait à présent qu'elle aurait à faire face. Ce n'était plus une vulgaire expédition comme ils en avaient mené des dizaines pour le compte de riches marchands ou de princes véreux (ou était-ce l'inverse ?), mais contre leur gré ils faisaient à présent partie de quelque chose de plus grand qu'eux, quelque chose dont ils ne pouvaient plus se détacher. Choisir de reculer maintenant c'était faire un choix, même vouloir rester en dehors des enjeux impacteraient sur leur futurs. Ils n'avaient plus le choix et devaient se résoudre à prendre parti, et ce n'était pas dans leurs habitudes."

Curieuse lecture qu'était ce passage aux yeux d'Aliosus. Était-ce lui qui voyaient des parallèles avec la situation qu'il l'entourait, chapitre après chapitre ? On trouve ce que l'on cherche paraissait-il. Sans doute qu'il voulait se rassurer sur sa situation au milieu du Chaos qui empirait jour après jour. Parkinson et les dilemmes qui s'en étaient suivis, les moldus et leur perfide malignité au service de leur guerre contre les sorciers, et à présent une menace directe, une force qui avait anéanti toute une école de sorcellerie, massacrant sans distinction adultes et élèves. Cette force qui s'était invitée au beau milieu de la Grande Salle sans qu'aucun professeur ne puisse s'y opposer. Même miss Montmort, en qui il voyait un rempart exemplaire contre le danger, s'était trouvée dépourvue.

Lui aussi avait à faire à un Mal Incarné.

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6ème année