Mattew venait de passer une superbe journée. De plus il avait eu la chance d'avoir un bon binôme pendant son cours de Potions, ce qui lui avait rapporté un Optimal.
La petite pendule de la salle commune de Poufsouffle avoisinait les 22h00 lorsque lui et ses camarades de première année partirent pour leur cours d'Astronomie.
Mattew était tout excité à l'idée de faire Astronomie car il adorait observer le ciel et les étoiles la nuit. Même si Mr. Briggs (leur professeur), leur avait précisé que leur cours serait entièrement théorique, il était impatient d'y participer.
Une fois les marches de la tour d'Astronomie montées, Mattew n'eut presque pas à attendre avant de rentrer dans la salle. A peine rentré qu'il fut émerveillé par la salle. Il remarqua rapidement un grand télescope, qui lui rappela celui qu'il avait reçu, 2 ans plus tôt.
Soudain, en dévisageant ses camarades, un il crut reconnaître un visage familier...
C'était une jeune fille aux cheveux châtains. Mais oui! C'était la fameuse Serdaigle qu'il avait rencontré au cours de Potions! Comment s'appelait-elle déjà?
Ah oui! Hannah. C'est cela. Quelle chance, se dit-il. Lui qui était presque tout le temps seul!
Au moins, ce ne serait pas le cas ce soir.
Il alla donc la rejoindre et lui dit:
- C'est moi, Mattew, tu te souviens ? On s'était vus au cours de Potions.
Il attendit un temps puis elle lui répondit...

J'avais passé une journée plutôt tranquille, même si j'étais encore fatiguée par cette nouvelle journée de cours. Je montais les nombreuses marches menant au sommet de la tour d'Astronomie. Le professeur Briggs semblait attendre les élèves avec une certaine impatience. J'étais plongée des mes pensées les plus profondes, réfléchissant déjà à ma journée prochaine qui s'annonçait plutôt dure, j'avais pas mal de de devoirs à rendre aux différents professeurs.

Je ne savais pas encore si j'allais avoir le temps de discuter un petit peu avec mon amie Lexa Queen, je serais probablement trop épuisée par ce cours se terminant à point d'heure. Les derniers élèves commençaient à arriver maintenant mais je ne faisait que les regarder vaguement, sans grande conviction. J'étais ailleurs. Je ne savais pas où, mais pas dans un autre univers. Ce fuit quand un visage familier apparut devant moi que je se rendit compte que mon camarade de Potions (Mattew à mon souvenir) m'interpelait.
Je n'étais vraiment pas d'humeur à engager une discussion avec qui que ce soit, je répondis donc d'un bref hochement de tête sans conviction: accompagné d'un:

-Hmm.

Cela relatait mon envie de lancer une conversation. Il avait l'air très enjoué à l'idée de suivre ce cours d'Astronomie. En tout cas, moi, je l'étais moins, malgré toute l'adoration que je portais à cette matière.

@Hannah Hardhoke
Mattew s'attendait à une réponse plus concrète.
Lorsque Hannah lui répondit brièvement : "Hmm", il lui demanda :
-Quelque chose ne va pas? Tu as l'air très fatiguée!
Cependant, Hannah était déjà repartie dans un autre coin de la salle. Mattew était étonné et déçu de son attitude, qu'elle soit fatiguée, énervée, d'accord. Mais elle aurait au moins pu lui expliquer.
Il ne s'énerva pas pour autant, se disant qu'ils ne se connaissaient que très peu et qu'ils n'étaient pas forcément fait pour être amis! Suite à cette petite "perturbation", il s'assit finalement seul et écouta attentivement le cours. Comme il aimait cette salle, au plus au point de Poudlard! Elle surplombait tout le château et de là-haut, on avait une vue imprenable sur des kilomètres à la ronde! Regardant par une fenêtre, il s'amusa à compter les étoiles en essayant d'en reconnaitre quelques-unes. Mattew s'arrêta rapidement car il y en avait tellement! De plus, pas question de perturber le cours de son professeur préféré, Mr Briggs. Lorsque celui-ci leur annonça qu'ils utiliseraient un télescope au prochain cours, il fut très heureux. Regardant derrière-lui, il vit Hannah, dans son coin, à l'écart. Elle paraissait étrange : sombre, énervée, agacée. Il en était à moitié surpris et presque un peu effrayé!
Il poursuivit son cours normalement, prenant des notes, comme les autres fois, réalisant le dessin des planètes qu'il observait. Les étoiles, l'espace, c'était merveilleux.
C'était en partie pour cela qu'il affectionnait tout particulièrement cette matière.

J'ai cru comprendre que tu désirais effectuer quelques Pas en ma compagnie. Quoi de mieux que de Reprendre une Danse tombée dans l'Oubli? Il faudra juste que du modifies très légèrement la fin de ton Pas précédent.@Mattew Thomas





Il me parle. *Encore*
J'écoute à peine.
Mes oreilles forment un barrage invisible qui empêche ses Mots de venir percuter mon Tympan sensible.
Mais malgré cette barrière, les Assauts que forment les Mots m'atteignent en plein cœur. La ligne Maginot qu'avait formé mon Corps face aux Paroles avait été évitée.
*Encore*
Tu as l'air fatiguée...
*Sans blague*
Je suis derrière tout le Monde.
Et pour une fois, ce qui est rare pour une travailleuse comme moi, je ne suis pas le cours.
Je suis perdue dans des Songes.
J'veux pas craquer.
Pas me laisser aller.
*Encore*
Pas comme cette fois où je m'étais faite humilier par cette foutue saute d'humeur, *encore*, face à cette Bristyle, la Grande Bristyle, et Henry, ce peureux comme pas possible. *Putain*
Ce souvenir me hante.
J'ai pleuré ce jour là.
J'ai craqué.
J'ai perdu les pédales dans le Vélo de la Vie.



Je reste loin de tout durant ce cours.
La Lune est Belle, une fois de plus.
Elle n'est pas imprévisible.
Elle revient chaque soir pour nous accompagner, pour veiller à ce que les Hommes soient en sûreté.
Elle est bienveillante.
Et surtout moins prétentieuse que le Soleil qui se pavane, et est maître du mouvement, de l'attractivité, de la chaleur.
Mais Lune se fout bien de toute cette apparence.
Son ego n'a pas besoin d'être nourri, car elle n'est pas vaniteuse.
Elle reste donc Sage, à refléter paisiblement la lueur du Soleil.



Avant que *Mattew* ne sorte, sans savoir pourquoi, tu l'interpelles.
Pourquoi?
Dans quel but?
Quelle conne.
Mais les Mots s'échappent trop vite de tes lèvres desséchées:

Le jeune Poufsouffle était toujours dans son travail, tantôt se concentrant sur la carte qu'il dessinait avec les différentes étoiles et planètes qu'il devait représenté, tantôt repensant à Hannah.
Mais il ne pu s'en empêcher, il se retourna.

*Pourquoi ?*

Pas de réponse, si ce n'est sa curiosité et son étonnement devant une Hannah méconnaissable, qui paraissait ailleurs, loin de cette salle, perdue au plus profond de ses pensées...

*Méconnaissable ?*

Pas forcément, après tout, il ne la connaissait que très peu ! Peut-être l'avait-il mal jugée, mal comprise. Peut-être ne savait-il pas qui elle était ?

*Arrête de la regarder, concentre toi, ce n'est pas tes affaires.*

Une voix avait soudainement surgit de son esprit, le ramenant ici, dans cette salle.
Il avait loupé plusieurs phrases et du demander à un camarade s'il pouvait rattraper sur lui.

Celui-ci accepta. *Ouf !*
Il recopia. Mais il ne pensait pas à ce qu'il écrivait et du se reprendre plusieurs fois avant de recopier correctement le cours.

Pendant la suite du cours, il ne pu se reconcentrer, trop absorbé par l'attitude étrange d'Hannah.

*Etrange ?* Qu'en savait-il, peut-être cela était-il normal pour elle ?

Des questions, encore des questions, pourquoi devait-il toujours s'en poser ? Il se faisait souvent des films pour pas grand chose. C'était surement le fruit de son imagination. Oui, voilà, il rêvait, il déformait la réalité.

Mais même là, il ne pouvait se résoudre à dire qu'il s'imaginait des choses.
Et ce visage, mais oui, ce visage triste, fatigué, comme si elle venait de subir une épreuve.
Il y avait quelque chose. *Quoi ?* Il ne savait pas.
Mais il devait lui demander, l'aider s'il le fallait. Il détestait voir les personnes mal en point, tristes.
Il était comme ça, Mattew, il aimait aider les autres, il voulait les voir heureux, voir le monde sourire, plein de joie...

-Eh...

Mattew fit volte-face.

*Hannah ?*

Que pouvait-elle bien vouloir lui dire. Elle qui paraissait si fermée il y a quelques minutes...
A vrai dire, son visage était le même. Et puis un "Eh" n'avait rien de significatif. C'était juste une simple interpellation. Surpris, il répondit, faisant tout son possible pour parler le plus aimablement possible, bien qu'il se douta que sa surprise soit lisible sur son visage :

-Oui ?

*Pourquoi j'lui parle?*
Je sais plus où j'en suis, je m'égare.
Il se fait tard, à cette heure les élèves se doivent normalement de retourner à leur dortoir quand l'heure d'Astronomie touche de son doigt étoilé à sa fin.
Mais je ne le fais pas.
Je ne sais même pas pourquoi je ne lève pas les os recouverts de peau que sont mes jambes, quelque chose retient mon fessier sur les pierres froides de la tour.
Il me répond, évidemment.
Pour une fois, j'aurais voulu qu'il m'ignore.
Qu'il me méprise et s'en aille rejoindre ses confrères, dans sa petite salle commune.
*Pourquoi je me mets dans la merde sans arrêt?*
Il me répond par un "Oui" interrogatif. Évidemment, il est surpris.
Mon dieu, je sens que je vais faire un malheur. Mon cerveau boue, je n'ai besoin ni de *pitié* ni d' *affection*. Pas avec Lui. Pas ce soir. Pas ici. Cela va mal finir, c'est sûr.
Pour tenter de calmer mon maudit cœur, je lève les yeux vers les étoiles, comme pour me ressourcer, pour chercher des réponses à ces situations embarrassantes, ces moments où je parle sans même y penser.
Je cherche dans ces Astres un Semblant de Bienveillance.



Bien sûr, aucune réponse ne me parvient.
Je suis, comme d'habitude, perdue et abandonnée dans mes Pensées.
Mes prunelles se crispent et s'agitent, elle sont remplies de Haine et de Douleur, cela n'est pas bon signe. Tandis que mes globes jettent des Éclairs au ciel Insensible, je tente de faire un peu de vide dans l'espace immonde de mon cerveau. Finalement, je baisse mon regard vers le Sol, beaucoup plus solidaire, étrangement. Je trouve un regain de Mots, et je murmure entre deux battements de Cœur intenses.

Elle semble perdue.
Dans ce monde infini.
Comme dans un combat intérieur de pensées s'entrechoquant les unes contre les autres.
Et lui, il est là. Absent ? Présent ?
A vrai dire il ne sait plus trop.
Il est un peu désemparé et ne parvient pas à comprendre la réaction d'Hannah.
Finalement, n'est-ce pas plutôt lui qui est perdue et non pas elle ?
Après des secondes qui lui parurent éternité, la voix de la Serdaigle finit par percer ce silence pesant. Un voix assez faible, peu forte. Un murmure. Un chuchotement.

- Oublie moi.

La phrase était si courte. Éphémère.
Il ne s'y était pas attendu le moins du monde.
Le mots l'ont percutés, puis ont disparus, complètement.
Dans l'infinité qui les entouraient.
Il ne sais pas trop quoi répondre.
L'attitude d'Hannah, cette phrase...
Sa bouche parle pour lui avant même qu'il ait véritablement su quoi dire.

- Quoi ???
Pourquoi je devrais t'oublier ?
Je pense que les gens ne doivent pas être oubliés, au contraire, il faut s'en souvenir.

Sa propre réponse ne peut pas même le satisfaire.
La situation est si bizarre, si indescriptible, il ne parvient pas à mettre les mots sur ce qu'il ressent en cet instant précis, ici et maintenant.
Il ne parvient pas à décrire les pensées qui le traverse.
Soudain, il ressent la brusque envie de partir. Partir loin d'elle.
Il n'esquisse pas le moindre mouvement.
Le jeune Poufsouffle reste immobile, comme cloué au sol.

- J'comprends pas ce que tu veux m'dire, souffle-t-il enfin.

Alors il se retourne pour se placer aux bords de la tour et se penche pour regarder en bas, observer la vue imprenable qu'ils ont, tout là-haut.
Le vent frais de la nuit balaye son visage et il reste là, accoudé au mur, une réponse, si réponse il y a.

Il arrive, des fois, qu'un voile de Ténèbres ne recouvre ton Âme. Ce voile, on le nomme par des termes scientifiques. Par des noms de maladies. Par de bien petits mots pour exprimer de bien grandes choses. Car ce voile qui fait plus que se déposer sur ton mental ; il l'étrangle en toute impunité. Il agit comme un rouleau compresseur sur les pensées et en fait un goudron noir, si noir... Que ces granules de pensées sont des grains d'horreur qui, graviers funèbres, s'entortillent autour de l'Être désespéré. Il en ressort de terribles choses. Aujourd'hui, ce qui ressort c'est la Hargne. Et Zeus ! Elle est si grande.

Tu ne tentais même pas de te débattre, tu te laissais choir dans le gouffre de tes Failles. La chute est irrémédiable, profonde, affreuse. Seule l'illusion de ton cerveau te persuadait que ce saut était agréable. *Il l'est* La tristesse n'arrivait pas encore, pour le moment il n'y avait que la Rage qui saisissait tes émotions avec une force démesurée. Tu oubliais que tu étais à Poudlard. Tu oubliais la présence, non-loin de là, du professeur d'Astronomie. Tu oubliais absolument tout (même toi) ; ne subsistait que l'Ennemi qui comptait visiblement poursuivre la discussion. Il croyait sûrement bon de tenter le tout pour le tout avec quelques paroles sûrement positives et valorisantes. Manque de chance, ce ne fut pas ainsi que tu les accueillis.

Pourquoi je devrais t'oublier ? *Je vais...* Je pense que les gens ne doivent pas être oubliés, au contraire, il faut s'en souvenir. *le..* Puis il se détourna et près du bord, observant ce qu'il se passait en bas, ou le Vide qui le séparait du sol, ou bien — bref, il ne t'accordais même pas un regard *!!!*. La Colère qui t'empoisonnait langue et esprit ne tarda pas à frapper, avec force. On eût dit Poséidon déchaînant les forces terrestres.

« Évidemment que t'as pas compris. Le verbe oublier semble t'échapper, visiblement. »

Voix froide, basse, sifflante. La Vipère avait donc pullulé au creux de ta Conscience. Il n'y avait pas eu d'exclamation, pas d'insulte. Mais le ton à lui seul suffisait à donner la couleur. Il claquait comme un fouet sur l'Ennemi.

« Et je te remercie, j'ai pas besoin de tes conseils sur ce que l'on doit oublier ou pas. Je m'en sors très bien toute seule. »

La Haine ne s'arrêtait pas. Elle continuait sans cesser un instant son souffle pernicieux. Tu te laissait guider par cette perfide voix qui propulsait tes paroles balancées à tout va. C'était un carnage innommable, ta bienveillance coulait tel un Titanic cérébral, heurtant l'écueil de l'humeur noire. Tes envies de destructions ne cessaient pas, ton regard se faisait de plus en plus menaçant, attendant que les billes *leur couleur ?* de l'Ennemi viennent enfin se faire massacrer par les tiennes. Ce serait une victoire grandiose. Tu le piétinerais tout entier, lui, l'infâme qui te barrait la route de manière insolente. Tu découperait sa confiance *en tranches fines*. Tu lui ferais regretter ses paroles par ces répliques cinglantes. Dans ces moments où l'humeur prend le pas sur l'Âme, il y a deux voies : la destruction de soi ou la destruction d'autrui. Aujourd'hui, tu avais pris — et non choisi, de toute manière ces chemins étaient empruntés de manière inconsciente — la seconde.

Mattew Thomas. Voici un élève qui, sans aucun doute, n'aurait plus la moindre chance de remonter dans ton estime ; il avait dégringolé sans grande raison, et pourtant cette chute était définitive. Il se confrontait à un Rocher — sûrement un granule obscur s'étant matérialisé — et s'écrasait dessus sans pouvoir faire grand chose. Ton humeur lui avait claqué toutes les portes au nez, il ne restait sûrement que la fuite — et encore. Quelle souffrance atroce que l'impuissance à changer sa destinée. Mattew, soumis à un Oracle venu d'on ne sut où, était quasiment soumis à cette volonté venue d'une source atroce. Quelle put être sa Nature ? « Étoile », eût sûrement répondu Alyona Farrow. Possible.

{ Vous, qui n'aimez pas , humain.e.s dans votre immense majorité, que l'on énonce une hypothèse en guise de réponse, je dois vous torturez l'esprit, veuillez m'excuser. Simplement, moi qui peins Hannah, je ne saurai vous dire franchement d'où la faute vient-elle. Plutôt que de la rejeter aléatoirement — injustement donc — sur quelque entité, j'ai choisi la Possibilité. Et vous, lecteur.ice.s, pouvez tout à fait penser à autre chose. Bon, sur ce, je reprends mon pinceau en main, tandis que grandit sûrement en vous l'envie de cesser cette lecture affreuse. Et Merlin, je vous comprends. }

Peut-être avais-tu envoyé valser toute cette Haine par crainte de la voir coincée dans tes entrailles, désarmant toute ta personne et enfonçant les murailles impassibles qui ornaient ton visage à la manière de cette immense Dentelle Chinoise. Tu avais agi avec ta langue comme on agit avec sa baguette pour évacuer la Magie qui palpite dans les veines ; car la Haine palpitait dans ton Cœur. Tu enchaînes les coups, de peur du contrecoup qui viendra te cueillir une fois que la colère sera retombée. Alors tu frappes, tu frappes, tu frappes à n'en plus finir un adversaire qui au final n'est nul-autre que toi : chaque attaque sur Mattew serait avec le recul une blessure de plus à panser. Sans le savoir, en croyant Monter tu mordais la poussière. En croyant avancer tu stagnais. En croyant gagner tu perdais.

Aucun doute, ton visage rappelât au Penseur — observant du ciel le destin de l’Humanité — son doux Gwynplaine, façonné dans le but de changer le monde des Grands. La suite, nous la connaissons, hélas.

- Évidemment que t'as pas compris. Le verbe oublier semble t'échapper, visiblement.

La voix d'Hannah était froide. Glaciale.
Dépourvue de toute émotion agréable.
Cela suffit à lui glacer le sang.

- Et je te remercie, j'ai pas besoin de tes conseils sur ce que l'on doit oublier ou pas. Je m'en sors très bien toute seule.

Toujours ce même ton froide et cette voix dépourvue de chaleur.
Alors qu'auparavant dans la journée il l'avait trouvée "sympathique", ce sentiment avait complètement déserté son corps et son esprit.
En cet instant, pour tout dire, il la trouvait effrayante.
Une petite voix lui souffla intérieurement de vite déguerpir de cet entendre pour partir, loin, très loin d'elle. Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, cette voix prenait de plus en plus d'ampleur dans son esprit.
Pourtant, il ne bougea pas un instant. Trop d'émotions le traversaient, il ne savait plus quoi faire. Désemparé, il vit Hannah lui fondre dessus telle une bête enragée dont il était la proie.
Alors le premier coup vint.

...

Resté planté sur place, il sentit un premier coup le cueillir au creux du ventre, lui produisant un horrible mal à l'estomac.
Il n'eut pas le temps de répliquer qu'un second coup vint lui percuter le nez.
Hannah frappait, refrappait, mais c'était comme si elle ne réfléchissait pas à se qu'elle faisait.
Il aurait même dit qu'elle ne visait pas. Juste elle frappait. Et il n'avait pas de réponse au pourquoi.

...

Du sang coulait de ses narine. Il voyait ce liquide rouge s'échapper de son corps. Mais les coups ne cessaient pas. Un poing arriva dans ses côtes, lui coupant la respiration sous le choc. Il fallait qu'il se lève, qu'il lui lui fasse payer. Une froide détermination s'empara bientôt de tout son corps, devenant plus forte à chaque instant.
Cherchant d'abord à se protéger autant qu'il put, coincé entre Hannah et le mur, à l'aide de ses bras. Risquant un coup d’œil vers le vide derrière lui, la douleur traversant son arcade sourcilière le ramena bien vite à la réalité.

Oubliant toute douleur, perdant toute conscience du temps qui passait, de là où il se tenait, il se concentra uniquement sur son objectif.
Il se leva, et d'un geste déterminé, et la poussa violemment, autant qu'il put, avant de faire quelques pas vers elle.

* Te laisse pas faire. *

...

Quel était ce corps qui bougeait ? Quel était ce corps qui cognait ? Quel était ce corps violent ? Le Corps, ce n'était pas le tien *n'est-ce pas ?*. Ton Âme n'était que le funèbre témoin de ces coups infligés à celui qui avait pensé t'aider. Manque de chance, il était tombé sur la mauvaise personne au mauvais moment. Il avait subi la Foudre qui menaçait depuis des mois de tomber de tes poings. En réalité, tu ne frappais pas ce Jaune Pâle. Tu frappais toutes les choses qui depuis le dernier craquage t'avaient assaillie : démons, pensées, Lexa qui avait disparu, le vide — la liste était longue. Il avait été cette Goutte de trop qui, au contact de toutes ces autres molécules homologues, avait fait déborder le Vase. Cette Goutte était vermeille et, dupliquée à l'infini, elle avait coulé le long du Visage du garçon. *Oh bord...*

Tous les jours, tu avais subi. Les regards qui comme des flèches se plantaient au creux de ta poitrine, le vacarme en provenance de tes entrailles, les vagues qui se fracassaient avec rage sur le pourtour de ton crâne ; l'onde se répercutait avec lenteur et perfidie dans le reste de ton être. Même ces armures inertes, qui parsemaient les couloirs comme des étoiles sans vie au milieu d'un ciel dénué de beauté et de lumière, te semblaient pernicieuse. Tout t'apparaissait comme faux ; on n'est pas dupe mille fois à moins d'être Candide. D'où cette méfiance qui déjà, alors que de Poudlard tu n'avais pas encore fait le tour, — faute de temps et d'envie — te rongeait le cœur tel un helminthe affamé. En vérité, le garçon roué de coups — les tiens, probablement — était peut-être une de ces armures innocentes ; avais-tu jalousé la façon dont l'éclat des étoiles se reflétait sur son Âme, le rendant plein d'ardeur et de joie ? *Non*, te rassuras-tu. *Non*, répétas-tu mille fois. *Non*, souffla ton orgueil ; un oui l'aurait écrasé comme un mégot de cigarette sous une semelle. Pourtant, désormais immobile, il embrassait pleinement dans la comparaison les armures des couloirs. Pas un coup de sa part. Cette forme de sagesse t'était insupportable. Tu ne pouvais — tu ne voulais — pas admettre une telle chose. Trop, c'était bien trop.

Quelle ne fut pas ta surprise lorsqu'une force se dégagea soudainement du garçon pour te propulser en arrière ; tu manquas de t'étaler sur la pierre rendue froide par la nuit de février.

Le souffle court, les yeux fatigués, tu tentas de masquer ta stupéfaction ; ce fut une tâche difficile. Alors, pour se défaire de ces sables mouvant qu'on appelait la gêne, — on s'embourbe, on s'agite, on se noie — tu lui confia tes derniers mots *plus jamais je ne perdrais mon temps avec toi*. En dépit de la Raison qui t'implorait de ne pas le faire avec tant de froideur, de ce ton acerbe qui te rendait antipathique aux yeux des autres ; *j'en ai rien à f...*

« J'veux plus t'revoir, plus jamais. »

Que resterait-il de cette altercation ? Des remords. De la satisfaction. De l'horreur. De la jouissance. Tout à la fois. Lorsque tes pas te guidèrent vers les escaliers, sans qu'un regard en arrière ne fut effectué, tu notas que tu n'avais formulé aucune excuse ; quelle importance ? J'aurais du, murmurait la Sagesse, recroquevillée dans le désastre de ton cœur. Mais au diable la Sagesse ! Au diable la Raison ! m'excuser reprit-elle, coupée par ton agacement. Elle non plus, tu ne lui accordas pas un regard ; juste du mépris. Réfléchir était inutile. De toute manière, tu n'était plus tout à fait sûre de ce que tu avais fait à cet individu ; existait-il seulement ?



Tu regagnas ton Dortoir, perturbée plus que jamais ; fort heureusement, tu oublierais rapidement cette mésaventure. Normalement.