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04 juil. 2018, 17:35
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Privé Edna Gringot
7 décembre 2042, 19h20

Mirage

Image. Vision des beaux jours qui caresse sans cesse les rêves
de ceux qui, la nuit, ne trouvent le sommeil. Mirage. Cette image
que le jour fait apparaître sous nos yeux. Perle d'eau sur la surface
du monde. Rosée du matin, pétale de rose. Est-ce bien toi,
ou est-ce un songe ? Songer à une vie meilleure au creux de
ton coeur sombre. Où étais-tu quand la nuit m'a consumé ?

Tes yeux sont clos lorsque la nuit tombe et tombe, sur le monde,
une pluie de larmes. Mirage. Mon coeur éponge le chagrin de ton monde.
Où étais-tu quand le feu m'a submergé ? Un baiser de douleur emprisonne
mon coeur dans ton donjon noyé. Image. Es-tu un rêve, es-tu un mage ?
Je songe encore aux eaux de tes yeux, au feu de tes cheveux. Visage.
L'instant d'après, tu avais disparu. Envolée.

C. Venesi
Le temps était froid par delà les murs de Poudlard. En ce soir d'automne quasiment hivernale, une pluie battante s'acharnait sur les tuiles du château, berçant ainsi les lieux d'une musique relaxante et délicate. Il faisait beaucoup trop froid pour écrire au sommet de la tour d'astronomie, nous nous étions donc rendus au pieds des marches en attendant que le printemps ne revienne.

Posant enfin ma plume que je n'avais pas lâché depuis le début de la réunion, je relie ma prose poétique tout en me demandant si le lire à voix haute serait une bonne idée. Caressant délicatement le parchemin, je souffle sur l'encre pour la faire sécher plus rapidement. Je ne voulais pas que tout mon travail sois sali par ma maladresse comme lors de la session précédente. Je me tourne alors vers Edna, et la regarde dubitatif. Je me demande si elle va apprécier mon travail d'aujourd'hui. La prose est plus maniable que les vers mais ça ne plait pas à tout le monde et c'était la première fois que j'en écrivais au lors d'une réunion du Club des Coeurs Battants.

Prenant mon courage à deux mains, je redresse mon badge de vice président et passe une main dans mes cheveux ébouriffés. Satanées boucles ! J'avance vers la demoiselle qui semblait être en plein travail de réflexion.


- Ed ? J'ai fini mon poème d'aujourd'hui... Tu voudrais bien le lire et me dire ce que t'en penses ?

Je tends ainsi le poème à la jeune fille et souris, légèrement gêné de dévoiler ma première prose.

Gloria è felicità
08 juil. 2018, 18:30
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Mirage.
C'était le thème de leur rendez-vous. Celo avait l'air très inspiré par ce sujet, et depuis le début de leur réunion il n'avait cessé de gratter sur son parchemin. Que pouvait-il bien écrire ? Alors qu'elle le regardait, elle réfléchissait par la même occasion à son écrit.

Que voulait-elle dire ? Comment le dire ? Elle ne savait pas par quel bout commencer. Avant, elle écrivait par besoin. Quand quelque chose de trop fort venait d'arriver, et qu'il fallait qu'elle extériorise. Avec Le Club des Cœurs Battants c'était différent. Il fallait penser pour ressentir et non plus le contraire.

Il faisait plutôt froid dans cet endroit, mais comme c'était le lieu de leur première rencontre, ils voulaient le garder comme une sorte de leitmotiv. Elle avait tout de même prévu le coup et avait pris avec elle son écharpe verte et argent. Elle avait aussi emmené deux tasses de chocolats chauds qu'il fallait qu'ils se dépêchent de boire s'ils ne voulaient pas qu'ils refroidissent.

Bon.
De quoi allait-elle parler ? Un mirage. Un mirage vécu. Pas un mirage réel, pas comme ceux qu'elle voit sur la route quand elle est en voiture avec ses parents. Une métaphore. Oui, un mirage qu'elle aurait vécu intérieurement. Mais lequel ? Tom ? Oh non, elle n'avait pas envie de penser à lui aujourd'hui.
Celo ? Pourquoi pas après tout. Le mirage d'une nuit de Novembre en haut d'une tour. Cela l’entraînerait bien, et ayant encore un peu peur de se dévoiler à celui-ci, elle savait qu'en parlant d'eux, elle aurait plus de chance de rester encore une seconde mystérieuse.

Elle commence à écrire sur son parchemin posé sur ses genoux. Alors que l'inspiration commence à peine à venir, Celo semble avoir terminé. Il se retourne vers elle, un doux sourire aux lèvres et lui tend sa prose poétique.

- Ed ? J'ai fini mon poème d'aujourd'hui... Tu voudrais bien le lire et me dire ce que t'en penses ?

Elle prend le parchemin et commence à lire. Cette fois-ci, il avait choisit de ne pas écrire en vers. Ça changeait. Et elle aimait bien ce nouveau style. Elle trouve la prose plus proche d'elle, et plus poignante. Avec des vers, elle se sent éloignée du sens profond du message. Le poème est assez court, mais suffisamment long pour qu'Edna comprenne sa force. Il parlait de quelqu'un. Il avait donc lui aussi opté pour la métaphore. Pas si étonnant en fin de compte. Cela lui correspondait bien. Elle note également les nombreuses questions que Celo soulèvent dans son poème. Comme si ces événements n'étaient pas encore bien digérés.. Comme si tout cela était très proche et encore flou.

- C'est très beau... Comme à chaque fois. Tu as été inspiré très vite... Je n'ai encore rien écris. Tu as dû en vivre des choses.. Avoue, tu as triché et écris dans la nuit ! J'aime ta façon de jouer avec les éléments. Je pense que tu peux même encore alimenter cette vision là. Le feu, l'eau, le vent, la terre... Tout ce qui te relis au sensible. Et à ton monde qui te consumes... Cela créer un univers à la fois très onirique, et en même temps très encré dans la réalité.

Serpy not sorry.
3ème année RP.
09 juil. 2018, 13:45
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Je ne comprenais pas tout ce qu'Edna me disait, mais je saisissais le fond de son message. Mon poème lui plaisait et ça me rendait heureux. C'était elle l'experte en la matière et recevoir son approbation sur le travail que je venais de produire me procurait une certaine fierté que je dissimulais, non sans peine, derrière un sourire humble et des joues en feu. Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre sans paraître complètement niais et inculte en poésie. J'ai toujours été très instinctif dans mes écrits, et y apporter une vision plus scolastique me déstabilisait quelque peu. Pourtant, l'analyse et la réflexion poétique était indispensable et ça, Edna l'avait bien compris et elle tentait sans doute de me le faire comprendre à mon tour.

Je la remercie pour tous ses compliments ainsi que ses précieux conseils (me promettant à moi même de chercher la définition du mot "onirique" une fois rentré dans ma salle commune. J'hésite un instant à m'assoir à côté d'elle mais voyant qu'elle venait à peine de commencer son travail, je préfère retourner sur mon rebord de fenêtre afin de la laisser se concentrer en paix. La pluie ne cessait de tomber, inlassablement sur les carreaux du château. Je n'aimais pas l'automne. L'automne c'est froid, humide et sombre. L'automne marque l'entrée dans la période de l'année où je suis le plus vulnérable. Sans Soleil pour me soutenir. D'octobre à avril, c'est comme si la nuit durait 6 mois pour moi...

J'appuie ma tête sur le carreau froid et sors des pans de ma robe de sorciers une boîte de calcionetti, que papà et mamà m'avaient envoyée la veille. J'ouvre la boîte et laisse les parfums du miel et de l'orange se répandre dans la pièce. Je me demande si elle connait ce genre de gâteau ? Je me lève de nouveaux sans faire de bruit, ne voulant pas déranger Edna, et dépose à côté d'elle trois petits croissants de Lune sucrés sur une serviette brodée que j'avais emmené de chez moi. J'en profite pour jeter un oeil discret sur son oeuvre, avant de me raviser. Ça ne se fait pas de déranger un artiste en pleine création ! C'est ce que papà m'aurait dit s'il avait été là ! Mais comme papà n'est pas là...


- Je t'ai apporté des calcionetti ! C'est des gâteaux italiens qu'on mange avant les fêtes. C'est bon. C'est fourré au chocolat, à l'orange, au citron et aux pois chiches (oui des pois chiches... ne pose pas de question !) Après c'est cuit au four et recouvert de miel. Je me suis dit que tu en voudrais peut-être ?

Prenant moi même un gâteau sucré, je croque dans le petit chausson pour lui prouver que la farce est bel est bien comestible. À vrai dire, les calcionetti me plaisaient beaucoup car c'est nonna Maria qui les préparent habituellement, mais je dois avouer que je préfère quand même les fondants du chaudron. Mâchant consciencieusement la pâtisserie, je regarde toujours la plume d'Edna courir sur son parchemin. Je m'installe à ses côtés.

- Je vois que tu as trouvé l'inspiration ! Je pourrais lire une fois que tu auras fini ?

Gloria è felicità
11 juil. 2018, 20:04
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Elle rend son poème à Celo et prend sa tête dans ses mains pendant quelques minutes. Celo était à la fenêtre, très calme. Il devait certainement penser à son écrit, ou aux futurs qu'il ferait. Ou peut-être encore à l'histoire qu'il y avait derrière ces lignes... Edna n'osait pas lui poser de questions quant à son passé. Elle savait que si son ami avait voulu fonder ce club, ce n'était pas anodin. Elle soupçonnait une lourde histoire derrière tout cela. Un histoire pas trop sombre. J'espère.

***

Elle est bien comme ça, dans cette position. Le son de la pluie qui frappe le carreau de la fenêtre lui permet de se concentrer, bien que cela puisse paraître étonnant. Qu'est-ce que la musique et son MP3 pouvait lui manquer depuis qu'elle était arrivée à Poudlard... A ce moment là, elle serait probablement en train d'écouter son morceau de musique classique préféré de Chopin, Spring Waltz.
Mais bon, la pluie c'est bien aussi. C'est apaisant. Et relaxant. Quand elle était petite et qu'elle n'arrivait pas à s'endormir, sa maman lui mettait des sons de pluie pour la calmer et qu'elle s'endorme. Cela fonctionnait presque instantanément.

Alors que ses pensées vagabondent... Elle sent une odeur nouvelle. Instinctivement, elle lève la tête et se tourne vers Celo. Voyant que cette odeur intéresse Edna, celui-ci s'approche s'approche d'elle et lui lance d'un air triomphal :
- Je t'ai apporté des calcionetti ! C'est des gâteaux italiens qu'on mange avant les fêtes. C'est bon. C'est fourré au chocolat, à l'orange, au citron et aux pois chiches. Après c'est cuit au four et recouvert de miel. Je me suis dit que tu en voudrais peut-être ?

Wow. Oh que oui, elle en voulait ! Ça sent incroyablement bon, et Edna commence à avoir un petit creux... Etre artiste, ça ouvre l'appétit.
Celo dépose des gourmandises à côté d'elle et elle le remercie en lui disant que non, elle ne connaissait pas ces gâteaux mais que le miel était l'un de ses ingrédients favoris. Elle lui demande ensuite si ils pourraient un jour, à l'occasion, en faire ensemble ? Elle pourrait peut-être par la suite en refaire pour sa famille.

***

Après avoir dégusté la douceur, Edna se dit qu'il est temps qu'elle se mette au travail pour de bon. Elle voulait montrer quelque chose à son ami. Sinon, comment aurait-elle pu se permettre de lui faire des retours alors qu'elle même n'était pas capable de faire quelque chose de bien ?

Bon. Mirage. Mirage. Mirage. Celo. Mirage.
Ok.
Elle prend sa plume, la trempe dans de l'encre noire, et la dépose délicatement sur son parchemin encore vierge.

[quote]Mon Mirage

Avant de le voir, il n'existait pas.
Son absence n'avait pas de sens et son odeur pas de chaleur.

Seulement voilà, il est là. On sait qu'il disparaîtra, on se prépare à ne plus le voir.
Un jour.
Une nuit ? Sur la tour d'astronomie.

Quelle difficulté, ne pas se laisser charmer par cette présence rêvée.
Mais il faut anticiper. Calculer et être prêt. Pourtant, ne pas jouer.

Un reflet. Une pluie. Le temps d'une nuit.
[/quote]

Elle pose sa plume. Ne prend pas le temps de relire le tout, et demande à Celo de lire son texte. Elle espérait un peu qu'il ne devine pas qu'il s'agisse de lui, mais elle se doutait qu'avec l'allusion à la tour ce serait difficile.
Elle lui tend son poème, n'osant pas le regarder dans les yeux. Et sent ses joues s'enflammer et son cœur s'emballer.

Elle se lève vite, et c'est à son tour d'aller s’asseoir sur le rebord de la fenêtre en attendant le verdict de son ami.


Serpy not sorry.
3ème année RP.
18 juil. 2018, 00:42
 CCB n°1  Mirage  Privé 
J'étais plongé dans mes pensées. Le goût sucré et floral du miel relevé par le notes acidulées des agrumes m'avaient inconsciemment remémoré mon dernier voyage en Italie chez nonno Adriano et nonna Maria. Pourquoi fallait-il qu'il fasse si froid ici en Écosse alors que le Soleil brille toujours à Firenze... Enfin non, la question était plutôt pourquoi est-ce que je n'habite pas à Firenze ?! Pourquoi Emilio Venesi avait fuit comme un lâche au lieu de faire face ? Pourquoi avait-il choisi ces terres humides et froides alors que dans nos veines coulait la chaleur sud-européenne ? Malgré moi je commençais broyer du noir. Cela faisait bien deux semaines que le ciel était couvert et je commençais à en ressentir les effets. Maudite météo stupide ! J'aurai pu ruminer ainsi pendant plusieurs heures si Edna ne m'avait pas sorti de mes songes. Me tendant subitement le poème qu'elle venait manifestement de terminer, elle s'empressa de se diriger vers la fenêtre que j'occupais l'instant d'avant. La voyant s'installer, je lui dis en riant de bon coeur :

- Eh ! J'ai mis une demi-heure à réchauffer cette place ! Ne pensez pas vous en tirer comme ça Miss Gringot !

Me dirigeant à mon tour vers le rebord de la fenêtre, je bouge ses jambes avec la précaution et la délicatesse qui me caractérisaient (oui, sans blague !) et m'assieds en face d'elle dans le cadre qui était largement assez grand pour nous deux. Edna ne me regardait pas, les yeux rivés vers les carreaux. Elle semblait avoir les joues très roses et j'espérais du plus profond de mon coeur qu'elle ne faisait pas une réaction allergique aux calcionetti... Nonna Maria avait parfois la main lourde avec les pois chiches et ça ne passe pas avec tout le monde ! Confus devant cette réaction physiologique inattendue, je porte mon attention sur le poème espérant éviter les foudres de ma camarade. J'imaginais déjà les titres de la Gazette du sorcier "Il empoisonne sa camarade avec des pois chiches, elle lui arrache la langue pour se venger, ça tourne mal !" Caspita... Ils savent plus quoi inventer pour vendre leur paperasse... Enfin...

Le poème s'intitulait Mon Mirage et était vraisemblablement écrit en prose. Oh de la prose poétique ! Parcourant l'écriture fine et régulière d'Edna, je me laisse porter par chacun de ses mots, son rythme, ses sonorités. À vrai dire, je savourais le poème comme on savoure un calcionetto : sans réfléchir. Les mots étaient beaux mais à la première lecture, je n'arrivais pas à en comprendre le sens. Je lève la tête vers Edna, cherchant instinctivement son aide analytique, avant de me raviser. Je devais comprendre seul. Son mirage, qui était-il ? Ça parle de la nuit, et de la tour d'astronomie. Son premier poème. Son coeur. Brisé. Non. Il n'était pas brisé. Il était battant et il le restera encore. C'est pour ça qu'on est là ! Pour se battre. Ne quittant pas le poème des yeux, je demande d'un ton que j'espérais neutre :


- C'est très beau. Ton mirage, c'est un garçon n'est ce pas ?

Mince, j'aurais voulu que mes intonations soient légèrement plus neutres, cependant j'avais décelé une pointe de... je ne sais pas... ma question n'en était pas vraiment une. Bien sûr que son poème parle d'un garçon. Et encore une fois, Edna m'avait démontré que les mots avaient une puissance infinie. Cependant, ils pouvaient être infiniment bons ou infiniment destructeurs...

- Est-ce que ce poème parle du garçon qui t'as fait du mal ? Comme dans ton premier poème ?

Gloria è felicità
20 juil. 2018, 15:21
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Le goût de son poème et les mots des calcionetti raisonnent dans sa tête.

Assise face à son ami sur le bord de la fenêtre, elle angoisse et ne se rappelle même plus de la totalité de son écrit.
Leurs petits pieds se touchent. Quand Edna n'en rend compte, elle se replie encore un peu plus sur elle-même et prend soin d'éviter tout contact avec son ami tant qu'il ne lui adresserait pas la parole pour donner ses impressions.

Celo ne met pas longtemps à lire et pourtant ce moment lui semblait durer une éternité. Elle aurait même été capable de lui arracher le parchemin des mains pour aller le brûler à une torche un peu plus loin.
Elle sait que c'est mauvais, c'était écrit trop vite pour être bien. Sans réflexion. Sans relecture. Il devait même y avoir des fautes d’orthographe !

C'est alors que Celo ouvre la bouche. Il lui pose des questions quant à l'histoire, à son histoire. Pour le coup, elle ne s'y attendait pas. Elle qui avait fait bien attention à ne rien demander sur sa vie.
Elle se fige et reste quelques secondes plantée là, à ne pas savoir quoi répondre. Elle tente vainement plusieurs fois d'ouvrir la bouche pour répondre quelque chose mais rien ne sort.

Nerveusement, elle gratte les rebords en pierre de la fenêtre. Ses joues sont brûlantes. Pourquoi j'ai écris un truc pareil, quelle idiote ! Elle se redresse, et fait pendre ses jambes dans le vide. Il fallait trouver une solution et vite. Le jeune garçon allait sentir sa gêne si elle continuait comme ça.

Tout à coup, elle explose de rire, comme ça, sans raison apparente. Elle se surprend elle-même et aurait presque pu s'auto faire sursauter. Il n'y avait rien de drôle dans ce qu'avait demandé Celo, et quand elle reprend son souffle et qu'elle se sent un peu plus détendu elle répond, toujours en prenant soin d'éviter son regard :

- Non, Tom c'est un idiot pour qui je n'écrirai pas deux poèmes d'affilé ! Je ne vais pas encombrer mon esprit pour quelqu'un comme lui haha !

Un temps. Edna sent que si elle ne reprend pas vite la parole, le jeune homme risquait de continuer à lui poser des questions.

- Sinon, d'un point de vue écriture, qu'est-ce que tu en penses vraiment ? Pour que je m'améliore ? Je sais que c'est loin d'être bon...

Cette fois-ci, elle plante son regard dans le sien, et attend.

Serpy not sorry.
3ème année RP.
10 août 2018, 11:48
 CCB n°1  Mirage  Privé 
J'avoue avoir été légèrement pris de court lorsque Edna me demanda son avis sur l'écriture du poème à proprement parler. Il faut dire que je m'attendais vraiment à ce que son poème parle du garçon de la tour d'astronomie, et sa réponse à ma question m'avait quelque peu désorienté. Je continuais de m'interroger mentalement au sujet de ce fameux mirage que mon amie avait couché sur le papier, mais finalement je décide de garder cette question dans un recoin de mon esprit afin d'y revenir plus tard. Pour le moment, il fallait que je lui donne mon point de vue sur son écrit. Je relis sa prose plus posément afin d'en déceler les subtilités poétiques. J'avais l'impression que le texte jouait sur les sons et que son rythme était plus structuré que ne l'était le mien. Mamà m'avait expliqué que ces répétitions de sons s'appelaient des fomènes... ou alors de fonèmes ? Phonèmes, voilà !

- J'aime bien que tu utilises des fomènes dans tes poèmes. Euh, des phonèmes je veux dire !

Je ne savais pas quoi ajouter d'autre. Mes capacités analytiques étaient plus limitées que ce que je pensais et comme prévu j'avais l'air bête devant mon manque de connaissance littéraire. Papà et mamà ne m'avaient pas beaucoup enseigné la poésie l'année dernière. En terme de matière artistique, ils avaient préféré orienter mes études vers la découverte des arts magiques de niveau basique, histoire d'avoir un peu de culture au cas où je serais amené à étudier au Collegio. Ils laissaient la littérature de côté, ne m'enseignant cette matière que deux heures par semaine ce qui est très peu comparé à ce que Paul avait pu apprendre dans son école moldue. Je ne voulais pas que mon ignorance fasse penser à Edna que son travail était de mauvaise qualité, car ce n'était indéniablement pas le cas.

- Tu sais, j'aime beaucoup tes poèmes, même si je comprends pas toujours ce qu'ils racontent.

C'était vrai. J'aimais lire les poèmes d'Edna, j'aimais aussi la voire écrire, se concentrer. Elle rayonnait d'une manière tellement artistique que j'arrivais toujours à m'en ébahir lorsqu'on se retrouvait ensemble pour travailler. Je dois dire que j'étais heureux de passer du temps en sa compagnie et j'attendais chaque semaine notre réunion avec impatience. J'avais pensé lui proposer de manger avec mes potes et moi le midi mais j'avais peur qu'elle ne se sente pas à l'aise ou pire : que la joie des retrouvailles en soit atténuée.

Je range cette idée dans un coin de mon esprit et prends l'une des tasses de chocolat chaud qu'Ed avait apportées. Elle était tiède. Tant mieux, je n'aime pas me brûler la langue en mangeant ! Par réflexe, je souffle sur le lait onctueux qui n'avait plus aucune raison de me faire subir la moindre brûlure. Buvant une petite gorgée, je me tourne vers la fenêtre et scrute l'horizon. Il pleuvait encore mais la force de l'averse avait néanmoins diminué et on apercevait désormais les rives du Lac Noir.


- Vivement que le printemps revienne...

Gloria è felicità
14 août 2018, 19:15
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Ça y est. Il avait enfin ouvert la bouche. Le son de sa voix avait pu briser ce silence plus que glacial. Peut-être n'était-il glacial que pour elle, mais il lui avait semblé duré des heures. En fait, elle ne sait même pas si elle attendait une réelle critique de son poème avec quelque chose de constructif parce qu'au moment où Celo lui avait parlé de "phonème" elle s'était rendu compte qu'elle n'avait aucune fichtre idée de ce que cela pouvait bien être. Et elle s'en fichait un peu.
Un terme savant sur quelque chose qui venait du cœur, ça n'avait plus tellement de sens dans son esprit. Tout ce qu'elle retenait de cet instant, c'était que le poème l'avait atteint quelque part chez lui. Il ne comprenait pas le sens de tout ça, et c'était tant mieux. Elle non plus n'était pas sûre de comprendre ce qu'elle écrivait donc comment le pourrait-il ?

Avec Celo, elle se sent nerveuse et pourtant si à l'aise. Elle voit qu'elle peut parler et écrire librement sans qu'il ne la juge. Mieux encore, il avait l'air de l'écouter. Même si il ne saisissait pas tout, il était là. C'était si rare les gens à l'écoute d'autrui.

Les deux enfants étaient toujours si sages ensembles. Ce qui est bien étonnant, car quand Edna voit Celo en dehors de leurs réunions, elle le trouve solaire et très attractifs avec les autres élèves de l'école. Il l'intimide et elle n'ose jamais s'approcher de lui et de son groupe d'amis.
Mais après tout, elle savait qu'elle partageait quelque chose de particulier avec lui. Et au fond, cela lui suffisait amplement. Personne ne connaissait la nature de leur relation et garder tout cela secret la faisait doucement jubiler de l'intérieur.

Il se retourne vers la fenêtre observe longuement l'horizon. Il semble apprécier la chaleur de l'été et ne pas être copain avec la fraîcheur et la pluie extérieure. Elle l'imite. Et ajoute, doucement, sans ne rien répondre à toutes ses critiques sur son poème :

- La pluie c'est la seule chose qui puisse réellement m'apaiser. Quand je suis seule pendant un orage, c'est là que je me sens le mieux. Je suis bizarre. Je sais.

Elle pose sa tête contre le rebord de la fenêtre et regarde le Lac Noir. Puis Edna demande à Celo ce qu'il ferait de ses poèmes après les avoir écrit ? Et qu'est-ce qu'elle devait faire du sien ? Si tu ne veux pas garder les tiens, je les veux bien... pour réviser et me donner des idées, ne crois pas que je vais les relire tous les soirs avant de m'endormir et que je les apprendrai par coeur, à non, ce serait trop bizarre, t'imagines, hahah, si je connaissais tes poèmes mieux que toi...

Serpy not sorry.
3ème année RP.
18 août 2018, 00:01
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Nous étions là. Têtes posées contre la vitre froide qui dégoulinait d'eau de pluie. Le froid du carreau commençait à bruler mon front égratigné et une petite tâche de buée se condensait peu à peu sur la surface de verre au contact de mon souffle chaud. Je garde le silence, me concentrant sur le son étouffé que produisait l'averse sur les tuiles d'ardoise. La mélodie de la pluie. J'essayais de tout mon coeur d'en comprendre le sens. Je voulais à tout prix pouvoir profiter de ce spectacle naturel qu'Edna aimait tant et qui, malgré toute ma volonté, me laissait toujours un sentiment d'inconfort persistant. Je ne pourrais jamais en apprécier les notes sourdes et rythmées et, tout au fond de moi, j'étais triste de ne pas pouvoir profiter pleinement de ce moment en compagnie de la jeune poétesse...

Décollant lentement ma chevelure bouclée, humidifiées par les perles d'eau condensée, je porte un regard contemplatif à l'être délicat qui me faisait face sans me regarder. Elle semblait subjuguée par cette symphonie pluvieuse que mes oreilles refusaient d'écouter. Moi, j'étais subjugué par elle. Elle était apaisée par une chose qui moi me dépassait. Cependant, cette différence de ressentit face à cette chose anodine me fit sourire. Elle aimait la pluie et moi le soleil, et alors ? Nous étions bien là, tous les deux assis devant cette fenêtre qui un jour nous offre le spectacle d'une pluie mélodieuse et un autre celui d'un soleil chaleureux. Le temps est aussi changeant que les goûts ; ainsi, je ne trouvais pas qu'Edna était bizarre. Comment lui dire avec mes mots...


- Tu sais, dans ma famille, je suis le seul à ne pas aimer les spaghetti carbonara ! J'ai toujours préféré la bolognaise parce que je trouve ça plus doux... Pourtant mes parents m'aiment toujours et moi je les aime aussi ! Du coup c'est pas grave si toi tu aimes la pluie et moi pas trop... Parce qu'au final on s'en fiche de tout ça !

Je reprend une gorgée de chocolat chaud (et un 'tit calcionetto au passage). Tiens. C'est vrai ça ! On en fait quoi des poèmes u fois qu'on les a écrits et qu'on les a lus ? Je ne m'étais jamais posée cette question auparavant... Enfin sauf la fois où j'ai emprunté le sien et que je lui ai rendu une semaine après... Je regarde son morceau de parchemin qui porte encore les traces de son écriture fluide. Que font ls poètes de leurs textes ? Ils les partagent je suppose ? À quoi bon garder ses mots enfermés dans une boîte ? Ils doivent sans doute les partager avec les gens qu'ils aiment...

- Je te propose un truc. Toi tu garde mes poèmes et moi je garde les tiens ! Après, si tu veux les apprendre par coeur tu peux...Mais c'est vrai que ça serait amusant que tu te souviennes de mon poème alors que moi je risque de plus m'en souvenir dans quelques temps...

Cette fois, si je tourne la tête, c'est pour qu'elle ne me voit pas rougir.

Gloria è felicità
22 août 2018, 11:12
 CCB n°1  Mirage  Privé 
Ça lui semble presque impossible. Comment deux êtres si similaires pouvaient-ils être à la fois si différents ? Lui aimait le soleil, et en effet, c'était bien l'être le plus solaire qu'elle connaissait. Il semble avoir une sorte de flamme intérieure qu'Edna perçoit mais qu'elle ne comprend pas tout à fait. Elle est sûre de ne pas être la seule à sentir cette lumière qu'il garde en lui. Il renvoi quelque chose de chaleureux mais sûrement de dangereux quand on s'en approche trop. Oui, ce garçon était bien un astre brûlant et enflammé. Pourtant si chatoyant. ¨Pourvu qu'il ne se consume pas trop vite. Edna sait qu'il ne faut pas qu'elle s'en approche de trop près, elle risquerait de se brûler les ailes.

C'est pourtant plus simple à dire qu'à faire. Comment ne pas se laisser envoûter par son bien-être ? Elle est piquée à vif par le bonheur mais doit y couper court. La raison l'emporte encore un peu, autant en profiter tant que c'est possible. Ils auraient rendez-vous la semaine prochaine dans cette même tour, peut-être un étage au dessus, ou au dessous. Elle était encore assise sur le rebord de la fenêtre avec lui, mais il lui tardait déjà la semaine suivante, comment était-ce possible ?

Elle regarde Celo Venesi manger ses calcenotti, boire son chocolat et répondre à sa question sur l'avenir de leurs poèmes. Elle garderait les siens, et inversement. Elle savait même déjà où elle les mettrait : dans son petit carnet bleu relié où elle note tout ce qu'elle découvre de ce nouveau monde. Les créatures, les habitudes des sorciers, les mots qui n'existent pas chez les moldus, les sports, et les sorts utiles. Elle y inscrit tout sous forme de sensation, de sentiment. Au début, c'était pour ne rien oublier, comme un journal de bord. Elle ne comprenait pas tout ce qu'il se passait atour d'elle et croyait rêver. Oui, il aurait sa place dans son journal.

- Merci de ne pas me trouver bizarre. Ou au moins, de ne pas me le dire. Pour les poèmes... Ça me va. Je veux bien récupérer le tien dès maintenant. On verra si un jour tu le reconnaîtras quand je te le dirai à l'oreille.

Edna souffle sur la vitre de la fenêtre froide pour faire apparaître une buée épaisse sur laquelle elle s'empresse d'écrire avec son index gauche CBB 1 – Mirage. C'était la trace de leur passage et de leur premier rendez-vous nocturne officiel.

- Et voilà, une preuve de notre passage à Poudlard. La toute première. La semaine prochaine, que dirais-tu d'écrire sur... le soleil ? Je pense que ça pourrait te faire oublier la pluie quelques instants...

Elle ne prend pas le temps de le laisser répondre, prend son poème, l'embrasse sur la joue furtivement, se lève d'un coup sur le rebord de la fenêtre et saute les pieds joints sur le sol froid. Ses chaussures qui claquent contre celui-ci fait résonner quelques secondes un bruit sourd dans toute la tour d'astronomie. Elle recule face à lui, plonge son regard dans le sien et lui donne rendez-vous même lieu, même heure dans sept jours.

Edna se retourne et part. Elle n'est pas fatiguée, ni gelée. Mais son cœur lui est trop rempli d'une substance inconnue pour rester plus longuement en sa présence.

Es-tu un rêve, es-tu un mage ?
Je songe encore aux eaux de tes yeux, au feu de tes cheveux. Visage.
L'instant d'après, tu avais disparu. Envolée.



Serpy not sorry.
3ème année RP.