Les deux enfants en étaient venus à parler de leurs parents et plus généralement de leurs familles respectives. L'espace d'un instant, Clément ne se rappelait plus pourquoi la discussion avait dérivé sur ce sujet avant de se rappeler qu'il l'avait lui même initié en racontant à sa camarade de Poufsouffle les études que ses parents avaient fait. A vrai dire, ses parents étaient assez mystérieux et peu expansifs sur leur passé et le Gryffondor n'avait pu avoir que quelques bribes d'informations. Il ne savait ni quelles études ils avaient bien pu faire après leur scolarité à Poudlard ou à Beauxbâtons, ni même comment ils avaient fini par se rencontrer et se marier. Il s'agissait probablement d'un secret que Clément devrait percer ses prochaines années, mais en attendant, il écoutait avec attention ce que Aliénor lui disait.

La fillette semblait elle aussi avoir des personnes de sa famille étant passé par Beauxbâtons, l'école de sorcellerie française, dans le cadre de leurs études. Cependant, ce qui surpris le garçon était l'origine espagnole de la famille Delphillia. Puisque sa mère était française, jamais il n'aurait pensé que des élèves de nationalités différentes pouvaient intégrer l'académie magique française. Après quelques secondes de réflexion, il lui paraissait évident, que tout comme Poudlard qui accueillait des Anglais, des Écossais ou même des Irlandais, Beauxbâtons devait aussi héberger de nombreuses nationalités. *En plus, l'école ne doit pas être bien loin de l'Espagne il me semble*.

- « Oh, tu parles espagnol un petit peu du coup ? Et dis-moi, est-ce que ta famille t'aurait parlé de la vie à Beauxbâtons ? Je dois t'avouer que ma mère ne m'a appris qu'elle était allé là-bas que quand je lui ai demandé à quelle maison elle avait appartenu à Poudlard. Elle ne m'a rien dit de plus sur la vie là-bas. »

Le garçon esquissa un sourire gêné en passant sa main dans les cheveux pour les ébouriffer. Il n'aimait visiblement pas se dévoiler et montrer ses faiblesses, mais il était tout aussi impatient d'obtenir des informations sur l'école de magie française. Clément savait qu'il n'obtiendrait jamais rien de sa mère, alors il se devait de trouver d'autres sources pour épancher sa soif de connaissance mais aussi pour s'imaginer comment avait pu être la vie de sa mère durant son enfance. Aliénor raconta ensuite au jeune Gryffondor les occupations de ses parents, parents n'étant que très peu à la maison et partant souvent à l'étranger sans en faire profiter leur fille. Le garçon ne savait pas si il devait avoir pitié ou non de la jeune fille de Poufsouffle. Lui au moins, même si ses parents n'étaient rarement présent, avait eu son frère pour s'amuser avant son arrivée à Poudlard.

- « Au moins, Poudlard te permet de les oublier un peu et de vivre sans eux ! Je dois t'avouer que je ne pense que très peu à ma famille ici, c'est fou comme on est occupé toute la journée ici, on n'a pas le temps de s'ennuyer ! »

Clément se prit à rire à la blague d'Aliénor sur ses parents qui voudraient s'en débarrasser. Le garçon trouvait que sa camarade de classe était assez expressive et n'hésitait pas à être honnête et dire tout ce qui lui passait par la tête. Si seulement lui-même n'avait pas autant de retenue, il pourrait sans doute se faire plus d'amis parmi les habitants du château.

- « Oh, je suis sûr que dans quelques temps, c'est toi qui voudra te débarrasser d'eux ! Ils vont bien finir par se rendre compte de ce qu'ils ratent, et à ce moment-là, ce sera à ton tour de partir loin ! »

Il était impossible de dire si le garçon tenait ses propos pour sa camarade de Poufsouffle ou bien si il se projetait en réalité dans les propos qu'il venait d'énoncer à sa camarade. Lui aussi, avait des parents plutôt distants et regrettait amèrement cette séparation.

La fillette était heureuse de partager un moment avec ce garçon de sa classe. La plus part du temps, quand on va en cours ou lorsque l’on doit se mettre en binôme, on choisit ses amis et on reste avec les mêmes personnes, les autres se cantonnant aux connaissances ou au mieux aux vagues amitiés. Mais cette fois, elle faisait vraiment connaissance avec quelqu’un de sa classe. Surtout que Clément était très gentil et ne se moquait pas du tout des moments d’excitation de la fillette. Il rendait ce cours qui devait être ennuyeux et morose plutôt sympathique, ce qui était un très bon point.

Après s’être embarquée un peu trop dans son monologue, Aliénor écoutât Clément. Il semblait très intéressé par ce que pouvait savoir Aliénor sur l’école française. Dans son esprit, elle se sentait un peu gênée, elle ne pourrait pas lui apporter toutes les réponses qu’il aurait aimé avoir. En effet, son parent le plus proche étant allé à Beaubatons était son grand-oncle. Elle n’avait donc qu’une vague idée de cette école et ce qu’elle pouvait proposer.

Mais elle continua tout de même à écouter son camarade, binôme d’un jour en botanique. C’est vrai qu’elle n’avait pas pris beaucoup de nouvelles de ces parents et qu’au final, les jours passants, ils ne lui manquaient pas tellement. Juste quand elle pensait à eux, ce qui n’occupait pas le plus clair de son temps. Mais se débarrasser d’eux ? C’est vrai que ne plus avoir son père qui lui répétait de faire ces devoirs et sa mère de ranger sa chambre lui faisait du bien. Mais en soi, il y avait un tas ded choses qui lui manquait.

Aliénor sourit tout en s’imaginant ne plus vivre sans ces parents, elle ne savait pas si cela était de la liberté ou de la souffrance.

-Si ! Hablo Espanol ! Pero solo un poco…

Aliénor sourit, oui son père lui avait appris quelques mots mais rien de très impressionnant, lui-même n’étant pas des plus à l’aise dans cette langue. Mais elle connaissait le minimum vital comme disait son père, il lui répétait souvent que pour survivre il fallait savoir dire : ¿Cuánto cuesta una cerveza?, mais il ne lui a jamais dit ce que cela voulait dire.

-C’est vrai que depuis que je suis ici, je suis beaucoup moins seule les week-ends! Et puis tu as raison, je pensé de moins en moins à eux, enfin ils me manquent de moins en moins!

Aliénor sourit en regardant dans le vide, ces parents… Il lui parraissaient tellement loin, alors qu’en soit Bristol n’était pas si loin. Mais loin de cet univers, de cette magie. Elle avait l’impression d’être dans un autre monde ici, un monde dans lequel ces parents n’étaient pas.

-Je ne sais pas si un jour je me séparerait d’eux, mais quand j’y pense ils me manquent quand même.

La fillette releva son regard vers le garçon avant de sourire, peut-être qu’un jour elle voudrait être loins d’eux, mais elle sait qu’lle a besoin d’eux, de leur amour et de leur forcé.
Elle jeta un regard vers le professeur de Botanique. Celui-ci semblait bien plus actif que tout à l’heure. Il devait bientôt être temps de finir et de partir.
Elle jeta de nouveau un oeil sur leur chef d’oeuvre. C’était artistique, mais aussi joyeux, elle était contente finalement de ce qu’ils avaient fait.

-C’est bientôt la fin! Au final c’est pas si horrible, tu vas peut-être même avoir une nouvelle bonne note à célébrer pendant les vacances!

La Poufsouffle souri francgement au garçon avant de se retourner vers le professeur qui passait dans les rangs.

Dès lors que sa camarade de Poufsouffle se mit à parler en espagnol, le jeune Downing la regarda avec de grands yeux écarquillés. Après tout, il lui avait juste demandé si elle savait parler cette langue, juste par curiosité, mais ne connaissait pas le moindre mot de la langue ibérique. *Qu'est-ce qu'elle est en train de dire ?* se demanda le garçon stupéfait en se passant la main dans les cheveux pour les ébouriffer et en arborant un sourire gêné. La sonorité des quelques mots qu'Aliénor venait de dire résonnait dans sa tête et Clément prêtait déjà un sens poétique à ses paroles.

- « Je suis désolé mais ... je ne parle pas du tout espagnol. Seulement l'anglais et le français, et je trouve ça suffisant pour le moment. Tu viens de dire quoi ? »

La Poufsouffle continua de parler sur l'absence que laissait ses parents dans son coeur et qu'elle avait pu trouver en Poudlard une seconde maison où elle se sentait beaucoup moins seule. L'Anglais ne pût qu’acquiescer aux propos de sa camarade de travaux pratiques : le château se révélait pour la plupart de ce occupants comme une seconde maison, et ses habitants comme une seconde famille. Clément était entouré d'élèves de son âge, venant tous de milieux différents et ayant des histoires différentes, mais avec qui il avait pu créer des liens et avait facilement pu oublier sa famille et les problèmes liés.

- « C'est sûr, on n'a pas le temps de s'ennuyer à Poudlard ! Heureusement qu'on a les week-end pour se reposer un peu ! »

La fin du cours s'approchait de plus en plus ainsi que le moment fatidique où les deux enfants devraient dissoudre leur binôme. Leur enseignant passait entre les rangs, jugeant le travail de chacun des groupes et attribuant des notes selon le niveau de suivi des consignes et le degré de réalisation. Le Gryffondor opina de la tête lorsqu'Aliénor lui dit qu'ils auraient peut-être une bonne note à célébrer pour Noël. Il espérait vraiment avoir une bonne note à ramener à sa mère pendant les vacances ; avoir une mauvaise note ne ferait qu'assombrir les retrouvailles.

- « Tu penses qu'on va avoir une bonne note ? » demanda Clément en regardant l'arbuste qu'il avait taillé à l'aide de sa camarade. « Je ne suis vraiment pas doué en Botanique, je trouve que ça demande beaucoup trop de créativité et d'intuition. »

Après avoir fixé l'arbuste posé sur la table devant les jeunes enfants, Downing tourna la tête à droite et à gauche pour comparer le fruit de leur travail avec ceux de ses autres camarades. Leur arbuste semblait beaucoup plus en point que d'autres dont des branches avaient été cassées et dont une sève s'en écoulait. Il n'était certes pas parfait, mais il faut dire qu'Aliénor lui avait donné du style lorsqu'elle l'avait taillé.

Aliénor sourit quand le garçon s’excusa de na pas comprendre ce qu’elle venait de baragouiner en espagnol, mais c’est plutôt elle qui ne fait pas vraiment attention, elle a dit ça comme si tout le monde parlait espagnol. Mais c’est comme ça, la petite parle avant de réfléchir et en général, agit avant de réfléchir aux conséquences et à un autre moyen de faire. Aliénor est quelqu’un d’assez instinctif même insouciant par moments ce qui peut la mettre dans des situations étranges. Mais au final c’est grâce à ça qu’on se forme des souvenirs.

-J’ai juste dit que je savais un peu parler espagnol.

Clément était visiblement quelqu’un de bienveillant, elle était heureuse d’avoir rencontré quelqu’un comme ça lors d’un cours qui s’annonçait très ennuyeux. Comme quoi, se laisser vivre et ne pas toujours aller avec les mêmes personnes en binôme permet de faire de jolies rencontres. Même si au goût de la jeune fille, avec un peu moins d’heures de classe ce serait parfait ! Mais bon comme disait son camarade, ils avaient les week-ends pour se reposer et se détendre un peu, même si les filles discutaient tard dans les dortoirs les soirs de week-end. Mais bon, c’est ce qui faisait le charme des dortoirs.

Le jeune Gryffondor lui demanda son avis sur leur future note. A vrai dire elle n’en savait rien ! La jeune fille ne voulait pas s’imprégner le cerveau de questions dans ce genre, dans tous les cas, ils sauraient leur note plus tard et ils ont fait de leur maximum.

-J’en sais rien ! Mais je trouve ça joli, s’il n’aime pas notre arbuste je le mettrais en décoration dans mon dortoir !

Aliénor rigola en essayant d’être assez discrète pour ne pas gêner le professeur qui n’était plus qu’à quelques binômes. Lorsque celui-ci s’avança vers eux, il inspecta longuement la plante sans rien dire. Aliénor avait hâte qu’il dise ce qu’il en pensait pour pouvoir enfin sortir de cette serre même si dehors il devait faire bien plus froid. Mais s’imaginer dans sa salle commune près du feu avec ces amis, elle avait vraiment hâte !
Aliénor tapa discrètement dans ces mains comme si cela allait faire avancer le professeur plus rapidement. Quand il redressa la tête replaçant une de ces mèches vertes, celui-ci avait un sourire en coin qui se voulait de bonne augure. Aliénor jeta un coup d’œil à Clément en souriant.

Celui-ci leur expliqua les défauts de coupe à certains endroits, pas assez franc, pas dans le bon sens et je ne sais quoi d’autre, et aussi que les tiges pourraient être enfoncés plus profondément. Enfin pas grand-chose de passionnant aux yeux de la fillette. Mais celui-ci enchaina sur le fait que dans l’ensemble c’était bien et qu’il appréciait la touche d’originalité même s’il faut faire attention à ne pas faire passer l’esthétique avant le bien être de la plante.

Aliénor souriait, c’était positif non ? Elle essaya de décrypter les émotions de son binôme d’un jour. Le professeur leur annonça une notre qui satisfaisait Aliénor. Ce n’est pas la note maximale, mais un E en botanique, elle prend. Surtout qu’elle n’avait pas écouté les consignes ! Une fois que le prof partit, Aliénor se tourna ver Clément.

-Bon ben tu vois, on s’est bien débrouillés !

Elle jeta un coup d’œil aux autres élèves puis se redressa d’un coup.

-Bon je vais rentrer au château moi ! Il fait quand même pas très chaud ici. On fait le chemin ensemble ?

Aliénor sourit chaleureusement à Clément.

-En tout cas je suis ravie de t’avoir rencontré, et promis je te raconterais ce que j’ai découvert sur le château pendant Noël.

Aliénor commença à s’éloigner de la table, ce cours avait au final été un bon moment de sa journée, elle quitta la serre le sourie aux lèvres.

fin du RP pour moi! Merci

Quelle note les enfants allaient-ils bien pouvoir obtenir pour leur travail conjoint ? Le jeune Gryffondor n'avait aucune idée sur la valeur du travail qu'il avait accompli avec sa nouvelle binôme de travaux pratiques. Est-ce que leur professeur de Botanique serait capable d'apprécier la beauté de la coupe qu'ils avaient réalisées ? Clément n'en avait aucune idée, mais même si il n'avait pas une bonne note, ce cours resterait gravé dans sa mémoire pour longtemps, puisqu'il avait passé un agréable moment en compagnie d'Aliénor. Jamais il n'aurait cru qu'après plusieurs mois dans le château, il continuerait de faire des rencontres enrichissantes et d'apprendre à apprécier de nouveaux camarades de classe.

Le moment fatidique arriva enfin et le professeur Gleann vint enfin évaluer le travail d'Aliénor et de Clément. Écoutant les nombreuses remarques du professeur, le garçon désespérait de plus en plus d'obtenir une note convenable. Certes, il n'avait jamais brillé durant les cours de Botanique, mais il avait toujours réussi à obtenir plus que la moyenne. Il n'aimait pas s'occuper des plantes, préférant directement récolter leurs produits. Leur professeur leur montrait les différents endroits où la coupe avait été réalisée un peu trop hâtivement ou bien beaucoup trop profonde. Finalement, il les complimenta sur l'apparence globale de leur arbuste, précisant même que la coupe était "originale". Originale, oui, c'était le mot. Effort Exceptionnel. C'est la note que les deux enfants finirent par obtenir. Ne pouvant pas retenir ses émotions, un grand sourire apparût sur le visage du Gryffondor et il finit par gratifier sa camarade Poufsouffle du regard.

- « Je n'avais jamais eu d'Effort Exceptionnel en Botanique, je n'ai que des Acceptable d'habitude ! Waouhh, c'était vraiment cool de travailler avec toi, tu m'as beaucoup aidé ! »

Le garçon n'en revenait pas. Il avait enfin brisé le cycle des A et avait enfin pu obtenir la note au-dessus. Peut-être qu'en faisant plus d'efforts durant les prochains cours, pourrait-il espérer obtenir la consécration ultime : un Optimal ?

- « Oui, je veux bien faire le chemin avec toi ! C'est l'heure de manger, donc j'imagine qu'on se rend tous les deux à la Grande Salle ! » lui répondit Clément en souriant de plus belle.

Les travaux pratiques s'étaient déroulés beaucoup plus vite qu'à l'accoutumée. Avec Aliénor, le Gryffondor n'avait pas vu le temps s'écouler et avait été surpris par la vitesse à laquelle la sonnerie était arrivée. Downing opina de la tête lorsque sa camarade lui dit que ça lui faisait plaisir d'avoir pu faire ce cours avec lui.

- « Si tu trouves quelque chose d'intéressant à Poudlard, tu as intérêt de me le dire à la rentrée ! »

Après avoir rangé ses affaires à l'intérieur de sa besace en cuir, le jeune homme prit la direction de la sortie accompagnée de la Poufsouffle. Peut-être qu'un binôme de choc venait tout juste de se créer, mais seuls les prochains cours pourraient le confirmer.