La brise légère faisait doucement virevolter quelques longues mèches de la brune, obstruant de temps en temps la vue imprenable sur le lac noir. Elle était assise entre deux rochers où la mousse lui servait de coussin, cette plante rase était douce au contact de ses doigts, elle formait comme un tapis confortable. Alaska était presque invisible, seul le léger nuage de buée indiquait sa présence par son souffle, à cause du froid. Elle aimait plus que tout le calme du matin, la lueur des rayons du soleil qui se reflétait sur l'eau. C'était son nouveau rituel, un lever aux aurores et un peu de méditation devant un cadre idyllique pour commencer une dure journée de cours.

Les paupières closes, la Serpentard somnolait les yeux fermés, portant régulièrement ses mains emboîtées l'une dans l'autre pour les réchauffer en rejetant l'air chaud de son corps. Malgré son état presque végétatif, elle ne sourcilla pas quand une voix transperça le silence, d'autres élèves rejoignaient le château, Alaska savait que le petit-déjeuner était prêt, et qu'il fallait rentrer. Avant de se lever, elle étira doucement ses longues jambes devant elle, celles-ci étaient pétries de spasmes comme souvent en début de journée, et dans cette position.

En marche vers l'abri, elle accéléra le pas, comme pressée par un événement. Aujourd'hui était un jour spécial, c'était le jour où les élèves recevaient leur courrier, et l'adolescente attendait un paquet avec impatience. Elle arriva enfin dans la Grande Salle, et s'installa là où il avait encore de la place. On était si nombreux l'année dernière ? Les bancs étaient presque tous occupés par de nouvelles têtes, la plupart des premières années, alors elle n'avait pas pu rejoindre ses amis. Mais le voilà au loin, Vladislav arriva enfin dans la salle, les pattes recroquevillées sur une boîte empaquetée, chacun de ses battements d'ailes semblaient être un effort surréaliste. L'oiseau était un peu distrait, il cherchait Alaska de son œil jaune et rond, volant d'une table à une autre. La brune dut siffler à travers le bruit, et faire un geste au hibou pour qu'il puisse la repérer, puis il s'approcha d'elle dans un atterrissage en douceur.

« Eh bah alors mon beau. dit-elle en caressant les plumes de Vladislav, qui put enfin se reposer après son trajet. Elle avait gardé dans sa poche un lézard mort, qu'elle lui donna pour le récompenser. Regardez-moi ses pauvres petites papattes, Vlady il a fait un long voyage, c'est un bon Vlady. »

Gâteuse, la brune chouchouta son hibou de caresses et de compliments. Une fois qu'elle eut sa dose, elle s'attarda sur le paquet, qu'elle s'empressa de déballer. La boîte était plutôt petite pour l'objet qu'elle devait recevoir, mais ça ne lui sauta pas directement aux yeux. C'était seulement une fois après avoir enlevé le ruban rouge, et déplié le papier marron, qu'elle s'immobilisa dans l'incompréhension.

« Heu... avait-elle seulement réussi à prononcer. Alaska prit l'objet en main, le fit tourner dans tous les sens pour essayer de comprendre, puis murmura doucement. Mais c'est pas ce que je voulais. »

Elowenn somnolait devant l'âtre du feu de la salle commune
Elle s'était réveillée peu de temps auparavant, mais, épuisée par une mauvaise nuit, elle s'était affalée sur un fauteuil, devant la cheminée, où l'air était si bon.
Rien ne semblait pouvoir décoller la petite Serdaigle de son refuge.
Elle était si bien, ici...

Un air chaud lui caressait doucement la peau; le mouvement des flammes agitaient faiblement des petites mèches de cheveux, qui se balançaient en un manège régulier sur son front.
Le feu, apaisant, inondait la jeune sorcière de lumière dorée, et les braises, rougeoyant sereinement, semblaient veiller sur la petite fille.
Elle s'enfonçait dans le fauteuil moelleux; repliait ses jambes sous elle; appuyait sa tête sur son épaule; s’installait confortablement comme pour une nuit de sommeil.

Hélas, la nuit était déjà passée.
Les rayons du soleil la dérangeaient déjà.
Ses yeux s'ouvrirent faiblement, battirent des paupières, comme deux papillons nocturnes effarouchés par le soleil du jour.
Papillons qui se transformèrent, le temps de constater l'heure, en tigres lançant des éclairs de rage.
Elowenn s'était endormie, elle avait failli manquer le petit déjeuner.
Et les hiboux...
Et ça, elle ne pouvait se le permettre.

Voilà une semaine qu'elle attendait une réponse de ses parents.
Elle ne pouvait risquer de manquer Miïva ou Thor, les hiboux de ses parents.
Peut-être qu’aujourd’hui, une lettre, voir un colis, arriverait, et atterriraient enfin auprès d'elle, comme tant d'autres.
Cette perspective la fit bondir telle une diablesse, et, en un rien de temps, elle s'était coiffée convenablement, elle était descendue dans la Grande Salle et s'était assise à la table des Serdaigle.

Elle remplit généreusement son assiette, en bonne gourmande, toute fatigue envolée à l'idée de recevoir une lettre de ses parents.

Et voilà que les hiboux affluaient déjà en nombre, et que des paquets et des lettres atterrissaient près de leur destinataire; Elowenn fut tout heureuse de constater Miïva dans la mêlée.
La chouette ne tarda pas à la repérer, et fondit à travers les oiseaux la rejoindre.
Elle se posa devant Elowenn, un paquet serrés dans ses petites serres.

Elowenn détacha celui-ci, puis caressa la douce chouette en lui murmurant des remerciements.
_ Tu as fait une belle route, dit donc, tu dois avoir faim. Tiens, je te donne une cuisse de grenouille, ça te feras du bien!
Et attrapent une cuisse dans un plat, elle la tendit à Mïiva qui ne tardas pas à l'engloutir.

Son quota de câlins fini, la jeune Serdaigle se jeta littéralement sur le colis et l'ouvrit sans plus tarder.
Mais ce qui ci trouvait provoqua chez la sorcière une grosse vague de confusion.

_Mais...Qu'est-ce que ça fait là, ça?

@Alaska Cross, j'espère que ce post te plaît


Je ragrde mes camarades, déçue. Est-ce que quelqu'un a eu mon colis à ma place?
Je regarde mes camarades: Judy, Adulith, Mary, Lydia... Personnes ne semblent posséder le petit colis que j'attendais tant...

Alaska était déçue, elle avait attendu impatiemment ce jour pour... ça ? Elle regarda l'objet dans sa main en soufflant, et dans l'arrogance, elle le balança sur la table en bois vernis. Il glissa sur celle-ci, jusqu'à se retrouver proche d'une jeune Serdaigle. Elle croisa ensuite les bras, comme si elle boudait, puis elle lança un regard d'acier vers son hibou.

« Qu'est-ce que t'as fabriqué encore ? Il est où mon kit du Quidditch ? » demanda-t-elle comme si Vladislav allait lui répondre, alors qu'il était en train de se gratter le col avec son bec.

La quatrième année s'étala sur la table, la tête enfouie dans ses bras, quelle enfant pourrie gâtée ! Elle était au bord du caprice, mais pour se consoler, elle avança ses doigts en parcourant la surface de bois vers son animal de compagnie pour venir le caresser à nouveau. Il avait le don de l'apaiser, elle régula son souffle à ses battements de cœur, et même si elle était encore frustrée, elle enverrait une nouvelle lettre à ses parents plus tard pour avoir l'équipement qui leur avait promis.

« Je sais que ce n'est pas de ta faute Vlady, c'est encore la poste magique ou papa et maman qui se sont trompés. Je t'en veux pas. » finit-elle par dire en se redressant pour déposer un baiser sur sa tête.

L'oiseau se colla à l'adolescente, il cherchait l'attention mais aussi de la nourriture. Alaska rigola et montra ses poches vides, il n'avait plus de lézards morts pour lui.

« Désolé mon beau, j'en prendrai plus la prochaine fois. »

En compensation, elle le couvrit de câlins, mais il restait quand même un animal, il se laissait vite et ce n'était que quand il voulait. La brune desserra donc son étreinte avant de le laisser tranquille, puis ses billes vertes parcoururent la table, qui se remplissait de plats pour le petit-déjeuner apportés par les elfes de maison. Alaska ne manquait jamais de les remercier pendant leur service, et de leur sourire quand elle les croisait, même si certains avaient le visage fermé et se contentait de lui grognonner dessus.

Son ventre gargouilla, pile à l'heure ! Pensa-t-elle, tandis qu'elle se servie de ses céréales préférées dans un bol. Elle ajouta ensuite le lait après, comme toute personne normale. Pendant qu'elle versait le liquide qui noyait les céréales, elle fut bousculée par un élève imprudent qui lui donna un coude de coude et renversa le contenant de la carafe sur la table.

« Hé attention ! » lança-t-elle en se levant pour ne pas tâcher sa robe de sorcière.

C'est malin... Heureusement, un elfe apparu dans un claquement de doigt et nettoya les dégâts de l'accident. Pendant ce temps, Alaska fut interpellée par la brillance d'un badge qu'elle connaissait bien, elle s'avança derrière la fille qui le tenait dans sa main, puis elle lui arracha par surprise.

« La chance ! Toi aussi tu as commandé le Kit du petit joueur de Quidditch ? Il devait arriver ce matin le mien, mais ils se sont trompés de colis... »

@Alaska Cross, mon retard est... Inqualifiable.
Et je suis un bougre de cornichon qui vole sans faire du balais tellement il est vide

-Un kit... de Quidditch?

Miïva hulula de contentement.
On aurait dit qu'elle était contente d'avoir bien fait son travail - bien que c'était vraisemblablement la nourriture !
Elowenn lui décocha un regard meurtrier.
Elle la chassa de la table, et celle ci s'envola dans un cri courroucé.

_ Stupide chouette, va!

Son hiboux partit, Elowenn se trouva bien bête: elle n'était pas plus avancée!
Où était ce livre qu'elle attendait, impatiente?
Où était ce roman qui promettait une histoire encore plus retentissante que celui qui l'avait précédé?
Où était ce volume qu'elle désespérait maintenant d'avoir?
Où était ce tome deux de Comédie à la Merlin sur fond d'horreur à Saint-Giglin?
Manifestement, pas là.
Et à la place?

*Une stupide babiole comme il en existe tant d'autres?*

Un kit de Quidditch?
Blague, fumisterie et compagnie!
C'est qu'elle n'avait même pas de balais!

Ah, mais elle en ferais voir, à ses bougre de parents, dans sa prochaine lettre...

Bonimenteurs! Hurluberlus! Courgettes! Raisins! Cornichons! Pachydermes! Morues! Troufignons! Faux jeton! Incapables! Extrais d'extraits d'extraits! Guitares électriques débranchées! Astronautes d'eau douce! Astrologues sans prévision!

Irrécupérables, n'est-ce pas?
Autant la fille que les parents!
Mais Elowenn savait bien qu'entre deux injures guillerettes, elle glisserai dix mots d'amour.
De toute façon, elle se servirai du kit comme d'un prétexte pour avoir un balais, voilà tout...
La vie était finalement bien faite.

Mais voilà qu'une fille lui prit violemment des mains SON kit, par derrière.
La jeune Serdaigle ouvrit la bouche d'un air courroucé, prête à sortir une réplique acerbe, quand l'autre s'exclama:

_ La chance ! Toi aussi tu as commandé le Kit du petit joueur de Quidditch ? Il devait arriver ce matin le mien, mais ils se sont trompés de colis...

Elowenn comprit tout de suite que c'était cette Serpentard qui avait eu SON livre et que c'était la Serdaigle qui avait SON kit.
Elle soupira:

_Bon, tant pis pour le chantage, j'attendrai l'année prochaine ...

Puis, se rendant compte que l'autre ne savait pas qu'elle parlait de ses parents, elle s'empressa d'ajouter:

_J'espère que tu as mon livre, parce que sinon je garde ce bougre de kit à la noix!

Et là, elle partit dans un petit rire - de soulagement? de déception? d'amusement?; peut-être un peu des trois.

RP ABANDONNÉ SUITE AU DÉPART D'ALASKA CROSS