Quatrième année. Quatrième rengaine. Encore des mollusques qui viendraient renforcer les rangs des ex-mollusques de l'année passée. Jenkins soupira. Elle était à sa place à Poudlard. Surtout depuis que la populace avait à peu près oublié son échec cuisant de la deuxième épreuve. Aujourd'hui, les regards étaient braqués sur les nouvelles têtes, ce qui lui permettait d'être plus discrète. Et, pour une fois, elle acceptait ce rôle avec plaisir. Elle zieuta discrètement la table des Serpentard à la recherche d'une tête connue mais elle ne la vit pas. Puis, honteuse et résignée à ce sujet, elle baissa la tête dans son assiette. L'été avait été aussi mouvementé que calme. Tally avait parlé à sa mère de John, des nouvelles informations qu'elle détenait à son propos mais sa réaction avait été à des kilomètres de celle attendue par la jeune fille. Sans pour autant être en froid total à sa mère, l'ambiance était clairement devenue tendue.

Jenkins plongea un peu plus dans son assiette. Elle savait même pas trop ce qu'elle avait choisi, elle l'avait rempli aussi machinalement que naturellement. Son entrée dans la Grande Salle n'avait pas manqué de la surprendre. La table des professeurs était remplie de nouvelles têtes et son pouls avait sauté une mesure lorsqu'elle y avait reconnu Elina Montmort. Elle était devenue la nouvelle professeure d'Histoire de la Magie, matière que la rouge avait abandonné depuis plus d'une année maintenant. C'était tant mieux, Elina gardait une place spéciale pour elle et la voir se transformer en figure d'autorité ne lui plaisait pas. Elle l'avait traité en égal, autant sur le terrain que lors de leur rencontre, elle ne voulait pas s'abaisser à une relation de prof-élève lambda. La Serdaigle retint le nom de Magdaléna Xarinez et Arwen O'Sullivan qui étaient leur deux nouvelles professeurs affiliées cette année. Elle regretta un instant Miss Chapman, puis, se rendit compte qu'elle ne l'avait pas connu plus que cela. Elle haussa les épaules et continua son inspection.

Aussi vite reconnu, aussi vite oublié. Elle finirait bien par reconnaître et par apprendre les noms des professeurs auquel elle serait confronté. Elle inclina la tête respectueusement lorsque son regard croisa celui du Doyen. Puis, elle suivit son regard qui l'entraîna jusqu'à l'un des jeunes de sa maison. Solal. Celui qui l'avait défié de sauter à l'eau. Par instinct de grandeur, elle l'avait évidement fait. Jenkins ne savait toujours pas si elle était idiot, inconsciente ou inspirant le respect. Elle préférait ne pas se décider même si elle avait comprit qu'aux yeux des adultes la seconde solution primait. Après tout, aveugler un dragon avait été une belle idée de merde.

Son cœur se resserra à cette idée et elle chercha machinalement Mei du regard. Introuvable. Invisible depuis la veille. Elles ne s'étaient pas ré-adressées la parole depuis leur dispute en pleine épreuve. Et, par Merlin, Tally n'avait jamais autant regretté l'une de ses actions. Elle se tritura les doigts en signe de malaise. Heureusement, la discussion s'était lancée à la table sur l'impulsion du petit brun au sujet des vacances passées. Tally les écouta distraitement. Leur vacances semblaient bien plus palpitantes que les siennes. Et puis, elle ne voulait pas jeter un froid dans la bonne humeur générale. De toute façon, pour dire quoi ? « Je suis restée à Rugby et je me suis engueuler avec ma mère ? » Super. Paye tes vacances.

Lahira sentit soudain une douleur au tibias, et au même moment, elle entendit une vois familière :
Désolée, j'ai... Tiens tiens.... le Cloporte...

Une voix familière et désagréable. Lahira leva ses yeux bruns vers la fille rousse qui s'était assise en face d'elle. Irene Gates, sa pire ennemie. Les deux jeunes filles s'étaient "rencontrées" l'année dernière, dans la salle commune des aiglons. Irene avait bousculé Lahira, qui, étant de mauvaise humeur, ne l'avait pas bien pris. Cela avait finit quand Irene avait lancé une maléfice à Lahira. Cette dernière, pour se venger, avait réduit en poussière toutes ses affaires à l'aide d'une potion. Et depuis, c'était la guerre.

Irene, soupira Lahira en guise de bonjour, Tu n'en a pas marre de me faire mal ?

En l'ignorant, Irene s'adressa à Jodie :
Bonjour, Irene Gates, tu es en Première Année ? Tu devrais te méfier des gens à qui tu te confies, on a beau être à Serdaigle, certains baignent tout de même dans la médiocrité.... Mais à leur décharge, il est vrai qu'il est difficile de s'élever quand on est de base trop près du sol, à l'image des cloportes.

Lahira sourit : les insultes et les provocations d'Irene ne lui faisaient plus rien. Alors, gardant son sourire, elle s'adressa à Jodie sous le regard interdit de la rouquine :
Elle a parfaitement raison, Jodie.

De nouveau, Lahira sentit peser le regard glacial mais peut-être un peu étonné d'Irene.
D'ailleurs, elle se décrit très bien dans cette petite phrase.

Bah oui, fallait pas rêver, la paix, c'est pas pour aujourd'hui !

Donc, pour faire les vrais présentations, c'est, oui, Irene Gates, La Petite Bourgeoise de Serdaigle. Tu sais, les gens qui sont : égoïstes, obtus, qui se croient au-dessus des autres, plus fort, meilleurs, quoi. Bah c'est Irene.

Lahira rigola doucement. Son visage était détendu, joyeux, et son sourire léger, mais ses yeux étaient froids et plein de provocations. Elle s'efforça de garder ce visage serein pour tourner sa tête vers son ennemie, et lui faire un joli sourire, ce qui la mettrait hors d'elle. Normalement.

Pauvre Jodie qui était coincée dans cette dispute dont elle ne savait rien !

Irene s'amusait presque, pourtant elle n'était que rarement du style à chercher des noises aux gens. Comme elle s'en doutait, Lahira chercha à retourner ses paroles contre elle. Aussitôt, Irene leva un sourcil froid et moqueur : 
- Oui, tu manques également d'imagination, c'est à se demander sérieusement ce que tu fais dans notre maison. Mais je ne peux que m'incliner devant ce superbe tableau que tu dépeints de moi. Il est criant de ta vérité, peut-être que tu aurais dû aller à Poufsouffle ? Ah non, j'oubliais, il te manque la capacité de te faire des amis ! 

Irene attendit que sa pique fasse effet. Elle était méchante et le savait, elle avait bien remarqué que Lahira avait du mal à s'intégrer dans la maison des Bleus. Elle espérait ainsi toucher un sujet sensible. Aussi étrange que cela paraisse, les insultes de son ennemie ne l'avait pas ébranlée, depuis le temps, elle avait compris que Lahira la prenait pour ce qu'elle ne croyait pas être : une mijaurée capricieuse. En fait, seul le terme égoïste l'avait faite tiquer intérieurement. Elle n'avait pas le cœur sur la main, ou plutôt évitait les autres autant que faire se peut, mais elle ne refusait jamais d'aider quelqu'un pourvu qu'elle en fusse capable et qu'il n'y ait pas trop de monde. 

La nouvelle première année intervint alors, prenant la défense de Lahira. Étonnée plus que blessée par la dureté du ton de la fillette, Irene l'évalua silencieusement. Elle avait du cran pour une nouvelle, elle était sans conteste une bonne "recrue" pour leur maison, dont certains élèves manquaient parfois de... niaque ? Un petit sourire étira fugacement les lèvres de la jeune rouquine, elle s'adressa de manière égale à la nouvelle, sans aucune animosité : 
- Je n'en doute pas.... Comment t'appelles-tu ? 
Irene attendit la réponse de la fillette, puis repartit vers son ennemie, reprenant des mimiques froides et... oui, hautaine, un sourire méprisant sur les lèvres :
- Je note tout de même qu'en plus de cela tu as besoin de l'intervention d'une première année pour te défendre, Gryffondor aurait été loin également de ta portée... Malheureusement, tu n'es pas assez futée pour rejoindre Serpentard et sans doutes pas assez ambitieuse, vu que tu ne parviens pas à avoir une moyenne supérieure à E...  
Irene fit une petite pause, faisant mine de réfléchir, se voulant la plus blessante possible, puis reprit la parole avec des couteaux dans les mots : 
- Mais en fait, je me demande ce que tu fais ici... Tu n'as ta place nulle part ! 
La petite rousse s'apprêtait à savourer l'effet que faisaient ses paroles sur l'autre aiglonne de Deuxième Année. Une pensée fugace, dont elle eût honte surgit alors dans son esprit : le temps des remords sur ses paroles envers sa "camarade" étaient loin. Maintenant, plus elle lui faisait de mal, plus elle aurait la paix. Du moins c'était ce qu'elle espérait. C'était vraiment une expérience nouvelle pour la petite Gates de s'être fait une ennemie, elle avait presque l'impression de s'être trouvé un punching-ball sur mesure et cette idée la dérangeait un peu, elle devait se l'avouer.  

Bonjour Irène, ravie de te connaitre. Ne t'inquiètes pas pour moi, je choisis très bien mes amies. Et Lahira est très gentille.

Lahira lança un regard étonné sur Jodie, qui venait de répondre glacialement. Finalement, elle était plutôt courageuse !

Oui, tu manques également d'imagination, c'est à se demander sérieusement ce que tu fais dans notre maison. Mais je ne peux que m'incliner devant ce superbe tableau que tu dépeints de moi. Il est criant de ta vérité, peut-être que tu aurais dû aller à Poufsouffle ? Ah non, j'oubliais, il te manque la capacité de te faire des amis ! siffla Irene d'un ton venimeux à l'intention de Lahira.

Gros coup dans le ventre. Le creux logé dans sa poitrine, qui datait de ses années passées à l'orphelinat, et qui s'était refermé depuis l'année dernière, se fit sentir. Lahira avait cru qu'il avait réellement disparu, mais non, il s'était juste bien caché en attendant son heure. La légère paroi qui le recouvrait s'effrita sous les paroles d'Irene, et la brunette serra les dents.

Lahira allait réagir, mais Irene déjà s'adressa à Jodie, avec un air...carnassier. Comme un lieutenant cherchant de nouvelles recrues.
Je n'en doute pas.... Comment t'appelles-tu ?

Lahira ressentit une brûlure dans la gorge, mais elle retint ses pensées. Et Irene revint à la charge :
Je note tout de même qu'en plus de cela tu as besoin de l'intervention d'une première année pour te défendre, Gryffondor aurait été loin également de ta portée... Malheureusement, tu n'es pas assez futée pour rejoindre Serpentard et sans doutes pas assez ambitieuse, vu que tu ne parviens pas à avoir une moyenne supérieure à E...

Mais en fait, je me demande ce que tu fais ici... Tu n'as ta place nulle part !

La paroi faillit se briser. Mais contrairement à ce que disait Irene, Lahira avait de la volonté.

Toujours cet air supérieur... Tu te demandes jamais ce que ressentent les autres, Irene ? Ce qu'ils ont vécus ? Ou ce qu'ils vivent encore ? Non, hein ? Tout se limite à ton petit monde, à tes envies. Et puis, quand une personne a le malheur de te déplaire, de faire autre chose que ce que tu avais prévu pour elle, c'est la cata, hein ? J'ai bien vu comme tu as regardé Jodie. Derrière tes gentils sourire, tes paroles réconfortantes, il n'y a qu'un but. Ton but, en l’occurrence. Et le reste, c'est des pions.

Lahira pensait plus à Jodie qu'à elle quand elle disait ça. Non, Irene ne se doutait pas des problèmes de la première année. Elle n'avait certainement pas noté sa solitude, le choix de ses parents qui pesaient sur elle, et encore moins sa robe trop large, qui cachait, Lahira en était sûre, une peur.

Bien sûr, tu as ton petit groupe, celui qui partage des idéaux. Ce serait quoi, eux ? Des cavaliers, des tours ? Peut-être aussi que je me trompe. Peut-être que t'es quelqu'un d'autre. Mais ça ne te permet pas de juger les autres.
J'te connais pas, mais j'ai pas l'impression que tu es vécu des choses difficiles. Tu trouves que j'ai pas ma place ici ? T'as peut-être raison, j'la cherche encore. Mais toi, de quel droit l'aurait-tu plus que moi ?

L'inconnue invectiva Irene. Le petit sourire qu'avait eu la rousse avait dû lui donner un peu plus de courage. Patiemment, la deuxième année attendit la fin de la tirade de sa nouvelle camarade. Elle savait qu'elle ne s'était pas présentée sous son meilleur jour, peut-être était-ce une erreur, mais, ce que pensait une parfaite inconnue d'elle ne l'intéressait pas beaucoup, surtout si cette inconnue commençait à vouer un culte au(x) Cloporte(s).  Elle n'avait pas envie de s'embarquer dans une nouvelle relation conflictuelle, cependant il semblait que c'était trop tard. Tant pis pour la nouvelle, au moins, Irene aurait une personne de moins à laquelle faire attention et à laquelle s'adresser au risque d'une discussion longue et ennuyante... Elle soupira discrètement. Puis répondit, en essayant de ne pas se montrer trop méchante, mais il était hors de question qu'elle se laissa marcher sur les pieds ! 

- Ne t'inquiète pas, tu comprendras très vite ce que Lahira m'a fait, le jour où elle sera un tout petit peu contrariée. 
Elle ponctua ses paroles d'un froid clin d'oeil. 
-Quant à tes états d'âmes et ce que tu peux ressentir à mon égard, je te conseille de garder ton énergie pour quelque chose de plus constructif ou au moins qui aura plus de fruits à l'arrivée. Je n'ai pas grand chose à faire de ce que tu peux penser de moi, tu te doutes bien que si ç'avait été le cas, je n'aurais rien dit. 
Après ces paroles, elle se concentra uniquement sur son ennemie. Cette dernière semblait bien ébranlée par ce qu'Irene lui avait lancé précédemment et les mots qui jaillirent de ses lèvres semblaient teintés de sentiments profonds et étouffés. La jeune rousse marqua un temps d'hésitation, elle avait fait mouche, oui mais à quel prix et quel point ? Elle en fut contrarié, d'autant que les deux fillettes n'étaient pas les seules à avoir dû laisser des choses derrières elles et des regrets les envahir. La petite Gates n'avait jamais été malheureuse, non, une jolie petite famille qu'elle avait, des amis dont elle était bien attachée, si étranges qu'ils soient ou qu'ils furent. Oui mais en étant une sorcière, elle était déchirée de ne plus voir Devon. Déchirée de sa moitié. Ce n'était plus tout à fait pareil maintenant, leur liaison était si mince à présent, elle était effrayée à l'idée de la voir se briser. Brisée par la magie, dont elle avait eu le don mais pas lui. 

Don maudit ! 

Ses narines commencèrent à la piquer un peu, elle sentait qu'elle allait craquer. Aussi elle décida de laisser la rage l'envahir, il était hors de question de montrer une quelconque faiblesse face à des serpents pareils ! C'était donc maintenant elle qui cracherait son venin : 

-Très bien ma cocotte, on arrête de rire, je ne suis pas une manipulatrice, et je me porte bien mieux loin de Cloportes en ton genre qu'à essayer de les rendre serviables, bien élevés et courtois. Peut-être que tu devrais songer à réfléchir toi aussi au monde qu'il y a autour de toi ! souviens toi le début de tout ça et ose me dire, dans les yeux sans ciller, que tu n'y es pour rien, toi, ton égoïsme et ton égocentrisme.  Tu ne le peux pas, tu sais très bien que j'ai raison, et j'ai presque pitié du toutou que tu es en train d'essayer de te faire. Après tout, c'est bien plus facile de mentir aux gens quand ils ne te connaissent pas. Tu es fausse Lahira Holms. Une feuille de papier mâché qui tente misérablement de cacher des pots cassés. Et ta soit-disant condition de sang pur ne te permet pas de te placer au dessus de moi ni même à mon égal. Je ne suis pas meilleure que les autres, en revanche meilleure que toi c'est une certitude ; mais ne croit surement pas que c'est de l'orgueil, ce n'est vraiment pas compliqué et celui qui se mettrait à ta hauteur ferait plus que pitié. Ma place, moi, je l'ai trouvée, ce mensonge lui tordit le ventre, mais la fillette continua sans marque de temps d'arrêt, dépêche toi de ton côté, toutes les chaises seront prise à la fin du morceau et tu restera seule en grande nigaude que tu es, debout, les bras ballant à ne toujours pas savoir quoi faire. Complais-toi dans ton malheur si tu veux, moi, j'en ai marre des insectes, je retourne chez les aigles, qui eux valent la peine qu'on les regarde ! 
Elle n'avait presque pas respiré pendant son monologue, mais cela n'empêcha pas la petite Bleue de se lever avec raideur et de s'éloigner à grand pas vers les Serdaigle plus âgés. 

Elle repéra assez vite un trou parmi ses confrères et consœurs, s'y s'installa, furieuse et retenait ses larmes de rages. Elle se sentait minable, n'avait qu'une envie, pleurer pour laisser les émotions sortir. Les mots étaient lâchés, les blessures faites, de son côté également ; mais plus que tout, si indifférence presque totale correspondait bien à ses sentiments pour Lahira, à présent, Irene ressentait une haine ardente qui lui brûlait les entrailles et noircissait sa vue. Elle s'excusa auprès de ses voisins et se mura dans un silence dévorant, tout comme elle dévora son assiette, qu'elle avait préalablement sur-remplie, comme pour se donner une contenance. 

Au fur et à mesure que le banquait avançait, Irene se calma, broyant parfois de noires idées. Cependant, quand le banquet arriva à son terme, la fillette était heureuse de pouvoir enfin s'extraire du brouhaha incessant et se dirigea vers le parc pour apercevoir rapidement les étoiles et laisser l'air de la nuit la rassurer et lui redonner de l'énergie. Toute excitée, elle se remit alors bien vite en route impatiente de revoir sa meilleure amie...

Ne t'inquiète pas, tu comprendras très vite ce que Lahira m'a fait, le jour où elle sera un tout petit peu contrariée.

Irene s'était adressée à Jodie, et Lahira s'offusqua :
Pardon ?! Ce que je t'ai fais ? C'est pas moi qui t'ai lancé un maléfice !

Bon d'accord, détruire la valise de son ennemie, ce n'était pas mieux. Lahira secoua la tête et se désintéressa de la conversation : c'était à Jodie de mener son combat.

Lahira n'eut pas beaucoup de temps de répit, et Irene revint à l'attaque, plus venimeuse que jamais. D’ailleurs, cette fois-ci, elle semblait vraiment atteinte par ses paroles.

Très bien ma cocotte, on arrête de rire, je ne suis pas une manipulatrice, et je me porte bien mieux loin de Cloportes en ton genre qu'à essayer de les rendre serviables, bien élevés et courtois. Peut-être que tu devrais songer à réfléchir toi aussi au monde qu'il y a autour de toi ! souviens toi le début de tout ça et ose me dire, dans les yeux sans ciller, que tu n'y es pour rien, toi, ton égoïsme et ton égocentrisme. Tu ne le peux pas, tu sais très bien que j'ai raison, et j'ai presque pitié du toutou que tu es en train d'essayer de te faire.
Je sais que j'ai ma part de fautes dans tout ça ! Mais après, qui en a le plus, de fautes ? Et arrête de prendre Jodie pour une demeurée ! Tu te crois supérieure, alors elle est reléguée au rang de chien ? Et puis, si pendant notre "conversation", elle se serait rangée de ton côté, se serait une aiglonne digne de toi, miss Parfaite ? Tu me dégoûte !

Irene l'ignora, et reprit d'un ton cinglant :
Après tout, c'est bien plus facile de mentir aux gens quand ils ne te connaissent pas. Tu es fausse Lahira Holms. Une feuille de papier mâché qui tente misérablement de cacher des pots cassés. Et ta soit-disant condition de sang pur ne te permet pas de te placer au dessus de moi ni même à mon égal. Je ne suis pas meilleure que les autres, en revanche meilleure que toi c'est une certitude ; mais ne croit surement pas que c'est de l'orgueil, ce n'est vraiment pas compliqué et celui qui se mettrait à ta hauteur ferait plus que pitié.
Parce que c'est moi qui me croit supérieure ? Tu ne me connais pas ! Mais, miss Parfaite, elle d'en fout, et elle se permet de juger les gens ! Comment oses-tu prétendre savoir quelque chose sur mon sang ? TU NE SAIS RIEN DE MOI !!

La rage avait envahit Lahira. C'étaient les paroles de trop. Pourtant, Irene continua :
Ma place, moi, je l'ai trouvée, dépêche toi de ton côté, toutes les chaises seront prise à la fin du morceau et tu restera seule en grande nigaude que tu es, debout, les bras ballant à ne toujours pas savoir quoi faire. Complais-toi dans ton malheur si tu veux, moi, j'en ai marre des insectes, je retourne chez les aigles, qui eux valent la peine qu'on les regarde !
C'est ça, j'suis contente pour toi, lança Lahira, qui s'était un peu calmée. Va voir tes "amis", et n'oublie pas ton dictionnaire pour parfaire ton langage de bourges !

Irene partit finir son assiette plus loin, et Lahira ne lui accorda plus un regard. L'estomac noué, l'aiglonne repoussa son assiette et regarda Jodie, qui avait une expression de grande surprise peinte sur le visage .
A un de ces quatre, Jodie, dit froidement Lahira.


Lahira ne s'était pas énervée contre Irene à la fin de son discours venimeux, car elle avait comprit quelque chose. Et elle s'en voulait. Elle n'avait pas de regret pour ses paroles, mais il était évident que les deux jeunes filles se reprochaient des choses qu'elle faisait elles-même. Une dispute bien puérile, à la fin. Mais qui avait suffit pour fragiliser Lahira.

Fin du RP pour moi aussi, j'espère que Irene et Lahira pourront s'entendre un jour !

Après, encore après, je passais mon temps à remettre à demain ce que je pouvais faire, la saison ne se prêtait pas du tout aux devoirs. L’attente des vacances avait été interminable. J’allais me diriger cars la table de Serpentard, mais un éclat de voix m’a intrigué, plus encore quand j’ai vu Lahira et une autre Serdaigle se disputer, puis, je m'étais rapproché.

Moi, j’avais assisté à cette scène avec une certaine forme d’incompréhension, comment ces deux-là avaient-elles pu en arriver jusqu’à ce point dramatique ? Les deux filles s'étaient lancé des paroles très aigres, devant toute la table de Serdaigle. Une qui accusait l’autre de ne pas avoir sa place ici, et l’autre qui se défendait en traitant l’une de mademoiselle je-suis-au-dessus-de-tout-le-monde. Vraiment bizarres les filles. Plus la situation avançait, plus je me disait qu’il fallait que j’intervienne. Jusqu’au moment où je me suis levé. Moment assez inopportun car Irene, j’ai entendu qu’elle s’appelait comme ça, se leva et s’installa plus, puis Lahira se détourna et partit sans même me calculer, et donc, le fait de me lever ne servit absolument à rien, rien du tout !

Seule restait une autre Serdaigle, en première année.

 « Pas très joyeux n’est-ce pas ? Je suis Hugo, à Serpentard. »

Je tends ma main à la jeune fille. Et je marmonne.

« Faudra que je dise deux mots à Lahira, ... On dirait que Serdaigle connaît des embrouilles... »

Puis je reparle à la Serdaigle.

« Ça devrait peut-être ce calmer, ... Tu veux mon jus de citrouille ? »

La fillette était rongée par le remords, la honte, la haine et la rage. Contre Lahira, contre elle même... La petite nouvelle avait dû être choquée pour son entrée en matière. Peut-être Irene devait-elle aller s'excuser ? Mais elle ne voulait pas avoir à faire avec la petite Holms. La roussette commença à élaborer un plan pour retrouver la nouvelle dont elle ne connaissait toujours pas le prénom et lui présenter ses excuses ainsi que l'accueillir comme il se devait dans la maison. Elle attendrait à l'entrée de la Grande Salle, à la fin du banquet et....  Une silhouette passa en coup de vent dans la rangée derrière la table des Serdaigle en face d'Irene. Cette dernière reconnut alors son ennemie, avec un certain sentiment de malaise qui lui remua les entrailles. La petite brune quittait le banquet de début d'année, comme ça, en plein milieu ? La jeune Gates resta interloquée un instant... Même elle, qui pourtant n'était pas une fervente amatrice des banquets bruyants et pleins de monde, n'aurait jamais osé faire ça. Pas même ce soir là. Son sentiment de malaise s'accentua en songeant qu'elle avait probablement été vraiment trop loin et que Lahira avait dû être particulièrement blessée. C'était nouveau, voilà qu'elle éprouvait du remord et ... de la compassion ?! pour la pimbêche qui avait tout fait pour que leur relation s'envenime !  Irene soupira et secoua la tête comme pour se remettre les idées en place. Au moins maintenant la petite nouvelle serait seule et plus facilement abordable ! 

La deuxième année se mit donc en branle et se dirigea vers son ancienne place, d'un geste peut être automatique, les yeux sur les chaussures. Elle releva la tête à peine un instant avant de bousculer un jeune garçon placé entre la table des Serpentard et celle des Serdaigle. Irene rougit. *Comme si tu n'avais pas fait assez de mal ce soir ! * 
-Désolée... pourrais-je passer ? 
Elle détailla un instant le garçon, sa couleur sur sa cravate indiqua à Irene qu'il était à Serpentard. Et ne l'indiqua pas outre mesure sur son année. Dans le doute elle ajouta en désignant le trou toujours présent en face de celui laissé par Lahira.
-J'étais installée là, je dois parler à.... 
Zut, pas de nom... 
-cette fille. 
Elle grimaça. Pas ouf son introduction. Mais tant pis, il fallait qu'elle voit la première année. Qu'elle lui dise juste deux mots. Peut être une brève explication un peu plus claire en plus. Juste pour que la fillette n'ai pas à se sentir perdue ou n'importe quoi d'autre. Juste pour l'accueillir. Malgré le pli soucieux entre ses sourcils, Irene devait bien admettre que peu lui importait que la nouvelle la pardonne ou aie une meilleure image d'elle. Non, tout au fond, la petite Gates voulait se pardonner elle même et se retrouver, mais cela elle ne se l'avouait pas.