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05 juil. 2020, 17:23
La Cascade des Maux
Décembre 2044


La Tour d'Astronomie. Cet endroit où je me sentais proche du ciel et de ces étoiles, où j'avais découvert le plaisir de rêver. Le bonheur de s'éloigner du reste de ce château et de se rapprocher les étoiles... Je posais mon sac dans un coin et allait me poser sur le muret. Je vis tout Poudlard. Sa grandeur, son ancienneté et sa beauté. Puis je regardais le ciel. J'avais envie de m'en approcher encore. Je voulais toucher les nuages, quitter la terre et voyager dans ce ciel de janvier,

Respirer.

Mais je savais que tout cela était impossible. Il ne me restait donc plus qu'une chose pour m'éloigner d'ici, rêver et

Profiter de la vie.

Profiter de la vie. J'avais arrêté. Cela faisait un an que la vie ne m'était plus rien. Rien. Vide. Je ne vivais que pour le plaisir que j'aurais procuré à mon frère s'il avait pu voir mon entrée à Poudlard. Mais vivre pour le plaisir d'une personne qui n'était plus de ce monde, à quoi cela servait il finalement ? A rien. Mais quelque chose me poussait. Me poussait tout au fond de moi même à continuer.

Je me détachais du muret et allais chercher ce qui me faisait continuer, ce qui me rendait heureuse si l'on pouvait dire ça. Mon carnet. Mon carnet une plume et de l'encre.
L'écriture.
Je m'assis et me mis à écrire en regardant de temps à autre le ciel.

Je noircis 3 pages. Puis je m'arrêtais pour relire tout ce que j'avais pu écrire. Non. Non. Je ne pouvais pas écrire des phrases si... Vides. Ca en voulais rien dire. Je ne sais plus écrire. Que m'arrive-t-il ?
J'arrachais ces 3 pages et en faisait des boulettes avant des les jeter je ne sais où derrière moi.

J'inspirais un grand coup et m'y remettais.

@Rogan O’Cathasaigh dis moi si ça te va ou si tu veux que je modifie quelque chose :happy:

10 oct. 2020, 13:38
La Cascade des Maux
Image


Décembre 2044 - Cour pavée


Une heure de libre, une heure à rien faire, une heure pour laisser ses pensées s’échapper au vent. L’étendue de tout Poudlard s’était emmitouflée dans son épais manteau d’ivoire. Pourtant, bien que toute sa maison préférait s’agglutiner au coin du feu ou piquer un somme sous une montagne de couette, Rogan lui, franchit les portes donnant sur la cour pavée.
Noyé dans son long et gros manteau d’hiver, il n’avait guère peur du froid qui fouettait l’enceinte du château. La neige craquelait sous ses chaussures, laissant derrière lui un chemin d’empreintes. Et si, soudainement, le Ministère de la Magie était à ses trousses ?

Il plongerait sous la mer blanche. Jusqu’à ce que le monde oublie son existence.


Ou bien se laisserait-il sombrer sous l’emprise de la tempête glaciale pour finir sous l’état d’une statue de saphir ? Non, Rogan n’aimait pas que les yeux se posent sur lui. Au moins, il se rapprocherait de l’Art, grande amie qui prône sa tête.
La cour était si vide. Aucune vie alentours, aucun esprit non plus. Faisait-il plus froid que la mort elle-même ? Les lumières des fenêtres du château étaient toutes allumées, les élèves avaient mieux à faire qu’à traîner au château. D’autres s’étaient donné rendez-vous au parc pour une séance de patinage.

Rogan ferma les yeux et se laissa tomber en arrière. Cette absence de regard et d’existence, cette pression sous sa poitrine, l’entraîna à s’échouer dans le manteau de neige. Celle-ci n’était ni trop épaisse, ni trop fine; son corps s’y enfonça. Il commença à grelotter. Il s’en fichait. C’était une preuve qu’il pouvait encore ressentir le froid mordant de la saison, une preuve qu’il n’avait pas sombrer dans un autre monde, incapable de ressentir aucune émotion. Une preuve qu’il était toujours parmi les vivants, quoi.

Quelque chose vint perturber sa léthargie, quelque chose venait de tomber sur son visage algide. Quelqu’un l’avait donc surpris à être complètement inerte sous le froid hivernal ? Qu’avait-elle pu penser, cette personne-là, quand elle eut découvert le corps gisant de Rogan en plein milieu de la cour pavée ?

L’enfant ouvrit ses yeux sur le ciel lacté et les tours de Poudlard qui le regardaient de si haut, et gesticula dans rois les sens pour vérifier qu’il était toujours seul. C’était le cas. Il ne trouva sur le sol qu’un parchemin en boule qui faisait défaut dans le décor éburnéen. Voilà l’élément perturbateur qui a eu l’audace d’ébranler sa transe avec l’Hiver ? Ou alors, l’élève en question était parti en détresse prévenir un professeur qu’il venait de couvrir un corps glacial sans vie dans la cour pavée. Un suicide ? Aucunement. Un esprit en osmose avec le frimas ? Totalement.

- Le repos est si difficile à respecter ?

Alors que Rogan se penchait pour ramasser le parchemin froissé, un autre rebondit sur son bonnet. Et un troisième. Ce n’était pas une farce. En relevant la tête, il aperçut une quatrième boule de parchemin tomber... du ciel ! Les anges essayaient-ils de lui faire passer les messages des dieux ? Avaient-ils choisit de faire de Rogan leur oracle divin. Alors que le garçon s’attendait à découvrir des textes intraduisibles ou bien que Dieu n’était pas content de ses mauvaises notes en cours de vol, il y découvrit à la place un poème. Un poème froissé, gribouillé, barré. C’était une esquisse. Une ébauche d’amertume, un brouillon de tourment. Ses yeux brillants rivés vers le ciel, il partageait son ressentiment.

- Dis, qu’est-ce qui te chagrine, ciel ?

Elle chantait de si belles cantiques,
Si belle à rendre mon esprit alchimique.

04 déc. 2020, 19:45
La Cascade des Maux
Peut-être n'étais-ce pas seulement mes écrits qui étaient vides. Peut-être étais-ce moi ? Alors voilà. J'allais écrire sur le vide que j'étais. Que je ne souhaitais faire qu'un avec le ciel, cette immensité grise s'offrant à moi. Et que même ça, on arrivait encore à me le refuser.


Je n’ai pas connu le bonheur depuis bien longtemps, j’en ai même oublié les sensations. Je ne suis plus malheureuse, je suis vide. Je suis quelqu’un de vide, posée là, ici, pour on ne sait quelle raison. Je ne suis qu’un pantin que des mauvaises personnes font danser et je ne fais plus rien pour me défendre et essayer de les arrêter.
Je ne souhaite qu'une chose...



Une minute s'écoule pendant laquelle je regarde le ciel, cherchant les mots exacts pour coucher sur le papier ce que je ressens. Mais il m'est impossible de me reconcentrer sur le ciel et le vide en moi que je couche sur le papier. J'avais envie de hurler. Hurler dans un endroit où personne ne pourrait me voir ni m’entendre. Qu’on me laisse seule et que je puisse respirer à pleins poumons l’air frais. Respirer oui. Pour le moment, je ne faisais qu'étouffer.

J'arrachais la dernière page remplie et la lançait je ne sais où comme les précédentes. Puis je me levais et rangeais mon carnet et ma plume dans mon sac avant de le mettre sur mon dos. J'allais marcher. Sans m'arrêter. Peut-être que je trouverais cet Endroit dans lequel je pourrais prendre un peu de temps pour moi, essayer de reprendre une vie correcte si ce n'est heureuse sans Hayden.

Ferme les yeux, inspire un grand coup, et marche. Ecoute tous les bruits qui t'entourent comme les battements d'ailes de cet oiseau là-bas. Sens toutes ces émotions qui te traversent. Vis, Dawn.

Je quittais la Tour d'Astronomie. Peut-être allais-je me rendre au Lac ? Non, cet endroit n'est pas très calme, des élèves y seraient déjà... J'allais marcher. Peu importe vers où.