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21 janv. 2020, 22:40
LA FÊTE EST FINIE
1 Novembre 2044
À la suite du bal des sorcières
@Naomi Bergsturm


À la première heure, il fallait qu'elle sorte. Malgré la nuit, malgré le froid. Elle avait besoin d'air. La nuit avait été longue. Le sommeil avait mis du temps à l'emporter loin de la réalité.

Flashback
Le 31 Octobre
Au 4e étage, dans un couloir, après l'attaque du bal :


Reducio
Ses oreilles sifflent si fort.
Son cœur est sur le point d’exploser.
Ses jambes claquent si bruyamment.
Des larmes coulent sur ses joues blanches.

Edna n’a aucune idée de ce qui vient précisément de se produire. Mais ce qu’elle sait, c’est que c’était violent. Il y avait eu plus de violence dans cette soirée que dans tout le reste de sa vie. Et pourtant, il y avait déjà eu quelques dérapages dans cette vie.

Seule, dans un couloir sombre, elle voit de la fumée s’échapper de la salle où il y a encore quelques heures tout le monde dansait joyeusement. C’est comme si il y avait eu des feux d’artifices dans la pièce. Des feux d’artifices dirigés sur eux, sur ses amis et sur elle. Des feux d’artifices tellement puissants qu’ils peuvent blesser, et même tuer.
Mais elle n’avait rien pu faire. Elle était restée là, paralysée au beau milieu de l’explosion jusqu’à ce qu’elle reçoive l’ordre de sortir et qu’elle se déplace difficilement jusqu’à ce couloir. Cela faisait maintenant de très longues minutes que tout était terminé, que le silence était revenu, que les élèves s’étaient enfuis loin. Mais s’enfuir pour aller où ?

Edna est toujours paralysée. Il n’y a personne pour elle. Elle n’a nulle part où aller. Elle se demande un instant si elle ne serait pas devenue un fantôme, si elle n’est morte pas, et si elle allait devoir rester sur ce point fixe pour le restant de l’humanité.

Elle avait entendu des mots qui ne lui plaisaient pas. Des gros mots, des mots qui habituellement ne rentraient pas dans ses oreilles. Mais là c’était différent. Elle avait été forcée à entendre ces gros mots, et à les mastiquer. Ressortiraient-ils ? Edna sait qu’elle est différente. Sait que nulle part elle ne serait normale. Ni chez les moldus, ni chez les sorciers… Mais jusqu’ici, tout le monde avait fait un effort pour l’intégrer. Qu’en serait-il maintenant ?

Ses oreilles continuent de siffler et ses jambes de claquer.
L’angoisse est là. La seule à lui tenir compagnie.


L'air lui glace le bout des oreilles. Ça pique. Elle a eu le temps de faire un tour dans les herbes du parc, de saluer de très loin le saule cogneur qui était étrangement agité, et de dire au revoir à la lune. Maintenant, elle est figée. Elle ne veut pas aller prendre son petit-déjeuner avec les autres. Elle ne veut pas que la vie reprenne son cours "normalement". Elle ne peut juste pas affronter la réalité de la situation. Dans le dortoir, dans sa chambre, personne n'avait parlé. Edna était la dernière a être rentrée et la première à être partie. Elle s'était faufilée dans son petit lit immédiatement et n'avait pas bougé d'un centimètre pendant les heures suivantes. Maintenant, elle était là. À vouloir fuir. Mais à avoir trop froid pour continuer au milieu de l'herbe mouillée.
Alors, sans trop savoir pourquoi, elle pousse la porte de la plus petite serre. C'est ouvert. Elle n'entend aucun bruit venant de l'intérieur. Elle entre. Comme il y faisait bon. Une bonne odeur de plantes vivantes lui vole jusqu'aux narines. Elle inspire, de l'air chaud en ressort.
Elle pourrait rester ici jusqu'à ce qu'un adulte la raccompagne chez elle. Oui, voilà ce qu'elle allait faire. Attendre pour retrouver sa famille. Oublier les ingrédients de la potion contre les furoncles,
réapprendre le code wifi de sa maison et puis c'était tout.
Pourtant, cela pourrait être long d'attendre sans rien faire. Ici, il semblait y avoir pleins de plantes magnifiques à contempler d'un petit peu plus près. Cela pourrait bien faire passer le temps.
Elle s'approche d'une plante. Elle n'a aucune idée de son nom, ni de son espère, mais elle s'en fiche. Cette plante est là, et elle lui ressemblait un peu. La tête penchée en avant, l'air triste et fatigué. Plus petite que les autres, plus moche, et forcément... plus seule. Cette plante avait peut-être les mêmes caractéristiques que les autres, mais pourquoi était-elle si différente ?

Serpy not sorry.
3ème année RP.

23 janv. 2020, 07:29
LA FÊTE EST FINIE
Cette semaine je n'assure aucun cours. Comme une semaine de vacances qu'on aurait préféré ne pas avoir à subir. Subir, car l’atmosphère est pesante, et l'ambiance maussade. Et jonglent dans nos têtes les souvenirs sombres d'un soir de bal.

Ce soir-là, j'ai discuté avec une collègue, dansé avec une autre, et c'est tout ce dont j'aimerais me souvenir. La suite n'est... qu'un rêve, un cauchemar, qui restera là d'où il vient, dans ma tête. Il faut se reposer. Après-tout cette semaine de congé improvisée est mise en place pour les aider à se remettre de leurs émotions. Je dis "leurs" mais en fait, si les élèves sont normalement plus sensibles, je crois que les professeurs ont aussi été affectés. Moi ? Non... Il n'y a pas de raison d'être affecté par quoi que ce soit. Je vais bien, cela me parait clair puisque je travaille sans souci. Voilà là j'ai pris le pot de fleur, maintenant je fais ce que je dois faire avec... Je m'arrête un instant le temps de retrouver ce que je dois faire avec. Qu'est-ce que c'est déjà ? Ah oui, rien. Mais pourquoi je l'ai pris alors ? Je dois être fatiguée.

Je sais que la serre est remplie de choses à faire, qui ne se feront pas toutes seules, mais là je ne trouve plus par quoi commencer. Où est mon carnet que je le consulte ? Ah, j'ai dû l'oublier dans ma chambre. Cela ne m'arrive pas d'habitude... C'est parce que je n'ai pas cours, cela me perturbe. C'est la seule chose qui me perturbe. Non ce soir-là il ne s'est rien passé. Ou alors quelques élèves ont fait une bêtise, mais ils ont été corrigés. Tout va bien.

Peut-être que je devrais écrire à Alice. Ainsi je serais plus concentrée plus calme... Mais je suis déjà calme, pourquoi je devrais écrire à Alice pour l'être ? Rah et pourquoi la moindre de mes pensées s'oppose aux autres. Je ne tourne pas rond. Mais je n'ai pas le droit d'être comme ça, je suis professeure, je suis forte, je dois l'être pour les élèves, alors tout ça, ça me passe au-dessus. Bon allez, je me fais une tisane et je retourne travailler.

Théière, feuilles, eau, tasse. Et je bois tranquillement, comme d'habitude, parce que tout est comme d'habitude, normal et parfait. Je regarde le fond de ma tisane. Je le fais tourner trois fois. Il parait que c'est comme ça qu'on lit l'avenir. Les restes de feuilles forment un dessin difforme. Une flamme peut-être ? Mais pourquoi y aurait-il des flammes dans mon avenir ? Il y en a déjà trop eu. Je n'en peux plus du feu, que tout se consume et parte en fumée. Une goutte tombe sur les flammes dans ma tasse et les éteint. Je porte ma main à ma joue, c'est moi qui pleure. Si les larmes éteignent le feu alors pleurons. Voilà je pleure, tête entre mes bras, j'éteins le feu du dragon, j'éteins celui de la salle de bal. Cette fois pour de bon je me sens ridicule.

J'ai pleuré tout ce que j'ai pu, épongé mes souvenirs dans le tissu de ma robe. Maintenant il est temps, que je retourne à mon train quotidien, des idées sombres dans la tête mais soulagée de m'être tout avoué. Je sors, me dirige vers les asphodèles que je dois arroser mais... Une élève. Ce n'était pas prévu. Pas du tout. Je reste plantée là, appuyée sur ma canne. Qu'est-ce que je dis ? Qu'est-ce que je fais ? "Bonjour?...Je peux vous aider ?" Oui c'est un bon début, c'est très bien. Je n'ai l'air de rien, ma voix n'a pas tremblé, c'est super.

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges

27 janv. 2020, 19:37
LA FÊTE EST FINIE
Loin, loin, loin dans ses pensées. Un peu nulle part aussi d'ailleurs. Au moment où on l'en sort, elle ne sait même plus à quoi elle était en train de penser. Un voix derrière elle la propulse dans le présent. Elle ne savait pas de qui provenait cette voix, mais ça elle n'avait même pas eu le temps d'y réfléchir encore. Déjà, en une fraction de seconde elle se demandait si elle allait mourir, puis si elle avait le droit d'être là et ensuite Edna sursaute. À ce moment là, son cœur s'accélère. Il est près à exploser. Par réflexe, elle décide de manière totalement inconsciente de se retourner. OK. Elle reconnait ce visage. Elle respire... Elle n'a pas vraiment le temps de décider si elle a le droit d'être dans la serre mais elle sait qui c'est. Sa professeure de botanique. Miss Bergsturm. Elle était là. Logique finalement, elle était chez elle dans la serre. C'était sa serre. Elle n'y pense pas vraiment, mais c'est l'instant où l'on peut se demander la chose suivante... et si Edna s'était inconsciemment tournée vers sa professeure ?

Quoiqu'il en soit, au moment où Edna croise le regard de sa professeure, des larmes jaillissent de ses yeux. Elle baisse la tête, elle voit flou un moment. La fatigue et l'angoisse ont sans doute pris le dessus. Les nerfs ont lâché. Pour se rattraper du déséquilibre que provoque ses pleurs, elle attrape la table à côté d'elle. Manque de pot, elle s’agrippe sans le vouloir à une plante. Surprise, elle se met à pleurer encore plus fort. Il lui semblait perdre des litres d'eaux. Mais cela ne voulait pas s'arrêter. Elle s'avance vers sa professeure et tente de s'excuser du mieux qu'elle pouvait. Il était tout de même fort probable qu'elle ne comprenne pas tout de son langage aqueux.

- Paaa..rrrdoooon... Je [inaudible] moldue eeeet... [inaudible] peuurrrrr... [inaudible] me couper les cheveux alors que [elle renifle, donc inaudible] magiques sans pouvooooir... et la plannnte [inaudible] sans abeille [inaudible] tout seule, dans mon dortoirrr...

Et elle pleure. Encore.

Serpy not sorry.
3ème année RP.

07 févr. 2020, 06:08
LA FÊTE EST FINIE
Nom d'une jonquille klaxonnante, elle chiale ! J'y réponds quoi ? Je peux pas la consoler, je sais pas faire ça. Enfin c'était pas dans ce qu'on m'a appris en cours. A la rigueur je peux peut-être trouver un truc pour lui remonter le moral. Je comprends rien de ce qu'elle me dit. C'est un drôle de réflexe qu'on a de s'expliquer pendant qu'on pleure puisque de toute manière on arrive pas à se montrer intelligible.

J'hésite entre sauver la plante qui a failli finir par terre ou dire quelque chose. Je ne peux rien faire d'autres que lui parler si elle se sent mal. Pour les câlins et autres affections elle doit s'adresser à ses amis. Et puis il y a une cellule psychologique mise en place cette semaine. Il n'y a pas des médicomages qualifiés pour s'occuper d'eux ? Ou alors nous devons le faire nous-même peut-être. Je n'ai pas trop compris. Enfin je n'ai pas trop écouté surtout, j'avais besoin d'un peu de solitude.

Bon, l'élève. Je prend ma voix la plus douce pour lui proposer ; "Respire, prend ton temps. Si tu veux bien m'en parler nous pouvons nous asseoir et dès que tu seras calmée on en discutera."

Je crains de ne pouvoir faire guère plus. Moi-même je dois rester maître de mes émotions, ne pas les laisser s'extérioriser. L'étau qui m'enserre la poitrine, personne ne doit le voir. J'ai toujours eu un faciès assez impassible et même si mes cernes se sont creusés après cette nuit blanche j'éspère pouvoir véhiculer la même image qu'à l’accoutumée.

"Noël célèbre la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour effacer les péchés du monde, mais il avait oublié sa gomme." Desproges