Janvier 2044, 
Tour d'Astronomie,
Poudlard. 

Cela faisait quelques jours maintenant que les cours à Poudlard avaient repris pourtant, Anatares essayait de trouver en vain un moment où elle pourrait enfin pouvoir lire au calme. La jeune fille avait toujours aimé lire et ça depuis sa plus tendre enfance, lire était pour elle une chose merveilleuse, grâce à la lecture elle pouvait apprendre beaucoup de choses. S'il y avait bien une chose que la jeune Serpentard appréciait le plus au monde, c'était d'apprendre, pas pour passer pour une Miss-je-sais-tout mais par besoin d'apprendre, elle avait besoin d'apprendre. Lorsque l'heure du dîner avait sonné, la jeune fille s'était pressée d'arriver dans la grande salle, elle était l'une des premières à s'asseoir à la table de sa maison. Elle engouffra rapidement son repas et se hâta de quitter la grande salle et de pouvoir enfin aller lire. 

Antares arriva rapidement à l'endroit voulu; la tour d'Astronomie, ce lieu était pour elle un endroit calme et reposant et surtout il lui permettait de pouvoir observer les étoiles à sa guise. Le froid de Janvier se faisait ressentir, la jeune Serpentard s'était habillé pour l'occasion; elle portait un pantalon noir épais, avec cela un t-shirt à manches longues noir et un pull en laine aux couleurs de sa maison par-dessus, un bonnet en laine ainsi qu'une écharpe encerclait son visage, à ses pieds des chaussures hautes à lacets verts, dans ses mains elle avait un livre épais sur l'histoire de la magie. La jeune fille trouva rapidement le bon endroit pour pouvoir s'asseoir, elle observa un peu les étoiles cachées par les épais nuages de Janvier et se mit rapidement à lire. 

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle lisait. Quelques minutes ? Quelques heures ? Difficile à dire, ses mains, ses joues et son nez étaient rougies par le froid, pourtant, Antares n'avait pas froid, elle profitait de ce moment de paix et de calme avec un plaisir inavouable. Il commençait à faire noire, alors la jeune fille lança un Lumos, elle souhaitait rester encore quelques minutes pour pouvoir lire encore un petit peu, puis elle rejoindrait son dortoir. Pourtant dès qu'elle se replongea dans sa lecture, des bruits de pas se firent entendre, ils provenaient des escaliers, quelqu'un venait. Antares souffle une grande goule d'air ne souhaitant pas être dérangée dans sa lecture, puis repensa aux préfets. Peut-être qu'un préfet montait pour vérifier que personne ne se trouvait dans la tour. Elle garda sa baguette dans sa main droite et referma son livre de la gauche et le colla a son corps, comme si elle avait peur qu'on lui prenne son précieux livre. Les bruits des pas continuaient, puis s'arrêtèrent, elle entendit un souffle non loin d'elle, à sa droite, dans un angle mort. Qui était cette personne ? Antares attendait que la personne parle. 

Lumah avait posé son doigt sur un livre et redessinait les longues colonnes de livres en mouvement.
Elle était peut être très pointilleuse, mais c'était une exception : avant, elle dévorait le premier ouvrage venu, de l'autobiographie aux histoires de super-héros tordues. Maintenant, là, tout de suite, elle cherchait un livre qui fasse apprentissage et qu'elle arrive à lire avec plaisir.

Il était déjà assez tard en fait, et elle n'avait pas franchement prévu lé déroulement des événements par la suite : juste, elle comptait bien fuir son dortoir et s'installer là où personne ne la dérangerait, pas même un hibou, et où elle ne dérangerait personne, comme ses camarades couche-tôt.

Un avertissement.

La bibliothèque allait fermer.

Le deuxième... Vite, trouver un livre !

La blondinette fouilla, le stress aux joues, si l'expression le permettait - Lumah avait tendance à rougir pour quelque émotion un iota plus élevée -. Elle se retourna, changea de bloc. Lorsqu'elle entendit des pas pressés, elle tendit la main vers un livre historique quelconque qu'elle ne prit même pas la peine de regarder et dont elle n'avait même pas lu le nom, et prit ses jambes à son cou et dérapa pour bifurquer.

Manque de chance, elle se prit une choses non identifiable - un ovni ? - et tomba à la renverse.

Maintenant, il fallait qu'elle file si elle voulait avoir du temps.

La fillette ouvrit son sac. Bouillote, check. Moufles, check. Bonnet, check. Chocolat chaud dans un mug isotherme, check. Elle souleva sa cape et regarda ses pieds. Chaussettes, check. Et... Baguette, check.

Lumarathon fila en vitesse, et, à deux pas de la sortie, se rendit compte qu'il fallait signaler son emprunt au bibliothécaire... Aussi le fit-elle ; et quand ce fut fait, elle reprit sa course, ne pouvant que constater l'heure.




La fillette, à bout de souffle, s'arrêta plusieurs fois dans ces escaliers infernaux pour reprendre sa respiration. C'est vrai, quoi ! Quelle idée de construire des escaliers aussi étroits, longs et menant aussi haut ! Poudlard, c'était du sport, du vrai !

Mais Lumah pensa brusiqment à autre chose. Un mouvement. A gauche.

Lumah lança un "Lumos !" et, paniquée, touts ses biens serrés contre elle, jeta un oeil affolé à l'endroit où elle avait entendu du bruit.

"Il y a quelqu'un... ?" Demanda, en chuchotant, la voix affaiblie par la peur de Lumah. "Je euh... Je viens en paix..." Ajouta-t-elle encore plus bas.

@Antares Fraw

La jeune Serpentarde était assise toujours au même endroit, dans le noir et avec son livre collé à son torse, sans s'en rendre compte elle avait même arrêté de respirer pendant un tout petit temps. Elle s'était crispée dès qu'elle avait entendu des pas dans les escaliers, peut-être était-ce un préfet ? Elle l'avait cru, jusqu'à ce que la personne parle, ce n'était pas un préfet, la voix était trop petite. Sans vraiment s'en rendre compte Antares fut sur la défensive et était énervée, qui était cette personne qui venait la déranger ? Et qui surtout lui avait fait croire que c'était un préfet ? Elle aurait préféré cette option, plutôt que de se retrouver dans la tour d'astronomie avec une personne intruse. Pourtant la voix était douce et timide, visiblement la personne avait dû entendre le soupir de soulagement qu'elle avait lâché lorsqu'elle s'était rendue compte qu'il n'y avait pas de préfet. Après avoir réfléchis à la voix de la personne pendant quelques minutes, Antares avait vite remarquée que la voix appartenait à une jeune fille, visiblement plus jeune qu'elle.

Antares s'imaginait la personne intruse; ses affaires collées contre son torse, sa baguette levée droit devant elle pour essayer d'illuminer la tour. La Serpentarde fut heureuse de s'être mis dans un coin quelque peu isolé., le lumos que l'intruse avait lancé ne pouvait pas l'atteindre. La colère d'Antares disparut rapidement, elle ne pouvait pas laisser la jeune fille seule dans le noir à attendre un signe de sa part, même si elle ne voulait vraiment pas croiser de personne. Était-ce de la pitié ? Non. Plutôt de la compassion, elle aussi c'était retrouvée quelques fois dans cette situation, seule en pleine nuit, à entendre un bruit est à espérer que quelqu'un réponde. La jeune fille déplia ses jambes, se leva avec douceur sans faire réellement de bruit, la seule chose qu'on pouvait entendre était le frottement de ses vêtements. Lorsqu'elle fut debout, elle prononça d'une voix calme et claire son sortilège "Lumos", et rapidement, celui-ci l'éclaira, les deux sources de lumière se rejoignirent, éclairant ainsi une bonne partie de la tour, et Antares au passage. La jeune fille s'éclaircit la voix « Ne t'inquiète pas, c'est juste moi, je ne vais pas te manger » elle avait essayé l'humour pour détendre l'atmosphère ne voulant pas angoisser encore plus l'intruse. 

Excuse moi pour le retard

La jeune serpentard avait été surprise de trouver face à elle, une Poufsouffle, elle ne savait pas trop de quelle année elle était, elle ne connaissait pas vraiment son visage. Elle l'avait déjà vue, mais ne savait pas mettre un nom sur ce visage. Celle-ci semblait d'ailleurs assez perturbée par la découverte de la Serpentard, visiblement elle se croyait seule, elle devait peut-être avoir envie d'être seule elle aussi ? Était-elle aussi en quête de calme et de sérénité ? Vivait-elle des choses difficiles ? Antares n'en savait strictement rien, pourtant son coeur se serra, elle n'aimait pas imaginer qu'un élève vive une situation délicate ou qui le rendait mal, elle voulait être là pour eux. Aider était une deuxième nature pour la serpentard, c'était normal, comme pour sa mère, aider c'était normal, et c'est ce qui l'avait poussé à être Medicomage. Peut-être qu'Antares suivrait elle aussi ce même chemin ? Elle n'en savait rien, mais elle espérait sincèrement et secrètement aider le plus possible les gens présents autour d'elle.

La Poufsouffle en face d'elle semblait être surprise, trop surprise, mais lorsqu'elle relâcha un gros soupire, cela fit rire la Serpentard, visiblement cette fille était très naturelle et très vive, elle aimait cela. Cependant, elle fut surprise de l'entendre s'excuser, elle n'avait pas à s'excuser, elle l'avait un peu dérangé, c'est sûr, mais pas au point de devoir présenter des excuses, elle lui demanda cependant si elle venait souvent ici. Cela fit sourire de nouveau Antares, oui elle venait souvent ici, mais dans un sens, elle allait partout à la fois, elle voyageait partout dans le château, trouvant à chaque fois des endroits plus agréables les uns que les autres. La fille s'appelait Lumah, un très joli prénom, délicat comme l'image qu'elle renvoyait. C'était agréable d'être face à quelqu'un avec une présence si douce ou même apaisante. Antares laissa le soin à Lumah, de finir de parler, tout en le regardant en souriant, elle ne savait pas trop pourquoi mais cette jeune fille lui semblait être quelqu'un de confiance et d'agréable à avoir dans sa vie. « Hey hey hey pas besoin d'excuse ma belle, tout va bien » elle lui parlait d'une voix très douce signe qu'elle ne lui en voulait pas du tout. « Dans un sens je vais un peu partout, mais il m'arrive de me retrouver ici lorsque j'en ressens le besoin, et toi ? » Après l'avoir dit, Antares se rendit compte que cela semblait être une phrase mystérieuse, cela la fit rire d'un rire doux « Je suis Antares, mais tout le monde m'appelle Anta, ou mes parents m'appellent "petite étoile" mais ça tu t'en fous hahaha ! Même si je pense que tu dois savoir pourquoi on m'appelle petite étoile ! » Oula ! Elle avait trop parlé ! Peut-être que l'autre se moquait du surnom que lui donnait « Enchantée de te rencontrer Lumah, tu as un très joli prénom » Un compliment, clair et délicat, comme elle, elle voulait vraiment lui dire, Lumah méritait d'entendre ces mots.
Je m'excuse sincèrement pour l'attente

Lorsqu'Antares s'était dirigé vers la plus haute tour du château, c'était dans un unique but, lire en toute tranquillité, cependant, ses plans avaient volé en éclats. Une élève de Poufoussoufle était venue elle aussi, Lumah, un très joli prénom, la serpentard l'adorait déjà. Elle avait l'air d'être douce, sa voix elle, elle l'était, tout dans sa présence l'apaisait. C'était agréable, à tel point que la serpentard qui cherchait le calme et la sérénité, mit cela de côté pour parler avec la nouvelle venue. Peut-être deviendraient-elles amies ? Oh elle l'espérait en tout cas ! C'était sa première année à l'école de sorcellerie, elle n'avait donc encore que très peu d'amis ou même de connaissance, alors avoir quelqu'un de plus dans sa vie, elle ne dirait pas non à cela.

Perdue dans ses pensées, Antares n'entendit pas tout de suite, que Lumah lui répondait à ses questions, elle fit donc de son mieux pour être le plus attentive possible et pouvoir donc échanger le plus avec elle. La serpentard apprit donc que le surnom de la Poufoussoufle était "Petite plume", cela lui allait bien, elle avait une personnalité qui lui rappelait la douceur d'une plume. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais elle appréciait entendre celle-ci lui parler d'elle et de sa vie. Elle semblait même vouloir elle aussi en apprendre plus sur la serpentard, peut-être allait-elle partager de longue discussion ? Le trouble ou bien la gêne était visible sur le visage de Lumah lorsqu'elle répondit au compliment, Antares voulait effacer ce trouble, elle voulait la voir fière et souriante. Elle semblait elle aussi se perdre dans ses pensées, son regard se posa sur le livre présent dans les mains de la Serpentard, la couverture était d'un vert profond, et ne portait aucune écriture dessus, pour découvrir le titre, il fallait ouvrir la première page. Ce livre n'avait presque rien de particulier, si ce n'est qu'il contenait plein d'informations sur son étoile, Antares, elle l'avait trouvée dans la bibliothèque de son dortoir et depuis le premier septembre, il ne l'avait plus quittée.

Il fallait qu'elle se reconcentre elle aussi, elle ne voulait pas perdre cette petite plume « Petite plume » ce n'était qu'un murmure pour l'appeler, pour lui faire relever le visage « Il me semblerait que cette fois-ci tu ne te sois pas totalement perdue, vu que nous nous sommes trouvées toutes les deux... Qu'en penses-tu ? » elle était incertaine, mal à l'aise, peut-être que Lumah n'avait pas cette impression-là, « C'est un livre sur mon étoile, pour tout te dire je l'ai trouvé dans la bibliothèque de mon dortoir lorsque je suis arrivée en septembre, et hum depuis, il ne m'a plus quitté » Elle ne voulait pas arrêter cette conversation, il fallait qu'elle lui demande quelque chose qu'elle lui parle « Tu vas rigoler si je te dis que j'étais venue ici pour être au calme et seule, et pourtant hum, maintenant, je ne veux plus que tu partes ... » La fin de sa phrase n'avait été qu'un simple murmure, comme si elle avait honte de ses propres mots, comme si elle avait peur du possible rejet de l'autre.

Je suis si désolé du temps de réponse, j'espère que tu sauras me pardonner...

Antares s'était attendue à n'importe quel rejet au vu de la dernière phrase qu'elle avait prononcée. Et pourtant, ce rejet ne vint jamais, la Poufsouffle avait décidé de répondre à cette phrase dite à coeur ouvert. Et clairement c'était merveilleux, cela semblait la aussi très vrai et presque dit comme un secret qu'on ne pouvait avouer. Cela réchauffait le coeur refroidi par le mois de janvier de la Serpentard, elle était presque sûre que ses yeux pétillaient de minuscules larmes, elle n'en pouvait rien, lorsqu'elle était trop heureuse, c'était ce genre de situation qui arrivait. Il fallait qu'elle évite de faire peur sa nouvelle amie, deviendraient-elles amies d'ailleurs ? Elle n'en savait strictement rien, mais dans un sens elle le voulait secrètement. Petite plume semblait être une personne incroyable, tout dans son être la poussait vers l'autre fille. Il fallait qu'elle reprenne ses esprits, sinon elle allait lui faire peur, et le peu de la possible relation qu'elles pourraient avoir disparu en un battement de cils, elle ne voulait pas cela. Elle voulait créer une relation avec la petite plume en face d'elle, elles étaient dans un sens, similaire, ou du moins, c'est l'impression qu'elle avait.

Antares avait pu voir la Lumah, s'asseoir à terre et s'adosser aux parois du mur, la Serpentard elle, était beaucoup trop agité, elle avait toujours son livre collé contre son torse, la baguette toujours dans sa main droite, le sortilège toujours en "marche" mais pourtant la lumière qui se dégageait de la baguette était beaucoup plus faible qu'au début, comme si inconsciemment, il fallait rendre le moment plus délicat, moins éclairés, pour pouvoir réussir à s'échanger des mots, des secrets. Un dilemme était présent dans le coeur de la jeune sorcière, devait-elle aller s'asseoir auprès de petite plume ou devait-elle s'asseoir en face d'elle, elle aussi appuyée sur une paroi de murs ? Elle n'en savait rien, son coeur lui disait d'aller s'asseoir à ses côtés, mais pourtant, le doute persistait... « Cela ne te dérange pas si je viens m'assoir près de toi j'espère » sa voix n'était plus aussi claire qu'au début, elle tremblotait un peu, pas signe qu'elle avait froid, mais bien car elle était gênée, à tout moment elle pouvait être repoussée, mais son esprit lui hurlait que jamais petite plume lui ferait cela.

Avec calme et délicatesse, la sorcière se laissa tomber au côté de la Poufsouffle, et lui sourit timidement, l'autre sorcière elle avait posé une question, et pendant qu'elle rangeait son livre dans son sac, elle réfléchissait à comment y répondre au mieux. Une fois cela fait, elle sortit une seconde paire de gants et les tendit à sa nouvelle amie, elle ne voulait pas qu'elle prenne froid, peut-être devrait-elle partager aussi son écharpe ? « Tiens, couvre-toi, je ne voudrais pas que tu attrapes froid, ce sont des gants made in Serpentard j'espère que cela ne te dérangera pas... ? » elle la regarda d'un air un peu gêné et mal à l'aise « d'ailleurs on m'a toujours dit que le vert et le jaune se mariait très bien entre eux, personnellement, cela me fait penser à un champ de tournesols » elle rigola un peu, sans réellement faire de bruit. Flute ! Elle n'avait pas répondu à la question que la sorcière lui avait posée. « Ce n'est pas parce que je porte le nom d'une étoile je me dois d'apprécier l'astronomie, à vrai dire je l'apprécie, je trouve cela même relativement facile, cependant, je n'aime pas spécialement les cours... C'est un peu bête n'est-ce pas ? » elle avait tendu son visage vers le ciel et regardait avec attention les étoiles « Pour tout te dire, je pense que l'astronomie, ne devrait pas s'apprendre dans une tour, mais dans un vaste champ avec les étoiles pour seules compagnies... » Elle était peut-être partie trop loin dans ses explications. « Et toi ? Tu apprécies l'astronomie ? Parle-moi de toi petite plume » Elle avait tourné son visage vers la jeune fille et attendait d'en apprendre plus sur elle.

La nuit se faisait de plus en plus sombre, l'heure plus tardive. Mais, comme Antares se dévoilait, les étoiles s'éclaircissaient pour apaiser la blondinette, dont le sourire grandissait et la confiance s'épanouissait pour cette fille dont elle n'avait fait la rencontre que depuis récemment, que depuis cette nuit, de fait.

Cette Antares qu'elle avait parue semblait solitaire, et Lumah lui avait attribué à mauvais titre ces défauts dont les Serpentards étaient afflubés. Pourtant la vert et argent y était absolument opposée ; délicate et douce, elle n'était pas de ces hautaines personnes, pas de celles dont l'égo est plus grand que leur propre taille, ni elle qu'elle imaginerait harceler quelqu'un. Antares était fragile, et semblait ne pas avoir confiance en elle, pour des raison que Lumah n'aurait sû formuler, trouvant cette simple idée de se détester, ou bien ne serait-ce que de ne pas s'apprécier ridicule. Depuis son premier harcèlement, Lumah avait cessé de se poser des questions et decidé de s'aimer à elle seule s'il le fallait, parce que s'il arrivait qu'on la haïsse, le curseur d'amour resterait à un, et ne serait pas dégradé au zéro.

« Mais non, pas du tout ! Au contraire, viens, ça me ferait super plaisir », lui dit-elle avec les yeux brillants d'une enfant à laquelle on s'apprêtait à conter une histoire.

Avec un timide sourire que la blondinette lui rendit, son étoile vint se laisser tomber à ses côtés, en lui proposant une paire de gants que Lumah accepta avec plaisir (c'est qu'elle avait oublié l'essentiel de ses affaires !), la gratifiant d'un chaleureux « Merci ! » tout en enfilant ceux-ci. Immédiatement, elle eut l'impression que la Serpentard avait posé ses mains sur les siennes, et elle se sentit plus confortée. Ses doigts reprenaient un peu de vigueur ; ils semblaient sortir d'un profond sommeil tant ils avait été ankylosés , mais elle arrivait à les mouvoir suffisament. « ...ce sont des gants made in Serpentard j'espère que cela ne te dérangera pas... ? », entendit Lumah alors qu'elle alternait son index et son majeur pour les faire mimer une marche, ce à quoi elle répondit au tac-au-tac : « Absument pas, tu es adorable ! J'aime bien la couleur de votre maison, elles sont douces. » (Un nouveau sourire, cette fois-ci timide, vint orner son visage rosé par la brise.) Antares ne semblait également s'opposer aux couleurs de sa maison, ou était-ce pour se justifier ; ses propos étaient en tout cas absolument justes et beaux. Cette compétition qu'il y avait entre les maisons, Antares la détruisait ou la décrivait comme un paysage romantique, une scène lyrique - un champ de tournesols.

Le pied et la tête, liées. Pourquoi certains voyaient ces maisons comme de vulgaires armes, pourquoi les imaginaient-ils comme voués à se blesser, à se tuer ? Ils n'étaient pas destinés à cela, au final. les élèves n'allaient pas dans ces maisons pour se séparer, ni dans le but de tuer celui qu'ils avaient cru être un anien ami devenu ennemi. Il était toujours leur ami, leur lien était même supposé être plus fusionnel. Chaque maison était au final dans le même paysage ; le rouge soleil, le bleu ciel, et un champ de tournesols verts et jaunes n'était-il pas bien plus seyant qu'une bataille où un mer de rouge régnait ?

Son imagination devenait si loufoque que Lumah se joint au rire d'Antares. C'était tout à fait stupide. Et puis son étoile s'était décidée à lui répondre, quitter sa cachette encore un peu, elle ne souhaitait pas divaguer à un tel moment.

« C'est vrai, pourquoi étudier ce qui mérite d'être contemplé ? Je ne sais pas. Mais si j'en avais l'occasion... J'aimerai qu'on fasse ça. Qu'on s'enfuie qu'on aille dans un champ pour admirer les étoiles. Comme là, mais en plus beau encore », se corrigea-t-elle. « Je me dis d'ailleurs que je n'avais jamais eu l'occasion de me sentir aussi proche des étoiles. Alors... Merci, Antares, merci beaucoup. »

Lumos était trop faible désormais, mais peut-être les étoiles éclairaient-elles ce visage sincère mais lumineux que Lumah accordait à Antares, la main tendue vers les étoiles comme s'il lui était possible de les attraper.