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27 oct. 2019, 23:19
 RPG++  Esquisse amicale en serre n°1  Privé 
@Prunille Addams

Les vendredis à Poudlard frisaient la perfection aux yeux de Libella, et celui-ci ne semblait justement pas vouloir échapper à la règle.

En effet, après une matinée passée dans les cachots et les fascinantes vapeurs des potions que la fillette découvrait depuis la rentrée de septembre, l'emploi du temps laissait aux élèves de première année une longue après-midi, sans doute destinée à se reposer avant l'astronomie, le tardif et dernier cours de la semaine. La plupart des enfants de son âge profitaient de ces quelques heures de répit pour déjeuner tranquillement, traîner dans leur salle commune ou dans le parc, ou, pour les plus studieux d'entre eux, avancer leurs devoirs à la bibliothèque. Libella quant à elle suivait toujours le même rituel : après un très bref passage dans la Grande Salle, la jeune Gryffonfor se précipitait en direction des serres botaniques. Potions, botanique et astronomie. Son idéal absolu réuni en une seule journée.

Libella aimait déambuler au milieu des plantes magiques. Elle regrettait certes que seule la serre n°1 soit ouverte aux élèves de première année car elle aurait aimé voir d'autres plantes. Elle avait été émerveillée de découvrir les collections botaniques de Poudlard, mais restait quelque peu frustrée en sachant que certaines plantes - parfois franchement dangereuses, mais la notion de danger semblait très floue dans sa tête - poussaient tranquillement à une centaine de mètres, dans des serres accessibles seulement aux étudiants des années supérieures. Libella avait bien entendu dire qu'il était parfois possible d'obtenir une autorisation spéciale, mais elle n'osait pas déranger miss Bergsturm, la professeure d'herbologie qui semblait si sollicitée depuis la rentrée. De plus, elle n'était pas convaincue que sa seule envie d'admirer un arbre Bombarda ou de découvrir l'aconit pour ses propriétés hautement toxiques et donc utiles en potions enchante la dite enseignante...

Pourtant, ce vendredi-là, elle était moins ennuyée par ces accès restreints aux serres. Elle passait d'habitude son après-midi à étudier les plantes visibles pour compléter ses connaissances ou seulement profiter de leur présence apaisante. Mais aujourd'hui n'importe quel brin d'herbe suffirait à ses projets. Quelques jours plus tôt, elle avait en effet pris conscience du fait qu'elle n'avait pas réalisé un seul dessin depuis la rentrée scolaire et elle était bien déterminée à pallier ce manque. Surtout que, le soir avant son départ pour Poudlard, ses parents lui avaient offert un très joli carnet à croquis. Carnet que, la veille, elle avait placé avec impatience dans son sac de cours en prévision de son après-midi botanique.

D'ordinaire, à la suite d'une aussi longue période sans dessiner, c'est Piscis, son chat à moitié-fléreur, qui lui servait de modèle. L'animal si adorablement docile se prêtait toujours au jeu de sa jeune maîtresse et, au fil des années, les dessins s'accumulaient dans la petite maison familiale d'Aberdeen. La vie de Piscis, adopté quelques heures avant la naissance de Libella, était ainsi presque entièrement retracée depuis ses premières années de vie. Piscis absent, la fillette aurait pu se rendre dans la volière pour dessiner des hiboux et chouettes, mais son attrait pour l'herbologie l'avait néanmoins emporté.

Alors qu'elle traversait le parc de l'école de magie, Libella imaginait déjà ses crayons graphites courir sur l'épais papier. Elle n'avait pas emmené un matériel très complet, mais espérait croquer sous une multitude d'angles au moins une ou deux plantes. Les citrouilles géantes du jardin, absolument magnifiques en cette saison, auraient pu suffire, si le temps n'était pas aussi tristement grisâtre et si, par-dessus tout, elle n'aimait pas autant l'ambiance des serres, avec leur longue armature en fer et leurs vitres sur lesquelles tapaient indifféremment soleil, pluie et vent.

Aussi entra-t-elle doucement dans la serre n°1.

Libella déposa son sac sur la longue table centrale, sortit ce dont elle avait besoin et se dirigea naturellement vers la cinquantaine de plantes à Pipaillon. L'une d'entre elles était fleurie et la Gryffondor savait qu'il s'agissait d'une chance. Les branches de différentes tailles représentaient un léger casse-tête et il faudrait ensuite qu'elle choisisse les couleurs les plus fidèles - un exercice qui lui semblait toujours plus difficile. Son après-midi allait vraiment être chouette.

30 oct. 2019, 10:05
 RPG++  Esquisse amicale en serre n°1  Privé 
Que pouvait bien avoir en tête la jeune fille alors qu’elle fixait depuis plusieurs longues minutes un point dans le vide. Quelques curieux de sa maison s’approchait, mirant dans la direction de Prunille tant elle était captivée que sa vue ne pouvait qu’être intéressante. Mais personne ne voyait rien, puisqu’il n’y avait absolument rien à voir. Prunille s’était simplement perdue dans ses pensées, pensant déjà au programme de son weekend. Elle s’était déjà bien avancée dans ses devoirs, elle allait donc s’offrir deux jours de relâche complète pour parcourir le château et découvrir encore d’autres lieux qu’elle n’avait pas encore pu voir. Elle soupira pour la énième fois sans se rendre compte qu’elle le faisait bruyamment et que quiconque dans les parages subissaient ses plaintes. Une fille de sa maison s’approcha, secouant gentiment l’épaule de la rousse au départ puis plus fermement quand elle remarqua que Prunille ne sortait pas de son état léthargique. « Prunille ! » La rousse bifurqua son regard vers le visage de son amie, ses yeux reprenant immédiatement vie : « Hein ? » « Tu as un problème ? » lui demanda-t-elle avec bienveillance. C’était ainsi que tous les Poufsouffle étaient, du moins, Prunille n’avait rencontré que de bonnes personnes. « Je ne sais pas quoi faire samedi et dimanche. » Le rire de son amie fut communicatif et la rousse se mit à rire avec elle. Il est vrai que soupirer autant depuis une bonne dizaine de minutes pour juste une prévision de weekend, c’était risible. Elle leva ses épaules, avant de regarder sa montre. Ils avaient un cours d’Histoire de la Magie ce matin et un de potion dans l’après-midi. Elle récupéra son sac de cours, puis se dirigea vers sa salle de cours tout en retournant dans ses tergiversions.

Ses plans de visite changèrent quand elle nota le prochain devoir pour le cours d’Histoire de la Magie. Elle allait le faire dès le lendemain, pour ne pas être surchargée. On lui avait dit que la première année était difficile, qu’il y avait beaucoup de devoirs. Et Prunille n’était pas coutumière à la Magie depuis son enfance, elle n’avait pas vécu dans une famille de sorcier. Elle se sentait en retard sur de nombreux sujets et ne voulait surtout pas passer pour la Moldu tomber ici par hasard, qui n’a pas sa place à Poudlard. Alors elle faisait de très grands efforts pour se surpasser et éviter de laisser son côté flemmarde prendre le dessus. Quand ils allèrent à la Grande Salle pour manger, on leur annonça que le cours de cet après-midi était reporté. Si certains élèves étaient heureux d’avoir un plus grand weekend, Prunille était désespérée. Déjà qu’elle n’allait occuper qu’une demi-journée pour un devoir, voilà qu’on lui en rajoutait une. Elle se laissa choir sur la table pour manger, remplissant son assiette de purée qui forma un dôme. Elle se lécha les lèvres d’appétit avant d’attaquer son assiette pour se remplir l’estomac. « Comment tu fais pour manger tout ça ? » lui demanda un camarade, alors qu’elle enfournait une fourchette pleine entre ses lèvres. Prunille avala sa bouchée, étirant un sourire avant de lui répondre : « J’ai un ventre magique ! » Elle s’esclaffa à sa bêtise, puis ils parlèrent du prochain match de Quidditch. Prunille rejoignit la conversation, tout en se servant une seconde fois. Après le déjeuner, elle aurait pu faire son devoir immédiatement pour s’occuper. Mais elle n’en avait pas envie et préféra partir à la découverte des lieux. Elle remonta dans sa chambre pour enfiler un manteau, des gants et une écharpe, il commençait à faire froid à l’extérieur.

Après un petit tour dans le parc, elle se dirigea vers les serres de Botanique. Elle avait adoré son premier cours, surtout que certaines plantes étaient vivantes. De quoi l’enchanter davantage, elle qui découvrait tous les aspects de la magie au fur et à mesure de son parcours à Poudlard. La porte de la serre étant un peu coincée, elle poussa celle-ci d’un coup si bien qu’elle cogna fortement. La jeune rousse fit une grimace en remarquant que son entrée fracassante n’était pas passée inaperçu, il y avait déjà une élève. Et elle remarqua une couleur rouge sur son blason, elle était donc avec une Gryffondor. Prunille lui offrit un sourire navré, avant de s’approcher des différentes plantes. Elle murmura un « Bonjour » pour rester polie, avant de s’arrêter devant un pot près du mur. Elle observa du coin de l’œil l’autre élève qui semblait occuper, peut-être faisait-elle un devoir ? Prunille se remémora son cours, mais se rendit compte qu’elle n’avait pas encore bien mémorisée toutes les plantes. Elle pointa celle devant elle, se souvenant d’un nom quand elle était avec le Professeur Bergsturn sans certitude que ce soit la bonne plante : « C’est une Menthe Poivrée ça ! Tu connais toi ? » lui fit-elle avec un sourire, avant d’enchaîner rapidement. « On a découvert ça en cours de Botanique. Tu es en première année ? On était avec les Serdaigle la dernière fois. C’est une belle plante hein ! On peut faire pleins de choses avec elle, comme… » Elle fronça des sourcils et voyant qu’elle ne s’en souvenait pas, continua à faire semblant de savoir : « Des potions, des baumes, des… soins… Pleins de trucs comme ça. » Elle hocha la tête avec conviction, surtout pour se convaincre elle-même que l’autre élève. Elle s’approcha d’elle avec un sourire, avant de pointer une autre plante. « Et ça c’est… euh… » Elle se gratta la tête avant de s’exclamer : « Une mandragore ! »

@Libella Aspera

Prunille Addams - 1ère année
N'hésitez pas à m'envoyer un hibou

10 nov. 2019, 17:18
 RPG++  Esquisse amicale en serre n°1  Privé 
Plus d'une heure s'était écoulée depuis son arrivée, mais la fillette, qui d'ordinaire n'avait déjà pas une très bonne notion du temps, était bien éloignée de ce genre de considération tant elle était absorbée dans son entreprise artistique.

Au début, ses mouvements avaient été comme rouillés, son poignet avait manqué de souplesse, elle s'était agacée toute seule. Mais progressivement son crayon graphite s'était remis à courir avec plus de naturel sur le papier, les pages de son carnet s'étaient enchaînées. Esquisses de l'ensemble de la serre, de la plate-bande des plantes à Pipaillon. Puis des croquis dans tous les sens des dites plantes. Plusieurs sur un seul dessin, une seule, ou même juste quelques branches, feuilles ou fleurs. Des croquis de différentes dimensions, des dessins un peu plus ouvragés. Au milieu, sans aucune logique apparente, un arrosoir renversé croqué à côté du pied d'une table. Et à nouveau les plantes à Pipaillon. Encore et encore. Et ce sur presque cinq pages complètes, sans que Libella ne se lasse un seul instant.

Absorbée, la Gryffondor ne prêta pas vraiment attention à l'entrée fracassante d'une autre élève. Elle l'entendit clairement se battre, puis se cogner contre la porte, mais ne lui jeta qu'un bref coup d’œil, notant à peine le sourire gêné qui lui était adressé.

Sans aucune cohérence avec son modèle d'observation, une branche fleurie semblait dépareiller sur son dessin. Mauvaises proportions ? Trop de fleurs ? À moins que le problème ne vienne des autres branches ? Très équivalente, fleuries dans les mêmes proportions, presque aux mêmes endroits. Est-ce que ce croquis-là n'était pas trop lisse finalement ? Après tout, la plante à Pipaillon dessinée semblait étrangement symétrique. Elle étudia plus en détails les traits de son crayon, cherchant à comprendre ce qui n'allait pas. Et son esquisse lui sembla soudainement difforme. Depuis quand ne savait-elle plus dessiner une plante ? Quelques semaines sans s'entraîner, ça lui semblait trop peu pour perdre une capacité aussi enracinée en elle. Peut-être que ses autres croquis n'étaient pas aussi ratés...

Un soupire lui échappa en même temps qu'un autre son fut émit dans la serre n°1. Libella leva la tête de son carnet. La Poufsouffle s'était arrêtée devant un pot et pour la première fois la fillette se demanda ce que l'autre venait faire ici. Elle ne semblait pas avoir de sac et être plutôt emmitouflée pour une promenade dans le parc. Était-ce elle qui venait de parler. Indifférente comme à son habitude, la Gryffondor retourna à ses dessins. La mine de son crayon n'eut cependant pas le temps de se poser sur le papier.

- C’est une Menthe Poivrée ça ! Tu connais toi ? On a découvert ça en cours de Botanique. Tu es en première année ? On était avec les Serdaigle la dernière fois. C’est une belle plante hein ! On peut faire pleins de choses avec elle, comme… Des potions, des baumes, des… soins… Pleins de trucs comme ça.

Libella leva à nouveau la tête de son carnet à dessin pour fixer et écouter avec incompréhension sa condisciple. Elle affichait un véritable enthousiasme et sa voix semblait occuper joyeusement tout l'espace, emplissant la serre à l'atmosphère grisâtre et pluvieuse d'une joyeuse chaleur. Son visage souriant était encadré par de longues boucles flamboyantes qui s'agitaient au rythme de ses paroles et de ses mouvements, et elle affichait une assurance à toute épreuve malgré ses paroles totalement erronées. Libella, elle, était pétrifiée face à ce spectacle, se demandant comment une personne, qui plus est une enfant de son âge, pouvait vivre autant d'émotions. Cette pensée eut à peine le temps de se former dans son esprit que la Poufsouffle l'en avait déjà détournée en lui pointant du doigt une autre plante.

- Et ça c’est… euh… Une mandragore !

- Absolument pas ! cingla-t-elle stupéfaite par une erreur pareille. C'est un Champifleur. Jamais les professeurs ne laisseraient des Mandragores à portée des élèves de première année. Surtout si ces élèves se retrouvent sans surveillance et qu'ils n'y connaissent rien en botanique.

Elle marqua une pause en se rendant compte que ses propos pouvaient être mal pris par l'autre fille. Elle n'était pas douée pour parler avec les gens, mais elle pouvait peut-être éviter de donner l'impression d'être insultante. Heureusement, la Poufsouffle ne semblait pas avoir pris la remarque pour elle.

- Tu n'as jamais vu de Madragore ? Parce que ça ne ressemble pas du tout à ça, tu sais. J'adore les plantes, mais ce n'est pas nécessaire pour faire la différence entre une Champifleur et une Madragore. Enfin peut-être que tu t'en moques. Tu n'aimes pas la botanique ?