Oxy ne savait pas où elle allait. Elle voulait juste marcher, sortir, aller ailleurs. Elle était blessée et complètement perdue. La colère, elle connaissait. Ça ne lui arrivait pas souvent mais elle connaissait. Ce qu'elle ressentait à cet instant par contre la laissait complètement démunie.
Elle errait donc, les yeux brûlants de larmes contenues, la gorge serrée à l'en étouffer, l'estomac noué comme un poing. Elle avait envie de se mettre en boule dans un coin mais l'idée de rester immobile l'effrayait. Et si cette émotion profitait de son inactivité pour l'écraser complètement ? Alors elle fuyait cet ennemi invisible qui avait pris corps en son sein.
Dans le grand hall, elle avait hésité à monter se terrer dans son dortoir tel un animal blessé cherchant la sécurité pour lécher ses plaies. Mais l'idée d'amener cette brume sombre qui semblait l'envelopper auprès des deux seuls êtres qu'elle aimait vraiment en ce lieu était au dessus de ses forces. Non, elle les protégerait de cette noirceur. Elle était donc sortie dans la brume glacée de ce mercredi matin, sans rien d'autre pour se protéger que le pull en laine qu'elle avait enfilé avant de descendre.

Ses pas la menèrent devant une Serre n° 1. Était-ce la lumière qui l'avait attirée, la promesse de la chaleur qui avait guidé son corps transi de froid, ou les paroles offertes par sa professeur quelques semaines plus tôt ?

Elle savait que frapper ne servirait à rien. Si Miss Bergsturm était au fond, elle ne l'entendrait pas. Elle poussa alors légèrement la porte et accueillit avec délice la brise tiède qui vint lui effleurer le visage. Passant la tête dans l'entrebâillement, elle voulu appeler doucement, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Comment osait-elle aller déranger un professeur pour ses histoires d'enfants ? Elle se sentit plus misérables encore et entreprit de refermer la porte.

Je travaillais tranquillement, profitant d'un temps de battement pour me préparer une tisane. La concoction de breuvages faisait partie de l'une de mes activités favorites. J'adorais créer des mélanges, tester un peu de tout, dans le but de voir ce qui fonctionnait le mieux. Plutôt que des potions je préparais des thés et tisanes dont je pouvais tester l'effet directement sur moi.

Cette pratique pouvait semblait dangereuse mais mes études à l'université des sciences magiques n'avaient pas servi à rien. Je me souviens encore parfaitement des cours prodigués et de ce terrible professeur qui nous obligeait à apprendre par cœur des listes de propriétés magiques et plantes associées. Les cours de potions et de médecine par les plantes ne m'avaient pas été inutiles puisque je savais maintenant précisément comment éviter les plantes toxiques. Il aurait été délicat dans le cas contraire de survivre à tous les tests que je me faisais passer.

Alors que je coupais délicatement quelques feuilles à même mes pieds de menthe, j'entendis la porte de la serre grincer. Ma tête se tourna et aussitôt je reconnus l'élève. Je me demandais si elle venait pour trouver la paix ou si elle me cherchait mais en la voyant commencer à faire demi-tour je n'hésitais pas à l'interpeller : "Ah tu peux entrer, je ne suis pas occupée ne t'en fais pas !"

Je cherchais dans mes souvenirs ce qu'elle avait fait comme bêtise pour que je retienne son nom. Aussitôt l'histoire de la menthe que je lui avais donné me revint à l'esprit et j'engageais la conversation à ce sujet : "Tu viens me voir pour me parler de ta menthe ?"

La jeune fille s'immobilisa aux paroles de sa Professeur. Elle avait réussi à la déranger. Elle ouvrit la bouche pour balbutier des excuses et filer mais encore une fois, sa gorge nouée ne laissa passer aucun son. Comme elle ne pouvait pas partir sans rien dire, elle avança dans la tiédeur de la serre et prit le temps de refermer doucement derrière elle.
Elle se tenait là, immobile, les mains cachées sous ses aisselles dans l'espoir de les réchauffer. Pourquoi était-elle ici ? Elle n'en avait aucune idée. Elle observa son professeur, des ciseaux à la main, près des... menthes ? Cela l'intrigua suffisamment pour l'amener à s'approcher.
Elle se racla la gorge jusqu'à ce qu'un filet de voix daigne sortir :
"Vous faites quoi ?"
Puis elle réalisa qu'elle n'avait pas répondu à la question de l'adulte :
"Charmenthe va bien. Je vous amènerai son carnet de suivi demain comme d'habitude. Je ne l'ai pas pris avec moi là."
D'ailleurs je n'ai rien du tout avec moi. J'avais prévu de remonter immédiatement après mon petit déjeuner.

Elle se pencha vers un aromate et entreprit de respirer à pleins poumons pour permettre à l'odeur de l'emplir et de l'apaiser mais à la place c'est un sanglot qui sortit. Complètement déstabilisée et honteuse, elle cacha les larmes qui perlaient à ses yeux en détournant la tête.
Fuir
Elle ne pouvait pas partir en courant comme ça, sans s’attirer des questions. Elle devait trouver une alternative.
"Je... Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?" Quelque chose qui se trouverait si possible loin d'ici, loin du château même.

Ce que je fais ? Eh bien c'est plutôt clair. *scouik*. Je prélève quelques feuilles sur ses plants de menthe. Feuilles que je ferais magiquement sécher pour les ajouter à ma tisane. Sa menthe aussi finira infusée dans un verre d'eau ou ingrédient dans une potion, mais je ne sais pas si elle sera ravie de l'entendre. J'ai cru comprendre qu'elle n'aimait pas qu'on touche à tout ce qui est vivant. Je me demande comment elle réagira quand nous ferons l'exercice du nourrissage de plantes carnivores... Je lui explique ; "Je prends quelques feuilles de menthe pour ma tisane !"

Finalement elle n'est pas venue pour parler de sa plante. Pour quoi alors ? Elle est mignonne la petite, mais je ne crois pas une seule seconde qu'elle soit venue par simple envie de m'aider. Je n'arrive pas à décrypter son attitude, je suis très mauvaise à ça, mais il n'y a pas de hasard. Je crois que le meilleur moyen d'être fixé est de lui refuser son aide et de lui proposer tout à fait autre chose ; "Rien à faire pour le moment, désolé ! Mais tu as l'air frigorifiée, je vais te donner une tisane... Tu es sûre que ça va ?"

Je n'allais pas non plus la laisser se geler devant la porte ! Quelle idée avait-elle eu de sortir dehors par ce temps ? Et pas certain que la tiédeur des serres suffirait à la réchauffer. La température ici tournait entre 15 et 20, pas suffisant pour rivaliser avec un feu de cheminée.

Elle coupait des feuilles de menthe pour... son bénéfice personnel ? C'était autorisé ça ? Elle ne se souvenait pas avoir lu qu'elle devait tailler sa plante pour qu'elle soit bien. D'un autre côté les aromates étaient faits pour servir. Ça ne devait pas leur être néfaste. Et puis la professeur de Botanique savait forcément comment s'y prendre sinon tous ses plants mourraient à chaque fois. Après tout, tant qu'on ne touchait pas à sa Charmenthe. Elle voulut hausser les épaules mais se rendit compte qu'elles étaient bien trop crispées pour cela.

Quand Miss Bergsturm lui annonça qu'elle ne pouvait rien faire pour l'aider elle aurait dû se sentir soulagée et en profiter pour sortir mais étonnamment elle se sentit encore plus mal. Comme si une fois encore on la rejetait. Elle était devenue plus qu'inutile, elle était indésirable.
 
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre la suite. Elle n'était pas poussée à sortir, au contraire, elle était invitée à rester prendre une tisane. Elle ne comprenait plus ce qui se passait. Les Professeurs étaient autorisés à prendre une boisson chaude avec leurs élèves ? D'un autre côté, elles n'étaient pas en cours, ni l'une ni l'autre.
Mais alors qu'attendait-elle de la jeune fille ? Exceptée sa famille, elle n'avait jamais passé de moment en tête à tête avec un adulte. A part dans le Poudlard Express, mais ça, c'était encore une autre histoire, bien éloignée de celle-ci. Est-ce qu'elle devrait faire quelque chose de particulier ? Ou encore parler ? Mais de quoi parlaient les gens quand ils passaient ce genre de moment ensemble ? Pire, que pouvait dire un enfant à un adulte ?

Elle s'accrocha à sa phrase comme à une bouée. "Mais tu as l'air frigorifiée, je vais te donner une tisane…" La femme voulait simplement réchauffer la pauvre chose grelottante qu'elle était. Elle était pathétique. Blessée, humiliée, et pathétique. Est-ce que ça allait ?
Non, pas vraiment.
Elle tenta de crisper son visage jusqu'à faire apparaitre un simulacre de sourire qui devait probablement ressembler à une grimace.
"Je... Avait-elle le droit de mentir ? Une demie-vérité ferait l'affaire. J'ai un peu froid. Je veux bien une tisane, merci. Les mots peinaient à franchir sa gorge serrée. Vous allez utiliser les feuilles de menthe ? Vous en faites souvent ? C'est ça, l'inonder de questions même si pour une fois c'est volontaire. Objectif : détourner son attention. Vous utilisez d'autres plantes aussi ? Vous…*vide sidéral* Je..."
Elle referma la bouche et baissa à nouveau les yeux.
Pathétique.

J’emmène l'élève jusque dans mon bureau tandis qu'elle me répond. C'est étrange le souvenir qu'elle m'avait laissé le jour des travaux pratiques évalués est bien plus vivant qu'elle-même aujourd'hui. Elle n'a plus son énergie. Maladie, Fatigue peut-être ? Je ne suis vraiment pas douée avec ce genre de choses... Et elle pose moins de questions aussi ! Moins de questions pertinentes en tout cas. "Oui, oui et oui." Je sens que le moment n'est pas venu à faire un cours de botanique et qu'il vaut mieux que je sois brève.

Je la laisse s'asseoir et attire ma théière d'un coup de baguette. J'y mets des feuilles déjà séchées et place celles que je viens de récolter dans mon séchoir. J'ai préféré ne pas fermer la porte, je ne voulais pas que la situation ne devienne plus louche qu'elle ne l'était déjà. Comme ça si elle veut s'enfuir elle peut.

Soudain une petite boule violette bondit sur mon invitée. "AH NON ALLI !". Cet imbécile de boursouflet que m'a offert Alice se prend pour un chien de garde et s'amuse régulièrement attaquer les élèves. Quoi qu'une attaque de boursouflet fait fort heureusement plus l'effet d'un plumeau dans la gueule que d'une rencontre avec un molosse. "accio". Mon ton est un peu sec mais le sort fonctionne quand même et l'animal revient dans ma main. Navrée pour l'élève qui n'avait déjà pas l'air en forme je m'excuse ; "Désolée il n'est pas méchant, mais je crains que ce soit un modèle sans cerveau..."

Je le repose sur le bureau qui sert plutôt de table à l'heure actuelle et prie pour qu'il ne réitère pas son attaque. Enfin je mets de l'eau dans la théière et la laisse chauffer d'elle-même. Pas que je sache faire bouillir de l'eau par la pensée mais c'est une théière magique et bien pratique. Soudain un détail me revient en mémoire. Je lui avait dit de venir me voir si ça n'allait pas. Généralement les élèves n'écoutent pas ce genre de recommandations mais il n'est pas exclus que ce soit cela ! Allez Naomi, tu peux gérer ça, tire lui les vers du nez : "Tu es sûre que tout va bien ?"

La jeune fille suivit docilement sa professeur jusqu'à son bureau, les bras l'entourant toujours solidement, tant pour se réchauffer que pour lui éviter de se briser. Les yeux baissés sur ses pieds, elle s'arrêta un instant à la porte avant de faire un pas hésitant à l'intérieur.
"Oui, oui et oui." 
Autant pour ses questions. Miss Bergsturm ne semblait pas avoir l'intention se laisser manipuler par une gamine de 12 ans. Cette dernière se tendit, craignant de se faire réprimander pour son piètre essai, mais la femme se contenta de préparer une tisane comme elle lui avait dit. Ses gestes méthodiques et assurés par une longue expérience étaient presque hypnotiques. Apaisants ?
Hein ?
D'un coup elle senti un... truc sur son visage alors que son champ de vision était réduit à néant. Stupéfaite elle n'eut pas le temps de bouger avant d'entendre :
"AH NON ALLI !"
Quoi ?
"Accio"
Une boule de poils violette ressemblant beaucoup à Odin vola jusqu'à la sorcière qui s'excusa :
"Désolée il n'est pas méchant, mais je crains que ce soit un modèle sans cerveau..."
La jeune Gryffondor ne comprenait plus rien. Ses bras pendaient le long de son corps, et ses yeux étaient écarquillés. Est-ce qu'elle venait de se faire attaquer par un Boursouflet ? Elle se laissa tomber sur une chaise, les yeux fixés sur la bestiole, toujours sans un mot.
Quand on lui demanda à nouveau si tout allait bien, elle faillit répondre que oui, évidemment, que la créature ne lui avait pas fait de mal que... Mais non. Elle craqua :
"Pourquoi est-ce qu'on force tout le temps les gens à entrer dans des cases ?"
Elle pointa du doigts la chose violette :
"Les Boursouflets sont sensés être gentils mais le mien à peur de tout et le votre attaque !"
Elle regarda la professeur, les yeux ruisselants de larmes, à la fois de détresse et de colère :
"Et qu'est-ce que ça peut bien faire qu'Odin soit craintif après tout ? Et que le vôtre soit... comme il est ? C'est injuste de leur reprocher ce qu'ils sont !"

Ah. Elle parle enfin. Elle à l'air assez en colère, je n'ai pas l'habitude de la voir ainsi, elle qui est d'ordinaire une jeune fille aussi enthousiaste et joyeuse. Je crois que le boursouflet en pleine face était en quelque sorte la goutte de trop. Normalement ce n'est pas douloureux, ces petites pattes ne sont pas très griffues et il a le pelage doux...

Oh non elle pleure. Comment je dois réagir à ça ? Non vraiment il y a d'autres manières de parler de ce qui ne va pas qu'en pleurant... Et puis ça me fait de la peine moi. Il va falloir que je choisisse les bons mots. Ce n'est pas quelque chose que je sais faire. Je vais improviser. Il parait que parler aux enfants comme à des adultes les aide à se sentir mieux. Je parle aux adultes que je n'aime pas comme à des enfants alors finalement je peux lui parler comme à une enfant ?

Bon allez, pour commencer je prends Alli qui essaye de s'échapper et le tend vers elle : "On est pas obligé de rentrer dans des cases si on en a pas envie. Regarde, Alli est censé être un boursouflet, mais il peut très bien te servir de mouchoir pour essuyer ses larmes."

Sans attendre qu'elle le prenne je continuais ; "On pourrait s'attendre des sorciers à ce qu'ils comprennent que tout cela n'a pas de sens. Après-tout vous apprenez qu'un bouton peut-être un scarabée avec un coup de baguette et inversement, non ? Mais ils ont besoin de se rassurer en codifiant les choses. Cela ne veut pas dire que tu dois rentrer dans les cases, cela veut dire que si tu ne le fais pas, ils t'en tiendront rigueur, parce qu'ils sont bêtes."

C'était peut-être une vision des choses un peu négative. Il fallait la réconforter pas la confronter à la réalité, mais je n'y arrivais pas. Je n'allais pas lui mentir, personne n’arrêterait de vouloir la mettre dans des cases. J'hésite à lui demander de me parler de son problème de manière spécifique, mais il vaut mieux la laisser décide elle-même du moment où elle en parlera.

"On est pas obligé de rentrer dans des cases si on en a pas envie. Regarde, Alli est censé être un boursouflet, mais il peut très bien te servir de mouchoir pour essuyer ses larmes."

Oxy fixa la créature avant de faire un signe de négation de la tête. Elle n'allait pas se moucher sur lui, même si elle ne doutait pas qu'il apprécierait le cadeau. Elle se contenta de passer la manche de son pull sur ses joues humides et de lever les yeux sur sa professeur.

Comme si on avait le choix, pensa-t-elle aux paroles de la femme.

"On pourrait s'attendre des sorciers à ce qu'ils comprennent que tout cela n'a pas de sens. Après-tout vous apprenez qu'un bouton peut-être un scarabée avec un coup de baguette et inversement, non ? Mais ils ont besoin de se rassurer en codifiant les choses. Cela ne veut pas dire que tu dois rentrer dans les cases, cela veut dire que si tu ne le fais pas, ils t'en tiendront rigueur, parce qu'ils sont bêtes."

La jeune Gryffondor était surprise par la réplique de Miss Bergsturm. Au lieu de lui sortir n'importe quelle ineptie histoire de se débarrasser du problème qu'elle était, elle avait parlé sincèrement, lui disant ce qu'elle semblait en penser. Sa colère s'envola complètement et elle prit le temps de réfléchir à ces paroles.
On n'est pas obligé de rentrer dans des cases, mais si on ne le fait pas, on a des ennuis. Sauf que...
"Mais madame..."
Elle n'arrivait pas à formuler tout ce qu'elle voilait dire, tout ce qui lui posait problème avec ces histoires de cases.
"Ça ne va jamais en vrai ! On nous met dans une boite, que ça nous plaise ou non, que cette boite soit la bonne ou non. Et après, on nous... Comment expliquer ce qu'elle ressentait... fait du mal, parce qu'on est dans cette boite justement !"
La pauvre adulte ne risquait pas de réussir à suivre ses élucubrations si elle n'arrivait pas à s'exprimer clairement. Elle essaya avec un exemple.
"Moi, je croyais que j'étais Poufsouffle, comme mon frère, mais le choixpeau a dit que non j'étais Gryffondor. Alors d'accord. Mais au bal... Elle s'arrêta de parler un instant et déglutit péniblement. Cette histoire lui avait laissé quelques séquelles dont elle n'était pas encore tout à fait consciente. Là-bas, reprit-elle, quand les autres se battaient ou se protégeaient, moi j'étais juste cachée dans un coin à espérer que personne ne me voie. Il est où le courage là-dedans ? Donc en vrai je suis pas vraiment une Gryffondor vous voyez ? Mais ce matin, ils... On... L'émotion la privait à nouveau de ses mots. Elle n'y arriverait pas ! Elle débita alors d'un trait, bien consciente de passer pour une gamine plaintive : Alors je suis pas rouge mais je suis rouge et parce que je suis rouge on me reproche de pas être verte ! Comment est-ce que c’est censé fonctionner tout ça ?"

Ah, nous voilà au cœur du problème. L'éternelle question des maisons. Une belle occasion d'ajouter aux premières questions existentielles des interrogations sur sa propre personne. Je ne suis pas sûre d'avoir un jour parfaitement collé à l'image que l'on se faisait d'un Gryffondor, ni non plus à celle que l'on se faisait d'un Poufsouffle, d'un Serdaigle ou d'un Serpentard. J'ai souvent pensé que notre maison déterminait non pas ce que l'on était mais ce que l'on serait, car à trop vouloir coller aux étiquettes que le choixpeau nous met on finit par leur correspondre parfaitement. Ainsi c'est encore quelque chose qui a une belle influence sur nous si nous la laissons faire.

Alors certes, pousser les élèves à adopter certaines qualités, ou encore les classer selon celles-ci, peut être un moyen de booster leurs capacités. Mais je n'ai aucune certitude que des maisons sans qualités n'auraient pas le même effet.

Je crains que si je lui donne tout mon point de vue sur le sujet elle ne soit pas plus réconforté. Pour se faire comprendre mieux vaut illustrer sa pensée ; " Je vois... Tu sais j'étais moi-même élève de Gryffondor, il y a un certain temps. Et pourtant je ne suis toujours pas capable d'affronter certaines de mes peurs. Lorsque mon professeur de défense contre les forces du mal m'a pour la première fois contrainte à affronter un épouvantard, je suis même partie de la salle en courant."

Lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule était un premier pas, maintenant restait à l'aider à réaliser qu'elle ne deviendrait pas forcément courageuse un jour, mais que ça n'avait pas d'importance. "Les quatres maisons sont fondées sur les qualités de leurs fondateurs. Je serais inquiète si tous les élèves de Gryffondor correspondaient parfaitement à Godric Gryffondor. Et merlin merci tous les serpentard ne sont pas des Salazar ! Sans quoi nous n'aurions plus aucune diversité dans le monde magique et quelques problèmes pour gérer certaines classes... je marquais une pause pour réfléchir. . Il n'est pas rare que l'on pense que le courage était la principale vertu de Gryffondor, mais il était aussi hardi, fort autant mentalement que physiquement, brave et très déterminé. Et tu es la seule à avoir le droit de chercher ses qualités en toi, les autres n'ont rien à en dire. D'ailleurs si tu veux me dire leurs noms... "

Je ne comptais punir personne sans preuve, mais simplement surveiller leur comportement.