Il semblait que l'information qu'elle avait crié avait été entendue puisque le garçon bifurqua à une vitesse inouïe en lui criant un "Merci" de loin. Son observation à la fenêtre ne donnait pas grand chose, la chouette était introuvable. Ni sur les rebords de fenêtre, ni sur les arbres qu'elle pouvait apercevoir. Au moment où elle allait se détourner pour partir en direction du sixième étage où elle devait retrouver son frère - sa conversation avec Gabryel n'avait pas été si longue mais si elle ne se dépêchait pas, elle finirait par être en retard, et elle n'aimait pas être en retard pas plus que d'attendre quelqu'un en retard, un point commun à tous les O'Belt sans exception - un mouvement à une fenêtre attira son regard.

Quelqu'un lui faisait un signe de la main. Plissant les yeux elle reconnut le jeune Gryffondor. Mais que faisait-il dans la tour d'Astronomie. Son bras indiqua le toit. L'irlandaise fronça les sourcils. Mais que pouvait-il bien avoir en tête. Ses yeux suivirent la direction que le garçon indiquait. Entre le toit et les dernières briques se trouvait un nid, un oiseau à l'intérieur. Serait-ce la fameuse chouette? Mais que comptait-il faire exactement? A ce moment précis, la châtain se dit que l'instinct Gryffondor du gamin allait peut être surgir et que ça n'était pas vraiment une bonne idée, quelle qu'elle soit.

Gabryel grimpa les dernières marches qui menaient à la volière, en permanence frappée par des courants d’air glacés. Il détestait cela, sensible aux changements de températures trop brusques.
Bien sûr, ces variations de chaleur ne semblaient guère déranger les dizaines de hiboux et de chouettes qui y avaient pris leur quartier, et qui s’y reposaient après leurs longs voyages. S’y réfugiant entre les poutres nichées au-dessus de la tour d’astronomie, bien à l’abri des bourrasques, l’endroit était idéal pour ces créatures aux mille plumes.

Après quelques minutes d’observation, il fallut se rendre à l’évidence, la hulotte brune n’était pas ici. Toutefois, une des ouvertures sur l’extérieur attira sa curiosité. On y apercevait une branche qui pendait et se balançait au gré du vent. Le jeune Gryffon se pencha sur cette fenêtre et leva la tête vers le haut.
Entre les briques, il vit qu’un oiseau y avait installé son nid de brindilles et de branchages, protégé par les premières tuiles. Se tordant un peu pour mieux voir, son coeur s’emballa. La chouette voleuse y avait pris ses quartiers. Le pendentif en pierre de lune autour de son cou brillait sous l’éclat du jour.
Il ne serait pas évident de rejoindre l’oiseau, à moins de se tenir debout sur le rebord de la meurtrière. Au loin, à l’une des fenêtres du château, il reconnut la silhouette d’Ennis qui observait son périple, ce qui le réconforta un peu.

Il fallait absolument qu’il récupère ce collier. Nul n’aurait su dire quand le rapace quitterait son perchoir, et il était hors de question pour l’enfant d’attendre qu’il se décide.
Prenant son courage à bras le corps, Gabryel grimpa sur le rebord, se tenant du mieux qu’il le pût aux aspérités des pierres intérieures de la tour. Son idée était d’attraper la chouette par les pattes, la hisser jusqu’à lui, récupérer son précieux souvenir, puis relâcher l’oiseau.
Le vent qui s’engouffrait dans la tour rendait l’exercice périlleux, il était difficile de trouver le bon équilibre, au risque de glisser et de s’écraser comme une crêpe.
Mais la détermination du jeune apprenti sorcier était plus forte que le danger.

Ennis vit alors Gabryel faire ce qu'elle suspectait, il enjamba la fenêtre et grimpa en direction du nid de l'oiseau. Etait-il donc fou comme une grande partie des Gryffondor? Elle secoua la tête se demandant pourquoi aucun d'entre eux de semblaient voir les nids à ennuis qu'ils étaient? Pensaient-ils que leur courage à faire des bêtises plus grosses qu'eux leur vaudrait leur poids en bonbon?

Toute à ces pensées visant le caractère frondeur des membres de sa maison, elle observait la progression du première année vers le rapace. D'aussi loin, elle ne pouvait voir grand chose mais elle imaginait bien le volatile regarder cet humain envahissant comme un rat regardait une chouette fondre sur sa proie. Ses yeux marrons fixés sur le duo, Ennis sursauta quand la chouette prit son envol, ce qui suscita le rire de deux élèves qui passait par là. Elle se tourna vers eux en les fusillant du regard, ce qui eut le mérite de faire rougir les deux petits première année, l'une des deux laissa même tomber son orange. Ils décampèrent rapidement alors que l'irlandaise reprenait son observation en direction de la volière et que le fruit roulait plus loin. Gabryel était suspendu entre deux étages. Quoique non, il repartait vers la fenêtre. Et la chouette était introuvable.

En voilà une belle affaire, était en train de se dire la deuxième année quand un hululement retint son attention. Le rapace était là, sur le rebord de la fenêtre voisine, avec le collier du garçon toujours autour de sa nuque. Peu douée avec les animaux, la fillette entrepris de marcher doucement vers l'oiseau. Heureusement pour elle, les elfes n'avaient pas choisi de donner un coup de cirage au parquet la nuit précédente. Sinon, elle aurait bien glissée. Non, aujourd'hui le sol était lisse d'être bien entretenu mais pas glissant comme une patinoire ou ce revêtement moldu qu'elle avait expérimenté bien malgré elle lors de son expédition non prévu pendant les dernières vacances d'été. Ses chaussures, à la semelle pourtant d'une excellente qualité, n'avaient pas accrochées sur le linoleum - c'est ce qu'avait dit la vendeuse en riant, que certaines semelles n'accrochait pas sur cette surface.

Malgré ses maigres capacités avec les créatures magiques telles que l'étaient les chouettes, Ennis parvint à se placer juste à côté de la chouette et à attraper la pierre de lune. Elle avait dû pour cela approcher très doucement sa main. La chouette ne bougeait pas alors l'irlandaise tenta de lui ôter la cordelette du cou. L'oiseau protesta vivement et s'envola. Ennis avait la pierre dans la main, son cordon pendant mollement dans le vide, le nœud défait. La chouette elle fusa par la fenêtre. Elle n'avait pas aimé le geste de la fillette.

Le bijou toujours serré dans son poing, la Gryffondor regarda par la fenêtre. Gabryel n'était plus là. Elle se demanda si elle devait l'attendra là ou partir à sa rencontre. Peut être viendrait-il directement ici? En prenant la direction du sixième étage, qui était aussi celui de la volière, elle se dit qu'elle le croiserait peut être.

La pierre extèrieure du mur de la tour serrée entre les doigts de Gabryel était son dernier point d’attache à la vie. S’il la lâchait, le sol de la cour de Poudlard serait très certainement la dernière chose qu’il verrait avant de s’y encastrer.
Le vent plaquait son corps sur l’embrasure de la fenêtre, le pied droit encore à l’intérieur, l’autre posé sur le rebord de la meurtrière. Il tentait avec sa main gelée de toucher le nid, le faire bouger afin que la chouette, dérangée, prenne peur et se déplace à son niveau. Mais rien n’y faisait. Toute sa force se concentrait dans le seul point d’attache qu’il lui restait pour ne pas tomber, et son bras commençait à s’engourdir sévèrement.

Pour sûr, les bourrasques ne lui étaient pas favorables. Elles le déstabilisaient grandement au point qu’il commençait à ne plus avoir l’équilibre. Le caoutchouc de ses chaussures sur la pierre lierre de la fenêtre ne promettait aucune aide à sa stabilité précaire.
Il aperçut en face, au loin certains élèves qui se délectaient du spectacle en gloussant, et plus bas, au premier étage, la silhouette d’Ennis, qui l’observait.

C’est à ce moment que l’oiseau, certainement gêné de sentir cet énergumène gigoter sous son nid, se décida à décamper. La chouette déploya ses ailes si rapidement que le jeune Gryffon eut connaissance de son envol alors qu’elle piquait vers le bas, déja à plusieurs mètres de lui. Elle se posa directement à la hauteur de sa camarade préfète.
Gabryel quitta sa position pour revenir à l’intérieur. Une fois sur ses des jambes, il réalisa qu’il venait de risquer sa vie avec une inconscience démesurée.
Mais la pensée de son pendentif remplit à nouveau son esprit. Il dévalla les marches de la volière pour se retrouver au niveau de la salle d’astronomie. L’Écossais ouvrit la lourde porte de la tour, et descendit l’escalier suivant aussi vite que sa jeunesse le lui permettait afin de regagner le château et rejoindre Ennis pour récupérer son bien, enfin !

Fin de RP pour moi. Merci bcp, c’était un plaisir Ennis !

Ennis failli ne pas voir Gabryel alors que ce dernier prenait un tournant très rapidement, manquant de peu de reproduire la situation avec laquelle ils s'étaient rencontrés peu de temps auparavant. L'irlandaise avait toujours le pendentif dans la main et eut le réflexe de s'arrêter juste à temps, juste avant que le garçon de première année ne surgisse devant elle. Elle le regarda droit dans les yeux et hésita un instant sur la marche à suivre. Lui rendre son bijou et prendre congé pour rejoindre son aîné au plus vite ou lui faire prendre conscience de son inconscience marquée avant ces deux étapes? Son impulsivité répondit pour elle et elle lui lança assez sèchement et froidement les mots suivant:

- "T'es vraiment inconscient tu sais ça? T'aurais pu tomber et..." Elle préféra ne pas finir sa phrase et enchaîna en lui tendant son pendentif:

- "T'as compris non? T'as de la chance de pas être tombé sur George. T'aurais été bon pour une retenue." Elle espérait que ces quelques paroles amènerait le garçon à réfléchir. Peut être même qu'il aurait peur qu'elle le dénonce. Si c'était le cas, ça serait presque mieux. Elle ouvrit finalement sa main pour qu'il puisse reprendre son bijou.

- "Je te laisse, je dois aller à un rendez-vous." Conclua-t-elle leur rencontre avant de reprendre sa route vers la salle commune des bleus et bronzes, le plantant-là sans chercher à voir si son message avait porté ou non.

RP terminé