- George : « Je me demande si un jour, il y aura deux ans consécutifs sans problèmes dans notre école »

La phrase du préfet ne passa pas inaperçue auprès du jeune Gryffon. A vrai dire, il ne ressentit pas réellement de peur ou d’angoisse. Son coeur d’aventurier prit le dessus. S’il fallait d’une manière ou d’une autre défendre Poudlard, il en serait.
Ne parvenant pas à entendre la conversation qui se déroulait entre Miss Loewy et les deux étrangères, il observa le visage de la directrice. Celle-ci semblait faire preuve de calme, mais son regard exprimait un grand intérêt aux paroles de ses interlocutrices. La petite fille ne cessait de pleurer malgré les gestes d’affection de la vieille dame à son égard. Entre deux sanglots, l’enfant avait fait allusion à un dragon. Gabryel en fut tout émoustillé. Il rêvait de voir un dragon de ses propres yeux.

L’Écossais scruta du regard les autres protagonistes de cette étrange scène. La statue de pierre, qui avait fait son apparition hors du heurtoir, se tenait toujours immobile tandis que les deux félins s’étaient installés non loin de lui, en position d’attente. Tout le long de l’allée centrale, une sorte d’herbe noire suivait le chemin pris par les protagonistes.

Gabryel tourna la tête vers Clément qui observait la scène, et se rendit compte qu’il n’avait pas sa baguette dans la main, ignorant que ce dernier l’avait laissé par inadvertance au dortoir. S’il l’avait rangée, se dit-il, c’est qu’il n’y avait plus de danger. Gabryel se détendit un peu.

Emelyne n'avait pas bien compris la suite des événements... L'arrivée de deux tigres impressionnant puis d'une femme et d'une enfant, après avoir été annoncer par une étrange voix, avait fait baiser les baguettes de plusieurs personnes, dont leur préfet George. Emelyne décida qu'il était plus sage de le suivre, mais la garda néanmoins discrètement en main sous la table. La prudence était mère de sûreté après tout... Visiblement, la fillette était l'une des petites chinoises venues pour la compétition avec des élèves de Poudlard et annonçait que le directeur de leur école venait d'être... assassiné ? Enfin c'est ce qu'elle cru comprendre...

Face à toute cette incompréhension, Emelyne ne comprenait pas pourquoi il parlait encore de la baguette de sureau... La directrice l'aurait-elle véritablement reprise dans le tombeau du très célèbre Albus Dumbledore, ancien directeur de l'école ? C'était impensable ! Taylor Bagholmes assise en face d'elle demanda alors dans un chuchotement discret :

— Vous y comprenez quelque chose ?

Elle lui répondit, tout aussi discrètement

Taylor Bagholmes

:

- Non, rien du tout. De ce que je comprend quelqu'un a été assassiné, Miss Loewy aurait la baguette de sureau et apparemment, des gens pas très gentils veulent s'en emparé... Mais je suis pas sûre d'avoir vraiment tout saisit...

Puis la suite de la discussion fut inaudible pour elle. Mais une certaine tension était palpable entre la directrice et la femme asiatique. Elle ne comprenait pas ce qui se passait et ne pas savoir la rendait tendue. Ces personnes étaient-elles des alliées ou bien des ennemis, bon sang ?

À la réponse de son voisin, Hestia reporta son attention sur la conversation.. L'inconnue approchait dangereusement de la directrice, continuant de faire pousser ses herbes hors de la vue de la petite fille. Malheureusement, cette conversation se poursuivit à base de messes basses entre les deux femmes..

La petite Gryffondor se retourna vers le jeune homme, prête à réitérer ses interrogations quand le plafond enchanté laissa paraître un orage.. Ajoutant seulement plus de questions à la fillette :

- Elles disent quoi ? Qu'est-ce qu'a le toit ? Pourquoi tu ne veux pas m'expliquer ? On entend rien, de toutes façons !!

Lorsqu'elle cessa de jacasser, elle prit le temps de se mettre à la place de l'adolescent : comment pouvait-il entendre alors qu'elle-même qui était à, à peu près, la même distance, n'entendait également rien ? Était-ce lui qui avait enchanté le plafond pour qu'il y connaisse les moindres secrets ? Et s'il n'était également pas renseigné sur le nom des personnes ? Non, il était renseigné dessus, c'était obligatoire : il avait promis de lui expliquer.

La brunette agrippa alors le bras de Domino en laissant un regard de chien battu chasser son air interrogatif :

- Poudlard est en danger ? Miss Loewy va nous protéger avec la super-baguette ?

"Super-baguette".. Miss Loewy avait droit à cette baguette surpuissante tandis que la première année était censée garder une pauvre baguette en tremble.. Tremble. Juste le nom de l'arbre dévoilait la faiblesse : il tremblait devant le danger.. La directrice devait être vraiment extravagante pour mériter une telle baguette ! À moins qu'elle ne l'ait prise à quelqu'un d'autre ? Cela voudrait dire.. Qu'Hestia ne serait pas obligée de garder ce "tremble" ?!

Elle reprit un regard fasciné en dévisageant le pauvre joueur qu'elle était en train d'assomer de questions depuis un bon bout de temps :

- Et.. Est-ce qu'on peut voler une baguette ?

Porté par son incompréhension de la situation mêlée à de l'inquiétude, Clément se retourna vers la Table de Gryffondor pour voir ce que sa meilleure amie pensait de la situation. Il n'eut pas le temps de se retourner entièrement que le regard d'Ennis se posa sur lui, et dans un mouvement de lèvres sans produire le moindre son, la fillette lui demanda où était passé sa baguette magique. Même si il n'était pas nécessaire d'être silencieux, il suivit l'exemple de la Gryffondor de Deuxième Année et tenta de gesticuler le mot Dortoir à l'aide de ses lèvres. Voyant au visage de son amie qu'il n'était pas aussi douée qu'elle à ce jeu, il fit un signe de tête vers le haut du mur, comme pour montrer la direction de leur salle commune, le tout en laissant passer une légère moue sur son visage. 

Ne voulant pas déranger d'autres personnes autour de lui, Clément se tourna de nouveau vers la scène et aperçut la sorcière avancer peu à peu vers Kristen Loewy, laissant des marques sombres à chacun de ses pas tandis que celles laissées quelques instants plus disparaissaient. Le Gryffondor se demanda inquiet si les deux femmes allaient se battre, mais fut rassuré quelques instants plus tard lorsqu'il vit les deux femmes parler entre elles. Un orage soudain éclata au travers du plafond enchanté de la Grande Salle et l'Anglais ne put s'empêcher de sursauter, surpris par cette apparition si soudaine. La situation ne le rassurait pas, et il n'eut pas le temps de se calmer que la Gryffondor de Première Année qui l'avait déjà interpellé recommença à l'asséner de questions. Elle lui demandait ce que les deux femmes se disaient et finalement, lui demandait pourquoi il ne voulait pas lui expliquer l'état du plafond, car après tout, on n'entendait pas la discussion de la directrice.

- « Tu fais exprès de poser des questions débiles, rassure-moi ? » dit sèchement Clément avant de reporter son attention sur la scène.

Le professeur Loewy finit par hausser la voix, comme touchée dans sa fierté par les propos que la sorcière asiatique avait pu dire, en citant la devise traduite de Poudlard. On ne chatouille pas un dragon qui dort. Se tournant vers Ennis puisqu'il savait à coup sûr qu'elle aurait reconnu la devise de l'établissement, Clément lui dit sans prendre la peine de murmurer et en souriant :

- « Draco dormiens nunquam titillandus. »

Avant même que sa meilleure amie n'ait pu lui répondre, quelque chose s'agrippa à son bras. Le garçon tourna la tête pour voir ce que c'était, et un regard de dégoût - ses lèvres retroussées et le nez remonté - parcourut son visage lorsqu'il aperçut la même fillette qui l'avait dérangé à deux reprises lui tenir le bras avec un regard de pitié. Le sang du sorcier ne fit qu'un tour, ne pouvant plus garder son calme, lorsqu'elle lui posa de nouveau une question sur si Poudlard était en danger ou non. Trop c'était trop ! Tentant du mieux qu'il pouvait de dégager son bras de l'emprise de la jeune fille, il dit en haussant la voix :

- « Le seul danger ici c'est toi ! Tu vas finir par me lâcher, oui ?! On t'a donné le défi de m'embêter ou quoi pour que tu sois comme ça ? »

Après s'être débattu plusieurs instants, il finit enfin par dégager son bras et lança un dernier regard courroucé à la fillette avant de reporter son attention sur ce qu'il se passait au centre de la Grande Salle. Ses bras finirent par se croiser autour de sa taille, serrés du mieux qu'il pouvait pour éviter que la fille n'ait une fois de plus l'idée de le toucher. Il détestait les contacts physiques.

Hestia Andrew a écrit : ↑18 mars 2019, 00:45 - Et.. Est-ce qu'on peut voler une baguette ?

Cette phrase avait été lancer juste à côté d'elle, par Hestia. Emelyne fut un instant surprise par sa question. Puis elle pensa à la baguette de sureau. Hestia envisageait-elle vraiment de voler cette baguette légendaire ?!? C'était impossible... Elle n'était qu'en première année, tout comme elle-même. Et si ce que l'on disait sur la Directrice était vrai... Alors déjà qu'elle n'avait aucune chance contre une adulte qualifiée, la première année en aurait encore moins face à Miss Loewy. Emelyne se tourna vers Hestia, qui depuis tout à l'heure embêtait clairement le pauvre Clément. Emelyne fit mine de rien, lui balançant un coup de pied "sans faire exprès". Juste pour la détourner de son ami, qui visiblement, n'appréciait pas vraiment qu'Hestia le colle de trop près.

- Oups ! Désolée. Je t'ai pas fait mal j'espère ? C'est juste que ce que tu as dit m'a surpris... Voler une baguette ?! C'est un crime. La baguette choisi le sorcier, elle se lie à lui et devient une part de lui... C'est comme si je disais que je te volait une main ou une jambe ! C'est interdit ! Bien sûr, c'est déjà arriver par le passé. Mais seulement par ceux qui ont mal tournés.

Emelyne se garda bien de parler d'Harry Potter, son idol... Après tout, il l'avait fait seulement pour survivre. Et au final, ça a permis la chute du plus grand mage noir connu à ce jour. Alors bon... On pouvait bien le lui pardonner... Elle espérait juste qu'Hestia comprendrait ainsi qu'elle ne devrait en aucun cas prendre la baguette d'une autre personne. Et si c'était la baguette de sureau... Elle espérait qu'elle n'aurait juste plus cette très mauvaise idée. Même si c'était assez tentant, Emelyne n'était pas assez bête pour croire qu'elle pourrait réussir cette folie...

Milie avait suivi toutes les instructions données par les deux préfets, mais n'avait pas participé à la discussion qui avait suivi. Elle avait préféré essayé de comprendre la discussion qui se passait à proximité de la table des professeurs. Mais personne n'entendait rien et la jeune file n'y faisait pas exception. Elle entendit seulement la directrice dire d'une voix claire la traduction de la devise de Poudlard. Très peu de temps après une autre Première Année qui n'était pas loin d'elle demanda si l'on pouvait voler une baguette et si Poudlard était en danger. Milie croyait se souvenir que la jeune fille s'appelait Hestia. Elle se surprit ensuite à espérer que les réponses aux questions de la jeune fille soient négatives. Que se passerait-il si Poudlard était réellement en danger? Devrait-il tous rentrer chez eux? Elle entendit ensuite Clément, un jeune Gryffon, remettre assez durement la jeune fille à sa place. À l'entendre, il n'y avait aucun danger, pourtant les mots passèrent tout de même les lèvres de Milie:
-Mais si Poudlard est en danger, est-ce que ça veut dire qu'on devra rentrer chez nous? Et aller dans des écoles Moldus?
C'était surtout la réponse à la deuxième question qui importait Milie, si elle était positive, est-ce que ça vaudrait dire qu'elle devrait aller dans le même collège que les Autres? Elle ne pouvait tout simplement pas l'imaginer. 

La petite deuxième année fronça les sourcils quand Clément essaya de lui articuler quelque chose sans pour autant laisser sortir un son de sa bouche. Il n'était pas très clair et la jeune fille de treize ans, pourtant habituée à lire sur les lèvres avec ses frères ne comprit pas grand chose. Il fallut que le garçon ne fasse un signe de la tête agrémenté d'une drôle de grimace. Elle sut alors que la dite-baguette se trouvait au septième étage, très certainement dans son dortoir. Trouvant cela étrange, elle lui répondit par une moue qui devait être un mélange de déception, de compassion et de réprobation. Pas sûr que ça soit facilement interprétable, surtout qu'elle ne dura qu'une seconde à peine.

Leurs yeux se tournèrent ensuite vers les deux femmes qui discutaient toujours. Plus proches encore que la dernière fois qu'elle les avait observées, les deux sorcières se parlaient à voix basse. Impossible d'entendre ce qui se tramait du côté de la table des professeurs. En parlant de ces derniers, beaucoup s'étaient rassis. Sauf leur directeur de maison. Oliver Briggs sentait-il encore une quelconque menace à rester debout ainsi? Elle fut sortie de ses pensées par le coup de tonnerre qui résonna dans la salle à manger. La faisant sursauter à l'instar de ses camarades. Amenant même une jeune première année à poser une question assez basique à Clément. Ennis secoua la tête de droite à gauche de dépit. On était en mars, elle ne savait donc pas que le plafond était enchanté? Ennis soupira et s’apprêta à lui sortir une réplique cinglante. Mais son meilleur ami fut plus rapide qu'elle et souffla la gamine.

Après quelques minutes de discours soufflé, ils purent à nouveau entendre la voix d'une des femmes, celle de Miss Loewy qui citait la célèbre devise de Poudlard. Muent par un automatisme, les deux amis se regardèrent et alors que le garçon répétait la maxime en latin, Ennis la murmurait. Comme ci le faire allait donner une sorte de force à la directrice. La châtain allait ajouter quelque chose quand la voisine de droite de l'anglais fit un geste assez... inconsidéré. Oui, le mot semblait adéquat. L'irlandaise était partagé entre le soulagement qu'aucun de ses voisins ne fasse de même, le désolement pour Clément et l'agacement. Elle ne savait donc pas se tenir, c'était pas possible? Ennis vit son meilleur ami s'énerver d'un seul coup et asséner une phrase bien sentit à la brune et la deuxième année ne put s'empêcher d'en rajouter une couche pendant que le brun dégageait son bras.

- "Tiens toi un peu! Tu devrais voir de quoi t'as l'air..." Elle avait parlé sèchement et à voix haute sur un ton dédaigneux mais moins fort que son ami. A priori quelques voisins l'avait entendu. Elle regarda son camarade de classe et le vit faire un geste de protection de ses bras. Aucun des deux n'aimait spécialement être touché. Surtout sans crier gare. Même entre eux, pourtant deux amis très proches, ils avaient peu de contacts physique. Très peu. Ils respectaient cette frontière intime que chacun avait érigé. Nouvelle question. Nouveau regard appuyé d'Ennis vers la brune.

- "C'est un objet, bien sûr que ça peut être volé. Mais de là à dire que c'est une bonne idée ou qu'elle te sera utile..." Elle haussa les épaules, ne souhaitant plus accorder d'importance à la première année dont elle ignorait encore le nom. Et la brune sortit de ses pensées bien plus vite qu'elle ne le pensait puisqu'une fille de l'autre côté de Clément prit le relais pour lui répondre. Parfait... Sauf que c'est sa propre voisine qui s'y colla pour une autre interrogation. Ennis la regarda puis jeta un œil aux deux préfets qui avaient l'air soucieux. Ils n'avaient pas vraiment dit quoi que ce soit depuis l'injonction sur les sorts.

- "Poudlard n'a jamais été fermée." Dit-elle en regardant toujours les deux plus âgés puis les deux femmes près de la Table des Proesseurs.

- "Mais si ça arrive, y'a toujours les tuteurs..." termina-t-elle avec une grimace. Non, elle avait assez donné avec un précepteur, si possible, elle resterait à Poudlard le plus longtemps possible. Elle reposa alors son regard sur son meilleur ami. Pour voir s'il s'était remis de l'attaque physique.

La suite des évènements se fit dans un silence quasi-religieux dans la Grande Salle. Personne n'osait réellement élever la voix alors que malgré tous les efforts, cela ne rendrait pas plus audible la conversation des deux femmes qui se poursuivait alors que le heurtoir se ressoudait d'un geste de l'asiatique. Femme qui ne semblait d'ailleurs pas avoir apprécié l'allusion à la devise de Poudlard. Pourtant, à l'école chinoise... George laissa de côté cette pensée, de toute évidence ce n'était pas si simple.

Les sorcières remontèrent ensuite l'allée centrale quittant la pièce. Certainement pour poursuivre leur discussion loin de leurs oreilles d'élèves. L'anglais ne les lâcha du regard qu'après qu'elles eurent disparues derrière la porte. Il prit ensuite le temps de se tourner vers son assiette et les élèves qui se trouvaient à ses côtés. Il vit quelques visages interrogateurs et fit une moue résignée. Il allait falloir leur répondre et ça l'embettait de laisser les préfets les préfets les plus jeunes avec ça. Il avait une ronde à faire. Le meilleur moyen était encore de demander à Nora comment ils allaient organiser le tout.

- "Va falloir leur répondre." Lui dit-il en faisant un coup de tête vers les premières et deuxièmes années qui les entouraient. Laisser leurs imaginations débordantes s'embarquer dans des idées farfelues n'était pas la meilleure des options.

- "J'ai une ronde ce soir, mais on peut toujours organiser quelque chose demain?" Sur le coup, la jeune femme était décisionnaire. L'organisation c'était pas trop le truc du garçon. La diplomatie oui, mais les planning...

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- Cette réponse prend en compte les posts du MJ et de Kristen Loewy jusqu'à la fin de l'aventure.
- Prochaine réponse le 25 mars pour clore le RP.
- Merci à tous de ne démarrer aucun autre RP le temps que celui-ci dure. Vous pourrez le faire quand ça sera terminé.

Hestia fut légèrement surprise du ton qu'il avait pris lors de ses premiers questionnements : il avait pourtant répondu calmement, la première fois.. Il semblait s'être métamorphosé en quelques minutes en insultant ses questions "débiles" et en prenant un air agacé. Pourtant, la curiosité était une grande qualité.. D'après ses parents. Son ancienne voisine, par contre, semblait vouer une haine cette qualité avec sa phrase préférée : "La curiosité est vilain défaut". Peut-être était-il le fils de sa voisine pour tant détester les questions ?

Lors de ses deuxièmes questions, elle sursauta en voyant la réaction démesurée de son camarade : il se débattit pour que la petite fille lâche son bras d'un air dégoûté. Elle n'avait tout de même pas versé de la sauce sur sa manche ?

- Le seul danger ici c'est toi ! Tu vas finir par me lâcher, oui ?!

Qu'avait-il bu ? La situation était aussi grave pour qu'elle transforme des gens de cette manière.. ? Ou était-ce juste elle et son don d'agacer les Gryffondor ? Tandis qu'il récupérait son bras en jetant un dernier regard outré à la première année, celle-ci entendit la pique d'un autre joueur de Quidditch :

- Tiens toi un peu! Tu devrais voir de quoi t'as l'air...

Mais de quoi se mêlait cette.. Ceinture ?! De quelle droit elle osait s'immiscer dans une conversation qui ne la concernait pas ?! Elle se contenta de replacer ses jambes du bon côté du banc en serrant les dents. "Domino et Ceinture à éviter comme la peste", nota son cerveau tandis qu'elle piochait un autre biscuit.. Elle repensait à ses cris dans les gradins.. Elle aurait vraiment dû encourager les Frelons.

Sa troisième question la mit définitivement hors d'elle : Ceinture qui se ré-incrustait, coup de pied affreux dans les jambes..

- Je t'ai pas fait mal j'espère ?

Et sa voisine qui se moquait d'elle. Une blague. C'était juste une bonne grosse blague qui visait à la faire craquer.. Et bien cette blague avait réussi. Elle dévisagea la Gryffondor qui faisait son sermon sans écouter une seule de ses paroles : cheveux bruns, taille moyenne.. Yeux violets. Violette. Elle avait désormais un surnom pour cette nouvelle petite peste. Parfait.

Hestia attendit impatiemment que sa voisine finisse son discours.. Puis glissa son regard vers son gratin au fromage à moitié fini, attrapa l'assiette de sa main libre et accompagna le plat jusque le haut de Violette en prenant soin d'étaler le plat sur son vêtement.

- Oups, désolée ! Je t'ai pas fait mal, j'espère ?

Ce n'est qu'après qu'elle se décida à réfléchir : trois contre une.. Il était sûr que c'est une bataille qu'elle perdrait. Il fallait frapper vite et fuir immédiatement après ! Elle se tourna vers Domino en approchant dangereusement sa main nouvellement libre vers son verre rempli de jus de citrouille pulpeux.

D’un geste de la main, la femme asiatique ressouda le heurtoir, puis les deux nouvelles venues suivirent Miss Loewy hors de la grande salle, semblait-il afin de poursuivre leur conversation dans l’intimité.
Madame la directrice semblait maîtriser la situation, ce qui était rassurant.
« Draco dormiens nunquam titillandus », les mots de la sorcière étrangère résonnait dans l’esprit du jeune Rouge et Or. Il se renseignerait plus tard sur leurs significations.

Gabryel observa ses camarades. Une ambiance pesante s’était installée, chacun se lançant des regards interrogatifs. Ennis, qui semblait perplexe, répondait aux nouveaux qui lui posaient des questions, tandis que George s’entretenait avec Nora pour organiser la suite des évènements.
À sa droite, Clément semblait quelque peu excédé. D’un naturel plutôt pudique et peu bavard, il se contenait alors qu’Hestia, une première année, l’avait abreuvé de questions, très certainement inquiète de la situation. Toutefois, le moment n’était peut-être pas le plus opportun.
Gabryel avait aussi mille interrogations mais préférait attendre un moment propice. Leurs ainés avaient beau mieux comprendre ce qui se tramait, ils n’en étaient pas moins dans l’expectative.

Hestia avait été surprise de la réaction épidermique de Clément quand elle avait pressé son bras. Celui-ci n’était pas de ces camarades qui appréciait les contacts physiques, il vallait mieux le savoir et respecter ce principe. Gabryel admirait cela chez lui. Cet aspect de sa personnalité lui conférait une forme de solidité et inspirait naturellement le respect.
Voyant sa camarade se saisir d’un verre de citrouille et se tourner dangereusement vers l’anglais, les traits du visage tendus et l’air vexé, il passa le bras derrière Clément et se saisit du breuvage :

- Gabryel : « Merci Hestia, tu ppppermets ? Toute cette histoire m’a asssssoiffé... »

Le première année fit un clin d’oeil à Clément puis avala la mixture cul sec, tout en grimaçant un peu. Il détestait le jus de citrouille !