Amaryllis assistait à son dernier cours de la journée, tandis que son attention était des plus faibles. Elle appréciait la Botanique. C’était probablement une de ses matières préférées. Cependant, son esprit était ailleurs. Elle ne souhaitait qu’une chose, avoir un moment de répit. Loin de toute cette agitation si caractéristique de la fin d’année. Le contexte actuel amplifiant celle-ci. Plus les jours passaient, plus la boule présente dans le ventre d’Amaryllis grandissait. Elle avait peur. Elle était angoissée. Elle ne souhaitait pas revoir sa famille. Elle ne voulait pas voir dans quel état était sa sœur, seule depuis des mois. Elle ne voulait pas voir ses grands-parents, le regard plein de jugements. Elle ne voulait pas voir son idiot de grand-frère, ni sa naïve mère. Et elle ne voulait surtout pas voir cet air protecteur qu’arborait son père. Amaryllis savait que ce n’était que de la pitié.

L’esprit ailleurs, petite Ama’ ne remarqua pas que le cours était fini. Aujourd’hui, c’était à son tour de ranger la serre de Botanique, avec l’aide de deux Poufsouffle. Impatiente de finir sa tâche, petite Ama’ s’empressa d’attraper le premier sac de terreau qu’elle croisa. Bien plus lourd qu’elle ne l’imaginait, elle s’y reprit à deux fois pour le soulever et marcha avec hâte jusqu’à l’établi. Le souffle court et la vue cachait par ce sac, petite Ama’ perdit très vite l’équilibre lorsqu’elle se sentit buter contre une surface dure. Eclatant dans un nuage marron, le sac de terreau recouvrit, ce qui semblaient être, ses deux camarades Poufsouffle, ainsi que celle qui le portait. Les yeux exorbités, petite Ama’ se mit à rougir fortement, se rendant compte de l’accident qu’elle avait causé. Le nez plein de terreau, elle se mit à tousser, faisant voler la poussière, avant de balbutier des excuses. Elle qui n’aimait pas se rendre en spectacle, elle était servie.

« J-je...Désolée ! »

C'était le dernier cours de la journée, un cours de botanique. Ils devaient rempoter des fleurs dans un autre pot, et cela nécessitait des ustensiles comme des pots ou des pelles. Alors, Celestia était resté aider à ranger la serre, aussi gentille et serviable qu'elle était. Deux autres personnes, une Gryffondor et un Poufsouffle étaient là aussi. La blondinette prit des pelles et se dirigea vers l'établi, suivant l'autre blaireau. Soudain, elle fit tomber une des pelles. Elle voulut la ramasser, mais la lionne, transportant un encombrant sac de terreau, se dirigeait vers elle.

"Atten..."

Celestia n'eut pas le temps de finir son mot que la jeune fille trébucha. La blondinette laissa tomber les pelles pour se protéger la tête avec ses bras. Elle fut recouverte de terreau, tout comme les deux autres sorciers. Le cataclysme passé, elle releva la tête. La jeune lionne était toute rouge, et balbutiait des excuses.

"Ne soit pas désolée, c'est moi qui ai fait tomber cette pelle sur laquelle tu as trébuché. Mais ça ne fait rien, nettoyons tout ça.

Celestia se baissa et ramassa les pelles. Elle enleva le terreau des objets et les rangea dans l'établi. Elle s'épousseta ensuite soi-même pour enlever le terreau collé à ses vêtements tout en regardant la lionne et le blaireau. Ils auraient tous les trois besoin d'une bonne douche.

Maël prit un pot et alla le ranger dans l'établi. L'autre poufsouffle le suivit dans l'idée de ramasser une pelle. Mais la Gryffondor Ui passait dans l'autre sens avait pris un sac de terreau aussi gris qu'elle. Et l'inévitable arriva. La lionne trébucha sur une pelle qui était par terre et le contenu du sac de terreau se dévers sur les trois jeunes personnes. Mael se releva, et éternua de très nombreuses fois pour évacuer la terre aui était rentrée dans ses narines. Puis il toussa pour expulser les particules de sa gorge.

-Heureu Heureu. Et bien ! Il y a heureusement plus de peur que de mal, dit mael, en regardant les autres élèves qui venaient de se faire colorer de noir.

Il épousseta ses vêtements en râlant. Il frotta sa robe de sorcier puis frotta son pantalon et pour finir enleva la terre de son pantalon et de ses chaussures. Puis il demanda à Celestia de lui enlever la terre dans son dos. Il fit la même chose qu'avec Amaryllis en lui enlevant le terreau de sa robe de sorcier, sur son dos. Puis Mael soupira en regardant tout le terreau à ramasser. Il prit la pelle qui traînait encore par terre et entreprit de remettre la terre dans le sac et racla le sol avec la pointe de la pelle. En sortant il se regarda dans la vitre de la serre et vit que son visage était encore plein de terre. Il rentra dans la serre pour terminer de ranger en grattant de ses doigts le contour de ses yeux pour enlever le maximum.

Les deux Poufsouffle tentèrent de rassurer Amaryllis à propos de sa gaffe. Elle qui devait aider à ranger, elle avait mit un désordre monstre et c’est, sans attendre, que ses deux camarades se mirent à enlever la terre des différents objets, avant de les ranger dans l’établi. Amaryllis fut surprise lorsque le garçon épousseta son dos. Elle n’était pas habituée au contact physique, aussi infime soit-il. Ainsi, elle s’avança rapidement pour ne plus sentir le contact de sa main dans son dos. Cela pouvait paraître stupide, voire irrespectueux, mais elle n’en avait que faire. Elle ne connaissait pas ce jeune garçon, seul son prénom lui revint en mémoire. Mael.
Amaryllis entreprit de finir d’épousseter sa tenue, puis attrapa une pelle, qui se trouvait quelques pas plus loin, dans le but d’aider son camarade à remettre le terreau dans son sac. Une fois fait, elle effectua des allées-retours entre la serre et l’établi, les mains plus ou moins chargées. Le rangement avançait bon-train malgré les nombreuses pauses qu’effectuait Amaryllis pour retirer la terre de son visage. Ses yeux commençaient à piquer, mais elle ne pouvait pas se les frotter, ses mains étaient bien plus sales que son visage. Elle pensa à les essuyer sur ses vêtements, mais ceux-ci étaient totalement marrons. Quelques petits endroits avaient été épargnés, mais cela aurait été insuffisant pour frotter, ne serait-ce qu’une main.

Petite Ama’ grimaçait due aux picotements désagréables et ses yeux s’embuèrent d’eux-mêmes. Naïvement, elle tenta de pencher sa tête en arrière, pensant que les quelques petites larmes repartiraient là d’où elles venaient, mais cela s’avéra inutile. Petite Ama’ s’en voulait. Elle ne souhaitait pas montrer ses faiblesses, et bien que ces larmes ne soient pas des larmes de tristesses, mais un réflexe de son corps face à la douleur, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer ses deux camarades la prendre par pitié. Tout trois étaient dans le même état, mais c’était elle la fautive. Petite Ama’ ne pouvait pas se plaindre. Elle ne le devait pas.
Elle se racla la gorge, espérant que cela atténuerait les petites larmes puis prit la parole.

« Hum... Il nous reste encore quoi à ranger ? »

Le Poufsouffle lui demanda d'épousseter le dos de sa robe, ce que fit immédiatement Celestia, sans réfléchir, naturellement. Puis, elle pris une pelle pour aider les deux autres sorciers à ramasser le terreau étalé au sol. La Gryffondor rangea ensuite le sac, sans tout renverser cette fois-ci, et demanda ensuite ce qui restait à ranger. La jeune blairelle regarda autour d'elle. Les pelles et les pots était rangées, le terreau nettoyé et tout aussi rangé. Elle ne voyait vraiment pas ce qui pourrait rester à ranger.

"Hum... Je crois que c'est tout. Je ne sais pas vous, mais moi je ne vois vraiment plus rien. Mais ça m'arrive de ne pas voir un objet énorme qui est juste sous mon nez, alors je n'ai peut-être pas remarqué un truc quand même.

Elle rigola mais son rire se transforma en toux. Elle avait inhalée du terreau et ça lui piquait la gorge. Elle allait s'étouffait et mourir, pensait-elle. Elle avait déjà du mal à respirer, dans quelques minutes le terreau infiltrera ses poumons et elle mourra dans d'atroces souffrances. Ses yeux lui picotaient et des larmes commencèrent à apparaitre au coin de ceux-ci. Soudain, elle toussa un bon coup et du terreau mélangé à sa salive gicla par terre. Elle put enfin respirer normalement. Alors qu'elle reprenait son souffle, elle avança son pied et marcha sur ce terreau expulsé de sa bouche. Celestia sentit son pied partir en avant et elle s'étala sur les fesse par terre.

"Aïe ! Décidément, je ne sais pas ce qu'on a aujourd'hui, ahah."

Elle se releva en se frottant le fessier et nettoya du mieux qu'elle put la tache au sol.

Maël regarda l'autre poufsouffle chercher autour d'elle. Mael fit de même et vit qu'il restait encore des pots du côté opposé de la serre. Il voulut aller les ranger mais avant qu'il ait eu le temps de faire un pas, l'autre poufsouffle, dont il ne se rappelait que le nom, s'étouffa avec du terreau qui s'était infiltré dans sa gorge, après avoir rigolé elle même de sa blague. Mael ne savait pas trop quoi faire alors il fit un geste instinctif: Il tapota le dos de Celestia et elle expulsa un crachat marron et dégueulasse - Excusez moi - , mélange de terreau et de salive. Il demanda en éclatant de rire sous les yeux rouges et soulagés de Celestia si elle pouvait nettoyer le truc gluant avec un récurvite. Puis il alla chercher les pots qu'il avait repérés quelques instants plutôt et les rangea. Mais en revenant vers les deux autres personnes, la rouge et la jaune, la jeune blairelle glissa sur ce qu'elle avait elle même craché et s'étala les fesses par terre. Mael, ayant déjà rit, eu soudain une envie de rire et il éclata de rire en aidant Clestia à se relever.

-Ah ah ! Pardon... C'est pkus fort que moi... Souffla T-il, le souffle court. Je peut pas m'en empêcher... Ahah ! Ihih ! Ohoh ! Hougou c'edt trop drôle !

Mais en se dirigeant vers la sortie il glissa sur une flaque d'eau et s'étala par terre. Le fessier trempé, il essaya d'essorzr sa robe en ayant, soudainement, p'us du tout envie de rire.

Amaryllis observa ses camarades regarder autour d’eux sans trouver grand chose, quand soudain, la jeune Poufsouffle s’étouffa suite à une blague qu’Amaryllis ne trouva pas drôle. Elle fronça les sourcils et grimaça de dégoût lorsqu’elle vit la blondinette cracher de la terre par le nez et les narines. La Gryffondor restait plantée là, raide, les épaules droites et les bras ballants, tandis que le jeune garçon aida sa camarade Poufsouffle. Amaryllis pouvait paraître égoïste, mais elle n’était pas le genre de petite fille qui s’intéressait au bien des autres. On ne lui avait pas inculqué la bienveillance. D’ailleurs, elle ne connaissait pas ce mot. Personne n’avait jugé bon de lui expliquer la définition.

La jeune fille s’étend remise de ses émotions, son camarade entreprit de ramasser les derniers pots qui traînaient et de la ramener dans l’établi. Soudain, la Poufsouffle s’étala sur le sol. Amaryllis ne comprit pas de suite ce qu’il s’était passé. Puis, Mael se mit à rire. Cette chute était une des plus ridicules dont elle avait était témoin. La plus stupide s’était déroulée lors de sa rentrée. Un élève, bien plus âgé qu’elle, avait probablement gagné un pari, au vu de son comportement. Bien content de sa victoire, il monta fièrement dans le train, mais glissa et tomba violemment sous les yeux moqueurs des spectateurs.

Petite Ama’ esquissa un sourire moqueur lorsque, quelques secondes plus tard, Mael s’étala également, rejoignant Celestia sur le sol. Petite Ama’ se souvint d’une phrase que lui répétait quelques fois sa grand-mère, et, sans faire exprès, elle laissa échapper ses paroles de sa bouche.

« C’est le karma. »