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01 févr. 2019, 19:42
Abyme d'une mise  Solo 
N'avez-vous jamais voulu venger une personne que ne vous connaissez pas ? Entendre parler d'une injustice vous faire souffler et finalement se préparer quelque chose à la fois d'intéressant et incongru ? Je sortais de cette salle commune horrible, il était net que l'architecte de ce château était complètement stupide. Arpentant les couloirs une nouvelle fois je voulais prendre de la hauteur. Cela faisait trop longtemps que je voyais tous les jours les pierres de ce château. Cela dit, il m'avait bien sortie de ma condition à Londres. Non le plus dur c'était sans doute la tête des gens qui devenaient de plus en plus insupportable. Heureusement que certains sortaient du lot, mais la majeure partie des élèves je ne pouvais pas me les voir. Je repensais à cette amie, celle que j'avais rencontrée lors de mon entrée en ce lieu.

Elle m'avait même fait un cadeau, cadeau pour le moins incongru, mais au moins j'avais mon propre balai. Sans me soucier du regard des autres j'avançais de plus en plus dans les couloirs. Ce même balai qui n'allait certes pas plus vite que les autres ou que certains balais en tout cas, mais qui me permettait de les noyer dans les abymes de l'atmosphère. Enfin cela n'avait guère d'importance. L'importance était la symbolique qu'il y avait derrière. Cette découverte importante de sentiments. Tiens ! Je croisais un professeur. Je ne l’aimais pas celui-là. Sa matière était pour le moins horrible sans parler de sa tête comme la plupart des autres d'ailleurs. Leur façon de s'exprimer me faisait tourner les yeux. Chose qui n'est pas pratique pour suivre leur cours nul. J'en apprenais bien plus dans les livres ou avec mes amies qu'avec eux. Surtout en astronomie et en histoire. Continuant mon chemin je pensais à Kait. Je crois que je n'avais pas beaucoup d'amis. Mais le moins qu'on puisse dire c'est que celle qui était entrée dans mon cercle, je pouvais compter sur elles, comme elles pouvaient compter sur moi.

Après de longues et interminables minutes de marche, j'arrivais enfin devant ce qui m'intéressait. Sautant de marche en marche. J'attendais enfin devant ce paysage, sortant juste la tête de ma cape tous en laissant le reste de mon corps dedans. Je posais donc mon corps sur le sol pour contempler ce coucher de soleil. La nuit tombait relativement tôt à cette période de l'année et j'aimais la danse des couleurs dans le ciel. Sortant ma baguette pour y ajouter une note de poésie je laissais la scène m'envoûter. Encore une fois le ciel était bien différent des jours précédents. Sortant un carnet de ma poche je figeais cet instant sur celui-ci. Qu'elle douce odeur fraiche et fleurie que nous avions là. Était-il juste possible de figer cette odeur en même temps que le reflet du monde dans mes yeux. Me passant, la main dans les cheveux, je laissais mon corps basculait vers l'arrière. Allongée sur le sol j'attendais.

Sentant le sol vibrer je voyais enfin celle que j'attendais. Je me relevais tandis qu'elle déposait ma cape sur le sol avant d'entreprendre une conversation silencieuse. Elle aussi regardait le spectacle et m'avait même félicitée. J'étais devenue meilleurs qu'elle ? Je n'en avais pas grand-chose à faire, puis, je savais que c'était pour me complimenter. Ce qui m'importait c'était ces précieuses minutes passées avec elle. Car aussi loin dans mes souvenirs c'était sa dernière année. Elle se joignait au spectacle avec son symbole de protection. Sans savoir pourquoi il y avait une touche de magie dans cette atmosphère simpliste. Entre ce ciel qui laissait apparaitre de plus en plus d'étoiles et ce lien. Elle me demandait ce que je comptais faire. Je n'en avais aucune idée. Une matière me semblait importante pour moi, c'était sa propre matière, celle où elle excellait et qui m'avait donnée la plus grande joie au monde. Bien que celle-ci était excellente, en vérité son niveau était bien bas. Douce trahison du destin de ce monde. Je me prenais à souffler. Comme étouffée par ce monde fataliste, je lui demandais où est-ce qu'elle aimerait aller ? La réponse fut tellement soufflée qu'il m'était impossible de lire.

Je sortais alors un jeu de carte. C'était quelque chose qu'on avait inventée que toutes les deux. Je prenais les premiers tours et j'ouvrais la mise. Sourire aux lèvres elle suivait. Je savais qu'elle trichait, mais cela m’importait peu. Elle me lançait des distractions. L'une me fit tiquer et après un léger blanc marqué par une absence de mouvement au clair de lune, elle jouait pour remporter la première manche. Je ne savais pas comment je ferais pour me venger ou du moins la venger. Je regardais mes pensées pour finalement me demander comment faire ? Je n'en avais toujours aucune idée. Je savais juste que cette fille avait été la victime d'une vipère remplit d'hypocrisie. C'était arrivé jusqu'à mes oreilles en laissant trainer mon regard sur les lèvres des gens qui me donnaient les lettres affines de créer un sens. Ce château était rempli d'hypocrite, remplit de gens stupides. Peut-être que c'était juste qu'il manquait de maturité. Ou alors peut être qu'ils voulaient briller socialement. Se pavanant dans les couloirs et les salles communes comme le ferait un paon. Quoi qu'il en soit leur yeux remplis de jugement me débectait profondément. Sortie de mes pensées parasitées par la plèbe je revenais au jeu. Je misais, mais cette fois c'était cette amie qui avait ouvert la manche. Il semblait que la chance avait tournée de mon côté. Je l'avais mise en abyme.

Elle se releva en rigolant. La suivant dans ses mouvements on s'enlaçait amicalement avant qu'elle ne mette ses mains sur mes épaules. Elle me disait sur une tonalité vraisemblablement amusée d'arrêter de penser à ces gens médiocres. Elle ajoutait qu'il y avait plus intéressant dans la vie. Je savais qu'elle avait un penchant pour certaines facettes obscures de ce monde, mais je ne savais pas qu'elle point. Je m'en fichais, j'aimais ça aussi. Comme j'aimais son dragon et j'aimais mon épaulard. Je la regardais partir pour finalement passer le seuil de la porte. Elle se retourna et me lança une bourse remplit d'or tout en me lançant un sortilège m'occultant la vue. Elle savait que je détestais perdre l'usage de mes yeux. La bourse me frappa la poitrine avant de tomber à mes pieds. Restant calme je prenais ma baguette pour mettre fin au sortilège. Je me baissais pour ramasser cette bourse. Remettant mon corps à l'abri du vent sous cette cape beaucoup trop chère pour ce qu'elle me permettait de faire je laissais le ciel m'éblouir de ses étoiles infinies.

CR Always <3