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16 sept. 2020, 13:53
 RP solo  Le Journal du Professeur Featherstone


Dans le bureau du Professeur, dans un des tiroirs qui le composent, se cache un carnet noir, à la couverture en cuire. Il est refermable par une lanière brune, dont la fermeture semblable à celle d'une ceinture, garde le contenu de ce petit livret secret. Quand on l'ouvre, des pages aux lignes droites attendent qu'on les remplisse. Et lorsqu'elles le sont, il s'agit de la même écriture : des lettres manuscrites, tracées à l'encre noire et griffonnées sur le papier jauni.

L'existence de ce carnet est gardée secret. Il permet au professeur de garder une trace des journées particulières et inscrivant leur déroulement. Lorsqu'il le remplit, il le fait le soir, à l'heure où le couvre-feu fait rentrer les élèves dans leur dortoir, et où seule une lampe à huile éclaire d'une lumière chaude les lignes manuscrites. Le jour, lorsqu'il n'écrit pas, le carnet est rangé dans le tiroir de son bureau, et verrouillé pour éviter les intrusions. Le professeur n'aime pas que l'on fouille dans ses affaires, et il est sûr que si une personne s'emparait de ses écrits... il passerait un mauvais moment quand il s'en apercevrait.

Il lui arrive, de temps en temps, d'ouvrir le tiroir pour ressortir le carnet, non pas pour écrire, mais pour le lire. C'est ainsi qu'il revit ses journées passées, trouvant plus fiable l'écriture de ses émotions plutôt que le souvenir qu'il en a, estompé par le temps et brouillé par le vécu.
Le Journal du Professeur Featherstone


Ce sujet répertorie les épisodes de vie du professeur. Il fonctionne comme un recueil de RP solo ou de OS (One Shot). Les écrits seront publiés dans un ordre aléatoire, mais seront classés par ordre chronologique. Un sommaire permet de vous guider :
Sommaire


Chapitre 1 : [1986] - Réparer les pots cassés. (à venir...)

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

16 sept. 2020, 13:54
 RP solo  Le Journal du Professeur Featherstone
Chapitre 01
Réparer les pots cassés


(1/3)

1986


Mes parents ne m'avaient prévenu de rien, et je restai là, tétanisé de peur, ne comprenant pas ce que j'avais fait. Mais pourtant, pour eux, tout semblait normal...

J'avais alors 7 ans, et je vivais dans la ville de Brighton, la même ville dans laquelle j'étais né. Mes frères étaient dans ce que mes parents appelaient alors un internat, et ne rentraient ni les weekend, ni pour les vacances. Ma mère me lisait parfois leurs lettres qu'elle recevait, pour me donner des nouvelles.

Ma mère était médecin, elle adorait son travail et en parlait souvent, bien qu'elle ne m'eût jamais expliqué les détails de sa profession. Tout ce que mes parents me disaient du métier de médecin est que ma mère « sauvait des vies ». C'était une définition assez enfantine, mais que j'y crus pendant de longues années. Tant est si bien que je voulais moi aussi sauver des vies, et devenir médecin. Je m'aperçus à l'avenir que c'était bien plus compliqué que ce que je pensais. Ma mère était une femme stricte, elle nous élevait, moi et mes frères, avec des règles que nous ne comprenions pas toujours. A table, il fallait attendre que tout le monde soit servi avant de commencer, il ne fallait pas mettre les coudes sur la table et se tenir droit sur sa chaise... Enfant, je ne comprenais pas ses règles de vie, mais j'avais confiance en ma mère, alors je lui obéissais, comme si l'infraction de ces lois risquait de bouleverser un équilibre dont je n'avais pas conscience.

Mon père, quant à lui, était grand, c'est comme ça que je le décrivais à l'époque. C'était ce qui le caractérisait le plus, sans aucun doute. Je connaissais peu de chose sur lui : sa profession m'était inconnue, même s'il me disait qu'il sauvait des vies aussi, à sa manière. A la différence qu'il ne soignait personne. C'était un homme dur avec nous, il veillait au respect des règles que nous dictait notre mère, mais de manière bien plus ferme. Nous préférions dix fois être pris la main dans le sac par notre mère, que par notre père.

Tous deux étaient comme des piliers sur lesquels tenaient les direction de nos vies, tout était comme tracé d'un trait sûr, sans hésitation, que nous n'avions pas choisi, mais que nous acceptions car nous savions que nos parents ne nous voulaient que du bien. Nous savions qu'ils nous aimaient, et malgré cette sévérité, ils savaient nous montrer de la douceur qui nous mettaient bien souvent en confiance. Mes parents ne semblaient alors ne former qu'un, et c'est ce qui faisait leur force, comme un mur inébranlable qui soit nous faisait obstacle, soit nous soutenait. C'est dans ces conditions-là que je grandissais alors, sans connaissance d'un monde dans lequel j'allais tôt ou tard me retrouver.

L'automne était ma saison préférée, l'air commençait à se rafraîchir et les pluies fréquentes qui trempaient les rues étaient l'occasion d'y sauter à pieds joints pour mouiller les passants. Bien sûr, cela ne plaisait pas à mes parents. L'automne était aussi la saison qui voyait les arbres perdre leurs feuilles, toutes colorées, offrant une palette de couleurs remarquables que j'avais l'habitude d'observer, et admirer, quant il ne s'agissait pas d'étaler les feuilles sur les trottoirs à grands coups de pieds. Mes parents n'aimaient pas ça non plus.

Lors des jours de fin de semaine, mes parents avaient pour habitude de m'emmener en voiture, à l'extérieur de la ville, pour des balades en forêt. C'était des moments que j'appréciais tout particulièrement. Là, ils me laissaient libre de courir, en toute liberté, je pouvais jouer avec les feuilles et les flaques d'eau comme je le pouvais : mes bottes et mon cardigan me protégeaient des eaux boueuses dans lesquelles je sautais. Mes parents amenaient en général un panier en osier dans lequel ils recueillaient plantes et champignons comestibles.

Récolter les plantes était une activité que j'aimais aussi. J'accompagnais alors mon père qui connaissait beaucoup de choses sur leurs vertus. Je ne savais d'ailleurs pas d'où il tenait tout ce savoir, mais je buvais ses paroles, curieux et tentant de me souvenir de chacun de ses mots. Mes parents me racontaient que certaines plantes pouvaient sauver des vies, comme elles pouvaient tuer. C'était pour cette raison qu'il fallait savoir les différencier et les connaître. Et c'est à partir de ce moment que se développait en moi l'envie d'en connaître plus sur la Botanique : de la réflexion d'un enfant dont le seul but est de ressembler à un héro en sauvant des vies, à ses parents dont c'était le métier.

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

16 sept. 2020, 18:20
 RP solo  Le Journal du Professeur Featherstone
(2/3)

Je posais mes questions, des questions d'un enfant de 7 ans qui découvre un nouveau domaine comme il découvre un nouveau jouet. Mes parents, qui ne semblaient pas lasser d'y répondre, comprirent l'intérêt que je portais désormais aux plantes et à la nature. Ils pensaient sûrement que c'était une passade, un jeu qui fascine un enfant mais dont il se lassera dans deux ou trois ans. Et ils s'amusèrent à m'offrir quelques graines et des pots de terre pour entretenir cette âme d'enfant que j'avais alors. Je m'occupais donc de mes plantations comme s'il s'agissait d'animaux de compagnie. Je leur parlais comme si elles pouvaient m'entendre. Mon père et ma mère me conseillaient, mais j'insistais sur le fait que je voulais m'en occuper seul. Et je fus plutôt bon car au printemps de l'année 1987, mes plantes avaient incroyablement bien grandi. Je ne savais pas de quelles espèces il s'agissait, je ne retins pas le nom, mais j'étais fier d'avoir élevé « mes » plantes aussi bien. Elles mesuraient plusieurs dizaines de centimètres et des feuilles poussaient le longs des tiges. Elles étaient belles mes plantes. Droites et fières comme des statues de pierre.

L'été qui suivit vit mes frères revenir de l'internat. Ils avaient respectivement quatre et cinq années de plus que moi. Lorsque j'étais enfant, je pensais que leur seule passion était de m'embêter : il fallait dire qu'ils n'étaient pas toujours gentils avec moi. Ils avaient bien tôt découvert ma nouvelle passion et la tournaient en ridicule. Ils étaient en ce début d'adolescence, cet âge cruel qui nous fait parfois dire et faire des choses que l'on regrette. Usant de leur complicité, ils s'unissaient pour m'en faire voir de toutes les couleurs. Je me rappelle encore d'un après-midi durant lequel ils m'avaient fait découvrir une nouvelle plante que, soi-disant, je ne connaissais pas. « Cueille-la ! » M'avaient-ils alors lancé, argumentant que je pourrais m'en occuper. Et moi, naïf comme je l'étais à cet âge, j'agrippai la plante pour la déterrer sans savoir qu'il s'agissait d'orties. Ce fut ma première expérience douloureuse avec les plantes et je compris qu'elles n'étaient pas toutes gentilles. Comme les humains, certaines plantes pouvaient sauver des vies tandis que d'autres faisaient du mal aux gens... Comme mes frères. Et c'est à partir de ce moment que je détestai l'été : à cause du simple fait que mes frères rentraient de l'internat.

Je pourrais blâmer mes frères de n'avoir point su se comporter correctement avec moi, mais dans le mal qu'ils me faisaient parfois vivre, j'en tirai avec le recul un certain bien, et notamment la découverte de mes pouvoirs...

Lorsque nous n'étions pas à l'extérieur, j'avais pour habitude de rester dans ma chambre à m'occuper comme je le pouvais. Je lisais, romans en tous genres, ou des livres pour enfants parlant de plantes ; ou alors je m'occupais de celles que j'élevais. Un beau jour, mes frères dont j'évitais la présence entrèrent précipitamment dans mon espace personnel. C'était assez inhabituel étant donné que je ne voulais pas qu'ils pénétrassent en mon lieu, et nos parents souhaitaient qu'ils respectent ce vœu. Mais ce jour-ci, ils avaient décidé de ne pas en tenir compte et, ouvrant la porte à l'improviste, déambulèrent chez moi et commencèrent par s'asseoir sur mon lit. J'étais bien trop naïf à cette époque (ne vous l'ai-je pas déjà dit ?), si bien que lorsqu'ils firent semblant de s'intéresser à mes occupations, j'acceptai leur présence et répondais à leurs questions.

Peut-être s'ennuyaient-ils car au bout d'un moment, après une petite dizaine de minutes pendant lesquels je déballais mes piètres connaissances de la Botanique, toutes répétitions des paroles de nos parents, mon frère le plus âgé se leva nonchalamment et s'exclama :

« Le petit Archi qui ne sait pas se faire d'amis parle à ses plantes ! Est-ce qu'elles te répondent au moins ? »

Je ne répondis pas. Évidemment que non, elles n'avaient pas cette faculté. Il s'approcha alors de la verdure que je faisais pousser dans des pots, situées sur une commode, et continua ses moqueries.

« Tu crois que si je la touche, elle va me demander d'arrêter ? »

Il posa alors son doigt sur la première feuille à sa portée. Je m'énervais, bouillonnant à l'intérieur de moi. J'étais un enfant très calme, mais à ce moment-là, je paraissais, sans aucun doute, être le plus turbulent des diables : il fallait pas me chercher. Je lui criai alors de ne pas les toucher. Il retira sa main, dans un mouvement de fausse surprise.

« Oups, j'ai vexé le petit Archi ? Mais avoue qu'elle ne t'a pas répondu ! Peut-être qu'elle n'a rien ressenti, je devrais tenter quelque chose de plus fort ! Et si je lui retirais une feuille ? »

Il pinça la même feuille et la tira d'un coup sec pour qu'elle se détachât de sa tige. Il venait de franchir le pas de trop. Mes poings se fermèrent de colère et je hurlai pour qu'ils s'en aillent. Lui et mon autre frère qui riait aux provocations qu'on me lançait. Je me rappelle avoir dit que je les détestais, c'était le cas à ce moment précis. Et dans un hurlement, sans que je comprisse quelque chose, j'entendis un éclat de verre, sourd, et ma plante qui tomba de la commode pour s'étaler sur le sol. Mes frères partirent alors en courant, et j'entendais en même temps les pas lourds de mon père qui montait les escaliers, la même lourdeur qui amène un orage. Il entra et aperçut le crime qui avait été fait : un pot explosé sur la commode dont le terreau s'échappait, et, au pied du meuble, un tas de terre sur laquelle se reposait une plante coupées en deux. Il accourut vers moi, j'étais en larmes. Il me demanda alors ce qu'il s'était passé, et qui avait fait ça. Je réfléchis alors, mes frères m'avaient certes embêté, mais en recherchant le déroulement précis de l'événement dans ma mémoire, à aucun moment l'un d'eux avait renversé le pot à terre. Je répondis alors :

« C'est moi qui l'ai cassé ! »

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

07 nov. 2020, 17:42
 RP solo  Le Journal du Professeur Featherstone
Mise à jour du 7/11

- Publication de la partie 2/3 du chapitre 1.

Partie 3/3 : à venir...

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
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