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13 mars 2020, 10:24
L'envolée  OS 
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25 Janvier 2045 - Au alentours de 20h


Droite, les bras écartés, je laisse le vent glacial de la soirée engouffrer mon corps d'une enveloppe de froid. Je ferme les yeux, silencieuse. Une larme coule sur ma joue. Puis d'autres suivent, jusqu'à inonder mes joues rosies d'un liquide chaud et salé.
De ma main droite, je serre la lettre maudite. J'aurais voulu la jeter au feu, la voir se consumer par les flammes. J'aurais voulu voir brûler, ces mots déchirants écris à l'encre noire. Mais il y a trop de monde en bas.
Et je veux être seule.
J'ouvre les yeux. Le vent gifle mon visage d'un telle force que je vacille. Je baisse mes bras engourdis par le froid. Les larmes coulent encore, chaudes, familières. Je recule, doucement vers la porte. Mon dos heurte le bois humide.
Je regarde le ciel, tente de trouver quelque chose dans les étoiles. Je penses à Thalia, au mal qu'elle m'a fait. A toutes les larmes qui ont coulé par sa faute. Je la hais, comme elle me hais en retour.
Je me hais. Pour tout ce que je leur ai fait. Tout ce que je lui ai fait.
Je l'ai abandonné. Je l'ai laissé seul, à la merci des larmes et du manque. Il est seul, par ma faute. Je n'ai pensé qu'à moi, qu'à m'éloigner de Thalia. Je voulais juste partir pour ne plus la voir, cette fille qui m'a pourri la vie.
Mais je l'as laissé. J'ai laissé Papa seul. Sans moi. Loin de moi. Je suis partie, sans un mot, sans lui dire au revoir, pour rejoindre ce château.
Je n'ai pensé qu'à moi.

J'essuies les larmes, l'humidité qui perle mes joues. Je baisse le regard vers mon poing. Vers la lettre.
Ca fait un mois que je l'ai, un putain de mois qu'elle me fait souffrir !
Cette lettre je la hais, comme je hais la personne qui l'a écrite.
Ma soeur n'est plus la petite fille souriante, aimante, proche de moi que je connaissais ...
C'est une inconnue, maintenant. Une inconnue qui me fait du mal.
Ce n'est pas Thalia, c'est une autre fille. Une autre fille que je ne connais pas, que je ne connais plus. Et que je détestes.

La neige commence à tomber. A recouvrir la tour d'un tapis blanc. Je m'écartes de la porte, les fixant les étoiles. Je baisse la tête, regardant le sol se couvrir de neige.
Les larmes coulent, encore une fois. Je regarde ma main endoloris par le froid, tenant la lettre qui m'a fait subir ça. Je me rapproche du vide, la respiration sifflante, haletante. Je jette de toute mes forces la lettre. Je veux la voir disparaître, ne plus jamais la revoir. Je veux l'oublier, oublier le mal qu'elle m'a fait.
Je regarde avec haine le papier tomber dans le vide, sous les flocons humides. Puis je ferme les yeux.
C'est fini.

Le poids sur ma poitrine s'était envolé. Je pouvais enfin vivre, respirer. La lettre n'existait plus.
J'avais tenté d'évacuer dans la journée. Je pensais être soulagée, mais non. Il fallait que je me débarrasse de ça.
La lettre m'avais fait plus de mal que je ne voulais le montrer, que je ne voulais me l'avouer. Elle m'avait littéralement détruite de l'intérieure, rongeant petit à petit le peu d'amour qu'il me restait pour ma soeur.
Mais cette lettre était du passé. Elle n'existait plus à présent, noyée dans la neige. Je me sentais plus forte, plus libre.
Thalia n'était plus là pour me pourrir la vie, du moins je l'espérais.

A partir de ce moment là je l'oublierai, cette fille n'était plus ma soeur, elle ne comptait plus à mon coeur. Si on me demandais, je dirais que je suis fille unique. C'est bien plus simple et moins douloureux. Et ceux qui savaient que ce n'était pas la vérité... Je me débrouillerai, c'était plus simple comme ça...
<<Toutes les belles choses ont une fin.>>

IRL TRÈS CHARGÉ / Gneuh. #234932 Trop de quote tue le quote. Capitaine des Aigles de Bronze
#poudlardredécoréenbisounours / membre de la RASA
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