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12 avr. 2020, 12:36
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
26/01/2045

Arrivée seulement quelques dizaines de secondes en avance avant que la porte s'ouvre, Solenn entra avec la plupart des élèves pour découvrir une salle de classe totalement changée. Elle s'y était presque habituée et ne leva que légèrement un sourcil. La professeure leur demanda d'aller déposer leur sac près du mur, ce qu'elle se dépêcha d'aller faire, l'air morose.
En entrant dans la classe, elle avait su ce qui allait se passer. De toute façon, c'était un cours de Défense contre les Forces du mal. Ils allaient faire un cours pratique sur le sortilège Stupefix. La vue des coussins sur le sol avait directement fait battre plus vite le cœur de Solenn. Car la jeune fille détestait lancer des sorts. La plupart du temps, elle n'y arrivait pas, ou se ridiculisait devant ses camarades. En première année elle avait essuyé quelques remarques, mais maintenant elle devinait que les gens devaient parler d'elle dans son dos. Le plus souvent, elle arrivait à ne pas y penser, et maintenant était un de ces jours. Elle avait d'autre problèmes, bien plus important à gérer. L'anxiété sur la sécurité de sa famille, l'absence d'Edwin, le silence de Charlie. Alors, les regards moqueurs des autres ne l'atteignaient pas.

Tous les élèves étaient maintenant placés, baguette à la main. Essayant de se mettre en mode écoute et de laisser ses pensées sur le côté, pour intégrer le plus d'informations possible. Quand miss Holloway expliqua que plusieurs sortilèges pouvaient tuer, Solenn frissonna, encore plus découragée pour ce cours. Après l'aspect théorique, Holloway leur demanda de se mettre en binôme. Cette dernière aimait mélanger les garçons et les filles, mais pour ce cours-ci, Solenn se retrouva face à une fille aux jolis cheveux châtains.

-Bonjour... dit Solenn d'une voix qui se voulait agréable.

Triturant sa baguette, elle craignait le moment où elle devrait lancer le sortilège.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

16 avr. 2020, 13:53
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
26 janvier 2044
Salle de DCFM — Poudlard
4ème année



J’aurais dû savoir lancer le sortilège de Stupéfixion. Pour la plupart des sortilèges appris en cours, j’ai plusieurs heures de recherche et d’étude à mon actif. J’ai déjà appris l’histoire du sortilège en question, sa manière de le lancer, et parfois même j’ai appris à le lancer, durant mes entraînements solitaires. C’est une règle, pour moi. Être en avance sur le programme, connaître avant les autres, ne pas me pointer dans une salle de cours si je ne suis pas certaine de réussir le sortilège. Je n’y arrive pas toujours bien sûr, parfois j’ai besoin des explications du professeur, mais la plupart du temps je ne brise pas cette règle.
Depuis la Chose, tout a changé.
J’ai pris un retard considérable durant les mois de novembre et de décembre. J’y pense toujours avec honte. Je me suis laissé aller, j’ai cessé de travailler, mes notes ont chuté plus bas que jamais. Je me suis laissé rattraper et très rapidement, avant même les vacances de Noël, j’en étais au même point que tous les Autres sur le programme. Pire encore : j’étais en retard, incapable que j’étais de balbutier un mot et donc de lancer un sortilège. J’ai beaucoup travaillé ces dernières semaines pour rattraper mon retard, mais cela n’empêche pas qu’aujourd’hui nous apprenons à lancer le sortilège de Stupéfixion et que je ne me suis jamais entraîné à le faire.

Comme tous les Autres, je dépose mon sac dans un coin de la salle et écoute les explications de Holloway. Dans mon petit carnet noir, je prends des notes — difficile de faire autrement, debout comme nous sommes. Je connais déjà ce qu’elle raconte. Je ne suis pas débile au point de ne pas connaître la théorie ; toute personne censée connaît la théorie de ce sortilège. Mais les Autres, comme toujours, ne me surprennent pas : avec leur tronche d’ahuris et leurs questions débiles, ils me prouvent une nouvelle fois qu’ils ne sont pas dignes d’intérêt. Je reste dans mon coin, n’accordant mon regard qu’à la femme et ignorant tous les Autres.

Sans surprise, l’on nous divise en binômes. Un garçon, une fille. Je regarde mollement autour de moi et ne vois aucun visage qui m’attire ; de toute façon, je n’ai envie de m’approcher d’aucun d’eux. Mais je dois faire un effort, il me faut apprendre à lancer ce sortilège au plus vite afin de passer aux autres, avancer, laisser mon retard derrière moi. Aujourd’hui, la chance semble me quitter. Pas de garçon pour moi — cela me laisse de marbre —, mais une fille.
Cooper.
Rousse, l’air maladif, nulle en sortilège, nulle en magie — aucun intérêt, donc. Un soupir aux lèvres, je m’approche d’elle. Cooper ne réussit pas tellement les sortilèges qu’elle lance. La plupart du temps, quand je daigne la remarquer, elle me fait un peu pitié. Comment peut-on être aussi nulle ? Mais j'essaie de ne pas y penser, elle a peut-être ses raisons d'enchaîner échec sur échec. Peut-être n'aime-t-elle pas la magie ; ce qui, en soit, ne me donne aucune envie de la connaître davantage. Cependant, je suis rassurée de me la coltiner pour ce cours et pas un autre : peu m’importe qu’elle ne parvienne pas à me stupéfixier  — je préférerais d’ailleurs qu’elle n’y arrive effectivement pas. L’important, c’est qu’elle me permette à moi de réussir mon sortilège.

Je grogne une réponse à son salut. Concentrée, c’est à peine si je lui accorde un regard. 

« On commence par moi, articulé-je lentement, maussade, mais déterminée à réussir. Viens, » marmonné-je en prenant la direction du tas de coussins. 

Je traverse la salle dans son entièreté sans me soucier qu’elle me suive ou non. Je me place dans un coin isolé, assez éloigné des Autres pour que leurs bêtises ne m’agacent pas.

25 avr. 2020, 20:55
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
La Serpentard se triturait la tête, à la recherche du nom de sa partenaire. Mais comme souvent, impossible de se souvenir. Mais visiblement, le nom de cette fille ne lui avait pas assez semblé particulier pour qu'elle s'en rappelle.
Le grognement qu'elle reçut en réponse étonna fortement Solenn. De loin, la Poufsouffle ne semblait pas aussi désagréable. Sûrement que la rousse s'était laissée berner par son joli visage. Légèrement refroidie, Solenn écouta les quelques mots que l'autre prononça ensuite. D'une voix qui se voulait sèche, elle répondit :

-Ok.

Elle la suivit, avec la désagréable impression de n'être qu'un chien à ses yeux, et se positionna en face d'elle, s'assurant avant qu'un coussin se trouvait derrière pour amortir la chute qui arriverait sûrement. Si elle se souvenait bien des précédents cours, la jeune fille en face n'était pas mauvaise dans ce cours. Solenn devait donc s'attendre à se retrouver stupéfixé assez vite, et cela la fit légèrement soupirer. Elle allait encore passer un cours à s'épuiser pour essayer de lancer un sort tandis que sa partenaire allait la regarder faire avec possiblement un sourire moqueur aux lèvres.
Elle regarda un peu plus la Poufsouffle, se demandant si recevoir un Stupefix pouvait faire mal. Se positionnant un peu mieux sur ses jambes, elle déclara :

-Je suis prête.

Elle se doutait que cela n'intéressait pas du tout l'autre, mais voulait faire semblant d'avoir un minimum de contrôle sur la situation.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

28 avr. 2020, 18:41
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Mollement, je me positionne face à Cooper qui a décidé, heureusement, de me suivre. Je lui laisse le temps de se positionner comme elle le souhaite, prendre garde à ce qu’il y ait des coussins derrière elle. Je vérifie de moi-même également, je n’ai nulle envie de me coltiner une blessée. Cela m’empêcherait de m’entraîner. Durant son temps de préparation, je me me concentre pour réussir mon sortilège. Les yeux à demi-fermés, je laisse mes pensées se calmer, mon coeur s’apaiser. J’éloigne de moi tout ce qui n’a rien à faire dans mon crâne : Thalia, le garçon que j’ai tabassé, la douleur dans mes phalanges, Zikomo. Tout, tout doit disparaître pour qu’il ne reste que ma motivation, que mon intérêt, ma connaissance, mon intelligence.

Les secondes s’écoulent. Je m’efforce d’oublier le regard des Autres et de Holloway. Ils ne sont rien, actuellement. Si habituellement leur intérêt me blesse, en cours ils ne sont rien, ils ne comptent plus. Cooper doit s’impatienter également, en face de moi. Rien à faire. Je suis dans ma tête, j’évince mes pensées, je respire profondément. Dans mon esprit, il n’y a plus de lumière. Seulement une obscurité apaisante. Un calme royal. Et ma magie tout au fond de moi m’appelle avec ardeur. Enfin, j’y suis. J’ouvre les yeux et les braque sur Cooper. Dans mon esprit, je la vois tomber en arrière, stupéfixée par mes bons soins.

« Stupefix, » énoncé-je calmement en agitant ma baguette.

Le fuseau magique fuse sur la fille et la frappe. Je sais avant même de le voir qu’il ne se passera rien. Je le sais et je le comprends : c’est la première fois que je lance ce sortilège. J’en suis étrangement troublée. C’est rare que je ne réussisse pas mes sortilèges du premier coup. *Ce putain d’bal*. Toujours là pour se rappeler à moi, pour me serrer le coeur et me déstabiliser. Mais je vais lui montrer, je vais lui montrer que je peux rattraper mon retard et même le dépasser, m’élever bien plus haut que tous les abrutis de cette classe.

Déterminée, je resserre mes doigts autour de ma baguette. Désormais, ce n’est plus Cooper en face de moi. Je crois que ça n’a jamais été elle. C’est un but, un objectif. Et même si je la fixe de mon regard de suie, je ne la vois pas. Tout comme je ne vois rien d’autre que ce qu’il se déroule dans mon esprit, je ne ressens rien d’autre que ma froide envie de réussir. Mon coeur bat au rythme de cette envie. Lentement, languissant. Parce que ce que je suis en train de faire actuellement compte plus que tout le reste. Le savoir, la connaissance ne me trahiront jamais. Je peux leur donner toute ma confiance.
Inspire.
*J’vais réussir*.
Expire.

« Stupefix ! » m’écrié-je une nouvelle fois, cette fois-ci avec plus de force.

Ma magie se répand dans ma baguette, brûle dans mes veines et avant même qu’elle ne frappe Cooper un sourire épanoui se dessine sur mes lèvres. Je suis certaine d’avoir réussi. Et effectivement, sous mes yeux Cooper tombe en arrière, stupéfixée. Je l’observe avec le sourire ; voici mon oeuvre, ma réussite ! Cela fait du bien de ressentir mon coeur se soulever, fier de mes propres actions. Finalement, peut-être ne suis-je pas si débile que cela, peut-être ne suis-je pas aussi nulle.

Toujours souriante, je m’approche à mon tour des coussins, laissant Holloway détruire mon oeuvre pour réanimer Cooper. Je n’aime pas réellement l’idée de me laisser toucher par un sortilège tel que celui-ci, mais je n’ai pas le choix. Après trois ans à Poudlard, je suis habituée à faire les frais des entraînements des Autres, et à le faire les dents serrés, sans laisser échapper aucun signe de mon appréhension. De toute façon, Cooper est mauvaise. Je suis moins inquiète avec elle qu’avec Williams. Je doute qu’elle réussisse du premier coup. Le coeur réticent, je m’oblige à ranger ma baguette dans ma poche et je dresse le menton en direction de mon adversaire. Yeux dans les yeux, ne pas lui montrer que je crains sa magie.

« Ok, grommelé-je. Quand tu veux, Cooper. »

09 mai 2020, 19:12
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Sa phrase n'eut aucune portée, comme Solenn le remarqua bien vite. Ses yeux presque fermés, la blonde se préparait d'une manière si studieuse, si parfaite que la rousse en fut presque émerveillée. Comment arrivait-elle à se calmer de cette façon, à oublier tous les regards fixés sur elle ? Les sourcils levés en signe de surprise, Solenn en oubliait presque qu'elle risquait de se faire stupéfixer dans quelques secondes. Le temps semblait s'allonger. La Poufsouffle le contrôlait, le rendait malléable par un pouvoir invisible. De la salle, on n'entendait que les respirations des autres élèves, mais personne n'osait faire le moindre bruit. Solenn, elle, restait comme bloquée sur le calme apparent de sa camarade. Elle n'arrivait jamais à se concentrer autant avant de jeter un sortilège. Trop de choses tournaient dans son esprit lorsqu'elle ne s'occupait pas, lorsqu'elle ne faisait rien.

Le fuseau la frappa durement, la faisant reculer de quelques pas. Elle réussit à garder l'équilibre, et plaça une main à l'endroit où la magie l'avait frappé. Elle détestait ce sentiment de puissance que les autres montraient avec leur magie. Ils semblaient si fort lorsqu'ils jetaient leur sortilège, si puissant. Solenn leva son regard océan vers la blonde, qui déjà, se reconcentrait. La rousse se prépara mieux que la première fois, s'attendant à recevoir une nouvelle fois la magie de la Poufsouffle. Comment un mauvais pressentiment, Solenn sentait qu'elle allait réussir cette fois. *pourquoi il a fallu que je me retrouve avec el...*
La force de magie arrêta ses pensées, la fit tomber durement sur le sol. Mais elle ne ressentit presque rien, jusqu'à ce qu'elle rouvre les yeux, allongée sur les coussins. Elle venait d'être stupéfixée. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable, mais elle ne ressentait pas de douleurs. Peut-être que le lendemain elle se réveillerait avec des courbatures...

Solenn se releva vite, essayant de garder la face. Elle resserra sa prise sur sa baguette tandis que sa coéquipière lui parlait. Elle se plaça dans une pose qu'elle pensait être pratique : un pied en avant, la baguette tendue devant elle en direction de la blonde.

-Cooper dans toute sa splendeur...

La voix venait d'un garçon. Railleuse, il était sûr de lui. D'ailleurs, quelques rires discrets se firent entendre. Solenn fit comme si rien ne venait de se passer. Holloway n'avait sûrement pas entendu la moquerie, l'élève était près de Solenn et avait parlé d'une voix qui se voulait faible. Mais forte en sens.

La Serpentard ferma ses yeux. Elle se rappela les différentes étapes nécessaires au lancer d'un sortilège. Sous le coup de la pression, comme à chaque fois, tout semblait s'embrouiller. Elle essaya de visualiser la blonde tombant sur les coussins. Mais cette image restait floue, trop floue. Et au milieu venait s'imprimer le visage de Cassiopée. Puis celui de Charlie. Elle fronça les sourcils. Il fallait qu'ils partent, qu'ils la laissent tranquille.
Alors, elle aperçut un moment où son esprit semblait enfin vide, prêt à passer à l'action. Profitant de cette occasion, elle lança d'une voix qui se voulait sûre d'elle, tout en agitant sa baguette :

-Stupefix !

Un léger filet de magie vint frapper mollement la Poufsouffle. Sans savoir si elle les imaginait ou non, elle entendit des murmures en direction des élèves. Faisant comme si de rien n'était, elle referma les yeux. Il fallait arriver à se concentrer, à laisser tout sur le côté. Mais, comme la plupart du temps, elle perdit son calme et dit, d'une voix beaucoup moins prête :

-Stupefix.

Sans grande surprise, le sortilège rata de nouveau. Solenn jeta un regard à Holloway pour lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas réessayer. Cela ne servait à rien. De toute façon, elle était bien trop anxieuse ces temps-ci pour réussir quoi que ce soit. Et cette pensée lui donna soudainement envie de pleurer. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

*ne pleure pas, ne pleure pas*

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

12 mai 2020, 11:57
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Concentrée, j’observe le positionnement de Cooper. Il n’est pas trop mal. Je note cela dans un coin de ma tête, tout comme j’ai l’habitude de le faire. Tout à l’heure, lorsque nous laisserons la place aux autres, j’écrirais tout cela dans mon carnet. Ce sont des observations, des détails qui me paraissent important. J’en ai sur tous les autres élèves de cette classe, toutes maisons confondues. C’est important d’apprendre la théorie, que ce soit d’un sortilège ou des duels en général, mais il n’y a rien de mieux que l’observation. Voilà pourquoi je vais observer les duels qui s’organisent à Poudlard ; pour savoir de quoi sont capables mes camarades — et surtout de quoi ils sont incapables.

Une voix me déconcentre. Je détourne vaguement mon regard de Cooper pour le déposer sur le garçon qui a parlé. Un abruti, de toute évidence. Qui ricane comme un idiot. Le même genre qui a passé toute sa troisième année à faire des vannes sur mon renvoi et mon comportement face à Chu-Jung. Inébranlable, je me retourne en direction de Cooper. Pour une fois, je suis heureuse que ces moqueries ne s’adressent pas à moi. De toute façon, je pense que les Autres s’amuseront davantage à emmerder Cooper que moi. Mon renvoi date de trop longtemps, désormais. Mais son niveau magique à elle, nous nous en rendons compte tous les jours qu’il n’est pas très élevé. J’espère tout de même que l’abruti n’exagérera pas. Je n’aime pas cela, les moqueries. De toute façon, Holloway interviendra certainement.

Cooper a enfin l’air concentré. On ne peut pas dire qu’elle ne fait pas de son mieux. Son premier essai, cependant, est un échec. Je m’y attendais. Je vérifie que je me trouve parfaitement en face des coussins en attendant son second essai. Je devine avant même que sa magie ne soit visible qu’elle a encore échoué. Sa prononciation n’était pas assez déterminée ; c’est à peine si je ressens sa magie. *Tant mieux*. Je préfère qu’elle échoue plutôt que de me retrouver stupéfixé devant toute la classe. Cela finira par arriver, mais plus tard ce sera, mieux je me porterais.

D’un geste, Holloway nous indique de rejoindre le fond de la classe : un autre binôme va s'entraîner. En compagnie de ma mauvaise partenaire, je me positionne derrière les Autres. D’un geste du bassin, je m’installe sur l’une des tables poussée contre le mur. De là, j’ai une splendide vue sur les entraînements. Je sors mon petit carnet, ma plume, mon encre et sur la première page disponible je griffonne les quelques remarques que je me suis faites à propos de Cooper durant notre passage. Je suis prête à parier qu’elle n’était pas assez concentré, voilà pourquoi elle n’a pas réussi son sortilège. Mais quelque chose dans son comportement m’a dérangé, peut-être sa façon de lancer son sortilège. Je ne sais pas.

Je lève un regard concentré sur la jeune fille et l’observe quelques secondes sans ne rien dire. Je réfléchis. A vrai dire, je crois que cette fille ne comprend pas la magie. C’est une tare énorme, bien sûr. Peut-être est-elle une gamine de moldus — cela expliquerait tout.

« A quoi tu pensais ? » demandé-je en baissant la tête sur mon carnet, la voix rendue lointaine par ma concentration.

Je trempe le bout de ma plume dans l’encre, prête à écrire les hypothèses qui me viendront à l’esprit. C’est important de voir ce qui ne va pas chez les autres, mais ça l’est plus encore de comprendre pourquoi ils échouent. Ainsi, je pourrais éviter de faire leurs propres erreurs. C’est simple comme le monde. Même si pour cela je suis obligée de parler avec les Autres. En cours cependant je veux bien accepter de le faire. Je suis là pour apprendre, après tout.

23 mai 2020, 15:34
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
*ne pleure pas, ne pleure pas*


Il en faut de la force pour contrôler sa peine. Pour créer ce barrage temporaire, empêcher ses vieilles ennemies de sortir. Rester la tête haute, ne pas voir les regards de pitié, les regards moqueurs. D'ailleurs, ceux-là se détournèrent bien vite de Solenn. Un nouveau binôme allait passer sous le regard inquisiteur. Elle pouvait enfin respirer. Plus personne ne s'intéressait à elle, dorénavant. Elle avait le temps de se calmer. Le rythme de son cœur devait absolument baisser, ses mains arrêter de trembler. Il le fallait, si elle ne voulait pas fondre en larmes à sa prochaine tentative, après que la blonde l'ait encore stupefixée. Elle soupira. *super*

Elle suivit sans vraiment y penser sa coéquipière et s'assit à ses côtés, le cerveau embrumé et les mains moites, laissant une légère trace humide sur la table. Elle observa alors cette main de transpiration disparaître lentement, trop lentement dans le bois de la table. Cela ne lui arrivait pas souvent, de transpirer autant. Seulement dans ces moments d'angoisse intense comme aujourd'hui. Elle essuya ses mains sur sa robe noire, tout en regardant sans regarder le prochain élève se préparer. Elle n'arrivait même pas à voir si elle le connaissait. Tout était trop confus. Elle maudissait alors cette blonde trop douée, cette école de magie stupide, cette magie insignifiante coincée dans son corps. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme les autres enfants ? Ceux-là n'étaient pas tous vraiment talentueux, mais ils arrivaient tous à s'en sortir. Elle voulait s'en sortir.

*de quoi ?*

La blonde venait de parler. La tête rousse se tourna lentement vers elle. Qu'est-ce qu'elle venait de lui demander ? Après plusieurs secondes, elle s'en souvint. La question était nette, précise, comme si la blonde ne s'intéressait pas vraiment à elle, mais plutôt à ce qu'elle allait marquer dans son carnet. Avait-elle essayé de faire la conversation maladroitement ? Solenn penchait pour cette hypothèse, même si cela ne semblait pas ressembler du tout à sa coéquipière.
Elle haussa alors les épaules. Qu'est-ce qu'elle allait lui répondre ? Que son passé et son présent la hantaient ? Que dès qu'elle fermait les yeux, elle voyait le visage de sa p'tite Lune, elle se rappelait le goût de ses lèvres ? Que Charlie l'ignorait depuis qu'il avait compris qu'elle était une sorcière ? Non. Elle ne pouvait pas lui dire, d'ailleurs elle n'en parlait pas. Jamais. Même sa mère ignorait qu'elle avait embrassé Cassiopée Malory. Violet ignorait qu'elle était amie avec un Moldu qui connaissait son secret. Elle ne voulait pas en parler. Trop compliqué. Trop secret.

-A plein de choses. Pourquoi ?

Oui, pourquoi ? Pourquoi s'intéresser à Solenn Cooper ?

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

28 mai 2020, 10:55
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
A plein de choses. Et après, on s’étonne de voir que le niveau de cette fille est ridiculement bas. Je soupire et écrit quelques notes dans mon carnet, ignorant la question de la fille — pour le moment. A plein de choses, cela signifie évidemment que Cooper n’était pas concentrée sur son sortilège, qu’elle n’en a que peu faire de la visualisation, du contrôle de soi et de la sensibilité à sa magie. En soit, elle n’était pas Là. Elle était partout sauf Là, ce qui explique bien entendu pourquoi elle a misérablement échoué à lancer son sortilège — une autre explication peut également être que le niveau magique de cette fille est tout simplement pas assez élevé, mais je me dis que si elle est parvenue jusqu'en quatrième année, c’est bien qu’elle doit être capable de lancer des sortilèges de ce niveau. Ma théorie de départ cependant tend à se confirmer : Solenn Cooper ne comprend pas la Magie, voilà pourquoi elle échoue. Mais je n’en suis pas encore certaine, peut-être la fille était-elle simplement préoccupée ; quoi que cela n’excuse pas toutes les autres fois où elle a échoué en classe.

Je baisse ma plume et me tourne dans la direction de la rousse au visage tavelé. Je l’observe silencieusement, songeuse, bercée par le bruit des élèves dans mon dos qui continuent à s’entraîner.

« Et au sortilège ? demandé-je d’une voix consternée. Tu y as pensé ? »

Ma question est on ne peut plus sérieuse. A voir sa tronche et à entendre sa voix, on pourrait croire que l’on parle du beau temps, que l’on est pas dans une salle de classe à s’entraîner à un sortilège d’attaque. Mes sourcils se froncent légèrement. Moi qui pensais que Cooper avait quelques espoirs d’être moins nulle qu’elle ne le montrait, peut-être me trompais-je. Elle est tout simplement flemmarde, elle manque d’envie, de motivation. Elle n’aime pas la magie. Et moi, les gens comme ça, je ne les aime pas. Finalement, ses erreurs ne me servent pas à grand chose puisque moi, je sais me concentrer, je sais me contrôler et je sais lancer des sortilèges.

« Tu crois que la magie vient toute seule ? lui demandé-je lentement, articulant exagérément pour ne pas bégayer. Qu’il suffit de dire une formule pour faire de jolies choses ? » Je secoue la tête, désabusée. « Ça marche pas comme ça. »

*Merde* songé-je aussitôt ces paroles énoncées *j’aurais dû la fermer*.
Les Autres sont tellement susceptibles. Il suffit que je les vexe légèrement pour qu’ils se ferment et Cooper se fermera parce que je viens de lui faire la morale. Comme tous les Autres, elle ne comprendra que la forme de mes mots et pas leur profondeur. Cela ne sert vraiment à rien que je m’abîme et m’ennuie à faire comprendre la Magie à une personne incapable de la comprendre.

Je détourne la tête en direction des Autres, m’en voulant secrètement d’avoir parlé. Il n’y a pas pire que les mots pour gâcher un moment comme celui-ci, même si ces mots sont sincères. La plupart du temps, je me tais et j’écoute, c’est bien plus intéressant. Les Autres ne veulent pas de mes paroles et cette fois-ci, moi non plus je n’en veux pas ; elles sont sorties toutes seules de ma bouche, comme des grandes, parce qu’elles grouillaient sur ma langue et toquaient contre la barrière de mes lèvres scellées pour dégueuler dans le monde. Et comme une conne, je les ai laissé sortir.

Je me concentre sur le simulacre de duel en cours. L’abruti qui a insulté Cooper fait face à une fille de ma Maison. Je suis curieuse de voir comment il se débrouillera. Je gribouille quelques notes à propos de la Poufsouffle, bien déterminée à en apprendre le plus possible durant ce cours pour combler mes lacunes de ces dernières semaines. Et je commence sérieusement à douter que Cooper puisse m'apprendre quoi que ce soit.

22 juil. 2020, 23:48
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
S'enfuir de cette salle. L'idée ne lui était pas étrangère, elle lui avait souvent traversé l'esprit. S'enfuir de cette école de fous, rentrer à la maison, oublier cette "magie" en elle, arrêter de se tuer au travail pour parvenir à passer les années les unes après les autres. Mais plusieurs problèmes venaient en obstacle à cette idée : elle était une sorcière malgré tous ces défauts, malgré son aversion envers la magie; et quant à son "chez-elle", qui pouvait dire qu'elle en avait encore un ? Sa famille habitait désormais à la Citadelle, et Solenn n'avait vu à quoi cela ressemblait là-bas. Helen pouvait bien faire semblant d'être satisfaite de cette nouvelle vie, Solenn n'était plus une enfant et comprenait facilement qu'en ce moment, les Cooper-Tracy-Adam étaient tous plus ou moins déprimés. Plus de repères, ne lui restait plus que sa famille en dernier ...
La voix de la blonde lui transperçait le cerveau, telle une lame acérée. Solenn ne pouvait la stopper, elle devait continuer de l'écouter malgré tout. Peut-être qu'en jouant la fille désintéressée, elle parviendrait à arrêter cette voix. Malheureusement, sa susceptibilité lui fit froncer les sourcils tandis qu'elle rétorquait d'une voix sèche :

-Bien sûr. Evidemment. C'est le but du cours, non ?

Cherchait-elle à se convaincre elle-même, elle n'en avait aucune idée. En y repensant, elle n'y était presque pas arrivée. A chaque fois qu'elle avait essayé de visualiser son sortilège, les images intrusives s'étaient mises en travers. Elle n'arrivait jamais à se concentrer sur une seule chose. Lors d'examens, il lui arrivait de se perdre dans ses pensées et d'oublier le temps qui s'écoulait indubitablement.

Étrangement, les paroles de sa coéquipière illustraient parfaitement ses problèmes. Pourtant, elle ne souhaitait pas lui donner raison. *madame je-sais-tout* Cela la faisait souffrir d'autant plus en écoutant quelqu'un le dire à voix haute. Pourquoi la Poufsouffle devait être douée en sortilèges et être assez intelligente pour comprendre la cause de son problème ? Ne pouvait-elle pas rencontrer quelqu'un d'aussi bête qu'elle pour une fois ? De la même voix sèche qu'auparavant, elle répondit :

-Tu continues à dire des évidences. Mais t'sais, c'est plus facile pour certaines personnes que pour d'autres. Tu peux me juger autant que tu veux, j'ai d'autres problèmes.

Que de mensonges aujourd'hui ! Bien sûr que le regard de cette blonde était un problème de plus. Elle ne pouvait pas, même avec la meilleure volonté du monde, ne pas s'intéresser à ce que les autres pensaient d'elle.
En réponse à son tourment intérieur, elle se mit à gratter avec force le bois de la table avec l'ongle de son index. Ses cheveux la gênaient, ses vêtements la grattaient, elle était de plus en plus mal à l'aise assise à côté de cette fille.

Désolé pour cet énorme retard !!

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

06 août 2020, 12:02
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Une grimace me déforme le visage lorsque la voix de Cooper me frappe. Je me retiens à grande peine de tourner la tête vers elle pour lui soumettre la force de mon regard sombre. Je me retiens également de laisser gonfler ma colère et de faire comprendre à cette fille qu’elle n’a pas intérêt à me parler de cette manière si elle ne veut pas des représailles. Je me retiens parce que dans ma tête une voix chantonne : *j’en étais sûre*. Elle s’est vexée, mon ton l’a blessé, elle a été incapable de voir ce que je voulais dire. C’était tellement prévisible. Mais cela n’empêche pas que j’en suis affligée. C’est tellement difficile de parler aux Autres, tellement compliqué de leur faire comprendre les choses puisqu’ils se vexent à la première occasion. Ils sont butés, ne comprennent rien et le pire c’est qu’ils ne veulent pas comprendre. Voilà un fait qui aurait dû suffire pour que je m’éloigne de Cooper et la laisse se dépatouiller avec sa nullité et ses foutus tourments.

Et pourtant, je ne bouge pas. Tu peux me juger autant que tu veux, j'ai d'autres problèmes. Ces mots me dérangent ; encore une preuve que cette fille ne comprend rien. Si elle avait un tant soit peu de jugeote, elle aurait compris que je ne la juge pas. Elle aurait compris que je ne juge jamais personne. Je me fous de son niveau magique, je veux juste comprendre. Cooper est tellement concentrée sur elle qu’elle ne voit même plus ce qui l’entoure. J’ai cru qu’elle était idiote, mais en fait c’est de l’égoïsme.

Je papillonne des yeux pour me concentrer ; au-devant de la salle, l’idiot et la Poufsouffle s’entraînent. On ne peut pas dire qu’ils soient très doués, mais à ma plus grande stupeur le garçon parvient plus ou moins à lancer son sortilège. Dommage, j’aurais préféré qu’il soit aussi nul qu’idiot. Un soupir au bord des lèvres, je coule un regard vers Cooper. Je ne sais pas pourquoi j’essaie de lui faire comprendre les choses, mais je refuse qu’elle continue de croire des choses qui sont fausses.

« C’est peut-être des évidences pour moi, mais pour toi c’en est pas on dirait, rétorqué-je soudainement. Si c’est plus dur pour toi, alors tu devrais davantage te concentrer au lieu d’attendre que ça passe. »

*Merde*.
Je détourne les yeux.
*J’aurais dû la fermer !*.
Mais quelle idiote je fais ! Ce n’est absolument pas ce que je voulais dire. Au lieu de lui expliquer les choses, je viens de pointer ses erreurs. Voilà une chose que je déteste que l’on me fasse. Papa m’a toujours dit que je ne devais pas faire aux autres ce que je n’aimerais que l’on me fasse. J’emprisonne ma lèvre entre mes dents. Pourquoi est-ce que je me prends la tête pour cette foutue fille ? Je me fous qu’elle pense que je la juge, qu’elle se vexe ou que mes propos l’agacent ; elle n’est rien pour moi, je n’ai aucune considération pour elle. Pourtant… Pourtant j’entends encore résonner dans mon esprit la moquerie du garçon. Cette moquerie désopilante et l’air perdu qu’a pris Cooper en l’entendant. Je me rappelle de tous les autres cours, de toutes les autres fois où j’ai entendu que l’on se moquait du niveau de cette fille. Tout à coup, mon coeur se gonfle de colère.

« Pourquoi tu dis rien ? sifflé-je sans même savoir ce que je fais. L’autre con qui s’est moqué, là… Tu devrais t’entraîner, encore et encore, pour lui montrer qu’il a tort ! » Je détourne le visage, mes sourcils froncés, le souffle coupé. Qu’est-ce qui me prend, Merlin ? Entre mes dents, je rajoute : « Lui te jugeait. Moi pas. »