Salut petit(e) inconnu(e),

Sais-tu qu'en marge du système solaire, existent les exoplanètes ? En réalité, chaque étoile à sa planète, et chaque planète tourne autour d'une étoile. C'est ça, une exoplanète. Mais ce n'est que l'hypothèse de grands scientifiques moldus. Une loi tirée de nombreuses recherches. Parfois, une planète tourne autour de quatre étoiles. Il y aurait alors, autant de planètes que d'étoiles. Fascinant n'est-ce pas ? Je me demande s'il existe d'autres formes de vie.

Quelle imbécile que je suis, je n'ai pas fait les présentations. Eh bien, je me présente en tant que moi. Toi, tu es toi. Cette lettre n'est pas paumée, elle était bien à sa place, sous le caisson de bois. Il m'arrive souvent de me balader ici, en pleine nuit. La tour fait l'objet de mon havre de paix. D'ailleurs, je suis curieuse de savoir d'où t'est venue l'idée de jeter un œil sous le caisson. C'est évident que tout comme moi, tu es curieux. Sinon, tu ne prendrais même pas la peine de me lire. Ai-je tord ?

Vois-tu, croire aux amis imaginaires me manque. Plus jeune, je les percevais, ils étaient plus vivants que ma famille. Je me confiais à eux, je jouais avec eux. Puis un beau jour, tu grandis et c'est fini. Un peu comme Woody et Andy. Avais-tu des amis imaginaires ? Ou bien en as-tu encore ? Dis-moi tout, je veux tout savoir. Si tu le veux bien.

Je repasserai un soir, voir sous la caisse.
À bientôt,
Signé, l'inconnue de la tour.

Bonsoir l’Inconnue de la Tour,

C’est la première fois. La première fois que j’ai posé le pied dans la Tour. C’est une étrange sensation que de se savoir si près du Vide, ne trouves-tu pas ?
Tu n’as pas tord, j’ai aperçu un bout du papier blanc dépassant de sous le caisson. Je n’ai pas pu empêcher mes doigts de saisir la Chose.


Je t’avouerais que non, je ne le savais pas. Je m’intéresse peu à ce qu’il se passe au-delà de ce monde, cette Terre peuplée d’être qui ne savent que se bouffer entre-eux.

Non.

La vérité serait que je n’ai jamais pris le temps de lever mon regard vers le ciel. J’ai peur de ce que je pourrais y voir, y comprendre. Je préfère fixer mes pieds et imaginer les Étoiles.


Savoir ? Tu veux Savoir ? Mais n’est-il pas mieux d’Ignorer ? De rester dans un monde où tout n’est qu’Imagination ? C’est beau, imaginer. C’est partir loin, oublier les ennuis, vivre une vie parfaite, dans le corps d’une personne parfaite.


Welmer. Il s’appellait Welmer. C’est bizarre, parce que maintenant qu’il n’est plus là, je n’arrive plus à me souvenir de ses traits. Il a pourtant marché 6 belles années à mes côtés.

Tiens, je pense à une chose : et si Savoir c’était Se Souvenir ?



Ne reviens pas trop tard, la pluie auras peut-être noyé mes mots,
La Chose.

Bonsoir La Chose,

Fort heureusement pour moi, la pluie n'a pas noyé tes mots. Je suis d'ailleurs étonnée, que quelqu'un réponde à mon bout de papier. Je t'avoue qu'en revenant ici, je m'attendais à retrouver ma lettre, dans un sale état. Au lieu de ça, La Chose me fait signe de vie. Et je trouve ça, plutôt excitant. Merci à toi, fille de Poudlard. ; )

Quant au vide, j'avais eu le même effet que toi, la première fois. Aujourd'hui, j'me sens plus proche de la lune. Elle a un pouvoir, que je ne saurais pas décrire. Chaque fois que je la fixe, je ne peux m'empêcher de baisser les yeux. Ce soir encore. Comme si, la Lune émanait d'une force divine, dont mon esprit n'a pas l'habitude. J'aime jouer avec elle, à qui de nous deux restera le plus longtemps les yeux ouverts ? Elle est gagnante, toujours.

Si tu regardais vers elle, tu te rendrais compte, qu'elle redonne vie aux souvenirs - peut-être Welmer ? Tu ne le sais pas, mais c'est la deuxième fois, qu'elle me fait ce cadeau-là. Et le ciel est tellement infini, qu'en le fixant, tu pars loin. Plus loin qu'avec de l'imagination. C'est le meilleur moyen de s'échapper, de voyager et d'ignorer.

Regarder parterre, c'est se faire du mal. Je remarque, que la vérité te fait peur. Et je constate, que tu ne t'aimes pas tant que ça. Dis-le-moi, si je me trompe. Mais je suppose, qu'à force d'imaginer, tu dois être douée dans tout ce qui est visualisation d'un sortilège. Comme quoi, derrière chaque chose négative, tu peux trouver du positif. Tout comme la vérité, que tu prends pour un monstre. Mais si l'ignorance, était le fil conducteur de tes peurs ? Rêver c'est beau, mais trompeur.

Si l'hypothèse d'une vie antérieure est vraie, je dirai que oui, savoir, c'est se souvenir,
Bonne nuit à toi,
L'Inconnue de la Tour.

Bonsoir Toi,

Ça y est, j’ai levé les yeux.
C’est fou comme le ciel étoilé est beau, scintillant, étincelant, enivrant.
J’ai eu beau rester jusqu’à tard, ce soir, à la fixer, la Lune ne m’a pas chuchoté à l’oreille.
Aucun Souvenir.
Welmer est parti, maintenant. Il l’a peut-être rejoins, là-haut.


Parles-tu à la Lune ? Parles-tu à cet astre qui brille et nous guide dans la nuit ? Lui donnes-tu tes pensées les plus belles comme les plus sombres ? Tes cauchemars et tes rêves ? Lui offres-tu tes secrets ?
Pour moi, Elle est encore qu’une inconnue, qu’une ombre dont il faut se méfier. Elle est encore comme les Autres.

Les Autres qui parlent tout le temps, qui rient et qui pleurent. Les Autres en colère, haineux, dégoûtés. Les Autres ensemble, qui aiment la Vengeance et les Mots dur.
Vois-tu, je suis Silencieuse. Je ne parle pas. Je n’aime pas ça. Les Silencieux ont un sens de l’atmosphère qui fait défaut aux gens bruyants. Ils sentent les sautes de vent dans les conversations et frissonnent dans l’air glacé des ressentiments inexprimés.
Il est plus facile de poser ses mots sur le papier. Plus facile de ne pas voir et connaître son interlocuteur.


Es-tu une Silencieuse ? Tais-tu, comme moi, tes sentiments et pensées, tes problèmes et tes douleurs ? Écoutes-tu ou Parles-tu ?


Et Toi, de quoi as-tu peur ?
Sache que le Savoir n’est pas ma plus grande peur.


J’ai entendu parler des Trous Noirs. Des planètes ou étoiles tellement compressées, qu’elles devenaient un trou. Un immense trou noir et dangereux. Un trou qui avale toute lumière passant à sa portée.




Connais-tu des Trous Noirs ?

La Chose.

Bonsoir Amie de Welmer,

La Lune, est une lectrice qui lit en moi. Elle perce à jour mes secrets, mes pensées et mes cauchemars. Elle sait tout de moi. Vois-tu, La Lune, est l’œil divin qui surveille les hommes dans le noir. Le Soleil, est l’œil qui surveille dans le jour. C'est égyptien, pas magicien. Donc lui parler, ça m'arrive. D'ailleurs, mes ancêtres l'appelaient Khonsou¹. Mais comme je suis peu croyante, pour moi, c'est La Lune Kho'. Une variante du Rapeltout, c'est un Rapeltoi.

Mon Rapeltoi ² prends vie, sous la forme de ce caisson de bois. Voilà pourquoi, je lui accorde beaucoup d'importance. Aux yeux des élèves c'est du bois ruinés, aux miens, c'est la réincarnation. Un soir, je me suis endormie ici. Et, j'ai rêvé. J'ai rêvé de moi, et ma famille, sur le sable égyptien. Nous dansions et chantions, autour d'un feu. En fait, c'est un souvenir d'enfance. Je l'ai vécu, une seconde fois. C'est pourquoi, je suis persuadée que Welmer reviendra, mais sous un nouveau jour. Peut-être plus matérialiste qu'imaginaire, ou, plus humain ?

En réalité, je ne sais pas. Peut-être ai-je peur de grandir, ou bien de l'avenir ? Dans les deux cas, le point commun est le futur, et dans les deux cas, c'est dans le passé que je me plonge. Tout comme les fois, où nous échangeons.

J'ai toujours fait partie, de ceux qui se taisent, sentimentalement. Petite, j'écrivais des lettres à mon amie imaginaire, quand je partais en voyage et qu'elle restait à Cork. Car oui, écrire est plus simple que s'exprimer. Je pensais qu'elle me parlait, mais en réalité, le traître fut mon frère, qui me répondait. Quand je te dis que la Lune est le Rapeltoi qui te plonge dans les souvenirs heureux, je ne plaisante pas. Où résides-tu Amie de Welmer ? ; )

Scientifiquement, non. Je n'en connais pas. Il faut bien un Yang au Yin. Le trou noir, est le désespoir. Et d'après mes ancêtres, c'est l'enfer. Et toi, en connais-tu ?

Bien à toi,
L'Inconnue de la Tour.

Bonsoir Toi de la Tour,

Tu connais l’Égypte ? Je n’ai jamais quitté Cork, à pars pour partir à Poudlard ou à Londres.
Parles-moi de là-bas. Parles-moi des gens et de leurs coutumes. Parles-moi des plantes et des animaux. Parles-moi du sable et des grandes villes. Parles-moi d’autre part. Je veux que tu me racontes la vie ailleurs. Les croyances des Hommes et les divinités qu’ils respectent.
Parles-moi du monde.

Tu crois à la réincarnation ? Tu crois que, après que nos cœurs se soient arrêtés, épuisés par une longue vie, nos âmes émergent et revivent sous d’autres formes ?
Je pense, pour ma part, qu’après la mort, il y a le Rien. C’est un autre monde. Un monde Vide où aucune lumière ne persiste. Un monde où les mort savent tout.
Ce serait l’Espace, mais sans étoiles et planètes. Dans le Noir. Perdu. Dans un Trou Noir, en fait.

J’aime me dire que je vie dans le Présent. Mais mes peines et mes regrets me reviennent sans arrêt.
Le Futur, je ne l’imagine pas. Il est bien trop loin, bien trop flou.

J’ai bien connue un Trou Noir, pas un ami, il était bien trop sûr de lui. Il n’était pas seul, ce Trou Noir, car, autour de lui, tournaient sans s’arrêter des Planètes.
Et chaque Étoile qui le croisaient, chaque satellite ou débris, se faisaient aspirer, et on ne les revoyait plus jamais.

Plus de Lumière.

La Chose.

P.S. : J’ai trouvé une image dans un livre, je te la donne. C’est comme les Souvenirs qui s’envolent. À Jamais.

Bonsoir La Chose,

J'y suis allée, peu de fois. Je suis donc, une source incertaine. Cependant, je peux te dire que l’Égypte est un beau pays. C'est un art en lui-même, pleine de symbolisation et riche en croyance. Je dirais même, créatif. Tellement, que pour chaque petite chose parfois banale, mes ancêtres leur accordaient un Dieu. Si un jour, j'apprenais qu'un dieu des portes de bois des toilettes existe, cela ne m'étonnerait pas. Tu comptes plus d'un millier de puissances surnaturelles. L'Égypte, c'est aussi de l'architecture de pierres, de briques, et de terres. C'est le goût du vieux, qui me rappelle sans cesse que la vie, n'est pas un long fleuve tranquille. Les palmiers qui me rappellent l'espoir de la vie. C'est aussi, des pharaons, des pyramides, et paysages désertiques. Un pays bien loin de l'Irlande. C'est juste magnifique. Et toi, parle-moi de tes origines. : )

Si j'y crois ? Bonne question. Je t'y répondrais, lorsque mon cœur se sera arrêté, si jamais je parviens à te communiquer. ; ) Mais plus sérieusement, je ne sais pas. Peut-être que oui, car je vois bien la Lune ranimer mon passé. Peut-être que derrière chaque vie de Poudlard, se cache un narrateur contrôlant son personnage. Peut-être que finalement, La Lune Kho', est une narratrice omnisciente ? Ce qui expliquerait pourquoi, elle sait tout de moi, pourquoi elle lit facilement en moi. Je suppose alors, que la réincarnation est possible. C'est ma théorie, de la vie.

Je tiens à te remercier. Cette image, est admirable. L'illusion des souvenirs qui s'envolent est remarquable. Et pourtant, l'image est sans magie, figée, ne bougeant pas. C'est à se demander, s'ils s'envolent réellement.

Bien à toi,
Fille de la Tour.

Bonsoir l’Inconnue,

Ma lettre a pris du temps pour arriver. J’étais bien trop plongé dans mes pensées, j’ai failli en oublier notre échange.


Quand je serais grande, je voyagerai. J’explorerai les jungles et les forêts. J’escaladerai les montagnes et je naviguerai sur les Océans. J’irai voir ton pays, voir les pharaons et le sable chaud. J’irai écouter les récits et les histoires.
J’irai aux Origines du monde. Dévorer chaque paysage des yeux. Parler chaque langue. Écouter les bruits de la nature et de la ville ; des champs et des forêts ; des sommets et des grottes.
Quand je serai grande... Je serai heureuse.


Ma famille est originaire d’Irlande et d’Angleterre, mais je ne connais pas les parents de mon père. Il n’en parle jamais. J’aime m’imaginer qu’ils viennent d’Espagne ou de France. C’est beau la France. Un jour j’irai.


L’image vient d’un livre moldu. Je crois que je les préfères aux images ensorcelées.


Parfois, on me dit que je suis trop dans la lune. Je trouve cela ironique, sachant que l’Astre ne veut pas de moi. J’essaye juste de m’évader de mon environnement, de partir quelques secondes et d’en revenir meilleure.


Je t’écris alors qu’il est bien tard, bonne nuit,
La Chose.

Bonsoir Amie de Welmer,

Au plaisir de te relire Chose de la Tour. Je te souhaite un bon retour parmi les briques de ce lieu, et le caisson de bois que j'aime tant. Je te pensais disparu, me voilà rassuré. Je te pensais même ennuyé, mais revoilà tes paroles qui rassurent.

Des paroles qui m'évoquent mon père, un fan addict des voyages. Il en a même, un carnet artistique et souvenirs à la fois. Les gens qui rêvent de voyage, c'est adorable. Et j'espère que tout comme lui, tu iras aux quatre coins du monde. Il en a des histoires, à raconter. Bien que la matière, m'importe peu. Je parle des cours, évidemment. Avant Poudlard, j'en rêvais aussi. Aujourd'hui, je me contente de la télévision. C'est moins coûteux que l'avion, et plus approprié à la gamine de 12 ans que je suis. D'ailleurs, pourquoi attendre d'être grande pour être heureuse ?

Mon père est déjà allé en France, quand il était jeune. D'après lui, le pays est beau. La langue est douce, et compliquée, car elle n'a pas d'accent. Cependant, il regrette que les rues de Paris soient entachées par les Parisiens. Apparemment, ils sont nerveux. Je demande à voir, ça doit être drôle. Je pourrais te filer des photos, si tu en as envie.

Vois les choses autrement que ce quelles sont. C'est bien d'être dans la lune. Cela veut dire, que tu es déconnectée de la réalité. À vrai dire, c'est le cas de tous les sorciers de Poudlard. Tout simplement parce que la magie existe, et que c'est une alchimie surnaturelle de l'ordre irréel pour un simple moldu. Nous sommes bien des êtres, déconnectés.

Bien à toi,
Fille de la Tour.

Fille,

Une photo vaut mieux que mille mots.


Je suis heureuse. Peut-être que je ne le montre pas assez. Peut-être que les autres ne le voient pas.
Avant que mon frère et moi naissions, mes parents voyageaient beaucoup. Ils disent qu’ils s’aimaient beaucoup avant ma naissance. Bien sûr, ils s’aiment toujours ! Ils ont juste besoins de respirer, sûrement parce que je suis pas très obéissante. Mais on s’aime tous beaucoup. Et même s’ils sont moldus, ils nous acceptent tel que nous sommes, avec mon frère.

Pour les moldus, nous sommes des fou, en fait. Si on était encore au Moyen Âge, on serait tous brûlés vif. Tous mort, parce qu’on ne rentre pas dans les normes. Tous mort parce qu’on a un « truc en plus ». Parce qu’on est une minorité. Parce qu’ils ne savent rien de nous.

Y a t’il quelque chose que tu aimes vraiment ? Quelque chose qui te fait vibrer au plus profond de toi ? Quelque chose dont tu ne peux te passer ?
J’aime la Poésie. J’aime murmurer les vers, détacher chaque syllabe, entendre chaque rime, me délecter des Mots.
J’aime écrire des phrases, former des histoires en alexandrin.
J’aime répéter les Mots en boucle, écouter leurs sonorités.



Alone.


Je le prononce comme un murmure, une douceur susurrée à l’oreille.
Petit mot, grand rôle. Cinq lettres. Fascinant, ce mot. Al. One. One.
Il est le contraire de lui même.
Et à l’envers, tu as vu ? Enola. Tu as vu ? Enola. Comme l’avion. Comme la bombe. Comme les morts. Comme Hiroshima.
Petit mot, grand rôle.

Ça me rappelle une chanson. Enola Gay. Tu connais ? C’est triste, pourtant l’air est entraînant.
C’est l’histoire d’un américain, qui va pour larguer une bombe. Une bombe qui tue des milliers d’hommes, femmes et enfants. Qui fait veuf, veuves et orphelins. Qui clos un pan important de l’histoire de l’Homme.

Petit mot, grand rôle.


Et toi, y a t’il quelque chose que tu aimes vraiment ?



Chose.