Cela fait maintenant un jour qu'Eileen, Mel et toi, vous vous étiez réunis sans idées préconçues et totalement par hasard avant de mettre au point votre propre petite révolte au gouvernement en place. C'était une façon pour vous de vous sentir utile face à tout ce qui se passait en ce moment même dans l'école, mais également, dans le monde sorcier dans son ensemble.

Au début, c'était plaisant comme idée, mais dans la soirée, l'arrivée impromptue de Maeissa dans le dortoir des filles, t'avait fait réalisé que la situation était beaucoup plus compliquées qu'elle n'y paraissait.

Aujourd'hui, rendre visite à Miss Holloway était devenu comme une sorte de nécessité. Une bulle d'air au fond d'un lac immense et noir. Tu avais besoin des conseils d'une personne qui pourrait t'aider à te défendre ! Tu avais besoin de parler de tout cela à quelqu'un !

Au final, la petite mission qui consistait à soutirer quelques informations à votre professeur de défense contre les forces du mal s'avérer plus capitale que jamais.

Tu marchais à travers le château, désormais, prenant la direction du bureau du professeur. Dans tes mains, tu tenais Aizon. Aizon que tu caressais machinalement. Tes doigts parcourant doucement sa longue et soyeuse fourrure verte avec une certaine tendresse que l'animal semblait apprécier. Tu faisais délicatement courir tes doigts, depuis la tête de l'animal, jusqu'à sa croupe, prenant au passage le temps et la délicatesse de le grattouiller juste derrière les oreilles, la ou il aimait tant que tu le caresses et en faisant des cercles minutieux sur sa colonne vertébrale. Un vrai massage pour boursouflet qui avait le don de te calmer, mais également, de te détendre à ton tout pour te préparer à affronté ce qui allait suivre.

C'était la première fois que tu te rendais volontairement dans le bureau d'un professeur pour lui demander de l'aide et tu ne savais pas vraiment comment t'y prendre. Cela te rendait particulièrement nerveuse. Tu étais plutôt bonne élève en cours. Voir même très bonne élève, mais tu ne savais pas pourquoi, tu angoissais à l'idée de te retrouver seule en-tête à tête avec la directrice de Serdaigle. Encore que, cela dépendait du bon vouloir de cette dernière. Peut-être qu'elle refuserait purement et simplement de te recevoir ? Allez savoir !

En tout cas, tu approchais doucement, mais sûrement de ton objectif et tu ne savais pas si amener Aizon avec toi était une bonne idée.

Après tout, cela te rassurait de l'avoir avec toi. Aussi, tu poussas un petit soupir avant d'arriver devant la porte du bureau. Tu regardas un petit moment l'animal, puis, laissant ce dernier grimper sur ton épaule, tu te giflas mentalement, t'encourageant à faire preuve d'un peu d'audace. Ta main s'approcha de la porte et frappa trois coups distincts :

*Toc toc toc !*

« On se voit ce soir. Restaurant français ? »
« Celui qui fait l’angle de ta rue oui, j’ai trop envie de manger de la blanquette de veau¹ ».
« Très bien, je réserverai tout à l’heure. A ce soir ».

Ils s’étaient embrassés puis Scott avait quitté les lieux pendant qu’Amy prenait encore son petit déjeuner. Depuis Aberdeen, il avait un sacré trajet à effectuer et c’était pour ça qu’il partait bien plus tôt que d’ordinaire. Maintenant, ils essayaient de réduire au maximum ses trajets à lui, et il devenait de plus en plus rare qu’Amy soit dans sa propre maison. Elle ne voulait pas se résigner à la vendre, mais il allait bien falloir acquérir autre chose en plein Londres, c’était certain.
Sauf que rien de tout cela ne s’était passé comme prévu. Suite au changement de gouvernement et à la soirée à Poudlard, la professeure de Défense contre les Forces du Mal avait du rester au château. Maintenant que l’école de sorcellerie anglaise était sur une île, protégée par un nombre inimaginable de sortilèges et autre type de protections magiques, et que le nouveau gouvernement était désormais anti-moldus, il avait bien fallu qu’elle reste dans les lieux afin d’aider à la protection des élèves, mais aussi de sa personne.

Elle n’avait pas dormi depuis. Ça avait été une soirée éprouvante pour tout le monde, encore plus pour ceux qui avaient des proches en dehors du château. La rousse pensait notamment à sa collègue de Divination, car son mari et son enfant ne vivaient pas au sein de Poudlard, bien entendu. Scott n’avait pas pu avoir de nouvelles, puisque les téléphones ne fonctionnaient pas dans les zones sorcières. Amy avait fonctionné au ralenti toute la journée, ne parlant que quand c’était nécessaire, c’est-à-dire pas à ses collègues. Un mot pour Leonard afin de lui signifier qu’elle devait le voir dans la soirée, la dispense habituelle de cours, et c’était tout. Ses cours venaient enfin de se terminer et elle se barricada dans son bureau à la seconde où le dernier élève eut quitté sa salle de classe. *Enfin tranquille*

La professeure de Défense contre les Forces du Mal s’assied devant son bureau et se prit la tête entre ses mains.

« On est dans la… »

Elle n’eut même pas le temps de finir la phrase qu’elle adressait à elle-même que des coups avaient été frappés contre la porte de son bureau. La rousse soupira longuement avant de répondre.

« Entrez »

Une élève de Poufsouffle entra alors dans le bureau, son Boursouflet sur l’épaule. Une petite boule toute mignonne qui eut pour don de faire sourire légèrement Amy.

« Bonsoir Miss McWood. Vous avez besoin de quelque chose ? »

_____________________
¹ Paroles prononcées en français.

Pénétrer dans le bureau de la professeur était comme pénétrer dans un endroit interdit. Dès lors que tu poussas la porte, tu aperçus la jeune femme rousse d'origine américaine et tu l'observas un moment sans rien dire dans un premier temps, comme si tu étais pétrifié sur place. Tu continuais de la détailler du regard sans vraiment oser parler avant de rougir subitement et t'avancer vers elle en prononçant des paroles d'excuses.

"Je suis désolée de vous déranger professeur !"

Mal à l'aise, tu commenças à te dandiner sur place sans pour autant quitter ton professeur des yeux. Aizon sur ton épaule semblait, lui, décidé à tenter d'apaiser ton esprit embrouillé. Il commença à couiner doucement de son petit cri aigue pour te calmer. Cela te permit de te rendre compte de ton impolitesse. Voilà un petit moment que tu scrutais la jeune femme sans prononcer la moindre parole. Tu te repris donc rapidement :

"Je … J'ai besoin de vous parler professeur !"

Tu te sentais de plus en plus mal à l'aise, mais il fallait bien se jeter à l'eau à un moment ou à un autre. T'avançant un peu dans le bureau, sans pour autant oser t'asseoir, tu posas ton regard sur la magnifique chevelure flamboyante de la jeune femme, comme pour éviter de la regarder dans les yeux, avant d'avouer :

"Mes parents sont proches d'Aude Luneau à cause de leur travail et… J'ai très peur pour eux… Mais surtout !"

Tu baissas d'un ton, baissant un instant le regard vers les mains du professeur pour ne pas une nouvelle fois croiser son regard :

"J'ai peur d'être un fardeau professeur… Je ne suis qu'en deuxième année et je ne suis pas capable de me défendre si jamais il arrive un truc quand je suis avec eux…"

Tu continuais d'examiner les mains du professeur durant tout ton discours. C'était à la fois un bon moyen de canaliser ton stress, mais surtout de te concentrer sur des petits détails. Se rongeait-elle les ongles ? Est-ce qu'elle portait du verni ? Elle avait de jolies mains dans tous les cas. Tu soupiras finalement un peu plus fortement que la normale. Prenant alors ton courage à deux mains, tu te forces à redresser le visage et regarder la jeune Américaine dans les yeux :

"Je … Je ne sais pas si vous avez des conseils à me donner pour … Pour m'aider par exemple !"

Ouf, le barrage était franchi. Maintenant que tu la regardais dans les yeux et que tu avais commencé à parler, il était presque impossible de t'arrêter :

"Est-ce que vous pensez qu'il y a des sorts qui sont à ma portée et qui pourrait m'aider à faire tout cela ?"

Ton regard était désormais suppliant, à la limite de la crise de larmes. Presque suppliante, désormais, lorsque tu contemplas une nouvelle fois la professeur, ça fut comme pour l'implorer … La supplier… Une petite voix s'échappa de ta gorge. Une petite voix pitoyable :

"S'il vous plaît madame … Qu'est-ce que je peux faire …"

En premier lieu, la Poufsouffle commença par s’excuser de la déranger. Amy hocha la tête pour signifier qu’elle acceptait ses excuses. Une nouvelle fois, elle espérait qu’un entretien avec un élève soit très vite expédié. Plus que jamais aujourd’hui, elle avait besoin d’être seule pour réfléchir à toute la situation du monde sorcier, et pour le moment elle ne le pouvait pas. Ensuite, la demoiselle ajouta qu’elle avait besoin de parler à Amy. Cette dernière se redressa un peu, et lança un petit « Je vous écoute », qui fut noyé par le flot de paroles de l’élève. Cassandre expliqua que ses parents travaillaient à Sainte Mangouste et que par conséquent, ils étaient proches d’Aude Luneau. Sans la regarder dans les yeux, elle continue en racontant qu’elle a peur d’être un fardeau, qu’elle cherche à savoir si sa professeure peut lui donner des conseils ou une liste de sorts, et tout simplement, ce qu’elle peut faire.

Pendant ce monologue, Amy Holloway essaie de capter le regard de son élève, sans succès. Elle se met à la place de la jeune Poufsouffle, qui a appris en même temps que tout le monde le renversement du Ministère et la mise en place d’un tout autre gouvernement, néfaste pour une partie de la communauté sorcière. Ses parents étant proches d’Aude Luneau, cela représente « un danger » supplémentaire pour eux, puisqu’il ne fait aucun doute qu’ils ne se rallieront pas à Ursula Parkinson. La professeure de Défense contre les Forces du Mal ne tarde pas à prendre la parole, surtout pour éviter que la demoiselle ne fonde en larmes avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit.

« Je pense que s’il leur arrivait quelque chose, vos parents pourraient tout à fait se débrouiller. Ils ne vous impliqueront pas, vous êtes bien trop jeune. Ils vous protégeront mais ils ne vont pas vous demander de lancer des sortilèges pour eux ».

« Néanmoins, vous connaissez déjà quelques sortilèges. Peut-être que vous les trouvez trop… Simples, mais la simplicité fait parfois son effet lors d’un duel. Vous pouvez continuer à vous entrainer sur les sortilèges Rictusempra, Expelliarmus, Gonflus, et surtout Protego. Protego classique ou Totalum, qui pourront vous protéger un minimum et décharger vos parents au cas où ».

La rousse reporte son attention sur Cassandre, espérant que cette dernière soit un peu moins désemparée grâce à ses paroles. Ca à l’air d’être le cas, alors Amy continue.

« Les sortilèges étudiés en cours de Sortilèges ne pourront peut-être pas vous aider lors d’une éventuelle attaque, mais on ne sait jamais. Gardez les toujours sous le coude et continuez à vous entrainer dessus également ».

Amy sourit à son élève pour la rassurer. D’un geste de la main, elle indique le fauteuil situé en face d’elle.

« Asseyez-vous. Je pense qu’on a tous besoin d’une pause. Vous voulez un peu de jus de citrouille ? »

La professeure avait fini par prendre la parole, t'arrêtant ainsi et te permettant de te recentrer sur l'essentiel ! Ce pourquoi tu étais là ! Tu saisis tes mains l'une dans l'autre, les entortillant maladroitement afin d'essayer de continuer à canaliser la terreur que tu ressentais.

Étrangement, la voix calme et posée de la jeune Américaine eut un effet bénéfique sur ton stress et tu semblas te détendre petit à petit.

Tu approuvas ses premières paroles avant de baisser honteusement les yeux. Il était plutôt évident que tes parents ne te demanderaient pas de te battre pour eux, mais ce n'était pas pour cela que tu étais venu, mais plus, dans le cas où tu n'aurais pas le choix. Dans l'idée où tu te retrouverais dans une situation ou tu n'aurais pas le choix.

Heureusement, le professeur Holloway avait également anticipé cette éventualité et elle te parla des sortilèges que vous aviez déjà étudiés en cours. Des sortilèges basiques, mais néanmoins efficaces. Tu te notas mentalement de réviser ses derniers même si tu l'avais déjà prévu de base. Hors, ce qui t'inquiétais aujourd'hui, ou plutôt, l'objet de ta visite à la professeur, c'était d'apprendre de nouveaux sortilèges qui pourraient être utiles en cas de danger.

Un hochement de tête positif à l'encontre des paroles de la jeune femme vint soutenir ces derniers et lui montrer que tu avais bien compris ce qu'elle avait dit. Tu ne pouvais pas t'arrêter là. À l'évocation d'une nouvelle idée de ta professeur tu approuvas une nouvelle fois :

"D'accord madame !"

Puis, elle te demanda de t'asseoir. C'est vrai que ça faisait un moment que tu étais debout et ce n'était pas la position la plus confortable du monde. Tu fus cependant surpris de l'entendre te proposer un jus de citrouille et cela te fit rougir. Tu n'imaginais pas la belle et puissante miss Holloway dans ce rôle un peu maternel qu'elle avait décidé d'endosser à l'instant présent :

" Oui … Merci !" Soufflas-tu dans un soupir.

Tu étais véritablement gênée par la tournure qu'avait prise cette entrevue, mais au fond, c'était un moyen de percer un peu plus loin que prévus. Nerveuse à l'idée de poursuivre. Tes mains se tortillèrent une nouvelle fois maladroitement.

"Je … J'ai pensé à des sortilèges pour peu être me cacher …"

Ton regard se redressa doucement pour croiser celui de ta professeur :

"Comme le sortilège de désillusion par exemple… Mais je sais pas s'il peut être à la porté d'une élève comme moi ?"

Plus timide de jamais, tu attendis qu'elle te donne une réponse à cette proposition. Qu'elle approuve ou désapprouve ce que tu demandais ou encore, qu'elle te propose une alternative à tout cela. Ce que tu essayais surtout de faire comprendre à la jeune femme, c'est que tu avais besoin de faire quelque chose … N'importe quoi, qui pourrait servir si jamais la situation venait à tourner mal :

"Je … Je sais pas ce qui pourrait être utile comme sortilèges dans ce genre de cas ! Peut-être même qu'il y a des potions efficaces que je pourrais apprendre à fabriquer et qui pourrait m'être utile ? Si par exemple, je me retrouvais séparé de mes parents et que je devais me cacher et rester seule sans personne pour m'aider ou me défendre ! Vous comprenez professeur ? Je … J'ai pas envie de me retrouver démunie !"

Tes lèvres tremblaient légèrement, mais ton regard lui était froid et déterminé :

"Qu'est-ce que je peux faire madame ? Qu'est-ce que je peux apprendre qui peux m'aider ?"

Il ne fallut pas longtemps à la jeune Poufsouffle pour s’installer en face d’Amy et de siroter un jus de citrouille. Heureusement que la professeure en avait toujours une bouteille dans son bureau. Elle se servit également un verre mais le laissa sur le côté, se contentant de passer son doigt sur le tour. La rousse releva la tête lorsqu’elle entendit les mots « sortilège de désillusion ». Effectivement non, il n’était pas à la portée d’une jeune sorcière de son âge. Même Amy avait mis des mois et des mois à le perfectionner, et elle avait vingt ans lorsqu’elle l’avait réussi à la perfection. La professeure n’eut pas le temps de répondre par la négative que Cassandre avait déjà repris, parlant désormais de Potions, puis répétant ce qu’elle avait déjà dit juste avant.

La professeure de Défense contre les Forces du Mal arrêta son geste mécanique puis répondit rapidement à l’élève de Poufsouffle.

« Le sortilège de Désillusion est bien trop puissant pour que vous puissiez le maîtriser à votre âge. Il faut aussi que vous relativisiez par rapport à votre âge et surtout à vos capacités. Vous avez des moyens de vous défendre, mais vous n’êtes pas non plus une sorcière en fin d’études qui connait sur le bout des doigts des sorts de haut niveau ».

« Pour les potions, je vous conseille de passer voir Miss Xarinez. Je suis une bille en Potions et elle est bien plus douée que n’importe qui à Poudlard. Elle pourra vous être de bon conseil même si je pense que sa réponse se rapprochera de la mienne ».

La rousse sourit à son élève. Elle avait quelques sorts sous la main qui pourraient lui être utile, alors elle continua ses explications.

« En fait, vous avez plus de sortilèges à votre portée que vous ne le croyez. Il n’y a pas que l’attaque qui peut vous aider, mais la défense ou l’aide pour s’enfuir le peut également. Si vous vous cachez quelque part, vous pouvez lancer le sortilège Bombarda au loin pour faire diversion et vous enfuir de l’autre côté. Collaporta vous aidera à sceller la porte de la pièce dans laquelle vous pourriez vous trouver. Un petit combo Colloshoo et Expelliarmus pourra être très efficace, votre adversaire ne pourra plus bouger et sera en plus privé de sa baguette. En course poursuite à pieds, le Crocus Malis ou le Tarantallegra seront très efficaces. Il en reste plein d’autres mais vous voyez, déjà tous ces sorts, combinés à vos cours de Défense contre les Forces du Mal et de Sortilèges vous aideront à vous défendre, à attaquer ou à vous protéger ».

La professeure de Défense contre les Forces du Mal fit une pause, le temps de boire un peu de jus de citrouille. Les monologues comme celui-ci donnaient soif, quand même. Elle reprit la parole sur une question avant de laisser la Poufsouffle commenter ses propres paroles.

« Peut-être que pour vous mettre en confiance, vous souhaitiez des petits travaux pratiques ? Est-ce que c’est pour ça que vous êtes venue me voir ? »


Mes excuses pour ce retard !

La jeune femme ne tarda pas à briser tes illusions et l'espoir que tu avais porté dans l'idée d'apprendre un sortilège tel que celui permettant de disparaître partiellement à la vue de ses ennemis. Tu baissas les yeux, un peu mécontente et déçue de sa réponse, mais au fond, tu devais bien te rendre à l'évidence.

Le professeur de défense contre les forces du mal avait bel et bien raison. Tu n'étais qu'une élève en deuxième année et tu n'avais certainement pas les connaissances d'une élève de septième année… Il fallait que tu ouvres les yeux et que tu fasses face à la réalité. Ce n'était pourtant pas parce que tu étais encore jeune que tu étais forcément incapable de faire quoi que ce soit. La jeune rousse venait de l'affirmer. Tu parviens cependant à prononcer un petit :

"Oui … je comprends …"

Juste avant que cette dernière n'enchaine sur ta proposition concernant les potions. La encore, elle avait raison. Elle n'était pas la plus à même de te répondre pour cette matière et il n'y avait qu'auprès de la professeur de potion en question que tu pourrais trouver des réponses à tes interrogations. Tu hochas la tête en te promettant d'aller rendre visite à cette dernière dans la semaine pour tenter de poursuivre tes recherches afin de trouver de bon moyen pour te défendre.

Malgré tout cela, tu te sentais quand même un peu désemparé et sans réelle solution et à cela, la directrice de Serdaigle semblait avoir une solution. Cela passa d'abord par un sourire afin de te réconforter, puis un flot de paroles sortie de sa bouche en te proposant de mettre en pratique les sorts que tu avais appris depuis le début de ta scolarité, en les combinant par exemple pour obtenir des effets intéressants. Tu ouvris timidement la bouche, buvant chacune de ses paroles et les notant intérieurement. Elle avait raison au bout du compte. Il te suffisait d'avoir un peu plus confiance en toi ...

L'Américaine profita alors d'une pause dans son long monologue pour porter à ses lèvres un peu de jus de citrouille pour se désaltérer. Ce qui te permit à toi, de baisser les yeux et de faire un point sur tout ce qu'elle venait de dire. Intérieurement, tu formulas une question que tu exprimas bien vote à l'oral :

"Mais … vous pensez que je serais vraiment capable de faire ça si la situation l'exigeait professeur ?"

C'était dur de se dire et surtout, de s'imaginer à treize ans faisant tout cela. Tu déglutis et patiemment, tu attendis la réponse de la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle te fasse la proposition qu'au fond de toi, tu étais venu chercher. Oui … Des travaux pratiques ! C'est ça que tu voulais … Tu n'hésitas pas vraiment, une seule seconde avant de lui répondre :

"Oui, c'est pour ça !"

Tes mains se joignirent et se tordirent l'une dans l'autre par malaise :

"Je … Je crois pas être capable de faire tout ça si la situation l'exigeait et … j'aimerais bien m'y préparer si vous voulez bien m'y aider ?"

Les deux questions posées par Cassandre McWood étaient plutôt pertinentes, ainsi Amy prit le temps de réfléchir avant d’y répondre. Comment convaincre une élève de douze ou treize ans qu’elle était capable de se défendre s’il le fallait ? En soi, la professeure de Défense contre les Forces du Mal l’avait déjà dit, ça. Les cours allaient également l’aider, puisqu’elle avait déjà pu assister à la majorité d’entre eux, et il en restait encore quelques uns, De plus, ayant déjà vu l’élève en action pendant les parties pratiques des cours de Défense contre les Forces du Mal, elle savait pertinemment qu’elle était capable de lancer les sorts qu’elle connaissait déjà, dans une autre situation.

Pour les nouveaux sorts, elle allait en effet avoir besoin d’un peu d’aide, c’était indéniable. Même si l’entrainement seul était une plutôt bonne idée, Amy n’en était pas hyper fan et préférait que les élèves s’entrainent au moins en duo, voir en plus grand groupe. Etant donné que la Poufsouffle n’avait pour le moment mentionné personne, la professeure de Défense contre les Forces du Mal en conclut que cet éventuel entrainement serait pour elle et elle seule. Elle reprit la parole pour répondre à la première question.

« L’adrénaline vous y aidera. Si vous vous retrouvez dans une situation ou vous devez attaquer ou vous défendre, vous ressentirez une montée d’adrénaline qui vous donnera de la force et une envie de lancer ces sorts et de les réussir. Du moins je l’espère pour vous ».

Avant de répondre à la deuxième question, elle reprit une gorgée de jus de citrouille, invitant ainsi implicitement la jeune Poufsouffle à en faire de même. Amy reposa ensuite rapidement son verre pour reprendre la parole.

« Oui, je pense pouvoir faire ça. Pas aujourd’hui par contre, c’est bientôt l’heure du dîner et j’ai encore beaucoup de choses à faire et à régler avant d’aller dans la Grande Salle ».

C’était un mensonge des plus déplacés que la professeure de Défense contre les Forces du Mal. En réalité, elle ne se rendrait même pas dans la Grande Salle, ne mangerait sans doute pas du tout, ou alors vers une heure du matin, mais resterait toute seule pour se remettre les idées en place et réfléchir à comment sa vie allait désormais s’organiser. Néanmoins ça, Cassandre ne le saurait sans doute jamais.

« Je peux vous proposer qu’on se revoie demain soir, si ça vous convient. On établira ensemble une liste de sorts à votre portée que vous pourriez apprendre en très peu de temps ».

Bon programme, ça. Ça lui laissait vingt-quatre heures environ de répit avant d’avoir à dispenser un nouveau cours particulier. La rousse reporta son attention sur Cassandre, espérant que cette dernière répondrait à l’affirmative à cette proposition.

Le moins, que l'on puisse dire, c'est que le professeur de défense contre les forces du mal était un fin psychologue. Elle savait exactement trouver les mots qu'il fallait pour te rassurer et surtout te faire avancer.


Petit à petit, la tension qui devait auparavant se lire sur ton visage se mua en quelque chose de plus serein. Tu étais plus détendue et surtout, tu avais comme l'impression de comprendre ce que la professeure rousse était en train de t'expliquer.



L'adrénaline… Ce sentiment, ou plutôt cette sensation étrange que tu avais déjà ressentie à plusieurs reprises et qui sans nul doute t'avait beaucoup aidé dans la vie, même si elle avait parfois provoqué de petites catastrophes. Tu voyais exactement ce que l'enseignante était en train de t'expliquer et pour cela, tu ne pouvais que la remercier. Tu hochas la tête pour lui faire signe que tu avais bien compris ce qu'elle voulait dire. Suivant son indication, tu portas le jus de citrouille à tes lèvres et en but une petite gorgée qui te brula agréablement la bouche alors que le liquide orangée glissait dans ta gorge. Miss Holloway finie beaucoup plus rapidement que toi et reprit rapidement la parole pour poursuivre la discussion. Tu gardas le nez dans ton verre juste tout en l'écoutant et tu affichas un sourire à l'intérieur de ce dernier. Tu étais d'ailleurs, d'autant plus ravis lorsqu'elle accepta de te donner des sortes de cours "particuliers" :



"Ça serait vraiment bien professeur !!! Oui pas de problèmes pour ce soir ! De toutes façons, je dois encore réviser… Enfin pour les examens !"



Tu rougis légèrement en te dandinant sur ta chaise :



"C'est que c'est bientôt ça aussi !"



Mais déjà, la jeune femme te proposait un rendez-vous le lendemain même :



"Oui ! Ça serait parfait professeur ! Je serais au rendez-vous !"



Tu t'étais levée avec enthousiasme lorsqu'elle avait fait cette proposition et tu rougis en te rendant compte que ton attitude était peut-être un peu trop extravagante compte tenue de l'occasion :



"Merci beaucoup professeur vraiment !"



Tu te dandinais une nouvelle fois sur place sans trop savoir quoi faire à présent. Finalement, tu décidas de laisser la professeur tranquille :



"Je ne vais pas vous déranger plus longtemps ! En tout cas, je vous remercie vraiment pour tout ce que vous faites !"



Lui souriant, tu attendis qu'elle te raccompagne à la porte avant de lui dire au revoir et de gagner le couloir te ramenant jusqu'à ta salle commune. Tu avais l'impression d'avoir fait un bon en avant ce soir. Non seulement, tu te sentais plus forte, car tu avais trouvé un moyen d'apprendre à te protéger et puis … Il y avait aussi le petit groupe que tu formais avec Eileen et Mel. Un grand bond en avant s'était, en tout cas, produit aujourd'hui !