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10 août 2018, 23:36
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Trouble. Clair comme de l’eau trouble pour reprendre une expression connue. C’est ainsi que Phœbe supposait que Tally définissait ses propos, et la Serpentard ne pouvait pas lui en vouloir. Elle reconnaissait cette confusion qui faisait qu’en parlant elle déviait de ses premiers mots, ce qui donnait des phrases sinueuses et sibyllines. L’adolescente avait son propos final en tête après avoir conclu, mais ce qui était sorti de sa bouche n’avait pas la netteté présente dans son esprit. Sa question conclusive au moins était fluide, ou du moins n’était pas trop floue. La réaction de la Serdaigle fut très spontanée et surprit légèrement la jeune sorcière aux couleurs vert et argent, qui croyait qu’un moment de réflexion s’imposait avant de parler directement. Le mouvement d’épaules de l’Aiglonne transmettait le message selon lequel ce que pointait sa camarade ne lui importait pas plus que ça.

Un simple mouvement physique qui parlait, transmettait déjà et préparait le dialogue, la prise de la parole de Jenkins. La Serpentard prêta une oreille attentive à ce que s’apprêtait à dire la jeune fille. Elle exposa son point de vue, bien clair et placé. Tally se ravissait de ce bouleversement, elle l’embrassait complètement et sans résistance. C’était… oser prendre un risque pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais que voulait Phœbe exactement ? La petite Swan médita les mots de sa camarade, qui avait appuyé deux verbes pour souligner toute la nuance sur laquelle elle se reposait pour s’expliquer. La magicienne bleue et bronze acceptait l’idée de parvenir changée au point d’arrivée. La fin était élevée au-dessus de tout le reste.

La jeune sorcière détourna ses yeux gris et pencha la tête. Elle n’était pas certaine de partager cette vision. L’apparition d’un objectif était en lien avait la personne qu’elle était, subir des transformations internes signifiait adopter un regard autre, modifier ses envies, changer l’ordre d’importance de certains projets. Les essentiels d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui, ni de demain. Pour elle, changer signifiait se retrouvée détournée de sa voie initiale, certes pour explorer un nouveau chemin, mais c’était aussi se barrer l’accès à ses aspirations premières et originelles. L’impossibilité de faire marche arrière, voilà en somme ce qui la gênait. Chaque décision devait toujours effacer d’autres possibles, si bien que Phœbe avait l’impression qu’un choix était fait pour fermer des portes et non en ouvrir.

La voix  de Jenkins résonnait encore dans sa tête, ce qui permis à la petite Swan de comprendre. Si elle bloquait tout, et empêchait les évènements de se produire et de suivre leur cours, finalement elle ne pourrait rien, n’avancerait jamais.  La Serpentard était au croisement d’Hécate, il était temps de prendre une route, ou de dessiner la sienne. C’était l’alternative la plus tentante, tracer elle-même son chemin vers son arrivée. Si c’était possible, chose que l’adolescente ignorait, mais si elle en avait le pouvoir elle tenterait. Ce serait son moyen de ne partir en roue libre, garder une main sur le guidon en quelque sorte.

« C’est juste… je crains juste que changer n’implique se trahir par rapport à un instant passé. Mais tu as raison, je ne devrais pas rester à jamais sur la même ligne. »

L’Aiglonne s’était un peu emportée sur ses derniers mots prononcés avec plus d’énergie et de véhémence. La petite Swan approcha dans un geste qui se voulait discret sa main gauche sur son cœur, tout en douceur. Il battait vite, beaucoup trop, et elle sentait les pulsations, un point sensible vibrait encore en elle. Aimer ce qu’elle est. Envisageable seulement ? Elle en doutait, le temps devait faire son œuvre, mais il agissait lentement. L’adolescente lâcha alors les quelques mots qui résumaient si bien tout ce qui était enfoui en elle, qui expliquaient sa confusion, ses doutes, ses… peurs.

« Et que suis-je ? »

Sur cette interrogation la magicienne vert et argent s’était brusquement levée comme pour briser un enchantement. Elle ne s’échappa pas pour autant. L’étudiante se tint debout, les deux mains sur le cœur dans une sorte de posture défensive, tournant le dos à Tally, n’osant la regarder. Se définir, se comprendre, cela lui paraissait une tâche si complexe, si délicate, dès lors faire confiance à… l’inconnue qui était en elle ? La  perspective d’un futur rêvé ne suffisait pas pour faire office d’ancre. L’ambiance était devenue pesante, oppressive. Avait-elle une ambition, qui l’aide à se cerner…

« Je… je ne sais plus ce qui m’intéresse. La magie, la belle magie. »

La détresse aurait pu se lire dans le regard brillant et argenté de Phœbe si quelqu’un l’avait soutenu. Elle avait cependant pris garde à ce que ce ne soit pas possible, pas tant que Jenkins restait à sa place. À sa voix mourante sa camarade avait certainement compris que la petite Swan avait perdu de sa mesure, que ses pensées n’étaient plus aussi ordonnées qu’elles devaient l’être. Il y a un an encore elle s’enthousiasmait facilement, se laissait séduire par les merveilles, maintenant elle était hermétique au monde devenu terne. Il manquait une lueur. Si seulement celles du ciel pouvaient s’incarner…

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

15 août 2018, 23:25
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
La jeune Swan ne semblait pas vraiment partager les idéaux que Jenkins aimait clamer haut et fort. Pire que cela, Tally n'était même pas sûre qu'elle les comprenne et les appréhende véritablement. En tout cas, c'est ce que semblait confier le crâne de la Serpentard qui se pencha sur le côté dans un air interrogatif. On aurait dit un chaton s'interrogeant sur le bien fondé de manger sa pâtée. Cela mis quelque peu mal à l'aise Jenkins qui n'avait pas eu pour intention première de remettre en cause la vision de la vie de Phœbe. Elle avait probablement été trop insistante et s'apprêtait maintenant à le regretter. Pourtant, quelques instants plus tard, la Serpentard avoua qu'elle n'aimait pas se trahir par rapport à ce qu'elle avait pu être mais que les paroles de Tally faisaient sens si l'on souhaitait avancer.

Alors que les ombres se faisaient plus noires, plus denses, les mouvements étaient presque imperceptibles. Il fut pourtant donné à Jenkins l'occasion de saisir du regard la lente main de Phœbe se dirigeant inlassablement vers sa poitrine. Que cherchait-elle a faire ? Cela demeura un mystère pour Jenkins. De toute façon, cette fille était un mystère ambulant à elle seule. Elle éprouvait une certaine sympathique, voire une certaine compassion, à son égard mais ne parvenait pas à rattraper les moindres bouts tangibles de cet esprit vagabond. Elle était inaccessible et parfaitement gazeuse. Impossible à enfermer au creux de sa main. Et sa nouvelle question ne faisait que renforcer l'énigme qu'elle représentait aux yeux de Jenkins. Et celle-ci commençait à être lassée de ses ronds de jambes et autres galipettes pour fuir en avant. Elle soupira faiblement et se décida à lui fournir une réponse. Elle ne la satisferait probablement pas mais la rassurerait peut-être ?

« _ Tu es Phœbe Swan. Élève à Poudlard en troisième année, répartie à Serpentard et préfète depuis peu. Mais tu es aussi une jeune fille. Une intrigante jeune fille. » Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait voulu ajouter ça. Ni même pourquoi elle l'avait vraiment fait. Venait-elle vraiment de complimenter quelqu'un ? Elle ? Tally Jenkins ? Décidément, elle avait besoin de sommeil. Heureusement, Tally eut la bonne idée de rediriger la conversation vers les espoirs futurs. Inutiles de s’appesantir sur des phrases qui pourraient être interprétées à tord. Sur-interprétées. Ou juste pas interprétées du tout.

Ce fut cet instant que choisit la verte et argent pour se lever brusquement, toujours la main sur son sa poitrine pour finir par lui tourner le dos. Cela lui fit mal au cœur de sentir cette fille autant en détresse. Elle ne savait même pas comment réagir face à cela. Devait-elle prononcer d'autres paroles réconfortantes ? Pfff, il était bien impossible de savoir si elle le seraient tellement elle n'avait aucune idée de commencer gérer ce genre de crises. Même avec le vent qui soufflait sur la tour, il semblait que l'air s'était alourdit. Une réelle tension était née du sein de la conversation. Cela n'était pas très agréable mais Jenkins n'avait bien aucune idée de comment la désamorcer.

Phœbe semblait perdue. Complètement paumée au milieu des étoiles. Encore un petit pas et elle ne tarderait pas à les rejoindre. Tally sentit tout ses muscles se contracter. Elle ne pouvait pas la laisser faire ça. Peut-être était-elle totalement en train, à son tour, de sur-interpréter quelques bouts de phrases mais là la Serpentard semblait avoir perdue les pédales. Ou bien elle ne faisait que mouliner dans la semoule. Jenkins bondit tel un ressort pour trouver l'appuie de ses jambes. Elle ne quittait pas des yeux Swan. Vraiment ? Elle songeait vraiment à sauter de cette maudite tour ? Tout ça partant d'un désespoir insensé ?!

Aux yeux de la Serdaigle, il n'y avait pas quatre mille solutions au problème. Hors de question de la laisser faire une connerie, même si elle n'y songeait peut-être pas du tout. Mais également hors de question de la laisser se noyer dans une bouillabaisse infâme qui semblait la bouffer de l'intérieur. Jenkins fit donc la seule chose qui lui parut logique à cet instant. Elle s'avança d'un pas et enlaça la jeune sorcière par la taille, serrant étroitement son corps contre le sien.

« _ Peut-être, n'est-ce pas si important, de savoir. » Elle, elle avait toujours su. Sans doute. Sans concession. Elle se rendait compte ce soir que ce n'était pas le cas de tous. Et qu'en aucun cas elle devait forcer les autres à emprunter son chemin.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton

16 août 2018, 23:04
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Des mots vinrent percer le voile qui nimbait à présent le monde des pensées de Phœbe qui essayait de se concentrer pour entendre et laisser ces paroles lui parvenir. Son intérêt baissa vite. Factuel, c’était purement factuel. Elle savait ces informations, mais ce n’était pas en ces termes qu’elle souhaitait se définir. Les tout derniers mots en revanche étaient d’une autre nature. Elle, intriguante ? De coutume c’était ce qui l’environnait qui lui échappait, qui pouvait l’intriguer. Elle serait donc devenue à l’image de cet univers composé de nœuds, un être flou et indistinct, un nouveau nœud de cette toile mystérieuse. La Serpentard ne demandait qu’à retrouver les contours de sa silhouette. C’était le tracé de ces courbes qui permettaient d’identifier une personne, c’est ainsi que la petite Swan regardait les personnes s’approcher, s’éloigner : par leurs contours. La distance faisait passer graduellement ces présences du point à la forme aux limites clairement définies. Du flou au net et inversement.

Le sens de la vue n’était pas toujours sollicité, la perception était à l’œuvre. Bien que l’adolescente tournât le dos à l’Aiglonne, elle percevait, elle visualisait une partie d’elle, la jeune sorcière s’était imprégnée de la présence de l’autre, avait saisi peut-être une minuscule parcelle de sa camarade. Quand un être disparaissait physiquement, il n’en allait pas de même au sein de la magicienne qui conservait en elle les empreintes des rencontres. C’est ce que l’on appelait communément les souvenirs, non ? Elle n’était pas sûre, car ce qu’elle retenait allait au-delà des images, des scènes. La sorcière verte et argent ignorait comment nommer ces impressions conservées d’un instant. Mais tout le monde avait ces traces ? Sans forcément avoir l’image des silhouettes.

Noir comme de la poix. Lorsque la jeune fille baisse ses yeux pour contempler le vide qui s’étendait depuis la hauteur de cette tour, il était impossible de distinguer le sol, le parc, tout était sombre. La seule lumière venait du ciel. Il paraissait de cette perspective plus proche que la terre. Voilà qui était étrange. Tally ne la voit pas de face, elle ne peut plus la lire. Pour autant Phœbe ne sent même pas mieux. Elle pensait se réfugier dans une bulle protectrice mais elle était juste isolée dans sa poix. Qui se manifestait et s’incarnait parfaitement dans l’obscurité nocturne. L’adolescente n’a pas le temps de réaliser vraiment que le silence qui s’est abattu, que Jenkins n’a pas parlé. Observe-t-elle la silhouette frêle de sa camarade se découper dans la nuit ?

Le geste fut furtif, si bien que la petite Swan ne put le prévoir. Elle ne cherchait pas à voir avec ses yeux, et ne traitait aucune sensation visuelle. Tout passa à travers ses autres sens qu’elle n’avait pu étouffer. Phœbe sentit quelque chose la prendre, la saisir littéralement. Tout son corps se tendit en réponse, elle n’avait pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. Un parfum inédit assaillit ses narines. Jamais elle n’avait été à une telle proximité d’un camarade de Poudlard. Pas au point de la sentir de la sorte, intensément. Et de façon tout à fait troublante. La Serpentard en a le souffle coupé et subit dans un premier temps la scène. Elle voit à peine ces bras autour de sa taille. Une batteuse était donc capable de douceur, elle s’imaginait sentir un contact beaucoup plus dur, brut. Une certaine délicatesse se retrouvait dans ce geste. La frontière entre les deux filles est invisible dans le noir, elles se fondent et ne forment plus qu’une silhouette de loin. Elles devraient être deux, une limite devait trancher. Les séparer. Une phrase vient frapper ses oreilles. Elle sonne comme une contradiction. Il faudrait bien savoir, un jour. Avancer à tâtons ne menait qu’à l’errance sans fin.


La Serpentard est toujours complètement figée, ne sachant quel mouvement amorcer. Jenkins est trop proche. La Serdaigle entend-elle le cœur de l’adolescente s’emballer sous l’effet de la panique ? Elles ne peuvent former une entité, elles sont dissociées. Deux silhouettes, deux formes, deux sorcières et ce qu’elles étaient. Au bout de quelques secondes, Phœbe finit par voir en Tally une geôlière, une prison corporelle. C’est ainsi qu’elle trouve la force de se libérer. L’adolescente tente de détacher ces bras et se dégage. Pour reconstituer cette frontière rassurante fissurée par cet instant foudroyant.

Le mouvement s’est certainement fait avec trop de puissance car la sorcière se retrouve projeté à terre. De peu, elle manqua le vide et se retint avec son bras gauche, l’autre manquant d’être aspiré par le vide. L’étudiante tente de souffler doucement, de se calmer sur tous les plans. Elle n’ose pas jeter un regard vers la rousse, qui n’avait certainement pas manqué sa chute. Son visage se met à chauffer, à gagner en température. Une minuscule perle translucide apparaît au coin de son œil. Aussitôt Phœbe pose son doigt pour la recueillir, dissimuler cette traîtresse. Son regard est brillant, à cause du film liquide qu’elle tente de contenir. Au ralenti, toujours sans établir le moindre contact visuel avec la bleue et bronze, la petite Swan se relève et parvient à recouvrir une position debout. Elle pose cependant l’une de ses mains à plat contre la pierre froide, un soutien rassurant. L’adolescente finit par lever la tête pour s’arrêter sur le visage de la capitaine. Une inspiration.

« Je ne peux l’expliquer. »

Elle parlait de ces dernières secondes, durant lesquelles elle n’avait pas mieux compris que sa camarade ce qu’il s’était passé. Elle avait la désagréable de ne pas avoir fait ce qu’il fallait à un moment donné. La gêne s’était emparée de la Serpentard, qui n’avait aucune idée de ce qu’elle pourrait ajouter.

« Je ne peux pas m’excuser. Pour… pour ma façon de voir et sentir les choses. D’être. »

Son ton était moins hésitant, elle commençait affirmer ses propos. La sorcière verte et argent avait sa propre perception, se laissait influencer par celle-ci, et c’était une partie d’elle, qui la construisait, taillait sa forme et sa silhouette.

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Sombre Ciel

17 août 2018, 17:28
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Tally Jenkins était maintenant dans une situation délicate. Les bras contre les reins de Phœbe Swan, qu'elle connaissait que peu, la poitrine compressée contre son dos, les yeux fermés et larmoyants dans la peur d'une connerie. Et rien. Il ne se passa d'abord rien. A part leur cœurs battants à l'unisson. Celui de Phœbe dans une forme de surprise et celui de Tally dans la peur viscérale de ce qui aurait pu arriver. Elle avait choppé son propre poignet sur le ventre de la Serpentard et elle était tellement tétanisée qu'elle n'était pas sûre de pouvoir le lâcher. L'autre jeune fille avait bandé des muscles d'un seul coup si bien que si Tally avait voulu la soulever, elle l'aurait emmené tel un panneau de circulation, tout droit.

Alors que Jenkins se rendait peu à peu compte qu'elle avait échappé au pire, elle ne s'attendait pas vraiment à ce que Swan se rebiffe d'une manière aussi violente. L'argenté s'écarta d'un seul coup, laissant Tally les bras ballants et s'offrant une fraction de seconde au vide. La respiration de la jeune Jenkins se bloqua pendant quelques instants et ses yeux s'écarquillèrent si forts qu'elle voyait probablement comme en plein jour. Swan s'était libérée, au prix qu'elle avait faillit passer par dessus bord. On pouvait presque comprendre pourquoi ce lieux était normalement réservé uniquement aux cours d'Astronomie.
La Serdaigle ne manqua pas une seconde de l'action, ni la façon dont elle évitait son regard, ni même la petite larme perler au coin de son œil. Jenkins s'était rarement sentie aussi mal à l'aise. D'habitude, elle ignorait tout ça, passait à côté des relations humaines, préférait la brusquerie, la moquerie, l'offensive. Mais là, elle avait brisé petit à petit sa coquille pour Swan. Elle s'était ouverte. Alors qu'elle avait l'impression de ne jamais avoir autant donné à quelqu'un, voilà que la situation se retournait contre elle. Et ça lui faisait mal. Ça lui titillait le cœur d'une façon inédite. Putain. Pourquoi ça faisait si mal ? Pourquoi ça devait toujours finir comme ça, droit dans le mur ? Jenkins se sentie en proie de vaciller. Elle était fatiguée, vidée, rompue par ses propres émotions qu'elle n'avait jamais sentie si palpables. Elle était à bout de souffle, aussi. Et ça l'enrageait, au fond. Ça la titillait de tout les côtés. Tout ça, c'était pas normal. C'était pas habituel. C'était dangereux. Pourtant, inexplicablement, elle cherchait à capter le regard de la brune. Pour se rassurer. Pour savoir qu'elle était toujours là. Pour comprendre où est-ce qu'elle avait encore fait une connerie. Putain. Elle était irrécupérable. Elle servait vraiment à rien dans ces cas-là.

Sous ses yeux toujours hagards, la petite fille meurtrie se releva, comme au ralenti. Petit à petit, elle se redressait sur ses jambes, jusqu'à trouver une position à peu près stable, juste vers la pierre, juste vers le vide. Jenkins, toujours tétanisée, n'arrivait pas à se défaire de l'angoisse qui la tenaillait. Elle ne voulait pas être spectatrice de cette tragédie. Alors qu'elle s'imaginait toujours le pire, Phœbe reprit la parole, elle ne pouvait pas l'expliquer. Jenkins non plus. Elle capta enfin son regard luisant. C'était intense. Et triste. Putain que ça continuait à faire mal. Elle ne pouvait pas s'excuser. Jenkins non plus. Elle ne lui en voulait pas, enfin, elle ne pensait pas à lui en vouloir. Elle ne voulait pas l'incriminer. Les mots se mélangeaient, devenaient troubles, étaient... inaccessibles. Ils ne voulaient même plus sortir de sa gorge. Elle était bloquée. Les pieds dans le sable, la tête dans la cunette, plus rien ne répondait au feu vert.

Elle ne voulait pas, elle ne voulait plus, elle avait déjà tant donné. Elle avait l'impression que c'était le truc de trop, le retour de bâton du diable en personne. Putain, qu'est-ce qu'elle était à côté de ses pompes. Elle tremblait comme une feuille, ne parvenait toujours pas à avoir des pensées cohérentes et avait déjà abandonné toute idée de répondre à l'autre sorcière. Elle captait bien son regard, elle sentait qu'elle était bien vivante, autant elle que l'autre. Elle voyait que tout tournait autour d'elle et comprenait que l'erreur venait d'elle. Qu'elle était en faute et probablement depuis le début. Mais rien ne sortait, tout s'explosait là-dedans et elle se demandait laquelle pouvait bien être la plus fragile des deux. C'était humiliant, presque inhumain. Pourquoi ça lui arrivait à elle, maintenant ? Elle avait juste envie d'oublier. D'aller se coucher. Faire comme si cette soirée n'était jamais arrivée. Putain. Dans quoi s'était-elle fourrée ? Pourquoi avait-elle accepté ? Par quelle folie était-elle tombée dans ses anciens travers : ceux de faire confiance, d'apprendre à aimer, d'être capable de ressentir. Elle finissait toujours vidée, seule, désespérée... inutile.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton

17 août 2018, 21:30
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Oser regarder Tally, l’effort le plus déchirant. C’était redoutable, redouté, mais détourner le regard ne suffisait pas à se cacher. Phœbe pouvait affronter sa camarade. L’inébranlable Jenkins qui avait en elle une force que l’adolescente argentée n’exprimait pas. *Tally… Que t’arrive-t-il ?* Elle semblait perturbée, troublée après cette scène, et la petite Swan sentait qu’elle y était pour quelque chose. Mais c’était impossible, elle ne pouvait pas toucher l’intouchable, bousculer l’imbousculable, atteindre l’inatteignable. La jeune fille s’était laissé guider par ses émotions, sensations et un peu son esprit. Elle n’avait fait que réagir, en réponse. C’était l’Aiglonne qui avait agi, eu l’initiative. Ni l’une ni l’autre n’était blâmable pour autant. La Serpentard observe l’étudiante de Serdaigle. Elle ne comprend pas. L’adolescente en face d’elle paraît comme blessée. Phœbe n’avait pas cherché à lui faire une entaille ou même à en rouvrir une. Elle ne pouvait détecter ce qui avait provoqué cet état chez sa camarade. Cet état anormal. Invraisemblable, inconcevable. La magicienne bleue et bronze était plongée dans un mutisme, pourtant intérieurement il y avait certainement de nombreux mots, qui fusaient dans tous les sens. Avait-elle figé la grande capitaine ? Celle-ci cachait alors une sensibilité que la petite Swan commençait à percevoir.

Ce n’était plus la peine de retenir plus longtemps, l’énergie lui manquait, et l’étudiante baissa les paupières un instant, laissant une partie de son visage s’humidifier. Elle sentait des torsions internes, son cœur ne s’était toujours pas calmé, et son souffle devenait de plus en plus court. Son poison n’avait pu se cantonner à sa petite personne et était parvenu à contaminer la batteuse. Chaque personne abritait sa noirceur, qui pouvait l’aspirer dans ses eaux troubles. Elle pouvait être en surface, ou sommeiller dans les sombres abysses, où était sa place. Phœbe avait peut-être provoqué le réveil de celle enfouie en Jenkins, autrement elle n’avait aucune explication à ce revirement. Toute une image, une figure venait de s’effondrer, de voler en éclats sous le regard horrifié de l’adolescente. L’aura de puissance affirmée s’était doucement atténuée pour laisser la place à une autre couleur, certes envoûtante, mais que la Serpentard n’aurait jamais imaginé voir autour de la batteuse. L’Aiglonne était humaine, elle avait une petite fragilité. La petite Swan refusait d’y croire et de l’admettre. Si une personne comme elle ne pouvait pas même tout affronter, quel espoir pour tous les autres…

Tally. N’avait. Pas. Le. Droit. D’être. Faible. Phœbe regarde intensément sa camarade. Elle l’a trahie. Elle s’est trahie. Il ne peut en être autrement. Ne jamais se faire d’idées trop hâtivement, ni se permettre d’être sûre de soi. Ou tout pouvait bien s’effondrer sans crier gare. Avançant par petits pas, l’adolescente tente d’arriver au niveau de la rouquine. En s’en approchant de nouveau, la petite Swan ne peut écarter le récent souvenir du contact corporel qu’elles avaient partagé fugitivement. Elle doit cependant faire abstraction pour faire ce qu’elle va faire. C’est à son tour de ne pas laisser le saisissement la figer. De ne pas hésiter.

Les deux minuscules mains de la Serpentard prennent une main de Jenkins pour l’entourer, tandis que la propriétaire doit lever les yeux pour croiser ceux de son interlocutrice. Ses paroles sont murmurées, portées par le vent.

« Tu n’as pas le droit d’être vulnérable. Pas toi. »

Sa voix se tait. Elle avait cru en Jenkins, une ancre que rien ne faisait vaciller. Elle aurait dû se douter que ce n’était pas une machine, que c’était un être magique, une vraie sorcière. Tally avait aussi son existence, et même vécu des évènements l’ayant poussé à se montrer sous un certain jour devant Poudlard. Phœbe était certainement trop égoïste, aveugle, à ne pas réaliser que chaque personne devait gérer son dédale personnel, l’adolescente n’était pas la seule à devoir en affronter les sombres méandres. L’Aiglonne était parvenue à faire parler la magicienne verte et argent, sans qu’elle ne se cache trop, elle s’était permise de lâcher un peu de lest. Cette rencontre imprévue lui avait certainement apporté bien plus qu’une nuit seule à se perdre dans les motifs célestes. Cette confession, la petite Swan ne saurait la faire totalement. La jeune sorcière garde la même posture, mais tourne seulement la tête pour regarder en la direction opposée à celle de sa camarade.

« Je te suis… reconnaissante d’avoir tenu compagnie à cette pauvre fille. »

C’est prononcé si bas qu’elle espère presque que ses mots n’atteignent pas les oreilles de la capitaine. Car cela revenait à laisser une pointe faire éclater sa bulle qui l’enrobait et la protégeait. Et l’adolescente sentait que le contact serait brûlant si quelqu’un profitait de cette brèche pour approcher dans ses tréfonds les plus intimes, la couche de superficialité était sa seule couverture, son unique bouclier. Elle devrait lâcher cette main, non ?

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

22 août 2018, 11:31
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Tally Jenkins avait l'impression de fondre de l'intérieur. Elle ne s'était que rarement sentie aussi vulnérable. D'habitude, elle n'était pas comme ça. Elle n'était même jamais comme ça au château. C'était elle qui maniait la batte, qui frappait les autres, qui les détruisait, les humiliait. Cette position plus qu'inconfortable ne lui convenait pas. Certaines personnes étaient faites pour ça, ouais, elle en étant persuadée. C'était dans la lignée des choses que d'avoir des personnes nées pour se faire écraser et d'autres pour dominer ce drôle de jeu de rôle. Il fallait bien finir par désigner certains personnages, se conformer aux caractères demandés, être prêt à sacrifier du soi pour rendre vivant et crédible ce nouvel être. Jenkins s'y était parfaitement conformée. Elle avait la hargne avec laquelle son père biologique l'avait nourri. La fougue et cette énergie désespérée qu'ont les jeunes adolescents. Ce cataclysme de sentiments incomplets qui explosent et fusent sans demander leur reste. Et cette capacité plus qu'étonnante d'être un véritable bouclier. De ne rien ressentir. De s'écarter inexorablement de l'être. Pour ne plus être. C'était fascinant et terrifiant.

Parfois, toute cette mascarade s'effondrait. Les acteurs cessaient leur rôle. Les coulisses paniquaient. Et c'était la débandade. Rares étaient les couacs mais lors de leur apparition, ils étaient violents, instables, changeants, dévastateurs. Tally était incapable de faire le tri. Elle n'avait jamais été habituée à ressentir autant. Rien n'était normal dans ce quelle discernait. Son cerveau n'était simplement pas fait pour classer autant de sentiments. Le pragmatisme l'avait toujours emporté chez elle. Elle parlait de devoir, d'autorité, de fonction, d'impératif. Elle se bornait à faire, pas à sentir. En cet instant, tout avait changé. Comme une éponge, elle s'était mise à engloutir le trop plein d'émotion de la Serpentard. Parce qu'elle avait voulu l'aider, son bouclier s'était fissuré et un torrent de trucs incompréhensibles s'était déversé sans lui poser la question. C'était plus que tétanisant. Si elle avait eu le courage de Phœbe, elle n'aurait probablement pas réfléchi longtemps pour se balancer par dessus la barrière. Mais son courage avait des limites. Bien plus étroites qu'on n'aurait pu le penser. Elle s'en voulait pour ça mais trop d'émotions la traversaient à ce moment pour qu'elle le comprenne vraiment.

Heureusement, une chose la reliait à la réalité. Une sorte de bouée de sauvage qui n'était pas d'accord pour qu'elle parte. Et Jenkins ne pouvait pas la quitter des yeux. En quelques minutes, les forces s'étaient contrebalancées et Phœbe s'approchait maintenant de Tally comme l'inverse plus tôt. Un juste retour des choses ? Difficile à distinguer pour Jenkins qui semblait percevoir le visage nimbé de larmes de la Serpentard. La Serdaigle qui avait toujours rangé les gens entre deux catégories : les gentils et les méchants, elle était troublée par l'énigme que lui posait Swan. Elle ne pouvait pas la ranger du côté des méchants, elle ne lui avait jamais rien fait et lui avait toujours semblé sympathique. Pourtant, ses sentiments contradictoires à son encontre refusaient de la placer chez les gentils. La batteuse avait beau vouloir résoudre cette énigme, c'était peine perdue. Swan semblait nécessiter une catégorie à part entière. C'était évidement bien contre sa volonté. Tout était tellement plus simple dans un monde parfaitement binaire.

Plus l’effervescente Swan approchait, plus Jenkins s'emmêlait dans ses considérations. Cette nouvelle approche physique ne l'aidait pas des masses. Mais elle ne pouvait pas la refuser non plus, c'était inexplicable. La verte et argent lui prit sa main gauche. C'était froid. Une vague gelée la tétanisa et stoppa ses tremblements. Le contact était doux, agréable, même rassurant. Ses paroles lui firent l'effet d'une tempête si dévastatrice qu'elle eu l'effet inverse : lui remettre les idées en place. C'était le truc qui lui manquait pour s'accrocher à quelque chose de palpable. Et elle s'y accrocha de toutes ses forces restantes. Elle se mit même à serre lui les deux petites mains venues la secourir. Elle contracta la mâchoire. Bien sûr que Phœbe avait raison. Rien de plus simple à comprendre, c'était une interdiction, celle de ne juste pas avoir le droit, ni d'être faible, ni de montrer ses faiblesses, ni de s'effondrer comme ça. Après le froid, elle sentit le doux feu de la rage habituelle l'enflammer. Elle se sentait à nouveau capable, forte, invulnérable. Il n'avait pas fallut grand chose pour la faire basculer dans ce nouvel état. Et puis, c'était si facile à enfiler, ce joli masque rassurant. Jenkins ne tremblait plus, Jenkins n'hésitait plus, Jenkins était redevenue Jenkins. Par ce simple contact, par cette phrase banale. Un doux sourire apaisant s'affichait à présent sur ses lèvres. Un peu pensif, aussi. Troublé, également.

Sans que Tally n'en comprenne la véritable raison, Phœbe détourna le regard pour souffler une phrase qui s'envola aussitôt. Jenkins ne fut incapable d'en saisir le sens ou même la moindre parole. Elle ne s'en formalisa pas, la Serpentard avait à nouveau besoin d'elle. Et elle était à nouveau elle-même, à nouveau capable. Elle n'allait pas la laisser tomber. Pas maintenant. Pas tout ça pour rien. Retrouvant l'usage de ses membres engourdis elle rapprocha sa seconde main pour enserrer les deux de l'argentée. Elle sentait son pouls irrégulier. Rien n'était dans les normes avec cette fille. Jenkins avait toujours été un brasier ardent. Cette Phœbe était à la fois un souffle bienfaiteur capable de lui rendre son éclat mais également la glace indéchiffrable capable de la tétaniser d'un seul mot. C'était perturbant mais étrangement attirant.

Tally décrocha une main du quatuor pour venir saisir délicatement la joue de l'argentée et la faire pivoter jusqu'à ses propres yeux. Jenkins en avait besoin, de ce regard. Brumeux et mystérieux. Elle aimait cette dualité impossible à ranger. Elle était inexorablement attirée par ce fait. Elle voulait partager ce feu. La remercier, l'aider à son tour. Elle fit glisser ses doigts le long de la courbe de son menton jusqu'à son oreille. Puis, sans attendre de réaction, elle déposa ses lèvres sur celles de Phœbe.

Le brasier avait besoin d'être partagé, de s'étendre, de se sentir plus fort, plus orgueilleux.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton

23 août 2018, 13:33
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Ce ne furent que quelques mots, que la Serpentard avait eu la force d’affirmer impérieusement, mais leur impact fut palpable rapidement chez Jenkins. Elle s’était apaisée, un nouvel élan vital l’habitait. La prise de sa main était plus ferme, plus assurée. Le roc enfoui chez la rousse s’était de nouveau déployé en elle, lui offrait et rendait sa structure inébranlable. Phœbe sentit Tally se saisir à son tour de ses mains, reprendre l’initiative du contact. L’entrelacement de mains et doigts était vibrant, chacune avait sa pulsation folle. La petite Swan avait toujours la tête tournée, le regard plongé dans un vide insondable. Elle sentait une sorte de tremblement électrique au bout de ses bras, là où l’Aiglonne l’avait saisie. L’adolescente était tentée de fermer les poings, rabattre ses bras contre elle, pour se libérer de ce contact, ne plus rien ressentir. L’intensité des sensations était sans précédent, ce qui perturbait la petite sorcière qui ne parvenait pas à bouger.

Une décharge dans la joue atteignit son visage, et provoqua une vague de chaleur étonnante, la magicienne verte et argent n’en montra rien et laissa sa fragile tête pivoter doucement, guidée par cette main qui la poussait avec délicatesse. Cette main qui avait aussi le potentiel de la broyer et de détruire ce visage. En ce moment Phœbe oubliait toute prudence et réflexion. Elle s’abandonna à ces deux pupilles colorées, dans lesquelles elle se sentait capable de perdre son âme, elles brillaient d’un éclat fantastique. Ce regard la contemplait aussi, comme pour franchir toutes les possibles barrières et épaisseurs protégeant son sanctuaire intérieur, son intimité. Pour y échapper, il lui faudrait fermer les paupières, mais si elle le faisait elle ne pourrait plus voir Tally. Et elle avait besoin de la sonder.

Le visage de Jenkins s’approcha alors qu'elle tenait encore celui de la petite Swan. Celle-ci sentait son souffle sur sa peau, il devait en être de même dans l’autre sens. Elle songeait à bloquer sa respiration pour ne plus atteindre de son air la bleue et bronze. Cette dernière la touchait presque. Les lèvres de deux jeunes sorcières se rencontrèrent alors dans une fusion inattendue, inexplicable. Une intense brûlure d’un instant avait atteint Phœbe qui sentait chaque parcelle de peau que Jenkins occupait émaner d’une intense chaleur, qui n’était pas si désagréable. Troublante était le mot. Les flammes la dévorent intérieurement, si bien que l’adolescente ne parvient pas à se détacher, elle accepte l’étreinte. Sa langue détecte un goût salé, ses larmes qu’elle n’avait soigneusement essuyées, mais elle n’y prend rapidement plus garde.

Son cœur palpitant cogne fort dans sa poitrine. La sienne et celle de Tally sont l’une contre l’autre, si bien que la petite Swan sent aussi l’organe central de sa camarade battre à un rythme non régulé. Elles ne devraient pas s’abandonner à ce partage. C’est si précipité, mais le moment suspendu appelait cette proximité. Il appelait leurs boucliers à se fondre pour en former un nouveau, à leur mesure. Il serait plus fort, plus grand, plus protecteur que jamais. La perspective était si attrayante. Elle impliquait cependant de devoir abandonner leurs bulles respectives pour permettre la formation d’une autre. L’aspect terrifiant de la chose. Ne faire confiance qu’à soi-même. La formule était supposée empêcher toute trahison. Phœbe avait vu qu’il était possible d’être responsable de sa propre tromperie. Une conviction s’effondrait. Jenkins lui offrait une facette cachée, fascinante, que la Serpentard n’osait toucher pour ne pas la détériorer. Elle lui laissait tout son éclat que son contact pourrait ternir.

Lui est-il permis de se lier de la sorte à une Autre ? Dans son esprit fusent les sensations, les émotions, et quelques traits de pensée. Tout cela est incompatible. La jeune sorcière ignore ce à quoi elle doit prêter attention, ce qu’elle peut écouter. Si elle s’ouvre à cet accord, tout en sera exacerbé, ces instants troublants, les vagues positives, mais aussi les tempêtes de peine. Le rappel de la douleur provoquée par la perte, qu’elle a déjà subie, la prend intérieurement comme une lame glacée et mordante. Revivre cela est difficilement envisageable. La magicienne mordille avec délicatesse la lèvre de l’Aiglonne avant d’écarter de quelques centimètres son visage. L’air entre elles semble avoir augmenté en température en dépit du vent qui fait voleter leurs cheveux et apporte un brin de fraîcheur.

La Serpentard pose ses deux mains sur la poitrine de Tally, pile au niveau de son cœur, elle a besoin de cet indicateur, de le sentir pulser, de détecter les changements. Son regard gris s’est parsemé d’étincelles et présente un éclat rare. Deux sphères ardentes sont attachées, le choc provoqué par leur rencontre a fendillé la surface fragilisée. Au sommet de cette tour ni prince ni princesse. Deux magiciennes, chacune présente sa propre puissance brute, unique. Phœbe souffle alors ces quelques mots. Ceux de son Incertitude.

« Je crois que mon Cœur n’est pas encore prêt. Le Tien l’est-il ? »

Ses mains sont toujours posées sur celui de l’adolescente. Les paroles comptaient, mais pas seulement. Elles pouvaient dissimuler et mentir, mais les battements étaient incontrôlables, ils disaient tout sans retenue. Elle écoute et perçoit. Jenkins avait levé une bourrasque en la petite Swan, au premier contact, après s’être côtoyées de loin, leur premier instant de proximité concentrait trop en lui. La verte et argent veut d’autres moments de partage, comprendre le sens du vent, oser toucher les contours de la batteuse. Elle veut aussi une échappatoire à son trouble. Tally pourrait tout autant l’élever que l’anéantir.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

31 août 2018, 10:01
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Tally était quelqu'un qu'on pouvait distinguer par son courage, par son habileté à agir, à réagir. Mais que rarement on nommait comme sentimentale. Elle avait l'impression de tomber dans un travers. A nouveau. Comme elle avait déjà pu le faire avec d'autres. Elle était incapable de gérer cela. Son feu s'était figé lors de sa rencontre avec la glace. Il s'était étiolé durant ce baiser léger et inattendu. Le temps s'était arrêté en même temps que ses flammes s’amenuisaient. Jenkins ne réfléchissait plus, elle agissait. Il se trouvait qu'une rare solution s'était offerte à un instant précis. Elle avait fondu dans la brèche, sans s'interroger, sans questionne Swan. Elle s'y était juste jetée. En voyant Phœbe répondre à cette liaison dangereuse elle avait compris que cette solution était l'une des réponses valide à la situation qui s'était présentée à elle. Pragmatique.
Pourtant, Tally n'y était pas insensible, loin de là. Son brasier la maintenait encore à l'écart d'une réalité qu'elle devrait confronter tôt ou tard. Phœbe la rappela sur terre, en haut de cette tour d'Astronomie en lui mordillant la lèvre. Elles s'écartèrent et la jeune Serpentard plaça ses mains sur la poitrine de Jenkins. La Serdaigle, projetée hors du temps, de l'espace, battait à un rythme étrangement régulier alors que cette situation l'aurait normalement rendue folle et inapte à quoi que se soit. Elle se sentait étrangement apaisée, comme si elle s'était sortie d'une situation normalement inextricable. Comme si son devoir était maintenant achevé et qu'elle pouvait retourner à sa vie normale.

Tally voguait au dessus du sol. Irréel. Rien ici ne pouvait être la vérité. Ce n'était ni possible, ni réalisable. Jamais la Tally qu'elle connaissait n'aurait fait ça. Pas avec le pragmatisme qu'on lui connaissait. C'était impossible. En dehors des règles, le jeu ne pouvait pas comporter ces facettes. C'était trop difficile à admettre et même impossible à faire entrer dans l'équation. C'était pourtant bien là, ça venait bien d'arriver. Inconcevable quelques minutes avant, maintenant parfaitement réalisé. Jenkins savait que la prochaine marche se transformerait en un véritable toboggan. Il était probablement plus sûr de s'attarder sur cette marche avant de glisser juste en dessous.

La question de Phœbe lui permis d'éviter la glissade pourtant inéluctable. Pour Jenkins, il n'était pas vraiment question de cœur. Ni de sentiments. Tout arrive, c'était parfois écrit. Son cœur ne semblait pas vouloir s'emballer au point de celui de l'argentée. Trop droite, trop rigide. Pendant quelques instants, les sentiments s'étaient peut-être infiltrés mais le retour à la stabilité s'était vite fait ressentir. C'étaient d'autres problématiques qui effleuraient maintenant l'esprit de l'Aiglonne. Elle n'était pas sûre de vouloir répondre à Phœbe. Un pas de côté et c'était la chute. Elle ne voulait pas la décevoir, ni se décevoir elle-même après tant de folies.

« _ ... je ... Elle n'avait pas les mots. Phœbe semblait si apte à décrypter ce qu'il venait de se passer alors que Jenkins bataillait encore pour capter une micro-parcelle de ce qui avait bien pu la pousser à faire ça. Tally ferma un instant les yeux, cherchant à conforter l'autre jeune fille. Qu'avait-elle besoin d'entendre à cet instant ? Jenkins avait beau tourner et retourner la problématique, cette fois-ci, rien ne vint. L'instinct. La vérité. C'étaient les seules clés qui lui restaient en main. Je... j'en sais rien... Phœbe. Elle baissa les yeux. Elle n'était pas en mesure de comprendre la soirée. Ni même ce qui leur était arrivé. Elle s'était jouée un tour à elle même et devrait en subir les conséquences. Elle aurait bien aimé en être capable mais là, c'était trop dur, trop flou, trop fouillis. Un magma de trucs et de machins qui restaient verrouillés. Impénétrables. Jenkins avait l'impression de passer de la lucidité soudaine à l'obscurité la plus totale. Le feu et la glace. Je ne crois pas. Enfin... peut-être. C'était dur. Elle ne pouvait pas claquer la porte après tout ce foutoir. Il lui semblait qu'elle ne le voulait pas. Mais elle ne pouvait pas non plus accepter. C'était pas possible. »

Elle prit délicatement les mains de Phœbe qui étaient toujours posées sur sa poitrine pour les écarter de son être. La Serpentard n'avait pas besoin de s'interroger plus longuement sur ce rythme trop régulier. Ce sang froid mal venu qui pourtant bouillonnait la plupart du temps. Jenkins ne l'expliquait pas elle même et ne souhaitait pas y être confrontée. Elle était temps de se laisser glisser dans le toboggan. D'abandonner cette soirée. D'accepter ce moment hors du temps. Et de le ranger dans un tiroir. En espérant l'oublier. Ou bien en gardant l'espoir d'un autre moment si fort et partagé. Tally repositionna les bras de la Serpentarde le long de son corps avec beaucoup trop de précautions. Elle affronta son regard. Elle était mal à l'aise. Très mal à l'aise à l'idée de ce qui venait de se produire. Le toboggan, c'était la fuite en avant, son échappatoire.

« _ J'dois y aller. »

Incertaine. Rompue. A la fois blessée et guérit. Elle ne regarda pas Phœbe plus longtemps. Elle ne voulait pas voir ses sentiments refléter la couleur de son âme à cet instant. Elle l'abandonnait avant de se laisser briser par son incompétence. A nouveau, elle se laissait enfermer dans sa petite bulle réconfortante.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton

01 sept. 2018, 00:08
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Les minuscules paumes de la jeune fille étaient posées sur ce cœur battant. Elles percevaient les mouvements et les pulsations, étonnamment régulières. Ces contractions au rythme égal lui rappelaient son pendule au balancement toujours identique. Mais l’humanité était souvent là pour dérégler ce qui se meut avec la rigueur d’un métronome. Le tempo de la Musique pouvait être très variable, à l’image de ce dôme astral qui couvrait les deux adolescentes. De subtiles nuances étaient décelables au sein de la Mélodie du Cœur. Phœbe laissa le flux des battements remonter le long de ses bras, rejoindre son buste pour réguler le rythme de son cœur, qui se synchronisait pour suivre une douce mélopée. Sa camarade était une force apaisante, qui s’était certainement moins laissé gagner par la confusion et le trouble que l’argentée qui ignorait le Sens de ses pensées ou ses émotions. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas cherché à comprendre ces dernières, les sentant dangereuses. Douloureuses pour être plus exacte. Potentiellement. Ce Mot voulait offrir le petit espoir d’être épargnée, mais elle savait combien il était mince.

Son Cœur n’était prêt pour aucune forme de connaissance ou reconnaissance. C’était si simple de ne considérer  ni plus ni moins qu’un amas de présences qui sillonnent les couloirs, des êtres inconsistants qu’elle pouvait frôler dans ses passages. Identifier un ou une Autre avec considération, lui offrir un intérêt ou une importance n’était que trop difficilement envisageable. Il n’y avait de place dans son esprit pour des personnes qui pourraient devenir mirage et souvenir, s’estomper irrémédiablement du présent. La petite Swan avait saturé cet espace en Elle mais Jenkins avait comme percé une brèche en lui tendant la main. Son geste, la Serpentard l’interprétait comme un appel au partage et à l’ouverture. La possibilité de ne pas tout entreprendre en solo existait. Elles avaient fait se rencontrer leur point tangent. Suffisait-il ou n’était-il en somme qu’un point ?

De longues secondes s’égrenèrent, Phœbe avait eu le temps de sentir de nombreux battements avant que Tally n’ouvre la bouche pour prononcer ce qui pourrait être la réaction verbale à l’interrogation de la petite magicienne. Très hésitante, elle lâchait ses petites gouttes de parole éparses que la petite Swan goûtait au fur et à mesure. L’Aiglonne passe par plusieurs positions, sur le fil entre le refus et l’acceptation. Au sein de ce moment subsistait encore un flou que ni l’une ni l’autre ne parvenait à éclaircir. La capitaine se détacha du contact de sa camarade qui s’était accoutumée à sentir cette rassurante vague aux remous réguliers. Ses bras, accompagnées par ceux de la rousse, se collèrent le long de son corps, rejoignant la fine ligne droite qu’elle formait et qui se découpait dans la nuit. Pas un trait ne dépassait dans cet alignement. La sorcière verte et argent ramena alors contre ses épaules ses bras qu’elle croisa. Les termes du départ avaient atteint ses oreilles mais avaient pris plus de temps à atteindre sa compréhension. Ce n’est qu’en voyant Jenkins s’éloigner et se fondre dans les affres sombres de l’obscurité environnante qu’elle réalisa.

De nouveau seule au Sommet. Cette tour était de coutume son domaine de solitude, sa compagnie était celle des étoiles. Il avait fallu que quelqu’un brise son habitude pour qu’en levant son regard gris lune à la voûte céleste la petite Swan ne sache plus ce qu’elle y cherchait. Des histoires, son Âme, un confident, un témoin ?

« Qu’as-tu vu, Ciel ? »

Il demeura muet. À moins que sa réponse n’ait été muette. Chaque éclat lumineux était tel un Orbe rivé sur l’adolescente offerte en pâture à ces multiples regards. Ce n’était plus elle qui les voyait, ils l’observaient. L’oppressaient alors que c’était à elle de les embrasser de sa vue. Tous les rapports s’étaient retournés ce soir. Le bref instant de fusion avec Tally avait laissé une subtile trace dans son esprit, une infime pièce de ce qui constituait sa camarade. Les conditions étaient si particulières qu’elle se doutait que ce moment ne saurait être invoqué naturellement à l’avenir. Au sein de cet espace qu’elle avait saturé, la magicienne laissait une minuscule sphère de mémoire qui devrait rester latente. L’argentée était assurée de ne jamais l’activer à moins uniquement de se retrouver en présence de Jenkins. Une nouvelle confrontation n'arrivera pas de sitôt l'espérait-elle.

« À bientôt, chères figures astrales. »

Une dernière fois Phœbe les capta avant de les saluer et d’échapper à leur vision en se laissant à son tour engouffrer par les béantes profondeurs du château qui n’attendaient qu’à l’avaler dans ses frémissantes entrailles.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

13 sept. 2018, 10:57
 RPG++  L'Imprudence des Étoiles
Elle ne la retint pas. Et Jenkins ne su pas si elle en était déçue ou soulager. Phœbe la laissa replacer ses bras sans rien ajouter. L'instant était terminé. Il se plaçait maintenant comme une interrogation commune, un moment étrange, un truc inexplicable. Tally, rationnelle et peu encline à ce genre de caprices, ne se rendait encore compte de rien. Ses mouvements étaient lents. Le temps ne voulait de toute façon pas reprendre son cours normal. Tout était décalé ce soir. Il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Jenkins se retira, d'abord à reculons. L'argentée ne réagissait pas. La Serdaigle passa une main maladroite dans sa tignasse et finit par trouver le courage ou la lâcheté de se retourner. Après tout ça, elle n'allait pas faire plus de conneries, hein ? Jenkins pouvait-elle vraiment s'en aller le cœur léger ? Ne pas réfléchir. Agir. Avancer. C'est ce qu'elle fit. Elle retrouva la trappe, la souleva dans un grincement. Abandonna Phœbe à sa contemplation.

Jenkins remis pied à terre quelques mètres plus bas. L'ambiance était oppressante au cœur du château. La lourdeur du silence était parfaitement gênante. Rien ne semblait vouloir entrer en compatibilité avec la personne qu'elle était. Un instant, elle se demanda si retourner en haut de la tour n'était pas la meilleure des choses à faire. Et puis, des flashs vinrent perturber son esprit tranquille. Son pouls accéléra d'un coup, des papillons noirs vinrent obstruer sa vue. Tally tituba jusqu'au mur le proche proche pour retrouver son souffle. Elle se plia en deux en espérant faire passer cette violente crampe à l'estomac qui la prenait soudain. Les yeux écarquillés, perdue dans le noir, elle ressentait une terrible envie de vomir. Mais rien ne voulait sortir. Elle se mit à trembler de façon incontrôlable. Elle glissa le long du mur et pris sa tête entre ses mains. Elle voulait juste que tout ça soit qu'un rêve. Elle, Tally Jenkins, batteuse des Éclairs de Serdaigle, choisie par Mei Ling pour le tournoi le plus important de sa vie, elle n'avait pas le droit de se perdre dans le labyrinthe qu'était les limbes de l'attachement. Elle avait encore moins le droit d'enlever cette chance de Phœbe. Plus elle se souvenait de ce qu'il venait de se dérouler, plus son malaise amplifiait. Tally Jenkins n'échangeait pas de baiser avec des filles, encore moins cette presque-inconnue de Phœbe Swan. Qu'avait-elle fait ? Qu'est-ce qu'il lui avait pris ?

A nouveau, une quinte de toux la traversa et elle eut des nausées qui la firent s'affaisser sur le côté. Elle se recroquevilla tout contre le mur. C'était impossible. C'était trop dur, trop lucide. Elle n'avait pas envie d'y penser mais les images s'imposaient d'elles même. Elle avait vraiment pensé faire les bons choix, sur le moment c'était les seuls trucs qui lui étaient venus à l'esprit... et maintenant ? Et maintenant elle serait incapable de se regarder dans un miroir sans se rappeler qu'elle avait fait ça. Juste parce qu'à cet instant précis elle avait songé une fraction de seconde que c'était la chose à faire. Qu'est-ce qu'elle pouvait être débile.

Son corps avachis se ramassa encore plus sur lui même. Les larmes du trop-plein s'étaient déjà mises à couler toutes seules. Son estomac avait décidé de la laisser tranquille, au moins pour quelques instants. Elle se redressa en position assise, le regard perdu dans l'obscurité du château. Elle renifla bruyamment et essuya son nez à l'aide de son poignet. Puis, elle se résigna. Ses pleurs avaient calmé ses douleurs. C'était fait. C'était nul, archi-pourri, la situation était aussi absurde qu'horrible mais c'était fait. Indéniablement. Irréversiblement. Ça s'était passé. Elles étaient maintenant les gardiennes d'un secret. Lourd. Douloureux. Impossible à expliquer. Peut-être bien très futile, au fond. Mais c'était plus qu'énorme pour Jenkins. Elle ne voulait pas de ça. De cette responsabilité qui la forçait à taire ce qui avait bien pu se passer. Rien ni personne ne devait savoir. Son honneur était en jeu. Elle était Tally Jenkins. Elle pensa un instant à menacer Phœbe de fermer sa gueule mais ce soir... elle n'avait plus la force.

La Serdaigle, au bout du rouleau, s'essuya une nouvelle fois le nez. Elle se releva, chancela quelques secondes avant de se mettre en marche, toujours une main collée au mur pour assurer sa stabilité. Personne ne saurait. C'était rassurant. Personne ne devait savoir et elle était prête à casser des têtes pour ça. Elle était Tally Jenkins.

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