Octobre 2045

Tu n’as pas sommeil.
Encore.
Tu fais des rêves étranges ces temps-ci.
Tes nuits sont mouvementées.
Par des cauchemars.
Des rêves.
Des souvenirs.
Des trous noirs.
Du bruit.
Du silence.
Des mots.
Des pleurs.
Des larmes.
Un sourire.
Une image.
Puis plus rien.

Tu poses tes pieds nus sur le sol.
Dans la salle commune,
Le silence règne.
Un silence désagréable.
Froid
Et long.
Très long.
Tu marches.
Tu t’en vas.
Loin.
Très loin.
Sans te retourner.
Tes pieds nus sur le sol marchent.
Seuls.
Ils tracent ton chemin.
Ta voie.
Ta destinée.
Ton avenir.
Ton futur.
Ils tracent quelque chose.
Quelque chose que tu ne connais pas.
Quelque chose que tu ne comprends pas.

Quelque chose brise le silence.
Ce silence qui te rend forte.
Qui te rend invulnérable.
Maintenant,
Tu l’es.
Vulnérable.
Insouciante.
Tu te retournes,
Sans bruit.
Puis tu l’aperçoit.
Sous ce mince filet de lumière.
Tu aperçois cette ombre.
Celle qui te suit.
Qui te hante.
Qui te veut à la fois du mal
Et du bien.
Une ombre qui essaye de te faire comprendre quelque chose.
Mais quoi ?
Tu n’en sais rien.
Elle t’effraie.
Cette ombre.
Alors tu t’enfuis.
Sans te retourner.
Tu cours.
Tes pieds frappent le sol.
Tu sais bien que tu fais du bruit mais tu veux juste partir.
Tu gravis des marches.
Tu ne sais pas où tu es.
Mais à force de les grimper,
Tu comprends.
Tu es partie
Dans la tour d’Astronomie.
Alors tu te recroquevilles.
Quelque part.
Dans un coin.
Ta respiration est rapide.
Trop rapide.
Les larmes défilent.
Une a une.
Et coulent sur tes joues blanches
Qui n’attendent que réconfort.

Ce soir là, Miles ne trouvait pas le sommeil. Il tournait et se retournait dans son lit. Il espérait ne pas réveiller Jacob, Gabryel et les autres. Peut-être était-ce la pleine lune ce soir ? Il paraît qu'elle influe sur le sommeil des gens.
Sujet à toutes ces interrogations futiles, il continua de tourner en rond. Sentant la frustration monter, il se leva.
S'il n'arrivait pas à dormir il allait mettre ce temps supplémentaire à profit.
Sur la pointe des pieds, il sortir du dortoir et descendit les escaliers vers la salle commune. D'un regard prudent, il s'assura que personne n'était là pour le surprendre, puis traversa rapidement la pièce vers le portrait.
La grosse dame du portrait grommela d'un air endormi quand il sortit.

- Tu crois que c'est une heure pour se balader jeune homme ? demanda-t-elle d'une voix chantante.

Il ne répondit pas et s'en alla. Il l'entendit s'offusquer face à son impolitesse. Et maintenant ? Où allait-il ?
Il repensa à cette histoire de pleine lune : il avait envie de voir le ciel nocturne, de contempler les étoiles, et de voir au passage s'il avait raison.
"La tour d'astronomie..." pensa-t-il. Il n'y avait jamais été. C'était le moment. Sûrement pas le bon, mais un moment quand même.
Il grimpa les escaliers principaux, jusqu'à arriver devant les portes de la tour d'Astronomie. Il s'arrêta. Une seconde. Ce n'était pas Mr Briggs, son directeur de maison, qui était professeur d'astronomie ? Son bureau était là... Et s'il était là ? Il allait méchamment se faire tirer les oreilles, surtout étant de Gryffondor, et probablement faire perdre des points.
Il hésita... Il ne voulait pas se montrer égoïste. Mais maintenant qu'il était là...
Il entra.

Il inspira un grand coup. L'air sentait bon la victoire et la satisfaction. Il tourna la tête et sursauta : dans un coin se trouvait une fille, recroquevillée et en pleurs, blonde avec un visage triste. Il jura intérieurement. Si ça avait été Mr Briggs...
Il s'approcha prudemment, lorsqu'une sueur froide lui coula dans le dos. Était-ce un fantôme ? Certes il en avait déjà vu plusieurs dans l'enceinte du château, mais peut-être que celui-ci n'était pas bienveillant ? Elle lui faisait peur en tout cas.
S'efforçant de cacher le tremblement de sa voix, il demanda :

- ... Ça va ?

Tu étais recroquevillée.
Dans un coin.
Sans faire de geste brusque.
Tu dissimulais ta tête entre tes genoux.
Seuls tes cheveux dépassaient.
Tu te croyais invisible.
Bien cachée.
Lorsqu’un bruit te fit remonter la tête.
Il se tenait là.
Devant toi.
Il te fixait.
Comme s’il avait peur de toi.
Tu resserras les points.
Tu aurais voulu t’enfuir.
Qu’il te laisse pleurer.
Qu’il te laisse seule.
Tu essuyais les larmes
Lorsqu’il parla.
L’enfant.
Il prononça deux mots.
Des mots qui n’ont aucun sens à tes yeux,
Pas quand tu es comme ça.
Triste.
Brisée.
Détruite.
Les yeux embués de larmes,
Tu répondis à l’enfant.

- Je ... Oui. Ça va. Merci.

Tu souris à l'enfant.
Tu voulais qu’il comprenne.
Que tu ne lui voulais aucun mal.
Que tu ne lui voulais que du bien.
Que tu voulais aller bien.
Mais que tu ne pouvais pas.
Car c’était impossible.
Il est trop tard désormais.
Alors tu baissa la tête.
Et,
Dans un murmure,
Tu prononça :

- Je ne serais jamais comme avant. Rien ne pourra être comme avant.

Tu te pris la tête dans tes mains.
Silencieuse.
Puis tu le brises.
Le silence.

- C’est ma faute ...

Peut importe ce qu’il dirait.
Toi tu le sais,
Que c’est ta faute.
Qu’il n’y a plus rien à faire.
Que tu seras toujours comme ça :
Différente.

@Miles Ravenstorm À toi :

- Je ... Oui. Ça va. Merci.

Miles frissonna. Elle avait vraiment l'air d'un fantôme. Malgré la pénombre, il parvenait à distinguer son sourire qui lui était adressé. Pas un sourire malveillant, mais plutôt un sourire rassurant Qui qu'elle fut, elle ne semblait pas lui vouloir de mal.
Alors qu'il s'approchait doucement d'elle, la fille reprit :

- Je ne serais jamais comme avant. Rien ne pourra être comme avant.

Miles s'arrêta. Ça devenait... étrange ?

- C’est ma faute ...

Il trembla comme une feuille. Était-ce un aveu d'un crime ? Voilà qu'elle parlait comme un fantôme désormais. Il se demandait ce qui l'empêchait de prendre les jambes à son coup à cet instant précis. "Allez Miles, on s'en fout, te fais pas attraper, tu vas te attraper et dieu sait quoi après..."
Il fit demi-tour et s'apprêta à détaler, mais il s'immobilisa. Il fallait qu'il se reprenne en main : et si c'était une fille, juste une élève perdue, tout comme lui ?
Il y a peu, n'était-il pas celui en détresse ? Jusqu'à ce que plusieurs mains lui soient tendues.
Non il ne pouvait pas faire marche arrière aussi facilement, alors qu'il pouvait peut-être aider.
Et puis si c'était un fantôme, il pourrait toujours courir un peu plus vite !

Il s'approcha de nouveau, et finit enfin par se retrouver à côté de la fille. Il s'assit à côté, restant méfiant.

- Tu veux me dire ce qui va pas ?

Il hésita, mais ne parvint pas à retenir sa question plus longtemps

- T'es pas un fantôme au moins, dis moi ?

A toi @Léna Romanoff , j'espère que ça te convient

Tu veux me dire ce qui ne vas pas ?
Non.
Tu ne veux pas.
Tu ne veux pas qu’il sache.
Qu’il cherche,
Qu’il se demande
Et qu’il trouve.
Car,
Jamais,
Tu ne sauras comment y remédier.
C’est impossible.
Bien trop dure.
A expliquer.
A faire.
A comprendre.
Tu regardes l’enfant devant toi.
Que fais t’il là ?
Alors qu’il fait nuit.
Dans ce froid,
Cette pénombre,
Parmi ses ombres.
Puis il te demande quelque chose.
Une chose étrange.
Mais qui te paraît évidente.
Il a peur.
Comme toi.
Il a peur des choses qu’il ne comprend pas.
Qu’il ne connait pas.
Un sourire niais apparaît sur tes lèvres.
Mais tu n’aurais pas dû.
Sourire.
C’est quelque chose qui n’a aucun sens.
Pour toi.
Pour lui.
Pour elle.
Mais l’enfant te regarde.
Comme attendant une réponse.
Alors tu murmure,
Dans un souffle :

- Oui. Je suis un fantôme.

C’est faux.
Tu n’en es pas un.
Un fantôme.
Tu es une enfant.
Comme lui.
Comme tous les autres a Poudlard.
Mais tu as quelque chose de différent.
Tu es brisée.
Alors que eux, non,
Ils ne sont pas brisés.
Ils sont normaux.
Tu aimerais être comme eux.
Mais tu ne peux pas.

Tu te lève.
Doucement.
Sans bruit.
Tu jettes un coup d’œil aux étoiles.
Elles veillent sur toi.
Puis tu lancent au garçon :

- C’est quoi ton nom ...?

@Miles Ravenstorm à toi Désolée pour le retard ...

Elle lui avait confirmée être un fantôme et il avait frissonné. Elle se leva et lui demanda son nom.
Miles ne répondit pas immédiatement, perdu dans sa contemplation de la fille. "Un fantôme hein ?"
Il leva un sourcil circonspect : un détail avait attiré son attention. Il s'approcha précautionneusement de la fille, et avança son visage très près du sien. Oubliant tout l'effroi qu'il ressentait encore il y a quelques secondes, il se lanca dans un exament minutieux de la fille. Sa teinte était certes pâle, mais il avait pu voir des fantômes plusieurs fois depuis son arrivée, et elle n'était certainement pas aussi transparente. Oubliant tout savoir vivre et tout restriction, il s'approcha encore, son nez touchant presque la joue de la fille, ses yeux louchant pour fixer un éclat dessus. Il tendit son doigt, qu'il approcha lentement, très lentement de la joue...

*poke*

- Je le savais ! s'écria-t-il fièrement. T'es pas un fantôme, les fantômes ça pleure pas ! Il s'interrogea sur la véracité de ce fait, mais ne s'y attarda pas. En tout cas j'crois pas qu'ils pleurent des larmes !

Fier de sa découverte, il recula.

- J'm'appelle Miles, et toi c'est quoi ton nom, Miss Fantôme ?

Dans son excitation, il avait complètement occulté le fait que la fille en face de lui semblait en souffrance.

Tu étais contente.
Le garçon,
Il l’air soucieux.
Lui,
On l’a perdu pour de bonnes heures.
Mais tu te trompais.
Il fit,
Soudain,
Une drôle de tête
Puis,
Sans que tu n’eus le temps de réagir,
Il commença a marcher.
Au début, tu croyais qu’il allait partir.
Qu’il allait prévenir un préfet ou un professeur.
Qu’il allait te laisser là.
Seule.
A te morfondre sur toi même.
A causer avec les ombres.
A chercher quelque chose qui a disparu.
Mais non.
Non,
Il s’approche.
Le garçon se rapproche de toi.
Tu l’entends marmonner
Mais,
Sourde comme tu es,
Tu ne comprend rien a ce qu’il te chuchote.
Alors tu décide de n’y prêter aucune attention.
L’enfant se rapproche de toi.
Tu ne comprend pas.
Tu ne comprend pas pourquoi il fait ça.
Tu as peur.
Alors,
Sans bruit,
Tu ferme les yeux.
Un par un.
Tu sens quelque chose te frôler la joue.
Tu voudrais ouvrir les yeux,
Mais une force intérieure te pousse à les laisser fermer.
Alors tes yeux restent clos.
Tu sens quelqu’un se pencher sur toi,
Et poser quelque chose sur ta joue.
Lorsque tu décide de rouvrir les yeux,
Le garçon se tient juste devant toi.
Il a posé son doigt sur ta joue.
Tu reste devant lui,
Alors qu’il se met à s’extasier.
Les fantômes pleurent pas.
Qu’est-ce qu’il en sait ?
Tu lui plaque ta main sur la bouche avant de chuchoter :

- Chut, on devrait pas être là.

Le garçon se présente.
Il s’appelle Miles.
C’est joli comme nom.
Alors toi,
Tu approche ta bouche de son oreille et lui chuchote :

- Moi c’est Léna.

@Miles Ravenstorm à toi, désolée pour le retard.