Les cours avaient déjà repris. À peine rentrée de vacances scolaires que déjà, tu devais te confronter à la dure réalité d'une étudiante à Poudlard.

Cependant, rentrer au château avait quelques choses de rassurant. Les vacances de Noël avaient été joyeuses bien entendu, mais rien ne parvenait à faire disparaître le sentiment croissant d'insécurité qui régnait désormais à Poudlard.

Une longue discussion avait eut lieu durant les vacances et une mission t'avait été confié. Une mission assez difficile à mener et surtout à accepter pour toi car tu savais l'importance qu'elle avait, mais également, tout ce qu'elle représentait.

La boite était au fond de ta malle de voyage et lorsque tu sortis le bel écrin, tu sentis comme une torsion se faire dans ton estomac. C'était douloureux mais tu refermas la malle avant de prendre la direction de la sortie du dortoir. Tes parents t'avaient confié une mission et tu la remplirais sans rechigner.

Le soleil avait déjà commencé à se coucher lorsque tu traversas la partie du château qui menait aux serres ou se déroulaient les cours de botanique. L'une d'elles était encore allumée, preuve de la présence du professeur Bergsturm était encore présente.

Tu posas ta main sur la poignée de la serre et pénétras dans cette dernière en prenant garde de ne pas faire tomber la boite. Immédiatement, tu interpellas l'adulte :

"Professeur Bergsturm ? C'est vous ? Vous êtes là ?"

Tu cherchas du regard l'adulte parmi la multitude de plantes présente dans la serre. Un simple regard te permit de repérer quelques spécimens assez dangereux, aussi, tu pris soin de bien rester à l'entrée, à l'abri de ces derniers. Inutile de prendre des risques inconsidérés pour rien.

Serre n°4.

J'adore cette serre, l'ambiance y est féerique. Mes deux arbres anti-pesanteur qui flottent doucement au-dessus des tables, le long parterre de sable dans lequel poussent cactus et autres curiosités, les vignes qui pendent lâchement du plafond... C'est beau, l'ambiance est détendue, et j'aime m'y entraîner au croquis. La luminosité demandée par les plantes du désert rend l'endroit presque trop lumineux mais c'est idéal pour dessiner.

Je m'amuse à nourrir les choux mordeurs de chine avec un peu n'importe quoi. Ces bêtes-là font d’excellents broyeurs à papier. J'ai une petite pensée pour le tas de copies sur mon bureau, qu'est-ce que je rêverais de les faire disparaître dans le gosier de mes petits protégés.

Soudain alors que j'approche un morceau d'entrecôte saignant d'Herbert le sanguinaire ( surnom de mon acabit et qui lui va à merveille, il en fout toujours partout. ) deux choses m'interrompent. Premièrement une élève, qui me hèle. Deuxièmement "ALLIGATOR !". Je me jette sur le boursouflet avant qu'il n'ai eu le temps de sauter plus prêt d'un chou qui visiblement avait déjà en tête d'en faire son quatre heures. Mais quel couillon ! Je le tiens d'une main, je sens ses petites pates essayer de pousser la paume de ma main pour s'en échapper. Je lève le poing jusqu'au niveau de mon visage pour regarder la créature. "Ma parole t'as vraiment pas de cervelle toi."

J'adore ce Boursouflet. Il est idiot à souhait. Avec lui mes journées sont animées. Et puis même s’il se balade un peu trop souvent hors de ma poche, il m'est impossible de le perdre avec son pelage violet fluo fait pour tout sauf pour le camouflage.

J'avais dit que deux choses m'avaient interrompues non ? Où est la deuxième ? Ah, à l'entrée de la serre. Je range Alligator dans ma poche et empoigne ma canne pour aller vers elle ; "Désolée, c'est pour quoi ?"
J'essaye de placer un nom sur son visage au fur et à mesure que je me rapproche. Ah, c'est quoi déjà ? MacWeed ? Oui ce doit être ça...

Le professeur met quelques minutes avant d'apparaître. Elle était visiblement occupée avec des choux mordeurs et la petite bestiole que tu vois remuée dans sa poche a tout d'un boursouflet. Cela te fait sourire d'imaginer que votre professeur de botanique possède elle aussi l'une de ses petites boules de poils tellement mignonnes, mais également, tellement idiotes.

Tu lui souris lorsqu'elle s'approche de toi sans pour autant oser bouger de ta position sur le paillasson à l'entrée de la serre :

"Bonsoir professeur ! Je suis venue vous voir, car j'ai quelques choses à vous … Donner !"

Le mot a eu un peu de mal à sortir de ta gorge. Tu aurais préféré le remplacer par le mot confié qui a une notion bien moins définitive que celle du mot donner, mais tes parents ont été très clair sur ce point et tu n'as pas le droit de les décevoir.

Ton regard va à droite, puis à gauche, observant les différentes plantes qui se trouvent autour de toi pour juger de la dangerosité de ses dernières. Tu n'oses pas avancer sans l'accord de la professeur. Finalement, après quelques instants d'hésitation, tu lui demandes :

"Est-ce que je peux m'avancer jusqu'à la table de travail professeur ?"

Tu préférais poser la boite dessus, plutôt que de prendre le risque de la garder en équilibre dans tes bras et de faire tomber cette dernière en lui en révélant le contenu.

Quelque chose à me donner ? Je ne suis pas de nature méfiante mais j'ai parfois tendance à apprendre à le devenir avec les élèves. J'imagine parfaitement ce paquet renfermant une mauvaise blague. Mais si c'était le cas, elle ne serait certainement pas venue me le remettre en mains propres. Néanmoins ce peut-être justement un stratagème pour endormir ma méfiance. Je ne peux pas m'empêcher de froncer les sourcils. "Allez-y entrez, faites juste attention aux lianes qui pendent, elles pourraient vous attraper et ne jamais vous relâcher."

J’espère que cela ne sonne pas comme une menace. Ce n'en est pas une, mes vignes sont réellement capricieuses. Je n'ai pas envie qu'on rapporte à la direction que j'ai laissé un élève se faire plaquer au plafond par une plante capricieuse.

Maintenant c'est la curiosité qui remplace la méfiance. J'ai de plus en plus envie de savoir ce que je vais trouver là-dedans. Visiblement Alli aussi se pose la question, je le sens sautiller dans ma poche. Je n'attends donc pas plus longtemps pour demander ; "Puis-je l'ouvrir ?"

Ce n'est pas étonnant d'être intriguée. Il est rare que des élèves m'apportent quoi que ce soit qui ne soit pas leur plante malade. Ou alors ils apportent directement leur maladie à eux et me l'offrent de bon cœur, ce après quoi je suis obligée d'avaler de la Pimentine. Je déteste cette potion, je ne comprends pas qu'on ait jamais réussi à traiter ses effets secondaires et je soupçonne les potionnistes de ne faire aucune recherche pour les retirer, certainement amusés de voir leurs proches siffler des oreilles.

Elle ne met pas longtemps à te donner l'autorisation d'avancer, non sans te prévenir de te montrer prudente à l'encontre de certaines plantes vicieuses qui pendent au plafond. A cette réponse, tu pousses silencieusement un petit soupir tout en regardant les fameuses lianes se trouvant sur le haut de la serre. Sans les quitter des yeux, tu t'avances avec précaution jusqu'à la table centrale ou tu hésites un moment avant de poser le coffret sur cette dernière. Puis, après un nouveau moment d'hésitation, tu le pousses finalement vers la nouvelle professeur de botanique non sans lui jeter un regard à la fois méfiant, mais également empreint d'une certaine provocation.
A sa question tu réponds simplement :

"Allez-y !"

Avant de détourner le regard, gênée.

A l'intérieur de la belle boite en bois, lorsque le professeur l'aura ouvert, elle trouvera une centaine de plantes miniaturisées par la magie. Des plantes de toutes sortes autant magiques que moldus … Un seul point commun entre toutes … Elles sont extrêmement rares et recherchées pour leurs propriétés magiques.

Tu es légèrement gênée et tu baisses les yeux :

"C'est la collection de mes parents … Ils n'ont gardés que quelques spécimens dont-ils ont besoin pour leurs travails … Mais ils vous donnent tout le reste…"

Tu oses enfin regarder le professeur :

"Avec tout ce qu'il se passe dehors et la destruction de la serre de l'hôpital St Mangouste, ils ne sont pas certains de pouvoir les garder en sécurité à la maison et ils ont pensés que l'endroit où elles risqueraient le moins, c'est ici, à Poudlard !"

Tu frémis légèrement, puis, tu oses t'approcher de la professeur. Tu désignes alors l'un des mini pots se trouvant dans la boite. On n'y voit qu'une grosse boule sur le point de s'ouvrir :

"Notre Rafflesia était en fin de croissance … Elle devrait éclore au cours des mois qui arrivent …"

Ce n'était pas forcément la plante la plus intrigantes de toutes, n'y même la plus utiles d'un point de vue magique. Mais celle-là, c'était sans doute celle à laquelle tu tenais le plus. Tu avais beaucoup de mal à te dire qu'elle ne se trouverait plus dans la serre familiale.

"Est-ce que je pourrais venir les voir de temps en temps s'il vous plait … ?"

Je m'approche et m’exécute sous le regard de l'élève. Je ne peux empêcher mes sourcils de se lever immédiatement à la vue du contenu de la boite. On peut difficilement faire plus beau cadeau à un botaniste. Je ne peux détourner mon regard, curieuse des plantes contenues. Elles semblent plutôt précieuses, la valeur de cette boîte doit être astronomique, je ne sais qu'en dire. "Eh bien ça alors..." je murmure.

Forcément, il fallait quelqu'un pour s'occuper d'elles. Je dois avouer que je suis honorée d'avoir été choisie, même si je sais que cela n'est dû qu'au fait que je travaille à Poudlard. Je vois là une montagne de travail supplémentaire, mais aussi une belle occasion d'observer des spécimens que je n'ai jamais eu l'occasion de voir de mes propres yeux. Même à l'académie des sciences, ils n'avaient pas tous ces spécimens.

"Y a t-il une adresse à laquelle je puisse écrire à vos parents ? Pour les remercier." je lui demande.

Il me parait important de les rassurer moi-même quant au fait que je m'occuperais bien de leurs protégées. Un simple hibou de remerciements ne devrait pas se trouver censuré normalement. La destruction des serres de sainte-mangouste... mon cœur se serre. Quel drame... des dizaines, des milliers de plans, réduits à néant. Ils n'ont pu en sauver que quelques-uns, mais pas suffisamment pour rendre un hôpital autonome.

Un rafflesia... Une plante holoparasite qui demandait un entretien bien particulier puisqu'elle n'était pas capable de vivre d'elle-même. Je me perds un instant dans mes pensées, réfléchissant à l’emplacement qui lui conviendrait le mieux. C'est d'autant plus compliqué qu'elle vient des tropiques et que le climat écossais ne lui est pas adapté.

Quand l'élève demande à venir les voir je la rassure rapidement : "Bien sur vous pourrez venir quand vous le souhaiterait. En revanche je pense les ranger dans différentes serres, elles sont nombreuses et je ne peux pas leur offrir un espace dédié. Mais pas d’inquiétude, j'en ferais l'inventaire et je m'en occuperais avec soin."

Il m'arrive rarement de sourire, mais je ne peux m'en empêcher quand mon regard revient sur les plantes. Même si je meurs d'envie d'analyser en détail chacun de ses bijoux dès maintenant, je lui poursuis la conversation pour proposer ; "Cela me demandera beaucoup d'entretien. Si vous aimez la botanique et que vous souhaitez m'aider, j'en serais ravie."

A sa question, tu secoues silencieusement la tête :

"Il … Il vaut mieux éviter de les contacter …"

Avant de détourner le regard. Tes parents sont toujours recherchés par le nouveau gouvernement et tu ne voudrais pas les mettre en danger inutilement. Tu adresses malgré tout un petit sourire d'excuse et de gêne auprès de la professeur.

La suite te rassure cependant. Pouvoir venir les voir et une véritable source de réconfort pour toi. Tu as grandi au milieu de la plupart de ses plantes. Certaines (voir même toutes) sont beaucoup plus vieilles que toi et portent même parfois les marques de tes aventures d'enfant.

"Merci madame !"

Le sourire est franc cette fois-ci. Tu es clairement rassurée par la proposition de la professeur et tu trépignes un peu sur place alors qu'elle t'annonce ce qui va se passer pour les plantes. Il est bien évident qu'accueillir autant de spécimens en aussi peu de temps demande une sacré organisation, cependant :

"Oh ! Attendez !"

Tu t'approches alors et tu désignes une petite pochette contenant un minuscule manuel. Tu sors alors ta baguette et le pointe de cette dernière :

"Finite incantatem !"

Le livre retrouve alors sa taille normale. Il s'agit d'un manuel manuscrit :

"C'est les notes de papa et maman ! Vous y trouverez tout ce qu'il vous faut … bien que je doute que vous en ayez besoin pour la plupart des plantes …

Ne dis t'on que l'on ne finit jamais d'apprendre ? Tu passes une main délicate sur l'un des dessins réalisé à la plume par ta mère expliquant ainsi les particularités et propriétés du Figuier d'Abyssinie, avant de soudainement refermer le manuel et le tendre à la professeur.

Tu es par la suite ravie de la proposition de la professeur et tu approuves d'un hochement de tête avant de demander :

"Je sais que ce n'est plus trop d'actualité avec … tout ce qui se passe … Mais vous pensez que nous aurons un jour la chance de pouvoir participer à nouveau au programme d'échanges avec d'autres écoles de notre monde ? "

C'était ton souhait depuis un moment déjà, mais les événements avaient fait que tout cela avait été mis en suspens ses échanges qui pouvaient pourtant se montrer particulièrement intéressant.

L'élève refuse de me donner l'adresse de ses parents. "Tant pis, vous les remercierez pour moi."
Je comprends qu'ils puissent ne pas souhaiter révéler leur emplacement. S’ils me donnent ceci, c'est qu'ils ne doivent plus avoir aucun endroit sécurisé où le garder.

Des notes, voilà qui est appréciable. Elle me révèle le carnet pour m'expliquer ce à quoi il sert. Je le prends, ravie de pouvoir avoir plus d'informations et le glisse dans ma poche. Je ne souhaite pas l'ouvrir maintenant, devant elle, ce serait malpoli. Et je meurs d'envie de déballer mon cadeau plus en détail.

Malheureusement je ne peux pas encore passer à la découverte de mes nouvelles protégées puisque l'élève s'interroge encore sur quelque chose. Des échanges scolaires ? Je réfléchis un instant. J'aimerais pouvoir lui répondre positivement mais de ce que je sais ce n'est pas près d'arriver à nouveau. Pour l'instant il y a tellement de choses plus importantes desquelles nous préoccuper que l'idée ne m'a même pas effleuré l'esprit. "J'ai bien peur que ce soit compliqué, navrée."

Inutile de développer ma pensée, elle le comprendra très bien. Le monde magique n'est pas concentré sur les échanges en ce moment. Chacun s'occupe de sa pomme et surtout au royaume-uni nous rencontrons des problèmes autrement plus graves que des rencontres entre étudiants. Les sorties scolaires sont loin d'être d'actualités, et même si j'aimerais pouvoir emmener les élèves sur le terrain il n'est plus question de les faire sortir du château de quelque façon que ce soit.

Tu t'attendais à ce genre de réponse, mais la voir formuler ainsi est un peu un crève-cœur pour toi, même si ce n'est qu'un triste reflet de la réalité. Tu baisses les yeux et le visage dépitée avant d'approuver silencieusement les paroles de la boiteuse. Tes parents t'avaient tellement parlé des échanges scolaires entre les différentes écoles du monde magique que tu t'y voyais déjà un peu. Malheureusement, l'actualité a une part importante dans ce genre d'action et … on ne peut nier que l'actualité du pays et du monde magique n'était pas au beau fixe.

Tu te sens désormais légèrement, mal à l'aise de te trouver ici, en présence de la professeur de botanique et tu rougis fortement en réalisant cela :

"Bon, je … Je ne vais pas vous déranger d'avantage professeur !"

Tu hoches poliment de la tête pour la remercier avant de gagner d'un pas rapide l'entrée de la serre. Tu lui adresses alors un dernier coup d'œil :

"Merci pour tout professeur !"

Puis, sans demander ton reste du sort de la serre, le cœur un peu lourd et malheureux de voir la collection de plantes de tes parents, désormais dans un autre endroit que celui ou tu avais l'habitude de le voir. Une nouvelle épreuve qui ne sera sans doute pas facile à digérer pour toi, mais c'est ainsi que l'on apprend et surtout, que l'on devient grand.

C'est la mine maussade et les pieds traînants que tu te diriges vers le château, prête à rejoindre la grande salle pour prendre le repas du soir. Pas sûr que tu es vraiment faim après cet échange…


Fin du Rp pour moi. Merci de cet échange madame