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La voix hurlante de Miss Montmort était le symbole que la situation était grave. Bad mit quelques secondes à comprendre que les ordres de ramener les Serdaigle dans leur salle commune lui étaient directement adressés. Comme sous le coup d’un électrochoc, il se leva brusquement et chercha Amelia, sa collègue, du regard. Il espérait qu’elle soit là et qu’il n’est pas à gérer seul le groupe d’élève.

Bad finit rapidement par l’apercevoir et la jeune fille, qu’il appréciait particulièrement, semblait maîtriser la situation. La puissance de sa voix qu’on ne pouvait ignorer contrastait étrangement avec son apparence fluette. Elle indiqua aux Serdaigle de la suivre joignant le geste à la parole.

Le garçon vit qu'Amelia l'avait elle aussi repéré. Alors que la préfète prenait la tête du cortège, Bad s'adressa à elle.

« Je reste derrière et je vérifie qu’ils te suivent tous, OK ? »

« Ça marche ! Allez, suivez-moi les Serdaigle ! »¹

La jeune préfète ne traîna pas à déguerpir suivie par des élèves un peu perdus suite à ce dîner particulier. Deux filles de premières années ne semblaient pas avoir entendu l’appel d’Amelia ou alors refusaient-elle volontairement de suivre ses consignes. Cette réaction ne plut pas à Bad qui se dirigea vers les deux retardataires d’un pas vif.

« Qu’est-ce que vous faites ? Tout le monde est parti avec Amelia. Dépêchez-vous de les rejoindre ! »

Les deux jeunes filles jetèrent un regard noir à Bad qui compris instantanément qu’elles avaient délibérément ignorer les consignes. C’est le visage rouge et la veine au niveau de la tempe gonflée qu’il répondit à cette provocation visuelle.

« Vous croyez que c’est un jeu ? Je suis là pour vous protéger, pas pour vous embêter. Maintenant, filez ! »

Surprises de ces mots et honteuses en réalisant la gravité de la situation, les deux rebelles se confondirent en excuses avant de filer aussi sec vers le groupe de Serdaigle qui franchissait désormais la porte de la Grande Salle. Bad vérifia d’un coup d’œil circulaire qu’aucun élève de sa Maison n’était resté caché mais tous semblaient avoir suivi Amelia. Le garçon s’attarda quelques secondes sur Leo. Bad s’imaginait ce qu’il aurait pu ressentir si un élève de sa maison ou l’un de ses amis était à la place de la Gryffondor et il ressentit un mélange d’inquiétude et de tristesse. Alors qu’il repartait au pas de course pour boucler la marche du groupe de Serdaigle, il aperçut Miss Holloway éjecter la clé des mains de Leo d’un Expelliarmus. La rouge et or tomba sur la table et Bad attendit un choc qui ne vint jamais. Étrangement, la Gryffondor rebondit comme si le meuble était devenu un trampoline. La magie devait se cacher derrière cela mais le préfet ne s'attarda pas davantage et sortit de la Grande Salle, troublé.

¹ Action validée par Lydia Holmes

George ne tarda pas à confirmer son intuition, complétant par quelques informations supplémentaires qu'elle ne connaissait pas jusqu'à présent. Ce Dominion ne semblait pas être un lieu de villégiature et les propos de la professeur d'histoire de la magie allait dans ce sens. Quand à surveiller ce qui pouvait paraître suspect... voilà qui n'allait pas être de la tarte. Les préfets allaient devoir être de plus en plus attentifs et nombreux seraient les élèves à perdre leur discernement face à la peur. Une chape de responsabilité tomba sur ses épaules, Ennis pinça les lèvres une fraction de seconde avant de se reprendre et de répondre à son aîné qui lui avait posé une question juste avant que le professeur Montmort ne les mette en alerte:

- "Domhall - le plus jeune - à quitté Poudlard en juin dernier. Lui et Diarmuid étaient à Serdaigle. Tu les auras peut-être déjà croisé. Ou entendu parler d'eux." Le cri en provenance de la table de Serpentard ainsi que l'agitation sur sa gauche fût un nouveau signal d'alerte pour la châtain qui ne put qu'observer impuissante Leo Ginger, sa coéquipière et capitaine, subir un maléfice ou une malédiction... Qu'est-ce que c'était encore que ça? La quatrième année réagit moins vite que le blond pour répondre aux inquiétudes mais confirma ses propos:

- "Nous on ne peut rien faire dans l'immédiat. Ensuite, le meilleur service qu'on pourra rendre à Leo c'est de rester calmes. J'irais prendre de ses nouvelles à l'infirmerie demain." Elle fit une pause pour lancer un regard inquiet à George. Ils venaient d'avoir l'ordre d'escorter l'ensemble de la maison jusqu'à leur salle commune. Et une bonne moitié des élèves se trouvait de l'autre côté de la scène d'horreur qu'était la rousse dans les airs. Comment allaient-ils gérer ça?

Un fiasco, la moitié des élèves semblait transformée en statut de cire tandis que l'autre moitié commençait à gesticuler en poussant des cris d'horreur. Les paroles de Miss Montmort résonnèrent au moment où les autres professeurs semblaient enfin prendre conscience de la gravité de la situation. Croisant le regard de Minie il sentit un instant que la jeune fille était aussi perdue que lui mais la consigne était claire : ils devaient ramener les élèves en salle commune. C'était leur rôle et lui était préfet en Chef. Il devait agir maintenant, là, tout de suite. Tel un automate, il se planta face à la table et annonça d'une voix remplie d'une assurance qu'il ne se connaissait pas.

- Vous avez entendu ? Tous les élèves regagnent la salle commune ! Vous suivez Minie et Maddie. Ne vous amusez pas à tenter de traîner derrière, je serai là pour surveiller que tout le monde passe les tonneaux au plus vite. Et vous, faites le tour de la table, personne ne passe à proximité de l'urne !

Will articula aux deux blondes une encouragement silencieux "Allez-y, je vous suis." Les élèves de Poufsouffle semblaient plutôt enclin à obéir. Une chance se dit Will qui n'avait pas spécialement envie de faire la police en cet instant. Il fit un pas en arrière pour laisser passer ceux qui devaient contourner le bout de la table pour changer de rangée et ainsi éviter l'obstacle noir. Son regard croisa un instant celui d'Aelle. Il hocha la tête, comme pour lui assurer... lui assurer quoi ? Qu'il avait bien entendu sa réponse ? Qu'il s'excusait de ne pas porter plus d'intérêt à cette baguette alors que le sujet le passionnait ? Qu'il surveillait bien les arrières ? Un peu des trois surement.

Une fois tous les Poufsouffle hors de la salle, Will sortit à son tour, serrant sa baguette dans le creux de sa main, attentif au moindre bruit, pressé de retrouver la salle commune, son terrier à Poudlard.

@Aelle Bristyle, @Herminie Peers, @Maddie Joy

Edmund savait, quelque part au fond de lui, que l'extérieur était en proie au chaos, mais cela lui semblait bien loin. Tout ce dont il avait connaissance pour l'instant, c'était Eugène, face à lui, et l'urne dont l'ombre les engloutissait voracement. S'il avait été seul, il aurait déjà succombé à son attraction, le trou noir l'aurait aspiré et broyé, laissant derrière lui une simple coquille vide incapable de la moindre action. Mais il n'était pas seul. Dès que la gravité se faisait trop pesante, il pouvait se concentrer sur Eugène, sur sa présence bien ancrée dans le présent, juste devant lui, sur son regard... terrorisé ?

Isolé, ne percevant de l'extérieur plus rien d'autre que l'objet malfaisant et son camarade, la détresse de ce dernier apparut comme décuplée pour Edmund. Il le vit tourner la tête en réaction à ce qui se passait à l'extérieur, puis put observer la surprise laisser place à la terreur sur son visage, masque immobile et douloureux. Il le vit retourner la tête vers lui, les yeux pleins de larmes, et faire rapidement un signe de croix, bouclier fragile face à la tempête qui faisait rage.

La luminosité chuta, les bougies de la grande salle devenues trop faibles pour repousser les ténèbres qui rongeaient avec ténacité la lumière de Poudlard. Une à une, elles s'éteignaient, et là où se trouvaient avant des tourbillons flous de couleurs agressives, l'obscurité avançait. La bulle de verre autour d'Edmund et Eugène lutta autant qu'elle le pouvait, mais au fur et à mesure que les ombres progressaient, une, puis deux, puis trois fissures craquelèrent sa surface irisée. Les cris rampèrent aussitôt à travers les brèches, s'immiscèrent dans la conscience fragilisée de l'enfant et la taillèrent, couteaux effilés de l'urne au sourire carnassier.
Quatre fissures.
À ceux-ci s'ajoutèrent des sifflements stridents, fantômes jaillissant des souvenirs du garçon, serpentant avec délectation à travers son inconscient pour refaire surface sans qu'il ne sut d'où ils surgissaient.
Cinq.
Derrière l'urne, une silhouette obscure observait de loin le petit garçon qui tentait vainement de résister au déluge, son chapeau pointu montrant le même sourire sadique que celui de l'urne.

Deux larmes tombèrent, asynchrones, sur la main gauche de l'enfant et l'état dans lequel était Eugène lui revint à l'esprit. Mais il ne pouvait l'aider. Comment aurait-il pu alors qu'il était déjà incapable de s'aider lui-même ? Que la barrière qu'il s'était entraîné à dresser entre ses peurs et lui pendant des années avec son père était sur le point de se briser ? Que pouvait-il espérer réaliser ? Rien.

L'enfant serra plus fort les mains qu'il tenait dans les siennes dans une dernière tentative de repousser le raz-de-marée, plus par instinct de survie que par réel espoir que cela pût l'aider — les aider tous les deux. Les yeux fermés et le corps tendu, il attendait que les ombres détruisissent sa petite protection, complètement impuissant. Bon à rien.

Comme lors de sa cérémonie de répartition, ce fut un son qui brisa tout. Un cri, mais pas un de terreur. Un cri plein de colère. Plein de puissance. Un cri qui fit voler en éclat et le verre et les ombres et les serpents.

« SIILEEENCE ! »

Les oreilles d'Edmund sifflèrent alors qu'il fut assommé par l'onde sonique qui venait de passer, et il ne perçut que partiellement le reste de ce que dit la personne qui venait de le sonner. Il cligna des yeux, hébété, alors que la femme — c'était une femme qui parlait, non ? — semblait donner des directives dont il ne pipait mot. Les bougies avait réapparu et leur lueur, bien que terne, éclairait la grande salle comme si rien de tout ce qui avait précédé n'avait eu lieu. Seul leur reflet assombri sur le métal des couverts et le bois verni des tables rappelaient ce que venait de vivre le garçon, tels les échos d'un cauchemar. À côté de l'urne, la silhouette s'estompa tranquillement, sans se départir de son expression de délectation. Un jour... bientôt...

D'autres personnes parlèrent sans qu'Edmund ne comprît ce qu'ils disaient, et les élèves attablés commencèrent à se lever plus ou moins rapidement, dont Eugène qui tira le garçon pour l'inviter à faire de même. Un peu perdu, celui-ci manqua de tomber en enjambant le banc puis suivit le groupe jaune et noir en-dehors de la salle sans émettre le moindre son. Cette peur qu'il avait ressenti à peine quelques minutes plus tôt lui paraissait maintenant irréelle et il ne pouvait se débarrasser de cette impression qu'il était dans un rêve. Cela était sans nul doute pour le mieux pour l'instant : il pourrait réfléchir à ce qui venait de se passer un peu plus tard, à tête plus reposée, dans la sécurité de l'enceinte de la salle commune — ou peut-être même pourrait-il enterrer ce souvenir et agir comme si tout cela n'avait jamais eu lieu. Dans tous les cas, en l'état actuel des choses, Edmund marchait distraitement en suivant le troupeau sur les sentiers hasardeux de ses rêves, une main étrangère et pourtant étonnamment réelle dans la sienne, l'esprit vide de toute pensée.

Les larmes coulaient le long de ses joues, son regard était perdu dans le vide. Et le pire, c'était qu'aucun des garçons n'était fichu de la rassurer. L'un était resté de marbre, l'autre parlait, de temps en temps, mais c'était tout. Et les larmes de la rouquine n'avaient pas arrangé les choses.
Lorsque Miss Monmort se mit à hurler, Eileen sursauta si fort que son coeur rata un battement. La colère de sa professeure était palpable, et effrayait presque la petite. Ce n'était pas presque d'ailleurs, Eileen était réellement apeurée.

Les larmes coulaient encore et encore le long de ses joues. *Pitié que ça s'arrête*. Elle n'osait pas tourner la tête. Elle n'osait même pas bouger. Mais il le fallait. Amelia venait d'hurler à tous les Serdaigle de les suivre, elle et Bad. Eileen ne se fit pas prier et se leva d'un bond. Elle essuya ses larmes d'un revers de la main et s'avança, prenant soin de rester près du garçon. Elle ne le connaissait pas, et il ne parlait pas plus qu'elle, mais elle ne voulait pas s'éloigner. Ou alors si elle s'éloignait, ce serait pour retrouver Elowen ou Elyna, et personne d'autre. Juste elles deux parce que c'était les seules Serdaigle à pouvoir un peu la rassurer.

*J'veux partir d'ici bordel bougez-vous*. Tout semblait trop long, terriblement long. Elle avait l'impression que les Autres étaient des escargots à ne pas avancer. Elle voulait juste retrouver la chaleur de sa salle commune, par Merlin ! Elle voulait juste retrouver la chaleur de cette pièce qu'elle avait apprit à aimer au cour de l'année passée, à cette pièce qui lui était si familière désormais. Et plus que tout, elle voulait retrouver Elowen juste pour être avec elle, et que ça aille un peu mieux. Et Elyna. C'était bien avec Elyna aussi. Elle voulait juste l'une de deux. Bon bien sûr, il y avait le garçon, mais il ne parlait pas. Eileen se retenait d'attraper sa main pour se rassurer -et peut-être e rassurer aussi ? Mais elle ne fit rien, qui sait comment il allait réagir. Alors elle se contentait de marcher à côté, de ne pas trop s'éloigner. *Je veux plus voir ça s'il-vous-plait*



@Eridan Lowell @James Holling

Les Filles continuent à discuter, plutôt en accord avec moi. L'une d'elle demande si l'on est en sécurité à Poudlard. C'est une question rhétorique, probablement. Alors je ne réponds pas. Mais je ne crois pas. On est des sorciers. On est en sécurité nul part.
Soudain tout semble aller en accéléré. Je visualise la scène qui se déroule devant moi comme un souvenir. Un très mauvais souvenir.. Et ancien. Mais pourtant je vois bien ce qu'il se passe. Leo Ginger. Une Fille de ma classe s'élève dans les airs. Je ne la connais pas personnellement mais cette vision est horrible. Que ce passe t'il ?
Toute la salle est focalisée et effrayée. Maudite. C'est le mot qui me vient à l'esprit en voyant ça. Maudite. Cette Voix. Le corbeau. Leo. Les élèves. Les professeurs. Maudits. C'est sûrement la haine et le malheur qui vont s'abattre sur nous désormais. Maudits.
J'entends des cris qui glacent le sang. Mon regard se tourne vers les Filles avec qui je discutais. L'une semble vouloir disparaître. Tandis que l'autre cherche des réponses.
De la Magie Noire. Sûrement. Je ne sais pas. Peu importe. Peut-être qu'elle parle pour tenter de se rassurer. Se dire qu'il n'y aura rien. Qu'est-ce que ça change que ce soit de la Magie Noire ?

« Je sais pas... C'est pas normal. »

Ça semble logique, bien sûr. Mais j'ai pris l'habitude de parler pour me rassurer. Même pour rien dire. Juste pour moi. Ça ne sert à rien. J'ai toujours aussi peur.
L'agitation prends le dessus. Elle est le signe que tout est inhabituel. On va tous mal. On a tous peur. Ça se voit.
Soudain la voix de Miss Montmort retentit. Elle ordonne aux préfets de nous raccompagner. S'ils ne comprennent pas forcément la situation, les adultes semblent la gérer au mieux possible. C'est admirable.
Je m'efforce de ne pas regarder ma camarade suspendue dans les airs. La foule s'agite et je suis. Écoutant les consignes, je me lève. Je fuis la scène. Ce dîner était trop inquiétant. Il aurait put être certes pire. Personne n'est mort, cette fois-ci. Enfin, je ne crois pas.
La Fille s'en remettra, me dis-je, un peu pour me rassurer. J'essaye de trouver le regard des deux plus jeunes Gryffondor. Je m'en voudrais de les laisser, ne sachant pas dans quel état elles sont. La peur est dévastatrice. Et la seule raison pour laquelle, je m'en sors sans trop de difficultés, est que ça pourrait être pire.
Comme quand la Femme est morte. Mais si elles n'étaient pas là. Ou si justement, elles ont encore plus peur, maintenant. Je ne peux pas les laisser.

« Est-ce que ça va pour vous ? »

Je ne sais pas même pas si elles m'ont entendu. Je me lève. Priant pour que rien ne m'interpelle derrière. J'essaye de ne lancer aucun regard à Leo. Elle s'en sortira, je pense. On s'en sortira tous.



Plume de @Helen McKemmish Plume de @Scary Limpson, c'est la fin pour Welmina, je vous remercie pour ce moment.

Miss Montmort prend le temps de répondre à toutes les questions. Est-ce que c'est parce qu'elle sait que la boîte ne repartira pas comme elle est venue ? Pop, évaporée ? Si c'est le cas c'est certainement pour ne pas nous faire paniquer... Trop tard on vient déjà de nous proposer d'envoyer quatre d'entre-nous d'entrer dans ce Dominion. Malgré le caractère catastrophique de la situation, je suis curieuse : je saisis au vol toutes les informations délivrées par notre professeure et me promet mentalement de faire un tour à la bibliothèque pour essayer de me renseigner.

Le corbeau s'envole à tire-d'aile. Nos espoirs de couper à cette horreur aussi. On nous le précise bien. "Ils ne s'arrêteront jamais". J'étouffe tant bien que mal ma panique sous un cynisme tranchant. De toute façon, à quoi ça pourrait bien servir que je me lamente ? Ça ne tombera pas sur moi cette fois-ci... Je suis désolée pour les élèves choisis. Mais je suis heureuse que ma participation soit rendue impossible par mon âge. Ça ne tombera pas sur moi cette fois-ci... Mais je ne pourrais pas éviter les bombes en permanence. Je dois faire plus d'effort. Devenir plus forte. Pour être un minimum prête au moment donné. C'est égoïste, je sais. Mais quelle autre solution avons nous au jour d'aujourd'hui ? Pamela reste silencieuse. En proie à une réflexion houleuse avec elle-même. Déterminée. Et inquiète. Comme moi, à la différence que je m'efforce de ne pas le montrer. Le poids des mots de la sous-directrice pèse sur la Grande Salle. Sur les murmures, sur les visages, sur tout Poudlard.
Et soudain, un éclat. De voix, de panique. D'horreur.

- PROFESSEURS ! LES GRYFFONDOR ONT BESOIN D'AIDE ! ELLE A BESOIN D'AIDE ! VITE !

Une lueur d'incompréhension passe dans mes yeux. Pourquoi aurait-on besoin d'aide ? De qui parle la voix ? Je lève la tête et je la vois. Un corps lévitant au dessus de notre table. Les bras en croix. Une crinière rousse bouclée. Le visage tordu par la douleur. J'écarquille les yeux. Ce ne serais pas... Leo ? Je tombe sous le choc. Je m'attendais à ce que quelque chose d'horrible se produise sous nos yeux, mais pas ici, pas maintenant. Je ne suis pas prête. Je ne suis pas assez forte... Je reste muette de stupeur. Les mains couvrant ma bouche, je me laisse choir, tremblante. J'ai peur.

J'entend comme un bourdonnement lointain les ordres de Miss Montmort. Mes yeux sont hypnotisé par la silhouette de ma camarade. Je m'en détache à grande peine, nécessitant un effort considérable passé le choc. Pamela non plus ne réagit. Alors que les préfets tentent de nous évacuer calmement je la saisit par le bras et l'entraîne dans le rang en essayant de ne pas me retourner pour tenter d'apercevoir Leo. Bienvenue à Poudlard.

C'était vraiment un dîner bien étrange qui se déroulait sous les yeux d'Alicia.
D'abord, un corbeau arrive, puis une urne bizarre se met à parler de beaucoup de choses dont un endroit qui s’appellerait " Dominion " et un tournoi qui existerait et qui concernerait toutes les écoles de magie du monde.
Un tournoi mortel à l'intérieur du Dominion, auquel peuvent participer uniquement les élèves ayant 14 ans ou plus.

La jeune Galloise n'ayant même pas encore 13 ans, elle ne participerait de toute manière pas au tournoi, et même si son âge le lui permettrait elle ne le ferait pas, enfin elle pensait qu'elle ne le ferait pas.
Quand elle avait demandé à ses amis ce que ça pourrait bien être le Dominion, elle avait bien entendu écouter leurs réponses mais ne leur avait pas répondu, voulant absolument écouter ce que la voix de l'urne, ou la personne qui leur parlait à travers l'urne, pour savoir plus de détails.

Apparemment, le professeur Montmort connaissait l'existence de ce Dominion, et ne leur en avait pas parlé.

"C'est vrai que ça a pas l'air d'être un super endroit, pas étonnant que Miss Montmort ne nous en ai pas parlé."

Elle ne connaissait pas très bien l'histoire de son professeur d'Histoire de la Magie, mais elle savait qu'elle était élève à l'école il y a encore quelque années, et qu'elle avait participé au Tournoi des trois sorciers, même si elle n'était pas sûre de cette dernière information.

Des élèves de différentes maisons commencèrent à poser des questions, et ce fut Miss Montmort et l'urne qui leur répondit.

La Poufsouffle en apprit beaucoup sur ce Dominion, ainsi que sur ce Tournoi.
C'est alors qu'une Gryffondor, il lui semblait d'ailleurs que c'était une joueuse de Quidditch, se mit à flotter dans les airs, comme inconsciente.

Alicia restait choquée devant la scène qui se déroulait sous ses yeux.

" Mais qu'est-ce qui se passe ?"

Elle se doutait que cette scène n'était pas vraiment comparable a ce qui s'était passé l'année précédente, fin mai, mais cela restait un peu effrayant aux yeux de la jeune fille.

- Dîtes, vous pensez qu'il lui arrive quoi ?

@Hannah Scott @Hellie Howard @Lara Clark je suis vraiment désolée d'avoir mis autant de temps à poster . Ceci était mon avant-dernier post .

Eugène se forçait à ne pas prêter attention à son environnement. Il ne voulait pas voir la suite des évènements, encore moins le visage de cette fille qui le plongeait dans une angoisse profonde. Rien que d'y songer le faisait frémir. Avec force, il tenait les mains d'Edmund qui était muet dans ce maelström assourdissant. Comment se sentait-il dans cette bulle ? Était-il toujours aussi terrifié ou avait-il trouvé un brin d'apaisement ? La réponse était assurément non, au vu des larmes d'Edmund. Le susnommé serra ses mains et Eugène répondit en retour. Edmund devait ressentir sa présence, il était là avec lui à ce maudit instant. Eugène aurait voulu lui dire, répéter mille et une fois Ô combien il n'allait pas le lâcher et que tout irait bien. Seulement, les mots ne venaient guère. Ils étaient lourds contre sa langue, laissant un arrière-goût rance. Seigneur, il voulait vomir ; lâcher du lest pour ne plus être à l'étroit tant dans son corps que dans sa tête bourdonnante.

— SIILEEENCE !

La voix était puissante, amplifiée par il ne savait quel sortilège. Eugène eut l'impression que dix milliards de décibels avaient éclatée ses tympans. Sur le coup, il dut lâcher les mains de l'autre enfant pour recouvrir ses oreilles. Trop de bruit. Trop d'agressivité. Trop d'angoisse. Maudite hypersensibilité, se répétait-il. Eugène songea à son casque anti-bruit, mais il n'eut aucunement la force de dégager ses mains pour l'utiliser, tandis que Miss Montmort continuait son intervention de sa voix sourde :

— QUE LES PRÉFETS ET LES PRÉFÈTES RAMÈNENT LES ÉLÈVES DANS LEURS SALLES COMMUNES.
AMY, J’AI BESOIN DE VOUS ICI. ET PAR MERLIN, QUE QUELQU’UN S’OCCUPE DE CETTE URNE ! NE LAISSEZ PAS LES ÉLÈVES Y TOUCHER ET N’Y TOUCHEZ PAS SANS PRENDRE VOS PRÉCAUTIONS !

Aussitôt les mots prononcés, aussitôt les désignaient se mirent au travail. Avec autant de coffre que Miss Montmort, chacun.es des préfet.es ordonnèrent aux élèves de les suivre. Eugène eut conscience qu'il devait bouger, mais Seigneur, le pouvait-il ? Son corps était tremblé, pouvait-il supporter son propre poids ? Pas le choix, tout le monde bouger et il devait faire de même. Eugène inspira un grand coup et agrippa son casque. Il recouvrit ses oreilles avant de mettre la main sur sa canne qui était tombée à ses pieds. Il prit ensuite appuie contre sa canne, histoire de se lever, tandis que de son autre main, il prit celle d'Edmund pour l'intimer de le suivre. Eugène la serrait avec force, si ce n'était avec désespoir et, du mieux qu'il put, il les éloignaient des enfers.

Et bien qu'ils quittèrent la Grande Salle, l'angoisse ne dépérissait pas pour autant.

FIN DU RP POUR MON PERSONNAGE