[ ft. Lize ]

Bellamy avait toujours trouvé les animaux volants merveilleux. Quand il est en train de voler sur son balai, la sensation qu'il ressent est indescriptible. Le vent qui le caresse, le sentiment de liberté qui le traverse... Il aimerait rester vivre dans les airs pour toujours.
Mais plus que tout, l'espace le fascinait. Tous ce qui avait un rapport avec l'astronomie, les étoiles et les planètes le mettait dans un état d'admiration digne du plus grand astronome.

Quand il vivait encore dans le manoir de ses parents, Bellamy avait l'habitude de sortir dehors les soirs d'été. Il s'allongeait dans l'herbe de son jardin, observait les étoiles et se remémorrait les différentes constellations existantes qu'il avait apprises dans ses livres. Il restait allongé, perdu dans ses pensées jusqu'à temps que le sommeil le prenne.

En ce début de soirée, après avoir passé une heure à travailler à la bibliothèque, son chemin le mena devant une fenêtre et il ne put s'empêcher de s'arrêter.
Le ciel etait presque noir et aucun nuage ne cachait la beauté du ciel quasiment étoilé.
Cependant, il était tard et il n'était pas autorisé à sortir à l'extérieur du château.
Une idée lui vint soudain à l'esprit. Il se rappela que la tout d'astronomie offrait une vue extraordinaire.

Heureux de sa trouvaille, Bellamy s'empressa de monter jusqu'à la tour, et posa ses bras sur un muret, le regard déjà perdu dans les hauteurs. Dans quelques temps, la soirée deviendrait phénoménale.

Une journée entière que Lize trépignait d'impatience à l'idée de la nuit à venir. Depuis jeune, très jeune, elle observe les étoiles, se renseigne sur leur histoire et leurs formes, apprend toutes les constellations par coeur et impressionne ses amis les nuits de vacances lorsqu'elle étale sa science astrologique.

Aujourd'hui, justement, n'était pas un jour comme les autres. C'était l'un des seuls et uniques soirs où on pouvait le mieux voir Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel, celle qui fascine Lize depuis sa découverte. Elle ne tenait plus en place. Hélas, on était en mai... et le soleil se couchait assez tard. Le temps que la lumière du jour disparaisse complètement, il serait déjà suffisamment trop tard pour s'y rendre, ou alors elle devrait enfreindre une des règles du château.

Même si la blanche avait l'habitude de petites escapades nocturnes, elle ne l'avait encore jamais fait ici, à Poudlard. Et encore moins toute seule.

- Alys ! Eh, Alys !
Lize secouait sans pitié le petit corps endormi de sa soeur. Dommage, elle dormait encore... En même temps, il devait être une heure du matin. Mais rien à faire, la jeune enfant ne trouvait pas le sommeil. Si on la surprenait en train de réveiller sa jeune soeur de 4 ans, elle se ferait gronder, c'était certain...
Avec un peu plus de douceur, elle recommença.
- Alys, c'est la pleine lune ! Debout !
Sa jeune soeur ouvrit ses yeux lourds de sommeil, et la regarda avec innocence, levant ses petites mains pour lui demander ce qu'il se passait. Lize comprenait la langue des signes, car Alys était muette.
Elle parla en même temps d'effectuer des signes rapides dans l'air.
- La lune. Viens.
Les yeux de la petite s'écarquillèrent d'enthousiasme, et elle prit la main de sa grande soeur, posant avec délicatesse ses pieds nus sur le sol, et marcha silencieusement à ses côtés pour arriver au balcon de leur demeure. Les deux enfants s'assirent et contemplèrent le ciel, un sourire fasciné aux lèvres les yeux pétillants d'admiration.

Ah, oui... Elle se rappelait d'Alys, maintenant. Quand elles étaient jeunes, elles allaient toujours voir le ciel, se réchauffant par des étreintes pleines de tendresse fraternelle.
Sa jeune soeur lui manquait, son coeur se pinça cruellement. Son envie d'enfreindre, juste une fois, les règles de Poudlard grandissait. Elle sortit de son dortoir discrètement, voyant par une fenêtre qu'il faisait assez sombre, puis courut dans les couloirs en prenant soin à ne pas faire trop de bruit, puis grimpa les escaliers quatre à quatre de la Tour d'Astronomie pour arriver sur le...

Une seconde.

Un autre élève ?
Stupéfaite, elle s'arrêta brusquement dans son élan. Elle le connaissait de vue, il était à Serpentard...
Revenir en arrière ?
Oh, et puis zut. Il n'allait pas l'empêcher de faire ce qu'elle aimait après tout.
De toute façon, c'était trop tard.

- Hem... Bonsoir.

La nuit apparaissait peu à peu et la fraîcheur de celle-ci commençait à se faire ressentir. Bellamy avait l’impression de se trouver dans la cour du manoir de ses parents. Ses yeux ne quittaient pas la voûte céleste. Il se sentait bien, léger.

Absorbé par les étoiles qui faisaient leur apparition, le brun n’entendit pas les pas qui montaient les escaliers de la tour.



Le serpent sursauta, et se retourna vivement. C’était fini, il s’était fait prendre. Il ne savait pas vraiment s’il avait l’autorisation de venir ici à cette heure, et il y était monté avec toute la discrétion dont il était capable. Mais maintenant qu’il était repéré…
Pourtant ce n’était ni un professeur, ni un préfet. Jamais il n’aurait cru qu’un autre élève ait la même idée que lui. Peut-être que cet élève ne venait absolument pas pour assouvir sa passion, mais pour quelque chose de totalement différent. Il en doutait cependant fortement.

Une élève de Serdaigle se tenait donc devant lui, apparemment aussi surprise que lui l’était. Bellamy la trouva très belle. La pâleur de sa peau et de ses cheveux donnait une impression de transparence, et ses yeux brillaient comme le reflet du soleil sur une étendue d’eau.
Son physique était très atypique, cela changeait beaucoup des personnes qu’il avait eu l’occasion de voir.

Soudain conscient de la gêne qu’il était sans doute en train de procurer, Bellamy redescendit sur Terre et se racla la gorge.



Il s’accouda de nouveau sur le muret de la tour, et reposa ses yeux brillants de joie et d’envie sur les quelques étoiles déjà présentes.

Lorsque le jeune garçon se retourna enfin, Lize fut surprise de constater qu'il avait sans doute son âge. De dos, il faisait plus... mature ? Mais elle s'estima heureuse de ne pas être tombée sur un préfet, car sinon elle aurait risqué gros.
Il avait les yeux bleus pétillants de malice, si profonds qu'on aurait pu les croire bruns, et des cheveux noirs jais plus ou moins en bataille. Il avait une expression espiègle et curieuse, et elle put entrevoir sur le revers de sa veste le blason vert et argent de Serpentard.
Son coeur se gonfla de soulagement, car son regard ne traduisait ni colère ni reproches, simplement de l'étonnement. De plus, il souriait à présent.

- Salut. Je m’attendais pas vraiment à avoir de la visite. Tu… viens pour le ciel de ce soir ? Le professeur Briggs m’a dit que ce soir allait être magnifique.

Lize ne fut que d'autant plus enchantée quand elle apprit qu'il était là pour les mêmes raisons qu'elle. Elle lui offrit donc un grand sourire en retour, et lui répondit d'un ton enjoué :

- Exact ! Je suis là pour voir Sirius. Tu es aussi passionné d'Astronomie ?

Elle ne voulait pas paraître trop directe, alors elle resta debout et s'avança vers lui d'un pas timide. Pliant légèrement les genoux, elle demanda de manière incertaine :

- Puis-je m'asseoir ?

Lize n'avait pas de mal en termes de sociabilité. Elle pouvait très bien s'entendre avec tout le monde. Cependant, étant nouvelle et n'ayant encore jamais adressé la parole à ce jeune garçon auparavant, elle avait peur de passer pour une sotte car elle ne connaissait rien au monde de la magie. Mais si le sujet était l'Astronomie, elle pourrait sans problème tenir la discussion.

La Serdaigle lui rendit son sourire au grand plaisir de Bellamy. Il était rassuré d'être tombé sur une élève qui semblait amicale en plus. 




Sirius ? Qui était Sirius ? Oh mais bien sûr ! Bellamy se souvenait d'avoir déjà lu quelque chose à son sujet. Il fronça les sourcils en réfléchissant. La constellation du grand chien ! Son visage s'éclaira. Il s'agit de l'étoile la plus brillante après le Soleil. Comment avait-il pu oublier cette fabuleuse étoile ? Il était apparemment très rare de la voir. Pouvait-on l'apercevoir ce soir ? Si c'était le cas, le brun avait vraiment de la chance.



Se retournant contre le muret, le serpent pouffa de rire, de sa propre bêtise et de sa chance considérable.
Il attendait que la jeune fille arrive à ses côtés afin de contempler le ciel qui commençait à devenir sombre. Pourtant, elle ne venait pas. Etrange... Etait-elle partie ? Le brun tourna sa tête vers elle au moment où elle lui demanda si elle pouvait s'asseoir.
Quelle question ! Cela rappelait à Bellamy les servantes qui habitaient au manoir de ses parents. Elles n'arrêtaient pas de lui demander des questions étranges de ce genre. Pourquoi demander l'autorisation de faire une chose toute bête, à un enfant qui plus est ! 

Bellamy ria gentiment.



Il regarda le ciel en soupirant. C'était long... La patience ne faisait pas vraiment parti du dictionnaire de Bellamy. Il voulait que toutes les étoiles et constellations apparaissent comme cela, en un claquement de doigt.



Bellamy ne savait pas pourquoi il s'était étalé sur sa vie, comme ceci. Il s'en fichait après tout. Il avait employé un ton rêveur et doux tout au long de ses paroles : c'était un souvenir merveilleux.
Il tourna finalement la tête vers la jeune fille, dont il ne savait même pas le nom.