16 février 2045
@Naomi Bergsturm

Alice,

J’espère que tu te portes bien. Je préférerai te parler face à face car j’ai beaucoup de choses à te dire et cela ne peut pas être couché sur papier.
J’ai récemment correspondu avec Miss Loewy qui m’a autorisé à venir te voir mais bord du domaine, soit de l’autre côté du lac noir. Il faut que tu sois accompagné par un adulte qui sera avec toi pendant toute la durée de notre rencontre, c’est à cette condition que je pourrais te parler. Et je dois absolument te parler.
Donnons nous rendez-vous le 19 février à 15h, je n’ai pas d’autre disponibilité. Je serai non loin du portail de Poudlard.

A bientôt,

Thomas

L’impatience de Thomas n’était pas bon signe, Alice l’avait de suite deviné. Il se passait des choses terribles ces derniers temps, chaque jour la fillette sentait se tripes se tordre. Elle avait peur, sans arrêt. Peur pour monsieur Penwyn qui avait disparu, peur pour son père dont la prison avait été attaquée, peur pour Jacob qui était introuvable, peur pour Kenneth et Imogen qui ne lui envoyaient plus de hibou. Le monde s’écroulait encore autour d’Alice, comme si c’était encore possible. Thomas était forcément annonciateur de mauvaises nouvelles. Lorsque quelque chose ne peut pas être dit dans une lettre, il s’agit là soit d’un problème de confidentialité, soit d’une annonce douloureuse. Alice craignait le pire.

Sa lettre encore dans plaquée dans ses mains, Alice marchait à grande enjambée dans les couloirs. Il lui fallait trouver un professeur pour l’accompagner voir son frère, et elle ne savait vers qui se tourner. En temps normal, c’est au bureau de monsieur Penwyn qu’elle se serait précipité, et cette pensée arracha un petit gémissement plaintif à la fillette. Elle l’écrasa dans sa main, faisant mourir toute trace d’un potentiel sanglot. Alice était à fleur de peau, elle ne parvenait plus à faire semblant. Monsieur Penwyn avait disparu, et personne n’était en mesure de lui dire ce qui lui était arrivé. Elle n’avait qu’une envie : secouer miss Loewy, lui hurler dans les oreilles jusqu’à ce qu’elle se décide à faire quelque chose. Mais cela, jamais Alice ne le ferait, alors elle attendait que quelque chose se passe. N’importe quoi. Thomas pourrait peut-être lui en dire plus, si monsieur Penwyn avait été fait prisonnier en raison de son appartenance à la Résistance ? Seulement lui glisser la question pourrait peut-être tout arranger. Peut-être. Le cœur douloureux, Alice craignait que rien ne puisse jamais ramener monsieur Penwyn.

De son cours de botanique, Alice s’en fichait aujourd’hui. Elle n’avait pas la tête à dessiner, toute son attention était portée sur ce rendez vous qui se préparait. Qu’est-ce que Thomas avait à lui dire ? Est-ce que cela avait un lien avec la disparition de Jacob ? Celle de monsieur Penwyn ? Était-il arrivé quelque chose à oncle Kenneth et Imogen ? Le dessin d’Alice se chargeait de bien trop d’angoisse, rendant ses traits incertains et disgracieux. Ce que Thomas avait a dire devait être d’une importance capitale. Ou bien allait-il lui annoncer que leur père avait été libéré ? Cela voudrait dire que le vent commençait à tourner en la faveur des Sangblanc.
Pourvu que les deux jours la séparant de la rencontre avec son frère s’achèvent rapidement.

Les cours de croquis étaient dans mes préférés. C'était la meilleure manière de faire apprendre du vocabulaire de manière ludique, et je trouvais génial qu'on puisse offrir aux élèves la possibilité de dessiner ce qu'ils voyaient plutôt que de recopier des dessins de livres. Aujourd'hui il s'agissait de dessiner des asphodèles, j'avais donc réparti quelques pots autour de la table, suffisamment pour que les élèves ne soient pas à plus de deux ou trois autour de chaque plante. Je n'aimais pas qu'ils s'entassent, ni le bruit, aussi de cette manière la serre restait presque parfaitement calme.

Je passe tranquillement dans les rangs. Je commente pour aider les élèves à s'améliorer. Le sens de l'observation c'est très important pour les sorciers, j'aimerais qu'ils le comprennent et le développent. Je connais à peu près bien mes élèves maintenant, et quelque chose m'intrigue. Miss Sangblanc qui d'habitude est soigneuse et à qui j'ai rarement de reproches à faire est en train de me faire un croquis complètement brouillon. D'ailleurs je mis un temps à me rendre compte qu'elle ne dessine même pas un asphodèle mais une menthe qui traîne sur la table. Pour être étourdie à ce point, il faut vraiment qu'elle soit perturbée. Je m'adresse à elle à voix basse ; "Miss Sangblanc j'ai demandé à ce que vous dessiniez des asphodèles, non de la menthe. Vous resterez à la fin du cours je vous prie."

Pas que je m'inquiète, mais nous sommes tenus de faire attention à nos élèves. Je ne voudrais pas laisser passer quelque chose de grave, car on ne sait jamais ce qui leur passe par la tête. Elle a peut-être des ennuis, ou est-ce un simple problème d'adolescent ? Quoi qu'il en soit il est de mon devoir de rester vigilante.

Appuyée nonchalamment dans la paume de sa main, Alice réfléchissait, réfléchissait encore et toujours. Elle ne parvenait pas à trouver d’issu heureuse à cette rencontre avec son frère, si tant est qu’il y en avait une. Quel professeur accepterait de l’accompagner ? Professeur Saunders ? Certainement pas, il l’enverrait paître en lui signifiant avec rudesse qu’Alice est une jeune fille bien embêtante. Professeur Taylor… Non, elle pouvait connaître Thomas, et puis c’était une jolie fille, son frère serait forcément déconcentré. Professeur Holloway,Bergstrum, Montmort, Field, Perkins, Lynch, Briggs… Si seulement monsieur Penwyn était parmi eux…

La voix de miss Bergsturm à son oreille fit sursauter l’enfant qui en lâcha son crayon. Comment ça, une menthe ? Alice peinait à rassembler ses idées, ouvrait et fermait la bouche en balbutiant.

« Je … non… c’est… »

Ses lèvres se pincèrent, ses yeux se reposèrent sur son dessin. Mince…

« Oui, miss. »

Non, elle n’avait pas le temps ! Il ne lui restait que peu de temps avant cette rencontre avec Thomas. Il lui fallait trouver un professeur ou à défaut un plan pour s’échapper du château. Miss Bergsturm compliquait tout, Alice lui en voulait. Une menthe ou une asphodèle, peu importait.

Lorsque la fin du cours fut annoncée, Alice laissa Irisia, Brett et Aliosus s’en aller avant elle. De toutes façons, ces derniers temps, Alice était d’une bien mauvaise compagnie, elle ne leur manquerait pas.
Après avoir rangé ses affaires dans son sac, avec autant de soin que ses doigts tremblants lui permettaient, Alice rejoignit miss Bergsturm avec une brusquerie qu’elle aurait habituellement condamné chez qui que ce soit.

« Miss, je suis désolée. J’avais la tête ailleurs. Est-ce que je peux y aller ? »

Alice n’avait vraiment pas de temps à perdre.

Je fis encore le tour de la classe quelques fois puis demandais à ce qu'on me rende les croquis. J'en profitais pour distribuer des devoirs, une fiche de définition de leur livre de botanique à apprendre. Je les interrogerais la prochaine fois et en profiterais pour distribuer ou enlever quelques points, pour leur rappeler qu'un apprentissage régulier est nécessaire et obligatoire dans mon cours. Pas de devoir maison en revanche, je ne trouvais pas d’intérêt à en donner systématiquement à chaque classe, d'autant qu'il fallait après les corriger et que cela pouvait prendre un temps fou. Je n'omis pas bien sûr de leur indiquer que les serres étaient ouvertes pour qui voudrait s’entraîner en dehors des heures de classe.

Quand je vis miss Sangblanc venir vers moi je me remémorais sa performance misérable du jour. Je ne sais pas ce qu'a cette petite, mais j'espère que cette régression n'est pas définitive, je l'aimais bien. Avant de la laisse partir j'explique donc ; " Ce n'est pas tant des excuses que je veux que vous signaler que si vous rencontrez des difficultés, qu'elles soient dans mon cours ou ailleurs, vous pouvez venir m'en parler."

C'était toujours bien de faire savoir aux élèves qu'on était pas que des robots, qu'on pouvait aussi se montrer gentil et généreux. Généreux oui, car rien n'est plus précieux que mon temps, et que j'accepte de le donner aux élèves est une belle preuve de tout l'application mise à bien tenir mon rôle de professeure.

Le cœur au bord des lèvres, Alice gardait difficilement son calme devant cette femme qui ne demandait que de l’aider. Vous pouvez venir m’en parler disait miss Bergsturm qui n’avait jamais brillé par sa bienveillance. Alice devait vraiment faire peine à voir.
Ses larmes se mirent à couler d’elle même.

« Je ... »

Elle. Elle quoi ? Elle était incapable de répondre quoi que ce soit. Elle voulait seulement s’en aller, partir en courant pour rejoindre sa salle commune. Non, elle ne pouvait pas, elle n’en avait pas le temps.

«  J’ai envie de mourir. » parvint-elle a articuler.

Cela venait du fin fond de son âme. Tout était trop difficile, cela en devenait douloureux au moins qu’Alice préférait que la Mort vienne la faucher. La peur la rongeait toute entière, chaque jour elle craignait qu’une mauvaise nouvelle de plus lui soit annoncé. Thomas voulait la voir pour lui annoncer la perte de quelqu’un, c’était évident. Petit à petit, Alice perdait tout son entourage. Son père, Jacob, monsieur Penwyn, qui serait le suivant ?

Ses jambes tremblaient un peu, si bien que la fillette manqua de s’effondrer.

« Mon frère veut me voir.. et .. et je sais qu’il va me dire que quelqu’un est mort. Il arrive des choses terribles à tout le monde. Mais je ne peux pas le voir parce que ... miss Loewy ne veut pas. Et je ne peux pas le voir toute seule, je ... je ne trouve personne ! Et c’est bientôt ! C’est bientôt ... »

Alice essuya ses larmes du revers de sa main. Elle avait parlé, vite, n’avait pas laissé miss Bergsturm le loisir de lui répondre. Elle était effondré, son corps lui était douloureux.
Bientôt, elle perdrait quelqu’un d’autre.

Soudain, alors que je n'ai pas dis quoi que ce soit qui puisse rendre mal à l'aise mon interlocutrice, celle-ci se met à pleurer et me déclarer qu'elle souhaite mourir. Bon sang de dragon mais qu'est-ce que j'ai fais pour ouvrir ses valves aussi rapidement ? Elle devait se retenir depuis un moment. Ah les gosses je vous jure... On sait jamais si c'est grave ou si c'est une crise d'adolescence avec eux. En conséquence j'hésite quant à la posture à adopter. Est-ce que je dois lui tapoter la tête en prétendant que tout ira bien ?

Mais je n'ai pas le temps de lancer le moindre mot réconfortant que la petite tente de m'expliquer la situation entre deux respirations. Le flot de paroles me parait indigeste au premier abord, mais je finis par en comprendre quelques bribes. Son frère doit venir la voir, lui annoncer la mort de quelqu'un vraisemblablement, mais Loewy veut pas la laisser le voir. Ah encore celle-là ! Et avec sa manière de dire les choses en plus, je ne serais pas étonnée qu'elle ait traumatisé l'élève. Mais là n'est pas la question, je sens que des éléments m'échappe. Je dois procéder en deux étapes ; premièrement calmer la gosse, deuxièmement la faire parler.

Je prends une grande inspiration et ma voix la plus compatissante pour déclarer ; "Allons, allons... ça va euh... , ça va bien se passer. "

Je crois qu'il n'est pas nécessaire de le préciser d'avantage ; je ne suis pas reconnue pour être la personne à aller voir lorsqu'on se sent mal. J'ai consciente d'être maladroite, mais je ne vois pas quoi dire de plus. Si quelqu'un est mort, c'est triste mais c'est comme ça. Par contre j'aimerais en savoir plus sur cette histoire de frère ; " Bon allons calme-toi. Loewy ne veut pas que tu voies ton frère seule c'est bien ça ? Et où le rencontrerais-tu au juste ? "

Elle l’avait dit, enfin. Tout était sorti entre quelques sanglots. Elle était pitoyable, mais quelque part, cela faisait du bien de se livrer. Miss Bergsturm n’était cependant pas la personne la plus à même d’écouter Alice. Elle n’était ni monsieur Penwyn, ni engageante. Avec un peu de chance, elle laisserait l’enfant s’en aller, gênée de voir Alice se livrer ainsi.

Mais tel ne fut pas le cas. Miss Bergsturm s’essaya à la sympathie, avec maladresse d’ailleurs. Comment est-ce que cela pourrait bien se passer ? Alice, hoquetant un peu, observait son professeur avec incrédulité. Non, ça ne se passerait pas bien, elle ne comprenait pas ! Elle ne pourrait certainement pas comprendre.

Miss Bergsturm franchit le mur qu’il y avait entre le corps enseignant et les élèves et tutoya Alice, la questionnant sur cette rencontre avec Thomas. Elle allait droit au but, ne cherchait pas à calmer Alice par un chocolat chaud ou une rivière de sucrerie. Pour la centième fois, miss Bergstrum n’était pas monsieur Penwyn.
Alice prit une grande inspiration pour se calmer. Peut-être que miss Bergsturm pourrait l’aider ? Savait-on jamais.

« Mon frère m’a envoyé une lettre dans laquelle il m’a dit que miss Loewy l’autorisait à venir me voir mais aux limites de Poudlard, sur l’autre rive du lac noir, je crois… mais je dois être accompagnée d’un adulte. Et… et je ne le trouve pas, cet adulte… je… monsieur Penwyn n’est plus là, c’est à lui que j’aurais demandé sinon… monsieur Saunders, je lui fais confiance mais je l’embête déjà beaucoup… »

Inutile de mentionner les autres professeurs, de toutes façons Alice en était bien incapable. Elle essuya une seconde fois ses yeux larmoyants dans sa manche. Mais quelle pleurnicharde, ces derniers temps.

Brièvement la question de savoir si l'élève pleurait dans l'espoir d'avoir plus de chances de me convaincre me traversa l'esprit. Les enfants sont vrais, les enfants sont purs, mais je les soupçonne bien plus capables de mensonges que les adultes. On ne peut pas savoir à quel point un gamin est bon acteur. Cette petite je l'ai toujours vu placide, mais je me fourvoie peut-être. Je ne la connais que dans mes cours, et je sais à quel point ils sont différents en dehors d'une salle de classe. Ils jouent un rôle lorsqu'ils entrent dans une salle de cours, je le sais j'ai été à leur place.

Je suis tout de même touchée de la voir ainsi. Théâtre ou non, s'exposer ainsi aux yeux d'un adulte n'est pas simple. Que ce soit voulu ou non, elle pensera certainement que je la verrais désormais comme une pleurnicheuse. Pas que ce soit faux, mais tout le monde chiale un jour alors ce n'est pas bien grave. L'aider ne me coûterait pas grand-chose, juste l'effort de la suivre et de la regarder parler à son frère... Après-tout pourquoi pas. "Je peux être cet adulte. Quand doit-il venir exactement ?" déclarais-je un peu trop brusquement.

Si c'est pour apprendre une mauvaise nouvelle, mieux ne vaut pas la laisser dans l'attente. Ce n'est pas bon de se faire un sang d'encre, plus vite elle sera fixée mieux elle se portera.

Alice devait s’excuser pour son comportement, sinon le professeur Bergstrum aura, à jamais, un vilain apriori sur l’enfant. Mais la fillette n’en eut le temps, son professeur reprit la parole.
Les yeux ronds devant la proposition de la femme, Alice en restait pantoise. Miss Bergstrum se proposait de l’aider, alors cela c’était inattendu. Bon, il y avait certainement une certaine notion d’impatience dans sa proposition, peut-être voulait-elle seulement qu’Alice cesse de pleurnicher, ou bien était-ce pour mettre un terme à cette discussion et partir vaquer à ses autres occupations.

Quelque soit la raison, Alice senti son fardeau s’alléger un peu. Rien n’était encore fait, bien sûr, et le plus dur restait à venir, mais si miss Bergstrum décidait de l’accompagner, cela laisserait à Alice le temps de se préparer à cette rencontre avec son frère, et au lot de terreur que cela apporterait.

« Je dois le retrouver dimanche » répondit Alice. « A quinze heure. Il a dit qu’il sera près du portail de l’école. »

Alice souffla un coup, expulsant un peu de ces angoisses. Miss Bergstrum n’était peut-être pas la femme la plus douce du monde, et certainement pas le professeur le plus affectueux du château, mais elle allait l’aider, et en cela elle remontait dans l’estime de l’enfant.

« Je vous remercie beaucoup, miss. » ajouta Alice en relevant ses yeux d’argent sur la professeure de botanique. « Ça ne durera pas longtemps je crois, j’espère ... le temps que Thomas me dise ce qu’il a à me dire, et nous serons de retour au château. »

Quelque soit la nouvelle que son frère avait à lui annoncer, autant être en salle commune pour la digérer.

Demain quinze heures. Cela me parait honnête. J'aurais eu bien plus de réticences si elle m'avait annoncé une venue nocturne, qui semblerait alors plus clandestine. Prêt du portail en plus, il n'y a aucune raison que cela puisse mal se passer. Je dirais même que nous avons toutes les chances que ce ne soit qu'une mission de basse envergure, je l'accompagne, elle discute, on repart. Rien de compliqué, je n'ai donc pas de quoi m'inquiéter. Je fais ce qui est bien.

" Très bien, nous nous retrouverons ici avec un quart d'heure d'avance le temps de descendre." j'annonçais. Je voulais être sûre que trouver l'élève serait simple et pour cela le mieux était encore de lui demander de venir elle-même à moi. Je ne sais pas s’il me faudra plus de temps ou non pour marcher jusque-là bas, mais je ferais l'effort de ne pas trop la ralentir.

J'hésite à lui rabrouer que l'entrevue devra être brève, mais elle semble déjà convaincue qu'elle le sera. Je ne dis donc plus rien sinon "A après-demain". Et j'espère qu'elle n'aura pas besoin d'une épaule pour pleurer lorsque son frère lui aura annoncé cette fameuse mauvaise nouvelle. Je ne manque pas de sensibilité au point de ne pas m'en émouvoir, mais je serais tout de même une bien mauvaise source de réconfort. Et si elle me demande de lui écrire un mot pour pouvoir louper les cours en raison de son chagrin... je l'enverrais voir l'infirmier. Il gérera cet aspect émotionnel mieux que moi.