Nora piocha tranquillement dans son assiette sans réellement faire attention aux conversations qui l'entouraient. Elle répondait parfois distraitement avec quelques hochements de têtes ou des "oui, oui" vagues. Elle n'avait vu ni Noreen, ni les quelques autres personnes de Gryffondor qu'elle côtoyait régulièrement à la table de leur maison ce soir-là. Alors elle se contentait de s'étirer en pensant qu'elle était bien contante que ce soit enfin le week-end. Elle sui n'aimait pas tellement le bruit, elle s'y complaisait presque, mais ne s'en rendit compte que lorsque celui-ci s'évapora pour laisser place à un silence presque total et gênant à souhait. La tension était palpable dans l'air ambiant, ce qui poussa Nora à se retourner, comme tout le monde.

La sixième année tourna la tête avant de découvrir une sorte de grand heurtoir en or flottant un instant devant Miss Loewy, à la table des professeurs. Il frappa deux coups avant de se poser. Le sont assourdissant qui fut produit eut pour conséquence de faire crisper le visage de Nora avec un froncement de sourcils. Elle bougea un peu sa mâchoire de haut en bas et de droite à gauche afin de soulager ses tympans. Sans qu'elle ne s'en rende compte, les battements de son coeur s'étaient fait un petit eu plus présent dans sa cage thoracique. Elle étudia la réaction de la directrice avec attention et réagit immédiatement lorsqu'elle intima à tous de pointer leur baguette magique vers ledit heurtoir. George - le préfet de Gryffondor assis à sa droite - et elle s'échangèrent un regard. Il donna quelques instructions aux élèves de leur tablée, puis elle se tourna vers ces derniers.

"Et celui ou celle qui lancera quoi que ce soit alors que ce n'était ni nécessaire, ni requis, aura la même joie." ajouta t-elle, car ils n'avaient pas besoin d'une flopée d'élèves stressés lançant un sort dès qu'un moucheron ose voler dans la Grand Salle.

Nora se retourna vers le heurtoir, le fixant si intensément qu'elle ne voyait plus rien d'autre. Pourtant, l'unique mot de Miss Loewy résonna dans ses oreilles : « Entrez... »

Tandis qu'elle croquait dans un gratin, les yeux d'Hestia se perdirent lentement jusqu'un panier de biscuit sec. Elle n'avait pas essayer d'engager la conversation, trop occupée à dévorer tout ce qui se trouvait sur son passage.. Ou simplement parce qu'elle ne connaissait ni son voisin de gauche, ni sa voisine de droite, ni son.. Sa.. Son voisine d'en face, peut-être ? Tout ce qu'elle avait retenu de son voisin de gauche était qu'il était joueur de Quidditch et que son nom était "Domino", ce qu'elle avait retenu de sa voisine de droite était qu'elle s'appelait Emelyne, quant à son voisine d'en face.. Était-ce seulement une fille ou un garçon ? Ses traits semblaient féminins mais son nom était "Leo" et sa coiffure était spéciale..

Sa main droite s'empara d'un des biscuits croquants et, alors qu'elle dévisageait toujours son voisine d'en face, elle se rendit compte du silence lourd qui s'était installée. La première année dévisagea de son air confus chacune des personnes en face d'elle afin de voir que la plupart était troublée par quelque chose derrière, vers la table des professeurs.. La directrice allait-elle faire une annonce ?

La brunette porta lentement son biscuit à ses lèvres et eut à peine le temps de le croquer : un grondement assourdissant s'empara de la Grande Salle, faisant littéralement sauter la fillette sur place. Elle porta vivement ses mains à ses oreilles en entendant un deuxième grondement, manquant de s'enfoncer le pauvre biscuit dans l'oreille.

Lorsqu'elle tourna enfin la tête pour voir la cause de ce vacarme, elle fut étonnée de ne rien voir.. Exceptée la directrice qui sortait sa baguette et regardait un.. Heurtoir ! C'était ce petit heurtoir qui ne pouvait se cogner sur rien qui avait fait tout ce bruit ?! Miss Loewy pointa sa baguette vers le petit objet. Oui, ça devait être cette petite chose qui avait fait deux si grandes choses. Lorsque la vieille dame demanda aux élèves de sortir leurs baguettes, le préfet renchérit avec une liste de sorts limitée et la préfète réitéra l'avertissement du préfet.

Hestia se décida à finir le morceau de biscuit qui traînait dans sa bouche.. Avant de porter ses jambes de l'autre côté du banc, n'ayant pas grandement envie de suivre ce mouvement de levage. Elle attrapa tout de même sa baguette de sa main gauche par simple précaution, sans pour autant lâcher l'autre moitié du précieux gâteau. Pourtant, lorsqu'elle enfourna le mets dans sa bouche, elle sentait ces craquements en trop.. Ces mastications n'avaient pas leur place parmi cette ambiance si tendue.. Mais elle n'allait pas gâcher une pauvre petite pâtisserie qui n'avait rien demandé ! C'est pourquoi elle préféra mâcher lentement en espérant que les craquements ne soient pas aussi sonores qu'elle le pensait. Mieux valait ne rien tenter pendant qu'elle avait la bouche pleine.

La fin de semaine était enfin arrivée pour les élèves de Poudlard, ce qui signifiait que les esprits étaient plus détendus et les discussions en ce dîner dans la Grande Salle étaient plus tournées vers les activités que prévoyaient les étudiants pour le week-end à venir plutôt que sur les devoirs qu'ils auraient à rendre la semaine suivante. Tout le monde n'échappait pas à la règle, et certainement pas Clément Downing, qui assis en face de sa meilleure amie Ennis O'Belt, était en train de planifier avec elle leur programme des deux prochains jours. La discussion entre les deux Deuxième Année étaient assez classique : ils discutaient du programme de révisions qu'ils allaient aborder demain à la bibliothèque, mais aussi de leurs choix d'orientation pour l'année prochaine.

La discussion des deux enfants fût rapidement interrompue lorsqu'ils s'aperçurent tous les deux du silence qui pesait autour d'eux ; en l'espace de quelques instants, le brouhaha qui régnait dans la Grande Salle avait disparu pour laisser place à un silence pesant. Se demandant ce qu'il se passait, Clément remarqua que les regards de ses camarades situés en face de lui étaient tous tournés vers le même point. Afin de s'enquérir de la source de cette perturbation, l'Anglais se retourna sur son banc, comme nombreux de ses camarades, et aperçut un heurtoir avancer progressivement dans l'allée centrale avant de s'arrêter quelques mètres avant la table des Professeurs. Le heurtoir frappa deux coups bien distincts, coups tellement assourdissants que Downing dût se couvrir les oreilles. Regardant la directrice droit dans les yeux, Clément attendit sa réaction, son corps commençant à frissonner sous la peur. Que pouvait-il donc bien se passer ?

Les événements s’enchaînèrent tellement rapidement que le garçon ne comprit pas pourquoi la plupart de ses camarades avaient leurs baguettes magiques dirigés vers leur heurtoir. Il avait vaguement entendu les consignes données par Nora Starks et George Miller, respectivement la préfète-en-chef et le préfet de Gryffondor, mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi un simple heurtoir magique pouvait représenter  un tel danger pour que plus de trois cent personnes se lèvent et le menacèrent avec un bout de bois. Malheureusement, même si Clément suivait d'habitude à la lettre les instructions qu'on lui donnait, sa baguette magique était resté dans sa besace de cuir en salle commune et il ne pouvait donc pas la sortir. Se trouvant bête, il regarda ses camarades brandir leurs uniques armes tandis que lui restait à la merci de ce qui allait arriver.

C'était un repas du soir comme temps d'autres qui clôturait un vendredi habituel. Il annonçait le début du week-end et nombreux étaient les élèves à être bien plus expressifs qu'à l'habitude. Tous attendaient ce moment avec assez d'impatience, Ennis comprise, même si elle le montrait moins - beaucoup moins - que la plupart de ses camarades. Éducation oblige. Une fois encore elle semblait en marge des autres enfants et adolescents. Mais elle s'y était faite. Et avait eu la chance de rencontrer Clément, qui avaient des façons de faire similaires à la sienne.

En parlant de son meilleur ami, celui-ci se tenait face à elle et ils discutaient de deux sujets. Le premier était la planification de leur week end qui vut le temps serait rythmé par des séances de travail dans l'antre des livres. Et la seconde était une des discussions que beaucoup de deuxième années avaient entre eux ou avec des personnes plus âgées. Ou au moins une partie d'entre eux l'avait. Il s'agissait des filières. Une grande question qui travaillait Ennis. Des avis elle en avait pleins, de nombreuses personnes, ses parents, ses frères, les professeurs, les autres élèves... Et ça ne l'avançait pas. Elle allait lui demander s'il s'était déjà décidé et s'il savait comment il allait choisir quand le silence de la Grande Salle la surpris. Son regard fut d'abord happé par les deux préfets assis non loin d'elle qui regardait en direction de la table des professeurs, ses yeux suivirent donc la même direction pour tomber sur le heurtoir doré.

Elle fronça les sourcils et allait interroger Clément du regard quand leur directrice intima un ordre, suivie de près par les deux préfets assis non loin des deux enfants. Ennis n'était ni du genre à se défiler, ni du genre à ne pas suivre les instructions. Elle se leva et sortit sa baguette. L'irlandaise s'étonna que son ami ne fasse pas de même. Pourquoi ne sortait-il pas sa baguette? Dans l'incapacité de lui demander une réponse vu le silence digne d'une bibliothèque dans la Grande Salle, elle prit alors la décision de se préparer à lancer un Protego Duo sur Clément et elle. Au moins, si un truc étrange devait arriver, ils auraient ce rempart là. Et puis elle était tellement petite que les autres élèves lui cachaient le heurtoir. Difficile donc de le viser.

George acquiesça à la remarque que Nora ajouta à ses propres instructions. On ne prenait jamais assez de précautions. Il fut également satisfait de voir du coin de l’œil une petite brune s'abstenir même de se lever un peu plus loin. Il aurait aussi très certainement aperçu la petite indienne assis presque en face de lui faire de même et attraper un couteau à la place. Quoique, heureusement qu'il ne pouvait la voir - pas plus qu'il ne pu entendre sa voisine d'en face - ainsi tourner et concentrer vers le heurtoir qui venait de tomber au sol bruyamment. La tension de la pièce monte encore d'un cran et malgré sa nonchalance habituelle, l'Anglais sent ses épaules se crisper. La situation est tout sauf habituelle et ce qu'il peut voir sortir de... peut-on appeler ça une porte? sans être inquiétant, n'est pas des plus rassurant. Surtout ses paroles d'ailleurs. Le masque de bois annonce l'arrivée d'une femme dont le nom sonne très asiatique sans qu'il ne puisse en dire plus.

Les dents serrées, il abaissa sa baguette quelques secondes après la directrice en espérant que l'ensemble de ses camarades suivraient. La tension de ses mâchoires de lui permettait pas d'ouvrir la bouche, alors il comptait sur leur bon sens. En général, la plupart en avait malgré tout.
Le temps ensuite s'égrena doucement, plus doucement encore que les grains du sablier des Gryffondor depuis le début de l'année scolaire, à tel point que le châtain commençait à se demander si quelqu'un allait vraiment venir. L'arrivée  de deux tigres impressionnant puis d'une femme et d'une enfant firent mentir ses doutes. De loin et surtout de dos, la seule chose que le garçon peut remarquer c'est que la femme est grande avec une coupe garçonne et que la fillette lui dit quelque chose. Les quelques paroles échangées lui firent comprendre qu'il s'agissait d'une des petites chinoises venues pour la compétition avec des élèves de Poudlard et que le directeur de leur école venait de passer de vie à trépas de manière brutale et pas spécialement naturelle. Les épaules et la mâchoire de George se détendent alors et il reprend une pause avachi, un peu abasourdi. Voilà que ce sorcier assez célèbre était mort.

- "Merlin" souffla-il par réflexe plus que par réelle intention de dire quelque chose. La suite, il ne la capte que par morceaux. L'adolescent ne reprend le cours de la conversation que lorsque la chinoise s'adresse à la directrice de Poudlard pour lui proposer des cours. Mais des cours de quoi au juste? La Baguette de Sureau? LA baguette? Alors le journal disait vrai il y a quelques mois alors. Mais... George s'aperçoit alors qu'il est toujours debout, comme beaucoup d'élèves. Sauf que la menace est passée, enfin, disons qu'elle n'est pas si menaçante malgré l'air tendue de Miss Loewy, et que rester ainsi près à dresser sa baguette est peut être trop impoli. Il se retourne alors avec un regard pour Nora et fait signe à ses voisins de s'asseoir en faisant de même. Il s'adresse ensuite à la préfète-en-chef sans hausser le ton tout en gardant une oreille attentive à ce qui se passe devant la table des professeurs:

-" C'est... fou cette histoire encore." Il n'arrivait pas vraiment à dire grand chose d'autre, ni à reprendre son repas. Alors il se contorsionna et put voir la fillette s'en aller alors que la femme poursuit ses explication sur l'école chinoise.

- "Je ne suis pas certain de ce que ça veut dire, mais je n'aime pas ça." A quel point cela allait-il impacter Poudlard?


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- Cette réponse prend en compte les post du MJ et de Kristen Loewy jusqu'au post 4 du MJ.
- Prochaine réponse le 16 mars dans la soirée.
- Merci à tous de ne démarrer aucun autre RP le temps que celui-ci dure. Vous pourrez le faire quand ça sera terminé.

Hestia engloutit rapidement son biscuit trop bruyant en laissant échapper quelques miettes sur son uniforme. Elle pencha alors lentement sa tête vers celle de son voisin plus âgé, ayant plus de chance de lui expliquer quoi que ce soit quand.. Une statue de pierre apparut soudainement ! La petite Gryffondor leva nerveusement sa baguette vers la statue tandis que les autres baissaient les leurs. Mais ils n'allaient pas se dégonfler maintenant ?!

Elle écouta à moitié les paroles de la pierre animée, préférant essayer de se concentrer sur le sort demandé.. Puis se rendit compte qu'un silence lourd s'était à nouveau installé.. Et son bras commençait à fatiguer ! C'est au moment où elle s'apprêta à abaisser sa baguette que deux étranges tigres à deux queues firent leurs apparitions. La directrice n'en semblait pas plus inquiète.. Ou cachait merveilleusement bien ses sentiments.

La jeune Andrew se réapprêta à abaisser sa baguette quand un pied sortit de la faille ! C'était forcément de ce danger-là que Miss Loewy voulait se protéger ! Ou plutôt pensait devoir se protéger : elle laissa entrer une dame.. Aux traits plutôt asiatique.. Suivie de près d'une petite fille d'à peu près l'âge de la Gryffondor. Celle-ci se décida alors à abaisser sa baguette en voyant, non seulement l'âge, mais aussi la mine abattue de la nouvelle venue. La petite fille se décida à se montrer à la directrice et la femme commença.. Puis la fille continua sur une chose bien plus tragique :

- Biao Xixia a été exécuté. Mon grand-père n'est plus de ce monde...

La première chose que la brunette pensa à faire fut de se repencher vers Domino et commencer à le questionner :

- C'est qui Biao ?

La petite fille continua de pleurer tandis que Loewy lui soufflait ses condoléances. Une ambiance de deuil s'installa lentement.. Puis l'aînée des deux inconnues reprit :

- Tran m'envoie pour vous offrir notre enseignement. Elle pense que vous n'avez pas encore révélé tout votre potentiel et qu'il serait fâcheux que la Baguette de Sureau vous échappe au profit de nos ennemis.

- Baguette de Sureau ?

Elle avait vaguement entendu des rumeurs sur la possession de la directrice mais ignorait qu'elles étaient vraies ! La petite première année resta à boire les paroles de la mystérieuse asiatique, de peur de rater une information si elle questionnait trop tôt son voisin. Une fois la tirade finie, cependant, elle se précipita d'inonder le jeune Domino de question :

- C'est qui Qiong ? C'est qui Mei ? C'est qui Chuj.. Chuj.. Chu ? Ce sont qui les deux filles ? C'était qui Tran ? C'est quoi Zhumachin ? C'est qui les Xue ? C'est quoi le délire d'école de serpent, de paon et de tigre ?

Hestia s'était seulement permise un souffle pendant qu'elle avait bégayé sur le nom de Chu. Elle regardait désormais le joueur de Quidditch avec deux gros yeux ronds, désireuse d'en apprendre plus sur la scène qui venait de se produire.

Le cœur battant à tout rompre, la respiration prête à lâcher n'importe quand, Taylor regardait le spectacle qui se faisait devant elle. Étrangement, elle sentait que cette histoire serait totalement hors du commun, mais quelle ne fut pas sa satisfaction quand elle aperçut deux femmes sortir de cet endroit, elle n'arrivait pas à y croire.
Sa baguette toujours tendue sur les étrangers, elle hésitait à tirer, enfin, ce ne fut que quelques instants, histoire d'être sûre que sa directrice ne risquait rien, ce qui était le cas. Alors une fois cette baguette abaissée, la jeune Gryffondor assista sans repère à cette longue et interminable discussion à propos de la magie de sa directrice.

Une magie incomplète ? Une magie incomplète, car coupée de la magie noire ? Qu'est-ce que c'est que ces conneries, notre directrice ne peut pas être une adepte de cette occultée. Enfin, ce serait insensé ! Quoique tout soit possible dans cette école... Et ce, depuis ce satané Tom Jédusor, et pire encore, depuis Harry Potter. Hm... Je me demande ce que tout cela cache.

Coupée dans ses réflexions, Taylor analysait la scène, écoutait attentivement chaque remarque des inconnues, et même du Professeur Loewy, mais malgré toute son attention, elle ne comprenait rien à toute cette histoire, surtout lorsque la baguette de Sureau fut mentionnée.

C'est impossible... Harry Potter l'avait remise, de son temps, dans la tombe du directeur Dumbledore. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Tendue face à toute cette incompréhension, la jeune Bagholmes ferma les yeux. Imaginez toute cette histoire sans queue ni tête, ne pouvait pas l'empêcher de comprendre ne serait-ce qu'une seule bride, mais si elle se trompait, si elle avait mal comprit ? Cela était possible.
Toutefois, elle tourna son regard vers son meilleur ami, Ulysse, et vers sa voisine d'en face, Emelyne, et dit dans un chuchotement très discret :

— Vous y comprenez quelque chose ?

Son cœur battant à un rythme effréné, Clément était sans sa baguette magique démuni face à cette situation incongrue. La tentation était palpable dans la Grande Salle et tous les regards étaient fixés sur le heurtoir magique. Se brisant en deux, le heurtoir laissa apparaître une impressionnante statue animée par la magie, qui au lieu d'inquiéter encore plus le Gryffondor, le fascina. Il semblait que la statue avait un message à faire passer à la directrice au nom d'une entité tierce, probablement une personne vietnamienne selon la consonance du nom annoncé. 

Un soupir de soulagement sortit de la bouche de Clément tandis qu'il voyait la directrice baisser sa baguette magique comme si le moindre risque avait été écarté. Il tourna quelques instants sa tête vers la table des Gryffondor pour faire une grimace à Ennis et retourna rapidement son attention vers le centre de la pièce.

Après un silence plutôt pesant dans l'attente de la suite, deux imposants tigres blancs jaillirent de nul part. Jamais le Britannique n'avait du ces animaux et il en était émerveillé. Étaient-ils dangereux ? Sans doute. Mais il savait qu'il ne risquait rien entouré de tous ses enseignants. De là où il était, il vit ensuite deux silhouettes jaillir après les tigres et il ne lui fallut pas bien longtemps pour reconnaître un visage connu : celui de Qiong Xixia, l'une des trois championnes chinoises qui avait passé une bonne partie de l'année dernière au château. Cependant, il ne s'agissait plus exactement de la même petite fille que l'année dernière, elle semblait changée et un masque de tristesse parcourait son visage. La nouvelle tomba rapidement comme un couperet : le doyen Biao Xixia de l'école chinoise avait été exécuté. Clément ne comprenait rien à la situation ; qui pouvait bien faire à ce sorcier, lui qui avait semblé être si puissant durant la dernière épreuve du tournoi ? Mêlé d'incompréhension, il garda le silence tandis que des murmures se répandaient dans la Grande Salle.

Le moment le plus intéressant de la discussion finit enfin par arriver. Dai Hong Dao défiait Kristen Loewy en lui disant qu'elle ne pouvait désormais plus se défier et qu'elle devrait suivre ses enseignements pour révéler son plein potentiel. En voyant la magie s'articuler autour de la sorcière chinoise, nul doute ne faisait dans la tête de Clément qu'il s'agissait de magie noire. Les rumeurs étaient donc vraies et la directrice en serait une pratiquante. 

- Il s'agit de la baguette la plus puissante au monde ... la Gazette avait dit que la directrice la possédait en novembre, mais je n'y croyais pas... c'est donc bien vrai. répondit Clément à la Première Année sur sa droite avant de rajouter : on t'expliquera plus tard ce que sont ces termes, concentrons-nous sur ce qu'il se passe ici !

Reportant son attention sur la scène qui se dressait devant eux, Clément ne pouvait que s'interroger sur les ennemis dont parlait Dai Hong Dao. Est-ce que les élèves du château étaient en danger ou bien les deux femmes parlaient-elles d'un groupuscule secret et de ses ennemis ?

Nora resta bouche bée - au sens figuré du terme - lorsqu'elle vit ce qui sortit de l'étrange portail magique. En réalité, sa bouche était bien fermée, mais elle regardait silencieusement les choses avec de grands yeux écarquillés et des sourcils levés par l'étonnement. Deux magnifiques tigres - tout aussi beaux qu'intimidants - déboulèrent dans la Grand Salle, soulevant les murmures des uns et les cris de surprise des autres. Mais ce fut le phénomène suivant qui impressionna réellement la sixième année. Lorsqu'un pied se posa sur le sol, rapidement suivit par son homologue, de l'abondante herbe noire poussa instantanément sur le sol de sorte que la peau de la nouvelle venue ne touche jamais la dalle froide de Poudlard. Nora ne savait pas du tout qui elle était, mais elle reconnue la petite fille qui la suivait de près : il s'agissait de l'une des championnes chinoises de l'année passée, bien qu'elle ne put mettre de nom sur son visage. Elle apporta sa nouvelle entre deux hoquets. Nora resta silencieuse, se contentant d'écouter et de tenter de faire fis des chuchotements qui lui compliquaient la tâche. Beaucoup d'informations différentes furent ensuite données au cours d'un bref monologue de l'étrangère à Miss Loewy, paroles que tous ou presque purent entendre. Nora resta bouche bée - au sens littéral du terme, cette fois - lorsqu'elle comprit que l'histoire de la baguette de Sureau contée par la Gazette du Sorcier était vraie. Elle ne put ensuite pas tout entendre, sa concentration interrompue par ses pensées ainsi que par l'intervention de George.

"Oui." se contenta t-elle de répondre machinalement, avant de poursuivre avec plus de présence, mais à voix basse. "Je pense que nous ne retrouverons pas la tranquillité de sitôt à Poudlard."
*Les mauvais moments ne sont pas derrière nous, du moins peut-être pas les pires.*

Gabryel tourna la tête vers son camarade Clément, puis vers son préfet George. Ses ainés semblaient absorbés par le heurtoir doré. Toujours en position de défense comme l’ensemble de ses camarades, le jeune Écossais attendait la suite...
Il aperçut à sa gauche en face Kirsty « l’aventurière » prête à en découdre, plus curieuse qu’inquiète ce qui le fit sourire, cela ne le surprenait pas d’elle.
George baissa sa baguette, suivant ainsi le geste de miss Loewy. Gabryel fit de même, la tension ambiante semblait avoir perdu quelques degrés.

Tout s’enchaina comme dans une réalité parallèle... Deux tigres blancs d’une beauté absolue longèrent l’allée centrale, passant à quelques centimètres de l’enfant médusé, suivis d’une femme aux traits asiatiques, et d’une petite fille au visage triste.
Des phrases mystérieuses s’échangèrent à propos d’un certain « Biao Xixia » tué, d’une femme nommée Tran et de la baguette de Sureau, connue par Gabryel comme la plus puissante de toutes.

Le jeune Gryffon aurait aimé interroger Clément qui expliquait la situation à l’une de ses camarades Hestia, et qu’il écouta avec attention, mais il sentit que le moment ne s’y prêtait pas. Il attendit la suite, le coeur battant.