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09 juin 2019, 15:28
Avide
Jeudi 7 avril 2044
Salle de cours de DCFM - Poudlard
3ème année


Mes yeux ne lâchent pas la silhouette de Holloway. Je l'observe avec tant de force que les détails à l'orée de mon regard se floutent. Mains posées à plat sur mon bureau, dos droit, sourcils froncés, je n'ai pas bougé depuis maintenant vingt minutes ; mon esprit, lui, s'active si fort que mon cœur s'emballe.
Non, ce n'est pas pour cela qu'il s'emballe férocement.
C'est parce qu'il sait que bientôt j'aurais des réponses.

Depuis samedi, je me réveille tous les matins avec les mots de Zuhri en tête. L'accompagne l'image fragile d'Erza Nyakane fabriquée avec les éléments dont je me souviens d'elle — pas grand chose donc. Cette histoire ne veut pas me laisser en paix et la colère et la curiosité qui l'accompagnent également.  Je me sens comme si j'avais été trompée. *Je l'ai été !*. Nous avons passé de belles minutes à échanger, Nyakane et moi, et je n'ai jamais rien su de sa condition. Pire encore : j'ai passé sept mois à invoquer tous les jours ou presque Zikomo et il ne m'a jamais dit qu'il était un Mngwi. Comme si l'information n'avait pas d'importance. Comme s'il s'était foutu de moi toutes ces fois où je lui ai demandé qu'est-ce que tu es ? et qu'il m'a répondu un Messager des rêves. Comme si une demi-vérité pouvait lui servir d'excuse. En arrivant au dortoir ce soir-là, après avoir rencontré l'africain, j'ai invoqué Zik' pour lui demander des comptes. Il n'a pas eu l'air affecté par ma colère ; quelle force a-t-il pourtant mis dans son bonheur à recevoir des nouvelles de Zuhri ! Il m'a d'ailleurs confirmé tout ce que m'a appris ce dernier. Moi, de colère, je n'ai pas invoqué le petit renard deux jours durant.

Mes recherches n'ont rien donné. Rien de rien, comme ces derniers mois. Nyakane est un mystère. *P't-être parce qu'elle est en fuite, justement*. Et Zikomo ne sait rien de cette histoire. Les Autres, les élèves, ne peuvent rien m'apporter. Mais il y a plusieurs personnes dans ce château qui étaient présentes lors de la visite de Nyakane.
Plutôt crever *mourir mourir mourir* plutôt que d'aller voir Loewy qui ne manquera pas de faire de moi ce qu'elle veut. *Même si elle sait sûr'ment des trucs* ; l'idée même d'aller la trouver dans son bureau me fait frémir et rougir — de honte, sans que je n'en comprenne la raison.

La fin du cours retentit. Les Autres se lèvent comme des grapcorns enragés ; je ne bouge pas. Je les observe, impatiente, sortir de la salle.
Holloway est là. Sous mon regard. Coupable des battements effrénés de mon cœur.
Je me lève, range mes affaires méthodiquement. Je prends tout mon temps ; il m'est déjà bien assez désagréable de devoir aller trouver une prof' pour que je doive également me coltiner la présence des idiots de ma classe.

Quand je m'approche d'elle, je suis persuadée que tout le ravage de mon esprit se lit sur mon visage. Mes doutes, ma détermination, ma curiosité, ma colère, mon envie destructrice de savoir. Je n'en ai rien à faire ; j'avance, car je dois savoir pourquoi Nyakane s'est exilée de son pays. Pourquoi une femme telle qu'elle devient une voleuse. Et pourquoi Poudlard abrite une voleuse. Et quelle est sa relation avec Zikomo. Et pourquoi elle m'a envoyé le renard. Et pourquoi elle a ressenti le besoin de l'éloigner d'Uagadou.

Je m'approche de la femme. Je l'observe à la dérobé. Je l'aime bien. Peut-être parce que je ne lui ai jamais parlé. J'aime particulièrement les Autres qui m'apprennent et qui ne me parlent pas.

« Dites, dis-je alors, main enfoncée dans ma poche pour cacher les tremblements de mes doigts. J'me d'mandais si vous vous rappeliez de la visite d'Erza Nyakane à Poudlard. En automne 41. »

La fourbe ! Ma voix tremble. Je me racle la gorge, me redresse. Je lutte pour garder mes yeux plantés dans ceux de Holloway. Elle doit savoir que j'exige une réponse ; elle doit absolument m'en donner !

16 juin 2019, 18:17
Avide
« Pour la semaine prochaine, vous me rendrez votre parchemin sur l’utilité d’Episkey et Ferula dans les situations énoncées ».

La sonnerie retentit sur le mot « choix », et Amy sourit à ses Troisième année avant de les laisser quitter sa salle. La plupart des élèves, lorsque la sonnerie retentissait, ne se faisaient pas prier pour sortir le plus vite possible dès qu’ils recevaient le signal de la professeure. Parfois, certains restaient afin de poser une question sur un point qui les avait intrigués pendant le cours, ou alors pour récupérer une information, comme cela pouvait être le cas de Leonard, le préfet de la maison Serdaigle. Il n’avait pas cours de DCFM mais Amy prenait soin de lui envoyer des petites notes pour le prévenir qu’il devait venir la trouver, généralement en fin de journée avant qu’elle ne reparte pour Londres.

Amy pouvait donc s’attendre à voir un ou une élève rester après le cours, mais une chose était sûre : elle ne s’attendait pas du tout à ce que ce soit Aelle Bristyle. On ne pouvait pas dire que la sorcière de Troisième année était des plus bavardes et encore moins des plus agréables. La rousse avait encore en tête le moment de la « cérémonie » avec l’école de Zhuangyán. Néanmoins, elle fit bonne figure lorsque la jeune Poufsouffle s’avança. Lorsqu’elle prit la parole, ses mots prirent un peu Amy au dépourvu. Aelle Bristyle savait surprendre, ça c’était certain.

« Bien sûr, je me souviens tout à fait. Elle est restée un petit moment d’ailleurs, j'ai eu l’occasion de discuter avec elle dans les couloirs. Pourquoi donc ? »

pilier, fossile, vieux mur, Amy Holloway

21 juin 2019, 17:14
Avide
Mon coeur rate un battement ; elle se souvient ! Non pas que je m’attendais à ce qu’elle ne se rappelle pas d’un tel événement, mais sa réponse n’est pas celles, souvent trop expédiées, que les adultes peuvent parfois me donner à moi, enfant.
Et elle lui a parlé. Seule, dans un couloir. Hors du cadre, sûrement peu intime, de la Grande Salle ou de la salle des professeurs. Elle sait des choses, c’est certain !

Je brave ma peur pour la regarder dans les yeux. Je me sens tout à coup courageuse, comme si rien ne pouvait arrêter mon envie de Savoir ; je sais d’ailleurs que rien ne peux réellement la stopper. C’est peut-être la seule chose que j’effectue avec autant de sérieux : emmagasiner des connaissances, comprendre, savoir ; cela compensera bien assez mon manque de débrouillardise dans tout ce qui concerne les Autres.

« J’suis curieuse, » dis-je en me forçant à sourire. Une réponse banale pour une question banale. « En fait j’pense beaucoup à elle… J’sais pas si vous vous souv’nez, j’avais combattu contre elle dans un duel ? »

Je me grandis en énonçant ces mots. Peu de personnes peuvent se vanter d’un tel exploit.

Dans le secret de ma poche, mes doigts sont moites. Pour moi, il n’y a pas dix manières de dire une chose ; il n’y en a qu’une seule. Mais j’ai peur que la femme se braque si j’entre directement dans le vif du sujet. Qu’elle se dise que je suis trop curieuse, que je suis trop étrange, que je suis trop indiscrète.
*Elle doit sûr’ment déjà le penser*
C’est une prof’, c’est certain qu’elle est du côté de Loewy, pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?
Je déglutis difficilement, bat des paupières pour m’empêcher de baisser les yeux. Puis, le souffle court je dis :

« Vous savez pourquoi elle était v’nu ? J’veux dire… C’est souvent qu’y a des visites de courtoisies comme ça ? »

29 juin 2019, 13:37
Avide
La professeure de Défense contre les Forces du Mal était sincèrement surprise de la question de son élève. Cela faisait plusieurs années maintenant qu’Erza Nyakane était passée à Poudlard, apportant avec elle une magie que très peu de personnes connaissaient, Amy y compris. Lorsqu’Aelle répondit qu’elle était « curieuse », la rousse ne crut pas vraiment à sa réponse. Une élève comme Aelle Bristyle ne venait pas poser des questions aussi précises par simple curiosité. La rousse sourit lorsque l’élève de Poufsouffle mentionna le duel qu’elle avait fait avec Erza. La professeure n’avait pas eu la chance d’y assister, mais bien entendu, le récit de cette épopée avait fait le tour de l’école. Une fille de leur âge capable de produire autant de choses grâce à la magie ne pouvait pas rester secret.

Amy lui sourit pour lui faire comprendre que oui, elle savait qu’Aelle avait combattu contre Erza. La Poufsouffle reprit rapidement en lui demandant si elle savait pourquoi elle était venue et surtout s’il y avait des visites de courtoisie régulières à Poudlard. La réponse de la professeure ne se fit pas attendre.

« Lorsqu’il y a des visites à Poudlard, ce n’est pas par simple courtoisie. Vous l’avez vu avec Madame Luneau, ou même avec la délégation chinoise. Lorsque quelqu’un se présente au château et y reste, c’est parce qu’il a un objectif. Je ne sais pas pourquoi Erza est venue à Poudlard, non. Mais si elle est venue et qu’elle est restée un petit moment, ce n’était pas par simple courtoisie. Elle devait avoir un objectif très précis que je ne connais pas ».

Là aussi, la question d’Aelle ne semblait pas anodine. Comme si elle cachait quelque chose et qu’elle se contentait de questions bateau avant d’arriver à son objectif. Amy décida de mettre les pieds dans le plat.

« Par contre, j’ai l’impression que vous savez des choses que je ne sais pas. Qu’est-ce que vous voulez me dire exactement ? » Amy sourit de nouveau pour bien montrer qu’elle est intéressée et pour éviter que la demoiselle ne se froisse.

pilier, fossile, vieux mur, Amy Holloway

01 juil. 2019, 09:17
Avide
J’ai l’impression de sortir de mon propre corps ; comme si je regardais Holloway d’un regard extérieur, comme si je m’éloignais en laissant là ce corps tout tremblant. Je tente d’apaiser ma respiration pour ne pas échapper complètement à la discussion. Je déteste lorsque mon corps me fait cela. Si je ne me contrôle pas, les mots de la professeure ne s’inscriront pas dans ma mémoire et je me retrouverais au même point que cette dernière semaine : sans ne rien savoir.
Je fronce les sourcils pour garder pied avec la réalité. Le regard de la femme ne m’y aide en rien ; c’est particulièrement éprouvant de plonger mes yeux dans les siens et de lutter pour ne pas m’en détourner. C’est particulièrement difficile de ne pas répondre à mon envie de marcher, de faire quelques pas pour échapper à cette attention dérangeante.

Finalement, quand elle prend la parole je soupire indistinctement. Il est bien plus facile de laisser l’action aux autres ; ainsi, je serais presque invisible.

« Lorsqu’il y a des visites à Poudlard, ce n’est pas par simple courtoisie, dit-elle. Vous l’avez vu avec Madame Luneau, ou même avec la délégation chinoise. »

Je grimace à peine lorsqu’elle mentionne ce dernier point, mais je me recroqueville. La dernière adulte à m’avoir parlé des chinois était Loewy et celle-ci m’a traîné hors du château pour me renvoyer à ma famille.
Je fais un effort pour me recentrer sur la discussion, reléguant la directrice au rang des souvenirs désagréables. Ses mots m’ont offert l’espoir ; Nyakane n’était pas là par hasard ! Et Holloway doit très certainement savoir quelque chose vu qu’elle a discuté avec la jeune femme seule à seule. Je me penche en avant, avide de tout savoir, jusqu’au moment où les mots de la professeure détruisent l’espoir qu’ils venaient tout juste de créer.

« Elle devait avoir un objectif très précis que je ne connais pas, » finit-elle par dire.

*Elle sait rien*, songé-je le coeur lourd. Rien de rien.
La femme enchaîne et cette fois-ci je grimace pour de bon avant d’avoir la présence d’esprit de baisser la tête. Elle sait. Elle a compris. *J’suis vraiment pas douée*. Tout à coup, je me sens en danger ; j’ai conscience de l’importance de garder le secret sur tout ce qui m’est arrivé ces derniers mois. Entre Zikomo et Zuhri, je n’ai pas intérêt à dire quoi que ce soit. Je me demande si elle peut me forcer à parler. Après tout, c’est une adulte et une professeure qui plus est. Elle pourrait en être capable.
Mon coeur bat si fort que je crains qu’elle ne l’entende. Je ne résiste plus à l’envie, au besoin de faire quelques pas et je m’avance vers le bureau pour triturer le bois du bout de mes doigts. Une ferme résolution s’installe dans mon esprit : elle ne saura rien de rien. Je ne peux pas lui faire confiance. Je n’ai de toute manière pas l’intention de lui faire confiance pour ça.

« Vous parlez d’quoi ? demandé-je en levant les yeux sur elle. J’sais rien moi, juste qu’elle était super contente d’Poudlard. Elle m’la dit. Alors j’me d’mandais si elle allait rev’nir, c’est tout… »

La gorge un peu nouée, je comprends que mes paroles ne sont ni mensongères, ni trompeuses — ou du moins, pas en totalité. J’aurais aimé revoir Nyakane ; au même point que je donnerais tout ce que j’ai pour ne pas la revoir. Je ne sais pas ce que je ferais si elle voulait me prendre Zik’.

« Alors elle est r’partie dans son pays c’est ça ? Elle est r’partie en Afrique quand elle a quitté Poudlard ? »

J’ai été naïve.
C’est douloureux de s’en rendre compte.
Naïve de croire qu’une Professeur voudrait m’aider. En avisant son air sérieux et le regard qu’elle pose sur moi, je comprends qu’elle n’a aucun intérêt à me parler à moi qui ne suis pas grand chose.

14 juil. 2019, 16:22
Avide
Aelle s’avance un peu de façon à pouvoir toucher le bureau avec ses doigts. Elle est sans doute stressée par cette entrevue, ce qu’Amy ne comprend pas spécialement. Si elle cherchait juste des informations « comme ça », pourquoi cela la stresserait-elle ? Sa réponse à l’insinuation de la professeure de Défense contre les Forces du Mal ne surprend pas vraiment Amy. Cette dernière se contente de relever un sourcil suite aux paroles d’Aelle. Cette entrevue est tout sauf désintéressée, pourquoi s’entête-t-elle à tourner autour du pot ?

Lorsqu’elle reprend la parole pour demander si Erza est repartie dans son pays, le regard de la professeure change. Elle ne s’est entretenue que peu avec la sorcière africaine, mais suffisamment pour apprendre quelques petites choses à propos d’elle.

« Je ne sais pas de quoi je parle Miss. Je pensais que puisque vous veniez me voir pour parler d’Erza, c’est parce que vous aviez appris des choses peut-être, après sa visite ? Je ne cherche pas spécialement à les connaître si vous les savez, si c’est ça qui vous inquiète ».

C’était bien vrai. En soi, Amy s’en fichait un peu, sauf si Erza était en danger. Apparemment, ça n’avait pas l’air d’être le cas, sinon Aelle le lui aurait dit ? Non ? En tout cas, la rousse essaya de s’en persuader, car il était tellement difficile de percer la jeune Poufsouffle qu’elle ne pouvait pas être certaine de ce qu’elle avançait dans sa tête.

« Par contre, elle ne m’a jamais dit qu’elle repartirait spécifiquement en Afrique… Elle n’a pas parlé de destination précise mais je ne suis pas certaine que son objectif après Poudlard fût de rentrer directement chez elle. Elle vous a dit autre chose ? »

pilier, fossile, vieux mur, Amy Holloway

02 août 2019, 17:59
Avide
J’essaie de cacher ma déception derrière un visage de marbre, mais j’ai une conscience accrue de la grimace qui est en train de s’afficher sur mes traits sans que je ne puisse la contrôler. Je baisse la tête pour cacher les signes bien trop évidents de mes mensonges. Fut un temps où je pouvais raconter n’importe quoi à ma famille sans craindre qu’ils ne comprennent mes véritables sentiments ; aujourd’hui, je suis incapable de contrôler mes émotions, même quand il est essentiel de les cacher. Je me demande si Zikomo sera victime de mon incompétence, un jour.

Je détourne carrément la tête lorsque Holloway finit de parler. Son regard me donne chaud. Ses questions me mettent mal à l’aise et j’ai l’impression que quoi je dise, elle saura que je mens. La panique me serre la gorge : elle ne doit pas savoir pour Zik’, elle ne doit pas savoir pour Nyakane et elle ne doit pas savoir pour Zuhri. Ils sont mon secret à moi. La seule chose qui m’appartienne. La seule chose contre laquelle les adultes qui gravitent autour de moi ne peuvent rien. Loewy ne pourra jamais m’arracher Zik’ comme elle m’a arraché au château ; n’est-ce pas ?

Je déglutis difficilement en ramenant mon regard sur la professeure. Elle n’est pas la Directrice. Elle est gentille, elle. Compréhensive. Moins dangereuse. Et je l’aime bien. Je ne crains pas grand chose.

« On a un peu parlé, mais rien sur ses prochaines destinations, c’est pour ça… » Je baisse la tête sur mes mains. « Elle m’a appris des trucs sur la magie et tout, mais j’sais rien d’autre. »

Le constater est douloureux ; je ne connais absolument pas cette femme. Je lance un petit sourire absent à ma professeure, sourire qui sert davantage à respecter les règles de politesse qu’à autre chose. Je remonte la bretelle de mon sac sur mon épaule.

« Merci quand même, parviens-je à dire d’une voix égale. J’attendrais qu’elle fasse une autre courtoisie à Poudlard pour la revoir, du coup. »

Ce qui ne risque pas d’arriver, j’en suis parfaitement consciente. D’après ce que m’a dit Zuhri, elle ne risque pas de revenir ici, ce serait trop dangereux pour elle. Et je n’ai aucun moyen de savoir où elle est désormais, ni même ce qu’elle est venue faire ici. Je doute l’apprendre un jour. Ni même apprendre quoi que ce soit à Zuhri. 
Je me sens toute vide, désormais.
Comme résignée de ne jamais connaître la vérité.
Mon seul espoir est que personne ne me reprenne Zik’. Je crois que je pourrais survivre à quasiment n’importe quoi, tant qu’il est près de moi.

20 août 2019, 11:54
Avide
Amy commençait à s’agacer intérieurement. Les réponses de la jeune Poufsouffle restent toujours aussi évasives, elle se contente de tourner autour du pot, comme si elle avait envie de déballer quelque chose mais qu’elle n’arrivait pas à le faire. Ainsi, lorsqu’Aëlle répond qu’Erza lui a appris des choses sur la magie mais rien d’autre, la professeure de Défense contre les Forces du Mal soupire. La Poufsouffle lui lance un petit sourire puis redresse son sac sur son épaule, prête à partir. Elle finit par remercier sa professeure, mais Amy ne l’entend pas de cette oreille. Les mots sortent tout seuls de sa bouche, mais son ton est très calme.

« J’ai du mal à vous comprendre Miss Bristyle. Vous venez me voir à la fin d’un cours alors que ce n’est pas du tout votre genre, vous semblez vouloir me dire quelque chose mais vous n’osez pas… »

Elle ne finit pas sa phrase pour le moment, jaugeant la réaction de son élève qui, elle le sait, peut vite changer du tout au tout. La professeure de Défense contre les Forces du Mal ne pouvait pas prévoir les réactions de son élève. Ainsi, elle laissa passer quelques secondes avant de reprendre, d’un ton toujours aussi calme.

« Je ne vais pas vous manger vous savez. J’essaie juste de comprendre le but de cette entrevue car pour l’instant, je n’y arrive pas. Je peux comprendre que vous n’ayez pas forcément envie de tout dire, mais au moins essayer de me faire comprendre car je suis dans le flou total ».


Mes excuses pour ce retard !

pilier, fossile, vieux mur, Amy Holloway

22 août 2019, 09:58
Avide
Les mots de la femme me figent sur place. Je la regarde avec crainte, me demandant si elle va se mettre en colère, crier, exiger des réponses. Déjà, je sens mon corps se tendre, prêt à me défendre, voire même à fuir. Je fronce les sourcils, survoltée qu’elle insiste, qu’elle ne soit pas capable de comprendre que je ne veux pas lui parler, qu’elle ne me laisse pas partir tout simplement. Mais elle ne crie pas. Elle se contente de parler, d’énoncer, de se confier. Elle ne veut pas me manger ; seulement comprendre, comprendre pourquoi ; seulement me comprendre moi. Elle le sait, elle l’a dit, elle a remarqué que je ne venais jamais la voir et qu’il était exceptionnel que je me rende de moi-même à son bureau. Ce fait me tord le coeur d’une étrange manière ; je ne pensais pas qu’elle aurait remarqué une chose si insignifiante, c’est pour cela.

Pendant un instant, je pense à la remballer sèchement et m’en aller. Je n’ai rien à dire. Au revoir, Miss. C’est facile à dire et je doute que la professeure me court après dans les couloirs comme une furieuse. J’échapperais à ses questions et au pire je devrais subir son regard scrutateur au prochain cours, voilà tout. L’idée est toute simple et réalisable.
Mais je ne bouge pas.
Je regarde Holloway et les secondes s'égrènent. Je finis par me rapprocher d’un petit pas, la main crispée autour de la lanière de mon sac et le menton légèrement levé. Après tout, elle essaie de me comprendre, n’est-ce pas ?

« J’veux la joindre, c’est tout. » Je laisse couler un instant. « Elle m’a… Elle a été… gentille avec moi et…, baragouiné-je en détournant les yeux, soudainement incapable de soutenir le regard de la femme, et je… J’aimerais… Voilà. »

Ma bouche se ferme résolument et l’effroi me glace. Par Merlin, c’était quoi ça ? Sûrement pas un mensonge. Mon coeur bat trop vite et le rouge colore mes joues. Je me retrouve comme une idiote qui ne sait pas s’exprimer, comme une enfant qui se raccroche au misérable souvenir d’une femme qui doit déjà l’avoir oublié, comme une gamine qui vient voir sa professeur car elle n’est pas capable de se débrouiller seule. Mes mots ne sont ceux qu’attendaient vraiment Holloway, mais qu’importe ? Je me rends compte à présent combien j’aimerais que la jeune africaine soit là à me calmer de son beau regard et à répondre simplement à toutes mes questions. Les autres adultes ne répondent jamais à mes questions sans en poser d’autres. Ils veulent toujours s’Imposer.

Je garde résolument mon regard planté sur le bout de mes chaussures. La honte commence déjà à se répandre dans mon corps et je me dis que j’ai été bien idiote de vouloir, juste une fois, dire ce que je pensais. C’était idiot et inutile.

12 sept. 2019, 14:20
Avide
Au grand étonnement d’Amy, sa phrase eut un léger effet sur son élève de Poufsouffle qui fait un pas en avant vers elle alors qu’elle s’apprêtait à partir. La rousse relève un sourcil en attendant la réponse d’Aelle qui n’est pas non plus très développée, comme à son habitude. Néanmoins, son ton la touche un peu. Comme si elle était désespérée de revoir ou de reparler un jour à Erza. Amy se penche alors sur son bureau pour essayer de capter le regard de la Poufsouffle, sans grand succès. Cela ne l’empêche pas de reprendre la parole.

« Je comprends. Il s’agit d’une personne fascinante ».

Le regard d’Aelle reste obstinément fixé sur ses chaussures, alors Amy détourne le regard. Dans tous les cas, elle semblait avoir vraiment besoin de la présence de l’Africaine, ou même d’avoir simplement de ses nouvelles ? Qui sait ce qui avait pu lui arriver. Ni Amy, ni Aelle ne le savaient en tout cas. La professeure de Défense contre les Forces du Mal reprit la parole, comme si son cerveau n’avait pas commandé sa bouche.

« Si vous voulez, je peux me renseigner pour savoir si quelqu’un sait où elle se trouve. Ca a l’air d’être important pour vous, alors si ça vous va je peux entamer des recherches et demander à plusieurs sorciers ».

Evidemment, le nom de Kristen Loewy était arrivé dans l’esprit d’Amy. Il s’agissait sans aucun doute de l’une des rares personnes qui pourrait retrouver sa trace ou qui avait une idée de là où elle se trouvait. Peut-être qu’en rentrant de son congé maternité, la rousse pourrait demander des infos supplémentaires à Isabel Almeida également ? La professeure de Défense contre les Forces du Mal reporta son regard sur Aelle, attendant sa réponse.

Mes plus sincères excuses pour ce retard.

pilier, fossile, vieux mur, Amy Holloway