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12 sept. 2019, 10:28
○ Le bureau du Pr Field ○
Faire mieux. Azaël ne recherchait donc pas seulement la perfection : il cherchait ce qu'il y a encore au-delà. Irene résista à l'envie de plonger son visage dans ses mains. Sa deuxième année en tant que professeur venait à peine de commencer et, déjà, elle regrettait le calme de son été. Gérer un seul enfant était déjà compliqué, alors des centaines, et sans le soutien de Hugh... Et puis, mince, elle aussi avait des problèmes. Elle n'avait pas signé pour être la psychologue de Poudlard. Elle devrait renvoyer Azaël vers le nouvel infirmier, qui avait certainement les compétences requises pour gérer ce genre de cas.
Mais si ces pensées traversaient son esprit, Irene savait qu'elle ne le ferait pas. Parce qu'elle aimait l'idée d'empêcher des enfants de prendre le même chemin qu'elle, peut-être ? Ou parce que sinon, elle serait prise d'un tel sentiment de culpabilité qu'elle risquerait de ne jamais plus pouvoir regarder Hugh dans les yeux ?

« Je pourrais lire votre avenir avec des techniques ne nécessitant pas le don, rectifia-t-elle. Cependant, et j'en suis désolée, aucun voyant, ni aucun sorcier sérieux, ne le ferait. Il y une éthique qui vient avec l'apprentissage de l'art divinatoire, et cette éthique ne nous permet pas de lire l'avenir à un enfant de... 
Elle hésita : quel âge avait-on en deuxième année ?
– Un enfant, reprit-elle, pour qui ce ne sera pas bénéfique.

Consciente que cela ne satisferait pas Azaël, elle ajouta :
– Vous êtes encore jeune. Profitez de vos années à Poudlard. »
« Elles font partie des plus belles années de votre vie », finit Irene en pensées.

Ça va être une grande, grande, grande journée !
12 sept. 2019, 19:59
○ Le bureau du Pr Field ○
La professeure de divination précise qu'elle pourrait te lire ton avenir malgré l'absence de don de sa part. Elle te perd de plus en plus, mais tu retiens l'information. Parce que si elle peut le faire, peu importe les techniques utilisées, t'es preneur. Après tout, t'y connais rien du tout en divination toi, alors tu n'as pas trop d'autre choix que de t'en remettre à elle. Sauf qu'elle précise que personne n'accepterait de lire ton avenir ainsi. Tu fronces les sourcils. C'est quoi son problème ? T'as demandé gentiment en plus, pourquoi elle le ferait pas ? Elle ose te dire qu'elle est désolée, mais t'y crois pas une seule seconde. Si elle l'était vraiment elle t'aiderait, elle ne refuserait pas ta requête de cette façon. Elle parle d'éthique, du fait que ce ne serait pas bénéfique pour toi. Sauf qu'elle en sait rien, elle ne te connaît pas. Toi, t'as besoin de savoir ce qu'il va advenir de toi, cette question tourne en boucle dans ta tête depuis quasiment trois mois, c'est à en devenir complètement fou.

Elle ajoute que tu dois profiter des tes années à Poudlard, et là, c'est le pompon. Tu lui lances un regard noir. Elle ne sait pas de quoi elle parle. Y'a rien à profiter ici, t'es pas à ta place, tu ne t'y sens pas bien. La seule qui te fait tenir dans ce château bruyant et empli d'enfants insupportables, c'est Panthéa. T'es là parce que tu n'as pas le choix. Et parce que, de toute manière, ce n'est pas pire que de rester chez toi avec tes parents. Mais peu importe où tu te trouves, t'as pas l'impression de profiter, mais davantage de lutter pour survivre, pour essayer de te faire une place, aussi minime soit-elle. Et elle, elle te balance ça comme ça. Tes poings se serrent sur tes genoux, agrippant le tissu de ta robe tandis que tu essaies de te calmer afin de lui répondre correctement.

Tu prends le temps de prendre plusieurs inspirations avant de relever les yeux vers elle, plus déterminé que jamais.

- Vous croyez que l'ignorance est plus bénéfique que le savoir ?

Tu te rends compte que tu n'as pas si bien ravalé ta rancoeur que ce que tu croyais. Tu pousses un soupir avant de reprendre.

- S'il vous plaît, Miss, je dois absolument savoir... Vous pouvez m'apprendre les techniques nécessaires au pire, non ?

Tu es presque suppliant en proposant cette solution. T'es prêt à tout. Tu dois savoir. T'as cette idée dans la tête à présent, et tu ne risques pas de réussir à t'en débarrasser de si tôt. Les choses seront plus faciles pour toi une fois inscrites. Après tout, c'est plus facile de suivre le chemin qui est le tien lorsqu'il est tout tracé.
23 sept. 2019, 16:47
○ Le bureau du Pr Field ○
Irene fixait Azaël. Avec un sourire en coin, elle répondit :
« Je ne ferai pas l'affront d'affirmer à un serdaigle que l'ignorance est bénéfique...
Mais cet incroyable trait d'humour n'allait certainement pas arranger ses affaires.

Azaël tentait désormais d'obtenir des cours particuliers. Irene aurait sûrement été ravie... dans une autre vie. Dans celle-ci, elle avait déjà un enfant désobéissant à charge et trop peu de temps à lui consacrer. En ajouter un second serait pure folie. Sans compter que, vraiment, elle ne voyait que de mauvais scénarios découler de cette demande. Peu de sorciers devenaient un jour assez sages pour pouvoir connaître leur avenir sans le compromettre immédiatement, même dans la maison de Rowena Serdaigle. Azaël ne faisait certainement pas partie de ces sages - pas encore, tout du moins.

– Vous êtes en deuxième année, reprit-elle. Dès la prochaine, vous pourrez commencer à suivre les cours de divination. En filière spéciale, nous étudions plusieurs techniques divinatoires, comme la chiromancie, par exemple.
Elle bottait en touche et pouvait déjà deviner que le garçon ne serait pas satisfait de devoir patienter. Elle tenta donc de détourner son attention :
– Si je lisais votre avenir, dit-elle en se penchant légèrement vers Azaël, comme si elle était en train de lui faire une confidence, et que ce dernier ne vous montrait pas comme le plus puissant des sorciers, quel serait votre plan ? »

Ça va être une grande, grande, grande journée !
23 sept. 2019, 17:22
○ Le bureau du Pr Field ○
Tu fronces les sourcils à sa réponse. Elle t'énerve de plus en plus, t'as l'impression qu'elle te prend pour un imbécile et tu détestes ça. Les adultes ont tendance à faire ça dès qu'ils s'adressent à un enfant. Ils pensent que vous ne pouvez pas comprendre les choses comme les autres, les grands. Ils vous disent toujours d'attendre, ils donnent des conseils vus et revus, toujours les mêmes, comme si ça pouvait réellement aider. Alors que, pour une fois, t'as besoin d'aide, et t'oses demander, et tu te retrouves dans cette fichue situation où on te refuse totalement de faire ce dont tu as besoin. Qu'est-ce qu'elle cherche, à la fin ? Les profs sont pas sensés aider leurs élèves ? Pourquoi elle ne le fait pas ? Elle ne se rend donc pas compte que ta patience a ses limites ?

Son trait d'humour ne te fait vraiment pas rire. Tu gardes cependant tout commentaire pour toi, sachant pertinemment que t'énerver de façon directe ne ferait que mettre fin à toute chance d'obtenir ce que tu veux. Ta mâchoire se crispe cependant plus que jamais. Elle te dit que tu pourras commencer la divination l'année suivante, comme si tu n'étais pas déjà au courant de cela. Si tu pouvais attendre jusque là, tu te serais épargné la montée jusqu'à cette salle oppressante. Tu pousses un soupir, comprenant de plus en plus que tu risques de ne pas ressortir d'ici avec ce dont tu as besoin. Et pourtant, il est hors de question d'abandonner aussi facilement. Peut-être que si tu l'agaces assez en restant ici elle finira par lire ton avenir juste pour que tu finisses par déguerpir.

Elle te pose alors une question, probablement une bonne question. A laquelle tu ne répondrais sûrement pas si elle n'avait pas fait cette hypothèse au début, hypothèse qui te plaît énormément. Si elle lisait ton avenir... Tu arrêterais aussitôt de travailler dans les matières qui ne t'intéressent pas. Tu te contenterais de celles qui sont importantes à tes yeux, qui te plaisent, et tu disparaîtrais à tout jamais à ta majorité. Tu deviendrais un fantôme pour tous ceux qui te connaissent, et tu pourrais avoir une nouvelle vie, loin de ta famille. Loin des autres. Loin de tout. Tu gagnerais ainsi ta liberté.

- J'attendrais la fin de mes ASPIC pour être majeur et je m'en irais pour toujours. Qu'est-ce que ça change, mes plans ? J'ai juste besoin de savoir. S'il vous plaît, vous n'aurez pas à le regretter... J'ferai tout ce que vous voulez en échange, mais je dois savoir, Miss, s'il vous plaît, faites le ! Je peux pas attendre encore un an !
16 oct. 2019, 16:11
○ Le bureau du Pr Field ○
Irene se redressa. Il s'en irait pour toujours ? Que voulait-il dire ? Ça risquait difficilement d'être un « pour toujours » vraiment pour toujours, sinon, quel intérêt d'attendre ? Enfin, au cas où, Irene nota intérieurement d'en toucher un mot au nouvel infirmier de Poudlard. Un suivi psychomagique pouvait peut-être aider Azaël, qu'il ait ce genre d'idées ou non.

En attendant, il fallait continuer de le faire parler. 
« Vos plans sont importants. En tant que professionnelle, je ne peux pas envisager de révéler son avenir à un sorcier sans m'assurer au préalable qu'il est prêt à l'entendre.
Elle s'arrêta et le regarda d'un air sérieux.

 Mais, reprit-elle en fronçant délibérément les sourcils d'un air interrogateur, comme le lui avait si bien appris sa mère, pourquoi avez-vous besoin de le savoir immédiatement si, de toute façon, vous n'agirez qu'après vos ASPIC ? »

Bien entendu, cela pouvait être pour beaucoup de raisons. À commencer par la plus évidente : peut-être Azaël avait des plans plus immédiats dans le cas où la prédiction le montrait effectivement comme le plus puissant des sorciers. Mais si Irene lui soufflait trop de réponses, elle risquait de ne pas obtenir la vérité. Et puis, en attendant, elle ne répondait pas à sa question principale. L'ignorer lui ferait gagner un peu plus de temps que si elle répondait à nouveau frontalement « non ».

Ça va être une grande, grande, grande journée !
17 oct. 2019, 17:13
○ Le bureau du Pr Field ○
Nouveau froncement de sourcils de ta part lorsqu'elle te dit que tes plans sont importants pour savoir si elle peut ou non te dévoiler ton avenir. Elle joue sacrément avec tes nerfs. T'as fais preuve d'une grande patience jusqu'ici, dans l'espoir qu'elle finisse par t'aider, mais t'as l'impression que ça sert à rien. Que, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, elle se contentera de tourner autour du pot encore et encore, et que t'auras simplement perdu ton temps. Le problème, c'est que tu ne peux pas abandonner si facilement. C'est pour toi que t'es là, pas pour elle. Alors tu insistes un peu.

- Mais puisque je vous dis que j'suis prêt !

T'en démords pas. Et t'es têtu comme pas permis en plus de ça. Cependant, ton impatience se fait réellement entendre dans ta façon de répondre. Difficile pour toi de cacher la rancoeur que tu commences à accumuler envers cette enseignante qui n'accède pas immédiatement à ta requête. T'aimes pas parler, et encore moins aux adultes. Tu leur fais pas confiance, et elle n'excepte pas à la règle. Elle te pose une autre question, et t'as la désagréable impression qu'elle gagne un peu plus de temps. Tu préférerais encore qu'elle te dise non à chaque fois sans vouloir en savoir plus, ce serait plus facile à gérer pour toi : une crise de colère, une volonté de tout casser et de t'en prendre à elle, et on en parle plus. Là, tu dois prendre sur toi, et autant dire que c'est de moins en moins évident.

- Parce que si je peux vraiment être le plus grand sorcier de tous les temps je dois continuer à travailler dur pour ça et ne jamais baisser les bras. Si je peux pas, c'est pas la peine que je me fatigue pour ce qui me plaît pas.

C'est logique. Tu comprends même pas pourquoi elle pose la question, n'importe qui avec un minimum de bon sens en serait arrivé à cette conclusion. T'es excellent dans absolument toutes les matières, mais tu ne vois pas pourquoi tu continuerais tes efforts en potions alors que tu détestes ça si tu sais pertinemment que ça ne te servira à rien du tout.

- Alors, vous me le lisez mon avenir ?

Pas moyen que tu t'écartes de cette idée. Elle n'a même pas relevé le fait que t'étais prêt à faire tout ce qu'elle voulait pour ça, comme si elle s'en fichait. Tu ne sais plus trop comment demander. Peut-être que tu devrais essayer en retournant son bureau et en hurlant comme un forcené ?
13 nov. 2019, 14:25
○ Le bureau du Pr Field ○
« Non.
Un soupir s'échappa de la poitrine d'Irene. Un soupir qui révélait son épuisement, son impuissance, son manque d'idées. Alors autant être honnête ; et puis elle irait voir l'infirmier ensuite pour lui demander de s'occuper de ce garçon. Elle n'était pas psychomage, elle, juste professeur, et encore... Elle l'était devenue pour le ministère et le ministère n'est plus.

Vous ne comprenez pas comment fonctionne la divination - c'est normal, se rattrapa-t-elle, consciente que son discours pouvait paraître dur. Vous n'êtes encore qu'un... qu'un élève de deuxième année. Mais on ne cherche pas à connaître son avenir pour savoir comment se comporter dans le présent. C'est le meilleur moyen de spolier les deux. Et ce n'est pas ce que vous souhaitez, n'est-ce pas ?
Alexandre parlait pour elle. Son discours, ses inflexions de voix, ses sourcils imperceptiblement froncés... Elle le revoyait devant les résultats des BUSE de sa fille, lui faisant comprendre toute la déception qu'elle lui inspirait ; et toute celle qu'elle lui inspirerait encore davantage si elle baissait les bras, dans une matière dont elle ne comprenait même pas l'intérêt.

Elle reprit d'une voix plus douce, plus proche de celle avec laquelle elle s'adressait à Louis et à Hugh.
– Si vous souhaitez vraiment devenir le plus sorcier de votre temps - si c'est ce que votre cœur désire ardemment - alors ne baissez pas les bras, quel que soit l'avenir qui vous est destiné. Même si vous n'arrivez pas au bout de votre souhait, vous vous en approcherez toujours plus que si vous ne faites rien. Mais si vous ne le souhaitez pas vraiment, alors vivez votre vie comme vous le voulez.
« Vous ne voudriez pas devenir adulte en étant empli de regrets », conclua Irene pour elle-même.

Vidée par les souvenirs douloureux qui avaient reflué, elle s'affaissa légèrement sur le dos de son siège.
Puis-je vous être utile autrement ? »

Ça va être une grande, grande, grande journée !
18 nov. 2019, 12:41
○ Le bureau du Pr Field ○
Non. Elle a dit non. Le refus résonne en boucle dans ton crâne, en une litanie incessante à la voix du Professeur Field. Non. Non. Non. Non. Non. T'arrives pas à l'arrêter. T'aimes pas qu'on te dise non. Tu ne supportes pas le moindre refus, d'autant plus lorsque tu estimes avoir tout fait pour qu'on te dise oui. T'étais prêt à tout, t'as pris sur toi pour demander de l'aide à un adulte inconnu, t'as demandé gentiment, plusieurs fois, de plusieurs façon. Tu as tout fait pour lui faire comprendre que c'était super important, une question de vie ou de mort. Et elle, elle te dit non. NON. Comment ose-t-elle ? Tes poings serrent violemment tes genoux, agrippant peau et robe de sorcier de toutes tes forces. T'essaies de contenir la colère de la frustration qui monte en toi grâce à la douleur ressentie.

Tu trembles légèrement sous la difficulté de l'exercice. T'as envie de tout casser, et elle avec. Ta jambe droite s'active nerveusement, en un mouvement rapide et totalement incontrôlé. Elle ne s'arrête pas, malgré la douleur que tu ressens à chaque mouvement. C'est tout ce qui t'ancre dans le présent. Tout ce qui te permet de ne pas céder à la haine qui gronde en toi. Parce que oui, tu la hais. Les adultes sont toujours en train de rabâcher qu'il faut leur faire confiance, qu'il faut leur parler, leur demander de l'aide si besoin. Tu t'y es toujours refusé jusqu'à aujourd'hui. Et là, que tu n'avais pas d'autre choix, que tu as fait l'effort, voilà le résultat. Les adultes sont tous des menteurs. Ils ne servent à rien. Et elle, elle est une adulte comme les autre, une qui sert à rien du tout.

Elle est en train de gâcher toute ta vie juste parce qu'elle n'a pas envie de travailler. Parce que ses arguments, ils sont tous nuls, tous pourris. T'y crois pas une seule seconde. Elle peut dire ce qu'elle veut à propos de spolier ton présent et ton avenir, c'est n'importe quoi, elle ne veut simplement pas de toi ici. Elle est exactement comme les autres, elle ne voit en toi qu'un gamin dont il faut se débarrasser pour ne plus être ennuyée. Tu entends à peine sa voix quand elle te dit qu'il te faut travailler dur si ton souhait est réellement de devenir le plus grand sorcier de tous les temps. Mais tu l'entends très bien lorsqu'elle te dit que tu peux, au pire t'en approcher. Elle ne comprend rien du tout. Tu ne veux pas t'en approcher, tu veux l'être. Qu'est-ce qui est si compliqué que ça à comprendre ? Elle t'énerve, elle t'énerve, elle t'énerve !

Tu te balances légèrement sur ton siège. T'aimes pas quand ton cerveau tourne en boucle, tout le temps comme ça. Tu sais que c'est pas normal. Et ça t'énerve encore plus. T'arrives pas à voir plus loin que ce qu'il t'envoie en répété, c'est comme si tu avançais avec des œillères. Et c'est comme ça que tu te retrouves dans des situations délicates dans lesquelles tu contrôles rien. N'importe quoi peut servir d'élément déclencheur. Comme une simple question. Tu te lèves d'un bond, le regard noir, le visage déformé par la colère. Et tu hurles pour lui répondre. De toutes tes forces.

- NON ! VOUS SERVEZ A RIEN ! A RIEN DU TOUT ! VOUS SERVEZ A RIEN !

Et voilà que tu te retrouves juste devant son bureau pour mettre tout ce qui était dessus par terre en un mouvement de balayage furieux des bras. Non sans répéter plusieurs fois qu'elle ne sert à rien. Des fois que le message ne soit pas bien passé.
18 nov. 2019, 14:55
○ Le bureau du Pr Field ○
Irene ne s’attendait pas à une telle réaction. Le seul sorcier qu’elle connaissait et qui pouvait réagir ainsi était Louis, et elle avait toujours considéré que c’était en raison de son âge. Azaël venait de lui montrer qu’elle en aurait peut-être pour plus d’années qu’elle ne le pensait.

En plus de crier, le garçon mettait à sac son bureau. De quoi passablement contrarier Irene. Mais, comme toujours lorsqu’elle n’avait pas le contrôle d’une situation, son visage se verrouilla : aucune émotion, ni bonne ni mauvaise, n’en ressortait. Surprise, elle laissa faire Azaël pendant un moment avant de réagir.
« Azaël, ça suffit.
Sa voix était claire, mais son ton était plat. Elle parlait de la même manière à Louis quand il dépassait les limites, et que Hugh n’était pas là.
La suite sortit d’elle-même, dans un soupir mondain.
Arrêtez de faire l’enf…
Elle se stoppa avant de finir sa phrase. Azaël était un enfant. Sa demande, elle, était stupide.

Elle n’ajouta rien et réfléchit à comment elle était censée réagir. Ni Kristen Loewy, ni le ministère, ne lui avait parlé de ce genre de situations. Elle devait improviser. Alors elle se leva et sortit sa baguette, se plaça de l’autre côté du bureau, du côté d’Azaël, et désigna de sa baguette la trappe restée ouverte.
Passez devant, je vous prie. »

« Et par pitié, ne criez plus », pensa-t-elle, sans le verbaliser, cette fois.

Ça va être une grande, grande, grande journée !
18 nov. 2019, 16:18
○ Le bureau du Pr Field ○
Tu es allé trop loin. Tu le sais parfaitement. Mais t'arrives pas à t'en empêcher. C'est toujours pareil avec toi, tu laisses la colère et la frustration prendre le dessus sur la raison. Tu finis par agir comme un crétin alors que tu sais très bien que ça n'arrange pas les choses, bien au contraire. Mais t'arrives pas à gérer, à contrôler, il y a trop d'émotions fortes en toi pour que tu parviennes à les garder et à en faire quelque chose de positif. D'ailleurs, malgré cet excès de colère incontrôlé, tu ne te sens pas mieux. Pas du tout. Pas plus calme. Tu trembles de tous tes membres en observant la Professeure, une lueur de défi dans le regard, comme pour la défier de s'énerver sur toi. Et pourtant, son ton est calme lorsqu'elle s'adresse à toi. Sans la moindre trace d'émotion.

Tes mâchoires se crispent plus encore, tout comme tes poings, tandis que tu l'observes, légèrement essoufflé. T'aimes pas son expression neutre. C'est comme si tu n'avais rien fait du tout. Comme si tu n'existais pas. Tu préférerais qu'elle te hurle dessus, qu'elle te gronde, qu'elle te punisse, peu importe. Simplement quelque chose qui montre que tu n'es pas rien. Mais même ça c'est trop demandé. Même ça, elle n'est pas capable de te l'offrir. Tu sens les larmes te monter aux yeux, impuissant. Alors lorsqu'elle te désigne la trappe, tu t'y diriges sans un mot, profitant du fait de lui tourner le dos pour essuyer l'humidité qui perle au coin de tes yeux. Ne jamais montrer la moindre faiblesse, c'est important.

Elle va sans doute te suivre, t'emmener dans le bureau de la directrice, et tu vas te faire renvoyer uniquement parce que tu avais besoin d'aide. Voilà où ça mène de parler aux adultes. On ne t'y reprendra plus, plus jamais. La gorge nouée, tu ne dis pas un mot. Tu n'oses pas demander ce qu'elle va faire de toi. Après tout, tu l'auras sûrement bien mérité. Et tes parents pourront se réjouir d'avoir eu raison à ton propos : tu n'es bon qu'à t'attirer des ennuis et à leur faire honte.