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15 juil. 2016, 00:23
Les Cages de la Rédemption  PV 
(Ce RPG se situe à la volière)

Il y avait dix-huit jours très exactement, Joy Wedenjack s'était aventurée dans les sous-sols et avait rencontré quelques individus peu commodes. Deux Serpentard, nullement autorisés à vagabonder là-bas, s'étaient montrés stupides, culottés et avaient vainement tenté de fuir. Quand Melissandre et Joy avaient retrouvé ces deux rebelles, elles les avaient évidemment accablé d'une punition méritée. Ces Serpentard, apparemment prénommés Théo et Anna, avaient été obligés de se résoudre à accepter la punition. Lorsque les préfètes avaient reparlé de cette affaire en privé, elles avaient décrété que Joy les surveillerait pendant qu'ils accompliraient leur labeur. La Serdaigle les avait donc convoqués à dix-huit heures pile, à la volière, pour qu'ils accomplissent leur punition.

Dix-huit jours, donc, que Joy regrettait son passage dans les sous-sols. Ça lui aurait évité bien des misères ; elle n'aurait pas fait la malencontreuse rencontre de ces Serpentard et n'aurait pas du les accompagner durant leur punition. En dix-huit jours, Joy avait eu tout le loisir de ruminer contre sa propre idiotie. Pourquoi avait-il fallu qu'elle leur donne cette punition ? Maintenant, elle se devait d'assister deux Serpentard intenables et imbuvables pendant qu'ils astiqueraient les cages d'une volière piaillant d'oiseaux puants. La jeune fille traversait actuellement les longs couloirs de Poudlard en remuant ses sombres pensées. Lorsqu'elle dut quitter la chaleur du château, Joy fut confrontée à la légère brise qui cheminait lentement, dehors. Elle recouvrit sa tête blonde de sa large capuche, espérant se protéger du froid.

Elle poussa un soupir exagéré lorsqu'elle entra dans la volière. La pièce était froide, dans tous les sens du terme. De la paille était négligemment étalée partout, recouvrant un sol probablement morne. Quant aux hiboux et aux chouettes, ils se tenaient tranquillement sur leur perchoir et bougeaient un peu, parfois, dans quelques bruissements. Joy s'assit sur le rebord d'une fenêtre et frissonna au contact d'un courant d'air. Avec un nouveau soupir, elle fit couler son regard sur sa montre, qui était un cadeau de sa mère ; elle indiquait dix-sept heures cinquante-huit. Joy fronça les sourcils, n'appréciant pas vraiment les retardataires, bien qu'elle en fut une elle-même. La colère commençait à la gagner lorsqu'elle entendit des bruits de pas ; quelqu'un approchait. Au moins, ils n'avaient pas eu l'audace de lui poser un lapin.

Ce fut une fille aux longs cheveux bruns qui apparut. Apparemment, elle n'était pas accompagnée. Joy lui sourit faiblement et hocha la tête en guise de salut. Elle n'avait aucune affinité avec cette fille, qu'elle ne connaissait presque pas. Elle avait juste eu une mauvaise première impression, mais elle ne tenait pas spécialement à faire perdurer l'amertume réciproque. Si elles parvenaient à s'en tenir à l'indifférence, Joy s'en verrait satisfaite.


« Anna, c'est ça ?, demanda-t-elle d'un ton las. Ton ami n'vient pas ? Tant pis. Il va regretter d'pas avoir été ponctuel. »

En fait, Joy n'avait pas encore d'idée précise en tête. Elle savait juste que si ce Théo ne se pointait pas illico presto, il le payerait chèrement. Elle reporta son attention sur Anna et lui indiqua les nombreuses cages d'un signe de tête.

« T'as c'qu'il faut pour nettoyer ? Moi, en tout cas, j'ai pris un truc pour m'occuper, dit-elle avec un petit sourire. »

Elle sortit un livre de son sac, qui traitait des sorts poussés de Défense Contre les Forces du Mal. Elle l'avait emprunté à la Bibliothèque et le feuilletait de temps en temps, pour prendre de l'avance. Elle posa le grimoire sur ses genoux, prit appui sur la fenêtre et dit, amusée :

« Bon amusement. »

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.

28 juil. 2016, 21:35
Les Cages de la Rédemption  PV 
*De toute façon, je suis toujours en retard.*
Voila ce que pensait Anna, tout en courant à toutes jambes pour arriver à l'heure à sa punition. Moins de 5 minutes plus tôt, la jeune fille s'était réveillée en sursaut, affalée dans une position étrange sur l'un des fauteuils de sa salle commune, son livre moldu suspendu en haut de la cheminée par deux doigts.
Tout le monde autour d'elle l'avait regardée s'affoler et courir en tout sens pour tenter de trouver un Serpentard portant une montre. Lorsqu'elle avait enfin réussi à savoir l'heure, elle s'était ruée dans son dortoir pour s'emparer du matériel de nettoyage pour cages, acheté une semaine plus tôt dans un magasin du chemin de traverse.
Enfin, elle avait démarré en trombe afin de ne pas arriver trop en retard à sa punition, et de risquer une autre retenue.
Dans sa précipitation, Anna avait complètement oublié que Théo devait lui aussi faire la punition. Peut être y était-il déjà ? Ou plus probablement, peut être avait-il décidé de ne pas se rendre à la volière afin d'accomplir sa punition ?
Anna s'en fichait. Depuis leur petite aventure dans les sous-sols, ils ne s'étaient pas reparlés, et Anna jugeait qu'il était assez grand pour assumer ses actes.
Elle même avait songé à ne pas aller à la punition, mieux encore, elle avait même cru pendant un instant que Joy Wedenjack et Mélissandre, les deux préfètes qui les avaient surpris dans les sous-sols, allaient oublier leur promesse de punition.
Mais ce n'était qu'un faux espoir, car une semaine auparavant, Anna avait reçu un hibou de Joy, lui indiquant l'heure et le jour de sa punition.
Perdue dans ses pensées, Anna ne vit pas la porte de la volière, et la percuta de plein fouet. La jeune fille refoula ses larmes et entra dans la volière, en ouvrant la porte cette fois-ci.
Joy était déjà arrivée, mais pas de trace de Théo. La préfète lui adressa un bref salut, auquel Anna répondit. La préfète de Serdaigle ne paraissait pas plus ravie d'être ici qu'Anna, à en juger par la capuche qui recouvrait ses cheveux pour la protéger du froid.


« Anna, c'est ça ? Ton ami n'vient pas ? Tant pis. Il va regretter d'pas avoir été ponctuel.
T'as c'qu'il faut pour nettoyer ? Moi, en tout cas, j'ai pris un truc pour m'occuper
»

Joy sortit un livre sur la D.C.F.M de son sac. C'était peut être très cliché, mais Anna ne s'attendait pas à autre chose de la part d'une Serdaigle. Elle aurait en effet été très étonnée si la préfète avait amené un livre tel que « Les plus belles bêtises à faire à Poudlard ».


« Bon amusement. »

« Merci bien. Et oui, je m'appelle Anna. »

Anna avait répondu d'un ton sec, ne voulant pas spécialement devenir amie avec sa gardienne.
Dans un soupir, Anna s'approcha de la cage la plus proche. Plus l'on avançait vers les niches à hiboux, plus l'odeur fétide était forte.
La jeune Serpentard commença à gratter les fientes de hiboux et de chouettes avec une petite raclette. Puis, elle nettoyait les restes avec un vaporisateur de désinfectant et un vieux chiffon.
A la fin de la troisième cage, Anna était déjà au bord de l'asphyxie, et elle était sûre de s'être déboîté les deux épaules. Joy était toujours plongée dans son livre, appuyée contre la fenêtre.
A vrai dire, Anna était presque déçue du peu d'attention que lui portait la Serdaigle. La punition aurait peut être été moins ennuyante si Joy l'avait sermonnée ou s'était montrée désagréable.

Elle décida de s’octroyer une petite pause, et posa son matériel. Reprenant son souffle, elle s'adressa à Joy. Elle s'était promis de ne pas engager la conversation, mais elle ne s'était pas attendu à ce que la punition soit aussi longue et ennuyante.


« Ça va, tu ne te fatigues pas trop ? Dis-moi, il est intéressant ton livre, dit elle en appuyant bien sur le mot intéressant, tu penses que tu ne vas pas trop t'ennuyer ? Parce que si tu veux, il me reste encore beaucoup de cages à astiquer. »

Tout en disant cela, Anna agita son chiffon couvert de fientes de hiboux, avec un grand sourire aux lèvres.

Un sens interdit, en somme ce n'est qu'un sens autorisé, mais pris à l'envers.
Pierre Dac

05 août 2016, 19:10
Les Cages de la Rédemption  PV 
Anna se contenta de remercier Joy lorsque celle-ci lui souhaita sarcastiquement de bien s'amuser. Venant d'une fille ayant essayé d'échapper à deux préfètes dans les sous-sols, cette réaction avait un peu étonné l'Écossaise. La Serpentard semblait s'être calmée. Apparemment, elle n'allait pas tenter de se défiler et comptait faire sa punition sans chichis. Tant mieux ; Joy n'était pas venue ici pour se batailler avec Anna. La préfète n'était pas du genre violente, comme fille. Elle préférait régler ses comptes en restant maître d'elle-même. Et, dans les pires cas, elle cédait à la venimeuse tentation qu'était la parole. Les mots pouvaient vertement blesser, lorsqu'on savait les manier avec justesse, et Joy l'avait bien compris. Mais de toute façon, elle n'avait aucun compte à régler avec Anna et ne souhaitait pas en avoir. Elle voulait juste que cette satanée punition soit faite dans le silence et la rapidité.

Tandis qu'Anna se mettait à récurer silencieusement les cages salies par les hiboux, Joy se plongea dans son livre. Elle lut une page, puis deux, trois, quatre, cinq, dans lesquelles étaient listés de nombreux sortilèges parfois utiles, parfois dangereux (mais pas trop, sinon le livre aurait été rangé dans La Réserve). Joy se concentrait pour essayer de retenir tous les noms et formules de ces nombreux sortilèges, dans l'espoir que cela l'aide en « Défense contre les Forces du Mal ». Comme pouvait-on ne pas se passionner pour cette matière ? On y apprenait des tas de choses qui, pour une Née-Moldue comme Joy, se révélaient captivantes. La jeune fille rêvait de devenir la sorcière la plus douée de toute l'Angleterre, et pour atteindre ce but, elle devait impérativement cartonner à Poudlard. Certes, elle aimait s'amuser, elle soupirait parfois devant la tonne de devoirs qu'elle devait faire, grinçait des dents lorsqu'elle avait deux heures de Potions à la suite (le jeudi, de 14h à 16h – c'était le pire moment de la semaine), mais Joy restait une pré-adolescente qui chérissait le savoir, qui visait l'excellence, qui aimait avoir des bonnes notes.

Malgré tout, lorsqu'elle fut arrivée au bout de la vingt-troisième page, Joy se sentit lasse. Elle en avait assez, de feuilleter ce gros bouquin et de voir défiler toutes ces formules sous ses yeux fatigués. Son regard resta cependant fixé sur les lignes de son livre. La préfète ne voulait pas distraire Anna ; ça l'aurait ralentie dans sa corvée et Joy ne voulait pas s'éterniser ici. D'un geste blasé, elle abaissa sa capuche et sentit aussitôt ses cheveux blonds s'abattre sur ses épaules. Elle était en train de réunir la motivation nécessaire pour se replonger dans son grimoire lorsqu'Anna prit la parole. La jeune Wedenjack fronça les sourcils à l'entente de ses propos.


« Tu crois que j'suis la parfaite petite Serdaigle qui adore enchaîner des bouquins plus nuls les uns que les autres, hein ?, fit-elle finalement avec un demi-sourire. »

Joy, qui avait levé les yeux vers l'élève de Serpentard, semblait pensive. Anna, avec son chiffon sale et son sourire narquois, était clairement en train de provoquer sa pseudo-surveillante. Joy aurait pu s'énerver si elle ne s'ennuyait pas à mourir. À la place, elle avait décidé de rentrer dans le jeu d'Anna.

« J'aime bien m'instruire et j'm'intéresse aux cours, mais j'fais pas que ça d'ma vie, j'te rassure, continua la jeune fille d'un ton presque sympathique. Donc ouais, c'est vrai que j'commence à m'ennuyer. Malheureusement pour toi, je ne m'ennuie pas encore assez pour t'aider à nettoyer ces cages... fit-elle en s'appuyant davantage contre la fenêtre. »

Elle soupira faiblement et se mit à jouer avec ses cheveux. Elle étant en train d'entortiller une mèche blonde autour de son index lorsqu'elle reprit la parole.

« Tu sais... J'crois que tu t'fais une fausse opinion de moi. »

Elle soupira une deuxième fois et sembla prête à se lancer dans de longues explications tordues. Finalement, elle dit simplement :

« J'aurais juste préféré ne pas vous croiser dans les sous-sols. »

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.

27 août 2016, 22:32
Les Cages de la Rédemption  PV 
La Serdaigle leva les yeux de son livre, et répondit à Anna, toujours avec cet air las.

" Tu crois que j'suis la parfaite petite Serdaigle qui adore enchaîner des bouquins plus nuls les uns que les autres, hein ? "

C'était effectivement ce qu'Anna pensait, et il fallait dire pour sa défense que jusqu'ici, Joy n'avait rien fait pour la détromper, au contraire.


« J'aime bien m'instruire et j'm'intéresse aux cours, mais j'fais pas que ça d'ma vie, j'te rassure. Donc ouais, c'est vrai que j'commence à m'ennuyer. Malheureusement pour toi, je ne m'ennuie pas encore assez pour t'aider à nettoyer ces cages..
Tu sais... J'crois que tu t'fais une fausse opinion de moi.
J'aurais juste préféré ne pas vous croiser dans les sous-sols.
»

Mmm. Anna aurait aussi préféré que les sous-sols soient restés déserts ce jour là, sûrement plus que la préfète, même si elle pouvait comprendre que Joy avait autre chose à faire que de surveiller une retenue dans la volière, ou il faisait froid et ou ça sentait les fientes de hiboux.
La préfète paraissait presque regretter de lui avoir donné une punition. La jeune fille aurait bien proposé qu'elles fassent comme si il n'y avait jamais eu de punition et qu'elles aillent faire un tour dans le parc comme deux amis, mais elle se doutait bien que la préfète ne s'ennuyait pas encore assez pour laisser passer cela.
Heureusement, Joy lui avait fait comprendre que ce qu'elle voulait, c'était sortir le plus vite possible d'ici, et qu'elle n'avait pas l'intention de lui faire passer une punition horrible, même si la corvée qu'elle avait choisi pour punir Anna l'était.


" Bon, dit elle dans un soupir, je vais retourner à mes cages souillées moi, si je veux que l'on sorte d'ici un jour..."

Sur ces mots, elle reprit son matériel de nettoyage, et recommença à astiquer les fientes de hiboux, qui semblaient encore plus odorantes et tenaces. Anna n'avait jamais autant détesté les volatiles qu'aujourd'hui, et pourtant elle adorait sa chouette. Désormais, elle prendrait soin à ce que son animal fasse ses besoins autre part que dans sa cage, car lorsqu'elle finira cette retenue, elle ne voudra sûrement plus entendre parler de cages à nettoyer.
Après plusieurs soupirs et presque autant de grognements, Anna décida d'entamer la conversation avec la préfète, dans l'espoir de faire passer le temps plus vite.


"Alors, ça parlait de quoi ton livre ? Tu lis un peu des livres moldus ? "

Le ton d'Anna était plus engageant qu'elle ne l'aurait voulu. Mais après tout, la jeune Serpentard n'était pas rancunière, et elle même lisait beaucoup, aussi pourrait elle peut être discuter de ses gouts littéraires avec la préfète.

Un sens interdit, en somme ce n'est qu'un sens autorisé, mais pris à l'envers.
Pierre Dac