Les parents de Jane voulaient qu'elle leur envoie de nombreuses lettres. Le plus souvent possible à vrai dire ce qui faisait que la jeune élève passait parfois plus de temps dans une journée à écrire à ses parents plutôt qu'à faire ses devoirs. Il ne faudrait pas s'étonner si elle finissait par perdre pied dans toutes les matières ! Enfin sauf les potions qui étaient de loin, sa matière préférée, ce qu'elle n'arrêtait pas de répéter à ses parents pour avoir au moins une information de véridique dans sa correspondance. Les amis imaginaires de Jane ne pourraient pas venir en Amérique de toute façon alors les inventer ne changeraient pas grand chose, à part voir ses parents heureux.

Une nouvelle lettre à la main, Jane arrivait à la volière. La tête baissée comme à son habitude, les épaules courbées et son habit trop grand voletant derrière elle, elle ne faisait aucun bruit, surtout lorsqu'elle marchait. Cette attitude faisait qu'on l'oubliait souvent, à son grand réjouissement. Une fois parvenue en haut des escaliers de la volière, elle voulut appeler le hibou qu'elle utilisait pour normalement envoyer ses lettres mais elle ne le trouva pas. Même si cela la mettait en difficulté, elle ne commença pas à paniquer : parmi les hiboux, tous les problèmes disparaissaient car leur présence animale la calmait vraiment. Elle parcourut quelques mètres et s'aperçut qu'elle n'était finalement pas seule dans la pièce. Cette situation lui rappelait étrangement celle où elle avait été en compagnie de Nora, et que les deux filles avaient trouvé une fille pleurant au milieu de la tour. Heureusement, ici, Jane était seule, les hiboux et leurs crottes étaient bien présents et la jeune fille qui lui faisait face ne pleurait pas. Ou du moins pas encore. Elle s'approcha, toujours avec sa démarche étrange et fluette et resta à regarder l'étrange spectacle qui avait lieu devant elle : la jeune fille avait les cheveux emmêlés avec une chouette. Elle devait avoir assez mal. Jane, dans sa grande générosité, mais surtout car ça lui était déjà arrivé, proposa son aide :

" Heu... Tu veux que je t'aide ? "

"Oh oui ! Jeux veux bien si ça ne te dérange pas ! J'allais envoyer une lettre et cette chouette m'a volé à la figure" lui répondit Elisabeth, soulagée.

Elisabeth, de son coté, regarda attentivement la nouvelle venue, c'était une griffondor qui n'avait pas l'air très vielle. Ses cheveux était d'un blond éclatant et ses yeux turquoises. Elle était vraiment très belle ! Malgré cela, Elisabeth ne la connaissait pas. Elle ne l'avait jamais vu. Enfin, peut être à un ou deux cours mais, pas sûr... En tout cas, ni son physique ni son age, ni sa maison n'avait d'importance pour Elisabeth. Elle était pile au bon endroit au bon moment et c'était l'essentiel !

Les deux jeunes filles se retrouvèrent alors face à face et le "démêlage" de cheveux commença. Ses cheveux était emmêlés comme jamais ils ne l'avaient été, la chouette qui logeait dans ses cheveux blonds vénitiens était assez grosse et de couleur brune, marron. Une grosse enveloppe écrite à l'encre bleu ciel était attachée à sa patte par un petit ruban blanc. Les quelques tentatives de "délogement" de la chouette furent inutiles. Les deux filles avaient seulement réussit à faire tomber l'enveloppe que la chouette ne voulais pas lâcher. Dessus, il était écrit :



Cette lettre était donc destiné à Elisabeth ? La jeune Poufsouffle fut étonnée mais demanda tout de même à la Griffondor de la poser à coté. Pour l'instant, la priorité était de démêler ses cheveux et de déloger cette chouette insupportable.

Jane regardait l'ampleur du désastre et commença à se dire qu'ignorer sa camarade aurait été une meilleure idée. Peut-être qu'il fallait être égoIste à certains moment de sa vie. Cette tâche allait au moins lui prendre une bonne heure ! Et encore, peut-être faudrait-il tout raser. Ou bien aller voir un professeur ou l'infirmière. Un adulte avec une meilleure connaissance de la magie serait utile. Quelle idée aussi de coincer une chouette dans ses cheveux ! La Gryffondor ne comprenait vraiment pas certaines personnes ! Et même si ça avait été une simple maladresse, elle ne comprenait toujours pas. Elle-même était très maladroite avec les objets mais pas à ce point. Elle avait bien entendu déjà eu des noeuds horribles dans les cheveux mais pas causés par une chouette ou un hibou.

" Oh oui ! Jeux veux bien si ça ne te dérange pas ! J'allais envoyer une lettre et cette chouette m'a volé à la figure "

Cette chouette devait être le mal incarné pour lui avoir sauté dessus ! Jane n'avait encore jamais vu ce comportement chez ces oiseaux. A force de tirer délicatement sur la chouette, celle-ci finit par lâcher le précieux butin qu'elle tenait dans les pattes. Une lettre tomba alors au sol. Si Jane n'avait pas remarqué la surprise se lire sur le visage de la jeune fille, elle n'aurait pas deviné que cette lettre était la sienne. Ainsi, elle s'appelait Elisabeth Gallistin et était à Poufsouffle.Autant dire que cette information disparaitrait bien vite. Mais pour l'instant, il fallait surtout enlever cette chouette. En arrivant à la volière il y a un cinq minutes, elle ne se serait pas attendue à voir ça. Elle qui pensait simplement apporter sa lettre et un petit peu de miamhibou à sa chouette habituée.

" Je n'avais encore jamais vu ça... J'ai peut-être une idée mais c'est pas sûr qu'elle marche. " Jane regarda pensivement la chevelure emmêlée de la Poufsouffle avant de soupirer et de lui refaire face, un sourire qui se voulait encourageant sur les lèvres. " Tu n'aurais pas une chocogrenouille ? "

La gryffondor avait commencer à l'aider, et lui demanda soudainement :

" Je n'avais encore jamais vu ça... J'ai peut-être une idée mais c'est pas sûr qu'elle marche. Tu n'aurais pas une chocogrenouille ? "

Surprise, Elisabeth réfléchit quelques secondes avant de répondre :

"Euh... non, je ne crois pas."

Elle regarda autour d'elle en se remémorant la dernière fois qu'elle avait mangé une chocogrenouille. C'était ce matin même, au réveil. Mais, ce n'étais pas la sienne, une gentille Poufsouffle lui en avait donné une. Elle avait d'ailleurs eu la carte de Gédéon Miette. Elle était très contente car elle ne l'avait pas encore dans sa collection. La carte était d'ailleurs dans sa poche, mais la grenouille en chocolat, elle l'avait mangé ! Ca y est, elle en était sûre ! Repenser au gout des chocogrenouilles lui avait donné faim. Son ventre gargouillait.
Ses yeux s'arrêtèrent net et elle avança sa tête pour mieux voir. Une chocogrenouille ! C'était une chocogrenouille ! Elle était par terre, probablement tombée de la poche de son malheureux acheteur. C'était stupide, elle le savait, car si la jeune fille lui demandait si elle avait une chocogrenouille, c'est parce qu'elle même n'en avait pas. Mais elle lui demanda quand même en pointant du doigt sa découverte :

"C'est à toi cette chocogrenouille ?"

Et elle tapota légèrement l'épaule de l'élève qui regardait ailleurs.

"Parce que... c'est pas à moi j'en suis sûre."

En fait, que ce soit à elle ou pas, Elisabeth s'en fichait pas mal. La gryffondore avait ce qu'elle cherchait, et c'était l'essentiel. Mais, quelle idée avait elle en tête ? Comment une chocogrenouille pourrait régler son problème ?