3 Mai 2044 au soir



Siam sortit de la salle commune, en veillant à ne pas se faire remarquer. Mais sans risque car c'était le bazar, l'annonce du matin avait jeté une vague de tristesse, de peur ou de joie pour certains sur Poudlard et la salle commune était bien plus animée qu'à l'ordinaire. Certains adolescents cherchaient du réconfort ou bien parlaient de tout et de rien en continu pour éviter le sujet alors que d'autres au contraire en parlaient partout et à chaque personne qu'ils croisaient.

Mais Siam, elle, avait besoin d'être seule. Elle monta à la tour d'Astronomie et s'assit par terre, dans le poste d'observation, les genoux serrés contre sa poitrine. Elle observait les étoiles. La jeune fille aurait voulu hurler, pleurer taper dans les murs voir même se jeter du haut de la tour... Mais elle ne bougeait pas, elle restait là immobile, sans pleurer à regarder les étoiles.

Dans sa tête, toutes ses pensées, toutes ses émotions se mélangeaient dans un grand tourbillon.
Son seul désir à ce moment là était de s'envoler et de rejoindre les étoiles. Sa mère, Elise, s’intéressait beaucoup aux étoiles et avait fait des études d'astrophysique mais avait dévier vers des études de droits après sa soutenance de thèse. Malgré tout, Elise sait beaucoup sur les étoiles et Siam savait repérer facilement les constellations et les différentes étoiles et planètes.
Siam repéra vite  Mars grâce à son léger reflet rouge et  juste à côté la constellation du Lion avec l'étoile Régulus, très brillante avec un peu au dessus la constellation du serpent.

L'observation des étoiles aidait Siam à se concentrer sur autre chose, pourtant, elle savait qu'une fois redescendue de la tour, le tumulte de la terrible nouvelle la refrapperait en pleine face.  Et puis il allait falloir qu'elle écrive une lettre à ses parents...

Un bruit derrière elle attira son attention, il y avait quelqu'un, Siam en était sur, elle se retourna...

Siam, je suis contente de rp de nouveau avec toi

Il était tard. Dans la salle commune, beaucoup d'élèves discutaient de la grosse nouvelle du matin, et d'autres laissaient libre cours à leur émotions. Certains pleurait, d'autres avaient l'air en colère et certains avaient l'air confus. Elicia, elle, ne savais pas trop quoi penser . Et la seule chose qu'elle voulais pour le moment, c'était partir de cet endroit qui commençait à la stresser. La rouquine n'avais qu'une envie, c'est de sortir à l'air libre et penser à autre chose. A regarder le ciel parsemé d'étoiles. Et si il le fallait, partir vers un autre monde où tout serait plus simple.

Personne ne faisait attention à la 1ère année, alors elle s'éclipsa et pris la direction de la Tour d'Astronomie. Elle n'y était encore jamais allée en dehors des cours, et comptait profiter de cette liberté. En plus, si elle venait à se faire prendre par un professeur, elle risquerait la retenue, mais pour le moment elle s'en fichait complètement.

Elle monta les dernières marches et poussa la porte du haut de la Tour. La tête un peu dans la lune, elle ne remarqua pas tout de suite le visage familier qui la regardait. Une jeune fille de son âge était là, avec ses longs cheveux blonds. Une fille qu'elle avait eu le plaisir de rencontrer au tout début de l'année scolaire, dans le train les menant toutes les deux vers la plus merveilleuse école qu'il existe. Elles ne s'étaient pas reparlé depuis, et c'était un plaisir pour la rouquine de la voir là. Siam.

Quelle surprise ! Siam ça fait si longtemps ! Que fais tu là ?

Le sourire que la rouquine affichait depuis quelques minutes s'effaça quand elle se rappela la raison de sa propre visite. Elle leva la tête, plongeant ses yeux dans la nuit, sentant un léger courant d'air contre son visage d'enfant.
Puis elle rabaissa la tête vers son amie Serdaigle en attendant une réponse .

Élicia. Que faisait-elle donc là ? Un frisson de malaise parcourra le corps de Siam. Le train. Cela ne faisait que neuf mois et pourtant, une éternité c'était écoulée.
Pourquoi n'avaient-elles pas repris contact ? Une Serdy et une Pouffy, pourtant Siam ne croyait pas à la manière dont fonctionnaient les maisons, à ce système stupide. Une simple différence de salle commune n'aurait pas du suffire à éloigner deux personnes... Deux personnalités différentes en étaient peut-être la cause, Élicia était aussi curieuse et sociable que Siam était discrète et renfermée. Peut-être était-ce cela qui avait éloigné les deux enfants ?

-Quelle surprise ! Siam ça fait si longtemps ! Que fais tu là ?

La voix de la rouquine sortit Siam de ses réflexions... Elle affichait un grand sourire mais qui s'effaça après quelques secondes. La petite blonde se demanda si elle se fichait d'elle, mais finit par comprendre que la maladresse d'Élicia n'était pas intentionnelle.

Siam aurait préféré rester seule et elle était à deux doigt de sortir un "Dégage" pas très agréable mais elle se retint, Élicia devait avoir ses raisons aussi... A la place, elle répondit quelque chose de pas vraiment plus agréable :

-Ça va changer quoi pour toi de toute façon !

Après un instant de réflexion, elle se reprit :

-Désolée, beaucoup de choses je pense, ça seras le cas pour tout le monde. C'est simplement que je suis énervée. Ne le prend pas mal...

La jeune blondinette tenta un sourire mais cela ressemblait plutôt à une horrible grimace.

Ça va changer quoi pour toi de toute façon !

Après quelques secondes, son amie repris :

Désolée, beaucoup de choses je pense, ça seras le cas pour tout le monde. C'est simplement que je suis énervée. Ne le prend pas mal...

Élicia avait mal à la gorge, elle lui piquait. Elle sentait ses yeux s’embuer de larmes, mais la jeune fille les retînt encore un peu.
La rouquine regarda Siam, qui n’avait pas l’air d’aller bien non plus. Les événements qui se passaient en se moment les dépassaient, et il était pas facile de bien comprendre. Seulement le fait que le monde des sorciers allait mal et le menaçait suffisait à Élicia pour être totalement perdue, désorientée, et elle ne pouvait reprocher son comportement à la jeune Serdaigle car elle devait être dans le même état.

Oh...ne t’inquiète pas Siam, c’est pas grave. C’est...si difficile aujourd’hui...

N’arrivant plus à contenir ses larmes, elle les laissa éclater sur son visage.
Elle en pouvait plus. La jeune Poufsouffle était fatiguée, et elle comprenait plus rien.
Elle glissa sur le sol, laissant ses larmes couler sur son visage. Elle s’en fichait que Siam la voit pleurer, tout se qu’elle voulait s’était se cacher loin de là, loin des événements de la matinée, que rien ne se soit passé.

Et au dessus d’elle, les étoiles brillaient, comme si elles lui envoyaient de l’espoir quand tout est noir.

Une goutte a coulé sur le visage d'Élicia, bientôt suivie par une multitudes d'autres. Elle s'est effondrée, se laissant glisser par terre. Visiblement, la journée avait été longue et éprouvante pour elle aussi. Siam ferma les yeux, elle ne voulait pas voir son "amie" pleurer. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle avait bien plus de raisons de pleurer que la rouquine. Mais ses joues a elle restaient sèches. Dans sa poitrine, son coeur pesait comme des tonnes. Elle avait envie de vomir, ou de hurler, de se cogner la tête contre un mur. De s'ouvrir les veines, pour regarder le sang d'évacuer de son corps en même temps que la douleur et le désir de vivre. Si il arrivait quelque chose a sa famille, n'importe quoi, elle ne se le pardonnerait jamais. Ce monde, le monde des sorciers, qui jusqu'ici paraissait tellement merveilleux, montrait enfin son vrai visage. Il se révélait comme un monde cruel, ou certains sorciers fondent la base même de leur pouvoir sur la persécution des êtres dits "inférieurs" par leur incapacité a percevoir et à utiliser la magie.

Siam ne voulait plus vivre dans ce monde là et elle se sentait coupable. Coupable parce que si elle n'avait pas existé, sa famille n'aurait jamais été en contact avec le monde magique, et n'aurait pas été autant en danger.
Élicia pleurait, et Siam ne réagissait pas. Elle restait inerte, comme une statue. Elle n'aurait pas su l'expliquer, mais quelque chose était mort en elle. Et la perte de ce quelque chose provoquait en elle une douleur difficilement soutenable. Elle aurait voulu ne plus rien ressentir. Plus jamais rien ressentir. Elle s'en voulait de penser ça, mais l'envie de lâcher prise, enfin, n'était pas si désagréable, malgré tout. Elle se leva et vint s'asseoir près d'Elicia.

- On est tous dans une sacrée merde, pas vrai ? Les étoiles semblent nous comprendre, elles...

Le doigt de Siam pointa le ciel, dont les étoiles ressortaient plus brillantes que jamais dans la nuit.

Pendant que les larmes coulaient sur ses joues, impossible à arrêter, Élicia sentit Siam s’asseoir à côté d’elle.

On est tous dans une sacrée merde, pas vrai ? Les étoiles semblent nous comprendre, elles...

La rouquine regarda en direction des étoiles que pointait Siam du doigts. Ces petits diamants qui braillaient dans le ciel et qu’elle aimait tant regarder. Elle avait toujours cru en elles.

On peut dire ça, oui...

Doucement, ses larmes s’arrêtèrent de couler, et Élicia se remit à réfléchir correctement. Beaucoup d’événements étaient arrivés le jour même, mais se n’était pas pour autant qu’il n’allait pas y en avoir d’autre. Et il fallait rester fort et se battre jusqu’au bout.

Je...je n’aime pas cette femme...Ursula Parkinson. Elle est horrible, et pourquoi elle a fait ça ?

Élicia avait peur. Peur pour elle, pour sa famille, pour ses amis, pour tout le monde. Pourquoi cette injustice ? Pourquoi le monde était si cruel ?
C’était bientôt la fin d’année, tout allait pour le mieux, et pourtant cette femme devait tout gâcher. Gâcher sa 1ère année à Poudlard, gâcher son entrée plus totalement récente dans le monde de la magie.

Je ne comprends rien....

Dans ses yeux encore humide, la tristesse et la peur se mélangeaient au reflet des étoiles.
Il commençait à se faire tard, et Élicia avait besoin de repos. En plus, sa tête commençait à lui faire mal d’avoir trop pleuré.
Elle se dit qu’elle resterait encore quelques minutes et irait se coucher.
Alors elle souffla un grand coup, et regarda la jeune Serdaigle.

Élicia la regarda. Ses jolis yeux bleus la fixaient intensément. "Tu ne comprend rien ? songea Siam. Mais qui comprend au fond ?"

Les hommes sont capables de tout, les hommes sont la pire race de chiens qui existent. Celle qui mord, qui gronde, celle qui est faite pour haïr, et au besoin, pour tuer. La confiance c'est fragile, c'est délicat, précieux, comme un cristal dans les mains d'un enfant. Siam avait essayer d'offrir sa confiance au monde des sorciers et celui-ci avait pris un malin plaisir à écraser le cristal au creux de sa main. Les miettes qu'il restait, il les avait jetés dans le lac.

Et Siam avait assisté a cette destruction... Sans rien pouvoir faire d'autre que regarder.
Aujourd'hui, le monde des sorciers avait prouvé qu'il pouvait être aussi cruel que celui des moldus. Cela reste des humains et les hommes sont la pire race de chiens qui existent.

- Parce que au fond, elle est comme nous tous. Elle veut du pouvoir. Tout le monde ne cherche que ça, le pouvoir, c'est humain. Parce que nous les hommes, on est des connards. On est égoïstes. Cette femme, comme tu dit, n'est pas si horrible, elle est juste humaine. Au fond on est tous comme elle. Je ne lui cherche aucune excuses, je te montre simplement que n'importe qui pourrait être à sa place.

Les larmes coulèrent enfin sur les joues de Siam, comme si elles avaient été retenues pendant des années. Mais ce n'étaient pas des larmes de tristesse, c'étaient des larmes de rage, des larmes de haine. Pourtant, lorsqu'elle reprit la parole, sa voix ne tremblait pas.

-Fais attention à toi et à ta famille et sois égoïste, comme tout le monde se doit de l'être dans une situation comme celle-là.

Elle avait regardé Élicia droit dans les yeux. "Il y a d'abord eu les larmes qui finissent par se tarir, celles qui coulent sur les joues ; puis les larmes invisibles, les intarissables, celles qui coulent des yeux vers le coeur."


**Citation extraite de Coeur Battant de Axl Cenders

- Parce que au fond, elle est comme nous tous. Elle veut du pouvoir. Tout le monde ne cherche que ça, le pouvoir, c'est humain. Parce que nous les hommes, on est des connards. On est égoïstes. Cette femme, comme tu dit, n'est pas si horrible, elle est juste humaine. Au fond on est tous comme elle. Je ne lui cherche aucune excuses, je te montre simplement que n'importe qui pourrait être à sa place.

Elicia était choquée. Stoppé de stupeur, elle ne croyait pas à ce que venait de dire Siam. Comment la Serdaigle pouvait dire ça ? Tout les Hommes sont différents, et même si certains veulent du pouvoir, se n'est pas le cas de tous. N'est-ce pas ?
La rouquine resta muette. Elle, elle n'était pas Mme Parkinson, et elle ne voulais pas être comme ça. Pas aussi horrible. Elle se demandait même comment on pouvait être aussi...elle n'avait même pas les mots pour définir ces pensées.

Siam commença à pleurer. Boucle d'Or ne savait pas trop comment réagir, alors elle fit comme si elle n'avait rien vu en laissant son regard se perdre dans les étoiles.

Fais attention à toi et à ta famille et sois égoïste, comme tout le monde se doit de l'être dans une situation comme celle-là

Non.

Elle avait parlé sans réfléchir. Et pourtant, elle le pensait, ce simple mot était sorti directement de son coeur, de son âme. Elle ne pouvait être égoiste, ce n'était pas dans sa personnalité. Elle voudrait aidé le plus de gens possible, malgré sa peur. Elle voulait protéger sa famille, ses proches, mais aussi tous ceux qui en ont besoin.

Non Siam, je ne serais pas égoiste. Ce n'est pas juste pour ceux qui aurait besoin d'aide.

Dans son coeur, un puissant sentiment d'impuissance venait de prendre place, lui faisan couler une dernière larme.

Je pense qu'il est temps pour moi d'aller dormir. Je te souhaite donc une bonne nuit Siam, fais attention à toi.

Elle commença à partir, et avant de franchir la porte, se retourna et murmura :

Demain sera un meilleur jour.

L'étoile à qui elle venait de s'adresser brilla plus fort que les autres. Enfin c'est ce que cru la jeune fille, qui vit dans ce scintillement un signe d'espoir.


Fin du rp pour moi, merci beaucoup Siam, c'était super

Élicia était naïve... Tellement naïve... "Ce n'est pas juste pour ceux qui auraient besoin d'aide"

Bien sur que ce n'est pas juste, mais depuis quand la vie est juste ? Depuis quand cette putain de vie est-elle juste ? Si tu veux sauver tout le monde, vas-y, mais premièrement tu en crèveras, deuxièmement tu devras faire des sacrifices, troisièmement tu ne pourras jamais sauver tout le monde. Contente toi de sauver ta famille, tes amis et fout toi du reste du monde ! Tu es tellement stupide ! Tu pense qu'on vit dans un monde de Bisounours ou les histoires n'ont que des fins heureuses ? Et bien désolé de te décevoir, mais ce n'est pas le cas. Et ce n'est pas toi qui écrit l'histoire, tu ne peux sauver personne. Tu es tellement faible, tellement misérable... Je le suis aussi mais je ne cherche pas à jouer les super héros. Tout ce que tu vas réussir en te mêlant des affaires qui ne sont pas les tiennes, c'est mourir, et tu emporteras les rares personnes à t'avoir fait confiance avec toi ! Tu me trouve dure ? Tu me trouve injuste ? Je suis réaliste, si tu trouve la réalité trop dure, c'est que tu ne vis pas sur terre. Moi aussi je veux sauver tout le monde, moi aussi je veux juste faire un peu de bien autour de moi. Mais moi, contrairement à toi, je sais que c'est impossible.

Voilà ce que Siam aurait voulu répondre à la petite Poufsouffle, mais elle ne dit rien. Si elle voulait vivre dans un monde ou les histoires finissent toujours bien, eh bien soit. La chute quand elle se rendra compte de la vraie vie n'en seras que plus douloureuse.

Élicia dit qu'elle voulait aller se coucher. Un murmure presque inaudible sortit de ses lèvres avant qu'elle ne sorte. " Demain seras un meilleur jour" Siam ne répondit pas et la regarda partir sans un mot, le regard empli de larmes, de colère, et il fallait bien l'admettre, de pitié.

La petite blonde secoua la tête, après tout, elles n'étaient encore toutes les deux des enfants. N'était il pas normal qu'Élicia pense ça à son âge ? Peut-être était-ce juste Siam qui avait grandit trop vite...

Fin du Rp pour moi aussi, ce fut un plaisir de Rp a nouveau avec toi @Élicia Caldin , un peu moins pour Siam, je te l'accorde, mais pour moi, ce fut un magnifique Rp.